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]]>Comme pour toute personnalité de cette envergure, les hommages sont nombreux et émanent de toute part de la chrétienté, mais aussi des représentants d’autres religions y compris du monde musulman, de décideurs et de gouvernants, autant que de quidams. Dans ce contexte, on pourrait croire que compte tenu de son statut, son bilan pontifical serait valorisé après sa disparition.
En réalité, son engagement envers les plus vulnérables et ses positions jugées progressistes ont provoqué des réactions particulièrement critiques dans son propre « camp ». Parce qu’il faut se le dire, la mouvance d’extrême droite, populiste, anti-immigration, qui veut révoquer les droits des minorités, y compris ceux des femmes, bien que chrétienne, n’est pas fan de la position d’un Vatican œcuménique, humaniste et réformateur, même si tout cela est très relatif venant d’une institution connue elle-même pour son conservatisme. En tout état de cause, JD Vance et le Rassemblement national, autant que Victor Orban en Hongrie, ont désormais un point commun supplémentaire, ils ne pleureront pas ce Pape.
Le parallèle avec un de ses illustres prédécesseurs, Jean-Paul II, nous rappelle que l’Histoire tend à se répéter et que face à l’oppression et à l’injustice, la voix d’un pape peut être aussi déterminante que gênante. Or, le Pape François a été un des rares Chefs d’État à avoir reconnu l’existence de l’État de Palestine dès 2015 et n’a eu de cesse de dénoncer la situation humanitaire dramatique à Gaza, face aux souffrances des enfants et aux bombardements d’écoles et d’hôpitaux, jusqu’à la veille de sa disparition.
Et, paradoxe ou ironie teintée d’humour noire, aujourd’hui, le régime israélien est copain comme cochon avec l’internationale de l’extrême droite qui en même temps lance des saluts nazis de manière aussi anodine qu’assumée dans ses meetings publics un peu partout dans le monde. D’ailleurs, la Hongrie de Victor Orban s’est même retirée de la convention internationale de reconnaissance de la CPI pour pouvoir accueillir en grandes pompes le premier ministre israélien Netanyahou.
En définitive, que l’on soit religieux ou croyant ou qu’on ne le soit pas, le Pape est une autorité dont le poids moral est indéniable. L’humanisme, l’appel à la paix et à la protection des civils, des plus vulnérables, des femmes et des enfants, contre l’oppression des plus forts qui exercent leur coercition sans état d’âme, cette voix que portait le Pape François, quoi qu’on en pense, manquera cruellement dans le monde brutal dans lequel nous vivons.
Ses successeurs pressentis, même s’ils semblent enclins à poursuivre dans la même lignée, prendront du temps à faire entendre leur voix avec le même écho et c’est encore une victoire pour le camp adverse qui s’attèle à déconstruire les équilibres fragiles sur lesquels le monde cohabite depuis la fin des grandes guerres mondiales du siècle passé.
Difficile de rester optimiste si même les positions d’un Pape, sensé prôner l’amour de son prochain, même s’il est Palestinien, sont autant critiqués … Il ne reste plus beaucoup de branches auxquelles s’accrocher.
Zouhair Yata
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]]>The post USA vs Europe : Bas les masques appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Depuis quand les Européens se réunissent-ils en catastrophe pour accorder leurs violons et nettoyer leurs baïonnettes par peur d’un désengagement américain de l’alliance qui les unit et les protège théoriquement ?
On savait la politique de Donald Trump impulsive, pleine de gouaille et faisant fi des conséquences qui ne l’atteignent pas directement, mais avec la stratégie unilatéraliste du Président américain sur la question ukrainienne, ce sont des années de coopération diplomatique renforcée et coordonnée entre les membres de ce qu’on appelait jusqu’à présent le bloc allié, qui volent en éclats.
L’Europe réalise à ses dépens que sa sécurité ne peut pas dépendre à ce point et indéfiniment du bon vouloir de l’Oncle Sam et le contraste est criant entre la tour Eiffel illuminée aux couleurs de l’Ukraine et Trump qui désavoue et humilie publiquement à la face du monde le leader ukrainien Volodymyr Zelensky. Macron, dans la tradition de De Gaulle ou plus récemment de Chirac, mène la fronde européenne, mais cela ne suffira certainement pas à freiner Trump et l’agenda de son entourage.
Bis repetita placent
La question qui se pose est de savoir quel intérêt a le Président américain à tourner le dos à la vieille Europe et à réhabiliter Vladimir Poutine sur la scène internationale. La réponse parait double mais avec un cynisme certain dans les deux cas. D’abord, Trump est un Président businessman, toutes les négociations sont des rapports de force desquels il aime sortir gagnant avec un petit bonus à la clé. Et il applique cela aussi à la géopolitique mondiale.
C’était déjà le cas dans sa manière de régler la guerre à Gaza, avec par exemple ses déclarations sur la création d’une côte d’azur, et c’est le cas aujourd’hui lorsqu’il évoque un accord dans lequel l’Ukraine partagerait ses ressources naturelles avec les États-Unis en échange de garanties pour sa sécurité. Un accord qui devrait être discuté avec… Volodymyr Zelensky, qui bien affaiblit par les déclarations de Trump, aura à la fois un couteau américain sous la gorge et une épée européenne sur la tête.
L’autre réponse qui pourrait expliquer le schisme américano-européen, c’est l’idéologie qui a porté Trump au pouvoir et qui gagne à la fois du terrain et de la vitesse. Le Vice-Président américain J.D. Vance qui tance les Européens (à Munich…) sur la démocratie ; Steve Bannon et son salut nazi à la convention des conservateurs, après celui déjà d’Elon Musk ; l’entêtement de ce dernier aux relents dictatoriaux et autoritaires, ne sont que la face apparente de l’iceberg.
Le reste est en Europe, avec le parcours du RN français, de Meloni en Italie, de la Hongrie d’Orban, ou encore plus récemment les scores historiques de l’AfD allemande. Même les plus petites secousses finissent par provoquer de grandes failles lorsqu’elles se répètent avec insistance, c’est le pari qui semble être pris. Et tout cela n’est pas le fruit du hasard, les masquent finissent par tomber, car il est désormais indéniable qu’il existe une tendance mondiale, transnationale, une réelle internationale de ce que les plus optimistes appellent le conservatisme de droite et que les plus clairvoyants n’hésitent pas à qualifier de néofascisme d’extrême droite.
Si les causes de la montée de l’extrême droite sont très certainement multiples et même si Trump est un cas atypique où se mêlent rêve américain et populisme « red neck », les conséquences sont déjà bien là, malgré le brouhaha médiatique et l’individualisme ambiant. Les attaques contre les minorités, le sort réservé aux immigrés, les retours sur les acquis des femmes, le mépris pour le sort des victimes des guerres, qu’elles soient palestiniennes ou ukrainiennes, sont des signes inquiétants. Ou pas, mais il faut choisir son camp.
Zouhair Yata
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]]>The post IA Summit Paris : « Nous aussi we can » appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>C’est en grandes pompes que s’est tenu à Paris les 10 et 11 février derniers, le très attendu Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle 2025, réunissant des dirigeants politiques, des chefs d’entreprise et des experts du monde entier pour discuter des enjeux liés à l’IA à la sauce européenne. Et, il faut le reconnaitre d’emblée, le Sommet a un timing parfait parce que les Etats-Unis et la Chine, les deux principaux concurrents de l’Europe, ont déjà dévoilé leur jeu.
Et, c’est donc aussi avec toutes les cartes en main que le Président français Emmanuel Macron a orchestré la riposte européenne en annonçant un plan d’investissement massif de 109 milliards d’euros dans l’IA en France pour les prochaines années. Et, la France présente des atouts indéniables avec une production d’énergie nucléaire décarbonée, stable et disponible, qui permettrait d’alimenter les besoins gigantesques des centres de données dédiés à l’IA.
De bonnes nouvelles pour tous les pays européens qui collectivement et individuellement ont besoin de participer activement à la course technologique en cours et qui se retrouvaient de fait déjà dépendants des avancées américaines et chinoises. Car c’est aussi l’accès au marché des consommateurs européens dont il est question. L’Europe, connue pour ses barrières réglementaires, met le curseur de la régulation à son maximum, ce qui ne manque pas d’horripiler les Américains. D’ailleurs, ni les États-Unis, ni le Royaume-Uni n’ont signé la déclaration finale du Sommet, invoquant des préoccupations liées à une régulation excessive.
Tout cela est à la fois rassurant et positif. Rassurant d’abord, parce que les normes européennes, on doit le reconnaitre, ont tendance à obliger des acteurs mondiaux dont l’éthique ou la protection des consommateurs n’est pas la priorité cardinale à s’y conformer. En se protégeant, l’Europe rend un service au reste du monde aussi parce qu’elle pose des limites à la folie des grandeurs américaine ou à l’opportunisme chinois. Positif ensuite, pour les pays européens qui peuvent voir leurs compétences locales se développer à leur bénéfice et pour les partenaires de l’Europe qui vont bénéficier de leur proximité pour accéder à ses nouvelles innovations technologiques.
Le Maroc est typiquement dans ce cas. En tant que partenaire privilégié de la politique de voisinage européenne, mais aussi par sa proximité historique, économique, politique, ses relations renouvelées avec la France, le Royaume peut bénéficier grandement des avancées européennes dans le domaine de l’IA. Alors que notre pays a fixé une barre haute en termes de développement, notamment numérique, toutes les opportunités sont bonnes à prendre pour atteindre ces objectifs. De plus, en cultivant son positionnement de hub atlantique, méditerranéen et africain, le Maroc a un rôle à jouer dans la partition mondiale qui est en train de se composer.
En définitive, ce que les Européens offrent grâce à cette nouvelle posture, c’est une alternative de plus dans cette course désormais effrénée à la domination par l’IA. Face aux Musk de notre temps, on ne va pas s’en plaindre.
Zouhair Yata
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]]>The post Programme Wafira : Le Maroc et l’Espagne très satisfaits des résultats appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Lors d’une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Mme Saiz Delgado a souligné que les données relatives au programme « Wafira » démontrent sa pertinence en tant que « modèle de coopération maroco-espagnole dans le domaine migratoire ».
Elle a précisé que « la totalité des participants manifestent leur souhait de renouveler l’expérience, tandis qu’environ 66% ont nettement amélioré leur situation financière ». Elle s’est réjouie que la participation au programme soit éminemment féminine, à plus de 90%, un élément crucial pour l’autonomisation des femmes et l’engagement envers l’égalité des genres.
Mme Saiz Delgado a également mis en avant le caractère innovant de « Wafira » en tant qu’exemple de partenariat gagnant-gagnant, favorisant le développement économique des deux Royaumes. Le programme encourage l’esprit entrepreneurial, puisque les bénéficiaires, de retour au Maroc, créent leurs propres entreprises, notamment dans le domaine rural et le commerce de détail, ce qui contribue à leur réussite personnelle et professionnelle.
De son côté, M. Sekkouri a qualifié d’ »exceptionnelles » les relations entre le Maroc et l’Espagne, des relations fondées sur une communauté de destin et des liens étroits entre les deux peuples. Il a salué les projets concrets réalisés conjointement au fil des années, à l’image du programme « Wafira ». Le ministre a exprimé sa satisfaction quant à la qualité de la coopération avec les autorités espagnoles et les conditions du séjour des bénéficiaires. Il a également noté que 100% des femmes inscrites pour l’année 2024 ont été déclarées à la sécurité sociale.
LNT
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]]>The post « Trump it » appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Sur la forme, l’investiture de Donald Trump était un mélange savamment orchestré fait de clichés sur l’Amérique mangeuse de burgers McDonalds, de discours populistes et de fidèles venu témoigner leur allégeance. Flanqué de ses nouveaux lieutenants, Musk en tête, Trump parade et s’amuse, y allant même de quelques pas de danse. Que l’on ait aimé ou pas la cérémonie à la sauce beauf « redneck » n’enlèvera rien à son impact, l’« entertainment » était au rendez-vous et dans ce sens c’était un succès sans équivoque pour celui qui aime tant être le centre de l’attention.
Mais, c’est avec aussi un sentiment de gêne voire de malaise que certains ont abordé cette cérémonie dont beaucoup de marqueurs peuvent être considérés comme des « Red flags ». D’abord, tout crie à la revanche, de la liste des invités, dont certains ont retourné leur veste avec une célérité inédite pour s’attabler avec le nouveau maitre des lieux, au culte de la personne de Trump qui donne un arrière-gout amer aux relents dictatoriaux.
Surtout, c’est la théâtralisation de la signature des décrets présidentiels, comme un putschiste révolutionnaire, qui sont autant de coups d’épées dans les acquis de l’Amérique, qui semble donner le LA des quatre prochaines années. Barack Obama s’adressant à Georges W. Bush pendant la cérémonie, avec son plus beau rictus aux lèvres, semble dire à son prédécesseur « Comment fait-on pour arrêter ce qui est en train de se passer ? ». Une boutade qui a fait son petit effet, mais qui dénote clairement de l’état d’esprit de beaucoup d’observateurs et d’acteurs de la vie politique américaine. Car, sur le fond, beaucoup de choses sont profondément inquiétantes pour les Américains en premier lieu, pour leurs voisins proches ensuite et inexorablement pour le reste du monde également.
Exemple s’il en est, le geste, répété, d’Elon Musk n’est certainement pas anodin, ni affectueux envers la foule de ses supporters trumpistes. En politique, la naïveté se paye cher et il vaut mieux rapidement nommer les chats. Elon Musk n’a pas fait un geste déplacé qui est un acte isolé, pas lorsqu’on connait la profondeur de ses accointances avec la quasi-totalité des mouvements d’extrême droite dans le monde, de Farage à Zemmour, de Meloni à l’AfD allemande ou à Milei l’argentin.
L’Europe est d’ailleurs dans la ligne de mire directe d’Elon Musk qui ne s’en cache pas et qui prône déjà via son réseau X le slogan « MEGA – Make Europe Great Again » ou qui appelle à de nouvelles élections britanniques en opposition directe avec le gouvernement de gauche récemment élu.
L’ingérence d’Elon Musk est non seulement idéologique mais aussi teintée d’intérêts commerciaux majeurs et patents. La Tech américaine dont il est le chef de file autoproclamé et adoubé par Trump, s’est dotée de moyens financiers colossaux tout en s’affranchissant de nombreuses contraintes légales, dans le but d’accélérer sa domination sur les sujets de l’IA en particulier.
Et, ce ne sont pas les feux californiens qui pourraient arrêter cette dynamique et ces ambitions, mais bel et bien ce que l’Europe peut créer comme contrainte aux géants américains pour accéder à son marché de consommateurs ou encore ce que la Chine peut déployer comme technologies concurrentes, plus accessibles et paradoxalement plus puissantes pour le reste du monde.
Sur le plan géopolitique, tout cela peut et va avoir un impact, d’autant que les positions de Trump sont plutôt changeantes. Ainsi, alors que certains pariaient sur un soutien de la nouvelle administration clair à la Russie contre l’Ukraine, c’est bien à Xi Jinping que Vladimir Poutine a longuement parlé au téléphone au lendemain de l’investiture de Trump. De même, bien heureux celui qui pourrait prédire ce que la nouvelle administration américaine va prendre comme positions de fond sur le proche et moyen-orient dont l’équilibre si fragile est à reconstruire.
A titre d’exemple de la capacité de Trump à grouper le tir de manière aléatoire en apparence, le Mexique qui est un des grands voisins partenaire de l’Amérique, a pris en quelques minutes une rafale de balles qui remet en cause toute la relation bilatérale pourtant inextricable entre les deux pays. Les milliers de personnes qui espèrent chercher une vie meilleure aux États-Unis, le gouvernement mexicain et même le Golfe du Mexique sont mis au pied du mur face aux décisions unilatérales de Trump sous l’influence de son entourage.
En réalité, la seule chose dont nous pouvons être certains, c’est que le monde s’embarque sur un « roller coaster » de quatre ans. « Brace yourself for impact »…
Zouhair Yata
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]]>The post Trump is back, Apocalypse Now ? appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Mais, cette victoire de l’Amérique profonde est avant tout le témoin de l’état d’un pays dont les mutations socioéconomiques et démographiques sont exaspérées par leur ampleur. Une grande partie des Américains, un peu plus de la majorité même, est convaincue par son choix, celui d’élire un Président aux tendances ouvertement fascisantes qui promet l’élimination de tous ses opposants, l’expulsion des immigrés et la fin du droit à l’avortement. Pourquoi ?
Parce que les inégalités creusées par l’hyper capitalisme américain, la crise du logement et du pouvoir d’achat, le Fentanyl, le déclassement des classes moyennes, ont permis à Trump de faire le show. Même Beyonce et Taylor Swift ne font pas le poids face à la frénésie extrémiste et à l’engagement aux tripes des partisans de Trump, qui ont en plus bien souvent Jésus dans leur camp. L’Amérique blanche n’avait pas dit son dernier mot et les autres minorités à son service ont trop peur de ceux qui arrivent pour prendre leur place.
Mais, la victoire de Trump est aussi la mesure de l’ampleur de la défaite de ce que représente le camp démocrate aux États-Unis. L’espoir de se réveiller dans une Amérique présidée au féminin et en couleur aura pâti de la longue errance obstinée de Biden et donc d’un second choix par défaut plutôt qu’une campagne pleinement assumée pour cet objectif.
Le reste du monde, parsemé de crises et de guerres, attendait aussi le résultat de ces élections avec impatience. À Moscou, on a du sabrer le champagne, c’est presque un vieil ami qui est désormais de retours aux commandes à Washington et cela s’annonce plutôt bien pour la Crimée et le Donbass à la sauce russe. À Tel Aviv idem, on se rappelle certainement la belle idée d’installer l’ambassade américaine à Jérusalem que Donald avait eu avec son beau-fils Jared Kushner, et on l’imagine surement désormais avec une vue sur Gaza et la Cisjordanie.
Le problème c’est que même Donald Trump ne sait pas ce qu’il va faire pendant ces quatre prochaines années et bien heureux serait celui qui pourrait le prédire avec certitude. En revanche, les suites économiques à l’échelle mondiale de l’élection de Trump pourraient faire des vagues. Le protectionnisme annoncé du nouveau président ou sa volonté de taxer fortement les produits européens ou chinois peuvent avoir des conséquences économiques et générer de nouvelles crises politiques.
Du côté du Maroc, Trump a fait ses preuves en actant la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Royaume sur son Sahara, une décision d’ailleurs confortée par l’administration Biden qui lui a succédé. D’autant que les votes américains au Conseil de Sécurité de l’ONU sont aussi importants pour le Maroc que la position diplomatique de l’Oncle Sam. En définitive, le peuple des États-Unis a fait son choix. Good luck Mr President.
Zouhair Yata
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]]>The post CDH de l’ONU : Le Maroc réitère son appel au cessez-le-feu appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Dans son rapport actualisé présenté lundi à l’ouverture de la session de septembre, M. Türk a exprimé de vives inquiétudes quant à l’état des droits humains dans le monde, encore marqué par de nombreux conflits, citant « la guerre à Gaza » comme un exemple frappant, avec des risques de répercussions dans plusieurs pays.
Au nom de la délégation marocaine, M. Boutadghart a remercié le Haut-Commissaire pour son rapport et a salué ses efforts « malgré des ressources limitées et un contexte mondial exacerbé par des crises multiples ». Il a également fait part des préoccupations partagées du Maroc concernant le déni des droits des migrants, la montée du racisme systémique et de la xénophobie, les changements climatiques et leurs répercussions sur la sécurité alimentaire et sanitaire, ainsi que l’aggravation des inégalités due au fossé numérique.
« Il est plus urgent que jamais de s’attaquer aux causes structurelles et immédiates de ces maux sociétaux afin de prévenir leurs impacts sur les droits de l’Homme, en adoptant des mesures globales et concertées pour assurer un avenir durable », a-t-il ajouté.
M. Boutadghart a également profité de cette occasion pour souligner l’engagement du Maroc à partager son expérience en matière de promotion des droits de l’Homme, notamment à travers un événement parallèle prévu le 25 septembre. Cet événement abordera « L’interconnexion entre justice, réforme et mémoire dans le cadre de la justice transitionnelle » à l’occasion du 20e anniversaire de la création de l’Instance Équité et Réconciliation (IER), une étape clé dans la consolidation de l’État de droit et la construction d’une société moderne et démocratique au Maroc.
Il a précisé que cette expérience pionnière repose sur « la création d’un consensus pour clore le dossier des violations des droits de l’Homme, sans recours à une justice de représailles ou de confrontation », ainsi que sur une approche fondée sur « un dialogue participatif et inclusif ». Les résultats obtenus en termes de réparation collective et individuelle, de préservation de la mémoire, et d’établissement de garanties constitutionnelles de non-répétition en font une initiative unique.
Le rapport annuel sur la situation des droits de l’Homme dans le monde fait l’objet d’un débat général lors de cette session, qui se poursuit jusqu’au 11 octobre sous la présidence d’Omar Zniber, ambassadeur et représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations-Unies à Genève. Plus de 80 rapports seront examinés, dont ceux d’experts et d’organes d’enquête sur les droits humains dans près de 50 pays, et 20 débats interactifs avec des titulaires de mandats des procédures spéciales sont prévus.
LNT
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]]>The post Palestine, désolé, c’est l’été… appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Difficile de déterminer qui gagne quoi dans ces calculs froids et militaires, mais ce qui reste certain, c’est le bilan humain, de plus en plus lourd, les déplacements de populations, réfugiés sur leur propre sol, l’insalubrité sanitaire, la destruction des infrastructures hospitalières et toutes les autres. Ce qui s’y ajoute désormais, c’est le retour à l’indifférence mondiale.
L’opinion publique nationale et mondiale est un cyclope, et son oeil, bien qu’au milieu de son front, ne peut regarder qu’une chose à la fois. L’actualité est quant à elle un beau millefeuille, qui malgré sa crème généreuse, ne laisse apparaitre que sa structure et surtout sa première couche.
Tous les jours, nous choisissons collectivement de hiérarchiser ce qui nous touche, ce qui nous impacte, nous indigne. Les médias y sont pour beaucoup dans cette responsabilité par le focus qu’ils choisissent de prendre, mais en face, les audiences ne les démentent pas, alimentant un système où le serpent se mord la queue.
Or, l’issue de la guerre à Gaza tient à quelques facteurs à peine, notamment l’impact sur l’actions des belligérants de la pression des opinions publiques sur les prises de position des grandes nations de ce monde.
En France, le séisme politique qu’a provoqué le Président en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale va avoir pour conséquence une instabilité politique qui ne peut qu’affaiblir le poids et l’énergie que l’hexagone met à contribuer à la fin du conflit à Gaza. Dans tous les scenarii, que le gouvernement actuel passe l’été ou qu’un nouveau s’y installe dans cette période, la Palestine ne sera pas la priorité.
Au Royaume-Uni, le contexte est le même qu’en France, des nouvelles élections et un chamboulement politique après 14 ans de Torries à la tête du pays, les priorités estivales seront nationales.
Aux États-Unis, la situation est catastrophique tant la crédibilité du Président Biden du fait de son âge est contestée. Cela n’échappe pas à Netanyahu et cela a forcément un impact sur le poids de la pression des Américains sur les deux camps qui s’affrontent et leurs alliés.
Une nouvelle fois, c’est bien après l’été, lorsqu’en novembre voire même en janvier, le nouveau Président américain entrera en fonction, que la position de l’oncle Sam sera la plus forte, quel que soit le choix de politique qu’il souhaitera mener vis-à-vis de son allié Israël.
Pourtant, partout dans le monde, y compris dans ces exemples, des manifestations propalestiniennes demeurent, et la guerre à Gaza a même servi les intérêts électoraux de certains partis, en France comme au Royaume-Uni. Mais, force est de constater qu’à travers le monde, la mobilisation et le soutien au peuple palestinien, sont en recul, sur les réseaux sociaux en particulier.
Cette rupture d’attention est peut-être temporaire, mais elle est réelle et l’arrivée de l’été avec son lot de bronzette, de fêtes, et de vacances politiques, ne laisse que peu d’espoir que le triste sort des millions de palestiniens, pris en étau entre la chaleur écrasante et le feu des armes, ne se dénoue dans les prochaines semaines.
Alors certes, certains en parleront quand même les pieds dans l’eau ou un cocktail à la main, peut-être même avec un keffieh sur les épaules pour atténuer la fraicheur des nuits d’été méditerranéennes. Ce n’est qu’un moindre mal dans ce contexte où le sentiment de gêne mêlé de culpabilité que l’on ressent tous, n’est que le miroir de notre impuissance.
Zouhair Yata
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]]>The post Macron : sacrifier la Reine, protéger le Roi appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>De joie d’abord, du côté notamment de la doublette LePen Bardella, qui réclamaient cette dissolution et qui félicitent même Emmanuel Macron pour son « fair play » politique et son respect de la lettre et de l’esprit de la Vème République. Car les faits sont là, le parti présidentiel a vu son rival gagner par le double de son volume de votes, en conséquence le Président redonne la main aux Français pour désigner des représentants, représentatifs.
De stupeur ensuite, pas tant dans le camp de la majorité, visiblement mis au parfum, mais dans celui de la gauche, dont l’unité du temps de la NUPES a volé en éclat ces deux dernières années. Branle-bas de combat donc à gauche de la gauche, du côté de la LFI dont les élus et représentants ont très rapidement cherché à amadouer et à copiner avec le PS de Glucksmann, qui a tenu son pari de faire renaitre de ses cendres le parti à la Rose. De même, les Verts qui n’ont pas transformé l’essai lors de ces élections européennes, chercheront comme le lichen, à rejoindre toute coalition de gauche.
