Afifa Dassouli, auteur/autrice sur La Nouvelle Tribune https://lnt.ma/author/afifa-dassouli/ Actualité économie - tout savoir sur les dernières infos économiques avec Lnt.ma : bourse, finance, entreprises,... Information économique marocaine et internationale en direct. Wed, 03 Dec 2025 14:54:42 +0000 fr-FR hourly 1 Bilan d’exécution de la Loi de Finances 2025 : Un déficit budgétaire de 60 milliards de dhs https://lnt.ma/bilan-dexecution-de-la-loi-de-finances-2025-un-deficit-budgetaire-de-60-milliards-de-dhs/ Wed, 03 Dec 2025 10:38:10 +0000 https://lnt.ma/?p=538622 Le projet de loi de finances 2026 a été adopté en première lecture par la Chambre des Représentants le 14 novembre dernier et devrait l’être définitivement au plus tard le 10 décembre prochain. En même temps, le ministère des Finances a publié sa note de conjoncture datée de novembre, très actualisée, qui expose les exécutions […]

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Le projet de loi de finances 2026 a été adopté en première lecture par la Chambre des Représentants le 14 novembre dernier et devrait l’être définitivement au plus tard le 10 décembre prochain.

En même temps, le ministère des Finances a publié sa note de conjoncture datée de novembre, très actualisée, qui expose les exécutions de la loi de finances 2025 avec ses réalisations économiques et budgétaires.

Rappelons que la loi de finances 2025 est la première d’une programmation budgétaire triennale 2025-2027, qui s’inscrit dans une stratégie visant à réduire progressivement le déficit budgétaire, avec des objectifs de 4,1% à 3,5% du PIB en 2025, 3% en 2026 et 3% en 2027, après avoir modernisé le régime fiscal avec des allègements en faveur des entreprises et des particuliers, renforcé les budgets santé et éducation, et encouragé l’investissement étranger notamment. Et ce, en comptant sur un taux de croissance économique de 4%.

A ce titre, les chiffres et analyses de la Note de conjoncture du ministère des Finances de novembre nous permettent d’évaluer le niveau d’exécution de la Loi de Finances 2025 à la veille de l’entrée en vigueur de celle de 2026 le premier janvier prochain.

Ainsi, dans un environnement économique international, la zone Euro en particulier terminerait l’année avec une croissance atone de moins de 1% pour les principaux pays du continent que sont l’Allemagne avec 0,2%, la France 0,7% et l’Italie 0,4%. Le Maroc devant faire beaucoup mieux avec une tendance à la hausse de sa croissance dans tous les secteurs de son économie. En effet, le secteur agricole, qui suscite toutes les inquiétudes, a connu à fin juin une hausse de sa valeur ajoutée de + 4,6%, le secteur industriel de 5,2% et le tourisme de 14% à fin octobre avec 16,6 millions d’arrivées touristiques en 2025.
Mais, le plus important c’est que les deux facteurs « connus et reconnus » de la croissance économique, à savoir la consommation et l’investissement se conjuguent pour booster la croissance au Maroc. En effet, selon la note de conjoncture en question la consommation des ménages « maintient sa vigueur, soutenue par les mesures en faveur du pouvoir d’achat mises en œuvre par les pouvoirs publics, dans un contexte d’inflation qui reste maîtrisée (+0,1% en octobre). Elle bénéficie aussi des transferts des MRE (+1,1% à 92,7 milliards de dirhams à fin septembre), de la création de 220.000 postes d’emplois rémunérés au T3-2025 et de la hausse des crédits à la consommation (+4,2% à fin septembre) ».

« Alors que l’effort d’investissement est « stimulé par les grands chantiers structurants et les dépenses d’équipement du Budget général de l’État de +8,3% à 86,2 milliards de dirhams à fin octobre. Cette dynamique bénéficierait également du raffermissement notable à fin septembre des recettes des IDE de +39,5%, des importations de biens d’équipement +13,9% et des crédits à l’équipement de +22,8% ».

Par ailleurs la balance commerciale, un des agrégats fondamentaux de la stabilité du Maroc affiche des exportations en hausse de 3,6% à fin septembre, liée notamment à l’augmentation des exportations de phosphates et dérivés (+19,2%), de l’agriculture et agroalimentaire (+3,4%) et de l’aéronautique (+6,1%). Augmentation qui concerne également fortement les importations qui ont cru de 9,2% à la même date, tirées par l’ensemble des groupes de produits, à l’exception des importations des produits énergétiques qui ont reculé de 5,1%, portant le déficit commercial à 17,7% et engendrant ainsi un repli du taux de couverture de 3,1 points, à 57,2% à fin septembre.

Sur le plan budgétaire, la note de conjoncture, compte tenu de l’exécution de la Loi de Finances à fin octobre 2025, affiche un déficit budgétaire de 60,3 milliards de dirhams, contre 47,4 milliards l’année précédente. Il résulte d’un taux d’accroissement des dépenses globales de +56,3 milliards de dirhams soit +16,6%, supérieur à celui des recettes ordinaires qui ont pourtant augmenté de +14,9% à + 43,4 milliards de dirhams.

Et, ce sont les recettes fiscales qui encore cette année tiennent la dragée haute en la matière.  Sachant que si les recettes ordinaires (fiscales et non fiscales), ont enregistré un taux de réalisation de 84,5% à 334,1 milliards de dirhams, les seules recettes fiscales se sont raffermies de 15,2% pour atteindre 280,8 milliards de dirhams à la même date, à hauteur de 87,7% des prévisions de la Loi de Finances 2025.

Elles traduisent un élargissement de l’assiette fiscale engendré par la grande réforme fiscale avec ses réductions de taux. Donc, elles ont été impulsées par les recettes des impôts directs qui se sont consolidées de 23% à 134 milliards enregistrant un taux de réalisation exceptionnelle de 96,2%. Il s’agit de l’IS qui a pris 29,7% à 74,1 milliards de dirhams, avec la précision importante de son taux de réalisation de 101,5 %. Mais aussi, des recettes de l’IR qui se sont accrues de 15,8% pour se situer à 55,9 milliards de dirhams, avec un taux de réalisation de 91,9% et de la TVA dont les recettes se sont améliorées de 9,1% à 79,7 milliards de dirhams pour un taux de réalisation de 79%.

Quant aux recettes non fiscales, elles ont également augmenté de 14,7% pour s’établir à 49,4 milliards de dirhams à fin octobre 2025, se concrétisant à hauteur de 69%. Cette évolution s’explique par l’appréciation des recettes en provenance des établissements et entreprises publics de 18,4% à 16,1 milliards de dirhams et des autres recettes non fiscales de 20% pour s’élever à 33,3 milliards de dirhams, dont 18,8 milliards au titre des mécanismes de financements innovants, résultat de la réforme en la matière et de 11,7 milliards au titre des produits divers des ministères.

Du côté des dépenses ordinaires, qui avec un taux de réalisation de 84,2% se sont appréciées de 16,1% à 298 milliards de dirhams, l’on retient deux éléments importants qui concernent d’une part, les dépenses en intérêts de la dette et celui des charges de la compensation de l’autre.

Le comportement des charges en intérêts de la dette constitue une ligne à regarder de près parce qu’exécutées à hauteur de 89,3%, elles ont augmenté de 23,6% pour atteindre 38,1 milliards de dirhams. Cette évolution recouvre une hausse des charges en intérêts de la dette intérieure de 36,9% à 30,2 milliards de dirhams et une baisse de celles de la dette extérieure de 9,9% à 7,9 milliards de dirhams.

A noter également, la conversion économique du pays avec la baisse importante des charges de la compensation, qui ont enregistré un taux de réalisation de 93,1%, tout en reculant de 25,4% pour se situer à près de 16 milliards de dirhams uniquement. Cette évolution s’explique, d’une part, par la diminution des dépenses liées au gaz butane de -2,1 milliards de dirhams, au sucre de -1,2 milliard de dirhams et à la farine nationale de blé tendre de -441 millions de dirhams, ainsi que par la non-reconduction de la subvention en faveur des professionnels du secteur du transport routier, dont le montant accordé à la même période de l’année précédente avait atteint 1,7 milliard de dirhams.

Dans la note de conjoncture du ministère des Finances de novembre, c’est l’aggravation du niveau du déficit budgétaire à octobre 2025, qui passe de 47,4 à 60,3 milliards de dirhams qui retient l’attention ! Sachant que de la situation des charges et ressources du Trésor dégage un besoin de financement de 73 milliards de dirhams à deux mois de la fin de l’année, contre 52,4 milliards l’année précédente. Lequel besoin a été couvert par le recours aux financements intérieur et extérieur respectivement de 39,3 et 33,7 milliards de dirhams respectivement.

Toutefois, dans un Maroc qui bouge par la mise en œuvre de réformes tous azimuts, qui se traduisent par des investissements publics et privés de grande envergure, réalisés sur tout le pays avec un accent sur les secteurs prioritaires comme la santé et l’éducation dont la construction et la mise à niveau d’écoles et d’hôpitaux et des infrastructures, l’aggravation du déficit budgétaire se justifie et devrait s’améliorer au bout de la loi de finances triennale. D’autant que son financement est réalisé en dirhams et en devises pour un certain confort de la balance des paiements. La diminution du déficit budgétaire programmée par la Loi de finances triennale s’appuie sur la prévision d’une croissance résultant de ces efforts d’investissements qu’il faut mesurer également par des signes d’utilisation massive de nouvelles sources de financement alternatives et innovants comme le démontrent les chiffres publics du marché des capitaux, la bourse et le marché de la dette privée, qui accumulent les émissions d’obligations et les introductions en bourse en milliards de dirhams. Preuve s’il en est, les performances des indices MASI et MASI 20, qui à fin octobre 2025, affichent +28,8 et 29,8 % par rapport à fin octobre 2024…

 

Afifa Dassouli

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Épargne, IPOs, FBCF : l’effet domino https://lnt.ma/epargne-ipos-fbcf-leffet-domino/ Wed, 26 Nov 2025 14:28:47 +0000 https://lnt.ma/?p=538213 Entre 2023 et 2024, la Bourse a pris un nouvel élan incontestable. Les performances des indices MASI et MASI 20 ont pris respectivement +23,9% et +25,4% d’une année à l’autre. Ce saut spectaculaire s’est concrétisé par une progression de la capitalisation boursière de 20,18%, de 626 milliards de dirhams en 2023 à 752,44 à fin […]

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Entre 2023 et 2024, la Bourse a pris un nouvel élan incontestable. Les performances des indices MASI et MASI 20 ont pris respectivement +23,9% et +25,4% d’une année à l’autre. Ce saut spectaculaire s’est concrétisé par une progression de la capitalisation boursière de 20,18%, de 626 milliards de dirhams en 2023 à 752,44 à fin 2024. De même, la liquidité du marché s’est confortée avec un volume transactionnel global en 2024 de 99 milliards de dirhams, en hausse de 52,29% par rapport à 2023, quand le volume transactionnel au niveau du marché central de la Bourse de Casablanca s’est établi en 2024 à 61 milliards de dirhams, en hausse de 82,4% par rapport à l’année 2023.

Cette dynamique a été instiguée par les opérations d’introductions en bourse qui se sont multipliées, animant le marché et augmentant sa capitalisation boursière avec des volumes traités au quotidien qui créent un effet boomerang pour une meilleure liquidité du marché financier.

En effet, les 66 opérations financières en bourse de 2024 en hausse de 83% par rapport à l’année 2023, ont créé des événements notables et mobilisé une épargne de 108 milliards de dirhams, soit le plus important montant réalisé au cours des 10 dernières années.

Le volume global des opérations sur titres de capital visées par l’AMMC en 2024 a atteint 7,3 milliards de dirhams contre 3,4 milliards de dirhams une année auparavant, soit une hausse de 118%.

Concrètement, cette année-là il y a eu essentiellement l’introduction en Bourse de CMGP Group, un leader marocain dans les solutions solaires et l’infrastructure de l’eau, pour un montant de 1,1 milliard de dirhams qui a été sursouscrite 37 fois. Et, celle de CFG Bank qui a levé 600 millions de dirhams en décembre 2023, avec une sursouscription de 35 fois. Pour 2025, on attend début décembre, en plus de Cashplus qui est en cours, l’immense introduction en bourse de la Société Générale des Travaux du Maroc (SGTM), qui vise à lever 5,04 milliards de dirhams. Ces introductions en bourse témoignent de l’intérêt croissant des investisseurs pour les entreprises marocaines, notamment celles qui opèrent dans des secteurs stratégiques comme l’agriculture et la finance.

En effet, la cartographie des investisseurs sur le marché boursier est caractérisée par la forte présence des institutionnels et des personnes morales. Dont les OPCVM qui sur le compartiment actions sur le marché central, concentrent 36,7 % du volume total des transactions, suivis des personnes physiques marocaines avec une part de 27,9%, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis le troisième trimestre 2017. Les personnes morales marocaines ne représentent plus que 25,4 %, et les personnes morales étrangères 6,3 %.

Les institutionnels collecteurs de liquidités, comme les compagnies d’assurances, les caisses de retraite et les gestionnaires de fonds collectifs de placement, sont toujours les premiers intervenants collecteurs d’épargne du marché des capitaux dans l’objectif de rentabiliser leurs avoirs au profit de leurs clients et d’eux-mêmes.

C’est ce qu’ils ont traditionnellement fait, sauf qu’ils sont tenus de souscrire à la dette du Trésor dont ils doivent détenir une proportion bien définie pour contribuer au financement du budget public, à des taux d’intérêts peu rémunératifs.

Donc, pour améliorer leur rendement, ils ont recours au marché boursier sachant que celui des obligations privées donne des rendements fixes également et à peine plus intéressant que la dette publique.

Toutefois, à leur grand regret, le marché boursier, depuis sa réforme en 1993 est resté peu dynamique n’offrant que peu de nouveaux papiers, donc peu de liquidité et d’efficience ! En conséquence, les institutionnels se sont contentés de constituer des fonds de portefeuille d’actions sures, de sociétés connues pour leur solidité financière même si leur rendement boursier restait faible et leur dividende yeld pas suffisamment rémunérateur.

Pourtant, ces institutionnels collecteurs d’épargne des ménages sont destinés, au-delà de la recherche de rendement, à utiliser leurs immenses moyens pour financer l’investissement national privé. Celui que les entreprises réalisent notamment pour le développement de leur acticité par leur croissance externe pour s’agrandir et s’étendre au Maroc et à l’international. Les premiers prétendants à leur contribution étant les entreprises cotées à la bourse, plus attractives et surtout transparentes.

Mais jusqu’à présent, ces entreprises privées privilégiaient le financement bancaire à celui du marché financier, mettant la bourse en stand-by.

Depuis fin 2023, en 2024 et 2025, c’est justement ce qui a changé ! Le marché financier a été fortement sollicité par des appels publics à l’épargne de milliards de dirhams renforçant le mode de financement de la bourse et donc le financement désintermédié.

Alors que sur les 20 dernières années, les introductions en bourses étaient conservatrices, se faisaient par cessions de capital pour permettre aux actionnaires fondateurs de réaliser des bénéfices en valorisant leur activité antérieure, et donc ne finançaient pas des projets d’investissements. De fait, un nouveau vent souffle sur le marché financier marocain parce qu’aujourd’hui, non seulement les IPO se succèdent, mais elles consistent en des augmentations de capital pour financer leur croissance.

C’est ainsi que l’épargne nationale collectée par les institutionnels et qui se cumulaient chez eux sous forme de FBCF, commence à jouer son rôle de financement de l’économie. En effet, la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) est un indicateur économique qui mesure la valeur totale des biens de capital fixe nouvellement produits et acquis par les entreprises, les ménages et les administrations publiques au cours d’un an.

Concrètement, la FBCF comprend les investissements en équipements (machines, véhicules, etc.), les constructions (bâtiments, routes, ponts, etc.) et les améliorations apportées aux actifs existants sous forme de rénovations et extensions. Ainsi, la FBCF est un indicateur important de l’investissement et de la croissance économique d’un pays.

Si par exemple la FBCF d’un pays est de 20% du PIB, cela signifie que 20% de la production totale du pays est consacrée à l’investissement en capital. Elle indique donc son effort d’investissement, évalue la capacité de production de son économie et donc les tendances de sa croissance économique. Selon les derniers chiffres de la FBCF du pays, celle-ci reste faible et donc gagnerait à profiter de l’élan boursier en cours pour s’améliorer. Car selon les chiffres publiés, en 2022 elle indiquait 1330 milliards de dirhams soit 3,6% du PIB, en augmentation par rapport aux 1284 MMdhs de 2021. En 2023, elle affichait une croissance de 10,1% pour 1463 MMdhs, confirmant sa tendance à l’amélioration.

Cette forte tendance qui met enfin en valeur le rôle du marché boursier dans le financement de l’investissement à la faveur des entreprises cotées est donc très positive !

Elle répond entièrement à l’appel de Sa Majesté de faire contribuer le privé à hauteur des deux tiers des besoins d’investissements du pays à l’objectif de 2030.

Il s’agit d’un tournant très important pour notre économie et ses principaux acteurs, les entreprises et les ménages consommateurs. Et bien sûr, également, pour les opérateurs financiers du marché des capitaux qui vont aussi améliorer leurs rendements…

 

Afifa Dassouli

 

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Cash, inclusion financière, néobanques : Le secteur des paiements change d’échelle https://lnt.ma/cash-inclusion-financiere-neobanques-le-secteur-des-paiements-change-dechelle/ Wed, 19 Nov 2025 10:07:26 +0000 https://lnt.ma/?p=537840 L’évolution vers le numérique des paiements des factures de tout genre et des taxes et impôts est aujourd’hui incontestable. Le CMI, centre monétique interbancaire, est l’un des pionniers en la matière, notamment avec le service « Fatourati » a accompagné les habitudes de consommation en facilitant leur paiement. En effet, sur les dix dernières années, le CMI […]

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L’évolution vers le numérique des paiements des factures de tout genre et des taxes et impôts est aujourd’hui incontestable. Le CMI, centre monétique interbancaire, est l’un des pionniers en la matière, notamment avec le service « Fatourati » a accompagné les habitudes de consommation en facilitant leur paiement. En effet, sur les dix dernières années, le CMI est passé d’environ trente mille transactions par an, pour cent millions de dirhams, à deux cent dix-huit millions de transactions en 2024, pour cent quatre-vingt-treize milliards de dirhams collectés pour l’ensemble de ses clients, administration opérateurs télécom, entreprises d’eau et d’électricité etc…

Grâce à l’innovation, en dix ans, ce parcours s’est étendu à de grands donneurs d’ordre qui ont mené des programmes de digitalisation pour parfaire l’interaction d’une chaine. Il s’agit bien sûr des banques et des établissements de paiement, qui à travers des kiosques, agences et autres commerces, permettent aujourd’hui de collecter les paiements partout au Maroc.

Du fait que le taux de bancarisation au Maroc reste structurellement faible, 58% en 2024, l’intervention des établissements de paiement dans l’utilisation du cash en particulier, est en importante progression, et est même encouragée par la stratégie nationale d’inclusion financière ainsi que la digitalisation des aides publiques qui soutiennent cette expansion des comptes de paiements.

Et, l’arrivée de « néobanques » pourrait reconfigurer les fondamentaux du secteur des paiements au Maroc initié par la présence d’acteurs historiques du transfert d’argent (notamment Wafacash, Damane Cash, Barid Cash et Chaabi Cash), qui s’appuient sur des groupes bancaires ou d’institutionnels solides.

Mais un constat s’impose, les paiements numériques sont très prisés par les clients en général et surtout les payeurs particuliers. Le principal intérêt pour ces derniers porte sur le gain de temps. En effet, ils payent toutes leurs factures au même endroit, sur une application de leur téléphone mobile et souvent gratuitement parce que les facturiers en supportent les frais. D’autant que les personnes non bancarisées ou celles qui préfèrent payer en espèces en bénéficient également en réglant dans des points de vente de proximité : épiceries, bureaux de tabac, kiosques, etc. Attijariwafa Bank, comme toutes les banques qui ont accompagné cette transformation, a par exemple développé avec le CMI, « Fawatir », une application pour ces points de vente qui encaissent des espèces. Tous les moyens pour cerner le paiement en cash sont donc mis en œuvre.

Pour ce qui concerne les facturiers que sont les sociétés qui émettent des factures, leurs directions financières profitent de la fluidité de ce processus qui va de la facturation à l’arrivée des fonds sur leur compte bancaire, créant ainsi à leur faveur un cycle de trésorerie raccourci. Alors qu’auparavant leur organisation était basée sur des agences de paiement avec des équipes mobilisées, soit des coûts informatiques, humains et de gestion du cash associé au risque de vol. Cette externalisation de la collecte du recouvrement, allège les besoins en fonds de roulement de ces entreprises qui reçoivent leurs règlements de façon garantie en J+2.

Ce type de canaux privilégiés de paiement des factures ne peut que se démultiplier avec l’IA, l’industrialisation des process et les innovations diverses. Car le citoyen marocain, de la jeune génération en particulier, a une manière différente de consommer et donc des attentes auxquelles il faut répondre encore et encore ! Il s’agit d’intégrer les entreprises, PME en masse, qui développement des e-services, pour permettre aux clients de choisir, depuis une application, sa place dans un train ou un billet de spectacle, sachant que la condition de ces avancées porte sur la confiance et la sécurité, donc la fiabilité. Avoir accès à tous les canaux d’encaissement bancaire et des établissements de paiement en une seule connexion est le mot d’ordre de la révolution des moyens de paiement qui est en cours.

C’est d’ailleurs dans ce contexte que Cash Plus, première Fintech à franchir le pas, s’est introduit en bourse en tant qu’acteur reconnu dans le secteur des services financiers au Maroc, particulièrement dans les activités relatives au transfert d’argent. De fait elle contribue activement à la démocratisation des moyens de paiements par l’accès aux services financiers donné aux populations non bancarisées.

En tant qu’acteur du secteur des Établissements de Paiement (EDP) au Maroc, Cash Plus est bien positionné pour bénéficier d’un contexte sectoriel porteur marqué par la montée en puissance des transferts formels grâce à une nouvelle dynamique des segments MRE et Touristique. Mais aussi par l’accélération de la digitalisation et des paiements électroniques au Maroc, et la forte implication de l’État dans le soutien de l’inclusion financière du pays.

A cet effet, Cash Plus, fait valoir son modèle hybride (présence physique et digitale), combinant un réseau d’agences dense et des solutions de paiement digitales, pour adresser les segments peu bancarisés et les accompagner progressivement vers les solutions digitales.

Enfin, un double constat s’impose. Ces nouveaux acteurs digitaux, qualifiés de « néobanques », jouent un rôle moteur pour le Maroc en assurant d’une part un accès digitalisé de plus en plus important aux non-bancarisés mais également une meilleure intégration du cash à l’économie réelle à travers la digitalisation de sa collecte.

 

Afifa Dassouli

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Provinces du Sud : une politique de développement régional volontariste et réussie https://lnt.ma/provinces-du-sud-une-politique-de-developpement-regional-volontariste-et-reussie/ Wed, 05 Nov 2025 13:25:12 +0000 https://lnt.ma/?p=537096 La résolution du Conseil de sécurité du 31 octobre consacre l’autonomie sous souveraineté marocaine comme unique solution à la cause du Sahara marocain. Cette victoire confirme la légitimité de la position du Maroc, et marque un tournant dans l’histoire de notre pays. 50 ans après la Marche Verte, le Maroc peut enfin légitimer l’existence concrète […]

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La résolution du Conseil de sécurité du 31 octobre consacre l’autonomie sous souveraineté marocaine comme unique solution à la cause du Sahara marocain.

Cette victoire confirme la légitimité de la position du Maroc, et marque un tournant dans l’histoire de notre pays. 50 ans après la Marche Verte, le Maroc peut enfin légitimer l’existence concrète de 12 régions administratives qui vont du nord au sud, sous le mot d’ordre du développement économique et infrastructurel de chacune de ces régions en fonction de ses spécificités, pour contribuer à la diversité économique et culturelle du Maroc et à la promotion du développement humain.

Mais avant ce découpage administratif du pays, et depuis la récupération des territoires sahariens en 1975, les pouvoirs publics ont décidé d’intégrer les provinces du Sud en y déployant des efforts colossaux à la faveur de leur mise à niveau structurelle en matière d’infrastructures, de désenclavement et d’équipements sociaux de base pour améliorer de manière optimale les conditions de vie des habitants. Ce que Sa Majesté le Roi Mohammed VI depuis son intronisation en 1999, a tenu à accélérer.

En effet, en 2015, le Nouveau Modèle de Développement des Provinces du Sud, axé autour de l’économie, des infrastructures, du développement humain et de la gouvernance, a été doté d’un budget de 87,5 milliards de dirhams, pour concrétiser la transformation économique et sociale durable de ces régions. Cette importante impulsion structurante n’a pas tardé à produire d’importants résultats et des performances en matière de croissance économique, d’amélioration des conditions de vie de la population et des progrès multisectoriels des trois régions dites du Sud, celles de Laayoune-Sakia Al Hamra, de Dakhla-Oued Dahab et de Guelmim-Oued Noun.

Ainsi, l’année 2025 celle du 50-ème anniversaire de la Marche Verte, marque aussi les 10 années de mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement de ces provinces. À cette occasion, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) vient de publier une note sur le développement de ces provinces qui « met en exergue les défis et les avancées réalisées au cours des 2 dernières décennies ». Il y dresse un bilan chiffré qui montre une évolution importante de ces provinces sur la base de fondamentaux économiques dont le Produit Intérieur Brut (PIB) et la croissance économique produite par le développement des activités agro-industrielle, le tourisme balnéaire et culturel, ainsi que les énergies renouvelables, qui constituent autant de créneaux porteurs pour l’attractivité économique de ces provinces, se prévalant ainsi d’être un modèle de développement régional en Afrique.

Aussi, ce travail du HCP, dûment préparé pour le 50-ème anniversaire de la Marche Verte, à travers une étude chiffrée sur le développement des provinces du Sud, avec une précision de taille selon laquelle les données concernent les 3 provinces du Sud, permet d’apporter des chiffres récents qui font ressortir objectivement l’important saut réalisé par ces provinces.

En effet, tout d’abord sur le plan démographique, les provinces du Sud, qui représentent 45% de la superficie du Royaume, comptaient 1 119 678 habitants en septembre 2024, soit 3% de la population totale du Royaume.

Le taux d’accroissement annuel moyen de la population atteint 4,4% dans la région de Dakhla-Oued Ed-Dahab, 2,06% dans celle de Laâyoune-Sakia El Hamra et 0,34% dans la région de Guelmim-Oued Noun, sachant qu’entre 2014 et 2024, il a été supérieur à celui enregistré à l’échelle nationale.

Sur le plan économique, les trois régions du Sud ont enregistré, dès le début des années 2000, une forte croissance économique témoignant d’un dynamisme marquant. Le PIB de ces régions a augmenté de 10,4% entre 2004-2012, un rythme nettement supérieur à celui observé au niveau national. En 2014, la dynamique de croissance reprend, avec un taux d’accroissement annuel moyen de 7,7% sur la période 2014- 2023, contre 4,4% au niveau national.

Ainsi, les dix dernières années confirment le dynamisme soutenu des provinces du Sud, avec un taux de croissance annuel moyen de 5,9% sur la période 2014-2023, largement plus que le double de la moyenne nationale qui s’est établie à 2,4%. Le PIB quant à lui s’est établi à 70 milliards de DH soit 4,7% de la richesse nationale. La région de Dakhla-Oued Eddahab se distingue par une performance économique supérieure à son poids démographique.

En effet, avec une population qui représente 19% de l’ensemble de la population des trois régions du Sud, cette région contribue, à hauteur de 26,7%, à la création de valeur dans l’ensemble de ces régions. De même que l’analyse du PIB par habitant de 2023, dans les trois régions du Sud, révèle que la région de Dakhla–Oued Eddahab affiche la valeur la plus élevée avec 89.533 dirhams, soit plus du double de la moyenne nationale.

Par ailleurs, selon les analyses du HCP, « la dynamique économique des provinces du Sud, durant la dernière décennie s’est accompagnée d’une transformation structurelle notable. L’évolution de la structure de production entre 2014 et 2023 montre un redéploiement progressif vers l’industrie, avec un gain du poids du secteur secondaire (industrie manufacturière, mines, électricité, eau, bâtiment et travaux publics) au détriment du secteur tertiaire. C’est le cas tout particulièrement de la région de Dakhla–Oued Eddahab, dont « l’évolution de la structure économique au cours de la période 2014–2023 révèle une transformation progressive dans la répartition sectorielle, marquée par une baisse relative du poids du secteur tertiaire et une montée en puissance du secteur primaire, tandis que le secteur secondaire enregistre une progression modérée mais constante ».

Les chiffres apportés par l’étude du HCP confortent un dynamisme global réel des provinces du Sud. De Dakhla à Laâyoune, les progrès économiques, sociaux et humains témoignent d’une politique de long terme fondée sur la stabilité, l’investissement et la valorisation du capital humain.

Afifa Dassouli

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PLF 2026 : discipline et résilience sous l’œil du FMI https://lnt.ma/plf-2026-discipline-et-resilience-sous-loeil-du-fmi/ Tue, 28 Oct 2025 14:33:33 +0000 https://lnt.ma/?p=536580 En marge de la présentation de la loi de finances 2026, la question budgétaire garde toute son importance du fait que l’engagement de l’État dans les réformes structurelles impacte fortement la contribution du budget public. Pourtant, un des objectifs de 2026 consiste à limiter le déficit public à moins de 4% du PIB et le […]

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En marge de la présentation de la loi de finances 2026, la question budgétaire garde toute son importance du fait que l’engagement de l’État dans les réformes structurelles impacte fortement la contribution du budget public. Pourtant, un des objectifs de 2026 consiste à limiter le déficit public à moins de 4% du PIB et le niveau de l’endettement du Trésor autour de 83%, avec une dette domestique de 70% et un recours aux marchés de capitaux internationaux de 30% de ces recours. Ces ratios dénotent une certaine stabilité du pays qui bénéficie du soutien d’une Ligne de Crédit Flexible du FMI renouvelée tous les deux ans, la dernière datant du 11 Avril 2025.

Celle-ci permet d’ailleurs au Maroc de préserver également ses réserves de change sachant qu’au titre des huit premiers mois de l’année 2025, les importations s’établissent à 533.420MDH contre 492.016MDH, soit une hausse de +8,4% ou +41.404MDH. Et les exportations enregistrent une augmentation de 3,8% ou +11.119MDH se situant à 307.490MDH (296.371MDH à fin août 2024). Ceci, aggravant le déficit commercial qui augmente de 15,5% et faisant perdre au taux de couverture 2,6 points, mettant en cause les réserves de change du pays. La fragilité de ces principaux fondamentaux a été au cœur des préoccupations des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale qui se sont tenues à Washington du 21 au 26 octobre courant.

 

Les conclusions des Assemblées annuelles

Les Assemblées annuelles ont abouti à 3 principales conclusions ; la plus inquiétante relève de la dette publique qui au niveau mondial a dépassé les 100 000 milliards de dollars, constituant de fait un défi majeur pour toutes les économies, alors qu’elle ne concernait que les pays en développement.

La seconde conclusion porte sur le constat que l’Incertitude économique mondiale reste élevée en raison des tensions géopolitiques, du protectionnisme croissant et de l’incertitude économique. Les réformes structurelles restent l’arme de réaction des pays qui doivent adopter des réformes propices à la croissance et reconstituer leurs marges de manœuvre budgétaires pour stabiliser leur économie.

Dans sa déclaration finale, la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a mis l’accent donc sur la nécessité pour les pays de reconstituer leurs marges de manœuvre budgétaires, et d’adopter des réformes propices à la croissance. Elle a annoncé que le FMI avait atteint avec succès ses objectifs d’équilibre de précaution, fournissant ainsi un filet de sécurité crucial en cas de futurs ralentissements économiques mondiaux.

Pour la situation budgétaire des États et le haut niveau des dettes publiques, elle a annoncé la réduction des frais et surtaxes imposés aux pays emprunteurs, une mesure qui devrait permettre aux économies vulnérables d’économiser environ 1,2 milliard de dollars. Ces réductions constitueront certainement un soulagement pour de nombreux pays à revenu faible ou intermédiaire, qui connaissent des difficultés financières. De même, elle a souligné l’intention du FMI d’utiliser son revenu net, pour accroître la capacité de prêt, en particulier pour les pays à faible revenu qui luttent sous le poids de la dette et d’une croissance économique atone.

Ces « premières historiques » ont été considérées comme une étape majeure dans l’amélioration de la pertinence et de la réactivité du FMI face aux besoins financiers mondiaux, en particulier dans les pays du Sud. Cependant, le message plus large de Kristalina Georgieva qui porte sur la discipline budgétaire est clair : « les pays doivent assumer la responsabilité de leur destinée économique en créant des réserves, en investissant dans des réformes structurelles et en resserrant leurs politiques budgétaires, pour se prémunir contre les chocs potentiels ».

 

Le renforcement budgétaire du Maroc

Justement pour lui permettre de continuer à se protéger contre les chocs extérieurs, le FMI accorde au Maroc une Ligne de Crédit Flexible récemment renouvelée en avril 2025. A cette occasion, le FMI a affirmé que « l’économie marocaine a démontré un historique soutenu de mise en œuvre de politiques très vigoureuses et une résilience remarquable aux chocs récents, bien qu’une succession de sécheresses ait fortement réduit la production agricole et propulsé le chômage à des sommets historiques ». Et d’ajouter que « le Maroc est éligible à la LCF en raison de ses cadres institutionnels et fondamentaux économiques très solides, de son historique de mise en œuvre de politiques très vigoureuses et de son engagement continu à maintenir ces politiques à l’avenir. Dans un environnement très incertain, l’accord en question renforcera les réserves extérieures du Maroc et fournira une assurance contre les risques de baisse ».

Pour le Trésor marocain, le nouvel accord biennal de 4,5 milliards de dollars en faveur du Maroc, octroyé par le Fonds Monétaire International (FMI) au titre de la Ligne de Crédit Modulable (LCM), renouvelé en avril dernier, est conçu comme un instrument de prévention des crises. Les autorités marocaines considèrent cet accord comme une mesure de précaution. Son montant est disponible mais n’est pas destiné à être tiré immédiatement, sauf en cas de chocs extérieurs défavorables.

La LCM renforce la résilience du pays et ses marges de manœuvre extérieures, consolidant ses réserves de change, lui offrant ainsi une assurance contre les risques extrêmes et les chocs extérieurs.

Par ailleurs, si la LCM est un instrument du FMI destiné aux pays qui ont des fondamentaux économiques très solides et des antécédents d’excellentes politiques économiques, les réformes structurelles clés engagées par le pays sont prioritairement sociales, mais aussi visent à promouvoir l’investissement privé et à lutter contre la sécheresse et la pénurie d’eau, ce qui conforte les prérequis du FMI.

En définitive, le rôle principal de cet accord d’une LCF de 4,5 milliards de dollars est de servir de filet de sécurité ou d’assurance pour le Maroc. Il offre un accès immédiat et important aux ressources du FMI en cas de choc externe majeur et imprévu comme une récession mondiale, une forte détérioration des marchés financiers ou une nouvelle crise des prix des matières premières.

Elle renforce aussi les réserves de change du pays, ce qui rassure les investisseurs étrangers et les agences de notation. Cela se traduit souvent par des conditions d’emprunt plus favorables sur les marchés internationaux à condition du maintien d’une politique monétaire visant une inflation faible et stable, et de la poursuite de la flexibilisation graduelle du régime de change avec un dirham sous contrôle.

En somme, la Ligne de Crédit Flexible octroyée par le FMI illustre la solidité des fondamentaux économiques du Maroc et la crédibilité de ses politiques budgétaires. Elle vient consacrer un modèle de gouvernance financière fondé sur la discipline, la résilience et la confiance internationale, autant d’atouts essentiels pour accompagner les grandes réformes structurelles du Royaume à l’horizon 2030.

 

Afifa Dassouli

 

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PLF 2026 : l’État social se chiffre en milliards https://lnt.ma/plf-2026-letat-social-se-chiffre-en-milliards/ Wed, 22 Oct 2025 12:12:38 +0000 https://lnt.ma/?p=536169 Le projet de la Loi de Finances 2026 se base sur une économie nationale en croissance de 4,8%, soutenue par la vigueur des activités non agricoles, désormais établies en tant que piliers structurels de l’expansion économique nationale. Pour la troisième année consécutive, ce taux est passé de de 3,5% en 2022 à 3,9% en 2023 […]

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Le projet de la Loi de Finances 2026 se base sur une économie nationale en croissance de 4,8%, soutenue par la vigueur des activités non agricoles, désormais établies en tant que piliers structurels de l’expansion économique nationale. Pour la troisième année consécutive, ce taux est passé de de 3,5% en 2022 à 3,9% en 2023 et 4,8% en 2024, continuant sa progression en 2025 à 4,8% atteinte en octobre. Il s’agit d’un tournant pour l’économie marocaine compte tenu des difficultés climatiques structurelles que connait le secteur agricole.

 

Des indicateurs conjoncturels dans le vert

Par ailleurs, les autres indicateurs conjoncturels annoncés par le PLF 26, sont dans le vert, comme les recettes voyages à 87,6 milliards de dirhams à fin août 2025, contre 76,6 milliards de dirhams en 2024 ; les Investissements Directs Étrangers à 39,3 milliards de dirhams au terme des huit premiers mois de de 2025, en progression de 43,4% ; ou encore les Avoirs Officiels de Réserve de change à 421,4 milliards de dirhams, en octobre 2025, en progression de 14,8% par rapport à 2024.

Ces performances économiques encourageantes sont accompagnées d’un redressement du déficit budgétaire, passé de 5,5% du PIB au titre de l’année 2021 à 3,8% en 2024, avant de s’établir à 3,5% en 2025, ainsi que d’une baisse du ratio d’endettement qui devrait passer de 67,7% du PIB en 2024 à 67,4% en 2025.

La présentation de la LF 26, affirme que cette consolidation continue de la discipline budgétaire est soutenue notamment par la dynamique favorable des recettes fiscales ayant affiché une progression de 34 milliards de dirhams à fin septembre de l’année en cours par rapport à la même période de l’année 2024, pour atteindre 258,1 milliards de dirhams, parallèlement à une bonne maîtrise des dépenses.

C’est dans ce contexte de solidité économique que parmi les quatre axes de la loi de finances s’inscrit le renforcement de la politique sociale en bonne place à travers le lancement d’un programme de développement territorial intégré qui met l’accent sur la création d’emplois pour les jeunes, l’amélioration des services publics, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation, et la valorisation des spécificités locales. Une priorité particulière sera accordée aux régions à forte vulnérabilité, notamment les zones montagneuses, les oasis et les territoires côtiers, avec la poursuite du Programme national des centres ruraux émergents. Le budget 2026 prévoit une enveloppe globale de 140 milliards de dirhams pour les secteurs de la santé et de l’éducation, ainsi que la création de plus de 27.000 postes budgétaires. Deux nouveaux CHU, à Agadir et Laâyoune, entreront en service, tandis que les travaux des CHU de Béni Mellal, Guelmim, Errachidia et du nouvel hôpital Ibn Sina à Rabat se poursuivront. Parallèlement, 90 hôpitaux seront rénovés dans le cadre d’un vaste programme de modernisation du système de santé. Sur le plan éducatif, la réforme se concentrera sur la généralisation du préscolaire, le renforcement de l’appui à la scolarité et l’amélioration de la qualité de l’enseignement.

La protection sociale, une priorité

Ces programmes viendront consolider, tout particulièrement, l’État social qui incarne un autre axe de la LdF 26. En effet, la généralisation de la protection sociale est érigée en priorité. En 2026, le programme d’aide sociale en faveur de quatre millions de ménages sera élargi, avec une revalorisation des allocations destinées aux enfants de 50 à 100 dirhams par mois pour les trois premiers enfants – ainsi que la mise en place d’aides spécifiques aux enfants orphelins et aux enfants abandonnés.

C’est dire que le citoyen marocain est au centre du programme de développement socio-économique du pays. Lequel a été initié en 2020 par l’opération « TADAMON » mise en œuvre pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages opérant dans le secteur informel suite à l’état d’urgence sanitaire résultat de la pandémie Covid-19.

Puis dans son sillage, le Maroc a lancé le chantier stratégique de la réforme de la Protection sociale en 2021 suite au discours royal du 29 juillet 2020. Celle-ci a donné lieu à la loi-cadre n° 09-21 relative à la protection sociale qui en a précisé les axes de réforme, la population cible et les mécanismes de financement. Les quatre piliers fondamentaux en ont été :  la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire de Base (AMO), celle des allocations familiales (déploiement de l’Aide Sociale Directe), l’élargissement de l’affiliation aux régimes de retraite et la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi pour les personnes ayant un emploi stable.

Dès 2021, le Maroc a élargi l’AMO (régime contributif) aux travailleurs non-salariés (TNS), alors qu’en décembre 2022 l’ensemble des ramédistes ont basculé vers le régime de l’Assurance Maladie Obligatoire, AMO-TADAMON.

Dès 2023, la généralisation de la protection sociale par un Programme de l’Aide Sociale Directe (ASD), est venu couvrir les franges vulnérables de la société en l’occurrence les personnes âgées. Ce nouveau programme d’importance, a apporté des aides monétaires directes aux ménages nécessiteux et aspire couvrir près de 60 % de la population non couverte par les régimes d’allocations familiales, tout en versant un minimum de 500 DH/mois pour chaque ménage ciblé.

L’année 2023 a connu la publication de la Loi n° 60-22 portant régime de l’AMO dédié aux personnes capables de s’acquitter de leurs cotisations mais n’exerçant aucune activité rémunérée ou non rémunérée, ainsi que des décrets d’application y afférent qui étend l’AMO aux citoyens inactifs capables de payer les cotisations.

Les chiffres clés du PLF 2026 – Principaux programmes et indicateurs économiques et sociaux issus du Projet de Loi de Finances 2026

 

L’arsenal juridique finalisé

Cette étape a marqué la finalisation de l’arsenal juridique consolidant ce vaste projet de généralisation de la couverture médicale de base. En outre, la généralisation des aides sociales directes et la mise en place des mécanismes de ciblage vers la fin de l’année 2023 ont permis la concrétisation de la deuxième phase du programme de la généralisation de la protection sociale avec des résultats chiffrés. À fin août 2024, près de 4,8 millions de demandes d’aides sociales directes avaient été enregistrées via la plateforme électronique dédiée à cet effet. Parmi lesquelles, environ 3,9 millions de familles ont reçu une aide, représentant ainsi un taux d’acceptation de 81%. De même, environ 2,9 millions de familles ont bénéficié des aides relatives à la protection contre les risques liés à l’enfance.

