Freedom Flotilla Coalition : le Radeau de la Méduse
Une grille de mots croisés générée à partir de cet articles.
Début juin, la Freedom Flotilla Coalition composée de militants pro-palestiniens, dont l’activiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée française Rima Hassan, embarquent à Catane en Sicile sur le voilier Madleen, avec pour objectif de briser le blocus israélien et d’acheminer de l’aide humanitaire, de la nourriture, du lait pour bébés, à Gaza. À bord de ce bateau, douze militants venus de différents pays, France, Allemagne, Brésil, Turquie, Espagne, Pays-Bas, Suède.
Dès l’annonce de cette initiative, les avis se sont polarisés, parce que paradoxalement, ce n’est pas tant la cause qui compte dans cette affaire, mais qui la porte. C’est d’ailleurs le premier écueil de cette aventure qui a mobilisé les opinions publiques, la personnalité de Greta Thunberg attire autant d’émules qu’elle ne génère d’opposants.
Comme cela était prévisible, l’armée israélienne a averti que le voilier serait intercepté et c’est ce qui a eu lieu, le Madleen a été accosté en pleine mer et ses occupants arrêtés avec un message cinglant des autorités israéliennes qui en dit long sur ce que celles-ci pensent de cette expédition « la récréation est terminée ».
Au final, ce feuilleton a mobilisé pendant des jours les médias comme si la vie des participants volontaires était en jeu. Pourtant, malgré leur « obligation morale » brandie comme bouclier pendant ces deux semaines, ceux-ci sont aujourd’hui à l’aéroport de Tel Aviv en attente de leur vol retour vers la capitale occidentale dont ils sont partis initialement.
Alors certes, on ne crachera pas dans la soupe, toutes les initiatives visant à apporter une aide aux Palestiniens, à contribuer de près ou de loin à la libération de Gaza ou à mettre la pression sur les gouvernements occidentaux pour contraindre Israël à reculer sont les bienvenues.
Mais aucun de ces trois objectifs n’a été en réalité atteint. Comment ne pas pointer la naïveté des uns face aux cynismes des autres ? Est-ce que les douze militants embarqués ont cru qu’Israël les abattrait en pleine mer ou prendrait le risque de provoquer des incidents diplomatiques pour trois pelés et un tondu alors que les opérations militaires et les massacres, les corps des femmes et des enfants de Gaza, sont diffusés à la vue de tous depuis des mois sans que cela n’altère de quelque manière la politique israélienne à Gaza ?
Maintenant que le voilier a été intercepté et que chacun va rentrer chez soi, laissant les Palestiniens à leur triste sort, peut-on dire que l’aide humanitaire qui devait être apportée est ridicule face à l’ampleur des besoins et aux milliers de camions d’aide internationale actuellement bloqués par Israël ?
Est-ce que les dirigeants israéliens dont certains ont été inculpés par la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre sans que cela ne leur fasse ni chaud ni froid, vont se formaliser maintenant des déclarations des associations internationales qui dénoncent l’illégalité de l’action menée en pleine mer contre la flottille ? « Les membres de la flottille sont détenus illégalement par Israël depuis 14h »… Et les Palestiniens ?
Une goutte d’eau dans la mer, même méditerranéenne, même louable, même avec the « great Greta », ne suffit pas. Où sont les gros bras ?
Zouhair Yata