C’est aussi relativement la panique du côté de la droite traditionnelle française, gaulliste et républicaine, même si ces références ne semblent plus soulever les foules au regard des résultats atteints.
Mais, la gueule de bois de la soirée électorale passée, les uns et les autres commencent à comprendre qu’Emmanuel Macron n’a pas été juste un bon perdant en annonçant cette dissolution. D’abord le timing est improbable. Il est tout simplement impossible que le Président et son entourage, n’aient pas décidé cette dissolution en amont des résultats. C’est un scénario qui a clairement été pensé et réfléchi de longue haleine, d’autant que la victoire du RN était cousue de fil blanc avant même le début de la campagne électorale.
Le Président de la République française a déclaré dans son discours vouloir « écrire l’histoire plutôt que de la subir » et le message est on ne peut plus limpide. Macron qui annonçait vouloir être le Président qui aura fait barrage concrètement à l’extrême droite, risque de s’avérer être celui qui la portera au pouvoir. Dans ce contexte, un coup de poker mérite d’être joué, surtout lorsqu’en bon joueur, on connait ses cartes et celles des autres.
Car les élections européennes, au scrutin proportionnel, ne sont en aucun cas comparables avec les élections législatives dans lesquelles tous les partis doivent être en mesure de présenter des candidats crédibles, avec deux tours de scrutin, dans tout le pays. Ce n’est pas la même configuration que celle que nous venons de connaitre où les partis ont présenté leur « Dream Team » au complet dans leurs listes européennes.
De trois choses l’une, soit le RN fait un raz-de-marée aux législatives et emporte une majorité qui lui permet de gouverner sans coalition ; soit son score est conséquent, en fait une force majeure au Parlement, mais ne l’autorise pas à gouverner seul ; soit le Président gagne son pari qui était de remettre tout le monde dans la bataille pour dégager de nouvelles forces à l’Assemblée nationale, rendue catatonique par les extrêmes.
Kasparov disait, “aux échecs il faut jouer de manière aussi active en attaque qu’en défense”. C’est certainement ce que pense Emmanuel Macron. Il semble prêt à sacrifier sa Reine, en prenant le risque que début juillet, les Français portent le RN à la primature et imposent une cohabitation inédite. Mais, il protège aussi et surtout son Roi, en essayant d’anticiper le coup fatal que serait une victoire à l’élection présidentielle de 2027, du camp lepéniste. Une partie d’échecs que viendront surement perturber les egos des uns et des autres, au sein du RN et entre les cadors de gauche et de droite.
Une zizanie organisée qui pourrait bien faire les affaires du Président, mais dont le risque ultime est que la tendance mondiale sur laquelle surfe les populismes de tout bord, s’enracine d’avantage et accentue la fracture sociétale.
Zouhair Yata
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]]>The post Accord entre le Hamas et Israël : le bout du tunnel ? appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Sans surprise, toute la communauté internationale s’empresse de saluer le retour à la table des négociations des deux parties, ne serait-ce que pour une trêve. L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, la Commission européenne, Londres, Berlin, et même Pékin, appellent également à ce que l’aide humanitaire s’accélère pour répondre aux besoins vitaux en nourriture, médicaments, carburant dont manquent cruellement les populations civiles.
C’est une première victoire, mais pour qui ? D’aucuns diraient que le Hamas a obtenu gain de cause avec sa stratégie de prise d’otages, tandis que pour d’autres Israël a rempli ses objectifs militaires en réponse à l’attaque du 7 octobre. Le Qatar, sous la houlette duquel ces négociations ont eu lieu, en sort aussi gagnant, tout comme par ricochet tous les pays, des limitrophes aux plus lointains, qui craignent les conséquences d’une escalade et d’une expansion de la guerre.
Ces 45 jours ont été longs, mais cette lueur au bout du tunnel n’est pas seulement due à l’action diplomatique internationale. C’est une victoire franche pour tous ceux qui se sont mobilisés dans la rue ou ailleurs, à travers le monde. C’est parce que des juifs ET des musulmans, comme toutes les autres confessions, ont clamé haut et fort leur désaccord avec l’ampleur des représailles en Palestine et ont refusé d’en être les témoins silencieux.
C’est une victoire, il faut s’en féliciter certes mais pas s’en contenter. D’abord parce que la guerre n’est pas terminée, ensuite parce que le conflit israélo-palestinien en se ravivant, a provoqué des étincelles graves dans de nombreux pays.
La participation de l’extrême droite française à une marche contre l’antisémitisme est un exemple de la récupération politique rapide et populiste qui sévit dans ce contexte exacerbé. Exploiter les divisions, encourager les mauvais instincts, favoriser les amalgames, brandir tous les préjugés, amplifier les rumeurs, organiser des débats à charge, tout cela contribue à la déstabilisation de nos sociétés, au bénéfice de tout sauf de la situation en Palestine.
Nombreuses sont d’ailleurs les forces en présence qui cherchent à exporter la conflictualité pour l’avancement de leurs propres intérêts. Au Maroc, le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal, invité par le Mouvement pour l’Unicité et la Réforme (MUR), a appelé les Marocains à faire pression dans la rue pour rompre la normalisation avec Israël « par souci de ses intérêts et de sa sécurité ». C’est non seulement un appel à l’insurrection des Marocains mais c’est aussi une menace à demi-mots lorsqu’il sous-entend que le Maroc pourrait subir des conséquences sur sa sécurité. La levée de boucliers et les dénonciations n’ont fort heureusement pas tardé, de tous bords, contre cette ingérence qui ne vise que la division au sein du peuple marocain. De même, les larmes de crocodile de Abdelilah Benkirane, comme ses logorrhées moyenâgeuses, ne servent en aucun cas les intérêts de la nation marocaine (ni d’ailleurs ceux de la Palestine), lui qui a eu le destin de nos concitoyens entre les mains pendant une décennie entière.
Le temps de la négociation pour le règlement de la question palestinienne sera inexorablement long. Il s’agit d’ici là, pour tous ceux qui œuvrent pour la Paix, de ne pas baisser la garde, de rester vigilants.
Zouhair Yata
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]]>Des liens étroits, humains, culturels, économiques unissent la France et le Maroc. Une forte communauté marocaine de près d’un million et demi de personnes vit en France, dont un grand nombre sont des binationaux. Les hommes et les femmes qui forment l’élite dirigeante au Maroc, ont été formés, pour une bonne partie d’entre eux et d’entre elles, dans les universités et grandes écoles françaises, et sont de ce fait, imprégnés de culture française. Le français demeure une langue de travail largement en usage au Maroc, dans l’administration publique, le secteur privé, et l’enseignement.
La France est l’un des principaux partenaires économiques du Maroc, où elle se place au premier rang des investisseurs, en termes de stock, sachant que près d’un millier de filiales d’entreprises françaises y sont recensées. Elle est le premier pays d’origine des transferts financiers des marocains résidents à l’étranger, et du contingent de touristes visitant le Maroc.
Ces multiples liens facteurs de rapprochement entre les deux peuples marocain et français, militent pour des relations exemplaires, empreintes d’amitié et de respect mutuel entre leurs deux pays respectifs. Malheureusement, ce n’est plus le cas, surtout depuis l’accession à la magistrature suprême en France de M. Emmanuel Macron.
À mon sens, la détérioration que connaissent actuellement les relations entre le Maroc et la France, est, en grande partie l’aboutissement du travail de sape des lobbys hostiles au Maroc en France. Certes, ces lobbys ont toujours existé, mais dans le contexte actuel en France, marqué par le repli identitaire et la montée de l’islamophobie, ils ont pu gagner en influence et trouver oreille complaisante au niveau des cercles du pouvoir. Le renouveau générationnel de la classe politique en France, a également joué dans ce sens. En effet, la jeune génération des hommes et des femmes politiques français nés après la fin de la colonisation, n’accordent plus grande importance à la sauvegarde des liens humains et culturels, tissés avec les peuples anciennement sous domination coloniale française.
Un autre facteur qui a contribué à rendre audible auprès des dirigeants français, la propagande des lobbys hostiles au Maroc, est que celui-ci, contrairement aux autres pays d’Afrique du nord en proie à l’instabilité politique et au recul économique, commençait à s’imposer comme puissance régionale incontournable, qui diversifie ses partenariats et ses alliances, et dont les entreprises commençaient à constituer un concurrent sérieux des entreprises françaises en Afrique de l’Ouest, jusque là, chasse gardée de la France.
Comme je l’ai mentionné ci-dessus, les lobbys hostiles au Maroc ont toujours sévi en France. Le Maroc aura beau avancé sur la voix de la démocratisation, du respect des droits humains, et également sur le plan du développement socio-économique, il ne trouvera, cependant, jamais grâce à leurs yeux. Comme l’exprime, fort justement, Julien Dray homme politique français de gauche, ces milieux ʺn’acceptent pas que le Maroc réussisseʺ et ʺessaient en permanence d’empêcher sa réussite et d’envenimer la relation entre le Maroc et la Franceʺ[1].
Les affiliés ou sympathisants de ces lobbys hostiles au Maroc, se recrutent, principalement, parmi les mouvances des partis de gauche ou d’extrême gauche. Ces personnes, tout en dévalorisant le processus de démocratisation en cours au Maroc, accorderont toujours crédit aux allégations mensongères de soi-disant opposants marocains, à la représentation insignifiante et aux convictions peu démocratiques, et ignoreront les mises au point fondées des officiels de ce pays.
Nombre de milieux socio-professionnels en France sont représentés au sein de ces lobbys, dont celui de la justice, mais notamment celui des médias, comme l’atteste la cabale médiatique dont fut victime le Maroc suite à l’affaire Pegasus, et récemment du fait que les autorités marocaines n’ont pas fait appel à l’aide française après le séisme du Haouz. Si les quotidiens Le Monde et L’Humanité, ainsi que le magazine Marianne, étaient les principaux porte-voix de ces lobbys, ils furent rejoints par d’autres titres comme Libération, Le Canard Enchainé et L’Express, ainsi que la chaîne d’information en continu BFM.
Cette hostilité à l’égard du Maroc s’explique – mais ne se justifie pas -, à mon sens, du fait que pour les républicains français intransigeants – voire intolérants -, une monarchie est incompatible avec la démocratie. Pour illustrer ce fait, il n’est pas anodin, de rappeler un fait divers qui a défrayé la chronique en France en 2012.
Il a trait à l’agression physique d’un professeur de lycée à Bordeaux, par un de ses élèves d’origine marocaine. Il ressort des explications fournies par le professeur devant les caméras d’une chaîne de télévision, que c’est son jugement émis en classe, et qu’il a réitéré péremptoirement devant les caméras comme s’il s’agissait d’une évidence, que le ʺMaroc, contrairement à la France, n’est pas une démocratie, c’est une monarchie théocratiqueʺ, qui a déclenché la réaction violente de l’élève.
Pourtant, il suffit à ce professeur, dont l’agression est, par ailleurs, inadmissible, et ses émules, de voir sans œillères idéologiques autour d’eux, pour constater que la monarchie britannique est, à bien des égards, plus ouverte, plus respectueuse des libertés individuelles – le port du voile et de l’abaya n’y pose aucun problème -, en somme plus démocratique que la République française, ce qui n’a pas échappé à des dizaines de milliers de jeunes français qui ont choisi de s’y installer et d’y faire carrière. Le Maroc de son côté, monarchie constitutionnelle, avance hardiment et avec constance, sur la voie de la démocratisation et du respect des droits humains, n’en déplaise à ces esprits étroits qu’il ne serait pas exagéré de qualifier d’imbéciles de la République.
On pouvait comprendre, que sous le règne de Hassan II, dans les années 1960 à 1980, une partie de la gauche française prenne fait et cause pour l’opposition de gauche à ce dernier. Hassan II avait choisi son camp, celui de l’Occident, de la démocratie pluraliste et de l’économie de marché. Par contre, l’opposition de gauche, avait plutôt les yeux tournés vers l’Est : parti unique, économie étatisée, déni des libertés individuelles, au nom d’une certaine idée du socialisme. La guerre froide avait ses prolongements au Maroc.
Cependant, la fin de l’Union soviétique, la chute mur de Berlin, la faillite des régimes progressistes arabes qui servaient d’appui et de modèle de référence à la gauche marocaine, ont activé un processus de réconciliation nationale, couronné par le travail accompli par l’Instance Équité et Réconciliation (IER) nommée par le Roi Mohammed VI en janvier 2004, qui a permis aux marocains de tourner la page des années sombres. Les fondamentaux du système politique marocain font désormais l’unanimité de la classe politique nationale, à part quelques mouvances radicales à la représentativité insignifiante, comme il en existe toujours dans les démocraties pluralistes.
Les imbéciles de la République naviguent, ainsi, à contre-courant. Ce n’est pas tant la démocratie au Maroc, ou le respect des droits humains qui les intéressent, c’est plutôt la stigmatisation de la nature et la spécificité du système politique marocain qui les motive, quitte à ce que leurs porte-voix médiatiques recourent au mensonge, aux contre-vérités historiques, à la calomnie, et à la transgression de l’éthique journalistique. Par leur comportement, ils agissent contre les intérêts de leur propre pays.
Leur acharnement contre le Maroc, surtout depuis qu’ils ont établi des connexions avec les cercles du pouvoir en France, indignent les marocains qui se détournent de plus en plus de la France et de tout ce qui est français. La France n’a pas intérêt à perdre un allié de poids comme le Maroc, qui contribue au rayonnement de sa culture et à l’expansion de son économie, surtout à un moment où son influence est mise à mal presque partout en Afrique.
Les démocraties occidentales, dont la France, vu les bouleversements que connaît actuellement le monde arabo-musulman, ne peuvent donc que se féliciter de voir émerger à l’extrême nord-ouest de l’Afrique, juste en face de l’Europe dont il n’est séparé que par les quelques kilomètres du détroit de Gibraltar, un État stable, chargé d’histoire et à la personnalité affirmée, qui s’emploie à approfondir sa démocratie pluraliste et à développer son économie de marché, ouverte sur l’extérieur, et sur lequel elles peuvent compter pour contrer le danger commun que constitue le radicalisme religieux, ou le phénomène de l’immigration clandestine.
Il est donc dans l’intérêt des démocraties occidentales, tous pays et toutes tendances politiques confondues, d’appuyer l’approfondissement démocratique au Maroc et de soutenir ses efforts de développement socio-économique, au lieu de chercher à le diaboliser et le déstabiliser comme s’emploient à le faire les imbéciles de la République, avec l’aide des néophytes de la politique en France.
[1] Se référer à l’entretien accordé par Julien Dray à Atlas info, le 4 octobre 2021.
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]]>« Les institutions de Bretton Woods, en l’occurrence le FMI et la Banque mondiale, ont choisi notre pays et la ville de Marrakech, comme lieu pour la tenue, en octobre prochain, de leurs Assemblées annuelles. Ce choix n’est pas anodin, et en tant que marocains nous nous devons de nous en féliciter, et espérer que ce forum qui verra la participation d’un grand nombre de pays étrangers, d’organisations internationales, d’Organisations non gouvernementales, connaisse une pleine réussite et fasse encore mieux connaître notre pays et sa riche culture, au plan international.
En effet, pour les institutions de Bretton Woods (BW), le choix du Maroc pour la tenue de leurs Assemblées annuelles, trouve sa motivation première, dans le fait que notre pays fait figure, dans son voisinage africain et moyen-oriental, de pays modèle en matière de stabilité politique, et de développement socio-économique, sachant, par ailleurs, que les politiques économiques suivies par le Maroc sont dans une large mesure, et ce depuis 1983, année du déclenchement de la crise de la dette dans ce pays, en ligne avec les recommandations et les directives des dites institutions en la matière.
Il est à rappeler, à cet égard, que lors de la crise de la dette en 1983, le Maroc a pu bénéficier de l’appui et de l’assistance des institutions de BW, en vue d’amener les pays et les banques créancières à le faire bénéficier de rééchelonnements et d’allègements de dettes, en contrepartie de la mise en œuvre de politiques d’ajustement et de réformes structurelles, qui lui ont permis, au bout de dix années, de rétablir la viabilité de sa balance des paiements, et de ramener à un niveau soutenable son déficit budgétaire.
De même les réformes engagées sous l’égide du FMI et de la Banque mondiale, contribuèrent grandement à la modernisation et au renforcement du système fiscal marocain, à une plus grande ouverture de l’économie marocaine sur l’extérieur, et à la doter d’un système financier et bancaire solide et performant.
Toutefois, le Maroc ne retrouva pas le chemin d’une croissance vigoureuse et pérenne à même de lui permettre de réussir son décollage économique, et continua à végéter en bas de tableau, dans les comparaisons internationales, en matière d’indice de développement humain. Par ailleurs, les multiples réformes entreprises, toujours sous l’égide des institutions de BW, dans les secteurs de l’éducation, la santé, l’administration et les entreprises publiques, n’ont pas abouti à des résultats probants.
Cette situation a amené, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à lancer en 2017, un appel pour la reconsidération du modèle de développement suivi, vu que ce modèle s’avérait inapte à « satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, à réduire les disparités sociales et régionales, et à réaliser la justice sociale ».
La Banque mondiale, de son côté, à travers son mémorandum intitulé ʺLe Maroc à l’horizon 2040ʺ, tout en reconnaissant la lenteur des avancées du Maroc sur la voie du développement socio-économique, juge que le Maroc, à l’instar de nombreux pays en développement, se trouverait confronté à un « plafond de verre » dans son expansion, « c’est-à-dire à des limites au développement largement invisibles et de l’ordre de l’immatériel ».
La question qui se pose alors est celle relative aux raisons profondes à l’origine de ce blocage, de ce plafond de verre barrant l’accès du Maroc au rang de pays émergent. La Banque mondiale, que ne démentirait pas le FMI, évacue pratiquement cette question, et recommande de fait, à travers ce même mémorandum, à l’État marocain de continuer, de façon plus résolue, à appliquer la même politique économique d’inspiration néolibérale. Les limites au développement largement invisibles, et de l’ordre de l’immatériel, finiraient, selon cette logique, par disparaître d’elles-mêmes.
Les experts de la Banque mondiale recommandent ainsi à l’État marocain de centrer son action sur ses fonctions régaliennes, d’intégrer davantage l’économie mondiale, et de réduire les coûts de fonctionnement de l’administration par un meilleur contrôle des effectifs et de la masse salariale. Dans le même temps, ils recommandent aux autorités marocaines d’investir dans le capital humain, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, sans relever la moindre incohérence entre cette dernière recommandation, et celles évoquées en premier.
À mon sens, cette difficulté pour le Maroc à émerger économiquement, est, en grande partie, imputable aux limites des politiques économiques d’inspiration néolibérale qu’il poursuit depuis 1983, sous l’instigation et les recommandations du FMI et de la Banque mondiale, et dont les maîtres mots sont dérégulation, désengagement de l’État de la sphère économique, privatisation et ouverture des marchés.
En effet, ces politiques dévalorisent le rôle moteur que se doit d’assumer l’État dans la phase du décollage économique des pays en développement, à l’instar de ce que fut le cas des pays européens actuellement développés, des Etats-Unis, du Japon et plus récemment des pays du Sud-Est asiatique. Le décollage économique d’un pays ne peut résulter que d’un effort collectif, de la mobilisation forte de citoyens motivés, donnant le meilleur d’eux-mêmes pour sortir leur pays du sous-développement, et c’est au niveau de l’État que cette volonté collective trouve son expression et sa traduction en orientations appropriées et actions concrètes, valorisant en premier lieu le capital humain.
Or, les institutions de BW voient comme étant contre nature, et source d’une concurrence déloyale au secteur privé, l’intervention directe de l’État dans le champ économique, ou à travers des entreprises publiques. Dès le premier accord de confirmation conclu avec le FMI en 1983, l’État marocain était invité à poursuivre une politique de désengagement au profit du secteur privé.
Certes, l’on ne peut nier que l’État au Maroc cherche à jouer un rôle de locomotive du développement socio-économique du pays à travers les importants investissements publics qu’il réalise, les chantiers des grands travaux qu’il initie et les nombreux programmes sectoriels qu’il met en œuvre. Néanmoins l’efficience des investissements réalisés et des programmes mis en œuvre se trouve largement réduite et leur impact socioéconomique fortement amoindri, car, dans le même temps, l’État marocain, incapable de se soustraire de la vulgate néolibérale l’enjoignant de se désengager des activités économiques et de réduire l’envergure de son administration, se prive des moyens humains et matériels nécessaires à la pleine réussite de son action socio-économique.
Bien sûr, le rôle moteur à assumer par l’État sur le plan économique au Maroc, comme dans les autres pays en développement, devra évoluer en fonction du niveau de développement atteint par ces pays. Car il ne faut pas perdre de vue que la chute du mur de Berlin a scellé définitivement la faillite de l’économie dirigée ou étatisée, et a consacré la prééminence de l’économie de marché qui, cependant, ne signifie nullement, comme on peut le constater au sein même des pays développés, l’exclusion de l’État du champ économique.
Il est donc temps pour notre pays, de s’affranchir de l’emprise des dogmes néo-libéraux sur sa politique économique. En effet, cette emprise le maintient sur un sentier de croissance médiocre, ne permettant pas de satisfaire pleinement les besoins fondamentaux des citoyens, ni de le voir accéder au rang de pays émergent. En continuant d’avancer au même rythme médiocre de développement actuel, ce sont d’autres pays asiatiques – la Corée du Sud, Singapour et la Malaisie c’est déjà fait – et même africains, qui vont bientôt nous distancer à cet égard. Nous pouvons toujours nous enorgueillir d’avoir fait mieux en matière de développement socio-économique que certains pays du voisinage, disposant de moyens financiers autrement plus importants que les nôtres, mais cette donnée ne doit pas nous faire oublier l’adage : « le borgne est roi dans le pays des aveugles ».
Le problème pour arriver à cette fin, n’est pas tant au niveau des institutions de BW, dont, certes, la réforme demeure d’actualité, et avec lesquelles notre coopération doit continuer, mais plutôt au niveau de nos autorités, tant politiques que technocratiques, en charge de la conception et de la mise en œuvre des politiques économiques. En effet, ces responsables politiques et ces technocrates, semblent acquis aux thèses néo-libérales, ou du moins s’avèrent dans l’incapacité intellectuelle de percevoir les limites des politiques économiques qui en découlent, ou de concevoir des politiques alternatives crédibles.
Il reste à espérer l’émergence d’un courant politique libéré de toute sujétion vis-à-vis des dogmes nèo-libéraux, et qui sera apte, en symbiose avec la volonté royale, d’imprimer à la société marocaine la dynamique de changement et de progrès à même de la sortir du sous-développement et de la dépendance, et de faire du Maroc une référence pour les autres pays en développement, en matière de démocratie, de développement socio-économique et de justice sociale. »
Mohamed Kabbaj
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]]>Feu Hassan II, dans des interviews différentes, dont une menée par Anne Sinclair, donne son opinion sur la situation des immigrés marocains en particulier en Europe et en France. C’est en tant que monarque qu’il s’exprime, avec la qualité oratoire qu’on lui connait et la profondeur historique. Ses mots sont donc pesés et choisis.
Pourtant, il affirmait notamment, à propos des immigrés de seconde et troisième génération en Europe, qu’« ils ne seront jamais intégrés… que ce seront de mauvais Français (Hollandais, Italiens, etc.), ils ne seront jamais 100% Français et on finira par le leur reprocher. » Pour nous donc Marocains, ceux qui vivent en Europe sont des « Marocains résidants à l’étranger ».
Ce point de vue historique permet de mettre en perspectives les émeutes et leur violence en France. L’indignation, la colère et la tristesse qu’ont suscité le décès de Nahel sont légitimes et que les pairs de ce jeune adolescent de tous les « quartiers » de France aient ressenti le besoin d’extérioriser leurs émotions était prévisible. Mais, comme souvent justement lorsque la communauté d’origine maghrébine ou africaine est impliquée, c’est la boite de Pandore qui s’est renversée en France.
Pays de la philosophie, le débat prend vite la direction de savoir si c’est la poule qui fait l’œuf ou inversement. Pourquoi les banlieues s’embrasent-elles aussi vite ? Parce que l’intégration n’a pas réussi, ou parce que les habitants n’ont pas voulu s’intégrer ? La police a-t-elle un comportement violent et raciste envers les jeunes des quartiers ou est-elle exposée en permanence à la défiance et la haine de jeunes dont le quotidien banalise l’usage et la vente de drogues ou encore celui des armes ? En bref, Nahel a-t-il eu ce qu’il méritait ou est-il la victime d’une énième bavure policière elles-mêmes banalisées ?
On laissera le soin aux analystes experts en huile sur le feu de BFM ou de Cnews pour trancher ces questions. En revanche, ce qui est sûr, c’est que sur Tiktok, les vidéos des émeutes qui montrent des jeunes scander « Franca n7ergouha » en dévalisant des magasins comme des zombies postapocalyptiques, n’apaiseront pas la peine d’une mère qui a perdu son fils.
De même, les comparaisons vaseuses qui nous expliquent qu’au Maroc ces émeutes n’auraient pas été possibles parce qu’elles auraient été réprimées plus efficacement sont pleines d’insinuations, dans un contexte où les donneurs de leçons devraient plutôt être dans l’autocritique.
Parce que le fond du problème c’est que derrière la façade de l’intégration, en France, se cachent la misère, la pauvreté, l’ostracisation sociale voire le racisme ordinaire et que ce sont des communautés entières de Français d’origine africaine qui les matérialisent et représentent aux yeux de tous les autres « bons Français ».