De même, la mise en place du chantier de la généralisation de l’Assurance Maladie Obligatoire de base (AMO), a permis de couvrir 88% de la population en 2025, soit plus de 32 millions de bénéficiaires. De surcroît, afin de garantir un ciblage plus équitable et plus transparent des bénéficiaires, la mise en œuvre du Registre Social Unifié (RSU) a permis de recenser plus de 5,3 millions de ménages à fin mai 2025, soit près de 19 millions d’individus, avec une forte représentativité des zones rurales.

Aussi, la poursuite de la mise en œuvre du système d’aide sociale directe a permis à près de 4 millions de ménages de bénéficier, à fin juin 2025, de prestations dont le montant cumulé s’élève à 37,7 MMDH depuis son lancement. Sans oublier l’élargissement de l’affiliation aux régimes de retraite par l’assouplissement des conditions d’ouverture du droit à la pension pour les salariés du secteur privé, en abaissant le seuil d’éligibilité à 1 320 jours de cotisation.

 

Consolider les piliers de l’Etat social

Sur la base de ce bilan, le Projet de Loi de Finances pour l’année 2026 réaffirme l’engagement de l’État marocain à intensifier ses efforts en faveur de la poursuite de la consolidation des piliers de l’État social. L’année 2026 marquera ainsi la consolidation de la dynamique positive du déploiement de l’Assurance Maladie Obligatoire de base. En parallèle, la mise en œuvre efficiente du Registre Social Unifié permettra un ciblage plus précis des populations vulnérables et une gestion plus transparente des aides sociales directes, dont bénéficient actuellement près de 4 millions de familles.

Dans le même élan, l’action des pouvoirs publics s’orientera également vers l’opérationnalisation des deux piliers restants de ce chantier, conformément à la loi-cadre relative à la protection sociale, à savoir l’élargissement de l’affiliation aux régimes de retraite, et la généralisation de l’Indemnité pour Perte d’Emploi. Ce, avec un effort budgétaire conséquent du Gouvernement qui s’élèvera à 49,25 milliards de dirhams à l’horizon 2027. Sans compter que les mesures directes comme  le soutien des prix du gaz butane, du sucre et de la farine nationale ou du blé tendre continueront comme la subvention de l’Office National de l’électricité et de l’Eau Potable afin de couvrir le coût élevé de la production d’électricité et d’éviter ainsi son impact sur les ménages ; auxquelles s’ajoute la mise en œuvre de mesures fiscales et douanières à vocation sociale, visant l’exonération de certains produits de base de large consommation, en particulier les médicaments, ainsi que le soutien aux intrants agricoles et aux aliments pour bétail afin de renforcer l’appui aux agriculteurs, de préserver le capital végétal et animal et de reconstituer le cheptel national.

Ainsi la LdF 26, poursuivra le renforcement de l’état social directement à travers la politique engagée depuis 2020 et indirectement à travers le développement régional intégré comme l’a dit Sa Majesté Le Roi dans son discours du 29 juillet 2025, à l’occasion de la Fête du Trône dont voici un extrait « …Voici venu le temps d’amorcer un véritable sursaut dans la mise à niveau globale des espaces territoriaux et dans le rattrapage des disparités sociales et spatiales ». Une réponse claire et nette mais surtout chiffrée aux attentes des citoyens marocains.

 

Afifa Dassouli

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Quand la jeunesse marocaine fait vaciller le MASI https://lnt.ma/quand-la-jeunesse-marocaine-fait-vaciller-le-masi/ Wed, 15 Oct 2025 08:20:52 +0000 https://lnt.ma/?p=535701 Le MASI, principal indice de la bourse de Casablanca, qui a connu en 2025 la plus forte croissance jamais atteinte, de + 33%, s’inscrivait le 13 octobre à + 26,7%, ayant perdu ainsi plus de 6 points ! Ceci, sachant que l’explosion du Masi a démarré en 2024 avec plus de 20%, ce qui lui […]

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Le MASI, principal indice de la bourse de Casablanca, qui a connu en 2025 la plus forte croissance jamais atteinte, de + 33%, s’inscrivait le 13 octobre à + 26,7%, ayant perdu ainsi plus de 6 points ! Ceci, sachant que l’explosion du Masi a démarré en 2024 avec plus de 20%, ce qui lui a fait gagner plus de 50% en moins de deux ans.

Avant de chercher les causes de cette correction, et peut-être de tirer des conclusions, il faut se rappeler la métaphore culte de M. Alan Greenspan, ex-président de la Réserve Fédérale américaine (FED) et grand économiste, selon laquelle « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel », en parlant des cours boursiers.

Toutefois, la journée noire du mercredi premier octobre, quand les boursicoteurs personnes physiques tenaient à vendre leurs actions à n’importe quel prix, est l’occasion pour faire le point. En effet, le premier constat porte sur l’importance de la profondeur actuelle du marché boursier, qui relève du niveau des volumes traités au quotidien sur le marché central, qui ont doublé d’une année à l’autre autour de 500 millions de dirhams, hissant la capitalisation boursière à 988 milliards de dirhams. A ce titre, la correction du marché en question est d’autant plus importante qu’elle a porté sur des millions de dirhams qui se sont envolés.

Ceci malgré le fait que les résultats semestriels des sociétés cotées viennent d’être publiés, et témoignent d’une bonne santé financière de ces dernières et de bonnes perspectives de croissance, consolidant ainsi les fondamentaux de la bourse.

Pourtant, techniquement, le MASI est non seulement très élevé, mais n’a jamais atteint un tel niveau, à plus de 70% depuis la crise de 2008. Il est normal qu’il y ait des prises de bénéfices, surtout de la part des petits porteurs qui se sont démultipliés à la faveur des opérations récentes et attractives intervenues sur le marché. Selon l’AMMC, l’autorité du marché, le poids des personnes physiques parmi les intervenants réguliers à la bourse a atteint les 25%. Or, ce sont ces acteurs de marché qui traditionnellement sont les plus dynamiques, et qui sont susceptibles de vendre, ne serait-ce que pour répondre à un besoin de liquidités.

De même, les OPCVM sont aussi actifs à travers la gestion des demandes de leurs clients, par des rachats qui se traduisent par des ventes sur le marché central. Donc, le fait que l’indice boursier ne soit pas toujours en augmentation et qu’il corrige est salvateur, et traduit un certain dynamisme de marché, augmente sa volatilité et éprouve sa liquidité. D’ailleurs, l’été 2025 a été très actif sur le marché primaire de la bourse, et naturellement les analystes s’attendaient à ce qu’il fasse une pause en septembre, en attendant que les institutionnels fassent leurs traditionnelles opérations de va-et-vient pour valoriser leurs portefeuilles boursiers.

Sauf que la récente correction en question est intervenue en parallèle des dernières manifestations de la jeunesse marocaine, la GenZ, qui en a été la cause et la conséquence. Sachant que les investisseurs, et surtout les petits porteurs, sont confortés par la confiance… qu’ils remettent en question, en l’occurrence.

De fait, entre le 27 septembre et le 9 octobre derniers, le MASI est passé de 19 943 à 18 599, soit -6,7%, un taux de correction appréciable par rapport à un volume d’échanges quotidiens moyen de 420 MDh, lequel, les jours de correction, a dépassé les 720 à 750 Mdhs.

Donc, ces généralités n’excluent pas que la dernière forte correction de l’indice MASI est directement corrélée aux manifestations des jeunes, qui le premier octobre dans l’après-midi, ont provoqué une réelle panique sur le marché. Précisément, il a été constaté que ce sont ces personnes physiques qui ont exercé la pression à la vente et à n’importe quel prix. Il ne s’agissait pas des investisseurs étrangers comme on a coutume de le croire, sachant que plus de 90% de la côte représentent des investisseurs marocains, avec des petits porteurs qui ont non seulement augmenté en nombre mais aussi rajeuni. Ceux-ci sont de fait plus réactifs et plus spéculatifs, et donc auraient pu vendre de peur que les cours changent de tendance avec le mouvement de jeunes, faisant tomber le MASI de +35% à +26%.

Aussi, il faut savoir que le mini crack qu’a connu la bourse a pu être causé également par le fait que les agences de notation ont inclus les enjeux sociaux dans leur rapport sur le Maroc et les pays émergents en général. Elles définissent le « ruissellement de la richesse » comme étant l’élément le plus important pour améliorer la situation des jeunes au Maroc, soit un droit à une amélioration du niveau de vie, un des objectifs prioritaires dans notre pays. La bourse, vivant dans son environnement, peut autant en profiter, comme ce fut le cas en 2024 avec une croissance indicielle de 22%, et 35% en 2025, avec des volumes quotidiens qui ont doublé sur le marché central, que subir son réajustement actuel de -6 %.

 

Afifa Dassouli

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Entretien avec Mohammed Agoumi, Akhenaton Capital Management : Une nouvelle ingénierie financière pour alléger la dette publique des États africains https://lnt.ma/entretien-avec-mohammed-agoumi-akhenation-capital-management-une-nouvelle-ingenierie-financiere-pour-alleger-la-dette-publique-des-etats-africains/ Thu, 02 Oct 2025 11:07:04 +0000 https://lnt.ma/?p=535202 Mohammed Agoumi, ex-directeur général à l’international chez Bank of Africa, qui a occupé dans son riche parcours professionnel, le poste de Directeur Général Délégué au Crédit Lyonnais, une banque de renom en France puis de Responsable du développement international du Groupe Crédit Agricole France, dont il était membre du Comité exécutif, est aujourd’hui associé au […]

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Mohammed Agoumi, ex-directeur général à l’international chez Bank of Africa, qui a occupé dans son riche parcours professionnel, le poste de Directeur Général Délégué au Crédit Lyonnais, une banque de renom en France puis de Responsable du développement international du Groupe Crédit Agricole France, dont il était membre du Comité exécutif, est aujourd’hui associé au groupe ACM, Capital Management Limited. Son unique associé M. Djibril Dosso, qui en est le Président fondateur, est aussi directeur général d’un fonds d’investissement « Frontier Capital Management » après avoir été trader à la bourse de New York et banquier d’affaires au département Finance stratégique chez Bear Stearns. Leur association a commencé par une simple consultation de Djibril Dosso, chairman d’ACM Group, qui voulait créer un groupe bancaire à partir de Londres dans les pays africains en commençant par l’Ile Maurice, sur la réglementation et les rouages de ces pays. M. Agoumi, lui ayant une grande expérience en Afrique, sait qu’il faut être banquier au minimum ou être adossé à un groupe bancaire pour créer une banque dans ces pays ! Et donc s’engage auprès de M. Dosso comme associé dans sa nouvelle aventure. Dans l’interview ci-dessous, M. Agoumi nous expose le lancement de leur projet de financements de grands projets en Afrique, à partir de leur expérience pilote actuelle en Sierra Leone qui incarne leur modèle de désendettement des États en prenant en charge les investissements de restructuration dans différents secteurs dont l’énergie, les mines, l’agro-industrie et les infrastructures. Objectifs que poursuivent nombre de pays africains tous surendettés et dont la charge de la dette devient de plus en plus lourde tant les taux d’intérêts sont abyssaux. La réalité de la dette publique qui dépasse les 100% du PIB se généralise dans les pays en voie de développement et au-delà dans les pays riches et les puissances économiques comme les USA, la Chine, le Japon, etc. Tous cherchent de nouveaux modes de financement pour répondre à leurs dépenses budgétaires croissantes mais les pays africains dont les aides publiques et institutionnelles se tarissent, accueillent avec grand soulagement les nouvelles solutions d’allègement de la charge de leur dette et de nouveaux financement pour continuer à se  développer, ce que ACM, Akhenaton Capital Management met au cœur de son business…

La Nouvelle Tribune : M. Agoumi, vous êtes associé au Groupe ACM à Londres, Président-fondateur d’Europa Corporate business group en France et de Financing Access Morocco, au Maroc. L’objet de cette interview porte sur votre association avec M. Djibril Dosso, le fondateur de ACM Group dont la raison sociale est Akhenaton. Vos parcours d’exception et vos expériences professionnelles dans les métiers de la finance à l’international font de vous des partenaires dignes d’intervenir auprès des États et d’importants institutionnels et investisseurs à travers le monde. Ce, pour implémenter des solutions de financements à la faveur de grands projets dans 5 secteurs de prédilection, dans les pays africains. Pouvez-vous dans un premier temps présenter à nos lecteurs Akhenaton Capital Management et clarifier son activité de financement de projets en Afrique et leurs différents axes ?

 

Mohammed Agoumi : ACM est une société implantée à Londres et au Canada avec une activité principale jusque-là axée sur le trading sur les marchés de capitaux pour compte propre. Le Groupe entame un virage stratégique d’ampleur en ajoutant la Banque d’Investissement en Afrique comme pilier de sa présence sur le continent. Afin d’y parvenir, le Groupe a décidé de marcher sur ses deux jambes désormais : l’intervention sur les marchés de capitaux internationaux et l’investissement dans cinq secteurs prioritaires : la banque d’investissement, les mines, l’énergie, l’agroalimentaire, l’infrastructure.

Par ailleurs, nous partons d’un constat. Les économies africaines sont encore très largement tirées par le budget des États. Nous avons conçu donc notre nouveau modèle comme ayant pour objectif de restructurer la dette étatique soit en créant des mécanismes de financement à bas taux d’intérêt, soit en déchargeant les États qui le souhaitent du poids du financement des projets stratégiques en accentuant la part des PPP, Partenariats Public- Privés.

 

La Sierra Leone, est le pays d’Afrique de l’ouest où vous avez entamé votre « Proof of concept » sous forme d’un modèle conçu pour désendetter le pays, y financer des projets d’envergure avec des investisseurs internationaux !  Est-ce un modèle éprouvé et réussi précédemment ?  Pouvez-vous nous expliquer le cas précis de la Sierra Leone pour le sortir d’un endettement élevé à un taux rédhibitoire ?

L’exemple de La Sierra Leone est symptomatique de toutes les initiatives qui pourraient être généralisées à d’autres États. D’abord, il s’agit d’un pays stable politiquement et qui obéit à des règles d’alternance démocratique claire. Ce pays dispose de potentialités minières et agricoles très significatives. Malheureusement, l’endettement de l’État au niveau local se fait à des taux de 35% qui grèvent leur budget au détriment de projets de développement. Nous avons donc déposé un dossier en vue d’obtenir une licence bancaire de banque universelle mais que nous comptons spécialiser dans le financement des investissements.

Seront adjoints à cette banque, plusieurs instruments spécifiques comme des ETF (Exchange-Trading Fund : des Fonds d’investissement négocié en bourse qui permettent aux investisseurs d’acheter ou vendre des parts d’un portefeuille de titres diversifiés) et des SPV, Special Purpose Véhicule lié dans à un projet d’investissement.

Il serait trop long de décrire tous les mécanismes mais notre objectif est de pouvoir abaisser le service de la dette de l’État de 10% par an pour la Sierra Leone, qui orientera les économies dégagées vers des projets régaliens que l’État envisage pour le développement social du pays. Mais la Sierra Leone n’est que la première étape de notre projet. Nous nous préparons d’ores et déjà pour des implantations similaires dans le Golfe de Guinée ainsi que dans toute l’étendue équatoriale.

Le concept d’intervention de votre holding est basé également sur la création d’un fonds par projet lancé, qui permettra de concrétiser le closing, la réalisation du projet et la sortie, avec la plus grande sécurité ?

Notre philosophie est d’apporter aux États et aux investisseurs des packages clé en main et sécurisés.  Pour cela, nous offrons aux investisseurs la possibilité de souscrire en Equity ou en dette à des fonds qui sont montés non pas localement mais sur des marchés internationaux. Outre le projet lui-même, nous renforçons la sécurité des fonds par la mise en place de packages de sécurité via des garanties d’assureurs ou via du backing avec des actifs financiers AAA.

Pour initier le mouvement, nous venons d’émettre la première tranche d’un emprunt de 1 milliard de dollars totalement adossé à des bons du trésor américain. Dont la première tranche de 250 millions est actuellement en cours de placement et rencontre un appétit très encourageant de la part de plusieurs Institutionnels internationaux. Cet emprunt est côté à Vienne et à Stuttgart. Les fonds ainsi récoltés seront placés par notre branche de trading au Canada, les revenus constitueront l’apport en fonds propres à nos activités d’investissement.

Le lancement des premiers projets se fera au travers de fonds dédiés auxquels ACM sera partie prenante en Equity et en dettes. Ces fonds seront ouverts à des investisseurs institutionnels de notre Écosystème financier. Nous ciblons également des fonds du Golfe qui souhaitent investir en Afrique mais qui souhaitent le faire au travers de professionnels qui connaissent le continent et ses nombreuses spécificités.

 

Akhenaton projette de réaliser ses divers projets dans différents pays africains en créant un groupe bancaire dans l’investissement. Quel sera le rôle d’une banque d’investissement dans votre modèle ?

Les Banques d’Investissement que nous allons créer dans certains pays sont la terminaison nerveuse de tout notre dispositif. En effet, notre rôle sera de donner accès aux États qui n’en ont pas forcément la possibilité aux marchés internationaux de capitaux. Nos mandants prennent un risque sur nous hors Afrique et nous prenons à notre charge le risque Afrique au travers de notre banque sur place.

Nous comptons mettre à la disposition de notre banque le financement dont elle a besoin pour répondre aux demandes des États et des projets que nous allons initier localement. Ces banques auront également la charge d’accompagner les entreprises locales pour l’achat de matériel et le financement du fonds de roulement.

A titre d’exemple, les machines pour les projets agricoles ou les projets miniers seront largement financées par notre banque dès lors que cela rentre dans le financement global de nos projets. Nous avons réussi d’ores et déjà à nouer des partenariats avec des compagnies d’assurance internationales présentes en Afrique afin de prendre à leur charge une partie du risque sur ces financements.

 

Le Maroc est un pays privilégié pour vos choix de financement de grands projets, pouvez-vous consacrer cette dernière question à exposer à nos lecteurs, en tant que banquier marocain, ex-directeur général à l’international chez Bank Of Africa, quels sont les opportunités attractives et les nouvelles incitations à l’investissement étranger dans notre pays mis en place, depuis 2024 ?

Le Maroc a atteint un niveau élevé de maturité autant économiquement que financièrement. Les recettes applicables sont forcément différentes de celles des pays dont le développement est en cours de consolidation.

L’excellente nouvelle de la notation Investment Grade retrouvée est non seulement une reconnaissance internationale mais également une respiration offerte à tous les acteurs économiques. Nous avons donc décidé de concentrer nos efforts autour de l’énergie et de l’économie circulaire. Pour cela, nous accompagnons des investisseurs étrangers qui souhaitent s’implanter au Maroc en leur offrant un package de financement global.

Chaque investisseur disposera d’un fond étranger dédié à son projet. La structuration du financement de l’Investissement se fait à l’étranger afin d’amener 100% des fonds comme Equity au Maroc.

Certains investisseurs projettent de proposer au Fond Mohamed VI de rentrer dans leur projet. Pour cela, une société marocaine dédiée sera créée par projet afin d’accueillir tout partenaire financier marocain.

Autant dans le domaine du recyclage des eaux usées que dans celui de l’Energie renouvelable ou du recyclage des déchets du bâtiment, je constate que les besoins de notre pays, sont immenses et les propositions d’investissement nombreuses. Il y a donc matière à drainer beaucoup de capitaux pour un développement harmonieux et durable de notre pays.

Propos recueillis par Afifa Dassouli

 

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Quand la dérive des fondamentaux budgétaires fait sauter les règles d’or ! https://lnt.ma/de-maastricht-a-la-realite-economique-mondiale-la-fin-des-regles-dor-budgetaires/ Wed, 24 Sep 2025 08:19:19 +0000 https://lnt.ma/?p=534736 Le budget d’un État confronte les recettes fiscales aux dépenses du pays tout en reflétant la politique économique et sociale de celui-ci ! Le solde du budget, lui, traduit la santé financière du pays selon l’équilibre qu’il dégage. Quand il est déficitaire, il engendre de l’endettement. Ainsi, les deux fondamentaux de la santé financière d’un État se […]

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Le budget d’un État confronte les recettes fiscales aux dépenses du pays tout en reflétant la politique économique et sociale de celui-ci !

Le solde du budget, lui, traduit la santé financière du pays selon l’équilibre qu’il dégage. Quand il est déficitaire, il engendre de l’endettement. Ainsi, les deux fondamentaux de la santé financière d’un État se mesurent par le niveau de son déficit budgétaire et celui de sa dette. L’enjeu est donc de limiter l’un et l’autre à des ratios acceptables. En Europe, le traité de Maastricht les avait fixés en 1992 à respectivement 3% du PIB pour le premier et 60% du PIB pour le ratio de la dette publique. Des indicateurs économiques utilisés pour évaluer la convergence des pays de l’Union européenne et leur capacité à adopter l’Euro comme monnaie unique, tout en maintenant une politique économique stable avec une inflation maîtrisée à moins de 2%.

Depuis, ces ratios ont dépassé leur première mission, se sont généralisés à l’appréciation de la situation des pays occidentaux, et ont servi de critère d’avancement des pays en développement, en particulier ceux qualifiés d’émergents. Et leur maintien a été respecté tant que la croissance économique l’a permis.

Ce que la crise financière de 2008 a remis en cause, mettant certains pays européens premiers concernés par ces règles, la Grèce puis l’Italie, en dépassement de déficit budgétaire et creusant leur endettement, résultat d’une crise économique et financière qui a décorrélé les taux de leur croissance économique.

L’UE a dû lâcher du lest sur ses exigences en matière de limite de déficit budgétaire et d’endettement pour sauver les pays concernés, tout en ouvrant la porte à tous les autres en la matière.
Progressivement, les règles de Maastricht ont donc perdu de leur poids et les pays occidentaux se sont libérés de leur contrainte.

Aujourd’hui, les déficits publics des pays riches ont dépassé les 5% à 6,4% pour les États-Unis, la première puissance mondiale, et la proportion de la dette publique a dépassé les 100% du PIB à plus de 125%, pour cette dernière.

Ce constat général a aussi levé le frein chez les pays en développement, y compris ceux émergents. En bref, tous les pays, riches ou pauvres, optent de plus en plus pour l’endettement comme solution de facilité, et ont déjà accumulé les dettes d’une année à l’autre, se laissant encourager qui plus est, par leur capacité à se financer sur les marchés de capitaux, qui leur imposent des taux d’intérêts gonflés de primes de risque de plus en plus fortes, donc des taux de plus en plus élevés.

Tout cela dans un contexte de baisse drastique du taux de croissance au niveau mondial, y compris en Chine, qui d’un taux de plus 6% n’assure pas plus de 4%, quand les États-Unis sont à 2,5% et l’Europe à moins de 1%.  En conséquence, les chances d’amélioration de la santé financière de nombre de pays se perdent, les mettant en difficultés. La France, un des principaux partenaires économiques du Maroc en est un, d’autant qu’on entend beaucoup parler d’elle pour cause de crise politique parallèle.

Pourtant, le FMI, Fonds monétaire international, en tant qu’institution internationale, a toujours prôné aux différents pays du marché, le maintien de la stabilité financière pour prévenir les crises financières. Et par sa politique d’assainissement régionale, au plus près des pays les plus défavorisés, le FMI ne cesse de préconiser les mêmes règles d’or, à la faveur de la soutenabilité des finances publiques, par la maitrise du déficit budgétaire et de l’endettement.

C’est le cas du Maroc, qualifié de « bon élève du FMI », qui veille à la qualité de ses fondamentaux en préservant son déficit public. Même si celui-ci était de 3,9% en 2024 et que le niveau d’endettement du pays a atteint 85% du PIB avec le bémol que la proportion de la dette intérieure domine à 75% et celle extérieure se limite à 25%. Mais la tendance haussière de la dette, évaluée à 28%, s’étend entre 2023 et 2028. Et pour cause, le pays a lancé une politique d’investissements de grande envergure tant en matière de grands travaux que de grandes réformes sociales. Le projet de Loi de finance 2026 se base sur une croissance du PIB attendue à 4,5%, tirée principalement par les secteurs non agricoles et soutenue par la dynamique de l’investissement, aussi bien public que privé. Il est bâti sur le principe que le redressement budgétaire doit se poursuivre avec un déficit public qui se réduira à 3% du PIB en 2026, contre 3,5% prévu à la fin de l’année 2025. Quand la dette publique devrait rester maîtrisée, avec un taux d’endettement projeté à 65,8% du PIB en 2026, en recul par rapport aux 67,7% enregistrés en 2024. De même que l’inflation serait contenue à un niveau modéré à 1,3% à fin juin 2025, tout en restant en dessous de 2% en 2026. Preuve s’il en est, le maintien du taux directeur de Bank Al Maghrib à 2,25% cette semaine.

D’ailleurs, la réforme de la Loi organique relative à la Loi de Finances (LOF) est lancée, rendant la loi de finances pluriannuelle, pour une meilleure cohérence et complémentarité des politiques publiques. Cette réforme prévoit également l’introduction d’une nouvelle règle budgétaire encadrant la dette à long terme pour renforcer la soutenabilité des finances publiques afin de répondre aux grands défis sociaux, économiques et climatiques que doit adresser le Royaume.

 

Afifa Dassouli

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Réforme des OPCVM : quand l’épargne nationale devient un levier de croissance https://lnt.ma/reforme-des-opcvm-quand-lepargne-nationale-devient-un-levier-de-croissance/ Wed, 17 Sep 2025 14:37:40 +0000 https://lnt.ma/?p=534485 Sur la base des recommandations du nouveau modèle de développement, la participation du secteur privé à la dynamisation des investissements au Maroc s’est depuis concrétisée à différents niveaux. Certes, l’émanation du fonds Mohammed VI pour l’investissement est au centre de l’association du privé et du public dans de grands projets d’investissement au niveau national, mais […]

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Sur la base des recommandations du nouveau modèle de développement, la participation du secteur privé à la dynamisation des investissements au Maroc s’est depuis concrétisée à différents niveaux. Certes, l’émanation du fonds Mohammed VI pour l’investissement est au centre de l’association du privé et du public dans de grands projets d’investissement au niveau national, mais les PME, que l’on sait constituer plus de 90% du tissu économique au Maroc, ont également bénéficié des réformes de différents outils de financement pour les accompagner et renforcer leurs capitaux propres, comme celle des OPC en capital tout particulièrement.

Par ailleurs, pour ce qui concerne les investissements et leur dynamisation nationale, il faut relever que le rôle de l’épargne nationale est d’une grande importance. A ce titre, les OPCVM en sont des collecteurs d’importance, comme le montrent les récents chiffres à fin mai 2025. Car à cette date l’actif net des OPCVM a atteint 773 milliards de dirhams, marquant une augmentation de 18,3 % depuis le début de l’année et de 26,7 % par rapport à fin mai 2024. Avec la précision qu’en 2025, les investisseurs se sont plus positionnés à l’achat avec des souscriptions en OPCVM qui se sont élevées à 672 milliards de dirhams contre des rachats de 595 milliards de dirhams, soit une collecte nette de 78 milliards de dirhams.

Les OPCVM, ces institutionnels qui dépassent en matière de collecte de l’épargne ceux traditionnels que sont les banques et les compagnies d’assurance, ont bénéficié d’une révision de la Loi 1003, qui les régit pour en renforcer leur société de gestion, lutter contre les risques et introduire de nouveaux types d’OPVCM.

En effet, le 17 juin 2025, la Chambre des Représentants a adopté le projet de loi n° 03-25 portant réforme du cadre juridique des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM), remplaçant le dahir n°1-93-213 du 21 septembre 1993. Cette initiative s’inscrit dans une volonté d’adapter le marché à l’essor de la gestion d’actifs, dont les encours ont récemment franchi le seuil historique des 700 milliards de dirhams. Cette réforme vise à mobiliser davantage l’épargne et à la diriger vers le marché financier, faisant des OPCVM un outil plus moderne, sécurisé et efficace pour le financement de l’économie. Le nouveau projet de loi a introduit de nouvelles catégories d’OPCVM, en imposant des règles plus strictes aux sociétés de gestion et en mettant en place des mécanismes de protection des investisseurs.

C’est ainsi que l’une des innovations les plus significatives de la réforme des OPCVM concerne la diversification des actifs éligibles, permettant aux OPCVM d’investir dans une palette plus large d’instruments financiers. Les grandes lignes de cette diversification incluent l’ouverture vers les instruments financiers à terme, les instruments de financement participatif, les instruments soumis à des législations étrangères comparables et les titres d’Organismes de Placement Collectif Immobilier (OPCI). Par ailleurs, la nouvelle loi prévoit la création des OPCVM à compartiments, une structure où un même OPCVM regroupe plusieurs sous-fonds, chacun fonctionnant comme un OPCVM indépendant avec sa propre valeur liquidative, stratégie et mode de financement.

En plus de ces nouvelles classes d’actifs, elle introduit de nouvelles catégories d’OPCVM, notamment les OPCVM participatifs. Ces fonds doivent investir la totalité de leur actifs (hors liquidités) soit dans des certificats de sukuks et instruments conformes à la Charia, soit dans des actions cotées émises par des entreprises respectant les critères définis par l’Administration, sur proposition de l’AMMC, après avis conforme du Conseil supérieur des Oulémas. Une autre avancée importante est l’introduction d’OPCVM cotés à la Bourse de Casablanca, également appelés fonds indiciels cotés ou ETF très prisés sur les marchés occidentaux (Exchange-Traded Funds).

D’autre part, alors que les OPCVM ne pouvaient investir que 10 % de leur portefeuille en devises, le projet de loi permet désormais la création d’OPCVM dont les parts sont libérées et valorisées en monnaies étrangères. Et introduit deux nouvelles catégories d’OPCVM qui répondent aux besoins d’investisseurs institutionnels et avertis. Les fonds dédiés, destinés exclusivement à un nombre maximum de vingt investisseurs, et les OPCVM à règles de fonctionnement allégées (RFA), destinés aux investisseurs institutionnels. Ces fonds bénéficient d’un cadre plus souple permettant aux importants acteurs du marché d’opérer une gestion plus dynamique avec moins de risque. Il s’agit ainsi de vanter la réussite des OPCVM en matière de collecte et de gestion de l’épargne nationale et de les accompagner et les pousser à aller plus loin, à la faveur du financement des investissements à travers les marchés de capitaux. Une contribution de taille à la croissance économique qui en a bien besoin…

 

Afifa Dassouli

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Les fonds en capital pour soutenir les PME marocaines https://lnt.ma/les-fonds-en-capital-pour-soutenir-les-pme-marocaines/ Wed, 17 Sep 2025 14:35:30 +0000 https://lnt.ma/?p=534487 Les autres acteurs, dont le rôle dans le financement des PME est reconnu au plus haut niveau, sont les Fonds Communs de Placement en Capital. Ils jouent un rôle important tant au niveau de leur financement que du renforcement de leurs capitaux propres. Preuve en est que des chiffres récents démontrent que les résultats des […]

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Les autres acteurs, dont le rôle dans le financement des PME est reconnu au plus haut niveau, sont les Fonds Communs de Placement en Capital. Ils jouent un rôle important tant au niveau de leur financement que du renforcement de leurs capitaux propres.

Preuve en est que des chiffres récents démontrent que les résultats des entreprises investies par ce mode de financement connaissent une croissance annuelle moyenne de chiffre d’affaires de 18,9% et celle de leurs effectifs de 15%, avec une amélioration de leur résultat d’exploitation de 2,5 fois entre l’entrée et la sortie du fonds commun en capital.

En effet, cette activité existe depuis plus de 20 ans, mais aujourd’hui le Maroc enregistre des progrès remarquables dans le secteur du Capital-Investissement. Cet élan a favorisé l’émergence de plusieurs acteurs de référence et des champions dans diverses industries, renforçant ainsi la position du Maroc comme un hub régional pour les opportunités d’investissement durable et de croissance. Selon les derniers chiffres, 320 entreprises ont bénéficié de 15,7 milliards de dirhams d’investissements. Selon le dernier rapport de l’AMIC, l’association professionnelle des capital risqueurs, le capital investissement a transformé le tissu économique de notre pays, en accompagnant les entreprises dans leur structuration, leur croissance et leur ouverture à l’international, à la faveur d’une économie marocaine plus compétitive et « pour faire émerger les champions nationaux de demain, en alliant performance financière, impact social réel et exemplarité environnementale », affirme Hassan Laaziri, Président de l’AMIC.

Le secteur des TIC (Technologies de l’information et de la communication) figure en tête des performances sectorielles des entreprises financées par les fonds en capital, enregistrant une croissance remarquable de 79 % en 2024. Il est suivi par le secteur de la santé, qui affiche une progression de 59 %, talonné par le secteur des services, avec une augmentation de 9 %.

Cette activité a également bénéficié d’un nouveau cadre réglementaire modernisé pour dynamiser le capital-investissement au Maroc par la loi n°58-22 en 2023. Cette réforme du cadre OPCC s’inscrit dans le cadre de la volonté des pouvoirs publics de stimuler l’investissement privé préconisé par le nouveau modèle de développement et le FM6I. Son objectif est de mobiliser davantage de capitaux privés pour financer la croissance des entreprises marocaines, en particulier les PME et les startups innovantes. Le capital investissement est en effet un levier reconnu pour soutenir l’innovation, renforcer les fonds propres des entreprises, accélérer la création d’emplois et améliorer la compétitivité globale de l’économie. Avec la loi OPCC et les réformes qui l’accompagnent, le Maroc s’est doté d’un cadre moderne, sécurisé et compétitif pour le capital-investissement qui élargit le champ d’investissement et porte la proportion d’investir à 50 % du portefeuille dans toute entreprise non cotée, tout en sécurisant et renforçant leur gouvernance sous l’autorité de l’AMMC. Les principaux apports de cette loi portent sur la création d’une nouvelle génération d’OPCC réservés aux investisseurs professionnels et aux modalités de gestion simplifiées.
L’octroi de prêts suit des règles de gestion assouplies afin d’accompagner l’évolution du marché des capitaux. Et le fonctionnement des organismes de placement en capital s’améliore en introduisant de nouvelles dispositions visant à améliorer la confiance des investisseurs locaux et internationaux. Sachant que le renforcement de l’industrie du capital-investissement au Maroc permet de promouvoir le climat des affaires du pays.

Il faut savoir que cette réforme comme celle des OPCVM a été appuyée par le Programme conjoint pour le développement des marchés financiers (J-CAP), créé par la Banque mondiale et la Société Financière Internationale, SFI, en 2017, pour soutenir le développement des marchés de capitaux dans certains pays cibles. Au Maroc, ce programme a été lancé en 2019 et couvre notamment les secteurs prioritaires que sont le financement des infrastructures, des PMEs et du logement.

 

Afifa Dassouli

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E-dirham : la révolution silencieuse qui s’attaque au cash et à l’informel https://lnt.ma/e-dirham-la-revolution-silencieuse-qui-sattaque-au-cash-et-a-linformel/ Wed, 10 Sep 2025 08:17:47 +0000 https://lnt.ma/?p=534094 Parmi les chantiers d’importance en cette rentrée des affaires, et compte tenu de l’étendue de l’ouverture de l’économie du Maroc à travers les grands chantiers lancés auxquels sont associés à leur réalisation différents investisseurs internationaux et de nouveaux modes de paiement, l’introduction du e-dirham engagé par Bank Al Maghrib est attendue pour réduire l’écart entre […]

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Parmi les chantiers d’importance en cette rentrée des affaires, et compte tenu de l’étendue de l’ouverture de l’économie du Maroc à travers les grands chantiers lancés auxquels sont associés à leur réalisation différents investisseurs internationaux et de nouveaux modes de paiement, l’introduction du e-dirham engagé par Bank Al Maghrib est attendue pour réduire l’écart entre une économie réelle qui continue à souffrir de sa franche informelle !

En effet, la banque centrale qui mène des réformes continues dans l’objectif de la modernisation des moyens de paiements et des outils de paiements Maroc a introduit l’e-dirham au Maroc en 2024 marquant une étape cruciale dans la transformation digitale du système financier marocain. Il s’agit d’une innovation d’envergure qui promet de révolutionner les paiements en favorisant l’inclusion financière et la modernisation de l’économie nationale. Ainsi, l’e-dirham jouera un rôle dans le domaine des services financiers comme les « smart contracts » et autres applications basées sur la blockchain pour enrichir l’offre de services des fintech marocaines et des spécialistes du digital. Cette évolution pourrait catalyser l’émergence d’un véritable hub fintech au Maroc. Et, sur le plan socio-économique, l’impact de l’e-dirham devrait se manifester à plusieurs niveaux. Essentiellement par la réduction de la circulation du cash, un fléau que le pays a du mal à éradiquer, en contribuant à l’optimisation des coûts de gestion de la monnaie fiduciaire, estimés selon la banque centrale aujourd’hui à plusieurs milliards de dirhams par an. Et surtout, l’e-dirham permettant une meilleure traçabilité des transactions aidera à lutter contre l’économie informelle, qui représente encore 30% du PIB marocain.

Pour ce qui concerne l’entrée en application de la Monnaie Digitale de la Banque Centrale (MDBC), lors du séminaire continental de l’ABCA (African Business Cybersecurity Association), tenu à Rabat le 21 juillet dernier, sur les cyber-risques et technologies financières innovantes, M. Jouahri, Wali de Bank Al Maghrib a précisé que le projet de l’introduction du e-dirham se concrétise progressivement. En tant que monnaie souveraine, il va effectivement constituer une option de paiement numérique aussi bien dans sa version de gros que de détail. Bank Al-Maghrib a réalisé des études sur l’émission de sa monnaie digitale avec l’appui de la Banque Mondiale et du FMI. Ces travaux ont principalement porté sur la définition des objectifs stratégiques de la MDBC et ses éventuels impacts macroéconomiques et sur les systèmes de paiement.

Elle a aussi mené une première expérimentation qui a porté sur le cas d’usage de paiement (Peer-to-Peer) de détail, et une autre est en cours d’expérimentation sur le cas d’usage dans le transfert transfrontalier, en collaboration avec la Banque Centrale d’Égypte et l’appui de la Banque Mondiale. Preuve en est que l’e-dirham ne devrait pas tarder à être mis en application, Bank al Maghrib projette enfin de compléter ce projet par des études et analyses sur les aspects juridiques et règlementaires.

Dans un tel contexte, il s’agit de faire de la pédagogie en présentant de façon générale la monnaie virtuelle à ses futurs utilisateurs. Celle-ci se définie comme une unité de compte stockée sur un support électronique, qui à son origine a été créée par un groupe de personnes (physiques ou morales) et non pas par un État. Elle est destinée à régler les échanges multilatéraux de biens ou de services au sein de ce groupe. Plusieurs monnaies virtuelles (MV,) soit près de 5 000, dont la plus connue est le Bitcoin, ont été conçues comme une alternative à la monnaie traditionnelle, initialement développées au sein de communautés virtuelles, notamment dans le cadre des jeux en ligne. Elles se sont multipliées et leurs possibilités d’utilisation se sont élargies et s’étendent désormais à la sphère réelle. Donc, nombreuses sont les monnaies virtuelles en circulation. Elles peuvent être acquises directement (sur internet, transaction bilatérale avec un autre investisseur, achat auprès d’une société de vente de monnaie virtuelle, achat d’options sur internet…) ou indirectement, notamment via un échangeur virtuel ou en les empruntant, et ont la réputation d’être un investissement risqué.

Par exemple le Bitcoin, l’une des monnaies virtuelles les plus connues est un investissement risqué par définition parce qu’il repose sur un marché non régulé. Cette monnaie virtuelle n’a pas de cours officiel. Il s’agit d’un environnement informatique qui a ses propres règles, qui peut s’avérer non adapté aux personnes qui ne sont pas suffisamment technophiles et averties. Du fait de sa forte volatilité, ce marché est par définition risqué. Le Ministère de l’Économie et des Finances, Bank Al-Maghrib et l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux, attirent l’attention du public sur les risques associés à l’utilisation des monnaies virtuelles, l’absence de protection du consommateur, celle réglementaire pour couvrir les pertes en cas de défaillance des plateformes d’échanges, celle de l’absence d’un cadre juridique de protection spécifique des usagers de ces monnaies en rapport avec les transactions effectuées, surtout en cas de vol ou de détournement. Plus grave encore, la volatilité du cours de change de ces monnaies virtuelles contre une devise ayant cours légal peut varier fortement à la hausse comme à la baisse, en très peu de temps, de façon imprévisible comme l’utilisation de ces monnaies à des fins illicites ou criminelles notamment le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

C’est pourquoi, la réussite de ce projet ambitieux du e-dirham repose sur une approche progressive et méthodique. La première phase de déploiement permettra d’identifier les ajustements nécessaires et d’affiner les processus, tout en construisant la confiance des utilisateurs. Sachant que l’engagement des différentes parties prenantes – banques commerciales, commerçants, institutions publiques et consommateurs – sera déterminant pour créer un écosystème digital robuste et pérenne autour de l’e-dirham. La transformation digitale initiée par l’e-dirham va bien au-delà d’un simple changement technologique. Elle représente une opportunité unique de repenser la relation des Marocains avec leur monnaie et leurs habitudes de paiement. À terme, cette évolution devrait contribuer à l’émergence d’une société plus inclusive financièrement, où l’innovation technologique se met au service du développement économique et social du Royaume. Le succès de l’e-dirham dépendra de la capacité collective à relever les défis de son adoption, mais les fondations solides posées par Bank Al-Maghrib et l’engagement des différents acteurs laissent présager un avenir prometteur pour cette innovation majeure du système financier marocain. Le Maroc ambitionne même que le succès de l’e-dirham pourrait servir de modèle pour d’autres pays émergents souhaitant moderniser leur système financier. En tant que pionnier en Afrique dans le domaine des monnaies numériques de banque centrale, le Royaume renforcerait son rôle de pont financier entre l’Europe et l’Afrique, subsaharienne notamment.

 

Afifa Dassouli

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Indépendance de la FED : l’avenir des politiques monétaires en question https://lnt.ma/independance-de-la-fed-lavenir-des-politiques-monetaires-en-question/ Wed, 03 Sep 2025 08:04:20 +0000 https://lnt.ma/?p=533916 Le Symposium économique annuel organisé chaque année à Jackson Hole dans le Wyoming aux États-Unis, s’est tenue du 21 au 23 août 2025 sous le thème « Marchés du travail en transition : démographie, productivité et politique macroéconomique ». Cet important rendez-vous annuel, est à la fois une réunion des grands argentiers de la planète et surtout […]

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Le Symposium économique annuel organisé chaque année à Jackson Hole dans le Wyoming aux États-Unis, s’est tenue du 21 au 23 août 2025 sous le thème « Marchés du travail en transition : démographie, productivité et politique macroéconomique ». Cet important rendez-vous annuel, est à la fois une réunion des grands argentiers de la planète et surtout un lieu d’échanges académiques de haut niveau, toujours très attendu par les spécialistes de la politique monétaire.

Mais cette année, il n’a pas été question pour les banques centrales d’afficher leur détermination à lutter contre le risque de flambée de l’inflation, ni d’évaluer l’impact sur l’activité d’un resserrement monétaire et son ampleur et donc, l’opportunité de baisses de taux. Car, si l’orientation des politiques monétaires est restée au centre des discussions appelant les banquiers centraux à apprécier et réagir à la politique de rupture du président américain en matière de droits de douane et d’immigration, elle a été supplantée par la remise en cause du Président Trump de l’indépendance de la FED.

La mise à l’épreuve de l’indépendance de la Réserve fédérale américaine a fragilisé ce symposium et continue à préoccuper le monde de la Finance. Même si le président de la Fed Jerome Powell peut compter sur le soutien de ses collègues européens, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, qui ont insisté sur l’importance de préserver l’indépendance des banquiers centraux vis-à-vis des dirigeants politiques.

La Fed n’ayant jamais été confrontée à une ingérence et à une pression, aussi fortes, de la part du politique comme celle de Donald Trump contre Jerome Powell pour qu’il baisse ses taux à la prochaine réunion de la FED prévue les 16 et 17 septembre.

L’enjeu d’une telle situation est le risque d’une perte d’efficacité de la politique monétaire et d’une défiance accrue envers les actifs américains et le dollar. Car, les analystes affirment que « Si les décisions de la Fed sont sous l’influence du politique, le FOMC [comité de politique monétaire, NDLR] aura beau baisser les taux directeurs, les taux longs, ceux qui comptent pour l’économie – et en particulier les ménages via les taux hypothécaires – resteront élevés ».

Même si une éventuelle baisse des taux de la Fed est attendue par les marchés financiers. Wall Street a bon espoir que le ralentissement brutal du marché du travail ces derniers mois aux États-Unis, puisse convaincre le président de la Fed d’assouplir sa politique monétaire et de baisser ses taux d’un quart de point de base. Mais, avec les derniers chiffres de l’inflation, avec des droits de douane qui ont encore augmenté significativement ces dernières semaines, Powell pourrait prendre le temps d’évaluer la situation avant de se soumettre à la demande du Président Trump. Le marché du travail suscitant de grosses inquiétudes comme en témoigne le thème choisi pour l’édition 2025 de Jackson Hole.

Notamment, la chasse aux immigrés clandestins réduisant l’offre de main-d’œuvre pose la question du nombre mensuel de créations d’emplois nécessaire pour maintenir un taux de chômage stable. La Fed devrait attendre les nouveaux chiffres mensuels sur l’emploi comme argument pour baisser ses taux sachant que le dernier rapport sur l’emploi américain, début juillet faisait déjà état de créations d’emplois pour mai et juin, revues en nette baisse.

Toutefois, dans un tel environnement devenu incertain, et alors que les grandes banques centrales insistent sur la préservation de leur indépendance, sur le terrain tous les éléments sont réunis pour une baisse des taux directeurs américains. Ce que Wall Street anticipe avec le S&P 500, le Nasdaq et les 7 Magnifiques qui touchent tous un plus haut cette semaine ! Pour les marchés monétaires également selon lesquels la banque centrale américaine aura les coudées franches pour réduire son taux directeur de 25 points de base (pb) dès sa prochaine réunion, le 17 septembre, estimant qu’au cours des douze prochains mois, le taux directeur de la FED devrait passer de 4,5 % aujourd’hui à 3 %, estiment les opérateurs.

Ainsi, si depuis le début de 2025, un renversement de tendance des politiques monétaires américaines et européennes s’était opéré, un nouveau changement serait en cours. En effet, les marchés avaient fini par entériner la décorrélation des politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique, entre la zone euro et les Etats-Unis, parce que la situation y était très différente, notamment en matière d’inflation.

Alors que sur le Vieux Continent, la hausse des prix a progressivement ralenti pour se rapprocher de la cible de la Banque centrale européenne, elle est restée obstinément élevée sur le territoire américain. Assez logiquement, la BCE a donc baissé ses taux à quatre reprises cette année tandis que la Réserve fédérale a opté pour un statu quo.

Mais les dernières données macroéconomiques viennent de modifier significativement le paysage. Suffisamment pour que les marchés envisagent une sorte d’échange de stratégie entre Fed et BCE.

Preuve en est que la publication, vendredi dernier, de chiffres de l’emploi américain plus alarmants que prévu concrétise cette nouvelle donne. En effet, les nouvelles embauches ont fortement ralenti au cours du deuxième trimestre. Alors que le plein-emploi fait partie intégrante, à parts égales avec la stabilité des prix, du mandat de la banque centrale américaine. Et Powell a lui-même assuré qu’il faudrait une dégradation importante du marché de l’emploi pour qu’il change d’avis. La position de la Fed sera donc beaucoup plus difficile à tenir et devrait tendre vers un assouplissement de sa politique avec une première baisse de ses taux lors de sa réunion de politique monétaire du mois de septembre.

Pour la BCE, la situation s’inverserait également ! Sur le Vieux Continent, les chiffres de l’inflation semblent conforter la volonté de la BCE de ne pas modifier ses taux directeurs. La hausse des prix est restée à 2 %.

Les risques de la voir dépasser la cible sont, eux aussi, peu probables. L’accord sur les droits de douane trouvé avec les Etats-Unis – tout inégal qu’il soit – a écarté la menace de représailles de la part de Bruxelles, qui auraient fait grimper le prix des produits américains aux frontières.

Conséquence, à moins d’une forte dégradation économique, l’institution de Francfort pourrait maintenir le statu quo en septembre, voire jusqu’à la fin de l’année, la baisse des taux adoptée en juin pourrait bien être la dernière de 2025.

Ainsi et en définitive, l’indépendance de la Fed n’aura pas été altérée s’il s’avère qu’elle devrait baisser ses taux compte tenu des risques qui pèsent sur l’économie américaine. Prouvant ainsi que Donald Trump n’a pas non plus d’intérêt à modifier le statut de la Fed. Le coût en serait trop élevé. Sachant que lorsque l’indépendance d’une banque centrale est remise en cause frontalement, cela se traduit par une hausse des taux de marché et une baisse de la devise.

Sans compter que les politiques monétaires des autres banques centrales dans le monde, perdraient en conséquence, leur repère…

 

Afifa Dassouli

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Financement et investissements : Le système bancaire à la rescousse https://lnt.ma/financement-et-investissements-le-systeme-bancaire-a-la-rescousse/ Thu, 24 Jul 2025 15:04:40 +0000 https://lnt.ma/?p=532795 Le Maroc se transforme comme l’affirme le thème de ce spécial thématique de La Nouvelle Tribune ! Pour ce faire, ce sont de très nombreux projets qui sont annoncés voire déjà engagés avec des investissements qui se comptent en milliards de dirhams. Pour évaluer la capacité du pays à financer ces derniers, un banquier de […]

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Le Maroc se transforme comme l’affirme le thème de ce spécial thématique de La Nouvelle Tribune ! Pour ce faire, ce sont de très nombreux projets qui sont annoncés voire déjà engagés avec des investissements qui se comptent en milliards de dirhams.

Pour évaluer la capacité du pays à financer ces derniers, un banquier de la place propose d’en répartir la somme sur les 5 prochaines années qui nous séparent de 2030, date fixée pour leur réalisation, imposant ainsi un rythme en pourcentage de PIB chaque année.

La capacité de l’épargne nationale à faire face à ces énormes investissements est insuffisante.  Celle-ci, collectée et détenue par les OPCVM, les OPCI, les compagnies d’assurances et les caisses de retraite, avoisinerait le millier de milliards de dirhams. Elle suffisait à peine au financement du rythme précédent des investissements et ne peut en supporter plus.

De même, l’État de son côté, ne pouvant plus se permettre de creuser son déficit, limite son budget d’investissements.

Différentes sources de financement sont utilisées pour faire face à ces investissements, ils sont publics-privés, du marché des capitaux, mais aussi des investisseurs étrangers en direct dans des projets économiques d’importance pour le Maroc.

C’est le cas par exemple du programme stratégique porté par Nareva – Taqa – ONEE – FM6, qui porte sur 130 milliards de dirhams, qui vient d’être lancé avec les Émirats pour renforcer la souveraineté énergétique et hydrique par le développement du dessalement et de l’énergie renouvelable du Maroc d’ici 2030. Les financements extérieurs, par transfert d’épargne étrangère vers le Maroc, constituent une nouvelle solution de financement pour accompagner la stratégie d’investissements du Maroc. Il s’apparente aux sorties de l’État sur les marchés de capitaux internationaux, auxquels seul l’OCP peut aussi recourir.

Aussi, face aux très importants besoins de financement d’investissements qui s’imposent pour réaliser les nouveaux projets, certains outils de financement existants ont été réactivés comme les émissions de dette privée qui ont connu une explosion depuis 2024 passant de 30 à 100 MMDHS entre 2023 et 2024 sur le marché des capitaux occupant même une place qui était vide, celle de la dette non-cotée.

Toutefois, dans ce nouveau contexte d’explosion de projets et de recherche de mode de financement nouveau, le système bancaire n’est pas en reste. Il joue pleinement son rôle et reste un acteur important dans les financements des gros investissements. Preuve en est que les crédits d’investissements, restés longtemps stagnants ont augmenté de 20 % en 2024 et explosent ce premier semestre 2025. D’abord les banques participent beaucoup au financement des entreprises publiques parce qu’il s’agit de projets à caractère national.

Et, tout particulièrement, elles sont fortement sollicitées pour les financements structurels depuis 2024 qui a marqué pour elles un tournant. De fait elles ont mis en place des co-financement pour les grands projets, mettant ainsi en avant une de leurs principales spécialités.

Ce, en fonction de la taille de chaque projet et des capacités de chaque banque, parce qu’elles sont tenues par des ratios de division des risques. Sachant qu’une logique de diversification du risque fait partie du métier de banquier, pour éviter une trop grande concentration. Et, elles sont parties prenantes du financement de tous les secteurs et pas des moindres, comme le dessalement, l’hydrogène vert, le tourisme, le textile, les infrastructures urbaines et de transports, CAN 2025 et Mondial 2030, le plan de l’ONDA, d’ADM, de la RAM, de l’ONHYM à horizon 2030 etc… Les consortiums bancaires sont forts pour étudier la proportion entre le financement des porteurs de projets et leur endettement, afin d’une part de minimiser le risque et d’autre part d’en intégrer le coût.

Le système bancaire est ainsi bel et bien mobilisé pour combler l’insuffisance de l’épargne nationale dans le financement des grands projets d’investissements actuels. Il est reconnu comme un mode de financement traditionnel basé sur des fondamentaux solides même si dans les circonstances actuelles, il ne se suffit plus à lui-même…

 

Afifa Dassouli

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Entretien avec Madame Laura Isabel Jaramillo Mayor, Chef de mission pour le Maroc au FMI: « Le Maroc a su maintenir des cadres économiques solides tout en avançant sur des réformes de fond » https://lnt.ma/entretien-avec-madame-laura-isabel-jaramillo-mayor-chef-de-mission-pour-le-maroc-au-fmi-le-maroc-a-su-maintenir-des-cadres-economiques-solides-tout-en-avancant-sur-des-reformes-de-fond/ Thu, 24 Jul 2025 15:03:54 +0000 https://lnt.ma/?p=532770 Le Maroc est réputé être un « bon élève » du FMI, et inversement le FMI est d’un grand soutien financier pour le Maroc ! De cette affirmation, on peut déduire tout particulièrement que le FMI protège le Maroc des chocs extérieurs par les lignes de crédit qu’il lui accorde, dont celle dite modulable accordée […]

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Le Maroc est réputé être un « bon élève » du FMI, et inversement le FMI est d’un grand soutien financier pour le Maroc ! De cette affirmation, on peut déduire tout particulièrement que le FMI protège le Maroc des chocs extérieurs par les lignes de crédit qu’il lui accorde, dont celle dite modulable accordée en 2024 de 4,5 milliards de dollars qui garantit indirectement les sorties du Maroc à l’international et lui permettra d’en faire 2 en 2025 pour renflouer ses réserves en devises et alléger l’endettement du Trésor sur le marché marocain qui est de plus en plus sollicité comme nous le démontrons dans ce numéro spécial. Mais pourquoi le FMI est-il si proche du Maroc, quelles sont les raisons de son intérêt poussé pour notre pays ? Madame Laura Isabel Jaramillo Mayor, Chef de mission pour le Maroc au FMI, répond à nos questions dans l’interview ci-dessous.

 

Madame, Jaramillo Mayor, comment la Ligne de Crédit Modulable de 4,5 milliards de dollars que le FMI a accordé récemment au Maroc, est-elle destinée à soutenir le pays et l’aider dans ses efforts de réforme ?

Madame Laura Isabel Jaramillo Mayor : L’économie du Maroc a fait preuve de résilience face aux chocs récents, y compris la pandémie mondiale, les retombées de la guerre de la Russie en Ukraine, le tremblement de terre de 2023 et la grave sécheresse qui le touche. Aujourd’hui encore, le Maroc est exposé à une incertitude mondiale élevée et à des risques externes affirmés. Dans ce contexte, la ligne de Crédit Modulable (LCM) de 4,5 milliards de dollars du FMI offre au Maroc une protection solide contre des chocs externes éventuels tout en renforçant la confiance des investisseurs pendant une période de risques accrus. Elle soutient ainsi les efforts de réformes du Maroc en faveur de politiques et réformes vigoureuses visant une croissance plus résiliente, inclusive, plus verte qui devrait être de plus en plus tirée par le secteur privé.

 

Comment le FMI contribue-t-il au développement du plan stratégique « Maroc 2030 » qui vise la transformation de son l’économie et qui se concrétise par des investissements colossaux ?

Le FMI entretient un partenariat étroit et constructif avec les autorités marocaines. À travers une surveillance régulière, un dialogue continu sur la politique économique et des assistances techniques, le FMI soutient le programme de réformes du Maroc au sens large. Nos conseils politiques et notre assistance technique ont permis de renforcer les politiques et les cadres institutionnels du Maroc, dans le but de favoriser une croissance plus résiliente. Bien sur notre soutien par le biais de la Ligne de Crédit Modulable renforce la résilience économique du Maroc. De plus, notre soutien par le biais de la Facilité Pour la Résilience et la Durabilité (FRD), programme récemment achevé totalisant 937,5 milliards de DTS, a contribué aux réformes structurelles pour renforcer la résilience climatique, la gestion de l’eau, la libéralisation du marché de l’électricité afin d’augmenter la production d’énergie renouvelable, et le financement vert, soutenant ainsi les objectifs du Nouveau Modèle de Développement.

Le FMI évalue régulièrement les politiques économiques et financières ainsi que les réformes de tous les pays membres, y compris le Maroc, dans le cadre des consultations de l’Article IV. Cette surveillance couvre les principaux domaines de réforme pour soutenir une croissance durable, y compris les politiques fiscales, monétaires et du secteur financier, ainsi que les réformes structurelles visant à améliorer le climat des affaires, les marchés du travail, la protection sociale et la résilience climatique.

 

Dans le cadre de la dernière consultation de l’Article IV de 2025, quelle est l’évaluation du FMI des progrès réalisés par notre pays ? Quelles recommandations a-t-il formulées pour améliorer l’agenda de réformes structurelles ?

Une analyse du FMI simulant les effets des réformes structurelles présentées dans le Nouveau Modèle de Développement du Maroc a révélé que les réformes en matière de protection sociale et des soins de santé, de l’éducation, du marché des produits (y compris la réforme des entreprises publiques), et de la gouvernance auraient un impact significatif sur la production à long terme du Maroc .

Dans le cadre de la consultation de l’Article IV de 2025, le FMI s’est félicité des politiques et des cadres très solides du Maroc, qui ont soutenu la stabilité macroéconomique et avancé les réformes structurelles. Le FMI a également salué l’élan réformiste dans des domaines tels que la protection sociale et l’éducation, tout en encourageant des progrès supplémentaires en matière de développement du secteur privé, et réforme du marché du travail, des entreprises publiques et de la gouvernance publique.

Par ailleurs, le Maroc est impacté par des défis liés au climat, tels que la carence d’eau. Les réformes pour combattre cette carence, mettre en œuvre un cadre réglementaire qui incite la production et l’utilisation de l’énergie renouvelable, et aborder les risques climatiques dans le système financier – soutenus par l’arrangement FRD – ont également été soulignés comme essentiels pour la viabilité à long terme. Le FMI est convaincu que la mise en œuvre de réformes structurelles bien conçues pourrait avoir des effets significatifs sur la croissance potentielle et permettre au Maroc d’atteindre un statut de revenu plus élevé à moyen et long terme.

 

Comment le FMI voit-il la vague d’investissements très importants mis en œuvre par le Maroc, est-elle soutenable du point de vue budgétaire ? Se concrétisera-t-elle par une création d’emplois ?

Les grands projets prévus dans l’infrastructure et en vue de la Coupe du Monde en 2030 aideront à soutenir le dynamisme de l’économie à moyen terme, comme note le dernier rapport du FMI dans le cadre des consultations de l’Article IV de 2025. Favoriser davantage la création d’emplois nécessite une stratégie multidimensionnelle, allant de la formation professionnelle, aux investissements en milieu rural et la facilitation à l’insertion au marché de travail (e.g., accès à la garde des enfants). La récente feuille de route pour l’emploi est un pas dans la bonne direction. Pour aider à renforcer l’emploi des jeunes, des femmes et des zones rurales, les politiques actives du marché du travail et la formation doivent être redirigées vers les besoins spécifiques du marché du travail marocain aux niveaux régionaux. De plus, un secteur privé dynamique est essentiel à la croissance économique et à la création d’emplois.

Dans ce contexte, le FMI se félicite des réformes prévues par la Charte de l’Investissement et le Fonds Mohammed VI, qui devraient catalyser les investissements privés. En particulier, le soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) qui est renforcé par des programmes mieux ciblés, l’autonomisation des centres régionaux d’investissement (CRI) et le dispositif récemment adopté pour les PME dans le cadre de la Charte de l’Investissement. Le FMI encourage également à compléter le financement des PME par une assistance technique visant à structurer des plans d’investissement viables.

 

Pour conclure, Mme Jaramillo Mayor, qu’en est-il de la stabilité financière du pays, notamment en termes de discipline budgétaire ?

En matière de stabilité, le Maroc a constamment maintenu la viabilité budgétaire, avec un engagement à continuer de réduire progressivement les déficits et la dette par rapport au PIB. Nous encourageons les autorités à continuer de reconstituer les marges de manœuvre budgétaires pour assurer une protection plus forte contre les risques, notamment en augmentant encore les recettes et en rationalisant les dépenses publiques.

 

Propos recueillis par Afifa Dassouli

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Marché des capitaux, bourse et dettes privées: Le vent en poupe https://lnt.ma/marche-des-capitaux-bourse-et-dettes-privees-le-vent-en-poupe/ Thu, 24 Jul 2025 14:48:59 +0000 https://lnt.ma/?p=532793 Les bouleversements économi-ques actuels, con-crétisés par des investissements colossaux qui se comptent en milliers de milliards de dirhams, sont-ils possibles du fait des nouveaux financements introduits au-delà du traditionnel financement bancaire ? Oui et non, sachant que les banques continuent à peser dans le financement des grands projets, comme c’est le cas pour le train […]

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Les bouleversements économi-ques actuels, con-crétisés par des investissements colossaux qui se comptent en milliers de milliards de dirhams, sont-ils possibles du fait des nouveaux financements introduits au-delà du traditionnel financement bancaire ? Oui et non, sachant que les banques continuent à peser dans le financement des grands projets, comme c’est le cas pour le train à grande vitesse, dont le package annoncé il y a un mois a été constitué de financement bancaire à hauteur de 48 MMDH sur 96 MMDH, ce qui confirme que les banques restent la colonne vertébrale des grands projets d’investissements.

Mais il est aussi important de relever que le financement par la bourse ou par des émissions obligataires privées, qui ne sont pas nouveaux, sont des modes de financement qui prennent une plus grande dimension, du simple fait d’une confiance renforcée des investisseurs. De fait, le taux d’intérêt sur la dette souveraine atteint des niveaux très bas, autour de 3 % sur le moyen terme, ce qui crée un intérêt pour la bourse, dont le niveau de valorisation atteint des niveaux très élevés.

En l’occurrence, la dette privée propose aujourd’hui aux investisseurs 150 à 200 points de base supplémentaires par rapport aux bons du Trésor, ce qui est énorme pour un investisseur, d’autant qu’il est connu que quand les taux de la dette publique baissent, les banques plafonnent pour ne pas acter davantage cette dernière baisse.

Pour ce qui concerne la bourse, il y a une meilleure compréhension de celle-ci. Et surtout, la bourse est la colonne vertébrale du système bancaire puisque toutes les banques, les huit premières banques du Royaume, à l’exception de celle qui vient d’être rachetée, sont cotées en bourse. Et donc, de par leur valorisation, et donc celle de leurs fonds propres, de plus en plus importante, elles peuvent financer beaucoup mieux les projets d’investissements.

Mais aussi se financer facilement sur le marché pour mieux se consolider, comme la très récente opération d’augmentation de capital du CIH pour 1,5 milliard de dirhams. Ainsi, la bourse permet aux banques cotées d’ajuster beaucoup plus finement et de piloter leur capital et donc leurs capitaux propres. Et donc, de se conformer aux contraintes et ratios de Bâle imposés par Bank Al-Maghrib, leur régulateur. C’est beaucoup mieux pour vous d’être à la bourse, cet acquis est davantage mis en avant.

Par ailleurs, en faveur des investissements, la bourse permet de « belles histoires » comme la dernière, et très significative, de TGCC, la première entreprise de construction qui contribue aux réalisations des plus grands projets du Maroc, cotée en bourse, qui finance sa croissance externe en faisant une augmentation de capital de deux milliards et demi, par appel public à l’épargne, pour racheter STAM, Société de Travaux Agricoles Marocains. Donc, il y a une liaison directe entre ce qui se passe dans l’économie et les principales opérations boursières.

Et, à juger du rythme des IPO d’avant, aujourd’hui, elles se succèdent, se font par augmentation de capital pour créer de la valeur, améliorant sur leur passage la qualité et l’image du marché, et une meilleure compréhension de ce que la bourse peut offrir aux entreprises. Bien que la bourse tourne à plein régime, ce n’est pas encore le cas pour son rôle dans le financement des entreprises. Même si la capitalisation est passée en moins de deux ans de 700 milliards à 1 000 milliards de dirhams. Elle résulte de l’augmentation des cours des sociétés cotées elles-mêmes, traduisant une montée en puissance de la confiance des investisseurs. Ce qui permet aux entreprises cotées d’avoir des financements plus importants, donc des marges de manœuvre plus importantes, et une relation plus forte avec les investisseurs qui les financent, y compris par la dette privée.

Il n’y a aucun doute que la bourse, qui était vue comme un outil extérieur à l’écosystème économique, s’impose réellement comme un outil de financement de l’économie et un acteur de la création de richesse. Comme le montrent ces chiffres : 25 % de l’IS payé au Maroc provient des sociétés cotées, qui ont fait quatre fois plus d’opérations en bourse. Les sociétés cotées contribuent à hauteur de 30 % de l’investissement privé !

En 2024, la bourse a financé 7,5 milliards d’opérations, un chiffre important, en augmentation nette par rapport à 2022 et 2023, qui a doublé.

Et, aux côtés des investisseurs professionnels et institutionnels, les personnes physiques sont de retour en masse.

Il y a quatre fois plus d’investisseurs personnes physiques que la moyenne des quatre dernières années, autour de 12 000 personnes, et la grande nouveauté, signe de l’intérêt pour le marché boursier, c’est que 75 % des ordres sont faits en ligne. Il y a eu 750 000 ordres à travers la bourse en ligne l’année dernière. Comme les investisseurs étrangers qui interviennent de manière forte, ce qui diversifie les comportements Et facilite la tâche aux traders pour proposer des stratégies plus diversifiées.

Par ailleurs, pour élargir le marché boursier au marché des capitaux, du fait que les bons du Trésor ont un rendement devenu très faible, 3 % sur le 10 ans, les acteurs, notamment les OPCVM, cherchant plus de rendement, s’orientent aussi, et de plus en plus, vers le hors-coté, vers les émissions obligataires des entreprises, notamment publiques, permettant la concrétisation de grosses opérations récemment, comme celle de l’ONCF.

De la bourse peu active, qui prend une place importante aujourd’hui dans le financement de l’économie, au marché des capitaux qui constitue en soi d’autres opportunités de financement pour les grands travaux menés par d’importantes entreprises publiques, les financements sont devenus beaucoup plus accessibles pour la réalisation de projets multiples et les investissements stratégiques…

 

Afifa Dassouli

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Financement des collectivités territoriales sur le marché: Les collectivités territoriales s’orientent vers le financement de marché pour accélérer leur développement https://lnt.ma/financement-des-collectivites-territoriales-sur-le-marche-les-collectivites-territoriales-sorientent-vers-le-financement-de-marche-pour-accelerer-leur-developpement/ Thu, 24 Jul 2025 14:44:28 +0000 https://lnt.ma/?p=532787 L’AMMC, dans sa réflexion stratégique, se doit de développer toutes les possibilités de financement du marché des capitaux. A ce titre, elle soutient aujourd’hui celle des émissions obligataires par les collectivités territoriales. Son objectif étant d’améliorer le fonctionnement du marché des capitaux en diversifiant son offre tout en sachant que l’Autorité du marché des capitaux […]

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L’AMMC, dans sa réflexion stratégique, se doit de développer toutes les possibilités de financement du marché des capitaux. A ce titre, elle soutient aujourd’hui celle des émissions obligataires par les collectivités territoriales.

Son objectif étant d’améliorer le fonctionnement du marché des capitaux en diversifiant son offre tout en sachant que l’Autorité du marché des capitaux a déjà lancé les obligations vertes, les obligations sociales, les OPCI etc…

De même, celle-ci réfléchit en termes d’acteurs nouveaux qui peuvent bénéficier des financements du marché pour leurs projets de développement. Au-delà des acteurs privés actuels, elle s’adresse aux entreprises publiques et vient de signer une convention avec l’Agence Nationale de Gestion Stratégique des Participations de l’État, pour faciliter le recours à ses différentes composantes au marché pour le financement de leur projet de rénovation et de mise à niveau.

Il faut savoir que dans le cadre de la trajectoire actuelle d’investissements massifs pour le développement du pays dans les infrastructures, les équipements pour la Coupe du monde, et aussi les réformes de fond comme l’élargissement de la protection sociale, le budget de l’État et le financement bancaire ne suffisent plus pour financer tous ces projets.

Comme c’est le cas dans le monde occidental, le marché des capitaux constitue une solution à cette insuffisance. Les institutionnels, compagnies d’assurance, caisses de retraite qui gèrent des milliards de primes et de cotisations de retraite, les OPCV qui gèrent à eux seuls plus de 750 MMDHs de collecte d’épargne, ou encore les OPCI plus récents qui ont des actifs de 100 MMDHs et mêmes les personnes physiques qui investissement de plus en plus sur le marché, cherchent des produits d’investissements pour rentabiliser ces montants.

C’est dans ce contexte que l’AMMC, dans son engagement à accompagner les collectivités locales et régionales vers le financement du marché des capitaux, a organisé début juin un atelier pour accueillir les membres de la Direction Générale des collectivités territoriales, leur présenter les différentes possibilités de financement qu’offre le marché des capitaux, en mettant l’accent sur le benchmark à l’international. Sachant que dans nombre de pays dont nos voisins et partenaires, les collectivités se financent beaucoup sur les marchés.

Et il y a des précédents au Maroc comme celui de la ville d’Agadir, qui a déjà franchi le pas avec une émission obligataire en 2022 d’un milliard de dirhams. Les régions et communes pourront suivre la même voie compte tenu des changements intervenus par décret dans le règlement de leur fonctionnement interne.

Le décret en question, qui fait évoluer les textes de Loi, prévoit une condition implicite selon laquelle le service de la dette arrive en priorité des dépenses. Cette règle de fonctionnement dans le statut des collectivités territoriales constituera pour les investisseurs une forme de garantie pour les attirer. Dans le cadre de la régionalisation avancée, les régions ont des plans de développement régionaux importants, alors que leurs budgets sont insuffisants.

Et, à défaut de recourir encore au budget de l’État sachant que le FEC qui les finançait a ses propres limites, elles vont dorénavant pouvoir se financer par l’émission d’obligations sur le marché des capitaux.

Toutefois, ces nouveaux acteurs de marché ne peuvent pas faire un appel public à l’épargne, qui par définition leur aurait permet de s’adresser à un large public à défaut de bilans comptables, commissariats aux comptes et donc de transparence parfaite.

Bien sur les collectivités territoriales vont se faire accompagner par les banques d’affaires pour leur émission obligataire, l’accès de ces dernières à ce nouveau type de financement imposera certainement un assainissement important.

Elles devront changer leurs références comptables et passer d’une comptabilité de caisse à l’utilisation du code de comptabilité nationale pour pouvoir délivrer les états financiers standards, ce qui leur prendra du temps.

Dans l’intervalle, elles devront recourir au placement privé, un produit de financement qui s’adresse à des investisseurs qualifiés qui ont là une nouvelle et importante opportunité, les régions étant le bras de l’État pour assurer le développement territorial et la régionalisation avancée à travers les PDR (plans de développement régionaux adaptés aux spécificités de chaque région). Traditionnellement celles-ci sont financées par les transferts de l’État à partir de l’IS, de la TVA et des taxes locales augmentées d’une subvention de l’État sur la base des projets déposés à l’Agence de développement des Collectivités territoriales et au fur et à mesure de leur réalisation. Le placement privé est quant à lui un régime alternatif qui exige des investisseurs qualifiés qui ont les compétences pour évaluer le risque inhérent à l’investissement sans disposer de publications et de documents. Ils sont limités à 20, s’engagent à garder les titres au moins 24 mois sans pouvoir les céder, sauf à d’autres investisseurs du groupe et peuvent être des compagnies d’assurance et des caisses de retraite, des banques, etc.

L’État ne garantit pas les émissions des collectivité territoriales, mais les paiements d’emprunt sont considérés comme des dépenses obligatoires et prioritaires pour ces émetteurs dans leur règlement intérieur. La rémunération est négociable avec les investisseurs sur la base du taux sans risque des Bons du Trésor et une prime de risque négociée. Ces emprunts sont souvent ou sociaux ou environnementaux pour alimenter des projets à impact vert ou social. Comme l’a été l’exemple de l’Emprunt obligatoire d’Agadir dont le montant d’1 milliard pour une durée de 7 à 10 ans au taux de 4,5%, se partageait en deux tranches, l’une de 460 Mdhs pour rembourser les dettes antérieures et la différence pour financer les projets d’investissements.  Le taux de rémunération de l’émission d’Agadir étant très intéressant, la prochaine émission que prépare la ville de Casablanca est déjà très attendue par les investisseurs…

 

Afifa Dassouli

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Entretien avec Mme Oulfa Sennani, Conseillère-experte de la régionalisation avancée: « Nous avons évolué d’un simple atelier annexe à une structure capable d’exporter son savoir-faire » https://lnt.ma/entretien-avec-mme-oulfa-sennani-conseillere-experte-de-la-regionalisation-avancee-nous-avons-evolue-dun-simple-atelier-annexe-a-une-structure-capable-dexporter-son-savoir-faire/ Thu, 24 Jul 2025 14:40:34 +0000 https://lnt.ma/?p=532781 Face aux défis d’un Maroc résolument tourné vers une « régionalisation avancée », Mme Oulfa Sennani décortique dans cet interview les ressorts financiers et institutionnels qui doivent permettre aux treize régions du Royaume de prendre réellement leur destin en main. Forte de quinze années d’expérience auprès des bailleurs internationaux et des collectivités territoriales, cette experte souligne l’équilibre subtil entre […]

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Face aux défis d’un Maroc résolument tourné vers une « régionalisation avancée », Mme Oulfa Sennani décortique dans cet interview les ressorts financiers et institutionnels qui doivent permettre aux treize régions du Royaume de prendre réellement leur destin en main. Forte de quinze années d’expérience auprès des bailleurs internationaux et des collectivités territoriales, cette experte souligne l’équilibre subtil entre dotations de l’État, emprunts directs auprès d’institutions telles que l’AFD, la BEI ou la BERD, et mobilisation de ressources propres encore limitées. À ses yeux, la réussite de la décentralisation dépendra autant de la capacité à mesurer l’impact des projets que de l’ancrage des politiques publiques dans les réalités locales. Entretien avec une praticienne convaincue que l’autonomie financière des régions est la clé d’un développement inclusif, durable et humainement centré.

 

La Nouvelle Tribune : Quel est le rôle de l’Etat dans le financement des régions ? Et en quoi la réforme de la Régionalisation Avancée promeut leur autonomie financière ?

Mme Oulfa Sennani : La Régionalisation Avancée est érigée en priorité nationale depuis plusieurs décennies, inscrite au cœur des réformes institutionnelles et du développement du pays, et réaffirmée en 2021 par le Nouveau Modèle de Développement prônant un « Maroc des Régions ». Elle a permis d’établir un changement structurel visant à conférer aux Régions une gestion décentralisée et une autonomie financière.

L’État agit comme principal financeur, en apportant des dotations budgétaires régulières ou des prêts via le Fonds d’Equipement Communal (FEC), destinés à couvrir les dépenses de fonctionnement et d’investissement tout en apportant un encadrement technique pour renforcer leurs capacités de gestion. Par ailleurs, les Régions disposent de ressources propres issues des impôts et taxes à caractère régional, mais celles-ci restent limitées et le budget dépend largement des transferts de l’État qui ont connu une augmentation significative depuis 2015 pour accélérer la mise en œuvre des Plans de Développement Régionaux.

Par ailleurs, l’État facilite l’accès à des sources externes, notamment celles issues de la coopération internationale, qui apportent des solutions adaptées en cohérence avec la mission qui incombe aux Régions d’un développement intégré, avec une volonté commune de maximiser l’impact territorial et de décliner les politiques publiques au plus près des réalités locales.

 

La Loi 111-14 permet aux régions de s’endetter auprès des bailleurs de fonds internationaux. Comment s’articulent l’intervention de ces derniers ? Pourquoi s’intéressent-ils aux régions du Maroc ?

La loi organique 111-14, adoptée en 2016, a concrétisé les principes et règles définis par la constitution de 2011, marquant la fin d’une période durant laquelle les principes de la Régionalisation Avancée, ainsi que l’ensemble du cadre réglementaire et législatif, ont été élaborés pour conférer aux Régions une prééminence dans la gestion des affaires locales et le développement régional.

Cette période a été suivie d’une étape fondatrice d’élaboration des outils de planification stratégique territoriale, notamment des Plans de Développement Régionaux (PDR). Depuis lors, la dimension financière de la Régionalisation Avancée est constamment soulignée au regard des investissements colossaux prévus dans ce cadre, dont le coût total se chiffre à des centaines de milliards de dirhams

La loi 111-14 permet explicitement aux Régions de contracter des emprunts directs auprès de bailleurs de fonds internationaux afin de financer leurs PDR de manière autonome, facilitant ainsi leur adaptation aux spécificités territoriales et la réalisation des objectifs de développement dans des conditions avantageuses. Les financements proposés par ces bailleurs sont souvent sous forme de prêts « bonifiés » à des taux préférentiels, accompagnés de subventions, ce qui favorise l’innovation, notamment à travers des projets pilotes, le renforcement des capacités et la mobilisation de l’expertise internationale.

Au fil du temps, le cadre d’intervention des bailleurs de fonds a évolué en passant d’une logique d’appui aux grandes infrastructures pour le développement du pays à celle d’une aide internationale plus exigente et centrée sur l’humain, autour d’une approche territorialisée des Objectifs de Développement Durable pour l’agenda 2030 et du principe de mesurabilité de l’impact des financements avec une reconnaissance à l’échelle internationale de l’importance du contexte local.

Le développement territorial est ainsi devenu la pierre angulaire de leurs stratégies, ce qui se traduit par une présence accrue des Régions parmi les partenaires clés, lesquels portent des projets multi-sectoriels qui répondent simultanément à plusieurs Objectifs de Développement Durable.

Par ailleurs, les bailleurs de fonds jouent un rôle essentiel dans la coopération décentralisée au Maroc, s’intégrant parfaitement à la dynamique de la Régionalisation Avancée. Ils favorisent le co-développement et le transfert des  savoirs et des innovations, en finançant notamment des missions d’échanges, des rencontres entre élus régionaux et la création de réseaux internationaux de coopération.

Toutefois, leurs interventions requièrent une gestion efficiente des fonds et une ingénierie financière des projets capables de garantir leur durabilité.

 

A ce sujet, quelles sont les exigences des bailleurs de fonds pour un financement direct aux Régions ? Est ce qu’ils requièrent des sûretés de l’Etat ?

Les bailleurs de fonds au Maroc conditionnent leur financement à la cohérence avec les stratégies nationales et locales, à la capacité technique et la soutenabilité financière des emprunteurs, au respect des normes de mise en concurrence des marchés et des principes de durabilité environnementale et sociale. Leurs prêts doivent être affectés exclusivement aux dépenses d’équipement et ils ne sont excécutoire qu’après l’approbation des Ministères de l’Intérieur et des Finances.

En termes de sûretés, leur approche est basée sur la confiance et la responsabilisation dans la gestion des fonds. Plutôt que des garanties formelles, ils privilégient  la transparence, des clauses de performance et de mesure d’impact, un suivi régulier des projets, et la mise en place de processus d’audit et d’évaluation.

Les bailleurs européens (AFD, BEI, BERD,…) bénéficient parfois d’une garantie financière de l’UE qui couvre une partie des risques pris par ces institutions financières. En réduisant le risque, la garantie leur permet de prêter des montants plus importants et de soutenir un plus grand nombre de projets, notamment dans les secteurs prioritaires comme le financement vert.

Les co-financements de ces bailleurs sur des projets communs permettent également de créer des effets d’entrainement sur la qualité des projets financés et la dynamique territoriale dans un environnement plus attractif pour les entreeprises et les investisseurs.

 

Selon vous, qui avez travaillé à l’AFD, la BEI, les Nations Unies et d’autres organismes internationaux, que nous présage l’avenir de l’aide internationale au Maroc dans le domaine du développement territorial ?  

L’AFD, comme beaucoup d’autres bailleurs, déploie une palette variée d’instruments financiers pour mener à bien sa mission première qu’est l’appui aux politiques publiques. Son action au Maroc tire parti de l’accélération du rythme des réformes visant le rééquilibrage spatial et social, et c’est sous ce prisme là qu’elle se positionne au niveau des Régions afin de soutenir les PDR par des prêts non souverains (sans la garantie de l’Etat) à l’instar de sa 1ère opération avec la Région de Guelmim Oued Noun.

Ce momentum représente une opportunité stratégique significative pour les Régions marocaines, en tant que vitrines du développement inclusif et durable à l’échelle internationale.

Le Maroc est considéré comme un véritable modèle de réussite par les bailleurs de fonds internationaux et il est important de maintenir cette dynamique au niveau régional, où la connaissance des pratiques des bailleurs et des normes internationales restent encore à consolider.

Les effets de l’aide internationale s’inscrivent dans un temps long et doivent permettre à terme une gestion efficace et autonome des Régions. Les bailleurs de fonds devront s’adapter aux contextes locaux en offrant des solutions pragmatiques et flexibles, tout en veillant à un alignement progressif avec les standards internationaux.

 

Entretien réalisé par Afifa Dassouli

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Régionalisation avancée: Un levier stratégique pour un Maroc plus équilibré et durable https://lnt.ma/regionalisation-avancee-un-levier-strategique-pour-un-maroc-plus-equilibre-et-durable/ Thu, 24 Jul 2025 14:39:29 +0000 https://lnt.ma/?p=532779 Sous l’impulsion de la Constitution de 2011 et consolidée par la loi organique 111-14, la régionalisation avancée s’impose aujourd’hui comme l’un des chantiers les plus structurants du Royaume. À la croisée des dynamiques territoriales, économiques, sociales et environnementales, elle redéfinit en profondeur l’organisation du pays. Créée en 2005, l’Association des Régions du Maroc (ARM) incarne […]

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Sous l’impulsion de la Constitution de 2011 et consolidée par la loi organique 111-14, la régionalisation avancée s’impose aujourd’hui comme l’un des chantiers les plus structurants du Royaume. À la croisée des dynamiques territoriales, économiques, sociales et environnementales, elle redéfinit en profondeur l’organisation du pays.

Créée en 2005, l’Association des Régions du Maroc (ARM) incarne la voix unifiée des douze régions du Royaume. Elle agit à la fois comme plateforme de représentation politique auprès des pouvoirs publics, et comme centre de ressources dédié à l’accompagnement technique et stratégique des régions. Son rôle s’est accru avec la montée en puissance de la régionalisation avancée, processus progressif et de long terme, qui redessine le rôle des collectivités territoriales dans le développement du pays.

Ce processus repose sur une autonomie renforcée des régions. En effet, celles-ci peuvent désormais mobiliser des ressources financières par le biais d’emprunts contractés auprès du système bancaire ou via des partenariats de coopération internationale. Ces mécanismes, encadrés par le ministère de l’Intérieur, traduisent une nouvelle dynamique où les régions acquièrent une prééminence sur les communes et provinces dans la conduite de projets structurants, notamment dans l’aménagement du territoire et la planification à long terme.