Au Maroc, il y a des inégalités sociales prégnantes, on ne cherche pas à le nier. Mais, la société marocaine ne contient pas une ethnie en marge ou une communauté minoritaire en joue en permanence. Outre atlantique, aux Etats-Unis, le schéma est en partie le même avec la communauté afro-américaine qui stigmatise à elle seule les plus grosses difficultés économiques et les statistiques morbides.
Alors la poule, l’œuf ou une omelette avec des œufs cassés ?
Zouhair Yata
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]]>Après des années de pandémie extrêmement difficiles pour nos compatriotes, les plus démunis en particulier, qui dépendent de l’économie informelle ou dont les qualifications sont les moins rémunératrices, la chute du pouvoir d’achat a fait tache d’huile dans la classe moyenne, urbaine et active. Tous les indices de prix ou presque ont connu une augmentation, des biens alimentaires de base comme la farine et l’huile aux viandes et volailles, en passant par la quasi-totalité des légumes, sans compter les hydrocarbures, et la liste est longue.
A la différence de la crise de la Covid-19, la redistribution sociale entre classes n’est désormais plus de mise tant le pouvoir d’achat de toutes les catégories sociales a été atteint. L’inflation a fait boule de neige et a permis aussi à autant d’opérateurs économiques d’augmenter leurs prix, soit pour profiter de l’opportunité d’augmenter leurs marges, soit pour les préserver, au détriment dans les deux cas des consommateurs. La hausse des prix s’est tellement généralisée qu’on peine désormais à la corréler systématiquement à la conjoncture internationale, au point même de l’accepter comme une nouvelle réalité du quotidien.
A quelques encablures de deux échéances majeures pour les Marocains, le mois sacré de Ramadan fin mars et l’Aid el Kebir fin juin, l’inquiétude grandit à mesure que les moyens, eux, diminuent.
Alors que faire ? A part faire comme « flana » qui se déclare volontairement vegan avec son couscous sans viande ? Que fait l’État pour pallier cette inquiétude sociale du quotidien ?
A en croire nos gouvernants, ils se démènent tout en ayant les mains liées par un budget de l’État déjà exsangue des soutiens sectoriels et sociaux décaissés depuis la pandémie. La Banque mondiale, en visite de travail au Maroc, confirme dans ses rapports, les efforts importants concédés par l’État marocain « pour atténuer les répercussions de la hausse des prix des aliments et de l’énergie sur les ménages, par l’adoption d’une série de mesures, notamment l’octroi de subventions générales sur certains produits de première nécessité et le maintien des prix réglementés préexistants. »
Sur le terrain, à Safi, à Settat, Bir Jdid, Fkih Ben Salah, Sidi Slimane, Ouezzane, Chichaoua, Jerada, El Kelaâ des Sraghna, etc les autorités ont également intensifié et systématisé, les tournées de contrôle des prix et de la qualité des produits alimentaires, afin de limiter autant que possible les manipulations des prix.
Cette diligence et ce zèle dans le monde rural, ô combien impacté par la sécheresse structurelle, sont louables et nécessaires pour le secteur primaire, mais n’épargnent que très peu le pouvoir d’achat de l’écrasante majorité des Marocains face par exemple à la grande distribution et à l’augmentation globale du coût de la vie. La Banque mondiale confirme d’ailleurs cet état de fait et présente des calculs montrant que l’inflation annuelle a été pratiquement 30% plus élevée pour les 10% les plus pauvres de la population, par rapport aux 10% les plus riches, principalement en raison de l’impact de la hausse des prix alimentaires qui représentent une part plus importante de dépenses chez les ménages les plus pauvres.
Alors certes, du Gouvernement à la Banque mondiale, les violons sont unanimes, seules les réformes sociales structurelles entamées permettront au Maroc de résorber les inégalités économiques des ménages marocains. Mais, le temps se fait long pour nos concitoyens, et la cocotte-minute, même vide, peut vite exploser…
Zouhair Yata
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]]>Les Français vivent au rythme d’une polémique houleuse qui bat son plein depuis quelques semaines ; et pour cause ! le relèvement de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans que le président Macron considère une mesure incontournable de la réforme du système de retraite, afin d’assurer sa solidité et son équilibre pour les années à venir. Le projet controversé est présenté à l’Assemblée nationale depuis la semaine dernière pour discussion en vue d’être voté, et fait l’objet d’une farouche opposition du secteur des salariés et des centrales syndicales.
Cette mobilisation qui en était à son quatrième opus samedi dernier coïncide avec l’ébullition, les craintes et aussi la quiétude du secteur des salariés et de leurs représentants au sein des centrales syndicales locales qui scrutent les mouvements du gouvernement dans sa volonté de faire voter la loi réformant le système des retraites au Maroc.
Le gouvernement avait chargé auparavant un bureau d’études pour diagnostic de l’état des lieux et élaboration d’une esquisse de réforme et d’une feuille de route en vue de mettre en œuvre le plan dit réformateur. Contrairement à la réforme française, qui cible essentiellement le recul de l’âge de départ à la retraite, les informations qui fuitent sur ledit texte du projet de réforme de la retraite marocaine stipulent un paquet de mesures pour le moins désastreuses et visant à appauvrir les souches ouvrières toutes catégories confondues. Les propositions comportent un certain nombre de mesures qui relèvent de l’incontournable, dont la première est liée au relèvement de l’âge de la retraite de 63 à 65 ans, en attendant d’atteindre les 67 ans. De quoi passer toute une vie à gravir sans répit les échelons d’une fonction qui n’auraient servi qu’à assurer quelques sous qui aggraveraient plus tard, certes, les affres de la sénilité. La clause en question ne prête aucune attention aux aptitudes de l’employé à s’acquitter de ses obligations avec le panache et l’efficacité voulus, et ne laisse point de marge pour la liberté de choix à ceux qui pour une raison ou une autre se verraient inaptes à accomplir leurs fonctions.
La deuxième mesure inéluctable, quant à elle, porte sur l’augmentation du pourcentage des cotisations des souscripteurs pour atteindre, selon ce qui est promu, un cinquième du salaire au lieu des 14 % actuels. Cela entrainerait forcément plus de prélèvements, plus de contraintes, à un moment où, accablés par l’inédite recrudescence de la flambée des prix et de la baisse du pouvoir d’achat, les citoyens espèrent encore les augmentations des salaires promises, retenues, semble-t-il, par le gouvernement pour en faire le cheval de Troie lors des négociations attendues avec les centrales syndicales afin de faire passer le projet de la réforme.
Outre ces mesures dites incontournables, le gouvernement propose d’autres clauses dont la validation viendrait à être catastrophique si l’on arrivait à les faire passer sous les yeux et la signature des représentants syndicaux ; notamment les suivantes :
– Réduire le taux de la pension à 1,5 % au lieu de 2 %, alors qu’il était de 2,5 %. En ce sens que le salarié ayant accompli 40 années d’activité recevait 100% de son salaire en multipliant 40 ans de carrière professionnelle par 2,5% ; il touche actuellement 80 % (40 ans par 2 %) et ne percevrait que 60 % (40 ans par 1,5 %) d’après le nouvel indice. Ce calcul est standardisé sur la base d’une activité qui s’étend sur quarante ans, ce qui implique qu’une carrière professionnelle de 30 ans déboucherait sur un misérable 45 % du salaire et ainsi de suite. Imaginons un instant qu’un salarié qui galère déjà et arrive à bout de souffle à joindre les bouts du mois avec un plein salaire, se retrouverait du jour au lendemain avec un peu moins de la moitié de son salaire au bout de trente années de persévérance et d’assiduité dans le paiement de cotisations qui auront servi à garantir la retraite d’autres employés. Y a-t-il pire politique d’appauvrissement ?
– La retraite était auparavant standardisée sur la base du dernier salaire, alors qu’elle est actuellement déterminée sur la valeur moyenne des huit dernières années de service. La réforme vise à ramper régulièrement sur le reste des années d’expérience, pour camper finalement la moyenne des 20 dernières années, et s’étendre, pourquoi pas, au total des années de service. Les maigres salaires de début de carrière professionnelle entreraient donc injustement dans l’équation ; et le salarié devrait alors, invraisemblablement, passer vingt ans dans sa dernière échelle s’il veut prétendre au plein salaire dans sa retraite.
– Aux antipodes du point précèdent, la nouvelle réforme aspire à adopter un plafond unifié pour le régime de base équivalent au double du salaire minimum de travail SMIG dans ses pôles public et privé. C’est-à-dire que la pension du retraité ne dépassera pas, dans les meilleurs des cas, les 6 000 ou 7000 dirhams.
– La réforme propose une souscription obligatoire du salarié à une retraite complémentaire dont est exempté l’État et financée par le salarié lui-même. Une contrainte qui additionne d’autres retenues à ce qui pèse déjà sur la valeur du revenu, à condition que le montant final perçu ne dépasse pas dix fois le salaire minimum. Il est clair que cet article ne sert que l’élite des salariés ainsi que les intérêts des fonds et des compagnies d’assurance, ne privilégiant en aucun cas la grande majorité des salariés.
Alors que le courroux des Français se meut en série de manifestations contestataires qui en sont au quatrième opus (samedi 11 février), foncièrement contre le recul de l’âge légal du départ à la retraite, le silence, l’appréhension, l’anticipation et l’expectation restent de mise dans les milieux des travailleurs et des centrales syndicales au Maroc, où la mise en œuvre d’une seule des clauses du paquet proposé serait désastreuse tant pour le salarié que pour le retraité. Si l’on arrive à passer toutes les dispositions du texte du projet de la réforme, chose fort probable, cela équivaudrait à l’exécution du salarié et à sa condamnation à l’indigence pendant ses années de service et à la mendicité après de longues années de durs labeurs et d’assiduité aux souscriptions des caisses de retraite et de sécurité sociale.
Aujourd’hui, le citoyen se trouve être démuni, incapable d’affronter et de débattre. Des impôts sont déduits de son salaire, d’autres sur l’ensemble de sa consommation. Il finance l’enseignement ses enfants avec son propre argent, se fait soigner de ses propres économies ou des prêts contractés auprès des banques et remboursés par échéances mensuelles qui puisent dans sa bourse épuisée de surcroit par les retenues sur le salaire. L’embrasement des prix des matières premières, des denrées alimentaires, des services et du carburant le rattrape et écrase ; le voilà donc qui s’apprête à subir plus de contraintes et de prélèvements chroniques. Comment un tel projet peut-il se targuer de prétendre à la réforme ? Une réforme n’est-elle pas censée supplanter le difforme et convoiter le meilleur ? Le mot « réforme » n’implique-t-il pas la notion de transition vers le meilleur et l’efficace ? N’est-il pas supposé dans les intentions d’une réforme d’œuvrer pour l’amélioration des conditions des groupes ciblés ? C’est certainement le cas pour le gouvernement et pour les fonds des caisses qui ne cessent de rétrécir comme la peau du chagrin, mais pour les salariés ce n’est là que méforme et injustice.
Il est impossible de parler de réforme sans proposer des sources de financement. Et comme d’habitude, les commissions qui planifient et élaborent les projets des réformes dans tous les secteurs de la vie publique au Maroc se dispensent, comme par enchantement, de creuser dans les véritables causes des crises qui gangrènent la société pour en tirer les leçons avant d’y faire face. D’habitude, elles ont plutôt tendance à se pencher uniquement sur des solutions disparates partant des ressources disponibles des moyens de bord, faisant fi des erreurs passées et ne faisant que repousser le problème pour plus tard. Aussi est-il patent que le gouvernement et ses commissions cherchent le moyen de pomper des fonds pour leurs caisses en faillite et ne trouvent pas de meilleur gîte que les poches et la bourse maigre des citoyens déjà écrasés par le cout embrasé de la vie et les nombreuses retenues mensuelles. Pourquoi le salarié devrait-il, après des années de durs labeurs et de cotisations assidues, se retrouver appelé de force à boucher et à reboucher sans cesse les fuites des réserves érodées des caisses, dues à la mauvaise gestion et à l’absence d’une gouvernance savante ? Ne nous étonnons pas si la paresse, le je-m’en-foutisme, le laisser-aller, la corruption, la mendicité des pourboires en arrivent à apporter un coup fatal au moral du fonctionnaire en évinçant les valeurs éthiques de la déontologie. « L’homme aujourd’hui sème la cause, demain Dieu fait mûrir l’effet. » (V. Hugo) Comment peut-on oser demander au salarié d’être loyal, fidèle, créatif et productif dans sa fonction alors qu’il se voit appauvri sur la misérable terre de la fonction publique, inéluctablement destiné à l’enfer du besoin et de la mendicité dans le ciel sombre de la retraite ?
Younes Gnaoui
Associate Professor – Spanish Program
Department of Modern Languages and Translation
College of Languages and Translation
King Saud University
Kingdom of Saudi Arabia
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]]>Avec pas moins de 356 voix pour, seulement 32 contre et 42 abstentions, la résolution semble faire l’unanimité parmi les eurodéputés qui s’attaquent pour la première fois de manière aussi frontale au Maroc et à ses institutions judiciaires notamment. Sur le fond, la lecture des députés européens que décrit cette résolution, s’appuie sur les rapports à charge de certaines ONG dont on connait à la fois le financement et l’inimitié qui les lie au Maroc. Rien de nouveau donc sur les arguments qui sont connus et utilisés depuis des mois voire des années par les détracteurs habituels du Royaume. Sur la forme, les députés européens font preuve de véhémence, dans une belle posture de donneurs de leçons post-coloniales et de garants du respect des Droits de l’Homme dans le monde.
Pourtant, la compétence universelle que s’attribue le Parlement européen a peu ou pas d’impact dans la réalité. Le Soft power européen a été construit comme seule alternative à la super puissance américaine et aux puissances continentales mondiales parce que c’est un nain politique. En ce sens, la résolution européenne est agressive mais non contraignante, comme un chien qui aboie mais ne mord pas.
Alors oui, la résolution fait du tort au Maroc parce qu’elle le met sous les projecteurs, mais la levée de boucliers qu’elle a déclenché dans nos institutions témoigne d’une posture assumée du Maroc, sur le fond comme sur la forme.
Mais, quelle mouche a piqué les eurodéputés ? Tsé-tsé ou Seum-Seum ? Paris ou Alger ? On ne peut éluder la question « à qui profite le crime » ? Pourquoi le Maroc est-il visé maintenant par une résolution inédite du Parlement européen ? Faut-il y voir derrière la main de la France macroniste qui semble avoir une longue dent contre le Maroc ou celle des nombreux lobbyistes algériens qui gravitent autour des institutions européennes ?
On ne peut pas non plus ne pas s’étonner de la prise d’initiative du Parlement européen sur le cas du Maroc et de son silence assourdissant sur celui de l’Algérie.
Les Droits de l’Homme en Algérie, la liberté de la presse, l’indépendance des institutions judiciaires et parlementaires ne méritent pas quelques résolutions, même non contraignantes ?
Les autodafés du Coran en Suède non plus ? Pas de cas de conscience quant à la protection de la liberté des journalistes non plus lorsqu’il s’agit d’interdire la chaine russe RT, jugée trop proche du pouvoir à Moscou ?
Que dire également de la composition de ce Parlement européen dans lequel se rassemblent, depuis plusieurs décennies, les représentants les plus extrêmes de la Droite européenne ? Le Parlement marocain pourrait-il se fendre d’une résolution, non-contraignante bien sûr, invitant les Européens à prendre au sérieux la montée de la xénophobie, du racisme, des idéologies fascistes ?
Pourtant, l’excellence des relations avec l’Europe sur sa politique de voisinage, la capacité du Maroc à répondre à l’écrasante majorité des critères de coopération économique avec Bruxelles depuis plusieurs décennies, la lutte contre le terrorisme à laquelle le Royaume contribue de manière concrète, ou même les tonnes de poissons pêchées au large de nos côtes, sont autant d’arguments que les eurodéputés pourraient avoir en tête plutôt que de pratiquer une ingérence aveugle et punitive sous couvert de vertu.
Le Maroc est loin d’être parfait, mais ses institutions et sa démocratie avancent peu ou prou au rythme de son développement et c’est au peuple marocain avant tout, d’en juger l’avancement.
Zouhair Yata
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]]>The post Plénière sur les positions du Parlement européen vis-à-vis du Maroc ce lundi au Parlement appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Cette plénière conjointe aura lieu à 13h30 à la grande salle de la Chambre des représentants, précise le communiqué.
LNT avec MAP
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]]>The post De la corruption, encore et toujours ? appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Si le Maroc n’est pas vraiment attendu sur la prolifération des armes, la question du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme est cardinale dans ce dossier sur lequel, force est de constater, que les autorités ont mis les bouchées double pour s’assurer d’une issue aussi positive que possible lors de la prochaine réunion plénière du GAFI en février.
En témoigne ainsi le contenu du rapport annuel pour 2021 de l’Autorité nationale du renseignement financier (ANRF), présenté au Chef du Gouvernement vendredi dernier, dont les conclusions détaillent les efforts consentis tant dans la coordination des différentes autorités que dans la saisie du pouvoir judiciaire, ou encore la surveillance active des transactions financières.
Ce qui est en jeu pour le Royaume, ce n’est pas seulement son image de marque, passablement entachée par cette inclusion dans une liste grise qui a logiquement mauvaise presse à l’international. C’est avant tout de sa crédibilité financière qu’il s’agit, de sa capacité à se financer sur le marché international, de négocier avec les instances financières internationales comme le FMI, qui corrèlent fortement leur appui à ce type de classements.
Les efforts monumentaux que nos institutions financières, Bank Al-Maghrib en tête, réalisent en continu pour développer l’économie nationale et surtout la soutenir, ne sauraient continuer à être bridés par les mauvaises performances du Maroc selon les critères du GAFI. Il est donc grand temps que notre pays s’affranchisse de ce label négatif, notamment parce que cela ne sera pas non plus une fin en soi.
En réalité, notre pays doit s’attaquer plus largement et activement au fléau de la corruption, frein majeur de notre développement économique. L’installation, tant attendue, de l’Instance Nationale de la Probité de la Prévention et de la Lutte contre la Corruption, à travers la nomination de ses membres, en novembre dernier, est un pas majeur dans ce sens. L’espoir est grand que cette instance réussira à travailler de manière indépendante, en exerçant ses prérogatives d’enquête sans entrave et en toute transparence.
Mais, c’est aussi au niveau des citoyens que le bât blesse et que la conduite d’un changement profond des usages, des réflexes et des mauvaises habitudes des Marocains est nécessaire. Tout le monde s’offusque de la corruption et de ses effets lorsqu’on en est victime, mais la tentation d’y avoir recours pour son intérêt personnel est trop souvent de mise. Les scandales en cascade qui entachent les prestataires chargés des rendez-vous de visas pour certains pays occidentaux en est un exemple éloquent. La corruption des agents qui monnayent les rendez-vous auprès d’intermédiaires peu scrupuleux est au cœur d’un système alimenté par les mêmes demandeurs de visas qui se plaignent de ne pas trouver de rendez-vous sur les plateformes dédiées à cet effet. Le contrôle mais surtout la sanction sont indispensables pour dépasser ces pratiques qui se sont généralisées de l’attribution des marchés, à l’achat d’un bien immobilier en passant par les prestations de santé ou même les concours académiques, universitaires et professionnels. Ce fléau qui touche tous les segments de la population proportionnellement à ses moyens, est la mamelle nourricière du blanchiment d’argent. S’y attaquer fermement est la condition sine qua non au développement d’une société égalitaire et juste, pas seulement un outil pour montrer patte blanche à nos partenaires internationaux.
Zouhair Yata
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]]>The post Tribune libre : Quels enseignements tirer des exploits de nos footballeurs au mondial du Qatar ? appeared first on La Nouvelle Tribune.
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Le premier enseignement à tirer, à mon sens, des exploits de notre équipe nationale de football au mondial du Qatar, est que le jeune Marocain, quand il bénéficie d’un environnement favorable à l’épanouissement de ses potentialités, se révèle capable de rivaliser avantageusement dans tous les domaines, et pas uniquement dans celui du sport, avec les jeunes des pays les plus développés du monde.
Il est à relever, à cet égard, que la grande majorité des joueurs de notre équipe nationale de football actuelle, tout en étant issus de milieux sociaux modestes, sont des binationaux, formés ou ayant parfait leur formation dans leurs pays d’accueil respectifs, essentiellement européens, où les conditions d’exercer leur discipline, en matière d’infrastructures sportives, de centres de formation, de niveau du jeu, de systèmes d’éducation et de santé etc., sont nettement plus satisfaisantes et correspondent mieux à leurs besoins de perfectionnement qu’au Maroc.
Cela ne signifie pas que ces mêmes conditions ne peuvent être réunies, du moins en partie, au Maroc. En effet, quatre de ces joueurs (A. Ounahi, Y. En-Nesyri, N. Aguerd et R. Tagnaouti) ont acquis leur formation de base à l’académie Mohammed VI près de Rabat, centre ultra-moderne qui n’a rien à envier aux infrastructures des plus grands clubs européens.
En confirmation de cette donnée, et dans un autre domaine que celui du sport, il convient de mentionner les prouesses des élèves du lycée d’excellence de Benguérir (Lydex), supervisé par l’OCP, qui se sont brillamment distingués aux concours d’accès aux grandes écoles françaises, au point de susciter l’intérêt des grands médias français.
L’autre enseignement à tirer de cet exploit, et qui découle directement du premier, est que les actions de l’État au Maroc, en termes d’investissement, d’aides publiques, d’amélioration de la qualité des services rendus aux citoyens, les plus à même de doper la croissance économique et de faire accéder notre pays à la catégorie des pays émergents, sont celles ayant pour objet la valorisation du capital humain, visant prioritairement les milieux sociaux modestes, car, outre l’objectif de justice sociale, c’est en leur sein que se trouve le vivier le plus prometteur en qualité et en nombre des élites marocaines de demain dans tous les domaines : la science, la technologie, l’économie, la culture, le sport, l’entreprenariat etc.
Notre politique socio-économique, malheureusement, est loin d’être en ligne avec les exigences de ces enseignements qui confèrent à l’État un rôle central dans le développement du pays. Elle demeure sous l’influence des dogmes néolibéraux, qui dévalorisent le rôle socio-économique de l’État, et ne voient en l’administration et les entreprises publiques, ses principaux moyens d’action, qu’une source de dépenses improductives pour la première, et une hétérodoxie pour les secondes qu’il convient de corriger en les rendant au secteur privé. La valorisation du rôle du secteur privé qu’ils mettent en avant, se conjugue de fait, avec la défense des intérêts des classes possédantes.
La loi de finances pour l’année 2023 ne déroge pas à la règle. Le gouvernement a retenu le renforcement de l’État social comme étant l’un des axes prioritaires sur lesquels reposent les orientations générales de cette loi. En fait, sa politique sociale se résume pour l’essentiel, en des chantiers dont l’initiative revient à Sa Majesté le Roi (généralisation de la protection sociale et refonte du système national de santé, initiative nationale pour le développement humain, réforme du système éducatif, valorisation du rôle de la femme dans la société…). Cependant, les dispositions de la loi de finances dans leur ensemble, en matière de politique budgétaire, fiscale, salariale, de santé, d’enseignement, de développement rural, manquent manifestement de cohérence avec ce volet social.
De même, le gouvernement actuel ne fait preuve d’aucune réelle volonté politique de lutter contre la corruption et l’évasion fiscale, qui limitent fortement l’action sociale de l’État, et le rendement des investissements publics. D’ailleurs, comment en serait-il autrement, alors qu’au sein des partis politiques qui nous gouvernent, sévissent, à de hauts niveaux de responsabilité, des gens qui ne voient en l’engagement politique, qu’un moyen de s’enrichir à bon compte au détriment de la collectivité, ou de s’acheter une immunité pour couvrir un enrichissement mal acquis. Même le mondial du Qatar, où nos footballeurs étaient en train d’écrire par leur combativité, leur patriotisme, leur attachement à nos valeurs ancestrales, l’une des plus belles pages de notre histoire, faisant l’admiration du monde entier, n’a pas échappé aux méfaits et à la rapacité de ces parasites de la politique, qui ne se soucient guère, pour leur part, de ternir l’image de leur pays.
Il est vrai que malgré les insuffisances de sa politique en ce domaine, le Maroc ne manque pas d’enregistrer certaines avancées sur la voie du développement socio-économique, mais il le fait à un rythme insuffisant, non seulement pour le hisser au niveau des pays émergents, mais également pour satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, réduire les disparités sociales et régionales, et réaliser la justice sociale. Certes, nous pouvons à juste titre, s’enorgueillir d’avoir fait mieux en ce domaine que certains de nos voisins qui disposent de moyens financiers autrement plus importants que les nôtres, ou de voir nos entreprises et nos banques devenir parmi les principaux investisseurs en Afrique. Mais ces faits de nature à flatter notre ego, ne devraient pas nous détourner d’une évaluation réaliste de la situation. Comme le dit l’adage, ʺle borgne est roi dans le pays des aveuglesʺ.
Le Maroc est encore loin de pouvoir rivaliser en matière de développement socio-économique avec les pays du Sud-est asiatique qui ont réussi leur émergence socio-économique, ou sont en voie de le faire. Si nous continuons d’avancer au même rythme médiocre du développement actuel, après la Corée du Sud, qui dans les années soixante du siècle dernier était moins développée que notre pays, ce sont d’autres pays asiatiques – Singapour et la Malaisie c’est déjà fait -, et même africains qui vont bientôt nous distancer à cet égard.
Les insuffisances de notre modèle de développement relevées par Sa Majesté le Roi dans son discours d’octobre 2017 devant le parlement, risquent de perdurer encore longtemps, tant que notre politique économique ne se sera pas affranchie des dogmes néolibéraux véhiculés par le FMI et la Banque mondiale dans son sillage, et que nos partis politiques n’auront pas nettoyé leurs écuries d’Augias.
Puisse les exploits de nos footballeurs en coupe du monde au Qatar, et leur concomitance avec les actes inqualifiables de certains de nos hommes politiques, contribuer à réveiller les consciences.
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]]>The post Méritocratie, le cri de la jeunesse appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La lutte pour le climat en est un exemple probant, le hashtag #metoo également, même s’il a également permis de libérer la parole des femmes de toutes générations. Dans un monde où les inégalités économiques sont criantes, durablement installées, les injustices sont de moins en moins tolérées et le statu quo ante n’est plus acceptable pour la majorité.
Le népotisme fait partie de ces pratiques révulsantes pour les nouvelles générations et l’actualité en témoigne. Aux États-Unis, le prestigieux New York Times a dédié sa Une et une enquête aux « Nepo babies », les enfants de stars ou de personnalités influentes qui bénéficient de carrières préfabriquées grâce à leur réseau et dont le mérite ou le talent peuvent être remis en question en conséquence.
Au Maroc, c’est le même sujet qui enflamme l’opinion publique avec le scandale du concours d’admission à la profession d’avocats. Aujourd’hui, au Maroc, un jeune qui a mis toute son énergie dans la préparation d’un examen et qui estime avoir une chance de le réussir, ne peut plus accepter que sa place soit déjà acquise à un autre, sans mérite.
Tout le monde est le fils de quelqu’un, et la cooptation des élites, « les fils de cadres qui deviennent cadres » comme l’expliquait déjà Bourdieu il y a des décennies, n’est pas une nouveauté. De même, les entreprises familiales sont au cœur du tissu économique marocain, de la plus petite aux plus grands groupes, et la question de la transmission familiale est un sujet commun.
En revanche, le népotisme est un raccourci à toutes les contraintes, qui s’accompagne souvent aussi de fraudes et de corruption. D’ailleurs, l’INPPLC, l’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption, a été saisie dans ce dossier qu’elle estime entrer dans son mandat.
D’un point de vue politique, cette énième affaire de passe-droits, embarrasse la majorité gouvernementale qui selon l’adage « qui ne dis mot consent », semble vouloir laisser l’opinion publique se saisir du sujet.
La méritocratie n’est pas une réalité, pas plus que la démocratie, ce sont des idéaux, des objectifs vers laquelle le progrès d’une société nous fait tendre. Dans ce sens, le courage et la mobilisation de la jeunesse marocaine contre les résultats de ce concours sont éloquentes d’un changement de paradigme dans notre société, certaines choses ne passent tout simplement plus.
Les réseaux sociaux en tant que caisse de résonnance du pouls de la société marocaine sont de plus en plus explicites sur l’intolérance aux injustices de nos concitoyens. Reste à comprendre pourquoi les personnes concernées, les décideurs, hommes politiques et autres responsables, ne mesurent pas le vent du changement qui leur souffle dans le dos. Pourquoi se sentent-ils encore dans leur droit même quand le pot aux roses est dévoilé, et pourquoi l’humilité de reconnaitre leur erreur, leur fait autant défaut. La société marocaine se développe, les parents de ces jeunes candidats ont fait d’innombrables sacrifices pour permettre à leurs progénitures de s’élever par l’éducation, l’égalité des chances est un droit qu’il est grand temps d’exercer pleinement.
Zouhair Yata
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]]>The post Les leçons des Lions, au-delà de l’exploit sportif appeared first on La Nouvelle Tribune.
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C’est d’abord un exploit footballistique mené de mains de maître par cet entraîneur Walid Regragui qui semble avoir la baraka. Jeune mais expérimenté, il a su projeter son groupe de joueurs vers une ambition commune, en insufflant en eux une rage de vaincre inextricable fondée sur l’amour du maillot, de ce qu’il représente pour la Patrie et tous les Marocains. A chaque compétition majeure, le public marocain a réclamé un entraîneur national non pas par chauvinisme mal placé mais bel et bien pour cela, pour que tout le groupe fasse corps.
Notre fierté et notre joie est communicative et rayonne désormais dans le monde entier grâce aux millions de contenus partagés depuis hier soir, de scènes de liesse dans les plus grandes capitales du globe et les rues de tout le pays. Partout, nos concitoyens donnent l’image d’un peuple uni derrière son équipe, sa nation et son Roi qui a fêté la victoire dans la rue, le distinguant un peu plus de tous les dirigeants du monde.
Les supporters marocains présents au Qatar ont fait preuve tout le long de la compétition d’une exemplarité rare, de l’ambiance conviviale et festive qu’ils ont allègrement maintenue, aux actions très remarquées de nettoyage des stades après nos matchs. Les peuples arabes, mais aussi de très nombreuses nations, séduits par ce visage marocain, nous soutiennent aussi avec passion et ferveur.
En réalité, ce momentum n’est pas seulement footballistique, il couronne les avancées multiples que le Maroc a accompli ces vingt dernières années, les efforts diplomatiques face aux grandes puissances de ce monde, la gestion exemplaire de la pandémie de la Covid-19 par les autorités. Autant d’éléments qui confortent notre Soft Power et qui mis bout à bout, projettent un nouveau Maroc. Un Maroc qui n’accepte plus la condescendance et les leçons des uns et des autres. Un Maroc qui est résolument ancré dans sa stratégie de développement et d’indépendance, en tant que champion africain, arabe et musulman. Le Maroc déconstruit les clichés orientalistes et ceux de la posture post-coloniale, fort de son histoire et résolument tourné vers l’avenir.
Que peut-on retenir de cette épopée qatarie ? Que les Marocains ont besoin de leaders, jeunes et expérimentés, qui peuvent contribuer grâce à leur audace et leur ambition à faire du Maroc une nation moderne et compétitive. Que l’apport des diasporas marocaines, lorsqu’il est imbriqué et entrelacé avec les racines et l’ancrage de leur pays, peut produire des résultats inédits et autrement inatteignables. Que les valeurs de respect, de convivialité et de fraternité entre les Marocains méritent de redevenir au cœur de nos interactions. Que cette fierté que l’on projette face à tous d’être Marocains, doit être constamment dans nos esprits lorsqu’on travaille au développement de notre pays. Il est grand temps que nous portions tous cette ambition de faire de notre pays un modèle, de viser l’excellence dans tous les domaines, de la propreté de nos rues au paiement de nos impôts, sans raccourci, sans compromis. L’équipe nationale nous a prouvé que ce n’est pas une ambition vaine.
Zouhair Yata
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]]>Ces trois dernières années ont donc été caractérisées par une fuite en avant, voire une surenchère dans le domaine du digital par certains acteurs majeurs. Les NFTs, ces fameuses œuvres digitales dématérialisées aux cotations vertigineuses de quoi faire pâlir la Joconde, les experts des cryptomonnaies qui proposent portefeuilles et conseils pour faire partie des heureux chanceux qui vont devenir riche du fond de leur canapé, ont tellement pullulé que ces niches sont devenues mainstream pour le grand public qui y est exposé au quotidien sur les réseaux sociaux.
Sauf que, comme une bouteille de soda mal bouchonnée, le tout a fait « pshiit » en un rien de temps. Parce que tout le monde n’est pas Nike ou Justin Bieber qui peuvent se permettre de faire une incursion dans ce nouveau monde plein de promesses malgré un fort risque financier. Parce qu’aussi, les gurus autoproclamés ou érigés comme tels par les internautes, de Zuckerberg à Musk, n’ont pas tant que ça la science infuse et ont montré leur capacité flagrante à se tromper. Non, l’écrasante majorité des internautes n’est pas si pressée que cela de se transformer en petit Sims avec un casque de réalité virtuelle visé sur le crâne. De même pour ceux que l’ampleur de la catastrophe de l’effondrement, non pas des cours des cryptomonnaies mais bel et bien de tout l’écosystème qui le compose, intéresse, le feuilleton récent de la banqueroute frauduleuse de la nébuleuse plateforme FTX et de son fondateur SBF, témoigne de l’adage « there’s no free lunch ». Chez Amazon, Meta, Twitter, les licenciements sont massifs et indiquent bel et bien que la fête est finie.
Le digital, tel un oignon, révèle ses différentes couches et celle qui a le plus de valeur n’est pas la couche superficielle composée des réseaux sociaux et de leurs émanations. C’est plus profondément que la transformation digitale du monde s’est concrétisée pendant la pandémie. Ce ne sont pas les usages de consommation, volatiles à souhait comme en témoigne la reprise de l’activité économique sous sa forme plus classique et notamment le recul du télétravail, mais les processus et la fourniture de services digitalisés qui s’est développé massivement. De la santé à l’industrie, en passant par la logistique, le secteur bancaire ou l’agriculture, c’est l’économie réelle qui s’équipe d’outils digitaux. C’est l’heure de la deeptech, du big data et de son analyse, de la cybersécurité, des services publics digitalisés, des domaines bien plus probants et à la plus-value économique bien plus palpable que la valeur estimée d’un avatar à la tête de singe.
Le Maroc dans ce contexte a tout intérêt à tirer les enseignements le plus tôt possible du caractère mouvant de cette couche superficielle que le plus grand nombre comprend lorsqu’on parle de digital. L’avenir économique, la compétitivité, l’emploi de notre pays dépendent de choix clairs pour la fameuse Digital Nation que le Maroc veut devenir. S’assurer que nous formons des compétences techniques dans le digital qui sont exploitables dans tous les secteurs est bien plus symptomatique du développement du digital marocain que le nombre d’influenceurs qu’on compte en ouvrant Instagram.
Zouhair Yata
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]]>The post Le football, un répit face à la conjoncture ! appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Mais, dans un contexte objectivement désastreux depuis quelques années, de pandémie en crise économique, en passant par une inflation désormais structurelle avec comme conséquence directe une crise sociale qui rend les ménages marocains exsangue, comment se réjouir de la situation actuelle ?
Avec une température moyenne avoisinant les 30° degrés dans cette région du Maroc à la mi-novembre, une sécheresse annuelle historique, et l’absence de pluies automnales, que peut-on espérer pour le monde rural marocain dont dépendent tant de nos concitoyens ?
Face aux discours de sourds entre le Gouvernement qui défend mordicus que le Social est au cœur de sa politique publique et l’opposition, PJD en tête, qui affirme le contraire et stimule par son discours populiste les instincts les plus négatifs de la population, qui croire ?
Alors que le Maroc se défend corps et âme à l’international pour conforter sa cause nationale et la marocanité légitime de son Sahara, que penser du rapprochement militaire de l’Iran et de l’Algérie ? Quel en sera l’impact sur la géopolitique, déjà très compliquée, de la région ?
La COP27 et le G20 qui réunissent des nations affaiblies économiquement, témoignent d’une inquiétude grandissante au sein de la communauté internationale face au changement climatique. Le Maroc peut-il lutter seul face à ses conséquences ? Les prévisions du PLF2023 sont-elles déjà caduques au regard de l’évolution de la situation internationale ?
Lorsque de plus en plus de corporatismes, avocats et notaires en tête, mobilisent leurs revendications face à l’État, comment ne pas s’inquiéter du climat social actuel ?
Enfin et surtout, quand chaque mois est un calvaire financier pour des millions de Marocains, dépassés par le coût de la vie, par les prix des hydrocarbures, croulant sous les dettes et ne parvenant pas à boucler leur budget, comment espérer de nos compatriotes qu’ils soient optimistes pour l’avenir ?
Comme souvent, on se raccrochera à ce qu’on peut avec la trêve footballistique qui démarre ce dimanche. Le Maroc tout entier sera derrière son équipe nationale, emmenée par un entraineur consensuellement adoubé, avec l’espoir de voir ce collectif relever les gros défis qui l’attendent. Le foot, opium du peuple, permettra à nos dirigeants de passer une bonne fin d’année en sursis, en attendant que la réalité nous rattrape lorsque le mirage qatari se sera dissipé, quels que soient les résultats des Lions.
Ce sera donc la méthode Regragui que nous suivrons pendant quelques temps à défaut de ladite Coué, comme l’arbre qui cache la forêt.
Zouhair Yata
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]]>Le Qatar subit depuis plusieurs semaines des campagnes de boycott, émanant d’abord de sportifs et qui ont désormais fait tache d’huile dans les opinions publiques de nombreux pays occidentaux.
Il est reproché au Qatar de chercher à redorer son image, de ne pas être une nation de football, d’avoir investi des milliards pour un événement éphémère, au prix de la vie de travailleurs étrangers et de celui de la planète, tant l’empreinte climatique de la compétition, avec notamment des stades climatisés, sera élevé.
Si ces arguments sont louables et compréhensibles dans la bouche d’un individu qui souhaite être cohérent avec ses convictions personnelles, ils en deviennent vite populistes lorsqu’ils sont portés par des décideurs politiques.
Dans le cas de la France par exemple, la décision de quelques maires du parti écologique de ne pas organiser de fans zone pour la projection des matchs de la Coupe du Monde, a fait boule de neige et a entrainé dans la foulée la quasi-totalité des mairies des grandes villes françaises, de Paris à Marseille en passant par Lille ou Lyon. Cette décision pourrait être justifiée par les coûts d’organisation élevés en termes de facture énergétique dans un contexte tendu à l’approche de l’hiver, ou par les coûts sécuritaires et d’entretien. Mais pour les Mairies concernées, le gain politique de justifier leur décision par un boycott du Qatar est bien plus grand et permet de se parer d’un voile de vertu opaque à toute contestation de ce choix qui pénalise a minima les très nombreux passionnés de football.
De même, Paris, capitale de la France, bénéficie régulièrement des faveurs du Qatar, qui a doté son club de football du PSG des plus grandes stars mondiales du ballon rond ou qui par ses investissements a permis aux Champs Élysées de renaitre de leurs cendres.
La France n’est pas le seul pays concerné, les réactions en faveur du boycott se sont diffusées un peu partout dans le monde occidental, en Europe notamment où les questions des droits humains et du climat sont désormais des lames de fond des opinions publiques.
S’il ne s’agit pas de défendre le Qatar, qui a somme toute largement les moyens de le faire tout seul, il semble nécessaire de relever plusieurs formes de contradictions dans les positions des opposants, politiques ou opinions publiques, à cette Coupe du Monde.
D’abord, au niveau politique, l’économie de la Coupe du Monde implique d’abord les instances internationales, puis les sponsors, ainsi que les droits d’images et de retransmission télévisuelle planétaire, qui sont gérés, administrés et collectés par des organisations occidentales qui ont sciemment décidé d’attribuer l’organisation de la compétition au Qatar. Dans ce contexte, il serait bienvenu que les autorités occidentales ne fassent pas l’autruche face aux positions de leurs populations.
Les opinions publiques par ailleurs, européennes notamment, devraient apprendre à s’offusquer de la même manière et avec autant de véhémence lorsque des drames humains noient littéralement des milliers de ressortissants africains dans les eaux aux larges des côtes méditerranéennes. D’autant que pour ceux-là, les chiffres sont fiables et vérifiés. Il serait utile de se rappeler également que lorsque c’est la Russie ou la Chine, pays autrement plus puissants et influents que le Qatar, qui organisent la Coupe du Monde ou les Jeux Olympiques, les protestations sont bien moins assumées.
Reste la question du climat, sujet sur lequel les occidentaux se présentent comme des tuteurs face au reste du monde qu’il convient d’éduquer pour qu’il aille dans le bon sens. Un point de vue qu’un petit séjour dans n’importe quelle infrastructure sportive aux Etats-Unis relativiserait tant il est possible d’avoir froid en plein été du fait de la climatisation utilisée.
Les plus grands pollueurs responsables de la crise climatique demeurent l’élevage intensif et les industries, deux secteurs auquel le Qatar ne contribue pas a priori de manière déterminante pour l’avenir de la planète. Plutôt que le boycott qui n’arrêtera pas l’organisation de la compétition, la contestation pourrait être portée au cœur de l’événement, comme l’a fait Jesse Owens à Berlin en 1936 face à l’Allemagne nazie, alors même que la ségrégation raciale continuait de faire rage aux Etats-Unis. Parce que l’histoire n’est pas à une contradiction près et en tout état de cause, en tant que Marocains, nos yeux seront rivés sur les performances de notre équipe nationale.
Zouhair Yata
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]]>Ainsi, les riches brigands, dont la richesse ne peut être qu’illégitime et qui ne peut être que la conséquence d’une spoliation du peuple marocain, sont face aux pauvres, victimes de la « hogra » des puissants. Les intellectuels qui ont la science infuse et qui bien qu’ils profitent exclusivement du système, le dénoncent, sans proposer d’alternatives à part leur cynisme teinté d’humour noir. La bien-pensance n’épargne personne et tous ceux qui s’opposent à ces arguments ou qui veulent simplement en débattre, sont qualifiés de « collabos », complices du système.
Pourtant, de très nombreuses nuances et contre-exemples méritent d’être apportés. La première nuance est que ceux qui critiquent l’élite bourgeoise sur les réseaux sociaux, de Twitter à Instagram, en font partie aux yeux de l’écrasante majorité du peuple marocain. Ce n’est pas parce qu’un festival en particulier leur parait un peu moins accessible financièrement qu’ils sont dans la même situation que tous ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté.
Autre écueil sur lequel s’écrase cette fausse prétention à l’égalité, la culture coûte cher. Un artiste international ne se déplace pas sans cachet, l’organisation nécessite des fonds et les opérateurs culturels surtout, ne sont pas censés être des bons samaritains, ni remplacer l’État dans sa mission culturelle. D’autant que lorsque des Festivals comme Mawazine, qui permettent à des millions de Marocains d’accéder gratuitement à des concerts de premier plan international, sont organisés à grand renfort de sponsors privés, les critiques dénoncent le coût trop élevé de la culture face aux grands chantiers jugés prioritaires pour le pays.
En réalité, le secteur événementiel est pourvoyeur d’emplois, souvent peu stables, qui dépendent ardemment de ces événements culturels, qu’ils soient destinés aux riches ou aux pauvres. Les Festivals sont nombreux au Maroc et couvrent une diversité culturelle incroyablement riche qui touche tous les Marocains sans exception, et il n’est pas interdit de préférer la musique gnaoua habituée des grandes scènes populaires à l’électro qui réunit des happy few. Les moussems ou les festivals populaires n’ont pas moins de valeur culturelle parce que leurs spectateurs ne sont pas les plus riches.
Si la question de fond est l’accès de tous à la culture, ce n’est pas sur les Festivals, événements épisodiques qu’il faut focaliser l’attention, mais bel et bien sur les moyens et les efforts fournis pour que le plus grand nombre accède toute l’année à la culture. La création de centres culturels, de conservatoires de musique, d’écoles de danse et d’expression théâtrale, qui permettent aux Marocains de vivre et de produire de la culture, la formation et la rémunération des encadrants et des professeurs, la valorisation de la production culturelle, le versement des droits des auteurs, la création des musées, le statut des intermittents du spectacle, voilà où le bât blesse encore. Les chantiers culturels ne manquent pas, alors de grâce ne cherchons pas des poux dans la tête d’un chauve.
Zouhair Yata
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]]>Il faut absolument que je vous parle d’une découverte, ou plutôt de touchantes retrouvailles, que j’ai faites chez mon libraire dernièrement. A votre avis, quelle langue parlent les mots ? Le chuchotement, le murmure, la cachotterie ? Une chose est sure : Il faut apprendre à les écouter, à les disséquer ; s’amuser à les associer, à les tisser ; chercher à les déchiffrer, à les décoder. Parfois même Il faut les pulvériser pour mieux les assembler. Légo vous me dites. Anagramme, je vous réponds.
L’anagramme consiste à inter-verser des lettres d’un terme pour en former un autre. Cette figure de style est un art de faire entendre la voix cachée des mots. Elle est liée indéniablement à la révélation. Les alchimistes, les kabbalistes et les magiciens lui accordaient jadis le pouvoir de révéler le sens secret des choses. Savez-vous aussi que Galilée communiquait sous forme d’anagramme certaines de ses découvertes ? c’était là un moyen de s’assurer la priorité de ses observations tout en les entourant de mystère.
L’anagramme n’est pas seulement un jeu, c’est une macédoine de lettres, un voyage, une aventure, un millier d’histoires, une dioptrique capable de redonner vie aux objets inanimés que le quotidien a tués. Le hasard de l’ordonnancement des lettres crée une pensée, produit une révélation, un miracle. Par exemple le mot « étreinte » devient « éternité », « le commandant cousteau » révélé en « tout commença dans l’eau », le mot « misérables » mute pour donner « âmes libres », ou encore « les essais de montaigne » qui se transforment en « idées soignant les âmes ». Quelles images ! Quelle charmante fugue !
C’est toujours un tour de magie, jamais un tour de force. C’est un sourire ou une grimace. Une caresse ou un coup de griffe. En tous cas l’anagrammeur, le défricheur est un exhausteur de goût. Un voyageur vorace en mouvement intense, direction ailleurs ! Sérendipité, en avant toute !
« L’inévitable ne se produit jamais, l’inattendu toujours », John Maynard Keynes
Nous y voilà. Souvent, le globe-trotteur, le voyageur se voit sommé d’exposer ses motifs. Pourquoi êtes-vous parti ? lui demande-t-on. Ne saviez-vous donc point que le malheur de l’homme vient de n’avoir pas su rester dans sa chambre ? Les réponses fusent. Elles sont variables. Elles sont variées. Pour le plaisir, dit l’un, pour l’aventure dit l’autre, pour l’inconnu dit un troisième, parce qu’ailleurs est un mot plus beau que demain ! Nous y sommes !
L’errance, l’itinérance, l’aventure, le voyage avec un grand V, l’odyssée… voilà des mots à fortes consonances symbolisant de grands bouleversements, une empreinte indélébile redoutable. Le voyageur traverse les forêts. Il marche dans la neige. Il se moque du froid. Il se fait détrousser. Il s’en fiche puisqu’il va vers l’étoile : L’insondable légèreté de cet esprit en liesse. Pour le voyageur et l’émigrant, le mouvement, c’est la vie. Et selon sylvain Tesson la mort ne serait autre que l’aphrodisiaque de la vie !
« La réalisation de ce qui est en puissance, en tant que tel, c’est le mouvement. C’est un passage. Le Mouvement, en tant que tel, est toujours inachevé, en puissance, sans commencement ni fin, il requiert cependant une cause »
L’errance est la première école du mouvement, de l’imprévu, de la transformation et en réponse dans le meilleur des cas, de la maîtrise de soi et de l’instinct. Comme la terre nous tournons éternels, revenant chaque aube sur nous-mêmes et loin d’oublier l’apesanteur, le retour, les muscles tendus hors de l’ornière.
Certes l’humain tend à s’étioler au lieu de se déployer, mais l’ombre poétique du mouvement, porté par ce cercle funambule des passions, et la puissance des impulsions de nos actes nous permettra de Grandir et de nous déployer. Growing up instead of Growing old
Nous sommes tous des émigrants dans le temps : nous nous déplaçons d’un présent connu vers un futur commun et inconnu. Chaque instant a la fonction d’un pont et, en même temps, d’une rupture par rapport au suivant. Nous avons besoin de la mémoire du passé comme expérience et de l’attention au présent qui vise à défuturer l’avenir.
Mais nous avons tous besoin, inévitablement, de l’ouverture qui nous permet de penser le nouveau et le possible auxquels nous accédons à partir de la discontinuité de ce que nous étions et pensions. Il y a une urgence d’apprendre à prendre soin de soi, des autres et de la planète et de coopérer pour transformer nos rêves en réalité. On a besoin d’une imagination précise : paenser autrement !
La nouvelle donne paradoxale de notre société devenue planétaire, son devenir, caractérisé par son emballement, lui-même accéléré par le numérique, et marqué durement par sa violence, posent la question centrale de la place de chaque jeune, de chaque citoyenne, de chaque citoyen, dans une nouvelle dynamique qui doit être de plus en plus participative, inclusive et festive. Nous devons penser fractal et agir viral. Entre le laboureur et les mangeurs de vents, entre liberté intérieure et confortable servitude sachons faire le bon choix.
« J’étais vieux lorsque j’étais jeune. Aujourd’hui, alors que je suis vieux, mais délivré de toutes ces contraintes, j’en rajeunis ! » MS
Tribune de Hamid Tawfiki – Administrateur Directeur Général de CDG Capital
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]]>The post « Le rôle du numérique dans l’affirmation du statut de puissance régionale du Maroc » par Adnane Ben Halima appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La crise sanitaire de la Covid-19 est apparue comme un catalyseur d’initiatives en faveur de la digitalisation de l’économie et de la société marocaine. Tandis que le pays se confinait, le gouvernement marocain a ainsi érigé au rang de priorité certains volets de sa stratégie digitale, notamment l’amélioration de l’accessibilité de l’internet à haut débit, afin que les organisations et la société civile puissent s’adapter aux contraintes imposées par les mesures de distanciation sociale (télétravail, enseignement à distance, etc.). Une dynamique qui s’est poursuivie, puisque, très rapidement, alors que la relance économique s’esquissait en septembre 2020, les autorités ont appelé les principaux acteurs du numérique à se réunir, afin de présenter collectivement des propositions visant à concrétiser d’autres priorités du programme.