La structuration territoriale repose ainsi sur deux piliers essentiels : le Schéma Régional d’Aménagement du Territoire (SRAT), qui définit la vision stratégique à 30 ou 40 ans, et le Plan de Développement Régional (PDR), décliné sur la durée du mandat régional. Ce dernier, opérationnalisé pour la première fois sur la période 2016–2021, est aujourd’hui renouvelé avec une nouvelle génération de plans, mieux arrimés aux objectifs du Nouveau Modèle de Développement (NMD).

Au cœur de cette dynamique, les régions sont appelées à jouer un rôle moteur en matière de développement économique. Elles disposent d’une compétence propre pour créer des zones d’activités économiques, véritables incubateurs de croissance et d’emploi au service des territoires. Cette mission s’articule avec une autre priorité de taille : la transition écologique. Conformément aux engagements internationaux du Maroc, les régions doivent intégrer la lutte contre les changements climatiques dans leur stratégie, en favorisant un développement durable, résilient et inclusif.

Cette vision territoriale n’est pas uniforme. Elle tient compte des spécificités de chaque région, de leurs atouts naturels, de leurs ressources et de leurs défis. Les PDR permettent ainsi de valoriser cette diversité, tout en veillant à une cohérence nationale grâce à leur validation par le ministère de l’Intérieur dans le cadre d’une programmation triennale.

Le lien entre la régionalisation avancée et le Nouveau Modèle de Développement est aujourd’hui manifeste. Le modèle de développement adopté en 2021 érige les régions en catalyseurs de la transformation socio-économique du pays. Elles deviennent des actrices à part entière du changement, capables de piloter des projets à fort impact local tout en portant les ambitions nationales.

Certaines régions, notamment les provinces du Sud, ont d’ailleurs fait office de pionnières. Dès avant l’adoption généralisée de la régionalisation avancée, elles ont bénéficié de plans de développement intégrés, soutenus par un effort public et parapublic considérable. Cette territorialisation anticipée a servi de modèle pour les autres régions du pays.

En termes de financements, les régions perçoivent 5 % des recettes nationales issues de l’impôt sur les sociétés (IS) et de l’impôt sur le revenu (IR). Toutefois, la répartition de la fiscalité locale demeure inégale, avec un poids plus important en faveur des communes et des préfectures. D’où l’importance pour les régions de diversifier leurs sources de financement, notamment par des mécanismes d’endettement encadrés.

Pour l’Association des Régions du Maroc, l’enjeu est désormais de consolider ces avancées. Cela implique un accompagnement continu des régions, un renforcement de leurs capacités, une gouvernance plus participative et une meilleure coordination entre les différents niveaux institutionnels. Plus qu’un objectif administratif, la régionalisation avancée est un outil stratégique au service d’un Maroc plus équitable, plus solidaire et plus ancré dans ses territoires.

 

Afifa Dassouli

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Financer l’investissement massif par une fiscalité efficace, le Maroc récolte les fruits de sa stratégie https://lnt.ma/financer-linvestissement-massif-par-une-fiscalite-efficace-le-maroc-recolte-les-fruits-de-sa-strategie/ Thu, 24 Jul 2025 14:38:15 +0000 https://lnt.ma/?p=532777 Dans le contexte économique ac-tuel du Maroc qui se caractérise par un programme d’investissements massifs et multisectoriels, la problématique de son financement s’impose ! A ce titre, le constat de l’augmentation régulière et constante des recettes fiscales, sur plusieurs mois d’affilés, contribue incontestablement à un certain confort budgétaire. Sachant que l’entrée en application de la […]

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Dans le contexte économique ac-tuel du Maroc qui se caractérise par un programme d’investissements massifs et multisectoriels, la problématique de son financement s’impose ! A ce titre, le constat de l’augmentation régulière et constante des recettes fiscales, sur plusieurs mois d’affilés, contribue incontestablement à un certain confort budgétaire. Sachant que l’entrée en application de la grande réforme fiscale, il y a trois ans, y est pour beaucoup !

Il faut rappeler que celle-ci a porté sur des modifications au niveau de l’impôt sur les sociétés, IS, réduit de 30 à 20%, puis de l’impôt sur le Revenu, IR dont les différentes tranches ont été élargies réduisant sa pression, et de la TVA ramenée à deux taux de 10% et 20%. Cette réforme a produit une plus grande clarté, systématisé les déclarations et élargi l’assiette fiscale tous azimuts.

Mais il en va également du travail de la Direction Générale des Impôts qui contribue à récolter ces ressources, les impôts directs : TVA, l’IR, l’IS, droits d’enregistrement pour l’État et les collectivités territoriales sachant qu’elle procède à des ristournes de 5% de l’IR, 5% sur l’IS et surtout 32% de la TVA à ces dernières. Dans le cadre de la politique de la régionalisation avancée, il faut savoir que les régions bénéficient également des recettes de la fiscalité territoriale, la Taxe professionnelle, la Taxe d’habitation, sur les services communaux, les terrains non bâtis et 17 taxes et redevances qu’elles collectent elles-mêmes.

D’ailleurs, une loi émanant du ministère de l’intérieur et entrée en vigueur le 12 juin dernier, porte sur la gestion des taxes indirectes et instaure le transfert de la gestion de ces taxes de la TGR à la DGI et un retour de la définition de l’assiette de la taxe d’habitation à la faveur des communes.

Ainsi, cette décentralisation se concrétise déjà par une forte progression de ces recettes en 2024 de plus 40% pour les services communaux et 25% de la taxe sur les terrains non bâtis. La réforme de la fiscalité locale engagée par le ministère de l’intérieur est la dernière phase de la grande réforme fiscale et la loi cadre qui la soutient, issues des Assises de la fiscalité. Sa durée de 5 ans se clôture en juin 2026.

Il s’agit d’instaurer dans les régions, une fiscalité plus encourageante à l’investissement avec deux familles de taxes, une sur l’activité économique et une foncière.

La DGI, encore plus engagée dans la collecte fiscale, se doit de continuer sa politique d’augmentation des recettes, tant au niveau de l’État central que des collectivités territoriales. Le constat actuel est certes que la croissance des recettes fiscales au niveau de l’État est supérieure à celles de la fiscalité locale. Parmi les causes il y a certaines failles de la loi fiscale qui sont en cause.

Par exemple, l’application de la taxe professionnelle est injuste du fait du plafonnement de sa base d’application, à 50 millions de dirhams pour les activités industrielles au détriment de celle des services et aussi prévoit un taux de 10% dans le premier cas et 30% dans le second. De plus l’effervescence des investissements s’accompagne d’une exonération de la taxe professionnelle sur 5 ans et de la TVA sur l’acquisition les équipements d’investissements dans le cadre de conventions signées avec l’État, qui sont à l’origine de manque de collectes au niveau régional.

Il s’agit donc impérativement de corriger ces incohérences pour que les recettes fiscales régionales confortent leur croissance. Car, les recettes fiscales doivent évoluer au rythme du PIB réel, voire au-delà ! C’est le cas au niveau de l’État en 2024, où elles ont cru quatre fois plus que le PIB, continuant sur cette lancée en 2025.

Surtout que la DGI, pour poursuivre dans cette voie, a introduit la retenue à la source de 75% de la TVA en juillet 2024, s’imposant ainsi dans le cycle de l’activité des entreprises. Cette décision lui a permis de cerner les contribuables en encadrant leurs activités. C’est de la fiscalité préventive qui lui permet d’exercer un contrôle en amont au lieu d’avoir à les contrôler après.

Selon la DGI, les résultats de ces mesures ont abouti à une baisse drastique des fausses factures, une avancée économique qui rétablit la concurrence loyale et la possibilité donnée aux entreprises transparentes de soumissionner aux marchés publics plus facilement. Celles qui payent leurs impôts, la RAS de TVA ayant permis d’éliminer les fraudeurs de factures. Par ailleurs, certains achats et importations de biens d’équipement, achetés en hors taxe, qui étaient revendus frauduleusement sur le marché noir, alors que la loi oblige de les garder 5 ans, ont aussi cessé net.

En conséquence de ces deux corrections de grande importance le paiement spontané de la TVA sur la totalité de son assiette a permis une importante augmentation des recettes de cette dernière. D’ailleurs, selon les chiffres de la DGI à fin avril 2025, les recettes fiscales dans leur globalité ont enregistré une progression remarquable de 28,1% par rapport à la même période de l’année précédente et à fin décembre 2024, une hausse de 16,1% avait déjà été constatée. Ce rythme soutenu date de 2022 et traduit l’efficacité des réformes fiscales successives, qui ont opéré un véritable changement de paradigme. Deux leviers majeurs ont soutenu cette transformation : le principe de la retenue à la source et la neutralisation des mécanismes de fraude cités plus haut.

Le principe de la retenue à la source a permis d’enregistrer des résultats tangibles. Ainsi, les recettes issues de la retenue à la source sur les honoraires ont atteint 3,5 milliards de dirhams, avec une progression de 90% en 2024, suivie de 21% à fin avril 2025. Ce même levier a permis non seulement d’absorber l’effet budgétaire des allègements fiscaux accordés aux salariés, mais aussi de porter le taux moyen de croissance des recettes issues de l’IR/Salaires à un niveau deux fois supérieur à celui observé avant la réforme.

Chez les personnes physiques tenant une comptabilité, les revenus déclarés au niveau des déclarations déposées en 2025 ont progressé de plus de 19% par rapport à 2024. Toujours grâce à la retenue à la source, 2 630 contribuables de cette catégorie ont vu leur contribution fiscale spontanée doubler, dont 1 268 ont déclaré des montants huit fois supérieurs aux niveaux habituellement observés.

Quant aux recettes liées aux profits fonciers, elles ont également bénéficié de ce levier, avec des hausses de plus de 20% en 2024 et de 14% à fin avril 2025. Pour les revenus fonciers, la progression a été particulièrement marquée : +196% en 2023, première année de mise en œuvre de la retenue à la source généralisée sur cette catégorie, +25% en 2024, puis +8,3% à fin avril 2025.

Cette dynamique haussière a aussi concerné les secteurs traditionnellement moins contributifs, comme la contribution fiscale du secteur agricole qui a progressé de plus de 69%, tandis que celle du secteur hôtelier a connu une augmentation de plus de 43% en 2025.

S’agissant de la TVA, la retenue à la source instaurée par la loi de finances 2024, et mise en œuvre à partir de juillet de la même année, a permis de mobiliser plus de 3,9 milliards de dirhams en neuf mois, soit un montant trois fois supérieur aux surplus annuels enregistrés avant la réforme.

Le second levier de cette fiscalité préventive repose sur la neutralisation des mécanismes de fraude. L’introduction d’une formalité obligatoire pour l’achat de matériel agricole a renforcé la traçabilité et favorisé la conformité, avec 5,3 milliards de dirhams HT de matériel tracé au profit de 2 921 contribuables en une seule année.

Le mécanisme de garantie encadrant les acquisitions de biens d’investissement a, quant à lui, recentré les exonérations de TVA sur les véritables investisseurs. Il en a résulté une hausse de 23% du volume global des investissements exonérés, accompagnée d’une réduction de 96% du nombre de bénéficiaires. Ce filtrage préventif a permis d’identifier plus de 6 600 entreprises à risque en 2024.

Enfin, la loi de finances 2023 a introduit un outil structurant avec la création du registre des inactifs. À ce jour, plus de 233 000 entreprises y ont été inscrites dans le cadre d’un vaste effort de mise à jour du registre fiscal, avec une liste d’attente en cours de traitement. Ce dispositif a permis une réduction de 83% du nombre de fausses factures, et de 74% en valeur, entre 2023 et 2024 pour les entreprises concernées.

Ainsi, les réformes engagées ont permis de consolider durablement les recettes fiscales, tout en renforçant les fondements d’un système plus robuste, plus équitable et plus sécurisé. En transformant des flux autrefois peu maîtrisés en recettes pérennes, elles assurent une mobilisation fiscale plus soutenable à long terme.

 

Afifa Dassouli

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Les collectivités territoriales s’orientent vers le financement de marché pour accélérer leur développement https://lnt.ma/les-collectivites-territoriales-sorientent-vers-le-financement-de-marche-pour-accelerer-leur-developpement/ Tue, 01 Jul 2025 07:03:04 +0000 https://lnt.ma/?p=531668 L’AMMC, dans sa réflexion stratégique, se doit de développer toutes les possibilités de financement du marché des capitaux. A ce titre, elle soutient aujourd’hui celle des émissions obligataires par les collectivités territoriales. Son objectif étant d’améliorer le fonctionnement du marché des capitaux en diversifiant son offre tout en sachant que l’Autorité du marché des capitaux […]

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L’AMMC, dans sa réflexion stratégique, se doit de développer toutes les possibilités de financement du marché des capitaux. A ce titre, elle soutient aujourd’hui celle des émissions obligataires par les collectivités territoriales.

Son objectif étant d’améliorer le fonctionnement du marché des capitaux en diversifiant son offre tout en sachant que l’Autorité du marché des capitaux a déjà lancé les obligations vertes, les obligations sociales, les OPCI etc…

De même, celle-ci réfléchit en termes d’acteurs nouveaux qui peuvent bénéficier des financements du marché pour leurs projets de développement. Au-delà des acteurs privés actuels, elle s’adresse aux entreprises publiques et vient de signer une convention avec l’Agence Nationale de Gestion Stratégique des Participations de l’État, pour faciliter le recours à ses différentes composantes au marché pour le financement de leur projet de rénovation et de mise à niveau.

Il faut savoir que dans le cadre de la trajectoire actuelle d’investissements massifs pour le développement du pays dans les infrastructures, les équipements pour la Coupe du monde, et aussi les réformes de fond comme l’élargissement de la protection sociale, le budget de l’État et le financement bancaire ne suffisent plus pour financer tous ces projets.

Comme c’est le cas dans le monde occidental, le marché des capitaux constitue une solution à cette insuffisance. Les institutionnels, compagnies d’assurance, caisses de retraite qui gèrent des milliards de primes et de cotisations de retraite, les OPCV qui gèrent à eux seuls plus de 750 MMDHs de collecte d’épargne, ou encore les OPCI plus récents qui ont des actifs de 100 MMDHs et mêmes les personnes physiques qui investissement de plus en plus sur le marché, cherchent des produits d’investissements pour rentabiliser ces montants.

C’est dans ce contexte que l’AMMC, dans son engagement à accompagner les collectivités locales et régionales vers le financement du marché des capitaux, a organisé début juin un atelier pour accueillir les membres de la Direction Générale des collectivités territoriales, leur présenter les différentes possibilités de financement qu’offre le marché des capitaux, en mettant l’accent sur le benchmark à l’international. Sachant que dans nombre de pays dont nos voisins et partenaires, les collectivités se financent beaucoup sur les marchés.

Et il y a des précédents au Maroc comme celui de la ville d’Agadir, qui a déjà franchi le pas avec une émission obligataire en 2022 d’un milliard de dirhams. Les régions et communes pourront suivre la même voie compte tenu des changements intervenus par décret dans le règlement de leur fonctionnement interne.

Le décret en question, qui fait évoluer les textes de Loi, prévoit une condition implicite selon laquelle le service de la dette arrive en priorité des dépenses. Cette règle de fonctionnement dans le statut des collectivités territoriales constituera pour les investisseurs une forme de garantie pour les attirer. Dans le cadre de la régionalisation avancée, les régions ont des plans de développement régionaux importants, alors que leurs budgets sont insuffisants.

Et, à défaut de recourir encore au budget de l’État sachant que le FEC qui les finançait a ses propres limites, elles vont dorénavant pouvoir se financer par l’émission d’obligations sur le marché des capitaux.

Toutefois, ces nouveaux acteurs de marché ne peuvent pas faire un appel public à l’épargne, qui par définition leur aurait permet de s’adresser à un large public à défaut de bilans comptables, commissariats aux comptes et donc de transparence parfaite.

Bien sur les collectivités territoriales vont se faire accompagner par les banques d’affaires pour leur émission obligataire, l’accès de ces dernières à ce nouveau type de financement imposera certainement un assainissement important.

Elles devront changer leurs références comptables et passer d’une comptabilité de caisse à l’utilisation du code de comptabilité nationale pour pouvoir délivrer les états financiers standards, ce qui leur prendra du temps.

Dans l’intervalle, elles devront recourir au placement privé, un produit de financement qui s’adresse à des investisseurs qualifiés qui ont là une nouvelle et importante opportunité, les régions étant le bras de l’État pour assurer le développement territorial et la régionalisation avancée à travers les PDR (plans de développement régionaux adaptés aux spécificités de chaque région). Traditionnellement celles-ci sont financées par les transferts de l’État à partir de l’IS, de la TVA et des taxes locales augmentées d’une subvention de l’État sur la base des projets déposés à l’Agence de développement des Collectivités territoriales et au fur et à mesure de leur réalisation. Le placement privé est quant à lui un régime alternatif qui exige des investisseurs qualifiés qui ont les compétences pour évaluer le risque inhérent à l’investissement sans disposer de publications et de documents. Ils sont limités à 20, s’engagent à garder les titres au moins 24 mois sans pouvoir les céder, sauf à d’autres investisseurs du groupe et peuvent être des compagnies d’assurance et des caisses de retraite, des banques, etc.

L’État ne garantit pas les émissions des collectivité territoriales, mais les paiements d’emprunt sont considérés comme des dépenses obligatoires et prioritaires pour ces émetteurs dans leur règlement intérieur. La rémunération est négociable avec les investisseurs sur la base du taux sans risque des Bons du Trésor et une prime de risque négociée. Ces emprunts sont souvent ou sociaux ou environnementaux pour alimenter des projets à impact vert ou social. Comme l’a été l’exemple de l’Emprunt obligatoire d’Agadir dont le montant d’1 milliard pour une durée de 7 à 10 ans au taux de 4,5%, se partageait en deux tranches, l’une de 460 Mdhs pour rembourser les dettes antérieures et la différence pour financer les projets d’investissements.  Le taux de rémunération de l’émission d’Agadir étant très intéressant, la prochaine émission que prépare la ville de Casablanca est déjà très attendue par les investisseurs…

 

Afifa Dassouli

 

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BAM choisit la prudence face aux incertitudes mondiales https://lnt.ma/bam-choisit-la-prudence-face-aux-incertitudes-mondiales/ Wed, 25 Jun 2025 08:28:45 +0000 https://lnt.ma/?p=531446 Le Conseil de Bank Al Maghrib du second trimestre de l’année, qui s’est tenu mardi 24 juin a maintenu le taux directeur à 2,25%. Cette décision a été prise selon le Wali dans un contexte d’incertitudes renforcées ! Celles-ci sont induites notamment par la nouvelle politique commerciale des Etats-Unis, les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient […]

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Le Conseil de Bank Al Maghrib du second trimestre de l’année, qui s’est tenu mardi 24 juin a maintenu le taux directeur à 2,25%. Cette décision a été prise selon le Wali dans un contexte d’incertitudes renforcées ! Celles-ci sont induites notamment par la nouvelle politique commerciale des Etats-Unis, les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient ainsi que la guerre Israël-Iran.

En effet, les incertitudes liées aux conflits internationaux actuels, commerciaux et armés, impactent de façon significative les politiques des banques centrales. Car, ces conflits entraînent des perturbations économiques, des chocs inflationnistes, provoquent des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, entraînent des hausses de prix des matières premières et des biens de consommation, exacerbent les pressions inflationnistes et se traduisent par des prévisions basses de la croissance de l’économie mondiale qui devrait continuer son ralentissement en favorisant une tendance baissière de l’inflation.

En conséquence, les banques centrales face à l’incertitude accrue en cause, adaptent leurs stratégies en étant plus prudentes et plus flexibles. C’est la position choisie par M. Jouahri qui a maintenu le taux directeur de BAM au même niveau, évitant ainsi des changements trop rapides, tout en coordonnant cette décision avec la politique budgétaire du gouvernement pour mieux faire face aux défis économiques et aux chocs internationaux.

Pourtant, l’économie marocaine connait une petite surchauffe précise M. le Wali de la banque centrale. Il précise qu’ « au niveau national, les dernières données font ressortir une nette accélération du rythme de l’activité dans les secteurs non agricoles. Cette dynamique devrait se poursuivre à moyen terme, à la faveur notamment de l’investissement dans les infrastructures, dans le cadre des efforts consentis par notre pays pour l’atténuation de l’impact du changement climatique et pour la préparation de l’accueil d’événements internationaux d’envergure à l’horizon 2030. Cette amélioration notable de la croissance non agricole devrait soutenir la reprise tangible de l’emploi observée au cours des derniers trimestres ».

Précisément, la croissance économique du Maroc a atteint un rythme plus rapide que prévu à 3,8% en 2024 selon le HCP. Selon les projections de Bank Al- Maghrib, elle devrait connaitre une nette accélération cette année pour s’établir à 4,6%, puis se consoliderait à 4,4% en 2026. Ce, à la faveur d’une forte dynamique de l’investissement dans les infrastructures, leur croissance avoisinerait 4,5% en 2025 et en 2026.

Avec une autre bonne nouvelle, selon laquelle la transmission de la baisse du taux directeur se concrétise par la poursuite de la baisse des taux débiteurs assortissant les crédits bancaires au secteur non financier. Les données relatives au premier trimestre 2025 montrent un recul cumulé de 45 points de base (pb) depuis le début de l’assouplissement monétaire en juin 2024. Alors que le crédit bancaire au secteur non financier connaitrait une nette accélération avec une progression de plus de 6% en 2025 et en 2026 au lieu de 2,7% en moyenne durant les deux années précédentes.

Ces éléments auraient pu être des arguments favorables pour une petite baisse supplémentaire du taux directeur afin de continuer à pousser le financement de l’économie, les réformes engagées et les multiples investissements en cours. D’autant que BAM vient d’initier un programme spécial pour le financement des PMEs, avec un nouveau programme de soutien au financement bancaire de la TPE lancé en mars dernier et un projet de charte dédiée à cette catégorie d’entreprises. Le programme prévoit notamment la mise en place d’une offre de crédit adaptée, la simplification des procédures, l’optimisation des systèmes de garantie, l’accompagnement non financier et des dispositifs de suivi de la mise en œuvre.

C’est d’ailleurs ce qu’a fait la BCE qui pour soutenir la croissance faible en Europe a décidé lors de sa réunion du 5 juin, d’abaisser ses trois taux de 25 pb pour la septième fois d’affilée et la huitième depuis juin 2024. Alors que le comportement de la FED lors de sa réunion des 17 et 18 juin, a maintenu, pour la quatrième fois consécutive, la fourchette cible du taux des fonds fédéraux inchangée à [4,25%-4,50%]. Ce qui ne prend pas en compte le fait que la croissance économique américaine ne décolle pas, que l’inflation se tasse alors que les taux directeurs restent hauts. Certainement pour soutenir le dollar qui se déprécie souffrant de la perte de confiance des investisseurs.

En définitive, la décision de Bank Al-Maghrib de maintenir son taux directeur à 2,25% illustre une approche mesurée, à l’image des grandes banques centrales dans un contexte géopolitique et économique mondial tendu, parce le Maroc ne vit pas en vase clos. Si les indicateurs de reprise sont au vert pour l’économie marocaine, notamment grâce à une croissance soutenue des secteurs non agricoles et à une dynamique d’investissement infrastructurel, la Banque centrale préfère ménager ses marges de manœuvre. La prudence reste donc de mise, d’autant que la fragilité de l’environnement international impose une coordination étroite entre politiques monétaire et budgétaire.

 

Afifa Dassouli

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Des biens aux services, la mutation discrète des exportations marocaines https://lnt.ma/des-biens-aux-services-la-mutation-discrete-des-exportations-marocaines/ Wed, 04 Jun 2025 11:08:18 +0000 https://lnt.ma/?p=530579 L’Office des changes, dans sa lettre mensuelle qui publie les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du mois d’avril 2025, clame que l’excédent de la balance des services s’établit à 46,3 milliards de dirhams, en hausse de 11,9 %. Une nouvelle information à prendre en compte pour analyser la balance commerciale et son comportement, qui pèse […]

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L’Office des changes, dans sa lettre mensuelle qui publie les indicateurs mensuels des échanges extérieurs du mois d’avril 2025, clame que l’excédent de la balance des services s’établit à 46,3 milliards de dirhams, en hausse de 11,9 %. Une nouvelle information à prendre en compte pour analyser la balance commerciale et son comportement, qui pèse sur le solde extérieur du Maroc. Celle-ci met plus l’accent sur les importations, dont le poids est sensible à la conjoncture économique, et ce, compte tenu de la dépendance du Maroc à l’égard de ses partenaires européens pour nombre de produits nécessaires à la satisfaction de ses besoins.

De fait, la balance commerciale des marchandises, fin avril 2025, s’est détériorée. Selon les chiffres de l’Office des changes, les importations de biens ont connu une augmentation de 9,1 %, soit 22 MMDH, passant de 241 à 263 milliards de dirhams d’une année à l’autre. Dans le détail, toutes les catégories d’importations ont augmenté :

En effet, les importations de produits finis d’équipement ont crû de 13,3 % à 61,8 MMDH, celles de consommation de 11,5 % à plus de 61 MMDH, et celles des produits alimentaires de 11,3 % à 33,5 MMDH, tandis que celles des produits bruts ont explosé de 25,4 % à 13 milliards de dirhams. Mais le plus grave, c’est que face à cette appréciation importante des importations, les exportations ont plutôt stagné à +1,2 % à 154 milliards de dirhams.

En dehors des exportations de phosphates, qui constituent l’essentiel à l’export, et qui augmentent de 12,3 % à fin avril à 27,6 MMDH, les autres extractions minières ont pris 12,3 % à 27,6 MMDH et l’aéronautique 14 % à 9,5 milliards. Les exportations de l’agriculture et de l’agroalimentaire restent stables à +1,4 % pour 35,4 milliards de dirhams, comme pour le textile et cuir à 2,7 % pour 15 MMDH, et l’automobile à plus de 7 % à une cinquantaine de milliards de dirhams.

En conséquence, le déficit commercial a connu une hausse de 22,8 % à fin avril de cette année, atteignant les 109 milliards de dirhams, causant ainsi une perte du taux de couverture des importations par les exportations de 4,6 points à 58,6 %, contre 63,2 %.

Toutefois, les services, qui contribuaient subsidiairement à la balance commerciale du pays, connaissent un essor soutenu ! L’excédent de la balance des services s’est apprécié de 11,9 % à 46 milliards de dirhams, sur la base des importations de services qui baissent et des exportations qui augmentent. L’examen des différentes catégories de services exportés par le Maroc montre que ces derniers se multiplient et se diversifient, comme le montre le tableau ci-dessous.

Les services exportés sont en constante augmentation sur les 5 dernières années, avec des montants multipliés par 10. C’est le cas particulièrement des services de transports, de voyages, d’assurances et de pensions, de services financiers, des télécommunications, d’informatique, etc. Le tableau des exportations de services indique que les services de transports ont réalisé des exportations de 26 MMDH en 2020 et 45 MMDH en 2024. Les services de voyages sont passés de 36 à 117 milliards sur la même période. Les exportations de services de télécommunications et d’informatique ont réalisé de même un réel saut, passant de 17 à 24 milliards de dirhams en 5 ans, quand celles des services aux entreprises exportent 55 milliards de dirhams contre 26 en 2020. Ces chiffres sont prometteurs parce qu’ils témoignent d’une évolution des exportations de l’industrie et de l’agriculture vers les services, démontrant une transformation connue de divers pays occidentaux face à un recul industriel qui caractérise leur économie et un réchauffement climatique qui impacte les rendements agricoles.

Le Maroc, avec une balance des services qui prend de l’importance, peut lui aussi envisager de plus en plus une diversification de ses exportations à la faveur de ces derniers et programmer de les développer en continu…

D’ailleurs, le gouvernement vient de lancer une feuille de route sur 2025-2027 pour dynamiser le commerce extérieur en boostant les exportations. Son plan prévoit la création de 76 000 nouveaux emplois, l’élargissement de la base des exportations par la création de 400 nouvelles sociétés d’export par an pour engranger des recettes supplémentaires d’exportation de 84 milliards de dirhams (MMDH). Son approche intégrée et participative s’articule autour de quatre leviers d’intervention et de six réformes transversales. Ils consistent en une modernisation des instruments de soutien, le développement des filières exportatrices à fort potentiel, un renforcement des partenariats internationaux et un appui aux PME.

En réalité, l’ouverture économique du pays l’oblige à engager sa compétitivité pour intégrer les chaînes de valeur mondiales en étant un acteur incontournable entre l’Afrique et l’Europe. En effet, face à la baisse des exportations que montrent les derniers chiffres du commerce international publiés par l’Office des changes pour le mois d’avril 2025, une telle réaction du gouvernement s’imposait. Surtout dans son volet de simplification des procédures douanières, qui reconnaît ses goulots d’étranglement et la lenteur administrative qui ne facilitent ni les exportations ni les importations ; de la digitalisation des services, pour plus de fluidité et d’efficacité des flux d’import et d’export – au moins pour les filières à l’export recensées pour leur fort potentiel comme l’agriculture, le textile, la chimie et l’artisanat, et au plus pour des plateformes digitales dédiées à la promotion de nos produits sur les marchés internationaux, que prévoit également le programme gouvernemental.

Le choix d’ouverture de l’économie marocaine, qui la destine à plus d’échanges internationaux, l’oblige par ailleurs à diversifier les créneaux à l’export de façon active, à stimuler les secteurs niches les plus dynamiques à l’international et à développer les tendances de croissance rapide et prometteuses, comme celles des services à l’export, tout en repérant les limites de certains secteurs exportateurs qui saturent avec le temps, souffrant du statu quo… Un challenge continu mais indispensable.

Afifa Dassouli

 

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Conférence du FMI à Riyad : mutations économiques régionales, quelles leçons pour le Maroc ? https://lnt.ma/conference-du-fmi-a-riyad-mutations-economiques-regionales-quelles-lecons-pour-le-maroc/ Wed, 28 May 2025 09:57:28 +0000 https://lnt.ma/?p=530249 Réunie à Riyad sous l’égide du FMI, la conférence sur les perspectives économiques mondiales et régionales a dressé un panorama nuancé des défis et opportunités qui se présentent aux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. À travers les interventions de hauts responsables saoudiens, d’experts financiers et du Dr Jihad Azour, Directeur du département MENA […]

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Réunie à Riyad sous l’égide du FMI, la conférence sur les perspectives économiques mondiales et régionales a dressé un panorama nuancé des défis et opportunités qui se présentent aux pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. À travers les interventions de hauts responsables saoudiens, d’experts financiers et du Dr Jihad Azour, Directeur du département MENA du FMI, une conclusion émerge : dans un monde marqué par les tensions géopolitiques, le resserrement monétaire global et les recompositions commerciales, la résilience passe désormais par une diversification rapide, des réformes structurelles soutenues et une intégration régionale renforcée.

Pour le Maroc, ces messages trouvent un écho particulier. Le Royaume partage avec d’autres pays de la région MENA une forte dépendance aux flux extérieurs : transferts de la diaspora, tourisme, investissements et aides publiques au développement. Or, la volatilité accrue des marchés financiers mondiaux, la hausse des primes de risque et la fragmentation commerciale pourraient impacter négativement ces canaux. Déjà, l’exemple égyptien – avec près de 7 milliards de dollars de pertes liées au recul du trafic sur le canal de Suez – montre combien l’exposition aux chocs externes peut être coûteuse.

La conférence souligne aussi la nécessité, pour les pays non producteurs de pétrole comme le Maroc, de s’adapter à un environnement de taux d’intérêt durablement élevés. Cela pose une contrainte sévère sur le financement des projets publics, sur le service de la dette, et sur la capacité du tissu productif national à accéder au crédit. À cela s’ajoute un impératif de montée en compétence rapide, alors que l’intelligence artificielle et la digitalisation des économies deviennent des axes stratégiques pour les pays du Golfe.

FMI : Global and Regional Economic Developments and Outlook à Riyad

Pourtant, le Maroc n’est pas démuni. Sa stabilité macroéconomique, sa politique proactive d’industrialisation verte et son orientation africaine peuvent devenir de véritables leviers. En renforçant l’intégration économique régionale – notamment avec les pays du Golfe et l’Afrique subsaharienne – et en misant sur l’investissement productif privé, le Royaume peut transformer les incertitudes globales en opportunités stratégiques.

Enfin, la conférence rappelle que les politiques publiques doivent conduire « prudemment dans le brouillard ». Une gestion rigoureuse des finances publiques, des investissements ciblés dans les infrastructures d’avenir, et surtout une confiance renouvelée dans le rôle du capital humain sont plus que jamais essentiels. Le Maroc, à la croisée des chemins, gagnerait à s’inspirer de cette vision anticipative défendue à Riyad : bâtir aujourd’hui les fondations d’une économie résiliente et inclusive, capable de traverser les turbulences sans dévier de son cap.

Comme l’a souligné le Dr Jihad Azour, Directeur du département MENA du FMI : « Il ne s’agit pas simplement de naviguer dans l’incertitude, mais de transformer nos économies pour bâtir des marges de manœuvre et renforcer les fondements macroéconomiques. » Une maxime qui résonne pleinement avec les priorités actuelles du Maroc.

Afifa Dassouli

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Santé : les dérives d’un modèle privé adossé à l’AMO https://lnt.ma/sante-les-derives-dun-modele-prive-adosse-a-lamo/ Thu, 22 May 2025 08:52:24 +0000 https://lnt.ma/?p=530024 La médecine privée a beaucoup évolué au Maroc. C’est ce que démontrent la prolifération des cliniques privées et l’extension de l’assurance maladie, l’AMO. C’est ce que l’on peut constater dans toutes les villes du pays, les plus importantes en particulier, où dans un même quartier plusieurs cliniques s’implantent quasi-côte à côte. Au début, cela pouvait […]

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La médecine privée a beaucoup évolué au Maroc. C’est ce que démontrent la prolifération des cliniques privées et l’extension de l’assurance maladie, l’AMO. C’est ce que l’on peut constater dans toutes les villes du pays, les plus importantes en particulier, où dans un même quartier plusieurs cliniques s’implantent quasi-côte à côte. Au début, cela pouvait se justifier par leur spécialité avant que nombre d’entre elles deviennent multidisciplinaires. La surcharge prétendue des hôpitaux, la durée d’attente des soins, justifiaient que le privé prenne le relai du public en créant aussi des hôpitaux privés comme le très réputé Cheikh Khalifa, pour ne donner que cet exemple. Les médecins souvent professeurs qui travaillaient dans les hôpitaux publics ont surfé sur cette vague pour partager leur temps de travail avec les centres de santé du privé pour ne pas seulement arrondir leur « fin de mois », mais multiplier leurs rémunérations de façon exponentielle, pourvu que les cliniques marchent de plus en plus !

La concentration des cliniques privées en groupements a accentué cette tendance, pour celles qui existaient, mais une dynamique d’ouverture de nouvelles cliniques s’est également accélérée avec l’arrivée d’acteurs déployant un rythme d’implantation à travers le pays comparable à celui des supermarchés. Il s’agit bien d’un nouveau modèle puisque certains de ces acteurs se sont introduits en bourse, profitant du financement gratuit du marché financier pour réaliser une croissance rapide et efficace par le choix de positionnement immobilier au cœur des villes.

La multiplication des cliniques a contribué à surmonter l’épidémie du COVID en « sauvant des vies », mais en démontrant que le coût de la médecine privée est trop élevé pour le niveau de pouvoir d’achat du marocain moyen, ce qui aurait pu être un frein au transfert de la médecine publique au privé. Mais, la généralisation de l’AMO, l’assurance maladie obligatoire, est venue soutenir cet écosystème. Ainsi, le rôle de la CNSS à l’œuvre dans cette grande réforme est avancé et prépondérant ! Car, ce sont sa prise en charge pour les cas de maladies compliquées ou graves et les remboursements rapide des soins à ses affiliés, qui ont contribué à l’explosion de la médecine privée. D’autant que les assurés auprès des compagnies d’assurance représentent une faible proportion par rapport à ceux de la CNSS, constitués des salariés auxquels se sont ajoutés les professions libérales et tous ceux qui ont bénéficié de l’extension et de la généralisation de l’AMO.

En conséquence, le beau bilan de la médecine privé est bel et bien adossé au public, à travers les hôpitaux qui ont fourni les médecins en amont et la CNSS qui leur a offert des clients par milliers en aval. Mais, d’autres acteurs entrent en ligne de compte, il s’agit des pharmacies et des laboratoires qui commercialisent les médicaments de base vendus à des prix abordables, d’autres pour les maladies de longue durée très chers et entre les deux ceux dits génériques. C’est ce qui a permis à la CNSS de baser sa couverture sur les prix des génériques.

Or, les laboratoires constitués en lobbys, défendent leur activité en essayant d’imposer les médicaments d’origine, protégés par des licences et brevets. Pour ce faire, ils passent par les cliniques en les incitant à prescrire ces derniers à leurs malades, moyennant la prise en charge de la différence de prix aux patients entre les produits d’origine et les génériques. Il va sans dire que ce « deal » passe au-dessus des pharmacies qui sont censées distribuer la production des laboratoires. Et, sans vouloir défendre les pharmaciens, il faut savoir que le ministère réglementent leurs marges sur les produits les plus chers. En un mot, les cliniques et les laboratoires trustent les traitements lourds dont les prix sont très élevés. Par ailleurs, les patients deviennent otages du système, ces médicaments aux prix prohibitifs dépassent leurs moyens, les prises en charges de la CNSS ne donnent pas lieu aux paiements et les malades deviennent débiteurs des cliniques qui leurs accordent des délais de paiement.

Ainsi, la médecine privée attire beaucoup la classe moyenne qui aspire à un accès meilleur à la santé, et sous couvert de faire du social, s’assure en réalité une forte clientèle qui se détourne du public bien que n’en ayant pas réellement les moyens.

Il s’agit bien d’une bulle financière qui contrecarre les règles de marché et une règlementation doit clarifier ces circuits qui s’entremêlent faute de transparence. Il est temps que l’État intervienne avant que la bulle n’éclate au détriment des malades endettés d’abord et du marché de la médecine privée dans sa globalité.

 

Afifa Dassouli

 

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Des nominations pour une politique nationale d’investissements accélérée ! https://lnt.ma/des-nominations-pour-une-politique-nationale-dinvestissements-acceleree/ Wed, 14 May 2025 12:00:49 +0000 https://lnt.ma/?p=529667 Un Conseil des ministres présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’est tenu lundi à Rabat. Le Souverain a approuvé un projet de loi organique portant statut des magistrats pour renforcer les garanties accordées à ces derniers, quatre projets de décret relatifs au domaine militaire, plusieurs conventions internationales, et a procédé à des nominations […]

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Un Conseil des ministres présidé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, s’est tenu lundi à Rabat. Le Souverain a approuvé un projet de loi organique portant statut des magistrats pour renforcer les garanties accordées à ces derniers, quatre projets de décret relatifs au domaine militaire, plusieurs conventions internationales, et a procédé à des nominations à des fonctions supérieures. Il s’agit de nombreux Walis et gouverneurs à l’administration centrale et territoriale. Parmi lesquels des femmes : Mme Bouchra Barradi, nommée gouverneur de la préfecture d’arrondissement d’Aïn Chock, et Mme Hanane Riahi, gouverneur chargé des affaires intérieures régionales à la Wilaya de Marrakech-Safi. Cette vague de nominations dans l’administration centrale et régionale qui suit une précédente récente, exprime le gage de parachèvement de projets d’importance en cours et de réformes dans l’objectif de la décentralisation du Maroc.

De même, des femmes ambassadrices auprès de plusieurs pays amis et partenaires ont été nommées : Mme Nezha Alaoui M’Hamdi, auprès de la République du Rwanda, Mme Nadia El Hnot, auprès de la République des Philippines, Mme Meryem Naji, auprès de la République Socialiste du Vietnam.

Et, dans la finance, socle des investissements qui constitue la force économique du pays, qu’ils soient dans les grands projets publics ou la croissance des entreprises, Sa Majesté a nommé Mme Nezha Hayat, jusqu’alors Présidente de l’AMMC, au poste de Directrice Générale du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement et M. Said Jabrani, un banquier venu du Crédit du Maroc, au poste de Directeur Général de la Société Nationale de Garantie et du Financement de l’Entreprise, la SNGFE – Tamwilcom. Sans oublier une autre nomination d’importance qui a bénéficié à M. Amine El Mezouaghi au poste de Directeur Général de l’Agence de Développement du Digital.

En effet, dans tous ses discours à diverses occasions, les directives de Sa Majesté portent de façon stratégique sur l’impératif d’une croissance soutenue dans le temps, engendrée par une politique d’investissements massifs au profit de grand projets publics, d’une industrialisation au bénéfice d’un Maroc indépendant qui produit une part de plus en plus importante de ce qu’il consomme. Ces objectifs mêmes qui permettront d’alléger le déficit de la balance commerciale du pays en allégeant les importations pour en redresser le solde commercial et le solde extérieur, tout en améliorant les réserves de change. Celles-ci bénéficiant justement des exportations qui doivent dominer les importations, et du financement du pays à l’international.

M. Jouahri, Wali de la banque centrale, lors de sa conférence de presse de mars dernier au lendemain du dernier conseil de Bank Al Maghrib, a d’ailleurs bien précisé que « l’activité non agricole du pays, a atteint 4,2% en 2024, tirée essentiellement par l’essor de l’investissement dans les infrastructures » et il ajoute qu’elle resterait autour de ce niveau à moyen terme, rapportant cette dernière à la nouvelle stratégie du Maroc, basé sur la promotion de l’investissement. Et, le gouverneur de reconnaître que la valeur ajoutée agricole demeure tributaire des conditions climatiques et qu’elle grève la croissance non agricole puisqu’en reculant de 4,7% en 2024, elle ramène le taux de croissance global de l’économie nationale à 3,9%.

M. Jouahri a par ailleurs précisé « qu’en vue de renforcer son soutien au financement de l’activité économique et à l’emploi, le Conseil de BAM, a décidé de réduire, pour la deuxième fois consécutive et la troisième depuis juin dernier, le taux directeur de 25 pb à 2,25% ».

Certes, le financement bancaire joue son rôle de base des crédits bancaires à court moyen et long terme, aux profits des acteurs économiques personnes physiques et entreprises. Ce dernier bien que nécessaire n’est aujourd’hui plus suffisant pour faire face aux multiples projets de réformes économiques. De même que le budget public qui a longtemps couvert environ 50 milliards de dirhams d’investissements par an, ne suffit plus à faire face à la réalisation de l’ambitieuse stratégie du pays.