Ces initiatives ont entraîné un remarquable développement des infrastructures numériques, une augmentation du taux de pénétration d’Internet et l’accélération de l’émergence d’un écosystème industriel performant dédié aux technologies de l’information et de la communication (TIC). D’après le dernier rapport de l’Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) publié en décembre 2021, le taux de pénétration d’Internet au Maroc a atteint 93% au troisième trimestre 2021[1], soit une hausse notable de 17% par rapport à 2020. Le Maroc est résolument prêt à parfaire sa transformation numérique, conscient que la digitalisation des secteurs clés est un véritable moteur pour la croissance et le développement socio-économique du pays, à même de stimuler la compétitivité, l’investissement et l’emploi. Sa stabilité politique, sa diversité culturelle, ainsi que la modernité de ses infrastructures au regard des autres pays de la région, sont autant d’atouts qui constituent un environnement favorable pour accentuer cette dynamique.
Huawei est un partenaire stratégique de la transformation numérique du Royaume. Le pays a toujours occupé une place importante pour notre Groupe. Fort de son expertise et de son savoir-faire en matière de TIC, Huawei est animé par une vision stratégique qui est celle de soutenir le gouvernement marocain dans son processus de transformation numérique et de stimuler la transformation digitale de toutes les industries. Nous sommes convaincus que les nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle (IA) ou encore le cloud sont destinées à jouer un rôle fondamental pour moderniser et améliorer la performance des secteurs d’activité que sont la santé, l’éducation, l’agriculture, ou encore l’énergie pour laquelle il est d’autant plus urgent d’agir.
Le rôle de ces technologies est, en effet, essentiel dans le développement d’une énergie propre et numérisée pouvant conduire l’innovation vers un avenir plus vert. Dans cet esprit, nous avons organisé l’an dernier au Maroc la 1ère édition du « Morocco Smart PV Summit », un évènement de grande envergure afin de contribuer à créer un écosystème sain et durable dans l’industrie solaire. De concert avec les acteurs majeurs de l’industrie photovoltaïque, cet événement a tout particulièrement été l’occasion d’aborder les questions de la réduction de l’empreinte carbone et de la prospérité dans un monde photovoltaïque numérisé.
Cette remarquable digitalisation de l’économie et de la société marocaine doit néanmoins s’accompagner d’une politique de développement et de valorisation des compétences numériques, afin d’en assurer sa pérennité. Il s’agit d’un axe fondamental de la politique de l’emploi déployée par le Royaume chérifien à destination principalement de la jeunesse (15 – 24 ans)[2], fortement touchée par le chômage – et ce davantage, depuis la crise sanitaire. Porté par une jeunesse ambitieuse, audacieuse et créative, le pays est pleinement conscient de la nécessité de consolider un vivier de talents formés aux nouveaux métiers du numérique afin de remédier à ce phénomène. C’est notamment à travers une formation diversifiée et de qualité, notamment en matière de TIC, que le Maroc sera en mesure de répondre aux nouveaux besoins sur le marché du travail, dans les domaines disruptifs du big data, du cloud computing ou encore de l’IA, et ainsi accélérer son rayonnement économique. En effet, le manque de compétences numériques[3] peut être considéré comme un frein dans l’ambition du Maroc de se positionner comme un hub technologique et digital dans la région.
Faisant de l’éducation et de la formation dans le secteur des TIC l’une de ses principales ambitions, Huawei a déployé de nombreuses initiatives, en Afrique et dans le monde, afin de favoriser l’apprentissage dans le domaine des technologies numériques. Le Groupe encourage ainsi les jeunes talents à développer leurs connaissances et compétences technologiques à travers des initiatives telles que Seeds for the Future, la Huawei ICT Competition, ou encore la Huawei ICT Academy. À ce jour, 54 universités au Maroc sont partenaires du programme Huawei ICT Academy, celui-ci ayant permis la formation de plus de 5 000 étudiants et d’en certifier près de 1 700[4]. Le Groupe a également lancé au Maroc, il y a quelques semaines maintenant, l’étape régionale de la Huawei ICT Competition, celle-ci succédant aux concours au niveau national, la prochaine étape étant d’envergure internationale.
A travers les programmes susmentionnés, notre objectif consiste notamment à favoriser l’insertion de ces jeunes talents sur le marché du travail. Notre Groupe et le Royaume partageant cette ambition commune, une convention de partenariat a ainsi été signée en décembre 2021 entre Huawei Maroc et le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Plus récemment, Huawei Maroc a signé un mémorandum d’entente (MoU) avec six universités de la région Casablanca-Settat afin de développer des programmes de formation et de certification ouverts aux étudiants, aux enseignants et aux cadres administratifs et techniques.
Si le volontarisme politique du Maroc en la matière n’est plus à prouver, – le Royaume multipliant les stratégies et les initiatives dans le secteur numérique, preuve de sa proactivité -, il n’en reste pas moins que certains défis et obstacles doivent être relevés afin d’asseoir pleinement son leadership régional, voire continental. C’est pourquoi, afin de promouvoir davantage le secteur digital, le gouvernement a lancé Morocco Tech en janvier 2022, une nouvelle marque nationale qui devra propulser le pays au rang de « hub digital » régional et continental, tout en créant une dynamique qui profitera à l’ensemble de l’écosystème marocain.
Par Adnane Ben Halima, Vice-Président en charge des relations publiques de Huawei Northern Africa
[1] « ANRT. Le taux de pénétration d’internet au Maroc atteint les 93% », Challenge.ma, 6 décembre 2021.
[2] « HCP : Plus de 31% des jeunes de 15 à 24 ans au chômage », Aujourd’hui, 11 février 2021
[3] « Le Maroc, la future « Digital Nation » Africaine ? », La Tribune Afrique en partenariat avec Mazars, Policy Paper 2019.
[4] « Huawei Maroc signe un MoU avec six universités partenaires », Map Business, 12 mai 2022.
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]]>The post Tragédie de Rayan, un élan de solidarité terni par une poignée de vautours appeared first on La Nouvelle Tribune.
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En plus de la diffusion en direct de photos et vidéos par des « influenceurs » sur les sites de réseaux sociaux, pour attirer l’attention et obtenir des taux de visionnage élevés pour gagner plus d’argent, des « e-commerçants » ont été repérés, proposant des photos numériques de l’enfant, et des vêtements avec sa photos imprimée dessus. Ces « produits » étaient vendus en devises numériques, ou en cash avec des valeurs allant jusqu’à 50 $, sur un certain nombre de sites d’achat en ligne. Des vautours qui essayaient de profiter financièrement de la tragédie de Rayan, qui agonisait au fond du puits, sans aucun respect ni égard pour lui et ses proches.
Dès que les médias nationaux et internationaux ont fait circuler l’information sur le drame, de prétendus reporters se sont déplacés sur les lieux de l’accident. Equipés d’un téléphone portable, certains souhaitaient documenter l’incident, mais d’autres ont cherché à en tirer profit en transmettant le drame sur les réseaux sociaux, sans se préoccuper de l’exactitude de leurs informations et sans se fatiguer à fournir le moindre travail journalistique, entre « diffusion en direct » et titres sensationnalistes, en passant par d’innombrables fake news. Ce qui a nécessité la réaction du Conseil national de la presse dans un communiqué paru en urgence, et qui a relevé un grand nombre de violations dans la couverture médiatique de l’histoire de Rayan.
Cette affaire nécessite une réaction, et de nombreux journalistes appellent le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication à prendre des mesures à même d’éviter que de tels débordements se reproduisent, ne serait-ce que pour protéger les victimes et leurs proches. Et si la tragédie de Rayan a montré que la bonté existe chez des millions de Marocains, elle a rappelé qu’il existe des marchands de mort et une presse jaune dont la seule préoccupation est le profit rapide.
Hamza Goumhi
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]]>The post « Sauvez Rayane », ce digital de la honte ! appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Mais en attendant son sauvetage, InchaAllah, il est important de pointer du doigt et de condamner cette soi-disant presse électronique ou encore ces réseaux sociaux, qui sont depuis trois jours maintenant dans une dérive dangereuse, oscillant entre le mensonge, la désinformation, la rumeur, et la publication continue et de la manière la plus atroce de la photo de la victime avec des titres trompeurs, des photos-montages… L’objectif principal est bien évidemment celui d’augmenter au maximum le nombre de clics, d’interactions et de vues sur leurs pages, sans aucune considération pour la situation sensible et délicate des parents de Rayane, sa famille, ses proches et de tous ces Marocains solidaires du petit.
Visiblement, le jeu en vaut la chandelle pour ces personnes se prétendant journalistes ou rapporteurs d’information ! Et pas question de rater une opportunité pareille car ça ne se produit pas chaque jour. Hallucinant et inadmissible ! Voilà en quelque sorte cette autre amère réalité d’une bonne partie de ces « médias » dans une quête continue de buzz qui passe avant toute autre considération. Et le reste, à savoir l’éthique, la déontologie, le respect des principes de l’information…on s’en moque ! Telle est sans aucune l’équation sacro-sacrée aujourd’hui d’une bonne partie de ces médias de la Honte.
Rayan survivra, Inchaallah. Les opérations de sauvetage se poursuivent à un rythme soutenu. La solidarité est grande avec une forte émotion mêlée à l’espoir que l’enfant sorte saint et sauf de ce maudit puits…
H. Zaatit
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]]>The post Vous avez demandé la réouverture des frontières, merci de patienter appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Du point de vue sanitaire d’abord, certes la vague d’Omicron a été moins létale jusqu’à présent que les deux vagues précédentes, dont les pics ont été atteints avec respectivement le 20 novembre 2020, avec 92 décès et le 20 août 2021, avec 115 décès en une journée. Mais, depuis début janvier, le nombre de décès ne cesse d’augmenter, de même que les hospitalisations, et cela ne présage rien de bon pour la réouverture des frontières tant attendue pour le 1er février. Ajoutez à cela le fait que le nombre de cas positifs listés chaque jour ne correspond qu’aux tests effectués, et que compte tenu de la forte transmissibilité du variant Omicron, et ses symptômes s’apparentant pour la majorité des cas à une forte grippe, le nombre de cas réel est certainement bien plus élevé.
Pourtant, l’objectif premier de la fermeture des frontières était de permettre au Maroc de limiter le risque de propagation du nouveau variant dont on ne connaissait pas suffisamment l’impact potentiel. Il n’a fallu que quelques jours pour qu’en décembre le variant soit identifié au Maroc, rendant caduque le raisonnement protectionniste. D’ailleurs, les rares pays ayant eu le même réflexe que le Maroc, comme Israël, sont depuis revenus sur leur position et la tendance actuelle en Europe est en faveur de la levée des restrictions dans la majorité des pays malgré une flambée sans précédent du volume de cas positifs, en France notamment, avec en moyenne quelque 500 000 cas par jour.
Comment expliquer et justifier dès lors, la prudence marocaine dans ce contexte nouveau ? Pourquoi nos frontières resteraient fermées sous prétexte que leur ouverture accentuerait l’impact du virus alors même que nos concitoyens se chargent malgré eux de propager le virus depuis des semaines ?
Les autorités politiques, du Chef du gouvernement au ministère de la Santé ou des Affaires étrangères, rassurent à demi-mots l’opinion publique, mais reconnaissent obéir à des contraintes et des décisions qui les dépassent. Mais cette même opinion publique fait preuve désormais d’une certaine désillusion et manifeste un ras-le-bol grandissant.
C’est économiquement que les Marocains sont le plus touchés par cette énième fermeture des frontières, qui pour beaucoup, n’est plus un acte de prudence comme lors de la première vague, mais plutôt un aveu d’impuissance et d’incapacité à gérer les risques inhérents à la circulation du virus au Maroc.
Est-ce que les touristes avec les exigences de vaccination, les tests PCR et antigéniques au départ et à l’arrivée, présentent un risque de contamination plus élevé que ce n’est déjà le cas au Maroc ? D’ailleurs, les touristes ne sont pas gentiment en train d’attendre que le Maroc rouvre, ils sont déjà en Turquie, en Grèce ou en Espagne, des destinations qui se sont rapidement adaptées aux contraintes d’Omicron.
Marrakech pour ne citer qu’elle, est désormais une zone sinistrée. Et s’il est probable que les aides de 2 milliards débloquées par le ministère du Tourisme aideront les plus gros acteurs à éponger légèrement l’impact des restrictions, il est quasiment certain que les employés du secteur touristique, très souvent dans l’informel, continueront à dépérir jusqu’à un point de non-retour comme en témoignent la mobilisation et les manifestations récentes des syndicats du secteur.
Ce ne sont plus les discussions de salons et la frustration de ceux qui ne peuvent plus flâner à Marbella et boulevard Saint-germain qui posent problèmes (puisqu’ils ont d’ailleurs trouvé une alternative avec les jets privés), mais bien tout un pan de la population qui souffre et continuera durablement à subir les conséquences économiques de cette fermeture. Le coût social et politique en vaut-il la chandelle ? Le coût de la réouverture est-il plus élevé que la fermeture ? Réponse dans les prochains jours par voie de communiqué…
Zouhair Yata
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]]>The post Lancement de #MoroccoTech : Encore des mots, toujours des mots ? appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Sur la forme tout d’abord, le lancement de MoroccoTech s’est fait dans les règles de l’art : une belle identité visuelle pour la marque dont le logo est inspiré d’une autre plateforme récente dédiée aux investissements #MoroccoNow et qui permet une convergence des différentes stratégies nationales ; un événement organisé en grandes pompes avec un parterre d’invités de référence dans le secteur digital, mais aussi d’institutionnels, avec sujet oblige, une diffusion en live streaming sur différents canaux ; bref, l’ambition est affichée et assumée.
Lorsque la forme est mise, c’est sur le fond que souvent le bât blesse au Maroc et la première critique (hâtive ?) formulée à l’égard de #MoroccoTech est justement la crainte que la plateforme se réduise à un énième effet d’annonce, comme d’autres auparavant, remplissant les objectifs ministériels, mais ne permettant pas l’émergence structurelle d’un secteur digital fort.
Pourtant, à ce stade, l’espoir est permis pour plusieurs raisons. La première relève de la cohérence du champ d’action que s’est donné MoroccoTech qui vise à intervenir pour le développement des secteurs spécifiques du digital que sont le HealthTech, l’AgriTech, la FinTech et la GovTech. Pour les plus novices d’entre nous, cela signifie que les efforts seront concentrés sur des domaines à forte valeur ajoutée pour les Marocains, la santé, l’agriculture, la finance et l’administration. Le digital est utilisé dans ces cas pour les services qu’il permet de créer et non pas en tant que plateforme communicationnelle tel que compris aujourd’hui par la majorité des acteurs. Il s’agit bien de contribuer à l’émergence de services digitaux ayant une vocation d’utilité publique, ce qui correspond parfaitement à la mission du ministère de tutelle en charge de la Transition numérique et de la Réforme administrative, deux faces de la même pièce.
La seconde raison est que MoroccoTech rassemble, certes de manière non-exhaustive comme l’ont relevé les « haters » habituels (ou plus communément appelés les « clous de Jouha » au Maroc), des acteurs majeurs de la transformation numérique nationale dont l’action commune peut être salutaire pour tout le secteur. De l’AMDIE pour le volet investissements à l’ADD, précurseur de la plateforme actuelle issue de l’action dynamique et volontariste du précédent ministère de tutelle, en passant par l’APEBI, l’AUSIM et le Technopark, dont l’expertise cumulée dans le domaine de l’IT et de la digitalisation des services de l’État est non négligeable, ou encore la CGEM qui coagule les entreprises les plus performantes du pays, le tour de table des compétences s’est voulu musclé.
Alors, pourquoi malgré des bases qui semblent solides et un lancement réussi, plane au-dessus de MoroccoTech une épée de Damoclès et le sentiment que l’action ne sera pas à la hauteur des ambitions ? Tout d’abord parce que des absents de taille se sont fait remarqués lors de cet événement, les TelCo, dont le rôle et la place sont pourtant centrales dans tout dispositif de développement technologique. Le développement d’un Cloud souverain national fort et performant, les infrastructures d’accessibilité, les débits et la stabilité des connexions sont autant de préalables qui font des opérateurs télécoms les premiers acteurs de la chaine de développement du numérique au Maroc.
Ensuite, bien qu’une Roadmap ait été prévue (où est-elle ?), la tâche parait colossale lorsqu’il s’agit de mobiliser les capacités d’investissement et les outils de financement ou de créer un cadre fiscal attractif, pour les startups marocaines et l’émergence d’éventuelles licornes nationales. La CCG devenue TAMWILKOM, et dont le business model tend à se rapprocher de celui de BPI France, est une des solutions pour soutenir les écosystèmes d’entrepreneurs mais la FrenchTech par exemple s’est développée grâce à l’apport de financements sonnants et trébuchants d’investisseurs audacieux et visionnaires, qui ont su déceler dans une pléthore de jeunes entrepreneurs, les projets les plus prometteurs qui méritent un accompagnement dans la durée.
La question des ressources humaines et de la formation professionnelle se pose aussi de manière prégnante. Comment pouvons-nous prétendre développer une plateforme comme MoroccoTech alors que la fuite des cerveaux dans le domaine de l’IT est une constante stable que subit l’économie digitale au Maroc depuis de nombreuses années ? A contrario, pourra-t-on compter sur une diaspora marocaine compétente si les garanties et avantages qui existent à l’étranger ne sont pas en place au Maroc ? Quid de la Blockchain, des cryptomonnaies ou de l’accès aux devises ?
Enfin, comment ne pas relever les nombreuses parts d’ombre et couacs qui entourent ce lancement ? Pourquoi le domaine principal de notre nouvelle plateforme n’est pas en .ma et hébergé sur le Cloud marocain plutôt qu’à l’étranger ? A ce stade ce n’est pas un petit détail ! Comment peut-on espérer relever tous les défis sous-jacents à cette stratégie ambitieuse quand certains services actuellement déployés par l’administration peuvent souffrir de bugs techniques des semaines durant ? S’achemine-t-on vers un nouvel échec cuisant comme pour le plan Maroc Numeric, ou vers des compromis a minima comme pour l’ADD ?
Au-delà de l’effet d’annonce, c’est en effet d’une souris que risque d’accoucher la montagne MoroccoTech, à l’image de son site web qui hormis une vitrine de l’événement passé ne contient aucune intention d’actions ou d’engagements concrets.
L’espoir fait vivre, et qui vivra verra.
Zouhair Yata
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]]>The post Libre Tribune : Les ambivalences du rapport de la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Toutefois, le grand intérêt du rapport de la CSMD, mérite qu’il y soit mis un bémol. Comme je l’ai déjà mentionné dans un précédent article, il ne nous semble pas objectivement défendable de prétendre que la CSMD a réussi à travers son rapport, à tracer les contours d’un Nouveau Modèle de Développement pour « permettre à notre pays d’aborder l’avenir avec sérénité et assurance ». En effet, fruits du labeur et de la réflexion de plus d’une trentaine d’intellectuels et d’experts marocains venant de différents horizons, et ne partageant pas nécessairement les mêmes points de vues sur les questions du développement, les propositions et les recommandations du rapport de la CSMD, ne peuvent prétendre à une grande cohérence. L’homme de gauche social-démocrate, comme le libéral ou le néolibéral, peuvent les uns et les autres, trouver à les interpréter à leur avantage.
À cet égard, si d’un côté, en ligne avec une vision social-démocrate, dans la partie I, paragraphe III intitulé ʺle changement est nécessaire et urgentʺ, le rapport de la CSMD met en avant « le besoin d’un État fort et protecteur, capable de remédier aux vulnérabilités sanitaires, économiques et sociales du pays », de l’autre, privilégiant plutôt la vision néolibérale, dans la partie II, paragraphe II ʺNouveau référentiel de développementʺ, il plaide pour « un État visionnaire et stratège, qui définit les orientations et les objectifs du développement…un État protecteur et régulateur, qui assure ses fonctions régaliennes… » ; Il n’est plus question pour l’État d’intervenir dans le champ économique.
De même, concernant l’administration publique, on lit dans la partie II du rapport (page 70), que l’amélioration de la qualité du service au citoyen requiert de l’administration de se concentrer sur les missions essentielles que sont la conception des stratégies et des politiques publiques, leur suivi et leur régulation – recommandation en ligne avec l’État visionnaire et stratège -, et de « progressivement confier les missions publiques d’exécution à des structures autonomes ou de les déléguer selon une approche contractuelle ».
Par contre, dans la partie III du rapport ʺLes leviers du changementʺ (page 153), l’appareil administratif est qualifié de levier essentiel pour l’amorçage et la conduite du changement. Il est appelé à être « porteur et cheville ouvrière de la mise en œuvre d’une partie importante des chantiers, en collaboration avec les autres acteurs… ».
Cette même ambivalence se retrouve également concernant le cadre macroéconomique. En effet, si au niveau de la partie II, paragraphe III du rapport ʺLes axes stratégiques de transformationʺ, la stabilité et la compétitivité du cadre macroéconomique sont jugées déterminantes pour l’initiative privée, et qu’en conséquence, le Maroc est appelé à préserver l’environnement macroéconomique et le système financier stables dont il bénéficie ; par contre, au niveau de la partie III ʺLes leviers du changementʺ, il est estimé que dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau modèle de développement, « un recours accru à l’endettement à court terme est incontournable, et devrait être utilisé pour financer de manière ciblée les projets et chantiers porteurs de développement structurel et de croissance à moyen-long terme… », et que « cette approche rend nécessaire de rompre, du moins momentanément avec des règles macroéconomiques contraignantes… ».
L’Ambivalence des propositions et recommandations du rapport de la CSMD, reflète, de notre point de vue, comme déjà souligné, les différentes approches de ses membres. De fait, deux visions distinctes de modèle de développement, transparaissent en filigrane de ce rapport. L’une, d’inspiration néolibérale, dévalorise le rôle de l’État dans le développement économique des pays en développement, et accorde avantage et priorité à celui du secteur privé. L’autre, que je qualifierais d’obédience social-démocrate, assigne à l’État un rôle central dans le développement économique des pays en développement, à l’instar de ce que fut le cas pour les pays développés actuels, tout en mettant l’accent, sur l’instauration de plus de justice sociale, de meilleures conditions de vie, des services publics de qualité, et une lutte sans complaisance contre la corruption et les privilèges indus.
Il y a lieu de relever, à cet égard, que depuis le déclenchement de la crise de la dette au Maroc en 1983, la doctrine néolibérale, véhiculée par les institutions de Bretton Woods que sont le FMI et la Banque mondiale, inspire largement notre politique économique, et donc contribue grandement à façonner notre modèle de développement.
L’option néolibérale qu’a privilégiée le Maroc, sous les injonctions des institutions de Bretton Woods, lui a permis, certes, de se poser en modèle au niveau africain, sur le plan du développement économique, et même de se prévaloir, à juste titre, d’avoir mieux réussi en ce domaine, que certains pays du voisinage qui ont fait des choix politiques différents, et qui disposent de la manne pétrolière et gazière. Cependant, elle ne lui a pas permis d’atteindre un palier de croissance supérieur qui le placerait sur la trajectoire de pays qui ont réussi leur émergence économique, comme ceux du Sud-est asiatique ou même de la Turquie, ni, a fortiori, de corriger les failles et les faiblesses dont pâtit son économie, qu’elle contribue, bien souvent, à aggraver : administration publique gangrenée par la corruption et insuffisamment dotée en ressources humaines et en moyens matériels, services publics déficients, faible rendement des investissements publics, disparités sociales grandissantes, secteur privé peu compétitif face à la concurrence étrangère, dépendance quasi-totale de l’extérieur en matière technologique, fuite des cerveaux etc.
L’émergence économique du Maroc passe donc nécessairement, à notre sens, par l’affranchissement de sa politique économique, et par conséquent de son modèle de développement, des dogmes néolibéraux, et par l’adoption, à ce titre, de l’option social-démocrate.
Malheureusement, au vu des résultats des dernières élections, et de la coalition des trois partis qui vont former le nouveau gouvernement, il s’avère que c’est plutôt l’option néolibérale qui continuera de prévaloir.
La gauche marocaine, censée porter l’option social-démocrate du modèle de développement, « n’est plus que l’ombre d’elle-même », comme le relève, à juste titre, Fahd Yata dans un récent éditorial de la Nouvelle Tribune. La droite conservatrice et libérale n’a même plus besoin de la gauche en tant qu’appendice ou force d’appoint, comme ce fut le cas lors des derniers gouvernements.
La gauche marocaine paie ainsi le prix de n’avoir pas su adapter son référentiel idéologique et ses outils d’analyse, à une époque qui a consacré le triomphe de la démocratie pluraliste et l’économie de marché.
La cure d’opposition, quelque peu forcée, permettra, espérons le, à la gauche marocaine de se reconstruire pour retrouver son rayonnement d’antan, car sans une gauche forte, en mesure d’imprimer sa marque à la politique économique nationale, la démocratie marocaine demeurera boiteuse et l’émergence économique du pays hors d’atteinte.
Mohamed Kabbaj
[1] Se reporter à l’article intitulé « à propos du rapport de la Commission spéciale pour le nouveau modèle de développement » publié le19/07/2012 dans la plateforme numérique de la Nouvelle Tribune.
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]]>La question mérite assurément d’être posée au lendemain de la publication d’un ouvrage, « Figures de la presse marocaine » par un certain Driss Ajbali, présenté comme Médiateur de la Map, sociologue de formation.
Cette « encyclopédie », officiellement avalisée par l’Agence MAP qui en a assuré la publication (et donc le financement), a sans doute le premier et seul mérite de tenter de brosser le portrait et le parcours de 230 journalistes, femmes et hommes, de la presse écrite, des médias audiovisuels et, dans une certaine mesure, des hommes politiques qui maniaient le stylo et l’art de l’écriture comme des armes de combat pour le triomphe de leurs idées.
Mais l’intention ne vaut jamais réalisation surtout quand l’auteur, M. Ajbali, se distingue par une propension incroyablement subjective à tresser des louanges pour certains, écraser de sous-entendus malveillants pour les autres, asséner des contre-vérités ou des approximations pour beaucoup.
Au point où l’on peut légitimement se demander si l’objectif de l’auteur n’était autre que de faire la part entre « les copains et les coquins », au gré de ses amitiés, de ses préférences idéologiques, de ses partis-pris et de sa subjectivité.
Bien évidemment, tous ceux affublés de qualificatifs laudateurs, d’une titraille bassement racoleuse, y trouveront leur compte, tandis que les autres n’y comprendront que bassesse et insignifiance, voyant dans cet ouvrage une machine à régler des comptes, parfois anciens…
Mais, ce qui est le plus frappant dans cet ouvrage, qui se targue d’une approche sociologique, scientifique même, qualifié de titanesque, c’est que M. Ajbali, agencier de son état et donc plus ou moins journaliste, procède d’une méthode bien singulière, proche des démarches policières, qui consiste, d’une part à collecter des curricula vitae de journalistes, aussi secs qu’incomplets, d’y ajouter quelques commentaires de son cru, inspirés ou non, et, surtout, d’éviter ce qui constitue la base élémentaire d’un travail sérieux, celui de la confrontation des sources et du recours au témoignage direct des personnes encore de ce monde pour corroborer ses affirmations !
On notera également une incroyable propension au copinage, au point où dans cet ouvrage figurent des femmes et des hommes qui n’ont jamais tenu un stylo entre leurs mains autrement que pour signer des chèques ou des bons de commande, tandis que pour d’autres, des décennies de travail journalistique assidu, marquées au sceau du patriotisme et de l’engagement pour la démocratie sont passées sous silence !
Bien entendu, chacun se fera sa propre opinion, mais, certaines « figures » citées dans cet ouvrage ne s’y reconnaîtront assurément pas, tandis que d’autres, zappées délibérément ou par ignorance, auront bien du mal à comprendre cet ostracisme volontaire.
Sans verser dans l’autodéfense ou la justification, on citera, par exemple, l’absence dans ce recueil, de Mme Afifa Dassouli, fondatrice et journaliste à La Nouvelle Tribune depuis l995 qui a, de l’aveu de tous les acteurs des secteurs économique et financier de ce pays, un rôle prépondérant dans l’information financière nationale et internationale pour tous les milieux avertis.
Mais M. Ajbali ne lit pas La Nouvelle Tribune, ni son portail www.lnt.ma ou, peut-être a-t-il volontairement omis de la présenter afin d’éviter de donner une trop grande part à la famille YATA, Mme Dassouli étant l’épouse de Fahd ?
A propos de cette famille, dont la présence dans le secteur de la presse marocaine se compte en décennies, avec les regrettés Ali et Nadir, on ne pourra laisser passer des bassesses et des affirmations erronées reproduites justement parce que M. Ajbali n’a pas cru bon de vérifier ses sources et informations.
Contrairement à ce qu’il écrit, les fils d’Ali YATA, les jumeaux Nadir et Fahd, n’ont jamais été « préparés au combat d’idées plus qu’à un enracinement topographique ».
Bien au contraire, c’est dans l’amour du pays, le patriotisme intransigeant qu’ils ont été élevés par un père dont « les pérégrinations » (selon Ajbali), n’étaient pas motivées par l’aventure, mais les affres et les contraintes du combat pour l’indépendance du Maroc, avec exil, clandestinité et multiples emprisonnements à la clé !
C’est d’ailleurs de façon très insidieuse que l’obscur Médiateur de la MAP, de son placard doré, tacle la famille YATA en rappelant, sans en donner la raison, qu’Ali YATA, de père algérien, « ne fut nationalisé (sic et resic !) que par Dahir royal le 26 septembre 1958 ».
C’est sur ordre de feu SM Hassan II, alors Prince héritier, que la nationalité marocaine fut octroyée à Ali YATA, né à Tanger de mère marocaine, pour son action dans le combat pour l’indépendance du Maroc, en même titre que le Dr. Khatib, le fqih Mameri, précepteur de des Rois Mohammed V et Hassan II, etc.
Que dire aussi de l’immense bourde du sieur Ajbali qui écrit que feu Nadir Yata rejoint Al Bayane en 1991 sur les sollicitations de son père, alors qu’il intégra avec Fahd la petite équipe du quotidien francophone du PPS en novembre 1979, dès leur retour à Casablanca à l’issue de leurs études universitaires ?
Que penser, enfin, de l’incroyable définition dédiée à Fahd YATA, qualifié « d’éternel endeuillé » ?
Est-ce la perte cruelle d’un frère jumeau et d’un père à une année d’intervalle, en 1996 et 1997, qui explique un parcours journalistique de 42 années, fait d’engagements forts dans toutes les causes nationales, d’une assiduité journalistique et éditoriale jamais démentie et des efforts conséquents fournis avec Mme Afifa Dassouli pour assurer l’existence d’une publication hebdomadaire indépendante durant plus de 26 années ?
A la lecture des « biographies » consacrées à Nadir et à son frère, on se dira que l’ouvrage de M. Driss Ajbali est de bien piètre facture !
Et puisque que Fahd Yata « prendrait ses aises avec la déontologie » et laisse « libre cours à des règlements de comptes », qu’il lui soit permis ici de solder définitivement celui de M. Ajbali.
Ite missa est !
Fahd YATA
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]]>Depuis plusieurs jours, en effet, on constate une forte augmentation quotidienne des nouvelles infections, autour de 10 000, mais aussi, malheureusement, des décès qui se situent désormais au-dessus de la barre de la centaine chaque jour.
Cette vague est, incontestablement, la plus forte depuis l’apparition des premières infections dues au nouveau coronavirus en mars 2020.
Et même si certains spécialistes et scientifiques nous annoncent que le pic de cette nouvelle poussée est proche, on éprouve un certain sentiment d’impuissance d’autant que parmi les nouveaux cas répertoriés, on signale que plusieurs avaient néanmoins reçu les deux doses de vaccins anti-Covid.
Ce qui semble certain, en tout état de cause, c’est que des personnes atteintes de maladies graves, diabète, obésité, ou en situation de baisse de leur immunité, sont parmi les victimes du variant Delta, aux côtés de ceux qui, jusqu’à présent, n’ont pas été vaccinés.
En cette affaire, assurément, on ne saurait reprocher à la puissance publique de faillir à ses obligations et responsabilités.
Le rythme des vaccinations est plus que satisfaisant, alimenté par des stocks de vaccins conséquents grâce à une politique d’approvisionnement régulière, notamment en doses chinoises Sinopharm.
Les centres de vaccinations se sont multipliés, avec des horaires étendus et sept jours sur sept, tandis que les tranches d’âge donnant accès aux vaccins ont été abaissées aux moins de vingt ans, offrant même la possibilité d’injections sans rendez-vous, partout sur le territoire national.
Par ailleurs, un couvre-feu plus drastique a été ordonné, à partir de 21 heures, la circulation et les déplacements inter-villes fortement restreints, tandis que Casablanca, Marrakech et Agadir sont des villes « fermées ».
Enfin, les activités générant des concentrations humaines en milieu clos sont prohibées, au grand dam d’ailleurs, des opérateurs qui sont de nouveau contraints à la fermeture.
Pour impopulaires et gênantes qu’elles sont, ces mesures sont indispensables pour endiguer la vague puissante des infections, sachant que l’immunité collective, (plus de 80% de la population vaccinée), n’est pas encore atteinte, alors que le spectre d’un nouveau confinement général est évoqué par certains experts.
Alors que plusieurs hôpitaux du pays sont proches de la saturation, que les pharmacies sont prises d’assaut pour l’obtention des médicaments, on devrait déplorer que les opérations de dépistage ne soient pas aussi massives qu’elles devraient l’être.
En cause, bien sûr, le coût prohibitifs des tests PCR (500 dirhams au minimum), pratiqués par des laboratoires privés qui, de surcroît, exigent du cash pour tout paiement, ce qui avait déjà été dénoncé sur ces mêmes colonnes il y a plusieurs mois !
Mais, nonobstant toutes ces remarques, le constat le plus édifiant est certainement celui du manque de discipline et de conscience de très larges franges de la population, toutes catégories sociales confondues.
Les gestes barrière, le port du masque, l’utilisation du gel hydro alcoolique ou le lavage des mains, ne sont MAJORITAIREMENT pas respectés comme chacun peut le constater dans les endroits publics du pays.
L’insouciance, les fake news, les croyances moyenâgeuses, l’ignorance et les préjugés ont plus de force, apparemment, que les mises en garde des autorités ou même la simple observation des dégâts causés par le nouveau coronavirus dans les entourages de chacun !
Voilà pourquoi, alors que certaines échéances très importantes approchent, comme les élections prévues le 8 septembre prochain, la rentrée des classes, etc., il paraît impérieux que la politique de restrictions diverses soit poursuivie, concomitamment avec les vaccinations, sans négliger les mises en garde régulières adressées à la population ainsi que les contrôles destinés à faire respecter les mesures de distanciation et les gestes barrière.
C’est à ce prix, et en fonction des efforts citoyens, qui sont encore trop peu généralisés, que cette vague épidémiologique sera efficacement réduite dans les meilleurs délais.
Ou sinon, la période que nous vivons aujourd’hui restera dans les mémoires meurtries par les décès de proches, comme celle du variant Delta, synonyme de désastre humain et social !
Fahd YATA
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]]>Il ne s’agit pas pour le Maroc, qui a opté, avec raison, au lendemain de son indépendance, pour la démocratie pluraliste et l’économie de marché au sein d’une monarchie constitutionnelle, de devoir changer de système politique, pour pouvoir changer de modèle de développement. C’est dans le cadre du système politique qu’il s’est choisi, que le Maroc doit savoir changer de modèle de développement et de politique économique en conséquence, comme cela intervient fréquemment dans les pays démocratiques, l’un des derniers exemples en date, à ce titre, étant celui des États-Unis d’Amérique suite à l’accession de M. Biden à la présidence.
À cet égard, il ne nous semble pas objectivement défendable de prétendre que la CSMD a réussi à travers son rapport, à tracer les contours d’un Nouveau Modèle de Développement pour « permettre à notre pays d’aborder l’avenir avec sérénité et assurance ». En fait, le rapport de la CSMD n’a fait qu’avancer des recommandations et prescrit des modes de gouvernance de portée générale, censés remédier aux faiblesses du modèle de développement actuel, dont il ne remet pas en cause les fondements.
Or sans l’affranchissement de notre politique économique, des dogmes néolibéraux, les insuffisances et autres dysfonctionnements de notre modèle de développement, tels que relevés par Sa Majesté le Roi dans son discours d’octobre 2017 devant le parlement, continueront à sévir et à freiner l’émergence économique de notre pays.
Le besoin d’un État fort
Pour la CSMD, la crise de la Covid-19 a mis en relief « le besoin d’un État fort et protecteur, capable de remédier aux vulnérabilités sanitaires, économiques et sociales du pays ». Cette recommandation fait écho au débat entre économistes de gauche et ceux d’obédience néolibérale. Pour ces derniers l’État doit se désengager totalement du champ économique, en laissant libre cours aux forces du marché, et se focaliser sur ses fonctions régaliennes.
Pour les économistes de gauche ou d’obédience keynésienne, l’État a un rôle à jouer dans la sphère économique, notamment dans les phases d’émergence économique des pays où ce rôle devient vital. C’est le cas actuellement pour les pays en développement comme le Maroc, qui cherchent à se hisser au niveau de pays émergent. En fait, contrairement aux apparences, la CSMD ne prend pas position dans ce débat, et semble plutôt avaliser la situation prévalant actuellement au Maroc, en matière de politique économique.
Or notre politique économique demeure prisonnière des dogmes néolibéraux, depuis l’année 1983 où débuta au Maroc, une phase d’ajustement structurel de dix ans sous l’égide du FMI et de la Banque mondiale. Ainsi, dans le cadre de l’accord de confirmation conclu avec le FMI le 12 septembre 1985, le gouvernement marocain s’engagea à poursuivre une politique de désengagement au profit du secteur privé, alors que dans le cadre de l’accord suivant, celui en date du 16 décembre 1986, il exprima clairement son intention de réduire l’intervention de l’État dans les activités économiques.
La fin de la période de l’ajustement structurel, en 1993, ne signifia nullement que le FMI cessa de suivre l’évolution de l’économie marocaine et de l’orienter. L’institution de Washington continua à dispenser ses recommandations et orientations aux autorités marocaines, principalement dans le cadre des consultations au titre de l’article IV de ses statuts, de même, ses jugements positifs sur la politique macroéconomique suivie par les dites autorités demeuraient une condition préalable à l’engagement du financement des réformes auprès de la Banque Mondiale.
Plus récemment, les accords au titre de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) conclus par le Maroc avec le FMI à partir de 2012, offrirent à ce dernier l’occasion de suivre et d’orienter encore plus étroitement la politique économique marocaine.
Vu que le Maroc avait opté pour l’économie de marché dès son indépendance, le désengagement progressif de l’État des activités économiques à mesure que l’économie se développe et se diversifie, que le secteur privé national devient plus entreprenant et plus performant, constitue un processus normal et sain, ce qui ne l’est pas c’est la façon précipitée, ne prenant pas en compte le niveau de développement du pays, dont le FMI cherche à mettre en œuvre ce désengagement (réduction au-delà de ce qui est nécessaire des investissements publics et des moyens de fonctionnement de l’État, réduction de la taille de la fonction publique au mépris des besoins réels en fonctionnaires et qui a abouti à la désastreuse opération de départ anticipé à la retraite de 2005 qui a vu l’État se défaire à coups de milliards de dirhams de dizaines de milliers de ses meilleurs agents formés à grands frais, désengagement de l’État d’activités stratégiques comme le raffinage du pétrole et le transport maritime, etc.).
Le FMI donne, à cet égard, l’impression de considérer comme illégitime ou contre nature, toute forme d’intervention de l’État dans l’économie. Il dévalorise, ainsi, le rôle moteur que se doit d’assumer l’État dans la phase du décollage économique des pays en développement, à l’instar de ce que fut le cas des pays européens actuellement développés, des Etats-Unis, du Japon et plus récemment des pays du Sud-Est asiatique.
Certes, l’on ne peut nier que l’État au Maroc cherche à jouer un rôle de locomotive du développement économique du pays à travers les importants investissements publics qu’il réalise, les chantiers des grands travaux qu’il initie et les nombreux programmes sectoriels qu’il met en œuvre. Néanmoins l’efficience des investissements réalisés et des programmes mis en œuvre se trouve largement réduite et leur impact socioéconomique fortement amoindri, car, dans le même temps, l’État marocain, incapable de se soustraire de la vulgate néolibérale véhiculée par les institutions de Bretton Woods, l’enjoignant à se désengager des activités économiques et de réduire l’envergure de son administration, se prive des moyens humains et matériels nécessaires à la pleine réussite de son action.
Il est temps pour l’État marocain de remédier à ce manque de cohérence qui handicape son action socioéconomique, le condamne à suivre un sentier de croissance médiocre et le met, ainsi, dans l’incapacité de satisfaire les aspirations de ses citoyens à une vie meilleure.
Pour la CSMD, ʺle ralentissement du rythme de développement du Maroc s’explique essentiellement par des facteurs d’ordre systémiqueʺ. L’approche systémique permet ainsi, de se focaliser sur les interactions entre les composantes du système, sans remettre en cause la logique qui gouverne le fonctionnement de celui-ci.
En somme, l’État fort pour la Commission, se résume en un État visionnaire et stratège, protecteur et régulateur, qui définit les orientations et les objectifs de développement, et assure pleinement ses fonctions régaliennes pour garantir la sécurité des citoyens et de leurs biens, analyse que ne renieraient pas le FMI et la Banque mondiale.
L’Administration au service du citoyen
La Commission ne manque pas dans son diagnostic, de relever la perte de confiance des citoyens dans l’action publique, sur fond de détérioration de la qualité des services publics, en soulignant, à cet égard, la dégradation de l’image de l’Administration. La Commission estime que cette situation est due à des causes d’ordre systémique. Comme relevé plus haut, une telle approche évite d’aller au fond des choses, et ne peut que contribuer à faire perdurer le statu-quo.
En fait, cette situation résulte, pour l’essentiel, de l’appréciation que se font le FMI et la Banque mondiale, et qu’ils arrivent à faire partager aux responsables marocains, de l’administration publique. Celle-ci étant l’instrument par excellence de l’intervention étatique dans le champ économique notamment, il fallait, à tout prix, réduire son envergure quitte à voir du sureffectif là où il n’y en a pas, et réduire son coût au détriment de la disponibilité et de la qualité des services rendus aux citoyens.
Ainsi, tout au long de la période de l’ajustement structurel, le FMI n’a cessé de prescrire dans le cadre des accords de confirmation, la limitation des recrutements et le gel des salaires. Dès la loi de finances rectificative de 1983, le ton était donné. Les autorités marocaines, sur injonctions du FMI, durent renoncer à la création de 19.000 postes et la suppression des postes laissés vacants par les départs à la retraite. Durant la période précitée et même au-delà, les recrutements nets de l’administration publique diminuèrent drastiquement.
Malgré une politique de recrutement plutôt restrictive, menée par le Maroc à partir de 1983, le FMI et la Banque Mondiale continuaient de soutenir que l’administration marocaine était en situation de sureffectif. Ainsi, le FMI, dans ses recommandations aux autorités marocaines à la fin de la période de l’ajustement structurel, préconisait-il, alors que des secteurs publics importants comme la santé, l’éducation nationale, la justice, la sûreté nationale, accusaient – et accusent toujours – un déficit flagrant en ressources humaines, la réduction progressive de la taille de la fonction publique pour permettre, avançait-il, la réorientation des dépenses vers l’infrastructure et les secteurs sociaux. Il semble que pour les experts du FMI, les dépenses de fonctionnement de l’État, constituées principalement des dépenses de personnel, soient sans rapport avec ses dépenses d’investissement et que l’on peut rogner sur les premières sans affecter les performances et la rentabilité des secondes[1].
De même, dans son fameux rapport de 1995, la Banque Mondiale écrivait que l’administration marocaine accusait un « sureffectif d’ensemble manifeste », en se basant, non sur une évaluation des besoins réels du pays en personnel administratif dans différents secteurs, mais sur des comparaisons de statistiques au niveau international qui vont se révéler inexactes par la suite. (Cf. Notre article sur les relations du Maroc avec le FMI paru dans le n° 770 de la Nouvelle Tribune du 15/12/2011).
Le rapport sur la fonction publique d’octobre 2017 de la Cour des comptes, présidée alors par M. Driss Jettou membre de la CSMD, constitue, à cet égard, un réel indicateur du degré d’imprégnation de la technocratie marocaine des thèses néolibérales, source d’incohérence de notre politique économique. Bien que pour une fois, tout de même, ce rapport reconnaisse que la fonction publique marocaine n’est pas en sureffectif, il juge néanmoins que le Maroc s’offre une fonction publique qui dépasse les moyens de son économie. Vu le déficit flagrant en ressources humaines dans les secteurs publics, le rapport de la Cour des comptes constitue de fait, un appel à une démission de l’État de ses obligations vis-à-vis des citoyens de leur fournir des services publics de qualité.
Pour la CSMD, l’amélioration du service au citoyen requiert de l’administration de se concentrer sur les missions essentielles que sont la conception des stratégies et des politiques publiques, leur suivi et leur régulation, et de « progressivement confier les missions publiques d’exécution à des structures autonomes ou de les déléguer selon une approche contractuelle ». Le FMI et la Banque mondiale applaudiraient des deux mains.
Mohamed Kabbaj
[1] De fait, les dépenses de fonctionnement sont largement fonction des investissements réalisés, ce sont ces derniers qui déterminent largement les besoins en fonctionnement (personnel et autres dépenses courantes). Réduire ces dépenses et donc les moyens de fonctionnement, surtout quand, déjà, ils ne sont pas au niveau approprié, ne peut qu’affecter les performances et la rentabilité des investissements réalisés.
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]]>En vertu de quelle loi céleste osez-vous vous mêler d’une affaire en justice au Maroc qui concerne un citoyen marocain, dont vous n’avez même pas pu prononcer correctement le nom, et sermonner les Marocains comme un maitre d’école ses élèves ?
De quel droit vous vous arrogez le pouvoir de juger en toute arrogance ce qui est conforme à la Constitution marocaine et ce qui ne l’est pas ? Qu’est-ce qui vous donne le droit de discriminer les Marocains en faisant la différence entre des citoyens importants comme ceux que vous avez nommés et ceux que vous méprisez et jugez bons à écraser, tels que Adam et Hafsa ?
Est-ce que des citoyens américains objet d’agression sexuelle, qu’ils soient de l’un ou de l’autre sexe, méritent plus de protection et un traitement plus humain que des victimes marocaines de ce type d’agression ?
Pourquoi accorder toute cette importance à ces deux affaires en justice ouvertement débattues en salle d’audience et dans les médias ? Combien d’articles commis et d’enquêtes menées par ces deux pseudo-journalistes ont-ils été censurés ? Et pourquoi le Département d’Etat observe un mutisme de mort à l’égard de ce qui se passe actuellement en Algérie, mais tout aussi bien de ce qui s’est passé récemment en Afrique du Sud ?
Et pourquoi tout cet acharnement sur le Maroc dans la conjoncture actuelle ? N’est-ce pas là une prise de position flagrante et injustifiée en faveur d’un groupuscule d’islamistes extrémistes et de gauchisants ringards et bruyants et au grand dam de l’écrasante majorité des Marocains ?
Parce que le porte-parole du Département d’Etat peinerait à trouver des réponses à ces questions, je ne peux qu’exprimer ma profonde préoccupation à l’égard de son attitude et souhaite sincèrement que sa déclaration ne soit guère qu’une fausse note, sinon elle n’augure de rien de bon pour l’avenir des relations maroco-américaines…
Mohamed Salah Tamek
Citoyen marocain et ex-diplomate
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]]>En effet, grâce à cette mesure salvatrice, qui est synonyme d’allègement conséquent du régime de confinement et de limitations des libertés individuelles, c’est une énorme bouffée d’air que les autorités publiques ont insufflée non seulement au moral des populations, mais aussi aux secteurs économiques gravement impactés par la pandémie de la Covid-19 depuis mars 2020.
En permettant le retour de nos compatriotes qui résident à l’étranger, par voie aérienne ou maritime, et qui étaient privés d’un séjour au pays depuis plus d’un an, en proposant des grilles tarifaires décentes, grâce à l’intervention expresse de SM le Roi (alors que les transporteurs, quels qu’ils soient, auraient pu y penser eux-mêmes), c’est en quelque sorte un quasi-retour à la situation ante-Covid qui est opéré, car, au prix de quelques mesures légitimes (pass vaccinal, tests PCR, etc.), ce sont des millions de nos compatriotes résidant en Europe occidentale essentiellement qui pourront rentrer au pays pour les vacances d’été.
Certes, deux régimes seront appliqués, les voyageurs en provenance des pays figurant sur la Liste A bénéficieront d’une possibilité d’entrée au Maroc aisée et rapide, tandis que ceux de la liste B où la Covid-19 sévit encore avec virulence, devront observer une quarantaine indispensable si le Royaume veut se prémunir de l’arrivée de variants très dangereux comme le fameux variant Delta.
De même, les mesures d’ouverture du ciel marocain permettront le comeback des touristes étrangers, eux qui sont férus de soleil et d’une hospitalité que renforceront certainement les efforts en termes de prix que consentiront les hôteliers, les transporteurs, les divers prestataires de services touristiques, les guides et autres bazaristes.
Car, enfin, c’est la vie qui reprend désormais avec la réactivation des circuits économiques jusque-là plongés dans une crise profonde et qui, avec une reprise qui se manifeste également dans d’autres secteurs, représente le gage d’une croissance plus importante, synonyme d’amélioration du quotidien de millions de nos concitoyens.
L’économie nationale, au demeurant, ne pouvait faire l’impasse, pour la seconde année consécutive, de la manne touristique et des dépenses opérées dans le pays par nos compatriotes Marocains du Monde.
A l’instar de nos voisins du pourtour méditerranéen, déjà engagés dans cette normalisation dictée par des impératifs de sauvetage économique, le Royaume a décidé, en pleine responsabilité et conscience, de ce retour à la normale (ou presque), que devraient conforter l’observance stricte des gestes barrières, le port du masque, mais aussi la poursuite de la campagne de vaccination, sésame de la fin de la pandémie.
Mais la période qui commence, à quelques jours de l’été, signifie également un mieux vivre pour nos compatriotes de « l’intérieur », avec des facilités de déplacements interurbains, la célébration des mariages, le retour de la consommation des ménages, notamment ruraux, grâce aux bienfaits d’une récolte céréalière qu’on annonce exceptionnelle.
La vie sociale va reprendre ses droits, mais également les manifestations politiques dans la perspective des prochaines élections qui commenceront en septembre.
En un mot comme en mille, le Maroc retrouvera une grande partie de ses couleurs, faisant oublier à nos compatriotes les affres d’une pandémie qui, très certainement, marquera les annales de l’humanité.
S’il est possible désormais de dire que le pire est derrière nous, on ne manquera pas de souligner que « le ventre de la bête est encore fécond » et que la prudence et la stricte observance des diverses prescriptions préventives et sanitaires resteront encore, et pour longtemps sans doute, une nécessité pour tous, vaccinés ou non.