D’où la création du Fonds Mohamed VI de l’Investissement (FM6I), dirigé à présent par Mme Nezha Hayat, pour mettre en place des partenariats publics privés pour financer l’économie dans son ensemble à l’instar des projets innovants sélectionnés par des sociétés de gestion dynamiques. Mais aussi, pour renforcer les capitaux propres d’entreprises et leur donner la force financière de jouer dans la cour des grands en prenant avec l’appui du Fonds, des partenaires industriels par exemple ou financiers pour assurer leur croissance externe. Le FM6I, en tant que fonds souverain, œuvrera encore et encore, en tant qu’incitateur de l’investissement privé, pour financer aussi de grands projets publics y compris de grands travaux…

En définitive, pour le financement de l’investissement, le Fonds Mohamed VI est le bras financier de l’État en faveur de l’investissement privé, autant que la SNGFE l’est pour les PME et le nouveau ministère de l’investissement pour véhiculer l’investissement au niveau national…

 

Afifa Dassouli

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Pourquoi introduire une entreprise publique en bourse n’est pas une privatisation https://lnt.ma/pourquoi-introduire-une-entreprise-publique-en-bourse-nest-pas-une-privatisation/ Wed, 07 May 2025 08:29:41 +0000 https://lnt.ma/?p=529321 L’introduction en bourse n’est pas uniquement un mécanisme de financement pour une entreprise ! Et pour cause, la nature juridique exigée, celle de la Société Anonyme, indique en soi l’importance de la gouvernance à travers des organes que sont le Conseil d’administration et le Président Directeur Général dans la forme simple et le Conseil de Surveillance […]

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L’introduction en bourse n’est pas uniquement un mécanisme de financement pour une entreprise ! Et pour cause, la nature juridique exigée, celle de la Société Anonyme, indique en soi l’importance de la gouvernance à travers des organes que sont le Conseil d’administration et le Président Directeur Général dans la forme simple et le Conseil de Surveillance et Directoire avec son Président dans la SA la plus moderne qui sépare les actionnaires des opérationnels. Donc, seule une SA est admise en bourse, induisant qu’elle bénéficie déjà d’une certaine gouvernance !

Mais, le financement sur le marché financier signifie faire appel public aux épargnants et aux investisseurs à travers des communications dites financières régulières, une habitude à prendre en s’appuyant sur un bon service financier en interne et une fiduciaire commissaire aux comptes de l’extérieur. Et on peut être tenté de se dire : c’est tout ?

En effet, en dehors de la bourse, une société peut ouvrir son capital à un fonds d’investissement pour consolider son capital ou s’associer à un partenaires industriel, lesquels, avec une participation minoritaire, exigeraient des clauses de contrôle de décisions importantes, voire la nomination à certains postes  comme le DAF, ou encore de vouloir au conseil d’administration des sièges et des voix, rendant ainsi les autres voies d’ouverture du capital d’entreprise, autre que la bourse, souvent plus contraignantes. L’IPO n’oblige les actionnaires majoritaires à aucune de ces exigences, et se base sur la bonne gouvernance. Les mécanismes boursiers sont conçus pour accorder aux entreprises le plus de liberté, soit la clé de leur destin. La notion de perte de contrôle n’entre pas en ligne de compte, l’introduction se faisant avec 10 ou 15 % du capital par cession ou augmentation de ce dernier dans le souci de créer un flottant pour animer le cours. Le problème de perte de contrôle des sociétés cotées au profit du marché est insignifiant face au réel problème celui de la liquidité pour une bonne évaluation de la capitalisation.  Toute entreprise privée ou publique est la bienvenue, sur la base de la maîtrise du contrôle de son capital. A ce titre, une IPO d’une part minoritaire d’une entreprise publique ne traduit pas une privatisation ! Pour toute introduction en bourse publique ou privée, seules deux choses s’imposent : avoir une image fidèle de son activité et prendre des administrateurs indépendants de son choix.

Les entreprises publiques cotées, et elles sont nombreuses à l’être à travers le monde, témoignent de ce dont elles ont pu bénéficier sans aller jusqu’à être privatisées. La privatisation étant un outil stratégique de politique alors que l’introduction est un outil technique de financement. Car, la gouvernance d’une entreprise publique s’améliore avec son introduction en bourse. Et aussi, la bourse leur ouvre la perspective de la performance boursière qui s’accompagne de rationalisation.

A la cote de la bourse de Casablanca, il y a eu des privatisations comme celle de BMCE, mais la BCP et le CIH sont des banques publiques cotées en bourses, et Marsa, qui a comme actionnaire majoritaire l’État, a été cotée en bourse en 2016. Ses actionnaires l’État, TMSA le RCAR et la RCR, deux caisses de retraites, y ont beaucoup gagné car la valeur de la société traduite par la valorisation de 30% de son capital, introduite en bourse est passée de 5 milliards de dirhams à plus de 50 milliards de dirhams aujourd’hui, soit 10 fois plus en moins de 10 ans.  Une entreprise publique gagne donc autant qu’une privée à être cotée en bourse.

Pour plus de détails, Marsa a aussi profité du financement du marché financier pour la réalisation de son immense potentiel  et sa restructuration financière.  Avec la précision de taille que son parcours boursier a profité également aux caisses de retraite qui ont engrangé des résultats sur leurs investissements en bourse et amélioré ainsi leurs résultats financiers.

In fine, toute entreprise publique ne perd pas sa qualité d’appartenance à l’État en s’introduisant en bourse, tant que celui-ci détient la majorité du capital. En revanche, elle se doit d’accepter les standards de gouvernance imposés par le marché bousier qui attend que les sociétés publiques se convertissent à cette bonne gouvernance et viennent étoffer la côte. Les exemples de sociétés publiques qui sont cotées en bourse et se financent sur le marché financier sont nombreux et se rapprochent de nos exemples nationaux.

Nous consacrons un focus des cas les plus inspirants dans  l’encadré ci-dessous.

Le Groupe OCP, la Royal Air Maroc, l’ONDA ou encore l’ONCF, pourraient franchir le pas sur la base de leur activité commerciale. Elles auraient toutes intérêt à le faire mais ne sont pas toutes prêtes.  L’OCP est un  groupe n’a rien à envier à toutes les sociétés cotées réunies, du simple fait que pour se financer sur les marchés de capitaux internationaux, il a un niveau de transparence conforme aux meilleurs standards financiers. Idem pour les émissions obligataires qu’il émet sur le marché marocain en milliards de dirhams. En s’introduisant à la bourse, du moins à travers ses filiales une à une, il gagnerait à être valorisé, mesurant ainsi sa taille, sa force de frappe et sa solidité financière, pour prendre une place auprès de ses pairs au niveau mondial. Car si au Maroc son importance est unique et son rôle incontestable, sa valorisation financière est plus importante que son activité commerciale. Ce, dans l’objectif d’établir un mécanisme de communication progressif qu’il élargit dans le temps au fur et à mesure de l’évolution du cours de la valeur de son action, pour accompagner les investisseurs sur le chemin du rendement.

Le groupe a fait 70% de ce chemin de la transparence il s’est transformé en SA depuis 15 ans,  il lui reste à faire un grand pas vers la communauté financière marocaine et internationale pour convaincre les investisseurs en montrant que sa capitalisation est croissante.

Autre cas probable, celui de l’ONDA et de la RAM dont les objectifs à atteindre à l’horizon 2030 sont tellement élevés que l’apport des capitaux boursiers pourrait être une solution pour financer les infrastructures et les investissements massifs nécessaires.

Le Maroc a fait des choix il y a 30 ans, dont celui des partenariats publics privés. Les entreprises publiques doivent être au service de l’économie marocaine et doivent ruisseler sur le privé en améliorant leur gouvernance. Dans ce sens, l’économie marocaine doit tendre vers les benchmarks internationaux et s’aligner sur les tendances mondiales.

S’introduire en bourse doit être même un devoir pour tous les bienfaits récoltés par les entreprises, le marché boursier,  et l’ensemble de l’économie. Le nouveau modèle de développement voulu par Sa Majesté le Roi Mohammed VI considère d’ailleurs que « développer la bourse est important pour établir la confiance ».  Et, avec la création de l’Agence nationale de la gestion stratégique des participations de l’État, le chemin de la restructuration mène droit au développement de la bourse car il s’agit de rehausser l’efficience économique du secteur public. Pourvu que ça bouge plus vite…

Afifa Dassouli

 


Exemples d’entreprises publiques introduites en bourse à travers le monde

Saudi Aramco

Création : 1933

CEO : Amin H. Nasser

Activité : Exploration, production, raffinage et distribution de pétrole et de gaz naturel

Actionnariat : État saoudien (environ 98,5 % après l’IPO)

Résultat net : 106,25 milliards USD (2023)

Focus IPO

Date : Décembre 2019

Montant levé : 25,6 milliards USD (record mondial)

Pourcentage du capital : 1,5 %

Objectifs : Financer le fonds souverain PIF et soutenir le programme Vision 2030

Évolution du cours post IPO : -12,30%

 

DEWA (Dubai Electricity and Water Authority)

Création : 1992

CEO : Saeed Mohammed Al Tayer

Activité : Production et distribution d’électricité et d’eau à Dubaï.

Actionnariat : Gouvernement de Dubaï (82 % après l’IPO)

Chiffre d’affaires : 8,43 milliards USD (2024) EBIDTA : 4,27 milliards USD (2024)

Focus IPO

Date : Avril 2022

Montant levé : 6,1 milliards USD

Pourcentage du capital : 18%

Objectifs : Financer des projets d’infrastructure et renforcer la transparence

Évolution du cours post IPO : -10,07%

 

Petrobras : Brazilian Energy

Création : 1953

CEO : Magda Chambriard

Activité : Exploration, production, raffinage et distribution de pétrole et de gaz naturel.

Actionnariat : État brésilien (environ 50,3 %)

Résultat Net : 25 milliards USD (2023)

Date : 2000

Montant levé : 4,04 milliards USD

Pourcentage du capital : Environ 49 %

Objectifs : Développement de nouveaux gisements pétroliers et modernisation des infrastructures.

Évolution du cours post IPO : +4,19K%

 

PetroChina

Création : 1999

CEO : Dai Houliang

Activité : Exploration, production, raffinage et distribution de pétrole et de gaz naturel.

Actionnariat : État chinois via CNPC China National Petroleum Corporation (environ 86 %)

Chiffre d’affaires : 397,67 milliards USD (2024)

Focus IPO

Date : 2000 (NYSE, HKEX)

Montant levé : 2,9 milliards USD

Pourcentage du capital : Environ 22,5 %

Objectifs : Lever des fonds pour le développement et renforcer la présence internationale

Évolution du cours post IPO : -80,65%

 


 

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Printemps des incertitudes : le FMI alerte sur les risques d’un ralentissement mondial durable https://lnt.ma/printemps-des-incertitudes-le-fmi-alerte-sur-les-risques-dun-ralentissement-mondial-durable/ Thu, 24 Apr 2025 09:06:40 +0000 https://lnt.ma/?p=528807 Les réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale se tiennent cette semaine à Washington du 21 au 26 avril. « Des dirigeants d’organisations internationales, des représentants de la société civile et des innovateurs de tous horizons » échangent sur l’avenir de la coopération internationale. Et des déclarations quotidiennes traduisent les prises de […]

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Les réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale se tiennent cette semaine à Washington du 21 au 26 avril. « Des dirigeants d’organisations internationales, des représentants de la société civile et des innovateurs de tous horizons » échangent sur l’avenir de la coopération internationale. Et des déclarations quotidiennes traduisent les prises de position du FMI et de la BM sur les grands enjeux. Justement, en ce qui concerne l’Afrique, notre continent, le Fonds monétaire international (FMI) a publié une déclaration hier, le 22 avril 2025, concernant la croissance économique en Afrique.

Il a déclaré que la croissance économique devrait y atteindre 3,9 % en 2025, soit une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage seulement. Tout en mettant en avant les défis auxquels l’Afrique est confrontée, notamment la forte incertitude économique mondiale, les chocs extérieurs et les déséquilibres macroéconomiques. Le FMI souligne également l’importance de la stabilité macroéconomique et financière, ainsi que la nécessité de réformes structurelles pour relancer la croissance et stimuler la création d’emplois.

À ce titre, le FMI réaffirme son engagement à travailler avec les pays africains pour les aider à faire face aux défis économiques et à atteindre leurs objectifs de développement.

Plus globalement, l’institution a annoncé que la croissance mondiale devrait connaître un net ralentissement. Kristalina Georgieva a déclaré que les nouvelles projections de croissance du FMI, qu’elle dirige, seront « nettement révisées à la baisse » en raison de l’escalade des tensions commerciales, notamment entre les États-Unis et la Chine.

Elle anticipe que la croissance mondiale serait de 2,8 % en 2025, contre 3,3 % prévu initialement, en raison de la guerre commerciale qui affaiblit la reprise économique modeste dans la zone euro. Elle met ainsi en garde contre les risques d’une récession mondiale si les tensions commerciales s’intensifient.

Les principaux facteurs contribuant à ce ralentissement, qu’elle dénonce, sont : l’escalade des tensions commerciales : les droits de douane imposés par les États-Unis et la Chine ont entraîné une contraction du commerce mondial ; La montée des incertitudes géopolitiques : les conflits au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde contribuent à l’incertitude économique ; La faiblesse de la demande : la demande intérieure dans de nombreux pays est faible, ce qui entraîne une contraction de la production.

La veille de cette grande messe très attendue chaque année, la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, dans une longue interview accordée à la journaliste de Fox News, Maria Bartiromo, a exposé ses « Perspectives pour l’économie mondiale et les priorités politiques », annonçant des révisions à la baisse notables des prévisions de croissance, appelant à la résilience des économies. Lors de cet entretien, la directrice a tenu des propos simples et expressifs, basés sur une métaphore selon laquelle « Les tensions commerciales sont comme une marmite qui mijotait depuis longtemps et qui déborde désormais ».

Dans un long exposé, elle a expliqué la situation qui pèse sur le devenir de la croissance économique, affirmant qu’elle subit une érosion de la confiance dans le système international et entre les pays.

Selon la directrice du FMI, « de tels mouvements doivent être considérés comme des signaux d’alerte. Tout le monde souffre si les conditions financières se détériorent ».

De même, pour préserver la stabilité des prix, la politique monétaire doit rester agile et crédible, soutenue par un engagement fort en faveur de l’indépendance des banques centrales. Celles-ci « doivent garder un œil d’aigle sur les données, notamment sur les anticipations d’inflation qui augmentent ».

Alors que les tensions géopolitiques s’exacerbent et que les fondements de la mondialisation sont remis en question, le FMI sonne l’alarme sur les risques d’une fragmentation durable de l’économie mondiale.

Afifa Dassouli

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Le paradoxe commercial marocain face à l’Amérique de Trump https://lnt.ma/le-paradoxe-commercial-marocain-face-a-lamerique-de-trump/ Wed, 09 Apr 2025 09:22:29 +0000 https://lnt.ma/?p=527968 Les nouveaux droits de douane décrétés par Trump ciblent particulièrement les pays européens, le Canada, le Mexique et la Chine, auxquels ils imposent des taux de 20 à 35 %, sur la base des déficits commerciaux des États-Unis vis-à-vis de chaque pays. Toutefois, le Maroc se voit imposer le tarif dit de base de 10 […]

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Les nouveaux droits de douane décrétés par Trump ciblent particulièrement les pays européens, le Canada, le Mexique et la Chine, auxquels ils imposent des taux de 20 à 35 %, sur la base des déficits commerciaux des États-Unis vis-à-vis de chaque pays. Toutefois, le Maroc se voit imposer le tarif dit de base de 10 %, alors que c’est lui qui a un déficit commercial avec les USA.

De fait, ces mesures d’augmentation des droits de douane décrétées par le nouveau président des USA auront des répercussions sur l’économie mondiale, et les pays en développement comme le Maroc en particulier. Spécifiquement, les entreprises marocaines qui exportent des produits vers les États-Unis devraient être affectées, entraînant des pertes économiques et des difficultés pour ces dernières.

Sans compter que, selon les développements futurs et les réactions des pays et des organisations internationales, l’économie marocaine subira plus globalement un réel impact de ces mesures destinées à enfreindre les échanges mondiaux et à en changer la configuration actuelle.

Pourtant, le Maroc a des accords commerciaux avec les États-Unis qui sont régis par l’Accord de libre-échange (ALE) signé le 15 juin 2004 et entré en vigueur le 1er janvier 2006. Cet accord visait à renforcer les échanges commerciaux et économiques entre les deux pays, dont les termes sont bien définis.

Certes, l’ALE a permis de multiplier les échanges commerciaux entre les deux pays par 300 %, atteignant plus de 7 milliards de dollars, alors même que la balance commerciale résultant de cet accord reste déficitaire pour le Maroc, avec des importations supérieures aux exportations.

Il faut savoir que les relations du Maroc avec les États-Unis d’Amérique ont été historiquement plutôt axées sur le volet politique et sécuritaire, avec des liens économiques faibles. Celles-ci n’ont commencé à se renforcer qu’au cours des dix dernières années, avec l’accord de libre-échange Maroc-USA de 2004. Le Maroc a toujours été étroitement lié à l’Europe, qui continue à être son principal partenaire. Et aussi, par sa situation géographique et son histoire, le Royaume a également tissé des relations avec certains pays francophones de l’Afrique de l’Ouest.

En effet, près de 50 % des importations du Maroc proviennent de l’Union européenne et 60 % de ses exportations y sont destinées. La France constitue la première source d’IDE, avec une part de 36 % du total des recettes d’investissements reçues par le Maroc, avec 6,8 milliards de dirhams en 2023. Cette part dépasse la moitié des importations lorsque sont pris en considération d’autres pays européens, à savoir la Suisse, l’Espagne, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. L’Europe constitue également la première source de transferts de MRE, avec une part moyenne de 76 %, et le plus important émetteur de touristes vers le Maroc. Le développement des échanges commerciaux et des flux d’investissements entre le Maroc et l’Union européenne a été appuyé par la conclusion de plusieurs accords entre les deux partenaires, notamment l’accord d’Association entré en vigueur en 2000, et qui a permis une libéralisation des échanges de produits industriels, ainsi que l’accord de libéralisation des échanges agricoles appliqué en octobre 2012.

Toutefois, le Maroc a cherché à diversifier ses partenariats économiques pour réduire sa dépendance excessive de l’Europe, laquelle non seulement connaît une réduction structurelle de sa croissance économique, ayant du mal à se remettre des effets de la crise de 2008, mais risque surtout d’être la grande victime de la révolution commerciale imposée par Trump à tout le continent européen, avec des conséquences néfastes sur sa politique de voisinage vis-à-vis du Sud de la Méditerranée, dont le Maroc.

D’où la vision du Maroc d’une Atlantique élargie, où il pourrait constituer l’un des pays pivots, étant donné sa position géographique, sa stabilité politique et son plan stratégique de développement économique.

L’entrée en vigueur de l’accord de partenariat avec les USA (ALE) en a été l’expression, avec des résultats probants. En effet, les exportations marocaines vers les États-Unis ont connu une croissance significative. En 2023, les exportations marocaines vers les États-Unis ont atteint 1,6 milliard de dollars, soit une augmentation de plus de 300 % par rapport à 2005 (445 millions de dollars), au point où les États-Unis sont aujourd’hui le troisième partenaire commercial du Maroc, et que le Maroc occupe la place du quatrième partenaire commercial des États-Unis en Afrique. À la même date, les investissements américains ont représenté plus de 30 % du total des investissements directs étrangers au Maroc, plaçant les États-Unis au premier rang des investisseurs, avec des opportunités de croissance et d’investissement dans des secteurs tels que l’aéronautique, l’agroalimentaire, l’énergie et les nouvelles technologies, sachant qu’elles sont dominées par les engrais, les textiles et les pièces détachées automobiles. D’où l’efficacité de l’Accord de libre-échange entre le Maroc et les États-Unis depuis 2006, du fait de la réduction des droits de douane et la levée des barrières commerciales entre les deux pays.

Du côté des importations du Maroc en provenance des États-Unis, elles ont connu une augmentation significative, atteignant 7,4 % du total des importations marocaines en 2022, selon les données de l’Office des changes. Elles ont représenté 67,3 milliards d’euros, soit une augmentation de 28 % par rapport à 2021. Dont les produits alimentaires qui ont augmenté de 44,9 %, en raison de la demande accrue de céréales, et la facture énergétique qui a doublé en 2022, atteignant 14 milliards d’euros, en raison de la hausse des prix de l’énergie.
Toutefois, le poids des États-Unis en tant que partenaire économique du Maroc reste assez faible et en deçà des attentes exprimées lors de la signature de l’accord de libre-échange en 2004. Le déficit commercial du Maroc par rapport aux États-Unis reste une préoccupation économique majeure. Il s’est monté à 25,3 milliards de dirhams en 2025, soit une augmentation de 632 % par rapport à la période précédente. Le taux de couverture des importations par rapport aux exportations est de 59,1 %, en baisse de 4,9 points. Cette situation relève du manque de compétitivité de l’offre marocaine, qui est attribuée aux problèmes du coût et d’inadéquation de la main-d’œuvre en termes de qualification, ainsi qu’aux difficultés d’accès au financement.

À ces facteurs s’ajoutent d’autres éléments qui empêchent le Maroc de tirer profit de ses relations économiques avec les États-Unis d’Amérique. En concluant l’accord de libre-échange avec les États-Unis, le Maroc a été soumis à des règles d’origine et des mesures non tarifaires, notamment sanitaires et techniques, très contraignantes, que les entreprises marocaines ont des difficultés à satisfaire.

En plus de ces facteurs, les problèmes de logistique maritime constituent un véritable obstacle au développement des échanges commerciaux du Maroc avec la rive opposée de l’Atlantique, même si le Maroc a déjà entamé une stratégie dédiée au développement des aspects logistiques, en mettant en place des infrastructures portuaires modernes, ainsi que des zones franches et des plateformes industrielles intégrées pour une meilleure connectivité par rapport aux marchés d’exportation.

Le Maroc bénéficie certes d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, mais son déficit commercial est continu et ne cesse de se creuser. Et si les nouvelles taxes américaines devraient freiner les exportations marocaines, notamment dans le cadre de projets industriels liés aux véhicules électriques, l’impact ne devrait pas changer la donne actuelle de la persistance du déficit en question.

Par contre, cet exercice d’appréciation des relations commerciales entre le Maroc et les USA, dans le contexte actuel de généralisation de nouvelles taxes commerciales par le président Trump au monde entier, est à faire tout particulièrement pour mesurer les conséquences dolosives pour le Maroc du poids de ces taxes sur ses relations commerciales avec ses partenaires européens, et avec la France en particulier…

Afifa Dassouli

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Baisse des taux directeurs de BAM : prévenir plutôt que guérir https://lnt.ma/baisse-des-taux-directeurs-de-bam-prevenir-plutot-que-guerir/ Wed, 19 Mar 2025 11:21:29 +0000 https://lnt.ma/?p=527099 Le Conseil de Bank Al-Maghrib qui s’est tenu mardi 18 mars, a décidé de réduire, pour la deuxième fois consécutive et la troisième depuis juin dernier, le taux directeur de 25 pb à 2,25%. Cette décision ressort certes du constat de la stabilité de l’inflation dont « les anticipations des experts du secteur sont pour le […]

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Le Conseil de Bank Al-Maghrib qui s’est tenu mardi 18 mars, a décidé de réduire, pour la deuxième fois consécutive et la troisième depuis juin dernier, le taux directeur de 25 pb à 2,25%.

Cette décision ressort certes du constat de la stabilité de l’inflation dont « les anticipations des experts du secteur sont pour le premier trimestre 2025 à des taux moyens de 2,2% pour l’horizon de 8 trimestres, et de 2,4% pour celui de 12 trimestres », selon la présentation de M. Abdellatif Jouahri. Mais aussi « en vue de renforcer le soutien de la banque centrale à l’activité économique et à l’emploi » !

Toutefois, ce que l’on doit aussi entendre de la présentation de M. le gouverneur après la tenue du premier conseil de BAM pour 2025, ce sont ces réserves basées sur la dégradation de la situation géopolitique actuelle, comme quand il précise : « En dépit des tensions géopolitiques et des conditions monétaires restrictives, l’économie mondiale a fait preuve globalement d’une relative résilience en 2024 ». Et « l’économie mondiale devrait ralentir, sur fond de fortes incertitudes liées notamment à l’orientation des politiques économiques, en particulier commerciales, revenant de 3,2% en 2024 à 3% en 2025 et à 2,8% en 2026 ». Ces verbatims du gouverneur pourraient prendre en compte également le récent climat « d’économie de guerre » qui règne en Europe, tout particulièrement chez nos principaux partenaires. Cela implique une réorganisation profonde de l’économie pour répondre aux besoins éventuels de leur défense. Il s’agit de mobilisation de leurs ressources, de priorisation de la production d’armements et d’équipements militaires pour répondre aux besoins de la guerre. Dans un tel contexte où envisager la guerre n’est plus un tabou, le financement de la guerre doit être assuré par différents moyens comme l’emprunt mais aussi une nouvelle politique monétaire et de création monétaire.

En effet, la politique monétaire pendant les périodes de tensions politiques devient complexe et délicate. Elle se doit de revoir ses principaux objectifs pour maintenir la stabilité économique et prévenir les chocs économiques liés aux tensions politiques. La politique monétaire est utilisée pour financer l’effort de guerre, notamment en augmentant la masse monétaire et en réduisant les taux d’intérêt. Ce, tout en maintenant la confiance des investisseurs, des consommateurs et des entreprises dans l’économie. A cet effet, les taux d’intérêt directeurs doivent être réduits pour stimuler l’économie et financer les nouveaux efforts qui s’imposent dans ces circonstances.
Et, la régulation du crédit peut être utilisée pour contrôler la quantité de crédit disponible et éviter les bulles spéculatives. De même, le contrôle des changes est également utilisé pour réguler les flux de capitaux et maintenir la stabilité du taux de change.
Sachant que dans cette perspective, les risques et les défis restent importants, notamment l’inflation, l’instabilité financière, la perte de confiance et la dépendance à l’égard des capitaux étrangers…

D’ailleurs, la BCE, banque centrale européenne, continue sur sa voie d’assouplissement, à l’issue de sa réunion du 6 mars, elle vient de décider de réduire, pour la cinquième fois d’affilée et la sixième depuis juin 2024, ses trois taux d’intérêt directeurs de 25 points de base, considérant que le processus de désinflation dans la zone euro est en bonne voie. En conséquence, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal ont été ramenés à 2,50%, 2,65% et 2,90% respectivement, confortant ainsi son positionnement face aux risques géopolitiques.

Alors que la FED, banque centrale américaine, vient de marquer une pause après trois baisses consécutives d’un total de 100 pb en 2024, lors de sa réunion des 28 et 29 janvier, en maintenant inchangée la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [4,25%-4,50%] et ce, dans un contexte caractérisé par une inflation quelque peu élevée.

Sachant que la politique monétaire actuelle de la FED (Federal Reserve) est guidée par trois objectifs principaux : une économie forte, une inflation minimale et un taux de chômage relativement bas. La FED vise à maintenir une croissance économique stable, avec une attention particulière à la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 4% en 2024, tout en maintenant un taux d’inflation autour de 2%. Le rôle de la FED est de soutenir l’économie au-delà du maintien de l’inflation, ses taux directeurs se veulent influencer la demande de crédit et la dépense des ménages et des entreprises. Ces outils permettent à la FED de réguler l’activité économique et de maintenir la stabilité financière

Par les temps qui courent, les politiques monétaires de ces deux principales banques centrales qui influent sur les autres par leur comportement, devraient indiquer le niveau de risques politiques qui sévit à travers le monde occidental. Et entre la BCE et BAM, il existe des canaux indirects par lesquels la BCE peut influencer la politique monétaire du Maroc.

En effet, ses décisions ont un effet indirect sur l’économie marocaine via les canaux du taux de change, des investissements étrangers, des taux d’intérêt et de la coopération internationale mais aussi à travers la situation actuelle d’aggravation des risques géopolitiques mondiaux.

Il n’est donc pas étonnant dans ce contexte que Bank Al Maghrib prenne le taureau par les cornes en réduisant ses taux, parce qu’« il vaut mieux prévenir que guérir ».

Afifa Dassouli

 

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Circulaire de l’OC : Des instruments de couverture de change face au renforcement du dollar https://lnt.ma/circulaire-de-loc-des-instruments-de-couverture-de-change-face-au-renforcement-du-dollar/ Thu, 13 Mar 2025 11:10:15 +0000 https://lnt.ma/?p=526321 La cotation du dirham marocain par rapport à un panier de devises composé à 60% d’euros et à 40% de dollars, dont la libéralisation progressive a été entamé en 2018 dans une bande de fluctuation de 2,5%, élargie en 2020 à 5%, a permis de constater une certaine stabilité de notre monnaie. Au point que […]

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La cotation du dirham marocain par rapport à un panier de devises composé à 60% d’euros et à 40% de dollars, dont la libéralisation progressive a été entamé en 2018 dans une bande de fluctuation de 2,5%, élargie en 2020 à 5%, a permis de constater une certaine stabilité de notre monnaie. Au point que M. Jouahri, le Wali de la banque centrale, envisage d’aller plus loin dans son assouplissement. C’est du moins ce qu’il a annoncé dans une récente interview accordée à Bloomberg, affirmant qu’il envisage de détacher le dirham du panier de devises actuel pour en soumettre la cotation à l’offre et la demande du marché en 2026.

Toutefois, le renforcement du dollar actuel qui s’inscrit dans le temps, est considéré par le nouveau président américain comme une arme du renforcement de l’économie du pays. D’autant que les nouvelles mesures commerciales concrétisées par la généralisation du taux de 25% des taxes à l’importation sur l’acier décrété par Trump cette semaine, risquent de créer de l’inflation, une appréciation des taux d’intérêts américain et renforcer encore le dollar. Ainsi, la force du dollar US, n’impacte-t-elle pas déjà le dirham ?

Selon le FX Monthly de BMCE Capital, « en février 2025, la liquidité du Dirham marocain a maintenu une relative stabilité, soutenue par des flux d’exportation solides, en particulier dans le secteur stratégique des phosphates et dérivés. Ces exportations ont contribué à préserver l’équilibre du Dirham face aux pressions extérieures, malgré un contexte international marqué par un renforcement du Dollar américain ». Même si, sur le Marché des changes, la paire USD/MAD s’est dépréciée de -0,66% sur la période, intégrant un effet panier de -0,5375% et un effet marché de -0,6340% ».

Et selon leur analyse, « l’Euro est en déclin et le Dollar continue de s’imposer en février 2025, la paire EUR/USD continue de s’affaiblir pâtissant d’un Dollar robuste soutenu par des rendements obligataires élevés et une économie américaine toujours dynamique. Alimentée par la politique ultra-protectionniste annoncée par l’Administration Trump, cette tendance s’est accentuée en fin de mois suite à la confirmation du déploiement de tarifs douaniers à l’encontre de certains des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis. Les spéculations sur une possible extension de ces mesures à l’Union Européenne suite aux menaces proférées par le Président américain, ont également exacerbé les incertitudes au sein de la zone Euro. Enfin, la croissance économique européenne qui peine à se relever ainsi que la politique monétaire davantage accommodante de la BCE continuent de peser sur la monnaie du vieux continent ».

Dans ce contexte, et alors que les importations du Maroc sont en croissance comme pour le mois de janvier dernier de 3,4% à 59.844MDH quand les exportations baissent de 2,4% 35.359MDH affichant un déficit commercial de 13,3%, la dernière circulaire de l’Office des Changes publiée à la fin du mois de février est la bienvenue. En effet, l’OC a publié, le 25 février 2025, la circulaire n°2/2025 portant sur les opérations de couverture contre le risque de change lié aux opérations en capital réalisées par les non-résidents.

Élaborée en concertation avec les différentes parties prenantes, notamment Bank-Al Maghrib et l’Association Marocaine des Salles de Marchés, cette nouvelle circulaire s’inscrit justement dans la continuité des mesures visant à accompagner la réforme du régime de change. Elle complète les dispositions de l’Instruction Générale des Opérations de Change du 2 janvier 2024, introduisant des facilités de Change en matière de couverture contre le risque de change lié aux opérations, conformément aux dispositions de la réglementation des changes en vigueur.
Il s’agit bien sûr d’étendre la récente réforme du marché à terme aux opérations de change, pour sécuriser les opérations sur le marché des capitaux aux risques de change. À cet effet, elle prévoit des mesures avantageuses permettant aux banques et aux investisseurs de se doter des instruments de couverture, leur offrant ainsi la possibilité de mieux se prémunir contre le risque de change.

Pour faire face aux risques éventuels, les fondamentaux et les facteurs qui concourent à de telles avancées relèvent de la stabilité macroéconomique que connaît notre pays, soit un environnement où le Marché des capitaux dont celui des changes peut évoluer dans des conditions économiques, monétaires et financières globalement stables. Comme, elle relève aussi de l’expertise des acteurs du marché et de leur engagement continu qui contribue à la réussite des réformes menées.

Il faut aussi préciser que le marché de change, grâce à la réforme engagée pour une transition graduelle et ordonnée vers un régime de change plus flexible, et aux mesures d’accompagnement de cette transition, a gagné en maturité par rapport à trois dimensions. La première c’est sa profondeur, qui permet une plus grande capacité à absorber les transactions importantes sans impact majeur sur les cours ; la seconde est sa liquidité qui a connu une nette amélioration avec la multiplication par 10 du volume quotidien moyen traité sur le marché interbancaire ; et la troisième réside dans le « pricing » grâce à une contribution croissante des forces de l’offre et de la demande dans la détermination du taux de change du dirham.

De plus, depuis le début de 2025, Bank Al Maghrib a introduit le marché à terme interbancaire de gré à gré de swaps de taux au jour le jour, qui permettra de disposer d’une courbe monétaire de référence en dirham et qui devait donner une nouvelle impulsion au développement de l’ensemble des produits de couverture, en particulier sur le marché de change. Le marché de change à terme permettra ainsi de fournir une référence aux opérateurs économiques dans le cadre de leurs opérations de couverture contre le risque de change. En d’autres termes, le dirham n’a pas dit son dernier mot face au dollar.

Afifa Dassouli

 

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La SA au service du financement des entreprises publiques https://lnt.ma/la-sa-au-service-du-financement-des-entreprises-publiques/ Thu, 27 Feb 2025 08:52:31 +0000 https://lnt.ma/?p=525313 L’annonce de la transformation juridique de l’ONDA d’office en Société anonyme n’est pas inédite. Il s’agit d’un processus déjà engagé par les entreprises publiques. La question susceptible de se poser porte sur l’intérêt et les bénéfices d’une telle transformation pour ces dernières. Certes, l’office avec son statut public était accordé à nombre d’activités créées et […]

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L’annonce de la transformation juridique de l’ONDA d’office en Société anonyme n’est pas inédite. Il s’agit d’un processus déjà engagé par les entreprises publiques.

La question susceptible de se poser porte sur l’intérêt et les bénéfices d’une telle transformation pour ces dernières. Certes, l’office avec son statut public était accordé à nombre d’activités créées et gérées par l’État qui en désigne le président ou le directeur général. Mais, leur objet différencie. Par exemple l’Office des Changes a la responsabilité du respect d’une réglementation de change, il veille sur son application par les opérateurs économiques.

D’autres offices comme le Groupe OCP, l’ONEE, le groupe CDG, l’ONCF, Al Omrane et ADM, ont des activités économiques d’importance nationale, qu’elles soient commerciales, de services ou industrielles.

Celles-ci dépendent de l’efficacité managériale et se traduisent dans des états financiers et en résultats. Ces derniers quand ils sont positifs profitent aux offices mais dans le cas contraire pèsent sur l’État, principal actionnaire, qui se doit de les soutenir pesant sur son propre budget. De ce fait, la restructuration des offices s’est basée sur leur transformation juridique en Société anonyme pour leur donner une certaine indépendance de leur actionnaire et leur faire porter les responsabilités de leur propre équilibre économique et financier. L’État étant engagé dans des réformes structurelles, comme la réforme sociale, qui sont budgétivores.

Ainsi, la grande majorité des offices se sont détachés de la « tutelle » de l’État en adoptant la forme de SA, qui était réservée plus au privé, même si l’État reste leur principale actionnaire.  Ils se mettent donc sous le contrôle de la loi sur la SA dont ils doivent appliquer les règles de gouvernance et de transparence. Celle-ci a deux formes, soit la SA avec Conseil d’administration et un Président Directeur Général, PDG, soit la nouvelle forme de la SA avec un Conseil de Surveillance présidé par un Président et un Directoire composé des actionnaires à la manœuvre du management. Dans les deux cas les exigences de gouvernance et de transparence à appliquer sont bien définies dans le texte de loi. En clair, la transparence est à tous les niveaux et se traduit particulièrement par des exigences opérationnelles et la publication des états financiers annuelle, semestrielle ou trimestrielle.

Sur ces bases, la SA a plus facilement accès aux financements extérieurs qui sont censés libérer l’actionnaire de toute contribution exceptionnelle.

C’est d’ailleurs le principal intérêt des offices publics à se transformer en société anonyme, celui d’élargir et diversifier leurs sources de financement et rompre avec leur dépendance financière de l’État. Par contre, pour ce faire, ils doivent justifier de leur activité et ses perspectives, à travers des business plans sur le moyen terme pour répondre aux exigences des investisseurs privés, auxquels ils veulent s’adresser en passant par le marché des capitaux.

Concrètement une SA peut recourir à des émissions obligataires sur le marché des capitaux au profit des institutionnels privés qui sont friands de papiers neufs, bien rémunéré.

Mais le marché des capitaux est aussi organisé autour d’un marché financier, qu’est la bourse de Casablanca, qui permet aux sociétés anonymes de recourir à d’autres modes de financement qu’incarne l’introduction en bourse. En effet, une société anonyme peut s’introduire en bourse en cédant une partie de son capital à des actionnaires institutionnels et des personnes physiques, moyennant un prix par action fixé par la SA et offert au grand public, il s’agit d‘ailleurs d’une offre publique de vente. Toutefois, si l’introduction au marché est l’occasion de valoriser la société, elle est aussi une condition préalable à la SA pour financer sa croissance en faisant des augmentations de capital au profit du marché ou encore de s’y endetter en faisant des émissions obligataires.

C’est le cas de l’ONDA qui, projetant de très importants investissements en aménagements et infrastructures des aéroports, se transforme en SA, et peut être s’introduira à la bourse de Casablanca pour avoir accès à ces modes de financements et se faire accompagner par les investisseurs privés tout en consolidant ses fonds propres. D’ailleurs, l’ONDA a un exemple à suivre, celui de Marsa Maroc, qui a fait le même chemin d’accès au financement extérieur dit non conventionnel, laissant cette qualification au financement classique celui des banques.

La Bourse de Casablanca attend justement l’introduction à sa cote des grandes entreprises publiques pour élargir et diversifier sa cote, sachant que l’ONDA inaugurerait un nouveau compartiment…

 

Afifa Dassouli

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Marché à terme interbancaire, un nouvel outil de gestion de taux de change https://lnt.ma/marche-a-terme-interbancaire-un-nouvel-outil-de-gestion-de-taux-de-change/ Thu, 20 Feb 2025 07:50:29 +0000 https://lnt.ma/?p=524840 Bank Al-Maghrib vient d’annoncer le lancement, à partir du 19 février 2025, du marché à terme interbancaire des swaps de change et des swaps de taux au jour le jour (OIS) indexés sur le MONIA (Moroccan Overnight Index Average). Cette action s’inscrit dans le cadre de l’approfondissement du marché de change, initié par Bank Al-Maghrib […]

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Bank Al-Maghrib vient d’annoncer le lancement, à partir du 19 février 2025, du marché à terme interbancaire des swaps de change et des swaps de taux au jour le jour (OIS) indexés sur le MONIA (Moroccan Overnight Index Average). Cette action s’inscrit dans le cadre de l’approfondissement du marché de change, initié par Bank Al-Maghrib depuis 2018.

Le communiqué de Bank Al Maghrib précise « qu’un swap de change est une transaction par laquelle deux parties conviennent d’échanger une devise contre une autre puis à procéder à un échange de sens opposé à une date ultérieure ». C’est la combinaison d’une transaction de change au comptant avec une transaction de change à terme. Cet instrument permet aux acteurs du marché de gérer efficacement leur exposition au risque de change, tout en bénéficiant d’une grande flexibilité et d’une meilleure prévisibilité des coûts.

Aussi, l’OIS sur MONIA est une transaction par laquelle deux parties conviennent d’échanger, sur un montant notionnel et une période convenue, un taux d’intérêt fixe déterminé au moment de la transaction contre un taux d’intérêt variable indexé sur l’indice MONIA. Cet instrument est principalement utilisé par les acteurs du marché financier pour couvrir leur exposition aux fluctuations des taux d’intérêt à court terme. Il permet également de projeter dans le temps les attentes du marché concernant l’évolution future des taux d’intérêt à court terme du marché monétaire.

L’instauration du marché à terme interbancaire permettra, d’une part, aux opérateurs économiques de disposer d’une référence transparente et fiable pour la réalisation de leurs opérations de couverture contre les risques de taux et de change et, d’autre part, de donner une nouvelle impulsion au développement des produits dérivés au Maroc. Ce marché a été mis en place grâce à la contribution active des banques ayant le statut de teneur de marché ainsi que de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD).

En d’autres termes, un marché à terme interbancaire ou des taux d’intérêt, est un marché financier où les banques et les institutions financières négocient des contrats à terme sur les taux d’intérêt. Leurs intérêts y sont multiples et divers. En effet, ce marché leur permet d’abord de gérer leurs risques, comme pour les banques celui de se protéger contre les fluctuations des taux d’intérêt, qui peuvent affecter leur portefeuille de prêts et de dépôts. Les banques peuvent également utiliser ce marché pour prendre position sur l’évolution future des taux d’intérêt, ce qui peut leur permettre de réaliser des gains. Et aussi de gérer leur liquidité de marché car le marché à terme interbancaire leur fournit une plateforme pour acheter et vendre des contrats à terme, pour ce faire.

Par ailleurs, les intérêts de ce marché portent également sur la « Fixation des prix », avec les contrats à terme sur les taux d’intérêt permettent de fixer les prix des instruments financiers tels que les obligations et les prêts. De fait, ce marché de taux d’intérêt à terme sert d’indicateur de l’état de l’économie et des attentes des marchés. Et, aussi, d’outil de politique monétaire aux banques centrales qui peuvent utiliser les marchés à terme pour influencer les taux d’intérêt dans le cadre de leur politique monétaire.

Par ailleurs, plus important encore, le marché à terme interbancaire permet de mesurer les risques qui sont de plus en plus nombreux pour les institutions financières en général et les banques en particulier.

Il s’agit du risque de taux d’intérêt né des fluctuations des taux d’intérêt qui peuvent affecter la valeur des instruments financiers sensibles à la variation de ceux-ci. Mais aussi le risque de crédit, celui issu de l’emprunteur qui ne rembourse pas son prêt. Et bien sûr le risque de liquidité qui porte sur le fait que la banque ne puisse pas vendre ou acheter des actifs à un prix raisonnable.

Et, pour un pays ouvert comme le Maroc, le risque de change qui porte sur les fluctuations des taux de change qui affectent la valeur des actifs et des passifs. Sans compter le risque opérationnel basé sur la possibilité que les processus internes, les systèmes et les personnes de la banque ne fonctionnent pas correctement.

D’ailleurs pour maîtriser tous ces risques les banques utilisent déjà des modèles de simulation, des tests de résistance, pour évaluer les risques et les impacts sur la valeur des actifs et des passifs. Elles analysent leur sensibilité. Le marché à terme des taux va les aider à évaluer l’impact des changements des taux d’intérêt, des taux de change et d’autres facteurs sur la valeur des actifs et des passifs.

Avec le lancement de ce marché à terme interbancaire, le Maroc fait un pas décisif vers un environnement financier plus structuré et résilient, offrant aux acteurs économiques de nouveaux outils pour anticiper, gérer et atténuer les risques liés aux fluctuations des taux d’intérêt et des changes.

Afifa Dassouli

 

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Plus de 320 milliards d’investissements engagés au profit de la croissance https://lnt.ma/plus-de-320-milliards-dinvestissements-engages-au-profit-de-la-croissance/ Wed, 05 Feb 2025 07:59:41 +0000 https://lnt.ma/?p=523925 L’investissement devient un mot clé dans la politique économique du Maroc ! En effet, les investissements publics qui ont toujours été importants, se situant autour de 50 milliards de dirhams ont doublé pour atteindre plus de 100 milliards dans le budget public. Et surtout, les dépenses d’investissements continuent à augmenter, se situant à 119,6 MMDH à […]

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L’investissement devient un mot clé dans la politique économique du Maroc ! En effet, les investissements publics qui ont toujours été importants, se situant autour de 50 milliards de dirhams ont doublé pour atteindre plus de 100 milliards dans le budget public. Et surtout, les dépenses d’investissements continuent à augmenter, se situant à 119,6 MMDH à fin décembre 2024, compte tenu d’une hausse de 9,8% des dépenses des ministères et de la baisse de 11,6% des dépenses des charges communes. L’accent mis sur l’investissement résulte en réalité d’un renforcement tous azimuts des mesures d’accompagnement public menées par la commission des investissements.

La ligne des investissements dans le budget de l’État en se renforçant démontre que l’endettement budgétaire dont l’encours dépasse les 1000 milliards de dirhams à 70% du PIB, se fait aux profits des investissements qui par définition ne sont pas des dépenses de fonctionnement et qui engrangent de la création de valeur, des emplois et de la croissance économique.  Ce qui crée un cercle vertueux en faveur des rentrées fiscales avec un impact direct sur l’augmentations de l’IS du fait de l’appréciation des bénéfices résultants des nouvelles activités, qui elles-mêmes s’accompagnent de plus de recettes de TVA.

C’est ce que démontrent les statistiques des finances publiques de décembre 2024, alors même que la Loi de finances de 2025 accentue la programmation des investissements sur toutes les régions du pays. Ainsi, l’accroissement des recettes de la fiscalité domestique liée à l’activité économique, est de 16,3%, dont celles de l’IS de 13,5% et celles de la TVA de 25,6%. Certes ces performances très satisfaisantes peuvent être aussi attribuées à la réforme fiscale qui par la baisse des taux d’impositions de l’IS et l’harmonisation de la TVA à 10% et 20%, a poussé les entreprises à plus de transparence, mais l’impact des investissements publics et privés est indéniable, même s’il n’est pas encore mesuré.

Le comportement des recettes fiscales en général et celles domestiques en particulier, combiné au constat d’une meilleure maîtrise des dépenses de fonctionnement qui n’augmentent plus qu’à un faible taux de 2,7%, et du recul de 37,4% des émissions de dépenses au titre de la compensation, a pour conséquence une limitation des déficits budgétaires primaire et global, malgré la forte augmentation des charges en intérêts de la dette de 15,7%.

Et donc, pour le dernier mois de 2024, les soldes du Trésor font ressortir un solde ordinaire positif de 34,5 MMDH contre 13,7 MMDH en 2023 et un déficit du Trésor de 64,4 MMDH, contre un déficit du Trésor de 74,9 MMDH à fin décembre 2023.

Et déjà, l’utilisation des OPCI, un des nouveaux outils financiers entré en application en 2023, pour externaliser la gestion des actifs immobiliers de l’État, a permis des recettes budgétaires nouvelles de 35,3 MMDH au titre du transfert de la propriété d’actifs immobiliers de l’État à des sociétés de gestion dédiées, contre 25,4 MMDH durant l’année 2023. Car l’enjeu de la politique d’investissements massifs menée par la nouvelle politique économique du pays, repose sur la contribution budgétaire au financement de ces derniers, sachant que de nouveaux financements sont en cours de déploiement pour unifier les produits financiers innovants entre public et le privé. Et, si les intérêts de la dette continuent à augmenter à cet effet, les recettes fiscales en parallèle enregistreront de scores de plus en plus positifs.

La configuration du budget de l’État a donc évolué et elle traduit un tournant, celui de l’augmentation massive des investissements du pays, une politique garante d’une généralisation du développement à toutes les régions, d’un taux de croissance inclusif, mais surtout soutenu, à plus de 3%, et une forte et continue appréciation des recettes budgétaires, caution d’une maitrise des déficits et de l’endettement du Maroc. Il s’agit de booster notre économie à un niveau supérieur, de la rendre plus indépendante, plus compétitive et donc plus attractive pour les investisseurs internationaux dont les contributions se confortent d’année en année et contribuent déjà à ce processus nouveau d’efficience. Et ce en continuant à l’externaliser en Afrique où le Maroc occupe une bonne place…

Afifa Dassouli


FOCUS sur la Commission Nationale des Investissements, un cadre d’investissement dynamique et structurant

Depuis sa mise en place, la nouvelle Charte de l’investissement a permis d’instaurer une gouvernance structurée dans un environnement attractif pour les investisseurs. Elle incarne la volonté du gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de projets à forte valeur ajoutée, tout en répartissant les investissements de manière plus équilibrée à travers le Royaume. Et en faisant de la promotion de l’investissement privé et la création d’emplois des priorités et renforcer l’attractivité du Maroc auprès des investisseurs nationaux et étrangers. Des résultats probants sont enregistrés dans des secteurs stratégiques comme le tourisme, la mobilité électrique, les énergies renouvelables et l’agroalimentaire. Ses objectifs consistent à accélérer la concrétisation des projets validés pour garantir des retombées économiques et de renforcer l’intégration régionale des investissements en facilitant l’accès aux financements et aux infrastructures, notamment pour les PME.

La CNI, a accéléré son dynamisme avec la mise en œuvre de la charte d’investissement en 2023 par la tenue régulière de réunions sous la présidence du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, pour acter l’approbation de nombreux projets stratégiques couvrant des secteurs variés :

1) 24 mai 2023 : Première réunion de la Commission nationale des investissements, pour  marquer le début de la nouvelle politique d’investissement avec 21 conventions et avenants  approuvés pour un montant total de 76,7 milliards de dirhams (MMDH), avec une perspective de 5.728 emplois directs et 14.707 emplois indirects. Elle a aussi accordé le caractère stratégique à six projets d’investissement supplémentaires, représentant un potentiel de 54,8 MMDH, avec 13.260 emplois directs et 33.150 emplois indirects. Le secteur industriel étant dominant, avec 70 % des investissements, suivi par les projets de dessalement d’eau de mer (14 %) et les énergies renouvelables (4 %).

2) 20 juillet 2023 : Deuxième réunion de la CNI, qui a approuvé 19 projets d’investissement pour un montant de 31,5 MMDH, avec 11.742 emplois directs et 9.280 indirects.  Quatre projets sont considérés comme stratégiques, avec un investissement global de 113,8 MMDH, pour 15.720 emplois directs et 99.000 indirects. La mobilité électrique représentant 71 % des investissements engagés, suivi des mines (13 %) et de l’industrie automobile (10 %).

3) 25 janvier 2024 : La troisième Commission, a contribué à cette accélération avec 42 projets approuvés, dont 60 % étaient portés par des entreprises marocaines. L’agroalimentaire s’est distingué comme le secteur prédominant, attirant 35 % des investissements, suivi par le tourisme (25 %), en raison des perspectives prometteuses qu’offre l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Les 4ᵉ, 5ᵉ et 6ᵉ sessions de 2024, ont continué à accélérer les investissements.

4) 8 février 2024 : La quatrième réunion, a validé quatre conventions et un avenant, représentant un investissement total de 36,4 MMDH et visant la création de 14.500 emplois. Deux grands projets d’investissement, portés par le groupe OCP, ont été approuvés dans le cadre de son programme d’investissement vert, contribuant principalement aux secteurs de la chimie/parachimie (60 % des investissements) et des mines (38 %)

5) 4 juin 2024 : La cinquième réunion, a donné le feu vert à 27 projets pour un montant de 7,7 MMDH, prévoyant 7.000 emplois.  Puis 12,8 MMDH pour un projet stratégique dans le secteur de la mobilité électrique, avec 17.600 emplois supplémentaires.

6) 10 décembre 2024 : La sixième Commission, a battu un record d’investissements, consolidant ainsi l’ambition du gouvernement d’accroître le rôle du secteur privé dans la dynamique économique nationale. avec 56 projets validés pour un total de 134 MMDH, dont 45 MMDH d’investissements privés. Avec 28.000 emplois dans 32 provinces et préfectures dans les 12 régions du Royaume, dans des secteurs de la mobilité électrique, des énergies renouvelables et du dessalement d’eau de mer.

7) 29 janvier 2025 : La 7ᵉ Commission : 20 nouveaux projets d’investissement de 17,3 MMDH pour 27.000 emplois, ont été validés avec 17 projets dans le cadre du dispositif de la Charte de l’investissement, de 4,3 MMDH et 5.500 emplois et 3 projets stratégiques de 13 MMDH, et  21.500 emplois.

Le tourisme s’impose comme le principal pourvoyeur d’emplois, avec 42 % des postes créés, suivi de l’automobile (24 %), de l’agroalimentaire (13 %) et de l’outsourcing (8 %).

 

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Inflation, taux d’intérêts, le paradoxe des marchés de capitaux ! https://lnt.ma/inflation-taux-dinterets-le-paradoxe-des-marches-de-capitaux/ Wed, 22 Jan 2025 10:11:49 +0000 https://lnt.ma/?p=523201 Une hausse des taux d’intérêt souverains prévaut sur les marchés de capitaux internationaux pesant sur les finances publiques des pays occidentaux et émergents qui sont tributaires de ces derniers pour leur financement budgétaire. Les titres de la dette française sur dix ans, cotent 3,45 % actuellement, contre 2,68% en 2022 à peine. Certes, la crise politique […]

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Une hausse des taux d’intérêt souverains prévaut sur les marchés de capitaux internationaux pesant sur les finances publiques des pays occidentaux et émergents qui sont tributaires de ces derniers pour leur financement budgétaire.

Les titres de la dette française sur dix ans, cotent 3,45 % actuellement, contre 2,68% en 2022 à peine. Certes, la crise politique en France et le creusement du déficit budgétaire en 2024 auraient pu en être la cause, mais en réalité, tous les taux souverains grimpent sur les marchés de capitaux internationaux. Cette situation est inédite au moment où l’inflation recule vers les cibles des banques centrales, lesquelles assouplissent progressivement leur politique monétaire en baissant leurs taux directeurs. Mais, les marchés semblent anticiper le retour de l’inflation avec la politique inflationniste attendue du Président Trump, avec les augmentations quasi-généralisées des droits de douane à l’importation.

Preuve s’il en est que la hausse des taux souverains sur les marchés de capitaux va à l’encontre de la politique monétaire de la BCE, celle-ci diminue ses taux directeurs. Considérant que le processus de désinflation dans la zone euro est en bonne voie, la BCE a décidé le 12 décembre dernier d’abaisser ses taux directeurs de 25 points de base (pb), pour la quatrième fois d’affilée depuis juin. En conséquence, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal ont ainsi été ramenés respectivement à 3%, 3,15% et 3,40%.

Or, sur les marchés de capitaux la hausse des taux est source d’aggravation du service de la dette dont le montant pour 2025 devrait être supérieur à 300 milliards d’euros, ce qui va à l’encontre de la politique de réduction du déficit budgétaire de la France établi à 6,1% en 24.  Donc pour rester sur le cas de la France, si les taux des dettes souveraines continuent à monter sur les marchés de capitaux, la politique d’assouplissement monétaire de la BCE qui tire les taux à la baisse s’opposera à une force contraire exercée par les marchés de capitaux.

Toutefois, avec le repli de l’inflation et la montée des incertitudes entourant les perspectives économiques, la tendance à l’assouplissement des politiques monétaires des banques centrales est adoptée par les principales économies avancées, dont la FED, qui a réduit à l’issue de sa réunion des 6 et 7 novembre 2024, de 25 pb la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [4,5%-4,75%], pour la seconde baisse consécutive après celle de 50 pb en septembre de la même année.

Ce, dans un contexte caractérisé par une activité économique qui croît à un rythme soutenu, et une inflation se rapprochant davantage de l’objectif de 2%. Laquelle inflation qui au niveau mondial poursuit sa décélération tendancielle, revenant de 4,8% en 2023 à 3,7% en 2024 puis à 3,2% en 2025 et en 2026, en lien notamment avec les tensions commerciales devant résulter de la mise à niveau de la politique de la nouvelle Administration américaine.  Aux Etats-Unis, précisément, après 4,1% en 2023, elle recule à 2,9% en 2024 et devrait être à 2,6% en 2025 et 2,9% en 2026. Et dans la zone euro, elle ralentit également de 5,4% en 2023 à 2,3% en 2024 puis à 2% en 2025.

Face à une telle situation, Bank Al Maghrib qui s’inscrit dans la tendance de politique monétaire internationale, lors de son dernier conseil de décembre 2024, a fait les mêmes constats pour le Maroc, actant que l’inflation évolue à des niveaux bas et terminerait l’année avec un taux moyen autour de 1%, après 6,1% enregistré en 2023. Elle devrait rester modérée, se situant à 2,4% en 2025 et à 1,8% en 2026. Précisant que sa composante sous-jacente reculerait de 5,6% en 2023 à 2,1% cette année, puis à 2% en 2025 et à 1,8% en 2026. Donc, après une légère hausse à 1,3% au troisième trimestre 2024, l’inflation est revenue à 0,7% en octobre 2024. Expliquant que cette décélération est attribuable essentiellement à l’accentuation des baisses des prix des produits alimentaires à prix volatils de -1,1% à -3,5% et des carburants et lubrifiants de -2,8% à -15,2%.

Cependant, si à l’international les marchés de capitaux peuvent peser sur l’efficacité des politiques monétaires, au Maroc, ce n’est pas le cas pour la simple et importante raison que le Trésor ne recourt pas couramment au financement extérieur, même s’il bénéficie de garanties sur des lignes de crédits accordées par le FMI.

Pourtant, le financement extérieur joue un rôle particulier du pays, dans le maintien de ses avoirs extérieurs qui lui permettent de couvrir ses importations. Ainsi, la Banque centrale lors de son Conseil du 16 décembre dernier considère que « tenant compte des financements extérieurs prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve se renforceraient progressivement, passant de 375,6 milliards de dirhams à fin 2024 à 400,2 milliards à fin 2026 représentant ainsi une couverture de 5 mois et 8 jours d’importations de biens et services. Et ce du fait que « si l’endettement du Trésor devrait passer de 69,5% du PIB en 2023 à 70,5% en 2024, sa composante intérieure s’établit à 53,1% du PIB en 2024, avant de baisser à 51,4% en 2025, soit 866,4 milliards de dirhams alors que celle extérieure progresserait de 17,4% du PIB en 2024 à 18,1% en 2025, soit 307,2 milliards de dirhams. Ce qui montre que le recours au financement international restera contenu à moins de 20% du PIB.

Selon BAM, le déficit budgétaire devrait se situer à 4,5% du PIB en 2024. Et donc, le financement de ce déficit, continuera à se faire par la dette domestique. En effet, la proportion des bons du Trésor demeure prépondérante dans l’encours global des titres de créances en 24 à 75%. Dans le segment de la dette souveraine, les levées du Trésor se sont chiffrées à près de 200 milliards de dirhams en 2024, à des taux compris entre 2,44 % et 5,5 %. De plus les émissions ont porté à hauteur de 54 % sur des maturités longues, 40 % sur des maturités moyennes et 6 % sur des maturités courtes, ce qui relève d’une gestion active de la dette publique.

Ainsi, de fait le Maroc est protégé contre le comportement des taux à la hausse sur les marchés de capitaux internationaux, parce qu’il n’y a pas recours en continu, même si son dernier emprunt a bénéficié d’un taux relativement haut autour de 4%. Cependant notre pays a lancé une politique d’investissent de grande envergure qui va chercher des financements publics et privés plus importants. Certes, le privé pourrait utiliser le marché financier domestique en parallèle du financement bancaire et c’est déjà le cas vu le succès de la bourse en 2024. Mais le Trésor également gagnerait à pouvoir accéder aux marchés des capitaux internationaux, ne serait-ce que pour conforter sa réserve en devises.

En définitive, la hausse des taux sur le marché de la dette à l’international, est certainement annonciatrice d’une reprise de l’inflation et en conséquence d’une hausse des taux monétaires pour la couvrir.  Et pour cause, « un dollar fort » imposé par l’administration Trump et l’impact inflationniste des droits de douanes à l’importation quasi-généralisé, aux USA, devraient se traduire en inflation qui rapidement se mondialiserait, obligeant la FED à resserrer sa politique monétaire et la BCE aussi…

 

Afifa Dassouli

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Les nouveautés douanières au Maroc en 2025 : priorité aux producteurs locaux https://lnt.ma/les-nouveautes-douanieres-au-maroc-en-2025-priorite-aux-producteurs-locaux/ Thu, 16 Jan 2025 09:19:12 +0000 https://lnt.ma/?p=522912 De tout temps, au Maroc comme ailleurs, les douanes ont joué un rôle crucial dans la protection des producteurs locaux en régulant le commerce international et en contrôlant l’importation de marchandises. En imposant des droits de douane, elles rendent les produits importés moins compétitifs par rapport aux produits nationaux, ce qui aide à préserver les […]

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De tout temps, au Maroc comme ailleurs, les douanes ont joué un rôle crucial dans la protection des producteurs locaux en régulant le commerce international et en contrôlant l’importation de marchandises. En imposant des droits de douane, elles rendent les produits importés moins compétitifs par rapport aux produits nationaux, ce qui aide à préserver les parts de marché des producteurs locaux. En 2025, le Maroc voit plusieurs changements notables dans sa politique douanière avec la mise en œuvre des nouvelles dispositions prévues par la loi de finances (LF) pour l’année budgétaire, qui s’inscrivent dans une stratégie visant à promouvoir la production nationale, réduire la dépendance aux importations et moderniser la gestion douanière.

 

Renforcer la protection des producteurs locaux

L’une des priorités des nouvelles dispositions douanières est de soutenir les producteurs locaux en instaurant des mesures de protection renforcée contre les importations. Par exemple, le droit d’importation sur le safran, un produit phare de l’agriculture marocaine, passe de 30 % à 40 %. Cette hausse vise à protéger les producteurs nationaux face à la concurrence croissante des importations, tout en valorisant le savoir-faire local.

 

Dans le secteur industriel, des augmentations similaires touchent d’autres produits comme les câbles de fibres optiques, dont les droits d’importation passent de 10 % à 17,5 %. Cela permettra de stimuler la production locale de fibres optiques et de favoriser la création d’emplois dans un secteur stratégique. De plus, les fibres synthétiques discontinues fabriquées à partir de déchets recyclés, comme les bouteilles en PET, voient également leurs droits relevés de 2,5 % à 10 %, encouragent ainsi une transition vers une économie circulaire.

Des ajustements tarifaires significatifs touchent également les produits issus du cannabis et du chanvre, pour lesquels un taux prohibitif de 200 % a été introduit. Cette mesure vise à protéger les agriculteurs marocains, qui s’inscrivent dans un secteur nouvellement structuré, tout en assurant la viabilité des investissements nationaux dans cette filière.

Favoriser les secteurs stratégiques par des réductions ciblées

Parallèlement à ces hausses, des réductions de droits de douane ont été introduites pour soutenir des secteurs stratégiques. L’industrie pharmaceutique bénéficie d’une révision des droits d’importation sur certains médicaments, facilitant ainsi l’accès des patients aux traitements tout en renforçant la production locale.

 

Dans le secteur de l’énergie, les droits sur les onduleurs solaires hybrides, essentiels aux installations photovoltaïques, passent de 17,5 % à 2,5 %. Cette mesure vise à encourager l’adoption des énergies renouvelables et à promouvoir le développement technologique du secteur.

Dans l’agro-industrie, les intrants tels que l’amidon de maïs modifié voient leurs droits d’importation réduits de 30 % à 17,5 %, afin de soutenir la production locale de produits laitiers dérivés. De même, des réductions similaires s’appliquent à d’autres intrants industriels, comme les matériaux utilisés dans la fabrication de pompes ou de tableaux blancs magnétiques, dans le but de renforcer la compétitivité des produits fabriqués au Maroc.

 

Des mesures spécifiques pour stabiliser le marché alimentaire

Face à la hausse continue des prix alimentaires, la LF 2025 introduit des exonérations temporaires pour garantir l’approvisionnement du marché local à des prix raisonnables. Ainsi, les droits d’importation et la TVA sur les animaux vivants, comme les bovins, les caprins et les camélidés, sont suspendus pour toute l’année 2025, dans des limites contingentées. Les viandes et abats frais, réfrigérés ou congelés bénéficient également de cette mesure.

Pour les produits agricoles essentiels, comme le riz cargo importé par les industriels ou les huiles d’olive de qualité vierge, des exonérations similaires sont mises en place, permettant de contenir les coûts de production et d’approvisionnement sur le marché intérieur.

 

Modernisation et sanctions renforcées

L’un des axes majeurs des nouvelles dispositions est la digitalisation des paiements douaniers. À partir de 2025, tous les droits et taxes douaniers devront être réglés par voie électronique. Une amende de 1 % du montant dû, avec un minimum de 1 000 dirhams, sera appliquée en cas de non-conformité. Cette modernisation vise à renforcer la transparence et l’efficacité des procédures douanières.

En outre, de nouvelles sanctions ont été introduites, notamment pour lutter contre la fraude douanière. Une amende équivalente à la valeur des marchandises sera appliquée en cas d’utilisation injustifiée des scellés douaniers, tandis que la détention ou la fourniture non justifiées de ces scellés sera sanctionnée par des amendes pouvant atteindre 200 000 dirhams.

 

Encourager une transition énergétique et environnementale

La loi de finances introduit également une taxe intérieure de consommation (TIC) sur des produits spécifiques pour inciter à une consommation plus responsable. Par exemple, les substituts nicotiniques sans tabac et les cigarettes électroniques jetables seront désormais taxés, à hauteur de 220 dirhams par kilogramme et 50 dirhams par unité respectivement.

Dans le domaine des carburants, les exonérations sur les houilles et le fuel oil lourd utilisées pour produire de l’électricité sont supprimées, et les taxes augmentées. Cette mesure s’aligne sur la volonté de réduire progressivement la dépendance aux énergies fossiles et de promouvoir les énergies renouvelables.

Ces réformes douanières illustrent la volonté du Maroc de renforcer son tissu économique en réduisant la dépendance aux importations et en soutenant les secteurs stratégiques nationaux. Les ajustements tarifaires ciblés offrent des opportunités pour dynamiser la production locale et stimuler l’innovation industrielle. Par ailleurs, la digitalisation et les nouvelles sanctions renforcent la modernisation des douanes, tout en augmentant l’efficacité et la transparence des transactions.

Afifa Dassouli

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2024, quand une meilleure liquidité de la bourse conforte son attrait https://lnt.ma/2024-quand-une-meilleure-liquidite-de-la-bourse-conforte-son-attrait/ Wed, 08 Jan 2025 09:39:58 +0000 https://lnt.ma/?p=522514 La Bourse de Casablanca a fait une bonne année 2024 ! Au-delà des chiffres qui en attestent, c’est la place boursière qui s’impose en tant que produit de financement de l’économie par l’amélioration de sa liquidité, argument qui plaidait en sa défaveur dans les années antérieures. D’autant qu’il ne faut plus entendre par liquidité du marché […]

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La Bourse de Casablanca a fait une bonne année 2024 ! Au-delà des chiffres qui en attestent, c’est la place boursière qui s’impose en tant que produit de financement de l’économie par l’amélioration de sa liquidité, argument qui plaidait en sa défaveur dans les années antérieures. D’autant qu’il ne faut plus entendre par liquidité du marché boursier la fluidité des opérations portant sur une valeur en particulier ou sur les valeurs cotées dans leur globalité.

Car la liquidité du marché financier se mesure en 2024 par la capacité du marché à financer en milliards de dirhams différentes opérations réalisées. La Bourse devrait de plus en plus s’imposer comme le principal compartiment du marché des capitaux comme le prévoit le Nouveau Modèle de développement de 2022, qui lui préconisait une stratégie avec des objectifs chiffrés.

En effet, le Nouveau modèle de développement a établi dans ses axes stratégiques que « le marché des capitaux devrait jouer un rôle majeur dans le Développement du Maroc » et qu’il fallait « redynamiser la Bourse de Casablanca comme une première étape pour faire émerger le Maroc en la première place financière de la région »,  que « le développement de la Bourse de Casablanca sera crucial pour le développement de ce marché car elle représente un débouché naturel aux différentes activités d’investissement, notamment en private equity, en permettant  un meilleur « pricing » des actifs pour élargir la base d’investisseurs et l’utilisation de produits diversifiés ajustés aux différents niveaux de risque ».

« L’objectif de ce pari est d’apporter un nouveau souffle au marché des capitaux Marocains afin de renforcer sa contribution au financement direct de l’économie et de faire du Maroc une plateforme financière régionale pour les capitaux internationaux et les économies africaines ».

Dans le détail, le nouveau modèle de développement a préconisé d’agir sur « l’augmentation de la liquidité et le volume de transactions en faisant passer : la capitalisation boursière totale de 54% du PIB en 2019 à 70% du PIB en 2035 ; les émissions d’actions d’une moyenne annuelle de 100 millions de dollars entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 1 milliard de dollars entre 2021 et 2030 ; les émissions d’obligations d’une moyenne annuelle de 300 millions de dollars entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 2 milliards de dollars entre 2021 et 2030 ».

Mais aussi, « diminuer le poids des banques dans la capitalisation boursière de 35% à 20% en 2035 ; augmenter le nombre de sociétés cotées de 76 en 2019 à 300 en 2035 ; augmenter le nombre d’entreprises dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 millions de dollars de 45 en 2019 à 150 en 2035 ; et enfin, augmenter le pourcentage des transactions faites par des investisseurs internationaux contenus à 10% actuellement ».

De fait, l’année 2024 a démontré que la bourse prend le chemin qui lui a été prescrit, elle a commencé à améliorer son positionnement et sa liquidité. La revue du marché des capitaux publiée par l’AMMC le démontre, chiffres à l’appui, par des volumes d’échanges en croissance nette et des opérations de marché significatives.

En effet, les institutionnels en général dont les IVT, face à un marché primaire et secondaire des bons du trésor mieux structuré, diversifient plus leur portefeuille vers les actions et répondent massivement aux opérations du marché des capitaux, contribuant ainsi à améliorer la liquidité du marché financier. Car la liquidité de la bourse qui se mesure par les volumes traités sur le marché, est alimentée par toutes les opérations du marché des capitaux, émissions obligataires privées, titrisations, les opérations des banques d’affaires, le comportement des gestionnaires des OPCVM et des fonds de capital-risque.

Le comportement des personnes physiques dont le volume d’intervention s’est sensiblement apprécié sur le marché boursier en 2024, doublant leur poids dans les transactions boursières de l’année écoulée, a également contribué à son amélioration. Résultat, le ratio de liquidité de la bourse s’est établi à plus 12 %, contre 8,71 % un an auparavant.

Même si, la cartographie des investisseurs sur le marché boursier reste caractérisée par la forte présence des OPCVM et des personnes morales marocaines, qui sur le marché central, cumulent 63 % des volumes traités avec respectivement 32 % et 31 %.

Par ailleurs, l’étude de l’AMMC sur le marché des capitaux, atteste que les principaux indicateurs du marché des capitaux affichent une tendance haussière au cours des neuf premiers mois de l’année 2024 : la capitalisation boursière, s’est établie à près de 742 milliards de dirhams, en hausse de 18,5% par rapport à fin décembre 2023, et de 21,7% en glissement annuel.

Le MASI a connu une progression de 18,85 % par rapport à fin décembre 2023 et de 21,1 % en glissement annuel. En termes de volumétrie sur les marchés central et de blocs, la Bourse de Casablanca a enregistré, durant les neuf premiers mois de l’année 2024, un volume transactionnel de 49,8 milliards de dirhams, soit le double du volume enregistré la même période de l’année précédente (24,1 milliards de dirhams).

La moyenne quotidienne des échanges étant passée de 179 millions de dirhams au cours des neuf premiers mois de l’année 2023 à 309 millions de dirhams pendant la même période en 2024. Le marché secondaire de la Bourse de Casablanca a enregistré un volume de transactions de 49,8 milliards de dirhams, en hausse de 106,6% comparativement à l’année dernière.

L’activité du marché des capitaux, en dehors de la bourse, a été marquée au cours des deuxième et troisième trimestres 2024, par des emprunts obligataires d’un montant total de 3,5 milliards de dirhams, des émissions obligataires par placement privé de 6,4 milliards de dirhams, des augmentations de capital de 1,77 milliard, et un programme de rachat d’actions de 3,8 milliards de dirhams.

La valeur de l’actif net des OPCVM s’est enlevée à 636,5 milliards de dirhams à fin septembre 2024, soit une hausse de 13,7 % depuis le début de l’année, et de 14,2 % par rapport à fin septembre 2023. Quant à l’actif net des OPCI, il a enregistré́ à fin septembre 2024 une croissance de 28,4% en glissement annuel, atteignant près de 97 milliards de dirhams.

Enfin, la Bourse de Casablanca a aussi terminé l’année 2024 en s’élargissant à un marché à termes, faisant ainsi un grand pas en avant. Le lancement officiel de ce dernier l’enrichit de nouveaux instruments financiers de taille. Et, c’est là certainement une nouvelle étape structurante dans la transformation des infrastructures de marché au service de l’économie nationale et de son développement.

Afifa Dassouli

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Bank Al Maghrib : une décision aussi inédite que prometteuse https://lnt.ma/bank-al-maghrib-une-decision-aussi-inedite-que-prometteuse/ Wed, 18 Dec 2024 13:05:44 +0000 https://lnt.ma/?p=521470 Le Conseil de Bank Al Maghrib tenu mardi 17 décembre a annoncé que « compte tenu de l’évolution de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et au regard des fortes incertitudes qui entourent les perspectives à moyen terme notamment sur le plan international, le Conseil a décidé de réduire le […]

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Le Conseil de Bank Al Maghrib tenu mardi 17 décembre a annoncé que « compte tenu de l’évolution de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et au regard des fortes incertitudes qui entourent les perspectives à moyen terme notamment sur le plan international, le Conseil a décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base à 2,50% ».

Cette décision rompt avec l’hésitation de la BCE de continuer à baisser son taux directeur pour relancer l’économie européenne en difficulté et celle de la FED qui sous la contrainte du changement de politique monétaire présagée par le président Trump risque de maintenir des taux élevés.  De fait, le Maroc n’est plus dans la situation de suivre la tendance des politiques monétaires adoptées par ces deux banques centrales maitresses de la régulation des économies occidentales qui impactent le Maroc. Et pour cause, le Maroc est en chantier !

Les stratégies d’accélération de l’investissement et la nouvelle politique industrielle pour une indépendance économique du pays, érigées par Sa Majesté et concrétisées par la charte d’investissement, le FM6I, fonds Mohamed VI pour l’investissement, sont aujourd’hui dans le feu de l’action. De même qu’une gestion active de la balance commerciale est déployée qui, en faisant un tri sur les importations et en lançant une production locale de certains produits, agit à la baisse sur les importations pour mettre en valeur les exportations du pays et améliorer ses soldes commercial et extérieur.

Cette stratégie d’investissements a pour objectif à termes, d’encourager les investissements privés pour qu’ils constituent deux tiers de l’enveloppe globale contre un tiers pour ceux publics. De plus, elle est déployée dans la perspective de la Coupe du Monde 2030, qui s’approche à grands pas et dont les chantiers, suivis de près par le Roi Mohammed VI qui a présidé début décembre un Conseil des ministres sur le sujet, vont mobiliser des investissements engagés qui se comptent en dizaines de milliards de dirhams.

La croissance économique du pays devrait en profiter rapidement comme en témoignent les chiffres annoncés par le gouverneur de la banque centrale en ces termes : « après un taux de 3,4% en 2023, la croissance économique devrait se limiter à 2,6% cette année, mais s’accélèrerait à 3,9% au cours des deux prochaines années. »

Dans ce contexte, en baissant son taux directeur d’un quart de point à 2,5%, Bank Al Maghrib contribue au soutien du financement bancaire prépondérant de ces investissements. En effet, la transmission de la baisse du taux directeur de BAM sur les taux des crédits bancaires est quasi immédiate parce que le taux de refinancement des banques auprès de la banque centrale baissant, il se répercute sur le coût du financement bancaire.

C’est ce qu’a expliqué M. Jouahri lors du point de presse qui a suivi la tenue du Conseil de BAM, affirmant qu’après la réduction du taux directeur opérée en juin dernier, les taux débiteurs ont accusé une baisse trimestrielle de 22 pb, recouvrant un recul de 25 pb pour les entreprises et une quasi-stabilité pour les particuliers. De même qu’à fin octobre, le crédit au secteur non financier a augmenté de 2,4%, avec des hausses de 2,7% pour les prêts aux entreprises publiques, de 1,5% pour ceux aux entreprises privées et de 1% pour ceux destinés aux ménages.

Tenant compte de ces évolutions, des prévisions de la croissance économique et des anticipations du système bancaire, le crédit au secteur non financier ressortirait en progression de 3,8% en 2024. Il poursuivrait son accélération avec des hausses de 4,2% en 2025 et de 5,5% en 2026. Ainsi, la croissance économique étant une priorité dans notre pays et le traditionnel financement bancaire étant fondamental pour son financement, la baisse du taux directeur devrait l’amplifier même si de nouveaux produits de financements dits innovants sont en développement, notamment ceux dits publics-privés qui resteront cependant réservés à des cas spécifiques.

Mais, la baisse du taux directeur en question n’a été possible que parce que le niveau de l’inflation s’est réduit à moins de 2% dans notre pays, taux représentant la cicle d’inflation de BAM mais aussi de la FED et de la BCE. Ce que M. le gouverneur Jouahri confirme en précisant que : « l’inflation évolue à des niveaux bas et terminerait l’année avec un taux moyen autour de 1%, après 6,1% enregistré en 2023. Elle devrait rester modérée, se situant à 2,4% en 2025 et à 1,8% en 2026. Sa composante sous-jacente reculerait de 5,6% en 2023 à 2,1% cette année, puis à 2% en 2025 et à 1,8% en 2026 ».

Rappelons que BAM avait procédé à une hausse de son taux directeur pour couvrir l’inflation qui s’est imposée suite de la guerre en Ukraine, à cause des problèmes de logistique de transports internationaux qui avaient créé un phénomène de rareté et engendré une inflation dans le monde occidental et au Maroc en conséquence.

Par ailleurs, pour financer le déficit budgétaire, le Trésor veille également à un assouplissement de la politique monétaire de BAM, parce qu’il se finance à plus de 80% sur le marché domestique où les taux d’intérêt baissent dans la foulée de la réduction du taux directeur. Sachant qu’à l’international sur le marché des capitaux, les meilleurs taux que le Maroc a obtenu tournent autour de 4%. Bien que selon M. Jouahri, « l’exécution budgétaire au titre des dix premiers mois de 2024 fait ressortir une amélioration de 13,6% des recettes ordinaires, portée notamment par la performance notable des rentrées fiscales. En parallèle, les dépenses globales ont augmenté de 7,4%, reflétant en particulier une augmentation des dépenses de biens et services et celles d’investissement.

Au regard de ces réalisations, des données de la Loi de Finances 2025 et de la programmation budgétaire triennale 2025-2027, ainsi que des projections macroéconomiques actualisées de BAM, le déficit budgétaire, hors produit de cession des participations de l’État, devrait se situer à 4,5% du PIB en 2024, avant de s’atténuer progressivement à 4,2% du PIB en 2025, puis à 3,9% en 2026.

L’endettement du Trésor devrait ainsi augmenter de 69,5% du PIB en 2023 à 70,5% en 2024, avant de revenir à 69,5% en 2025 et à 68,7% en 2026. Et, sa composante intérieure devrait s’établir à 53,1% du PIB en 2024, avant de baisser à 51,4% en 2025 et à 50,8% en 2026, soit 866,4 milliards de dirhams. Celle extérieure progresserait de 17,4% du PIB en 2024 à 18,1% en 2025 et se situerait à 18% en 2026, soit 307,2 milliards de dirhams ».

Cette stabilité des finances publiques étant le résultat de l’accélération de la croissance économique attendue qui sera le résultat d’investissements domestiques. C’est ce nouvel environnement économique qui fera prendre à notre banque centrale une nouvelle orientation de sa politique économique de plus en plus indépendante par rapport à celles des pays qui sont les principaux partenaires économiques de notre pays. Bank Al Maghrib prend un nouveau tournant de politique monétaire, sur la base de la dynamique de la situation économique nationale, c’est inédit et prometteur.

Afifa Dassouli

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Le Maroc au cœur des impulsions de développement de l’Afrique https://lnt.ma/le-maroc-au-coeur-des-impulsions-de-developpement-de-lafrique/ Thu, 05 Dec 2024 09:41:35 +0000 https://lnt.ma/?p=520621 Le continent africain et son développement est au cœur des politiques marocaines, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, depuis de nombreuses années déjà. Et en cette fin d’année 2024, l’Afrique est plus que jamais sous les feux des projecteurs dans le Royaume, et de nombreux événements de grande envergure placent le continent au centre des […]

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Le continent africain et son développement est au cœur des politiques marocaines, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, depuis de nombreuses années déjà. Et en cette fin d’année 2024, l’Afrique est plus que jamais sous les feux des projecteurs dans le Royaume, et de nombreux événements de grande envergure placent le continent au centre des débats. On notera le Symposium de Haut Niveau sur la stabilité financière en Afrique organisé par Bank Al-Maghrib la semaine dernière, puis, cette semaine, Rabat accueille l’Africa Investment Forum, sous le thème « Tirer parti des partenariats innovants pour passer à l’échelle supérieure ». La semaine prochaine, l’édition 2024 de l’Africa Financial Industry Summit réunira à nouveau experts et décideurs pour débattre des pistes de développement du continent, de ses populations et de ses entreprises. Le potentiel est immense, mais les défis le sont tout autant.

À l’occasion du symposium susnommé, M. Rama Sithanen, Gouverneur de la Banque Centrale de Maurice et Président de l’Association Africaine des Banques Centrales, a tenu un discours fort instructif sur les enjeux économiques et financiers du continent.

Rappelant tout d’abord que chaque pays africain « ayant ses propres spécificités, une approche politique unique ne peut s’appliquer », il a expliqué que « maintenir la stabilité financière est devenu encore plus complexe de nos jours en raison de la confluence de facteurs tels que les incertitudes géopolitiques, les considérations liées au changement climatique, l’endettement élevé de nombreux pays, les politiques commerciales et économiques des économies avancées, ainsi que d’autres risques émergents », et que « ces facteurs tendent à définir le paysage macro-financier des pays africains ». Citant en exemple les tensions au Moyen-Orient et la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui ont amené une « coopération mondiale affaiblie et un protectionnisme accru », il a ajouté que « le continent africain est donc exposé à des perturbations commerciales susceptibles d’avoir un impact sur la croissance économique, les flux de capitaux et, en fin de compte, sur la stabilité financière ».

 

Une approche coordonnée « essentielle »

Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, « une approche coordonnée est essentielle pour trouver un équilibre adéquat entre les intérêts nationaux et la préservation de la stabilité financière sur le continent. À cet égard, la collaboration entre les plateformes régionales s’est avérée salutaire. Les blocs régionaux assurent la convergence des cadres réglementaires prudentiels et des évaluations de stabilité financière ». Pour soutenir ses propos sur la collaboration régionale, il a cité « les plateformes régionales – telles que le COMESA et la SADC – [qui] ont entrepris divers projets pour évaluer la stabilité financière de leurs pays membres et harmoniser les cadres afin de garantir l’efficacité opérationnelle ». Et de relever des projets comme le Cadre d’Évaluation de la Stabilité Financière déployé par le COMESA et la SADC, ou encore le Rapport Régional sur la Stabilité Financière pour fournir des éclairages sur l’état du secteur financier. « À un niveau plus large, a-t-il ajouté, les Groupes Consultatifs Régionaux du Conseil de Stabilité Financière (FSB) veillent à ce que les questions de stabilité financière pertinentes pour l’Afrique soient régulièrement discutées et transmises directement au FSB, qui inclut les économies avancées et les principaux organismes de normalisation ». De cette manière, « la voix de l’Afrique est entendue », a-t-il soutenu.