Cela, pour autant, ne gâchera pas le plaisir de nos concitoyens heureux de revivre des moments jusque-là interdits et Viva la Vida qui reprend ses droits !
Fahd YATA
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]]>L’état d’urgence, l’interdiction des rassemblements, la distanciation sociale obligatoire, les déplacements entre les villes contrôlés, sont autant de freins opérationnels et objectifs à la tenue d’une année électorale normale. Les partis politiques, déjà inaudibles auprès de la majorité de nos concitoyens, sont devenus invisibles, sans que rien ne soit entrepris pour remédier à la fracture existante ni au contexte particulier du moment.
Pourtant, s’il y a un bénéfice que le Maroc pourrait retenir de cette triste période que nous vivons, c’est la digitalisation accélérée de TOUS les Marocains. Agile par excellence, le digital a été la solution refuge de nombreux secteurs de l’économie nationale avec succès et surtout rapidité. Nos supermarchés nous livrent à domicile et nos épiciers prennent leurs commandes sur WhatsApp, mais nos partis politiques préfèrent continuer à partager des « replays » de leurs interventions télévisées sur leur page Facebook.
Pourtant à croire nos politiques, les préoccupations des Marocains sont leur priorité, et leurs programmes doivent répondre à celles-ci. Paradoxe ultime lorsqu’on est absent du quotidien des internautes marocains.
Malgré l’ébullition d’avis et de commentaires quotidiens des internautes sur la chose publique au Maroc, la conversion de cette indignation virtuelle ne s’exprime que très peu lorsqu’il s’agit de passer à l’isoloir. Et la faute est aux partis politiques qui ne prennent pas la mesure des changements qui s’opèrent sous leurs yeux.
Alors oui tous les partis ont des pages Facebook mais leurs communautés ne reflètent aucune réalité. Quand l’Istiqlal et l’USFP, les plus vieux partis nationaux, cumulent quelque 100 000 abonnés, le RNI et le PJD en ont au moins un million chacun, tandis que le PPS, supposé petit parti, en totalise plus de 300 000. En revanche, tous ont le même niveau, ridiculement bas, d’engagement sur leurs publications et les dizaines de « likes » ou de commentaires font pauvre mine face au nombre d’abonnés affiché.
Pas d’introspection ou de nouvelle stratégie donc après une année pratiquement de confinement, mais plutôt une politique de l’autruche qui peut s’avérer payante.
Parce que la vraie question est de savoir si les partis politiques ont un quelconque intérêt à motiver les Marocains à voter, à leur présenter des programmes détaillés, à contredire le bilan des sortants sous le principe de la reddition des comptes ou encore, ô folie, à proposer une approche innovante dans quelque domaine que ce soit.
Aucun parti n’a ressenti le besoin de s’accaparer l’écologie ou les nouvelles technologies pour séduire une nouvelle clientèle, ni n’a d’ailleurs adoubé de nouveaux visages jeunes ou féminins par exemple. Silence radio également sur tous les sujets de société qui nous préoccupent.
Si Obama a gagné son second mandat grâce à internet et aux réseaux sociaux en… 2012, les partis politiques marocains tablent sur l’effet inverse. En n’impliquant peu ou pas les citoyens dans le processus électoral, même avec une abstention record, les élections produiront un résultat avec lequel ils peuvent et savent composer, suivant l’adage « Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». A ce rythme, ce n’est pas demain qu’on parlera de « démocratie locale participative » au Maroc.
Alors pour mettre un bon coup de pied dans la fourmilière de l’immobilisme et des réticences au changement de notre chère classe politique, parce qu’ils préfèrent surement que nous ne le fassions pas, votons.
En notre âme et conscience. Pour justifier de toutes nos indignations quotidiennes, souvent digitalisées. Avec nos propres critères. Votons pour le moins pire, le plus jeune, la seule femme, les plus expérimentés, les plus sympathiques, les plus honnêtes, les plus travailleurs, les plus convaincants. Parce que si la terre tremble un peu, l’autruche devra lever la tête.
Zouhair Yata
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]]>Universitaire
C’est en ces termes que les « grands » démocrates occidentaux, les sortis des écoles prestigieuses de la politique, désignent Israël, le pays qui s’est aligné sur les grandes démocraties modernes, un pays modèle qu’on donne comme exemple aux pays arabes subissant les affres des régimes despotiques, incapables de goûter aux saveurs de la liberté et des droits de l’homme.
Un pays qui donne l’ordre à ses soldats de tirer à balle réelle, et sur qui ? Sur des lanceurs de pierres, sur des jeunes désespérés, enfermés dans cette prison à ciel ouvert qu’est Gaza. Les vidéos qui nous parviennent sur ce qui se passe en Palestine sont insupportables à voir. L’aïd, marquant la fin du jeûne, et qui devait être un moment de paix et de réjouissance s’est transformé en enfer, l’enfer sur terre. Je me mets à la place de ces soldats israéliens. Ont-ils un cœur ? Comment peuvent-ils obéir aux ordres de leurs supérieurs et tirer avec des mitrailleuses, lancer des bombes à partir de leurs avions sophistiqués sur des jeunes désarmés qui n’ont que des pierres pour se défendre. D’aucuns diront que ce sont les lancers de missiles sur Israël qui justifient ces interventions « musclées ». Ce lancer de « pétards » qui fait plus de bruit qu’autre chose ! Est-ce là la terrible menace à laquelle est confrontée Israël, qui menace sa survie ? Et puis pourquoi s’attaquer aux enfants, aux femmes et aux vieux ? Ont-ils lancé des katchoukas contre vous ? Les pilotes des F-16 pensent-ils aux dégâts qu’ils sèment sur terre ? Ont-ils eux aussi un cœur ? Quelle est cette inspiration provenant du fonds des âges, d’Attila, le roi des huns et de sa politique de la terre brûlée ? Comment la foi en le Dieu d’Israël peut-elle transformer des êtres humains en véritables monstres froids sans compassion aucune, arrogants et fiers ? Est-cela les enseignements de la Thora ? Le Dieu d’Abraham n’est pourtant qu’Amour ! Le verset 18 du chapitre XIX du Lévitique ne dit-il pas : « … et tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Éternel ». Nous avons été habitués à ce que pour chaque israélien tué, les représailles éliminent 200 palestiniens. Drôle de conception de la loi du talion qui est portant écrite, noir sur blanc, dans la Thora juive. Dans le second livre de l’Exode 21,23-25 on lit : « Mais si malheur arrive, tu paieras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. ». Ce n’est pas « œil pour œil » que vos dirigeant appliquent mais « 100 yeux pour un œil ». Dieu dans le Saint Coran qui reprend fidèlement les termes de cette loi annoncée à son Prophète Moïse (sur lui la paix) affirme : « Mais si vous pardonnez c’est encore mieux pour vous ». Alors Messieurs, ne voulez-vous pas être magnanimes, miséricordieux afin de contenter votre Seigneur ? Ne voulez-vous pas régler ce problème palestinien à l’amiable avec une solution qui satisfait toutes les parties ? Ces palestiniens que vous faites souffrir sont aussi des créatures et des serviteurs de Dieu ! Pensez-vous que Dieu ne se soucie pas de leur avenir, de leur quiétude, de leur sécurité ? Entrez dans l’histoire par la grande porte et des milliers de générations futures vous évoqueront avec affection et admiration.
Est-ce cela le courage de la seule démocratie du Moyen Orient ? Est-ce là l’humanisme des dirigeants israéliens ? Comment peuvent-ils se déplacer dans le monde, assister à des réunions en haut lieu, parler du haut de la tribune des Nations unies, donner des leçons de civisme au monde entier ? N’ont-ils pas honte, honte de se regarder dans la glace chaque matin, de regarder sans pudeur, dans les yeux, les hommes politiques des autres pays ? Un humain qui a un cœur, ferait-il cela ? Dieu a-t-il élu Israël pour massacrer des jeunes innocents ? Leur a-t-Il signé un chèque en blanc ? Quel est ce Dieu qu’adore Israël ?
Le monde regarde en spectateur passif, un film d’horreur qui n’inspire que l’indifférence ? Pourquoi n’est-on pas aussi prompt à intervenir comme on l’a fait pour la Libye et bien d’autres pays ? Comment expliquer cette affection pour l’État d’Israël au point de lui permettre de tout saccager sur terre ? Israël est-elle au-dessus des conventions internationales ? Doit-on être vigilant avec tous les pays, excepté Israël ? Comment peut-on encore être crédible et s’ériger en donneur de leçons en matière de droits de l’homme ?
La mémoire des hommes enregistrera à jamais les crimes contre l’humanité et Israël n’échappera pas au procès suprême de l’histoire, quoi qu’elle fasse….
L’attitude vis-à-vis des crimes d’Israël est un indicateur de l’hypocrisie des dirigeants occidentaux et même arabes : qui soutient ou justifie, ou incite à la retenue (comme il est dit dans le langage diplomatique), ou est silencieux vis-à-vis des manœuvres de ce pays n’a aucune leçon à donner au monde et encore moins à nos pays arabes.
On se souvient, avant l’intervention en Libye, des déclarations des dirigeants des pays interventionnistes, des déclarations outrées, indignées, mettant en avant les grands principes humanistes et appelant à intervenir au nom de cette indignation. Messieurs les « humanistes » parmi les dirigeants occidentaux, êtes-vous réellement humanistes, à nous « bazarder », à travers les médias qui sont vos meilleurs suppôts, les grands principes des droits de l’homme, applicables à tous les pays, excepté Israël.
On se souvient aussi de ce concept inventé par Bernard Kouchner, ex-ministre de François Mitterrand, le fameux « droit d’ingérence ». Le droit d’intervenir militairement dans les pays qui font mal à leur population, excepté bien évidemment Israël qui bénéficie d’un statut particulier, celui de poursuivre ses assassinats en toute impunité, un terme converti en une formule diplomatique « soft » : le droit de se défendre ! Contre quoi ? contre les lancers de pierre !
Le devoir de mémoire nous dit-on. Un collègue professeur universitaire américain me disait un jour, alors que je visitais son pays, « nous avons une dette envers Israël car ses enfants ont souffert de la solution finale dans un silence et une complicité occidentale totales. Tu comprends Rachid, c’est pour cela que sur les affaires de la Palestine, nous sommes aujourd’hui indulgents envers cet état qui a tellement souffert ». Je me souviens lui avoir répondu que personne ne conteste cela et que notre humanité nous impose de compatir à ce qu’ont vécu les juifs sous le diktat nazi. Mais ce devoir de mémoire n’est important, que parce qu’il nous rappelle que jamais, au grand jamais, ces atrocités ne doivent se répéter, dans n’importe quel endroit de la planète. C’est cela le véritable devoir de mémoire et rien d’autre. Pour que ces abominations ne se répètent pas, l’école est le meilleur lieu pour cultiver cette mémoire, afin que les générations actuelles et futures n’oublient pas le génocide juif et les massacres des autres peuples au nom de la supériorité raciale. Or ce sont les enfants de ces victimes de l’holocauste, qui aujourd’hui, animés d’une arrogance sans pareil, détruisent le peuple palestinien. On reste profondément perplexe à expliquer comment la souffrance extrême d’une génération a engendré l’insensibilité, l’inflexibilité et la férocité des générations suivantes. Ce qui est stupéfiant et consternant à la fois, c’est que quelque part les dirigeants d’Israël, qui sont des enfants ou des petits enfants de victimes de l’holocauste nazi, réclament le droit de tuer au nom des atrocités qu’ont subies leurs grands-parents. Autrement, que signifie l’accusation d’anti sémitisme qui nous est balancée au visage à chaque fois qu’on critique la politique d’Israël ? Je trouve d’ailleurs que ce filon a été suffisamment exploité. Il faut trouver autre chose. Comment peut-on accepter cette logique, au nom de quel humanisme. Avons-nous une conception différente de l’humanisme ?
Nous formulons l’espoir qu’en Israël, des êtres humains dotés d’un cœur, compatissant envers la souffrance d’autres humains comme eux, se lèvent comme un seul homme et disent à leurs dirigeants : « Cessez ce massacre, il est indigne d’Israël et de toute sa symbolique : un état pour les victimes de l’injustice nazie et de toute injustice. Et qu’ils disent à ces dirigeants, tueurs froids et sans pitié : « le Dieu de Moïse et d’Abraham que nous prions dans toutes les synagogues du pays et du monde entier ne peut cautionner ni accepter ces exactions ! ».
Amis juifs Israéliens, revenez à votre Seigneur, le Dieu d’Israël, des chrétiens, des musulmans et de toute l’humanité car Il n’a jamais dit à vos dirigeants de faire ce qu’ils sont entrain de faire. Relisez vos textes anciens, la Thora et le Talmud, et craignez votre Seigneur, Celui que vous adorez !
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]]>Ce que le Royaume a parfaitement appliqué en concluant notamment des contrats de fourniture du vaccin anti-Covid avec des firmes chinoises…
Mais cette démarche, absolument nécessaire, qui vise à acquérir l’immunité collective pour le peuple marocain, est aujourd’hui contrariée, sinon contestée par certaines franges de la population qui refusent l’application des mesures restrictives édictées par les autorités pour freiner la circulation de la Covid-19 et préserver la santé publique.
En effet, depuis le début du mois sacré de Ramadan, on a vu des manifestations bruyantes de refus du couvre-feu nocturne imposé de 20 heures à 6 heures du matin, au motif que cette interdiction empêche la tenue des prières collectives après le f’tour, les Tarawihs.
On a même assisté, à Tanger et à Fès notamment, à la tenue de ces prières en pleine rue, au mépris des décisions officielles, ce qui a notamment entraîné plusieurs arrestations chez les contrevenants, tandis qu’ailleurs, des cohortes de jeunes tentaient de susciter des manifestations de protestation.
Il est clair que la décision du couvre-feu nocturne en ce mois de jeûne n’est pas du goût d’une bonne partie de nos concitoyens et l’on comprend leur ardent désir de se conformer aux pratiques et traditions qui caractérisent le Ramadan, mois de piété.
Mais l’intérêt public commande et justifie une telle décision, prise sur l’avis du comité scientifique en charge de proposer les politiques nécessaires afin de lutter contre la pandémie, alors que la menace des nouveaux variants, hautement dangereux, est réelle et effective dans notre pays.
Ces experts et autres scientifiques, faut-il le rappeler?, sont avant toute chose, de bons musulmans et des citoyens conscients de leurs responsabilités au regard de la situation.
L’imposition du couvre-feu, tout comme l’an passé d’ailleurs à la même époque, n’a sans doute pas été une décision facile et l’État a mesuré les conséquences de cette décision forcément impopulaire.
Mais, le propre des responsables conscients des nécessités de leurs charges, est justement d’avoir le courage de prendre des mesures difficiles pour le bien de tous.
Pourtant, aujourd’hui, certains contestent ouvertement ces mesures, au nom d’une lecture étroite de notre religion, en faisant montre d’une ignorance crasse de la situation sanitaire du pays, engageant ainsi des centaines de personnes dans une spirale contestataire qui, se poursuivant, pourrait réduire à néant tous les efforts entrepris pour contrer la propagation de la Covid-19, et causer de graves dégâts humains, des morts par dizaines, voire beaucoup plus.
Des indications précises et des réactions de certaines forces politiques, notamment le PJD, nous enseignent que les agitateurs qui sont à l’origine de ces contestations, sont à rechercher du côté des adhérents d’une organisation « tolérée », Al Adl Wal Ihssane.
Celle-ci est bien connue d’ailleurs, et depuis fort longtemps, par son attitude archaïque, rétrograde et passéiste, mais aussi pour sa démarche d’opposition systématique au pouvoir en place, aux corps constitués, aux organisations politiques légales.
On peut donc voir dans sa politique d’agitation et de manipulation menée en faveur des Tarawihs, non la simple volonté de respecter les prescriptions religieuses, mais de susciter un mouvement de fronde et de violence en ce mois de Ramadan.
Il ne s’agit pas d’un agenda religieux, contrairement aux apparences, mais l’expression d’une volonté de déstabilisation et de contestation de l’Etat et de ses décisions légitimes et parfaitement justifiées dans la conjoncture actuelle.
On parle donc, bel et bien, d’une position de factieux qui doit être combattue en tant que telle !
Il faut, ainsi, non seulement condamner, avec la dernière fermeté, cette stratégie d’Al Adl Wal Ihssane, mais faire en sorte que la quiétude, la sécurité et la santé collective des citoyens soient préservées, en application des prescriptions légales et des prérogatives sécuritaires de l’Etat.
L’agitation et la contestation organisées par des boute-feux ne devraient ni être tolérées, ni se poursuivre dans les circonstances actuelles, en faisant en sorte que les bons citoyens, abusés et manipulés, comprennent qu’ils se font les auxiliaires d’individus seulement motivés par leur désir de semer la zizanie et d’entretenir une contestation à des fins quasiment insurrectionnelles.
Mieux seront respectées les décisions des autorités publiques pour stopper la pandémie, en tous lieux et circonstances, plus vite le retour « à la vie normale » sera possible pour la population de notre pays.
Et ce ne sont pas les hautes prescriptions de notre religion musulmane qui contrediront ces nécessités aussi incontournables que conjoncturelles…
Fahd Yata
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]]>Des centaines de milliers de morts de par le monde, des économies en berne, des sociétés enfermées sur elles-mêmes, des mesures contraignantes et autres restrictions aux libertés individuelles qui induisent des états psychologiques et psychiques dépressifs pour des millions d’êtres humains et notamment chez la jeunesse.
Bien évidemment et malheureusement, notre pays n’a pas échappé à ces effets collatéraux de la pandémie et nos concitoyens vivent depuis mars 2020 un état de stress permanent renforcé par la crainte de contracter ce maudit virus.
Les autorités publiques ont pris, dès le départ, toutes les mesures nécessaires pour enrayer l’expansion de la pandémie dans notre pays et, depuis le début de février dernier, une campagne exemplaire de vaccination a été lancée malgré « la guerre des vaccins » qui sévit à l’échelle mondiale.
Depuis l’annonce de l’état d’urgence sanitaire, prorogé régulièrement, une seule priorité s’est exprimée, lutter contre la covid-19, réduire les pertes humaines, vacciner le plus vite possible et le plus de citoyens afin d’atteindre l’immunité collective.
La nécessité des politiques préventives et correctrices de l’État n’est pas à contester car il en va de la santé publique et du bien-être de dizaines de millions de Marocaines et de Marocains.
Et si certaines mesures entraînent quelque grogne, si l’approche, par exemple, du mois sacré de Ramadan nous interpelle tous parce qu’il sera marqué par l’interdiction d’activités nocturnes après le f’tour et jusqu’à l’aube, chacun, en son for intérieur, comprend bien qu’il s’agit là d’une obligation de précaution impérative décidée en toute responsabilité par les autorités.
Pourtant, il convient tout de même d’exprimer une réticence objective amenée par l’existence de situations particulières vécues par nos concitoyens et des étrangers qui résident dans notre pays de façon permanente ou pour des séjours de courte durée.
En effet, si l’intérêt général prime, cela ne doit pas empêcher de porter toute l’attention nécessaire au sort de milliers de personnes contraintes par les restrictions imposées et notamment celle de pouvoir quitter le Maroc ou y revenir pour des MOTIFS IMPÉRIEUX !
Ainsi, après la fermeture des liaisons aériennes et maritimes entre la France, l’Espagne et le Royaume, décidée le 30 mars dernier, des centaines de Marocains et d’étrangers ont été « pris au piège », bloqués à l’extérieur pour les uns, à l’intérieur du pays pour les autres.
Bien souvent, cette situation, prise dans l’intérêt général, entraîne des drames indicibles pour les personnes ainsi obligées de rester sur place.
Alors, certes, en rajoutant à la liste de la trentaine de pays portés sur la liste noire, la France et l’Espagne, on a ainsi mis sur le même plan tous nos concitoyens bloqués en Italie, en Belgique, en Allemagne, en Turquie, etc.
Et on imagine les affres vécus quotidiennement par tous ceux qui aspirent à rentrer au pays et qui, à ce jour, n’ont ni visibilité, ni informations sur leur devenir à moyen terme.
De même, contraints de rester au pays, certains ont néanmoins besoin de rentrer dans leurs pays de résidence pour des motifs qui ne souffrent aucun délai et l’on a pu assister, ces derniers jours, aux sièges des compagnies aériennes à de véritables drames humains.
Ainsi, une dame, Marocaine résidente en France, venue au pays au chevet de sa mère malade, a laissé seul son fils atteint d’autisme profond et se désespérait de ne pouvoir le rejoindre faute de places dans les vols de rapatriements organisés au compte-goutte !
Même situation pour ce jeune cadre qui risque de perdre un emploi difficilement acquis en cas de séjour prolongé au Maroc.
Que dire alors d’un troisième atteint d’une pathologie lourde nécessitant à intervalles réguliers des séances de chimiothérapie indispensables à sa survie ?
Faudrait-il qu’il meure d’un cancer pour éviter aux autres la Covid-19 ?
Pour de telles situations, objectivement impérieuses, l’exception doit être la règle et, sachant que des tests PCR sont obligatoires pour rentrer et quitter le Maroc, les autorités publiques devraient prendre en compte de tels paramètres dans leur gestion de la crise pandémique.
Organiser donc, de nouveau, des vols de rapatriements, du et à destination du Royaume, serait ainsi une mesure faite de compréhension, d’humanisme et de préservation de tous les citoyens, avec ou sans la menace du nouveau coronavirus.
Ce ne serait que justice et respect d’autrui !
Fahd YATA
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]]>Je suis fier d’être marocain
Beaucoup de choses évoluent au Maroc, on est de plus en plus professionnels dans de nombreux secteurs. Du coup, je préfère ne pas trop me stresser à mon niveau, je travaille gentiment quand j’ai le temps avec mes notes vocales sur WhatsApp, après 21 heures.
Je suis fier d’être marocain
Malheureusement, l’Education nationale n’est pas à la hauteur, on est obligés de se saigner pour payer des frais de scolarité exorbitants dans le secteur privé pour une éducation tout juste moyenne. Heureusement qu’on se défoule en déposant les enfants à l’école ou en achetant le pain à la boulangerie à midi. Quand on se gare en seconde et troisième positions, ça fait du bien!
Je suis fier d’être marocain
Les femmes marocaines sont les plus belles, d’ailleurs dès que j’ai l’occasion, je les harcèle dans la rue ou je les suis en voiture pour le leur rappeler.
Je suis fier d’être marocain
Hamdoullah, grâce à internet, le drop shipping et Instagram, on est à la page au Maroc, on s’influence de plus en plus les uns les autres, les chauves trouvent même des shampoings.
Je suis fier d’être marocain
Mais je te double à droite pour tourner à gauche, la base. Le mot rond-point ne signifie pas que je dois conduire en rond, tout droit c’est mieux. Tu n’as pas vu ma main qui s’excuse par la fenêtre?
Je suis fier d’être marocain
Mais si je peux quitter ce pays je le fais, pourtant, je n’accepte pas non plus qu’on le critique. Ailleurs, je subirai peut être le racisme c’est vrai, alors qu’ici, c’est moi le Blanc!
Je suis fier d’être marocain
Mais rien n’avance, y a trop de blocages administratifs, de favoritisme et de népotisme, sans parler de la corruption… Du coup, je ne paye pas mes impôts, je ne déclare pas mes employés, j’essaye de gérer un maximum au noir, parce que je ne sais pas où va mon argent.
Je suis fier d’être marocain
Mais je ne vote pas, parce que les politiques nous ont déçus… ou parce qu’au fond, il faudrait que je m’intéresse un minimum au sujet et en fait, je m’en fous.
Je suis fier d’être marocain
Les autorités marocaines ont vraiment super bien géré la crise du Covid, on a vraiment évité le pire ! J’en parlais encore hier à des amis pendant une petite soirée intime où nous étions à peine une vingtaine. Par contre, le vaccin chinwi, non merci, ils peuvent le laisser aux pauvres… heu, aux autres!
Je suis fier d’être marocain
Et j’en ai marre du français qu’on nous impose partout alors qu’on est au Maroc! Mais bon, je ne maîtrise pas non plus trop bien l’Arabe, donc you know…
Bref, je suis fier d’être marocain, mais ne le dites à personne !
Zouhair Yata
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]]>Universitaire
Les dernières caricatures du Roi Mohammed VI cachent une réalité bien douloureuse pour les dirigeants algériens. Il s’agit de la rappeler.
Le roi Mohammed VI est aimé de son peuple. Il faut être aveugle pour ne pas le voir. Son amour pour son peuple, son sens de l’abnégation, son souci d’être toujours auprès des plus faibles, des plus démunis forcent l’admiration au Maroc et dans le monde entier. La popularité du Roi en Afrique noire, notamment en Sénégal, et dans plusieurs pays arabes, notamment en Égypte, est tellement grande que n’importe quel marocain est ému par tant d’affection et de dévouement. L’amour que porte le peuple pour son roi au Maroc est tellement grand que tous les marocains sont toujours inquiets pour sa santé, pour sa quiétude. Ses soucis de santé sont vécus par des millions de gens comme si c’étaient les leurs. La campagne de dénigrement lancée par certains médias algériens affiliés au pouvoir militaire a suscité au Maroc un mouvement d’émoi et d’indignation sans précèdent. Le Roi est tout simplement un homme aimé.