Les risques émergents, comme le changement climatique, « ajoutent à la complexité du maintien de la stabilité financière » et « les innovations et disruptions technologiques offrent des opportunités de croissance, mais présentent également des risques », a poursuivi M. Sithanen, citant l’adoption croissante de l’intelligence artificielle. Ainsi, pour lui « il est essentiel de trouver un équilibre entre l’utilisation des technologies pour le progrès économique et financier et la gestion prudente des risques ».

Par ailleurs, « les marges de manœuvre budgétaires et externes limitées ont également affaibli la capacité des pays à répondre aux risques émergents et à s’y adapter », dans la foulée des soutiens gouvernementaux durant la pandémie, et « l’endettement public croissant a entraîné la dégradation de nombreuses notations souveraines par les agences de notation ».

Ainsi, « alors que les risques pour la stabilité financière liés à la dette souveraine élevée ont augmenté, ils ont été amplifiés par le lien entre la dette souveraine et les banques ». Et de prévenir que « les banques étant désormais d’importants détenteurs de dette souveraine, tout stress est susceptible de se traduire par des risques accrus pour le système financier et l’économie réelle ».

 

Un changement de la structure de la dette

M. Sithanen a également relevé que « la structure de la dette africaine a considérablement changé », la part de la dette bilatérale passant de 52 % de la dette totale de l’Afrique en 2000, à 27 %, avec un effet inverse pour la dette commerciale. De plus, « les réserves de change se sont amoindries sur le continent », et « un tiers des pays d’Afrique subsaharienne disposent de réserves couvrant moins de trois mois d’importations ».

La hausse des taux d’intérêt après la pandémie a « entraîné une augmentation du coût du service de la dette », alors que dans le même temps, « de nombreux pays africains ont connu des sorties de capitaux, entraînant une dépréciation de leurs devises ».

Ces conséquences néfastes pour le continent « appellent à l’action », a martelé le Président de l’AABC, recommandant « au Comité de Stabilité Financière de l’Afrique, récemment mis en place par l’AACB, d’examiner de près ces questions et de proposer des options politiques. Par ailleurs, l’expiration prochaine de l’Africa Growth Opportunity Act l’année prochaine pourrait affecter négativement les recettes en dollars américains. À cet égard, la diplomatie économique devra être renforcée, notamment par le biais de l’Union Africaine, afin de trouver une solution ».

M. Sithanen a également évoqué les défis du développement durable, car une très grande part des populations africaines dépend directement de ressources naturelles en péril, ce qui demande « davantage d’initiatives pour lutter contre le changement climatique et les risques liés à la nature », ce pour quoi le secteur financier joue un rôle « vital ». Ainsi, « en tant que décideurs politiques, nous devons continuellement chercher à mieux comprendre les conséquences macro-financières de ces événements [climatiques] et élaborer des politiques appropriées pour atténuer les risques pour la stabilité financière ».

Quelques motifs de satisfaction

Il a tout de même relevé des aspects plus positifs, comme la maîtrise de l’inflation qui progresse, l’essor des institutions financières non bancaires qui favorisent l’inclusion financière, mais qui demandent une meilleure réglementation pour assurer leur stabilité.

Pour ce qui est des banques centrales en elles-mêmes, il a noté que « la politique macroprudentielle a été l’une des principales lignes de défense des banques centrales contre les risques systémiques », regrettant toutefois que « cette politique reste sous-utilisée dans cette partie du monde ». Ainsi, « le cadre de gouvernance doit également être amélioré afin d’évaluer, de surveiller et de répondre en temps opportun aux risques systémiques pesant sur la stabilité financière, et de renforcer la résilience des opérateurs du secteur financier ».

Dans sa conclusion, il a avancé plusieurs recommandations, à savoir que « les banques centrales et les régulateurs du secteur financier devraient se concentrer sur le renforcement des cadres politiques », et que « des cadres réglementaires solides et des outils politiques robustes sont essentiels pour réduire l’impact des incertitudes géo-économiques et des risques émergents ».

De manière plus générale, a-t-il poursuivi, « une plus grande diversification de la base économique et une moindre dépendance à l’égard de quelques secteurs ou matières premières peuvent aider à amortir les chocs externes ». En outre, « en renforçant le commerce et l’investissement intra-africains, les pays peuvent réduire leur dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs et bâtir des économies plus résilientes ».

Enfin, selon M. Sithanen, « l’atténuation des impacts du changement climatique et des risques liés à la nature nécessite des mesures proactives pour renforcer la résilience », et « une collaboration accrue entre les pays africains peut aider à répondre plus efficacement à ces défis ».

Son intervention, si elle a présenté un tableau plutôt sombre de la situation du continent, a tout de même mis en évidence des pistes de développement claires, mais qui nécessitent une entente et une coordination des grands décideurs politiques et financiers du continent, ce qui n’est certainement pas chose aisée, dans le monde en général et en Afrique en particulier.

Afifa Dassouli

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Introduction de CMGP en Bourse : d’une pierre deux coups https://lnt.ma/introduction-de-cmgp-en-bourse-dune-pierre-deux-coups/ Wed, 27 Nov 2024 09:25:56 +0000 https://lnt.ma/?p=520016 La Bourse de Casablanca connait de façon plus régulière des opérations de capital sous forme d’introduction en bourse ou dans le cadre de politique boursière d’une société cotée comme ce fut le cas récemment avec l’OPV de CDM à la faveur d’une augmentation du flottant de l’action. De plus, on peut faire aussi le constat […]

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La Bourse de Casablanca connait de façon plus régulière des opérations de capital sous forme d’introduction en bourse ou dans le cadre de politique boursière d’une société cotée comme ce fut le cas récemment avec l’OPV de CDM à la faveur d’une augmentation du flottant de l’action. De plus, on peut faire aussi le constat que les OPV étaient quasi-systématiquement sous forme de cession de capital pour valoriser les entreprises concernées et non pas d’augmentation de capital pour financer leur croissance. A ce titre, le marché financier ne contribuait pas au financement de l’économie, le financement bancaire restant prédominant.

Avec l’introduction du groupe CMGP opérant dans l’industrie agricole, l’OPV se fait en deux opérations concomitantes, la première consiste en une cession d’actions par les actionnaires de la Holding SA, qui devrait leur rapporter 800 millions de dirhams. De fait, CMGP sera cotée en bourse avec un flottant et de nouveaux actionnaires, permettant ainsi de créer un nouveau compartiment celui de l’Industrie Agricole.

L’autre phase de l’OPV de la holding CMGP SA, va consister en une augmentation de capital de 300 millions de dirhams, par laquelle elle va recourir au financement du marché financier pour réaliser ses projets actuels et futurs. Sachant qu’ainsi elle s’ouvre les portes pour d’autres accompagnements gratuits de ses investissements, d’autant qu’elle est déjà endettée à hauteur de 500 millions de dirhams auprès du système bancaire.

Sachant que la holding du groupe CMGP a une taille certaine, qu’elle réalise un chiffre d’affaires estimé à fin 2024 de 2,3 milliards de dirhams, pour un résultat de 200 millions de dirhams ; que ses capitaux propres se montent à 2,2 milliards de dirhams pour un capital social de 1,5 milliards de dirhams, démontrant une certaine force de frappe et une solidité financière.

Par ailleurs, il faut savoir que la holding CMGP relève d’un tour de table qui réunit les fondateurs et des fonds d’investissements qui les ont accompagnés, avec la précision que ces derniers détenaient la majorité du capital à plus des deux tiers. Et, comme l’impose leur fonctionnement, ces derniers, après avoir porté l’activité d’une entreprise à un certain niveau, se doivent de retirer « leurs billes », réaliser un rendement et se réorienter vers d’autres projets. Dans le cas de CMGP, ces institutionnels d’importance sont principalement Fipar Holding, AfricInvest et un fonds anglais logé au Luxembourg ADP II Holding. Donc, à travers cette OPV, ils céderont en partie leurs participations au capital de la holding même si, ils ont été suivis par d’autres actionnaires comme M. Youssef Moamah et Jacques Alléon, les deux fondateurs.

Ils vont ainsi faire d’une pierre deux coups, en valorisant leur investissement dans CMGP et en dégageant un rendement. Ce sont donc 4 000 000 actions qui vont être cédées sur le marché bousier pour un prix de 200 dirhams par action contre 100 dhs de valeur nominale, soit un rendement unitaire de 100 dhs. De fait, cette première opération ne touche pas au montant du capital social de la holding CMGP et se traduit par une diminution des participations des actionnaires actuels au profit de nouveaux actionnaires anonymes et divers qui vont constituer le flottant de la société anonyme après sa cotation.

En revanche, en faisant un appel public à l’épargne de 300 millions de dirhams à un prix de souscription de 200 dirhams, la holding CMGP SA, procède à une augmentation de capital en numéraire de 150 millions de dirhams et la création de 1,5 millions d’actions nouvelles. Quand les autres 150 millions de dirhams, en tant que prime d’émission, seront versés dans les capitaux propres de la holding. L’OPV de CMGP à la bourse de Casablanca impactera en définitive le capital social de la holding CMGP groupe qui passera de 1,55 à 1,7 milliards de dirhams.

Avec ces deux opérations, CMGP Group réalise une introduction en bourse d’un montant de 1 100 000 000 de dirhams à travers un nombre total d’actions à émettre et à céder de 5 500 000 actions, dont 1 500 000 nouvelles actions à émettre dans le cadre de l’augmentation de capital et 4 000 000 actions à céder dans celui de la cession d’actions sur la période de souscription qui court du 2 au 6 décembre prochains.

En tout état de cause, la Bourse semble passer un nouveau cap avec cette introduction, d’une part par la création d’un nouveau compartiment, mais aussi et surtout en jouant pleinement son rôle de financement de l’économie.

Afifa Dassouli

 


Principaux actionnaires de CMGP

 

  • Development Partners International LLP (DPI) via ADP II Holding 10 Luxembourg, véhicule d’investissement.

 

  • DPI est une société d’investissement privée axée sur l’Afrique détenant plus de 3 milliards de dollars d’actifs sous gestion au 30/04/2024 et en co-investissements répartis entre trois fonds.

 

  • AfricInvest via Africa Agriculture et MPEF IV LLC, véhicules d’investissement. AfricInvest, fondée au début des années 1990 est active dans plusieurs catégories d’actifs alternatifs (capital-investissement, capital-risque, crédit privé et financement mixte), elle a levé plus de 2 milliards de dollars au travers de 21 fonds.

 

  • FIPAR Holding : Fipar-Holding est un fonds d’investissement marocain fondé en 1989 et filiale de CDG Invest, branche Investissement du Groupe Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG).

 

  • Youssef Moamah : actionnaire dirigeant. Fondateur de CMGP SA, Président et Directeur Général de CMGP Group.

 

  • Jacques Alléon : actionnaire dirigeant. Fondateur de CAS. Directeur Général Délégué de CMGP Group.

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Youssef ROUISSI, AWB : « Notre partenariat avec Bpifrance ouvre des opportunités pour les entreprises marocaines » https://lnt.ma/youssef-rouissi-awb-notre-partenariat-avec-bpifrance-ouvre-des-opportunites-pour-les-entreprises-marocaines/ Thu, 21 Nov 2024 08:46:30 +0000 https://lnt.ma/?p=519654 À l’occasion du renforcement du partenariat stratégique entre Attijariwafa bank et Bpifrance, en marge du forum d’affaires France-Maroc, M. Youssef Rouissi, Directeur Général Délégué du pôle Corporate and Investment Banking d’Attijariwafa bank, revient sur une décennie de collaboration et met en lumière les retombées pour les entreprises marocaines et françaises, les outils innovants comme Attijari […]

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À l’occasion du renforcement du partenariat stratégique entre Attijariwafa bank et Bpifrance, en marge du forum d’affaires France-Maroc, M. Youssef Rouissi, Directeur Général Délégué du pôle Corporate and Investment Banking d’Attijariwafa bank, revient sur une décennie de collaboration et met en lumière les retombées pour les entreprises marocaines et françaises, les outils innovants comme Attijari Business Link, et le rôle crucial du cofinancement dans le développement économique entre les deux rives de la Méditerranée.

M. Rouissi, Attijariwafa bank et Bpifrance viennent de renforcer leur coopération, en marge du forum d’affaires France (Medef)-Maroc, (CGEM) tenu à Rabat, pouvez-vous présenter à nos lecteurs le bilan pour les entreprises marocaines, de cette relation qui dure depuis 10 ans ?

Attijariwafa bank est un Groupe bancaire et financier panafricain, engagé activement dans le soutien et l’accompagnement des opérateurs économiques pour leurs projets de développement, tant sur leurs marchés domestiques qu’à l’international. Fort de son expertise, le Groupe joue un rôle clé dans la facilitation des échanges économiques sur le Continent africain.

De son côté, Bpifrance, la banque publique d’investissement française, a pour mission, confiée par l’État français, d’accompagner les entreprises françaises dans leur développement. Elle leur fournit financement et soutien à chaque étape cruciale de leur parcours, notamment lors des phases de création, de croissance, d’innovation et d’internationalisation.

M. Youssef ROUISSI, Directeur Général Délégué du pôle Corporate and Investment Banking au sein d’Attijariwafa bank

Ce partenariat, établi en juin 2014, a pour principaux objectifs de favoriser les échanges et le développement des entreprises marocaines, africaines et françaises, en créant un environnement propice à la collaboration. Il vise également à soutenir les investissements français au Maroc, permettant ainsi de renforcer les liens économiques bilatéraux. En outre, il encourage les collaborations entre entreprises marocaines et françaises opérant dans des secteurs similaires, facilitant le partage de compétences et de savoir-faire. Enfin, le partenariat promeut le cofinancement de marchés en Afrique subsaharienne, afin d’accompagner les entreprises dans leur expansion sur ce marché stratégique, source de nombreuses opportunités de croissance.

Ce partenariat renforce les liens économiques entre le Maroc et la France, en créant des opportunités de croissance et de collaboration pour les entreprises des deux rives de la Méditerranée.

À l’ère où le Maroc se focalise sur l’investissement privé, comment cette coopération incite et accompagne les entreprises à investir ? Quels sont les outils financiers de cette contribution ? Les entreprises des filières stratégiques sont-elles les seules bénéficiaires (l’industrie, l’énergie) ?

Chez Attijariwafa bank, notre mission de création de valeur pour les entreprises africaines repose sur un engagement fort à les accompagner dans leur croissance, leur expansion internationale et leur intégration dans l’économie mondiale.

Notre partenariat avec Bpifrance s’inscrit dans cette vision et joue un rôle essentiel dans la promotion des investissements euro-africains. Ce partenariat soutient la dynamique entrepreneuriale des deux rives de la Méditerranée, en particulier en faveur des jeunes, des auto-entrepreneurs et des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). Il est conçu pour encourager et accompagner une nouvelle génération d’entrepreneurs, en leur offrant les moyens de réussir sur des marchés nationaux et internationaux. En tant qu’acteur panafricain, Attijariwafa bank met en œuvre diverses initiatives pour promouvoir une coopération renforcée entre le Nord et le Sud. Notre réseau régional et nos synergies avec Bpifrance facilitent l’accès et co-financement de marchés et l’accompagnement des entreprises dans toutes les étapes de leur développement.

Grâce à ce partenariat, nous favorisons également le développement de synergies et l’accompagnement ciblé des entreprises françaises au Maroc, en leur offrant des services financiers et non financiers diversifiés. Bien que nous soyons particulièrement engagés dans des filières stratégiques telles que l’énergie et l’industrie, nous soutenons également les entreprises de secteurs variés ayant identifié des opportunités d’investissement. Notre objectif étant de contribuer à l’essor économique régional en créant un écosystème propice à l’innovation, au co-développement et à la croissance durable.

Sur le plan opérationnel pouvez-vous nous présenter Attijari Business link, est-ce une plateforme de mise en relations exclusivement entre opérateurs français et marocains ? Son utilité est-elle de constituer une communauté de partage des expertises principalement ou de financement des projets d’investissements des entreprises ?

Attijariwafa bank place l’accompagnement non financier des entreprises au cœur de sa stratégie de développement durable au Maroc et en Afrique.

Dans le cadre de son partenariat avec Bpifrance, le groupe a renforcé son dispositif de soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) en lançant en 2016 la communauté Attijari Business Link, un espace digital conçu pour générer des synergies entre dirigeants d’entreprises et porteurs de projets. Ce dispositif est intégré à Euroquity, une plateforme numérique développée par Bpifrance, dont la mission est de faciliter les mises en relation professionnelles et les connexions avec des investisseurs potentiels. Cette plateforme leur permet de lever des fonds ou de nouer des partenariats commerciaux et technologiques selon leurs besoins. Euroquity figure parmi les réseaux digitaux les plus influents d’Europe, exclusivement destiné aux entreprises, investisseurs et structures d’accompagnement.

Attijari Business Link joue un rôle central dans la mise en relation, la formation et l’information des entrepreneurs, des investisseurs et des structures d’accompagnement, tout en offrant une gamme de services différenciés et de haute qualité. Cette plateforme est spécialement conçue pour les entreprises, avec des fonctionnalités permettant aux structures de toutes tailles et de tous secteurs d’augmenter leur visibilité en ligne et de tisser des liens avec des partenaires essentiels pour leur croissance. Elle permet ainsi aux entreprises de présenter leurs activités, de se connecter avec des réseaux d’accompagnement, des pôles de compétitivité, des incubateurs, des accélérateurs, des clusters, des investisseurs, des conseillers et experts de différents domaines.

Aujourd’hui, la communauté Attijari Business Link, fruit de ce partenariat et véritable pont entre l’Europe et l’Afrique, rassemble plus de 1 700 membres et génère plus de 12 000 mises en relation chaque année. En complément, Attijariwafa bank organise régulièrement des webinaires en ligne pour sa clientèle, couvrant des thématiques d’actualité et offrant des ressources supplémentaires pour soutenir leur développement.

M. Rouissi, comment le partenariat d’Attijariwafa bank et Bpifrance se fait-il par le co-financement ? Attijariwafa bank et Bpifrance financent-elles des entreprises françaises au Maroc ou en Afrique également ?

L’expérience et l’expertise de nos institutions dans l’accompagnement de projets ont renforcé notre engagement à collaborer dans le domaine du cofinancement. Grâce à ce partenariat, nous sommes en mesure de soutenir efficacement les entreprises marocaines et françaises, en leur fournissant des ressources et des solutions adaptées à leurs besoins d’investissement, de croissance et d’innovation.

Pour les entreprises marocaines, notre partenariat avec Bpifrance ouvre des opportunités d’acquisition de participations dans des projets stratégiques. Nous accompagnons les opérateurs tout au long de leurs projets d’investissement, qu’il s’agisse de développer de nouvelles activités, d’étendre leurs opérations ou d’innover dans leur secteur. Cette approche facilite leur expansion, tant sur les marchés locaux qu’internationaux, et contribue à leur compétitivité.

En parallèle, Attijariwafa bank accompagne les entreprises françaises souhaitant s’implanter au Maroc, comme mentionné précédemment. Cet accompagnement se traduit par des conseils personnalisés et des solutions de financement adaptées. En outre, le partenariat avec Bpifrance permet d’offrir des garanties financières supplémentaires grâce à des contre-garanties, renforçant ainsi la sécurité des investissements et facilitant les démarches pour les entreprises françaises.

Enfin, nous intervenons activement dans le financement des entreprises françaises, internationales et africaines, en matière de projets d’infrastructure. À cet égard, notre présence régionale dans 15 pays africains combinée aux expertises du groupe Attijariwafa bank en termes de structuration, de financement et de syndication, nous permet d’accompagner des projets de grande envergure, contribuant ainsi au développement économique du continent.

Propos recueillis par Afifa Dassouli

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Nezha Hayat, Présidente de l’AMMC : « Avec le marché à terme, le Maroc entrera dans le cercle fermé des places financières disposant d’une infrastructure de marché intégrée » https://lnt.ma/nezha-hayat-presidente-de-lammc-avec-le-marche-a-terme-le-maroc-entrera-dans-le-cercle-ferme-des-places-financieres-disposant-dune-infrastructure-de-marche-integree/ Thu, 14 Nov 2024 08:54:03 +0000 https://lnt.ma/?p=519113 A l’occasion du lancement du marché à terme, Madame Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux détaille pour nos lecteurs dans cet entretien, les modalités de ce lancement et ses implications pour le développement du marché financier marocain. Le Comité du marché des capitaux a approuvé le lancement du marché à terme, […]

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A l’occasion du lancement du marché à terme, Madame Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux détaille pour nos lecteurs dans cet entretien, les modalités de ce lancement et ses implications pour le développement du marché financier marocain.

Le Comité du marché des capitaux a approuvé le lancement du marché à terme, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs en quoi consiste cette nouvelle étape de transformation du marché financier et en quoi elle est structurante pour ce dernier ?

Madame Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux : En effet, le Comité du marché des capitaux lors de sa réunion du 12 novembre dernier, a validé le schéma de transformation de la Société Gestionnaire de la Bourse de Casablanca en Holding.

Ce schéma, s’inscrivant dans un objectif de modernisation des infrastructures de marché marocaines, conformément aux meilleurs standards internationaux, vise la mise en place d’une organisation de marché intégrée, favorisant les alignements stratégiques, les synergies, les économies d’échelle et la résilience des infrastructures.

Ainsi, cette nouvelle organisation se concrétisera, en plus de la transformation de la Société Gestionnaire de la Bourse de Casablanca en Holding, par la filialisation de l’activité du marché au comptant assurée aujourd’hui par cette société, l’opérationnalisation de la nouvelle Société Gestionnaire du Marché à Terme, concessionnaire de la gestion du marché à terme, qui sera détenue à 100% par la Holding,  l’opérationnalisation de la nouvelle Chambre de Compensation, concessionnaire de la gestion des activités de compensation des transactions réalisées sur le marché à terme, avec un schéma actionnarial mixte (Holding/Banques) et enfin une prise d’une participation significative de la Holding dans le capital social du dépositaire central Maroclear.

Nezha Hayat, Présidente de l’AMMC

Grace à cette nouvelle organisation, le Maroc entrera dans le cercle fermé des places financières disposant d’une infrastructure de marché intégrée, en mesure de jouer pleinement son rôle dans le financement de l’économie

S’agissant plus particulièrement du marché à terme, celui-ci permettra, d’une part, d’offrir aux acteurs du marché de nouveaux instruments innovants de couverture contre les risques de marché et d’autre part, d’améliorer la liquidité des instruments financiers au comptant. Il contribuera également au rayonnement international de la place financière marocaine et renforcera son positionnement régional et continental, permettant ainsi d’attirer plus d’investisseurs internationaux.

Cette avancée est d’autant plus importante dans le contexte actuel marqué par le lancement de plusieurs grands chantiers majeurs de transformation dont les ambitions requièrent de maintenir un rythme soutenu d’investissement public et privé dans divers secteurs de l’économie.

Le marché à terme en question portera-t-il sur des contrats dont les sous-jacents sont uniquement les actions et obligations ou aussi sur les matières premières entre autres ?

La loi n°42-12 relative au marché à terme d’instruments financiers a prévu la possibilité de mettre en place un large spectre d’instruments financiers à terme. En effet, trois grandes familles de produits sont prévues, à savoir les contrats à terme, les contrats optionnels et les contrats d’échange. Ces produits peuvent être structurés autour de toute une panoplie d’actifs sous-jacents, comme les actions, les indices, les taux d’intérêt, les devises ou même les matières premières.

Par ailleurs, d’un point de vue technique, les infrastructures IT de négociation sur le marché à terme et de compensation des transactions, mises en place par la Bourse de Casablanca sont multi-instruments et multi-devises et ont la capacité de traiter des produits avec tous les sous-jacents potentiels.

Toutefois, d’un point de vue pratique et en alignement avec les benchmarks internationaux et recommandations des instances de régulation internationales, nous avons opté pour un démarrage graduel de ce marché avec le lancement de produits relativement simples afin de tester l’appétit du marché et permettre aux acteurs du marché de bien prendre en compte les risques inhérents à ces activités avant de s’orienter vers des produits plus complexes.

A cet effet, et suite à une large concertation avec les acteurs potentiels de ce nouveau marché, il a été convenu de commencer par un contrat à terme portant sur l’indice MASI 20 de la Bourse de Casablanca.

En outre, en assurant un suivi rapproché des activités des acteurs du marché, nous serons en mesure d’identifier plus aisément les nouveaux besoins du marché et de lancer ainsi d’autres instruments plus sophistiqués, en prenant en considération certains critères comme la liquidité et le potentiel de développement de l’instrument concerné.

Sur le plan organisationnel et juridique, ce marché s’inspire-t-il d’un modèle en particulier, le londonien peut être, compte tenu de l’accord de partenariat de la Bourse avec le London Stock Exchange groupe, LSEG, Technologie ? 

La transformation de la Bourse de Casablanca en groupe intégrée avec la mise en place d’une Holding et la filialisation des infrastructures de marché de négociation, de compensation et de dénouement, s’inspire d’une tendance observée depuis plus d’une vingtaine d’années au niveau international et sur plusieurs places financières développées et émergentes et non d’un modèle de marché international en particulier.

Ainsi, convaincu de sa pertinence et de ses effets positifs en termes d’intégration et de synergies de l’infrastructure de marché financier, notre écosystème financier avait opté pour le choix de ce modèle de marché en 2016, à travers la mise en place d’une feuille de route ambitieuse portée par le cahier des charges de la concession de la gestion de la Bourse de Casablanca, et opérationnalisée aujourd’hui.

Les caractéristiques du marché marocain, petite liquidité, un volume traité faible, seront-elles corrigées par les opérations à terme, ou produits dérivés ?

Fondamentalement, la mise en place d’un instrument financier à terme apporte de la liquidité à l’actif sous-jacent et vice-versa, grâce aux arbitrages effectuées entre les deux produits, notamment dans le cadre de la couverture des expositions émanant du premier ou à l’occasion d’un décalage entre la valeur de l’instrument et la valeur du sous-jacent.

En effet, cette relation a des effets bénéfiques sur la profondeur du marché aussi bien pour l’instrument que pour l’actif sous-jacent. Ceci est constaté d’ailleurs au niveau des marchés internationaux qui ont procédé au lancement d’instruments financiers à terme, avec une hausse considérable des volumes traités sur les actifs sous-jacents conjugué à une hausse importante des volumes réalisés sur les instruments à terme..

S’agissant d’un marché et de produits relativement complexes, quelles sont les actions d’éducation financière et d’accompagnement que vous avez pu déployer en préparation de lancement de ce marché ?

D’une manière générale, l’AMMC entretient en permanence des échanges constructifs avec l’ensemble des acteurs du marché, à travers notamment la tenue de réunions régulières avec les entreprises de marché et les associations professionnelles, afin de partager les différentes informations et orientations, et s’enquérir particulièrement de leurs visions et besoins.

Concernant le lancement de ce nouveau marché, effectivement nous sommes conscients que les instruments financiers à terme sont des produits relativement complexes. Ainsi, il est important pour l’AMMC que les acteurs de ce marché, notamment les intermédiaires de marché et les clients finaux, assimilent et cernent ces produits, d’où le rôle essentiel de la sensibilisation et de l’éducation financière, comme composante essentielle au bon fonctionnement du marché.

C’est dans cet esprit que nous avons mené une série d’initiatives, notamment avec notre homologue la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le régulateur américain des produits dérivés, qui nous a accompagné dans la mise en œuvre d’un programme de sensibilisation et de formation au profit des acteurs du marché. Nous avons ainsi organisé des ateliers de formation en présentiel et à distance avec des experts de la CFTC, conduit une visite de travail d’une délégation de l’écosystème financier marocain à New York pour échanger avec les régulateurs, bourses et opérateurs des marchés dérivés américain, ainsi que plusieurs rencontres techniques en faveur des futurs membres négociateurs et compensateurs de ce marché.

Nous considérons que l’éducation financière et la sensibilisation constituent un vrai facteur de succès pour ce nouveau marché, raison pour laquelle nous prévoyons d’élargir ces programmes à l’ensemble des parties prenantes du marché.

Propos recueillis par Afifa Dassouli

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Lancement du marché à terme, une réforme enfin finalisée ! https://lnt.ma/lancement-marche-terme-reforme-finalisee/ Wed, 13 Nov 2024 11:47:01 +0000 https://lnt.ma/?p=519015 La conférence de lancement du marché à terme a réuni autour de Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, Abderrahim Bouazza, Directeur Général de Bank Al Maghrib et tous les acteurs de la place financière, la bourse, les banques, les assurances, les gestionnaires de […]

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La conférence de lancement du marché à terme a réuni autour de Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, Abderrahim Bouazza, Directeur Général de Bank Al Maghrib et tous les acteurs de la place financière, la bourse, les banques, les assurances, les gestionnaires de fonds, les banques d’affaires indépendantes et autres.

A cette occasion, tout « ce beau monde », a applaudi la naissance des produits dérivés et reconnait qu’un nouveau tournant est pris pour financer l’économie marocaine. En effet, le système bancaire ne peut plus satisfaire les besoins de financement des projets d’investissements liés aux réformes économiques, sociales et environnementales, engagées par notre pays. Le marché des capitaux est de plus en plus interpellé par les investisseurs, il joue enfin son rôle de financement de l’économie à travers les outils actuels comme l’appel public à l’épargne ou les émissions obligataires. L’arrivée des produits dérivés contribue à la rationalisation des différents compartiments du marché des capitaux et à la maitrise des rendements, ce qui intéresse tous les opérateurs économiques publics et privés y compris l’État pour la gestion de sa dette.

Ainsi, dans sa présentation introductive du marché à terme, la ministre de l’économie et des finances a qualifié ce nouveau chantier de tournant historique, précisant « que notre pays est prêt à lancer le marché à terme et une chambre de compensation, pour parfaire le marché des capitaux et le hisser au niveau des places financières basées sur une infrastructure intégrée, afin qu’il joue pleinement son rôle dans le financement de notre économie ».

Nadia Fettah a présenté l’importance des produits dérivés pour les marchés financiers, en affirmant qu’elle n’est plus à démontrer, même s’ils ont été à l’origine de la crise financière de 2008. Ils traduisent une innovation financière qui permet l’amélioration de la liquidité et de la profondeur des marchés pour les entreprises privées et publiques, les gestionnaires d’actifs, les fonds de pension, les banques, mais aussi les gouvernements… Ces instruments, dits de couverture des risques commerciaux et financiers, promeuvent l’efficience du système financier pour une meilleure protection de l’économique contre les risques. Car selon la ministre : « Une entrée massive de capitaux peut entrainer la surchauffe de l’économie et la constitution de bulles spéculatives, tandis qu’une sortie soudaine de capitaux peut provoquer une crise ».

Une transformation de la Bourse de Casablanca en holding lui permettra de chapoter ses différentes activités : celle du marché comptant, du marché à terme et de la Chambre de Compensation (CCP). Ce, tout en renforçant sa participation à 40% dans Maroclear. Le système bancaire devant apporter son soutien financier à la nouvelle structure en participant au capital de la Chambre de compensation nouvellement créée. Rappelons que ce projet faisait partie de la réforme de la bourse et sa démutualisation en 2016, et que le bon moment de sa réalisation est enfin arrivé « pour hisser la place de Casablanca à un nouveau pallier ».

Nezha Hayat, la Présidente de l’AMMC, allant dans le même sens, considère pour sa part  que « l’aboutissement de ce projet permettra de dynamiser notre marché des capitaux, à un moment où il est appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans le financement de l’économie de notre pays, avec le lancement de plusieurs grands chantiers majeurs de transformation dont la réalisation nécessite la mobilisation de financements conséquents, dépassant les ressources bancaires et budgétaires traditionnelles ».

Le marché à terme offrira ainsi aux acteurs du marché de nouveaux instruments de couverture contre les risques de marché, améliorera la liquidité des instruments financiers au comptant, et attirera ainsi davantage d’investisseurs. Les mécanismes des produits dérivés permettent de préserver la confiance des investisseurs ainsi que leur résilience, grâce au rôle central de la Chambre de compensation dans la gestion des risques de ce marché.

L’AMMC, par un programme de sensibilisation et de formation au profit des intervenants du marché, se projette au-delà de son rôle naturel d’Autorité en matière de protection des investisseurs et de préservation de l’intégrité des marchés, en anticipant l’émergence de nouveaux risques et en prenant en compte ceux liés à l’interconnexion des différentes composantes du secteur financier. En ce qui concerne les modalités de démarrage du marché à terme, Nezha Hayat a précisé que l’implémentation des standards et des produits dérivés, se fera de façon graduelle pour permettre un développement progressif et durable de ce nouveau marché pour une bonne protection des investisseurs et une gestion des risques adéquat.  Sur le plan technique les infrastructures et les dispositifs opérationnels sont prêts. Et, l’AMMC a déjà commencé à recevoir les premières demandes d’agréments des futurs membres négociateurs et compensateurs du marché à terme, dans le cadre de l’Instance de coordination du marché à terme.

Pour Abderrahim Bouazza, Directeur général de la banque centrale, partenaire important de ce grand tournant, « Cette nouvelle réforme vient compléter les autres réformes du secteur financier réalisées au cours des deux dernières décades par les autorités et avec l’accompagnement des acteurs des marchés. Elles ont permis la diversification des instruments financiers, l’approfondissement de plusieurs segments du marché de capitaux, l’amélioration de leur transparence et le renfoncement de la surveillance des institutions et des infrastructures de marché. Les fondamentaux et les facteurs qui concourent à de telles avancées et qui pourraient aider dans le futur à relever le challenge sont connus. Il s’agit de la stabilité macroéconomique de notre pays, qui favorise un environnement où les marchés de capitaux peuvent évoluer dans des conditions économiques, financières et monétaires stables. Le deuxième pilier concerne le système de régulation et de surveillance qui veille à l’efficience, la transparence et l’intégrité des marchés et vise à minimiser les risques systémiques.

Le cadre réglementaires est le troisième pilier qui permet de protéger les droits des investisseurs et des épargnes. Et, le quatrième pilier concerne le rôle des banques dans le financement des besoins de liquidité des acteurs des marchés et dans l’évaluation des risques ». Le DG de BAM considère que le marché de taux public aujourd’hui, grâce à sa profondeur, sa liquidité et sa transparence, constitue une référence pour les autres marchés et contribue à une meilleure gestion de la politique budgétaire et la transcription des décisions de la politique monétaire. Le marché monétaire a conduit aussi à un processus d’alignement sur de meilleures pratiques en termes de transparence.

Alors que le marché de change, grâce à la réforme engagée par les autorités en 2018 pour une transition graduelle vers un régime de change flexible, a gagné en maturité par rapport à trois dimensions. La première, c’est sa profondeur, qui permet sa plus grande capacité à absorber les transactions importantes sans impact majeur sur les cours du dirham. La deuxième, celle de sa liquidité, qui a connu une nette amélioration avec la multiplication par 10 du volume quotidien moyen traité sur le marché interbancaire. La troisième dimension, c’est le principe de la contribution croissante des forces de l’offre et de la demande dans la détermination du taux de change du terrain.

Le marché inter-interbancaire de gré a permis de disposer d’une courbe monétaire de référence. Il devrait donner une impulsion en reprenant l’ensemble des produits de couverture compatibles sur le marché de change.

Enfin, le marché interbancaire est le marché de change interbancaire qui permettrait de fournir une référence pour les opérateurs économiques dans le cadre de leurs opérations de couverture contre le risque de change.

Pour Abderrahim Bouazza le lancement du marché à terme marque la dernière ligne droite de cette réforme du marché des capitaux.

Pour Tarik Senhaji, Directeur général de la bourse de Casablanca, promu à la tête de la direction d’un groupe, « Nous sommes à une nouvelle étape de la réforme des marchés financiers au Maroc, qui porte sur la partie technologique, et qui doit être la dernière ». Il précise qu’avec une justesse de pilotage, au début des années 2010, alors qu’il fallait renouveler le système technologique de la bourse, celle-ci a fait un choix stratégique. En effet, au lieu de prendre un système qui va lui servir pour les années 2010 uniquement, la bourse s’est dotée du même système que le London Stock Exchange encore opérationnel pour des années à venir. Et si longtemps il n’a été utilisé que pour le marché interne, aujourd’hui pour implémenter le marché à terme, toutes les fonctionnalités et les assets de ce système technologique vont être actionnés.

Au nom du secteur bancaire, Youssef Rouissi, directeur général en charge du pôle Corporate & Investment Banking du groupe AWB, considère qu’il est important de souligner que le financement de l’économie aux côtés du secteur bancaire par le marché de capitaux est devenu une réalité ! Il a pris corps au milieu des années 90 avec l’émergence de la gestion collective, avec la canalisation des ressources longues réemployées au service de l’économie.

Puis, ce sont toutes les réformes liées au marché de la titrisation, des OPCI, des fonds de dette qui ont pris le relai.  Il ajoute « À la veille de l’accélération de notre programme d’investissement, cette boîte se complète au service du financement de l’économie réelle.  Avec le marché à terme, nous atteignons une autre magnitude dans le financement de l’économie nationale. Qui plus est avec des instruments de couverture des risques de taux d’intérêts, des risques sur actions, des risques sur matières premières ou du risque de change, au service des investisseurs et du développement du marché.

Les banquiers vont être en mesure d’accompagner leurs clients et les investisseurs dans des stratégies de couverture de plus en plus adaptées en fonction de leur stratégie d’investissement personnalisé. C’est également très important d’offrir la transparence et la standardisation des contrats, parce que nous arrivons sur ces marchés organisés avec une standardisation des aspects contractuels et donc une réduction des coûts. En plus des effets de rendement grâce aux leviers que ce marché à terme va pouvoir leur offrir.

Les investisseurs institutionnels, les banques, les compagnies d’assurance, les investisseurs privés, les entreprises trouveront dans le marché à terme les moyens de se couvrir contre une palette plus large de risques, que ce soit pour la gestion des risques ALM pour les secteurs bancaires ou pour les compagnies des assurances que pour la gestion des risques de taux d’intérêt ou de matière première pour les acteurs économiques ».

Pour Youssef Roussi, le développement des marchés à terme, comme on a pu le constater sur des marchés matures ou des marchés émergents, s’accompagne en général d’un développement très important de la profondeur des marchés et d’une réduction de la volatilité.

Enfin, Lamia Boutaleb, qui dirige le groupe Capital trust, a présenté dans son intervention les apports du marché à terme pour la gestion collective : « Le marché à terme va permettre aux entreprises marocaines de couvrir leurs risques divers qu’elles subissent à travers les variations des cours de pétrole, des métaux, du taux d’intérêt, des monnaies quand elles importent ou exportent. Des fluctuations sur lesquelles elles n’avaient aucun contrôle.

Pour la gestion d’actifs qui représente un gros marché de 650 milliards d’actifs sous gestion, le marché à terme va lui permettre d’optimiser les portefeuilles d’actions, en leur permettant de ne plus varier qu’à la hausse et de prendre des positions sur le marché à la baisse.  Et de ce fait, le marché boursier sera plus efficient avec des cours qui refléteront la réalité. »

Par ailleurs, explique-t-elle « quand on achète un produit structuré, on n’est pas obligé d’acheter l’actif sous-jacent, que ce soit une obligation, un indice, donc on n’est pas obligé de décaisser tout le montant de l’actif. On achète un dépôt de marge et donc ça permet à un portefeuille de s’exposer à beaucoup plus de secteurs, de marchés.  Les produits dérivés vont apporter beaucoup aux OPCVM en termes de gestion de la volatilité et des risques dans tout portefeuille. »

Il était donc grand temps que la réforme du marché des capitaux soit finalisée et l’accueil du lancement de ce marché à terme est le témoignage de sa pertinence voire de son urgence pour un financement efficient de l’économie nationale par tous les acteurs concernés.

 

Afifa Dassouli

 

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Entretien avec Noureddine Bensouda : « La bonne gestion des finances publiques a rendu possible la mise en place d’un Etat social et solidaire » https://lnt.ma/entretien-avec-noureddine-bensouda-la-bonne-gestion-des-finances-publiques-a-rendu-possible-la-mise-place-dun-etat-social-et-solidaire/ Tue, 05 Nov 2024 09:29:26 +0000 https://lnt.ma/?p=362357 En marge de la 16ème édition du Colloque International des Finances Publiques, organisée par la Trésorerie Générale du Royaume, en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), sous le thème « Vers une meilleure restructuration du modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France », M. Noureddine Bensouda, […]

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En marge de la 16ème édition du Colloque International des Finances Publiques, organisée par la Trésorerie Générale du Royaume, en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), sous le thème « Vers une meilleure restructuration du modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France », M. Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume, a répondu à nos questions autour de cette thématique cruciale pour le développement du Maroc.

Entretien réalisé par Afifa Dassouli

 

La Nouvelle Tribune : M. Bensouda, la TGR et FONDAFIP, l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques, avez choisi pour la 16ème édition du colloque international des finances publiques, de continuer à travailler sur le modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France. Le Maroc a-t-il suffisamment avancé en la matière pour partager les mêmes problèmes de gouvernance budgétaire que la France ?

M. Noureddine Bensouda : Les questions qui se posent dans le domaine des finances publiques demeurent plus ou moins similaires un peu partout dans le monde, en prenant en compte bien évidemment, les spécificités propres à chaque pays.

En plus, les systèmes financiers publics au Maroc et en France partagent globalement un socle commun de principes et de règles de gestion budgétaire et financière qui permet justement ce regard croisé entre les deux expériences de gouvernance financière publique.

 En matière de modèle de gouvernance financière publique, le Maroc a effectivement réalisé des avancées significatives lui permettant de les partager avec d’autres pays, en vue de les consolider et de les enrichir.

Ces avancées concernent l’ensemble des composantes constitutives du modèle de gouvernance des finances publiques notamment, l’approche budgétaire axée sur les résultats et la performance, la mise en place de systèmes d’information intégrés dédiés à la gestion financière publique, la tenue des comptes publics selon la logique de la comptabilité d’exercice et la reddition des comptes.

 

Dans votre rapport introductif très exhaustif, vous faites un bilan très positif de l’amélioration de la gestion des finances publiques au Maroc qui de fait est déjà engagée, pouvez-vous nous parler des grands axes de ce processus ?

Effectivement, la gestion des finances publiques a permis au Maroc, durant les 25 dernières années, de mobiliser les ressources nécessaires pour faire face à l’effort sans précédent, consenti en matière d’investissement public dans les domaines des infrastructures de base indispensables pour soutenir le développement économique de notre pays.