Tel n’est pas le cas de l’Algérie. Le pouvoir dans ce pays est honni, détesté par des millions de citoyens algériens. La bande mafieuse de généraux algériens, vendeurs de cocaïne et impliquées dans plusieurs trafics et scandales, a mis main basse sur les institutions et a paralysé le développement du pays. Le président actuel a été désigné par ces militaires. Il est l’homme des militaires. Les manifestations en Algérie depuis plusieurs mois sont déterminées. Elles ne cesseront leur combat que lorsqu’ils débouteront les militaires du pouvoir ou les contraindront à obéir à une autorité civile issue des urnes. Les algériens savent, depuis plusieurs années, qu’ils sont dépossédés de leur avenir par des généraux parasites qui considèrent l’État comme une caisse dans laquelle ils puisent à volonté. Avec une rente pétrolière phénoménale, je me suis rendu en Algérie il y a quelques années et j’ai vu à quel point les villes, Alger notamment, ont gardé leur maisons et immeubles coloniaux vieillis, aux murs lézardés et poussiéreux, sans aucune restauration, comme si le pays tout entier était à l’arrêt depuis que la France l’a quitté. Où est l’argent des algériens ? Ne pouvait-on avec toute cette manne pétrolière moderniser le pays ? Quelle honte !
Aujourd’hui, après une inter pause imposée par le Covid 19, les manifestations reprennent de plus belle et vont aller crescendo.
Les dirigeants algériens et le président à leur tête sont impopulaires. Ils le savent et ils jouent sur le temps. En créant des problèmes voire des hostilités avec le Maroc, ils essaient d’occuper le peuple algérien, le détourner de son combat initial. Mais le peuple algérien est un grand peuple qui n’est pas naïf. Il ne se laissera pas faire. Ce peuple sait que son avenir est lié irrémédiablement à celui du Maroc et que tous les deux, avec la Tunisie, ont une destinée commune, grandiose, qui les attend : la construction d’un espace maghrébin vital. Mais sans le pouvoir militaire algérien actuel, bon à reléguer au musée des infamies et des mafieux de l’histoire.
Quant à ce député qui s’est moqué du Roi, il a déclaré lui-même qu’il n’a mangé sa première banane qu’à l’âge de 30 ans. Lorsqu’on mange sa banane pour la première fois à l’âge de 30 ans, on devrait avoir honte de se moquer des autres.
Alors dirigeants algériens félons, vous pouvez caricaturer le Roi et vous moquer de lui, sachez seulement, que lui est aimé de son peuple et que vous, vous être haï du vôtre. Alors moquez-vous de celui qui est aimé, vous qui n’êtes pas aimé !!! Il a une légitimité que vous n’avez pas, que vous ne pouvez racheter même si vous bradez toute la fortune pétrolière de l’Algérie !!
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]]>En des occasions similaires, il est d’usage d’éviter de réagir face à des attaques d’une bassesse rarement vue et d’appliquer l’adage « la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe ».
Mais l’ignominie d’Echourouk est tellement manifeste, l’insulte si profonde et l’absence de respect dû à un Chef d’État d’un pays voisin est telle qu’il convient d’adopter une autre attitude.
En effet, il ne s’agit pas ici d’une mauvaise parodie de la défunte et célèbre émission de Canal+ « les Guignols de l’Info » qui, durant plusieurs années, brocardait avec un humour féroce les personnalités publiques, hommes et femmes politiques, artistes, comédiens, majoritairement français, etc.
Non, l’émission d’Echourouk ne s’inscrit pas dans un tel contexte qui, d’ailleurs, est quasiment absent de la grande majorité des pays de la région.
Le propos de la chaîne TV algérienne est tout autre, celui d’humilier, d’insulter et de diffamer un pays et son peuple en s’attaquant au premier symbole de l’État marocain, le Roi Mohammed VI.
L’émission en question, de par son contenu, est en fait une attaque en règle contre le Maroc tout entier, ses sacralités, ses choix et la symbiose profonde qui unit les Marocains à la Monarchie alaouite.
En ce sens, c’est une arme de guerre, idéologique, communicationnelle, qui a été utilisée, non pour faire rire nos voisins de l’Est, mais pour humilier le Royaume et son peuple.
Cette offensive médiatique n’avait rien de spontanée et en visionnant ce recueil d’immondices abjectes, on a pu se rendre compte que le présentateur, peu à l’aise, consultait fréquemment une fiche laquelle, visiblement, avait été écrite par des spécialistes de l’agit-prop qui gravitent autour des cercles dirigeants d’Alger.
Car, c’est bien de cela dont il est question ici.
Echourouk est une chaîne publique, fonctionnant avec un budget alloué par l’État algérien, soumise aux oukases du ministère de l’Information de ce pays.
Sa démarche s’inscrit donc dans la droite ligne des menées anti-marocaines développées depuis des décennies et rendues encore plus virulentes depuis les avancées diplomatiques enregistrées par le Royaume au cours des derniers mois sous l’impulsion directe de notre Souverain.
La reconnaissance de la marocanité de nos provinces du sud par les Etats-Unis d’Amérique est restée en travers de la gorge des galonnés d’Alger, ces généraux à l’aspect si peu martial, engoncés qu’ils sont dans des uniformes trop étroits pour leurs ventripotences !
Et si les tentatives des mercenaires du polisario de s’en prendre à nos systèmes de défense dans le Sud sont restées vaines, si l’Algérie a de nouveau, montré de diverses manières, qu’elle était directement impliquée et concernée par ce conflit artificiel entretenu par elle depuis près de cinquante ans, c’est par rage, dépit et frustration que le pouvoir algérien a lancé ses misérables cancrelats du paysage audiovisuel contre nos constantes et valeurs les plus sacrées.
On aura donc compris, avec cette émission faite d’insultes, de dénigrement, d’antisémitisme aussi, que le pouvoir algérien ne sait plus réagir autrement que par l’usage de procédés qui l’apparentent ainsi à un État voyou, bafouant les règles élémentaires du vivre ensemble entre deux États voisins et deux peuples frères liés par une longue histoire commune, une communauté de langue, de traditions, de religion, etc.
Qui aurait cru d’ailleurs que le pouvoir d’Alger comptait en son sein des émules du sinistre Goebbels et qui, sans aucun doute, finiront dans les poubelles de l’Histoire, à l’instar de leur nazi de maître ?
Pour notre peuple en tout cas, qui a massivement condamné cette ignoble émission et ses commanditaires, la preuve est une nouvelle fois administrée que le Royaume est dans son bon droit, dans la réalisation probante de ses objectifs diplomatiques, dans la réalisation pleine et entière de sa souveraineté totale et de son intégrité territoriale.
Et qu’il soit permis ici, pour une fois, de conclure par une formule triviale :
Un jet de pisse ne va jamais plus loin que le bout des chaussures de son auteur !
Fahd YATA
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]]>The post Après le drame de Tanger, des têtes doivent tomber ! appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Colère, indignation et demandes de reddition des comptes ont fusé de partout, mais en cette affaire, le sordide et la violation manifeste des lois et règlements l’emportent sur toute autre considération.
Premier élément, ces malheureux ouvriers et ouvrières travaillant dans une unité textile trop rapidement qualifiée d’informelle, sont morts parce que les portes du garage où se trouvaient les machines étaient fermées, ce qui a entraîné ce drame horrible.
La suite logique serait que le propriétaire de cette unité soit poursuivi sous le chef d’inculpation d’homicide et non pour une quelconque incrimination légère.
Deuxième élément, contrairement aux affirmations des uns et des autres, l’unité sise dans le sous-sol d’une villa n’était pas vraiment clandestine car œuvrant depuis des années, employant plusieurs dizaines de personnes qui entraient dans le garage au vu et au su de tout le monde!
Impossible de croire que les autorités locales ignoraient une telle situation.
Le moqqadem du quartier, son supérieur direct, le caïd de l’arrondissement, ne sauraient plaider la non-connaissance de cette unité textile alors que ces autorités « de terrain » sont le premier échelon d’une infrastructure administrative connue pour son efficacité.
Leur responsabilité en cette affaire est pleine et entière et ils devraient rendre des comptes non seulement sur le plan administratif, mais également et surtout judiciaire pour complicité d’homicide.
Troisième élément, on parle trop vite d’économie informelle, souterraine, clandestine. En fait, il ne s’agit pas d’une unité industrielle relevant de cette catégorie, mais d’une entreprise qui est assise sur la volonté délibérée de violer les lois et réglementations, du fait du refus de son propriétaire de déclarer ses salariés, de payer ses impôts, etc.
Il ne s’agit pas en l’occurrence d’un simple plombier qui n’a d’autre capital qu’une trousse à outils, une moto pour se déplacer et un portable pour être contacté par des clients éventuels.
Il ne s’agit nullement encore d’un pauvre marchand ambulant qui tire péniblement chaque jour sa charrette remplie de fruits et de légumes le plus souvent acquis au rabais à la fin de la journée sur les étals d’un marché de gros!
Non, l’unité textile située dans la cave d’une villa dans un quartier cossu de Tanger est l’expression criminelle d’une activité organisée pour violer la loi, sous tous ses angles…
Dans ce contexte, on ne saurait se suffire des analyses, le plus souvent pertinentes d’ailleurs, qui déclinent les différents volets de l’économie informelle, son poids supposé par rapport au PIB, le dol subi par le fisc ou encore la violation des droits les plus élémentaires des travailleurs employés par ces négriers des temps modernes!
Il est certes légitime de penser aux diverses solutions qui pourraient permettre de « formaliser » ces entreprises clandestines, aux moyens de transférer vers le secteur officiel des unités qui sont dans les faits connues de certaines autorités qui « ferment les yeux » sur leur existence pour diverses raisons.
Mais l’horreur de ce drame survenu à Tanger, la responsabilité directe de plusieurs personnes, propriétaire de l’usine, autorités locales, etc., commandent d’abord et avant tout une réaction faite de sévérité exemplaire afin que tous ceux qui s’adonnent à des activités illégales de cette nature et de cette ampleur réfléchissent aux sanctions et peines qu’ils encourent.
Pour atténuer la peine des familles endeuillées, pour la mémoire de ces victimes innocentes, pour le Droit et la Justice, des têtes doivent tomber rapidement et avec la plus grande diligence.
Ainsi, peut-être, la douleur, l’émoi et l’indignation que nous ressentons tous, seront quelque peu apaisés
Fahd YATA
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]]>Trois maisons mitoyennes se sont effondrées à « Derb Jraan », ce qui a occasionné trois blessés, un miraculeux rescapé et, bien évidemment, la perte de tous les biens des familles qui y habitaient.
On vous dira, on nous dira, que ce drame est la conséquence directe des récentes intempéries, les eaux pluviales s’étant infiltrées jusqu’aux fondations des bâtisses, causant ce drame qui fera que les malheureuses victimes n’auront gardé comme seul capital que leur propre vie !
Mais, on ne saurait se suffire de ces explications aussi fragiles que l’étaient ces pauvres demeures…
Le Maroc, en effet, vit depuis longtemps en ses milieux urbains, une situation de crise intolérable qui touche à l’habitat et aux habitants.
Il n’est pas exagéré d’écrire que des centaines de milliers de personnes sont concernées par l’habitat insalubre et celui menaçant ruine, vivant en permanence sous la menace de l’effondrement de leurs toits et qui n’ont d’autre option que d’attendre la survenance de l’inéluctable !
Car, effectivement, tôt ou tard, le drame se produit…
Face cette problématique aussi redondante que tragique, la réaction des autorités et autres édiles n’est que ponctuelle et partielle.
Bien sûr, la Protection civile leur vient en aide sur le moment pour dégager les survivants des gravats et autres blocs de pierres, tandis que les voisins leur portent assistance pour récupérer quelques maigres biens.
Le plus souvent, on les recase dans le hall d’un équipement collectif, un préau d’école, voire une tente à même la chaussée et on passe à autre chose en attendant la prochaine catastrophe.
Ce qu’il faut comprendre en cette affaire, c’est que l’habitat menaçant ruine est présent dans quasiment toutes les villes du Royaume.
Chacun sait que dans plusieurs d’entre elles, à Casablanca par exemple, certains quartiers à forte densité humaine sont concernés, l’Ancienne Médina n’étant qu’un exemple parmi d’autres.
Les effondrements se produisent tout autant à Rabat, Salé, Marrakech, etc., tandis que Fès ou Tanger ont pu bénéficier d’opérations de réhabilitation partielle.
Mais, alors que Nabil Benabdallah, lorsqu’il détenait le portefeuille de l’Habitat sous le gouvernement Benkirane, avait lancé un vaste plan de lutte contre ces plaies béantes qui caractérisent nos villes dans leurs parties les plus anciennes, depuis son départ, peu ou pas de choses tangibles ont été réalisées en ce domaine.
Pire encore, les citoyens concernés par cette épée de Damoclès qui pèse sur leurs têtes, croient pouvoir compter sur les promesses de recasement que leur prodiguent les responsables, le plus souvent des élus municipaux et si, ô bonheur, une solution est esquissée, elle est le plus souvent rejetée au motif qu’on leur propose des terrains dans des quartiers périphériques lointains, à charge pour ces démunis de construire leurs logements.
Or, il ne s’agit pas d’envisager cette question au cas par cas ou au coup par coup.
Il s’agit plutôt de mettre en place de véritables plans de réhabilitation de ces quartiers menacés, de dégager les fonds, importants, pour mener à bien de telles opérations et de mesurer l’impact psychologique sur des citoyens qui, du jour au lendemain, se retrouvent littéralement à la rue, tels des SDF.
L’habitat insalubre et celui menaçant ruine sont des questions nationales, aussi importantes qu’urgentes et même stratégiques.
Plus question d’attendre les prochains effondrements pour réagir car c’est d’anticipation dont on a besoin sachant que ces problèmes sont connus, les quartiers déterminés, les maisons concernées identifiées.
Combien faudra-t-il de morts et de blessés ensevelis sous des décombres pour voir s’esquisser un début de solution pour cette problématique cruciale ?
Aujourd’hui, avec la pandémie et ses conséquences sociales qui frappent les plus démunis, on ne saurait rester bras baissés en ignorant le sort terrible qui est infligé à ces « damnés de la pierre » !
Fahd Yata
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]]>The post Tribune libre : Lettre ouverte d’un universitaire marocain aux dirigeants algériens appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Je suis abasourdi lorsque j’entends des dirigeants ou responsables algériens dire sur les chaînes et médias nationaux que l’Algérie doit se surarmer. Tout récemment, un responsable déclarait sur une TV algérienne, à la grande surprise de la speakerine, que l’Algérie devait produire des pommes de terre et acheter des armes et ce pour devenir le premier pays surarmé de l’Afrique. Mais pourquoi faire ? Avez-vous des ennemis dans la région ? La Tunisie ? La Lybie en proie à la guerre civile ? La Mauritanie qui est un pays de sables ? Est-ce contre le Maroc que l’Algérie doit s’équiper d’armements sophistiqués ? Mais le Maroc n’a aucune ambition guerrière ! Tout le monde peut témoigner du pacifisme du Roi du Maroc. Alors pourquoi toutes ces armes alors que l’Algérie devrait mener une modernisation de ses infrastructures de base, ses hôpitaux, son système d’adduction d’eau potable, ses routes, ses cités urbaines, ses équipements agricoles. Que signifie cette course à l’armement ? Préparez-vous une guerre contre le Maroc ? Ou bien alors ce marché de l’armement juteux est-il le moyen pour vos dirigeants de se « sucrer » grâce à de mirobolants dessous de table ? Ou les deux à la fois ?
Qu’a-t-il ce Maroc à vous déranger à ce point ? Nous n’avons pourtant ni pétrole ni or ! Pourquoi cette animosité ? Cette haine ? Tout récemment, j’écoutais (je dispose de cette vidéo) ce que disait un responsable politique algérien au temps de Feu Houari Boumedienne : « Il faut – dit-il – que nous affaiblissions ce concurrent puissant qu’est le Maroc, à tous les niveaux, politique, économique, militaire ! Nous avons 40 000 marocains qui vivent en Algérie. Nous devons les pousser à la frontière marocaine, pieds nus et en haillons ». Et c’est ce que fit votre défunt président, à la fin des années 70 : expulser des dizaines de milliers de Marocains, séparer des familles, des amis et créer par conséquent un drame humanitaire sans nom. Nous avions, à l’époque, été témoins de ce drame et des malheurs que vous avez créés. Depuis cette époque, l’animosité se poursuit et atteint aujourd’hui son paroxysme. Que vous a fait le Maroc ? Le président Bouteflika a vécu et a étudié à Oujda et il déteste le Maroc. Pourquoi cette hostilité ? Ne sommes-nous pas un seul peuple ? Une même culture ? Une même religion ? Focalisez-vous sur les problèmes du peuple algérien, et ils sont nombreux ! Cessez de créer un ennemi hypothétique pour occuper votre peuple et le détourner des problèmes intérieurs. Cette haine inexplicable ne peut qu’avoir des causes pathologiques ! Une jalousie extrême que seule la psychanalyse pourrait éclairer.
Revenez à la raison et cessez ces déclarations et campagnes de va-t’en guerre. Ce dont on a besoin, c’est de construire le Maghreb des peuples. C’est vital, et si vous êtes intelligent, vous devez le savoir. Tout nous rapproche : la culture, la langue, la religion et même une partie de l’histoire. L’Europe des nations s’est construite alors que tout, les sépare : culture, langue, histoire et même convictions philosophiques ou religieuses.
Entrez dans l’histoire par la grande porte : ceux qui ont travaillé à l’édification du grand Maghreb. Tout ceux qui ont travaillé à la construction Europe ont leurs noms inscrits au panthéon de l’histoire. Ne voulez-vous pas que les peuples vous remémorent, se souviennent de vous ? Voulez-vous qu’on se souviennent de vous simplement comme les responsables d’une guerre fratricide entre les peuples du Maghreb ?
Revenez à la raison, réfléchissez, et si vous avez la foi, Craignez Dieu !
Rachid Hamimaz
Universitaire
Rabat
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]]>Pour autant, Donald Trump, avec son effronterie habituelle, s’était déjà autoproclamé vainqueur dès le 3 novembre au soir, tout en dénonçant, avec une belle anticipation, des fraudes !
Les heures et les jours qui suivront apporteront sans nul doute des données plus fiables et officielles, même s’il ne faudrait pas exclure l’éventualité de recours en justice de l’actuel occupant de la Maison Blanche, apparemment peu désireux de déménager le 20 janvier prochain…
Jamais, d’ailleurs, une consultation électorale n’aura eu autant d’impact, suscité autant d’intérêt, de passion même, en dehors du territoire proprement dédié à son exercice.
Donald Trump, honni ou adulé, est un phénomène, et pas seulement politique, qui ne laisse personne insensible, tandis que ses actions et sa conduite des affaires publiques, nationales et internationales, ont des conséquences directes sur le quotidien et l’avenir de la planète et de ses habitants.
Mais, qu’on le veuille ou non, le choix du quarante-sixième président des États-Unis d’Amérique ne concerne uniquement que le peuple américain, qui apparaît d’ailleurs bien divisé, traversé par des lignes de fractures et d’antagonismes sociaux et raciaux.
Chez nous, cette élection a certainement fortement intéressé les milieux qui se targuent d’appétence pour les affaires du monde, mais aussi les cercles officiels et l’appareil diplomatique national, car les intérêts stratégiques du Royaume commandent impérativement que notre pays ait « sa propre religion » en la matière.
Pour le Maroc donc, l’honnêteté intellectuelle, qui ne doit souffrir d’aucun affect subjectif, veut que l’on reconnaisse que le président Trump et ses équipes ont largement compris les données fondamentales de notre contexte régional, la position stratégique de notre pays, son engagement dans la lutte anti-terroriste, son rôle de stabilisateur sur son territoire et son hinterland, et sa démarche religieuse faite de sagesse, de tolérance…
En ce sens, durant le mandat présidentiel qui se termine, les États-Unis ont été un bon partenaire, s’inscrivant ainsi dans la longue tradition américaine d’une certaine proximité d’idées entre le Royaume et les successives équipes dirigeantes républicaines.
La victoire de Trump ne serait donc absolument pas catastrophique pour le Maroc au sens de la préservation et la continuité des engagements pris de part et d’autre, notamment en ce qui concerne la compréhension des axes fondamentaux de notre politique d’unité et d’intégrité territoriales.
La victoire du candidat démocrate Joe Biden, qui semble se profiler pour l’instant, serait-elle susceptible de bouleverser cette donne ?
À l’aune des expériences passées, les présidents démocrates n’ont jamais vraiment eu d’attitudes ouvertement hostiles à notre pays, mais on se rappellera que l’ancien président Jimmy Carter avait refusé la vente d’armes stratégiques au Maroc au moment même où les katibas des mercenaires, puissamment armées de matériels russes, libyens et cubains tentaient d’attenter à notre intégrité territoriale.
Plus tard, sous la présidence de Barack Obama, quelques couacs avaient été enregistrés, notamment suscités par les « encouragements » prodigués par l’Administration démocrate aux printemps arabes, à très larges relents islamistes, comme chacun put le constater à l’époque.
S’il était élu, Joe Biden reprendrait-il les mêmes antiennes ? Rien n’est moins sûr, sachant que les données géopolitiques internationales ont largement évolué ces dernières années et que les États-Unis ne sauraient se priver d’un allié régional incontournable comme le Maroc dans les circonstances actuelles.
Le candidat démocrate est connu pour son pragmatisme, sa propension à se situer au centre, sans doute plus réaliste que ne l’était son prédécesseur Obama, largement influencé par des idées « messianiques », notamment envers l’ensemble arabo-musulman.
Le Maroc, volens, nolens, est un partenaire stratégique pour les États-Unis, et cette réalité est quasiment intangible, qu’il s’agisse d’un président démocrate ou républicain.
Le locataire de la Maison Blanche peut changer tous les quatre ans, mais la consistance de la relation maroco-américaine n’a pas vraiment à se préoccuper des échéances calendaires.
Alors, que le meilleur et plus honnête gagne, ce qui nous donnera peut-être l’opportunité d’éprouver les idées qui précèdent à l’aune du comportement et des décisions du prochain président des États-Unis d’Amérique !
Fahd YATA
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]]>Certes, l’État veille et marque sa volonté de combattre cette pandémie infectieuse tout en mettant en oeuvre toute une batterie de décisions et de mesures pour en réduire les dramatiques effets sanitaires, économiques et sociaux.
Mais les moyens de la puissance publique ne sont pas extensibles à l’infini et chacun sait que notre endettement, extérieur et intérieur, qui a augmenté sérieusement depuis mars dernier, devra bien être remboursé un jour !
Dans un tel contexte et malgré les difficultés que cette situation sanitaire impose à tous les citoyens, il est clair que tous ne la vivent pas de la même manière.
Des emplois sont supprimés, des faillites sont prononcées, des sacrifices sont demandés, que certains sont contraints d’accepter.
Mais, disons-le sans ambages, un citoyen disposant de 10 000 dirhams de revenus nets par mois est largement privilégié par rapport à des millions d’autres qui vivent de et dans l’informel, sous le seuil de pauvreté, sans revenus fixes…
Ceux qui disposent donc d’un revenu net annuel de 120 000 dirhams ne sont pas pour autant des nantis, sachant, de surcroît, qu’ils doivent faire face à des charges fixes, comme le loyer, les frais de scolarité, l’entretien d’une famille, celui d’une voiture éventuellement ou encore les transports en commun.
C’est sans doute pour cela qu’une disposition du Projet de Loi de Finances pour 2021, qui prévoit le retour de la Contribution de Solidarité Nationale, d’un montant de 1,5% du revenu net mensuel pour les personnes physiques, fera nombre de mécontents au sein d’une classe moyenne qui, depuis plusieurs années, est incontestablement en voie de paupérisation.
Pourtant, même impopulaire, cette Contribution devra être comprise comme un devoir, une nécessité car elle permettra de donner à l’État des moyens additionnels pour affronter les crises multiples déclenchées par le nouveau coronavirus.
Les riches devront payer, les moins riches également, sachant que les pauvres, si nombreux dans notre pays, malheureusement, seront en vérité ceux qui paieront le prix le plus élevé de cette conjoncture catastrophique car leur quotidien, déjà fait d’aléas multiples, sera encore plus incertain.
Il existe dans la vie des Nations des périodes noires et l’Histoire en recense de nombreuses, induites par des sécheresses, des inondations, des tremblements de terre, mais aussi des pandémies, comme la peste, le choléra, la variole et autres diphtéries.
En ces moments, la solidarité nationale est impérative et implique la participation de chacun, selon ses moyens.
Le citoyen marocain, de par son attachement aux prescriptions de l’Islam, pratique l’aumône, la charité, mais aujourd’hui ces saines et religieuses habitudes ne sont pas suffisantes car par essence individuelles.
Seule la puissance publique possède les moyens d’une distribution équitable, ciblée et régulée des aides adressées aux milieux les plus démunis et cette politique distributive est du ressort exclusif de l’Etat à travers ses structures dédiées, ministère des Finances, de la Santé, de l’Intérieur, etc.
Voilà pourquoi la nouvelle Contribution de Solidarité Nationale s’impose comme une obligation morale pour ceux de nos concitoyens qui figurent dans la tranche des 10 000 dirhams de revenus nets mensuels, volens, nolens !
Et ce ne serait pas faire de la surenchère de penser que cette contribution adressée aux personnes physiques aurait dû être plus élevée pour ceux qui disposent de revenus supérieurs à cette tranche minimale car, en ces moments cruciaux, un «impôt sur la fortune» ne serait nullement déplacé…
Mais, pour le moins, tous les concernés devront participer avec la conviction que ce nouvel effort qui leur est demandé profitera à la collectivité nationale et le meilleur patriotisme n’est pas seulement celui qui marque l’attachement à la patrie et aux valeurs fondamentales de notre société, mais aussi celui qui touche au portefeuille.
Fahd YATA
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