La bonne gestion des finances publiques a également rendu possible la mise place de la vision de Sa Majesté Le Roi que Dieu L’assiste, d’un Etat social et solidaire, à travers notamment la généralisation de la protection sociale, la réforme du système national de santé et la mise en œuvre du programme de l’aide sociale directe.

C’est d’ailleurs grâce à cette bonne gestion financière publique, que notre pays a pu faire face notamment à la crise économique et financière de 2008, à la crise sanitaire de la Covid-19, aux impacts du tremblement de terre d’Al Haouz et aux effets de la sécheresse et du stress hydrique.

Il demeure entendu que notre modèle de gouvernance des finances publiques nécessite d’être repensé et renouvelé en permanence en vue de son amélioration, compte tenu des évolutions de l’environnement mondial et national. C’est d’ailleurs l’objet même de cette édition du colloque.

 

La TGR a joué un rôle important dans la numérisation des process d’exécution des dépenses, leur centralisation et le traitement et analyse des recettes,  dans quelle mesure ces avancées sont-elles à la base de la rationalisation budgétaire ?

La Trésorerie Générale du Royaume dispose effectivement de systèmes d’information performants, intégrant tous les acteurs financiers publics, avec des procédures et des opérations digitalisées depuis la mise en place des crédits et/ou la prise en charge des recettes jusqu’à leur intégration au niveau de la comptabilité et leur justification auprès des juridictions financières.

Il va sans dire que la performance de ces systèmes, conjuguée à leur interopérabilité et à la dématérialisation qui les sous-tend, ont largement contribué aux avancées enregistrées en matière de rationalisation budgétaire et d’optimisation de notre système financier public.

Cela est perceptible en termes de fluidification des échanges entre acteurs, de réduction des délais de traitement des transactions et surtout, en termes de traçabilité et de transparence, indicateurs majeurs de déclinaison des principes constitutionnels de responsabilisation et de reddition des comptes.

 

Vous dites dans votre rapport introductif que « les recettes ordinaires de l’Etat demeurent toujours insuffisantes pour couvrir les dépenses de fonctionnement et d’investissement », pensez-vous que le modèle de la gouvernance financière publique, peut réduire cette différence ?

 Partout dans le monde, la tendance générale en matière de finances publiques est que le déficit budgétaire est devenu structurel du fait que le taux de couverture des dépenses par les recettes s’amenuise de plus en plus, en raison de la forte demande sociale en biens et services publics.

Le Maroc ne fait pas exception à cette tendance compte tenu des besoins sociaux et du volume des dépenses dédiées par les pouvoirs publics notamment à l’investissement en termes d’infrastructures de base nécessaires pour le développement de notre pays.

Bien évidemment, l’amélioration de notre modèle de gouvernance publique peut aider à mobiliser des ressources supplémentaires, à prioriser et à optimiser les dépenses publiques et par conséquent, réduire le gap entre les flux de recettes et de dépenses de l’Etat.

 

Vous dites aussi que les décisions en finances publiques sont également politiques, du fait qu’elles déclinent les programmes des gouvernements »; dans quelles mesures ces priorités freinent-elles la rationalisation de la gouvernance  publique ?

En effet, les finances publiques sont éminemment politiques dans le sens où la loi de finances qui représente une déclinaison annuelle du programme du gouvernement est préparée par celui-ci, examinée et autorisée par les représentants de la Nation au parlement et exécutée par l’administration.

La préparation de la loi de finances ne signifie pas que tous les projets et chantiers du programme du gouvernement seront réalisés en une seule année. De ce fait, la priorisation des politiques publiques constitue un des leviers essentiels de la bonne gouvernance, en vue de réduire le déficit et la dette et d’améliorer la soutenabilité des finances publiques.

En effet, face à la rareté des ressources pour répondre à l’augmentation des demandes des citoyens en biens et services, il devient nécessaire de prioriser les projets et les chantiers publics, surtout dans un contexte national marqué par l’élan de développement économique et social que connait chaque pays.

 

Question 6 : Sa Majesté le Roi dans son discours du trône a dit: «… les défis auxquels est confronté notre pays nous commandent de redoubler d’efforts et de vigilance, de concevoir des solutions innovantes, de subordonner les modèles de gestion aux règles de bonne gouvernance ». A ce titre, est-ce que par exemple le recours au secteur privé à travers les partenariats public privé, une expérience en cours, contribue à améliorer la gouvernance des finances publiques ?

Il est clair que dans le contexte actuel de sortie des différentes crises et leurs impacts sur les finances publiques, l’Etat seul ne peut pas faire face aux exigences de développement du pays, notamment en termes de dépenses d’investissement.

Le secteur privé doit participer en augmentant davantage sa part dans l’effort  d’investissement national.

Le partenariat public privé peut constituer un facteur de participation du secteur privé, appelé à réaliser des projets d’infrastructures comme c’est le cas par exemple dans le domaine du dessalement de l’eau de mer.

Toutefois, il faudrait que l’administration dispose des compétences humaines et des connaissances requises pour négocier les contrats de partenariat public privé et contrôler leur réalisation effective sur le terrain, en vue de sauvegarder l’intérêt général et les ressources publiques.

 

La réforme de la loi organique des finances en 2015 a efficacement contribué à améliorer la gouvernance financière publique au Maroc, mais un projet de réforme de cette loi est en cours, en quoi consistera-t-il ?

La loi organique des finances adoptée en 2015 reflète en grande partie la mise en œuvre des principes constitutionnels en termes de transparence, de performance et de reddition des comptes.

La loi organique des finances, comme toutes les lois d’ailleurs, ne sont pas immuables. Elles s’inscrivent dans le contexte dans lequel elles ont été pensées et déclinées et sont appelées à être mise à jour, en tenant compte des tendances économiques, sociales et au niveau mondial.

Le projet de réforme de la loi organique des finances tel qu’il a été présenté au parlement, par le ministère de l’économie et des finances obéit à cette logique.

 

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La réduction des dépenses fiscales au cœur du PLF 2025 https://lnt.ma/la-reduction-des-depenses-fiscales-au-coeur-du-plf-2025/ Mon, 04 Nov 2024 10:29:53 +0000 https://lnt.ma/?p=362292 La Loi de Finances est élaborée chaque année sur la base de rapports réalisés par les équipes du ministère des Finances et publiés en parallèle du PLF. Ces derniers portent sur des sujets déterminants et de grande importance, comme la dette publique, les dépenses fiscales, le rapport économique et financier, les comptes spéciaux, la compensation, […]

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La Loi de Finances est élaborée chaque année sur la base de rapports réalisés par les équipes du ministère des Finances et publiés en parallèle du PLF. Ces derniers portent sur des sujets déterminants et de grande importance, comme la dette publique, les dépenses fiscales, le rapport économique et financier, les comptes spéciaux, la compensation, etc.

Ces rapports présentent et analysent, en comparaison avec l’année précédente, les paramètres nécessaires des principaux chapitres du PLF. Ainsi, ces rapports dits de référence constituent un encadrement plus ou moins ferme, dont certains sont primordiaux, incontournables et qualifiés de socles pour la Loi de Finances.

C’est le cas, tout particulièrement, de la fiscalité, qui fait l’objet d’une grande réforme issue des troisièmes Assises de la Fiscalité, tenues les 3 et 4 mai 2019 à Khouribga, et entrée en application en 2023. Celle-ci constitue en soi un socle de mesures définies selon les recommandations des Assises, pour une stabilité fiscale dans le temps, l’amélioration de l’équité fiscale, le renforcement de la transparence, la bonne gouvernance, et l’élargissement de l’assiette fiscale, tout en réduisant la pression sur les contribuables et les opérateurs économiques, et en misant sur une meilleure contribution des grands bénéfices.

Ce que l’on ne sait pas forcément, et qui fait l’objet d’un des rapports en question sur les dépenses fiscales, c’est que la réforme fiscale, au-delà de la volonté publique d’unifier la fiscalité, se focalise tout particulièrement sur la suppression des niches fiscales, qui entraînent un coût budgétaire important, afin de les réduire au mieux en tenant compte des difficultés budgétaires de l’État.

Concrètement, dès 2021, la réforme fiscale en question a fait l’objet d’une loi-cadre qui en a fixé les grandes lignes et les a projetées sur les cinq années suivantes, jusqu’en 2026. Les lois de finances successives ont ainsi pour rôle de traduire les objectifs de la loi-cadre en mesures concrètes.

Notamment, les principales dispositions de la réforme fiscale portant sur la TVA, l’IS et l’IR ont été introduites une à une respectivement en 2023, 2024 et 2025. L’IS en 2023, la TVA en 2024, et le nouveau barème de l’IR est inclus dans le PLF 2025.

De ce fait, le PLF 2025 continue à mettre en œuvre la réforme fiscale en respect de la loi-cadre et ne peut s’écarter du cap ainsi fixé, tout en veillant aux économies en dépenses, à l’élargissement de l’assiette fiscale et à l’augmentation des recettes qui en découlent, avec une importance particulière accordée à la réduction des dépenses par la suppression des niches grâce à l’unification fiscale.

C’est ce qui ressort des chiffres contenus dans le rapport sur les dépenses fiscales, publié en marge du PLF, qui démontre que la réforme de la TVA, mise en œuvre par la Loi de Finances 2024, a conduit à l’élimination de 24 mesures relatives à la TVA, entraînant un impact budgétaire de -5,206 milliards de dirhams dû à une diminution des dépenses fiscales associées à la TVA de 28,3 %. De même, l’édition de la Loi de Finances marquée par la réforme de l’IS, introduite par la Loi de Finances 2023, a abouti à la suppression de 14 mesures fiscales, générant un impact budgétaire de -3 053 MDH et une réduction des dépenses liées à l’IS de 59,8 %.

Cette rationalisation a eu un effet notable sur l’ensemble des dépenses fiscales, qui ont enregistré une baisse globale de 13 %, passant de 36 959 MDH en 2023 à 32 149 MDH en 2024, tandis que le poids de ces dépenses par rapport au PIB est passé de 2,5 % en 2023 à 2,1 % en 2024.

Certes, l’État introduisait dans sa politique fiscale, au fil des années, plusieurs mesures dans le but d’accorder des allègements fiscaux à certaines catégories de contribuables ou de secteurs d’activités. Ces mesures, dites « dépenses fiscales », lui ont permis d’atteindre ses objectifs stratégiques que ce soit sur les plans économique, social, culturel ou autre, par des réductions de taux d’impôts, des exonérations de taxes, engendrant des dépenses fiscales qui ont impacté significativement le budget de l’État.

En effet, jusqu’en 2019, celles-ci s’élevaient à 32 milliards de dirhams. Depuis, elles se sont réduites progressivement à quelques centaines de MDH puis à des dizaines de MDH pour se situer dans le PLF 2024 à 3 MDH seulement. Précisément, à partir de 2021, avec la grande réforme fiscale, la réduction des dérogations fiscales s’est accélérée : 2 846 MDH en 2021, 2 059 MDH en 2022, 3 910 MDH en 2023 et 6 686 MDH en 2024.

En conséquence, le montant global des dépenses fiscales s’élève, à ce jour, à 32 149 MDH contre 36 959 MDH.

En 2024, les mesures dérogatoires les plus importantes concernent les objectifs suivants : soutenir le pouvoir d’achat (7 566 MDH, soit 23,5 %), mobiliser l’épargne intérieure (6 424 MDH, soit 20,0 %) et faciliter l’accès au logement (4 474 MDH, soit 13,9 %).

La seule mise en application de la réforme de la TVA a réduit le coût budgétaire de ces mesures de 21 190 MDH en 2023 à 15 183 MDH en 2024. Quant au nouvel IS, dont les nouveaux taux ne sont introduits que cette année, son coût budgétaire a encore progressé à 2 843 MDH en 2024 contre 2 137 MDH en 2023. En ce qui concerne l’IR, le nouveau barème sera appliqué en 2025, et donc le coût budgétaire reste élevé, en croissance entre 2023 et 2024, passant de 4 817 à 5 289 MDH.

L’impact de la grande réforme fiscale, mise en application progressivement par les lois de finances, se mesure ainsi tout particulièrement par la rationalisation des dépenses fiscales, réalisant ainsi un de ses principaux objectifs.

D’ailleurs, Nadia Fettah, ministre des Finances, dans sa présentation de la Loi de Finances au Conseil des ministres, consacre un des quatre piliers du PLF 2025 à la soutenabilité des finances publiques, préconisant dans ce sens « la mise en place de mesures nécessaires pour assurer le rétablissement progressif des équilibres financiers en reconstituant, entre autres, les marges financières nécessaires ». La réduction des dépenses fiscales est certainement une de ces mesures.

 

Afifa Dassouli

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Un PLF peut en cacher trois autres https://lnt.ma/un-plf-peut-en-cacher-trois-autres/ Thu, 24 Oct 2024 08:30:24 +0000 https://lnt.ma/?p=361396 Le Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année budgétaire 2025, dont les débats ont débuté avec la rentrée parlementaire début octobre et qui est détaillé dans le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal réalisé par le ministère de l’Économie et des Finances, s’inscrit dans une dynamique de consolidation des acquis économiques du […]

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Le Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année budgétaire 2025, dont les débats ont débuté avec la rentrée parlementaire début octobre et qui est détaillé dans le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal réalisé par le ministère de l’Économie et des Finances, s’inscrit dans une dynamique de consolidation des acquis économiques du Royaume tout en répondant aux défis posés par un environnement global marqué par des incertitudes.

Le PLF 2025 est donc en réalité un plan mettant en avant les principales orientations stratégiques et objectifs chiffrés du gouvernement marocain pour les années 2025 à 2027. Ce choix triennal découle de la nature des objectifs fixés, qui nécessitent un effort sur plusieurs années pour être atteints. Parmi ces ambitions, on note la réduction du déficit budgétaire à 4 % du PIB, une diminution de la dette publique en dessous de 70 %, ainsi qu’une croissance économique supérieure à 3 %.

Lors de son discours d’ouverture de la session parlementaire, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a réitéré l’importance de plusieurs priorités nationales. Il a mis l’accent sur la relance de la croissance économique, la maîtrise des finances publiques, et le renforcement des investissements, notamment dans les infrastructures et la transition énergétique. Il a également insisté sur l’importance d’une meilleure gestion des dépenses sociales, afin de renforcer le tissu socio-économique du Royaume. Ces priorités apparaissent comme les axes majeurs du PLF 2025, traduisant ainsi les ambitions du Maroc dans un contexte de transformations économiques mondiales.

Ce PLF repose sur des hypothèses macroéconomiques qui tiennent compte des évolutions internationales et des dynamiques internes. Le Maroc, en tant que pays émergent, doit faire face à des défis structurels tout en s’adaptant aux fluctuations économiques mondiales. La croissance du PIB, projetée à 3,5 % en 2025, sera notamment soutenue par une reprise post-pandémique, des réformes structurelles, et des investissements ciblés dans des secteurs stratégiques. Ces secteurs incluent notamment l’industrie, avec une attention particulière portée à l’automobile, l’aéronautique, et l’industrie pharmaceutique. La transition énergétique occupe également une place centrale dans les prévisions économiques du gouvernement. Le Maroc ambitionne de renforcer sa position en tant que leader des énergies renouvelables, en augmentant les capacités de production d’énergie solaire et éolienne, tout en développant des projets liés à l’hydrogène vert et à l’ammoniac vert.

Concernant l’inflation, le gouvernement prévoit de la maintenir autour de 2 % en moyenne sur la période 2025-2027, malgré les pressions exercées par les fluctuations des prix des matières premières, notamment de l’énergie. Cette maîtrise de l’inflation est essentielle pour garantir la stabilité économique et soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, un facteur clé de la relance de la consommation intérieure.

Sur le plan budgétaire, le PLF 2025 affiche une volonté claire de maîtriser le déficit, avec un objectif fixé à 4 % du PIB pour 2025, en baisse par rapport aux années précédentes. Cette réduction devrait être rendue possible grâce à une meilleure gestion des recettes fiscales, une réforme de la subvention des produits énergétiques, et une amélioration de la collecte fiscale. Le gouvernement s’engage également à maintenir la dette publique en dessous de 70 % du PIB, avec un objectif de stabilisation à moyen terme.

Le PLF met également en lumière l’importance de réformes fiscales visant à élargir l’assiette fiscale et à améliorer l’équité fiscale. Cela inclut des efforts pour intégrer une plus grande partie de l’économie informelle dans le système fiscal formel et pour ajuster les taux d’imposition afin de mieux répartir la charge fiscale entre les différentes catégories de revenus. En parallèle, les dépenses publiques seront orientées vers des secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, la protection sociale, et les infrastructures. Le gouvernement prévoit notamment des investissements massifs dans la modernisation des infrastructures scolaires et hospitalières, ainsi que dans le développement des infrastructures de transport et de la digitalisation des services publics.

Enfin, le PLF 2025 reflète l’engagement du Maroc en faveur du développement durable, avec une part importante du budget consacrée à la transition énergétique et aux projets d’énergies renouvelables. Le développement de l’hydrogène vert et de l’ammoniac vert constitue un axe stratégique de cette transition, visant à positionner le Royaume comme un acteur clé des énergies propres à l’échelle mondiale.

Ainsi, le PLF 2025 s’inscrit dans une vision globale et ambitieuse pour le Maroc, répondant aux défis internes et externes tout en misant sur une croissance durable, une meilleure équité sociale, et un positionnement renforcé sur les marchés internationaux. Reste à savoir ce qu’il en restera après les débats et amendements à court terme et quel impact ceux-ci auront sur les ambitions affichées à l’horizon 2027.

 

Afifa Dassouli

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OPV CDM : 3 questions à Lamiae Kendili, DGA de Holmarcom Finance Company https://lnt.ma/opv-cdm-3-questions-a-lamiae-kendili-dga-de-holmarcom-finance-company/ Wed, 23 Oct 2024 09:55:35 +0000 https://lnt.ma/?p=361250 Propos recueillis par Afifa Dassouli Le Groupe Holmarcom, après finalisation de l’opération d’acquisition de CDM, en juin dernier, est actionnaire à travers Holmarcom Finance Company et Atlanta Sanad, de 78,7% du capital de la banque, soit respectivement 65,9% et 12,8%. Cette opération d’envergure qu’est l’acquisition par un groupe privé d’une banque connue sur la place, […]

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Propos recueillis par Afifa Dassouli

Le Groupe Holmarcom, après finalisation de l’opération d’acquisition de CDM, en juin dernier, est actionnaire à travers Holmarcom Finance Company et Atlanta Sanad, de 78,7% du capital de la banque, soit respectivement 65,9% et 12,8%. Cette opération d’envergure qu’est l’acquisition par un groupe privé d’une banque connue sur la place, Crédit du Maroc, qui appartenait à Crédit Agricole Français, a été réalisée en deux étapes, initiée en décembre 2022, elle a été finalisée en juin 2024. L’offre de vente lancée par le groupe en ce moment n’en est-elle pas une troisième étape sur le plan financier ?

Notre stratégie sur le secteur financier est effectivement composée de nombreuses étapes et l’offre de vente lancée en fait partie. L’acquisition de Crédit du Maroc a permis de réaliser un mouvement stratégique majeure en intégrant cette belle institution à Holmarcom Finance Company (HFC) qui opère désormais non seulement dans le secteur de l’assurance mais aussi dans le secteur bancaire et celui des services financiers.

HFC s’inscrit dans une stratégie d’investissement à long terme et ambitionne d’être un acteur diversifié, intégré et responsable avec une vocation panafricaine. Nos objectifs consistent à renforcer nos positions existantes, à nous diversifier sur les autres lignes de métiers du secteur et à nous internationaliser, tout en développant des synergies créatrices de valeur globalement pour le groupe et pour chacune de nos filiales.

Cette opération s’inscrit pleinement dans ces objectifs. Elle permettra non seulement à Crédit du Maroc de renforcer sa position avec un flottant plus large, selon les standards des banques du marché, ainsi qu’avec une meilleure liquidité et valorisation, mais aussi de faire bénéficier les actionnaires historiques et les nouveaux actionnaires de la dynamique de développement dans laquelle s’inscrit la Banque, et pour finir de libérer des capacités financières additionnelles pour continuer à dérouler le plan de développement de HFC et atteindre de nouvelles étapes.

 

La cession par Holmarcom Finance Company de 11,3% du capital de CDM soit 1 229 577 actions pour 1 032 640 350 dirhams, est une opération d’importance dont les retombées boursières sont certaines : la première relève de l’utilisation même par votre groupe du marché financier, lui reconnaissant ainsi son rôle dans le financement de l’économie, la seconde porte sur la redynamisation de la valeur CDM qui ne traitait pas et était réduite au fixing. Avez-vous ainsi défini une stratégie de politique boursière pour la valeur CDM pour qu’elle reflète plus ses résultats futurs ?

Effectivement, le titre Crédit du Maroc était au fixing, il est passé vendredi 18 octobre à une cotation continue. En plus du doublement du flottant prévu, cette cotation continue va offrir une flexibilité et une transparence plus importante à nos investisseurs et contribuer à une meilleure attractivité et valorisation de Crédit du Maroc pour refléter ses performances.

L’augmentation du flottant et la cotation en continue sont deux composantes essentielles de notre stratégie boursière qui permettront de renforcer la banque sur le marché financier.

Le marché financier joue un rôle fondamental dans le financement de l’économie, mais aussi favorise le partage de la création de valeur avec le plus grand nombre et sa régulation veille au respect des meilleures pratiques en termes de transparence financière et de gouvernance. Nous nous inscrivons pleinement dans cette dynamique.

 

L’opération en question peut-elle être appréciée dans sa forme, comme une « seconde » introduction en bourse ou du moins un appel public à l’épargne de CDM, sachant qu’elle s’adresse aux personnes physiques et morales et aux salariés de CDM, même si se voulant large, elle prévoit une première attribution de 50 actions seulement ? 

La cotation de Crédit du Maroc est historique, elle date de 1976, et depuis le flottant est effectivement resté très limitée. Peut-être pourrions-nous parler de quasi IPO comme cela est dit ?

Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’une opération stratégique qui marque une étape capitale dans le développement et la position de la banque sur le marché.

Pour ce qui est de la tranche salariée, elle est de 50 millions de dirhams. Son dimensionnement s’est fait sur la base d’un principe d’équité, tous les salariés ont un accès équivalent aux actions de la banque et dans les mêmes conditions exclusives. In fine, la part de l’opération dédiée aux salariés est en ligne avec le benchmark des opérations équivalentes sur le marché.

Les collaborateurs de Crédit du Maroc sont très engagés et portent au quotidien le développement de la banque, il était essentiel pour Holmarcom Finance Company de mettre en place cette tranche pour honorer leur engagement.

 

 

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Bourse : Une forte performance biaisée par le comportement contrasté des valeurs de croissance https://lnt.ma/bourse-forte-performance-biaisee-comportement-valeurs-croissance/ Thu, 17 Oct 2024 09:30:25 +0000 https://lnt.ma/?p=360934 Il ne doit pas échapper aux épargnants et investisseurs institutionnels en bourse, que le marché Actions à la bourse de Casablanca enregistre en 2024 un record historique au mois de septembre, avec un Masi à 14.449 pts, avec une hausse fulgurante de +49% par rapport à son plus bas niveau de janvier 2023 et de […]

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Il ne doit pas échapper aux épargnants et investisseurs institutionnels en bourse, que le marché Actions à la bourse de Casablanca enregistre en 2024 un record historique au mois de septembre, avec un Masi à 14.449 pts, avec une hausse fulgurante de +49% par rapport à son plus bas niveau de janvier 2023 et de 16% depuis le début de 2024.

Une importante performance boursière enregistrée en l’espace de 20 mois uniquement. Certes, c’est le propre d’une bourse de flamber comme ce fut le cas d’ailleurs des bourses occidentales cet été ! Mais, les analystes d’Attijari Global Research, connus pour la pertinence de leurs analyses, dans leur dernière étude « AGR House View » d’octobre, mettent en lumière deux constats importants qui relativise cette performance boursière.

En effet, le premier relève de la croissance des cours en Bourse, qui a été deux fois plus rapide que celle des profits estimés sur la période 2023-2025, dégageant un spread largement décalé par rapport à la tendance observée sur la dernière décennie. D’autre part, celle-ci résulte d’un appétit particulièrement fort pour « les valeurs de croissance », lesquelles ont atteint des niveaux de valorisation 30 fois supérieurs à leurs bénéfices de 2024, traduisant ainsi une prime de +50% par rapport à la moyenne long terme LT du principal indice du marché, le MASI.

Et donc, les analystes d’AGR dans leur « House View », se sont penchés sur la question de la montée en flèche des niveaux de valorisation des valeurs de croissance, celles dont les cours en Bourse ont plutôt anormalement explosé et qui se regroupent dans un compartiment dit des plus hauts cours historiques, soit 30 fois les bénéfices de 2024.

Les exemples de valeurs ne manquent pas mais ce qui les caractérise c’est que la croissance de leurs cours est disproportionnée par rapport aux bénéfices réalisés et leurs prévisions à 2025. Et si un compartiment leur est réservé c’est que leur comportement boursier agit sur le principal indice bousier et altère ses fondamentaux.

Dans le détail, les analystes d’AGR disent « nous nous interrogeons sur la capacité du marché boursier marocain à supporter des niveaux de valorisation aussi élevés ainsi que sur l’attitude à adopter face à cette situation ». La balle est bien sûr dans le camp des investisseurs !

AGR suggère « qu’il est indispensable d’intégrer au niveau des décisions d’investissement ou tous autres intervenants sur le marché financier, les facteurs de risque relatifs au Bilan, à la soutenabilité des marges, à la génération du cash et à la volatilité des bénéfices futurs ».  De telles performances interpellent parce qu’elles ne sont tout simplement pas justifiées par le rythme d’évolution des profits des sociétés cotées concernées.

D’autant que l’expérience des marchés boursiers a démontré que les titres dont les cours sont chers sans cohérence avec l’évolution de leurs indicateurs économiques, présentent deux grandes faiblesses : une rentabilité peu attractive sur des horizons de placement LT, généralement supérieurs à 3 ans et une plus grande vulnérabilité durant les phases de ralentissement ou de correction en Bourse.

A ce titre, AGR recommande aux investisseurs d’aborder une nouvelle approche boursière en se tournant vers des titres plus attractifs en termes de « valorisation » et de « profil risque », soit des valeurs qui offrent une plus grande « marge de sécurité » face à un éventuel essoufflement du marché.

Lequel connaît une montée des niveaux de valorisation qui se traduit par une capitalisation boursière qui croit 2 fois plus vite que les bénéfices sur la période prévisionnelle de 2023-2025, aggravant la cherté reconnue de la bourse qui résistait déjà à un niveau de P/E élevé à 20.

AGR insiste sur la nécessité d’une prise de conscience des investisseurs et épargnants pour opérer un virage fondamental, basé sur la qualité du Bilan, la soutenabilité des marges et la génération du cash–flow des sociétés cotée dans leurs décisions d’investissement. Les portefeuilles devant basculer vers des valorisations plus « attrayantes » qui intègrent les indicateurs de risque du Bilan. Ce pour moins de risque pour ces derniers mais surtout pour une meilleure cohérence dans le comportement général du marché boursier et de son indice le MASI.

Car, AGR révèle un creusement de l’écart entre l’augmentation des cours et celle des bénéfices par rapport aux tendances normatives du marché. Durant la dernière décennie, la capitalisation du marché affichait une progression annuelle moyenne supérieure de +0,5 pt par rapport aux profits, alors que dans la situation d’aujourd’hui l’écart entre la croissance des cours et des bénéfices, ressort à +8,2 pts sur la période 2022-2024E. impactant négativement les niveaux de valorisation du marché.

En d’autres termes, la capitalisation du marché progresse aujourd’hui deux fois plus vite que les profits des entreprises de la cote. Et donc, dans la mesure où les bénéfices n’augmentent pas dans les mêmes proportions que les cours, les titres concernés sont surévalués et engendrent une situation malsaine qui fragilise le marché. Une vulnérabilité qui peut causer une correction soudaine de l’indice boursier global.

Dans son analyse AGR, fait une comparaison du comportement des « valeurs de croissance » avec les valeurs de rendement. Sans surprise, il constate que la performance boursière est disparate dans les niveaux de valorisation des grands compartiments de la cote : Banques, Télécoms et Services & Industries qui représentent respectivement, 33%,11% et 42% dans la capitalisation du MASI.

En effet, les Banques et les Télécoms traitent à des multiples de bénéfices relativement bas, en dessous de leur moyenne historique, alors que les Industries & Services, où se situent le plus de valeurs dites de croissance, affichent un P/E de 2024E, moyen, de 30 fois les bénéfices et une valorisation de +50% par rapport à la moyenne 10 ans de l’indice MASI.

Des chiffres inquiétants pour la bourse de Casablanca qui peinait à reprendre du tonus et qui est repartie sur un mauvais pied ! D’autant que l’analyse d’AGR du compartiment Services & industries décèle des risques potentiels non intégrés pour certaines de ces valeurs comme le démontre l’analyse des indicateurs bilanciels et de génération de cash du compartiment Industries & Services, d’AGR.

Bien sûr, AGR recommande impérativement un retour aux fondamentaux des « valeurs de croissance » du compartiment des industries & services, dont la représentativité de 42% pèse sur le marché dans sa globalité. D’autant que rien n’explique le creusement significatif de leur surperformance par rapport à celles des valeurs dites de rendement depuis 2023.

Lors des phases euphoriques du marché, il est judicieux de revenir aux fondamentaux, en l’occurrence : la capacité du Bilan à soutenir la croissance future, la rentabilité des Fonds Propres, la capacité à générer le cash ainsi que, la cohérence entre le profil de croissance et les multiples de valorisation.

L’expérience des marchés boursiers à travers le monde montre que contrairement à ce qui se passe chez nous, pendant les périodes euphoriques des bourses, les investisseurs reviennent aux fondamentaux, dont l’analyse bilantielle est à la base.

Dans ce contexte, pour AGR les consignes sont claires : « nous recommandons aux investisseurs de se tourner vers des stratégies à « contre-courant dans l’objectif de commencer à faire basculer les portefeuilles vers des valorisations relativement plus « attrayantes » tout en intégrant des notions fondamentales ».

A bon entendeur.

Afifa Dassouli

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Rapport annuel du FMI : Une économie mondiale contrastée par les disparités et des perspectives de croissance inquiétantes https://lnt.ma/rapport-annuel-du-fmi-une-economie-mondiale-contrastee-par-les-disparites-et-des-perspectives-de-croissance-inquietantes/ Wed, 09 Oct 2024 10:01:14 +0000 https://lnt.ma/?p=360614 Le FMI, Fonds Monétaire International, a publié vendredi dernier son rapport annuel 2024, qui porte sur « la Résilience et l’Adaptation du monde en Période de Changements Globaux ». Dans une longue introduction, sa Directrice générale Kristalina Georgieva, qualifie l’état actuel de l’économie mondiale de « contrasté », et ajoute que si l’inflation est redescendue, grâce aux efforts concertés […]

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Le FMI, Fonds Monétaire International, a publié vendredi dernier son rapport annuel 2024, qui porte sur « la Résilience et l’Adaptation du monde en Période de Changements Globaux ».

Dans une longue introduction, sa Directrice générale Kristalina Georgieva, qualifie l’état actuel de l’économie mondiale de « contrasté », et ajoute que si l’inflation est redescendue, grâce aux efforts concertés des banques centrales, « de grandes disparités persistent à travers le monde », et que « les perspectives de croissance à moyen terme, bien inférieures à la moyenne historique de 3,8%, sont plus inquiétantes ». Et, donc, que « le fait d’avoir une croissance plus lente, associé à des hauts niveaux d’endettement des États à des taux d’intérêt élevés, réduit les ressources disponibles pour financer les services publics ou réaliser des investissements essentiels ».

Selon Mme Georgieva, le constat de « l’aggravation de la fragmentation géoéconomique menace d’accroître les disparités économiques mondiales ». Et, « l’architecture économique mondiale, qui a permis de sortir 1,5 milliard de personnes de la pauvreté́, est aujourd’hui mise à rude épreuve », car la croissance mondiale ne serait que d’environ 1,2 point de pourcentage d’ici 2030.

Pour faire face à ces difficultés, le FMI, au cours de l’année écoulée, a adopté la 16e révision générale des quotes-parts pour atteinte les objectifs de financement du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté́ et pour la croissance. Il a également mis en place une table ronde mondiale sur la dette souveraine qui s’est déjà réunie à deux reprises et a créé un 25e siège au conseil d’administration, en faveur des pays africains. Ce, tout en se focalisant au quotidien sur ses services en matière de surveillance, de conseils, de prêts et de développement des capacités des pays membres.

Le FMI, dans son dernier rapport annuel 2024, met en lumière la capacité de l’économie mondiale à résister aux crises récentes tout en abordant les enjeux futurs auxquels elle sera confrontée. Ce alors même que cette publication se situe à un moment critique de l’histoire économique mondiale, marquée par les séquelles de la pandémie de COVID-19, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, une crise énergétique et alimentaire exacerbée par les guerres, ainsi que des vagues d’inflation. Face à ce diagnostic, le FMI, qui fête son 80e anniversaire, continue à se poser comme un acteur clé du système économique international, en adaptant ses outils à des défis qui relèvent des constats suivants.

Le premier réside dans la résilience de l’économie mondiale post-pandémie. Le rapport du FMI souligne que l’économie mondiale a été secouée par des crises successives, notamment la pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine, et une inflation mondiale persistante. Néanmoins, les mécanismes de résilience mis en place dans plusieurs pays ont permis d’atténuer les impacts de ces crises. Les efforts concertés des banques centrales à travers le monde ont ramené l’inflation à des niveaux plus proches de leurs cibles après avoir atteint un pic au milieu de l’année 2022.

Malgré des signes de reprise, la croissance économique mondiale reste inquiétante à moyen terme. Le FMI prévoit une croissance de 3,1 % en 2029, l’une des prévisions les plus faibles des dernières décennies, loin de la moyenne historique de 3,8 %. Ce ralentissement de la croissance économique a des répercussions directes sur la réduction de la pauvreté et la création d’emplois, particulièrement dans les pays à faible revenu.

L’inflation mondiale a entraîné une synchronisation sans précédent des politiques monétaires à travers le monde. Ces ajustements n’ont pas été sans conséquences, car la plupart des pays ont traversé cette période avec des niveaux de dette publique élevés, ce qui a mis en difficulté les budgets publics.

Les pays émergents et les pays à faible revenu ont été les plus affectés, subissant les effets combinés de la hausse des taux d’intérêt, de l’inflation et de la dégradation de leurs niveaux de réserves. Le FMI souligne que ces pays auront besoin d’une assistance accrue pour éviter de tomber encore plus loin derrière dans la marche vers la convergence des revenus mondiaux.

Le rapport du FMI met également en exergue les bouleversements climatiques et technologiques comme étant des forces de transformation majeures qui nécessitent une action collective. Il perçoit le changement climatique comme une menace non seulement pour la stabilité macroéconomique mais également pour la prospérité à long terme de l’économie mondiale. De même, l’émergence des technologies numériques, en particulier l’intelligence artificielle (IA), pourrait soit favoriser une croissance mondiale plus rapide, soit exacerber les inégalités en remplaçant certains emplois, en particulier dans les secteurs les plus vulnérables.


Rapport du FMI : Focus sur le Maroc

Le rapport 2024 du FMI, fait un focus important sur le Maroc pays hôte des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, tenues à Marrakech en octobre 2023.

Il précise que le Maroc est le premier bénéficiaire de la facilité pour la résilience et la durabilité, (FRD) qui consiste en une aide significative du FMI. Ce mécanisme, qui vise à soutenir les réformes structurelles dans les pays confrontés à des risques macroéconomiques de long terme, a permis au Maroc d’obtenir un financement d’environ 1 milliard de DTS (soit environ 1,32 milliard de dollars). Ces fonds sont destinés à renforcer la résilience du Maroc face aux défis économiques et climatiques, et soutenir ses efforts à mener des réformes économiques durables.

Mieux encore, le FMI dans son rapport loue le leadership marocain dans la coopération internationale, considérant que le pays a joué un rôle de premier plan lors des Assemblées annuelles de Marrakech, en étant au centre des discussions sur la gouvernance mondiale, et l’adoption des « Principes de Marrakech », un ensemble de directives visant à promouvoir une coopération mondiale plus forte face aux défis tels que le changement climatique, la pauvreté, et l’instabilité économique.

Le FMI considère que notre pays a également montré son engagement en faveur du multilatéralisme en soutenant l’augmentation des quotes-parts du FMI et en renforçant la coopération avec des institutions comme la Banque mondiale. Grâce à ces efforts, le Maroc s’est positionné comme un acteur clé dans la promotion de la coopération internationale en matière de stabilité économique et de développement durable, mais aussi la gouvernance financière, l’inclusion sociale, et la lutte contre la pauvreté.


Dans ce contexte, le FMI doit continuer à être un Pilier de Stabilité et de Croissance à travers ses missions initiales mais se doit aussi d’innover. Ainsi, grâce à ses mécanismes de surveillance économique et d’assistance aux pays membres, il continue à fournir des conseils aux pays membres pour les aider à maintenir leur stabilité macroéconomique. Ce par des consultations périodiques avec les pays membres, au cours desquelles le FMI évalue les risques économiques et propose des ajustements de politiques.

Pour répondre aux besoins croissants des pays touchés par les crises récentes, le FMI a déployé plusieurs mécanismes de prêts. Ces prêts visent à stabiliser les économies et à rétablir une croissance durable, tout en permettant aux pays membres de reconstituer leurs réserves internationales.

Le FMI a également renforcé ses outils de financement d’urgence pour répondre aux crises alimentaires et climatiques. Le guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires, mis en place pour aider les pays à faire face à la crise alimentaire mondiale, a fourni un total de 1,8 milliard de dollars à six pays avant de fermer en mars 2024.

Le rapport relève également un des succès majeurs de l’année écoulée, l’atteinte des objectifs de financement du fonds fiduciaire RPC. Ce fonds, qui offre des prêts concessionnels aux pays les plus pauvres, a reçu des contributions significatives de la part de 40 pays membres, permettant de mobiliser environ 17 milliards de dollars. Cela a permis au FMI de continuer à fournir des financements à taux zéro à ses pays membres les plus vulnérables.

Le FMI, par ses programmes de renforcement des capacités, aide les pays à améliorer leurs institutions économiques et à mettre en œuvre des politiques efficaces. En 2024, le FMI a dépensé 382 millions de dollars pour fournir des conseils techniques et des formations aux ministères des Finances, banques centrales, et autres institutions clés des pays membres.

Dans son rapport 2024, le FMI met un accent particulier sur la gouvernance qui a été consacrée aux Assemblées de Marrakech du FMI et de la Banque mondiale, tenues à Marrakech en octobre 2023.  Et qui ont été marquées par des accords historiques sur la gouvernance économique mondiale, renforçant la coopération entre les pays membres par l’adopter des « Principes de Marrakech » pour encourager la coopération mondiale.

Parmi les réussites majeures de ces assemblées figurent la 16e révision générale des quotes-parts, qui a permis d’augmenter la capacité de prêt du FMI de 50 %, passant à 943 milliards de dollars, tout en réduisant sa dépendance aux ressources empruntées.

Le rapport 2024 du FMI se conclut par des recommandations face aux défis futurs qui portent sur la nécessité de reconstituer les réserves financières mondiales, de rétablir la viabilité de la dette publique, et de promouvoir une croissance durable face aux perturbations économiques mondiales.

Des défis qui ne peuvent être adressés qu’à travers la coopération internationale, dont le FMI est un maillon aussi nécessaire que performant.

 

Afifa Dassouli

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Entre inflation et soutenabilité de la dette, la politique monétaire évolue https://lnt.ma/entre-inflation-et-soutenabilite-de-la-dette-le-politique-monetaire-evolue/ Fri, 04 Oct 2024 08:43:11 +0000 https://lnt.ma/?p=360432 A l’issue de son conseil trimestriel de septembre, Bank Al Maghrib a maintenu son taux directeur à 2,75%. La BCE, (banque centrale européenne) le 12 du même mois, a baissé ses taux d’intérêt directeurs dont le principal est passé de 4,25% à 3,65%, quand la FED elle, a pour la première fois depuis 2020, consenti à […]

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A l’issue de son conseil trimestriel de septembre, Bank Al Maghrib a maintenu son taux directeur à 2,75%. La BCE, (banque centrale européenne) le 12 du même mois, a baissé ses taux d’intérêt directeurs dont le principal est passé de 4,25% à 3,65%, quand la FED elle, a pour la première fois depuis 2020, consenti à une diminution de ses taux d’un demi-point de pourcentage à 4,75%.

Si habituellement, la banque centrale de chaque pays se base sur le comportement des données internes pour agir sur son taux directeur, les décisions du mois de septembre elles, se sont appuyées toutes sur la baisse du taux d’inflation qui a été continue depuis le début de l’année 2024.

Ce constat a été partagé à Jackson Hole dans le Wyoming, aux États-Unis, où s’est tenu le symposium annuel de la FED, qui a réuni les banquiers centraux le 22 aout dernier. Un rendez-vous que les banquiers centraux ne manquent jamais y compris le Gouverneur de Bank Al Maghrib, M. Abdellatif Jouahri.

En effet, trois jours durant, les grands argentiers du monde ont débattu de l’efficacité des moyens qu’ils mettent en place pour lutter contre l’inflation qui a sévi au niveau de la planète ces dernières années. Celle-ci dont les taux ont atteint 7 % dans les pays occidentaux, sous leur contrôle revient vers leur cible de 2 %.

Même si en réalité, l’inflation persiste dans nombre de pays notamment les dits « émergents ». C’est le cas de la Turquie où elle dépasse les 50%, de l’Iran à 30%, quand en Argentine elle explose à plus de 100%.

Aussi, à ce symposium, un autre constat d’importance a été fait, sur la lenteur des délais de transmission des mouvements des taux directeurs. Il s’agit de l’impact à la baisse des taux directeurs sur les taux d’intérêt bancaires, un réajustement nécessaire. Ce qui impose aux banquiers centraux de relâcher la pression sur les taux d’intérêt, au risque de faire plonger l’économie dans la dépression.

Car, la conduite de la politique monétaire n’est plus aussi facile, son rôle ne se limite plus à la lutte contre l’inflation. Du comportement de son principal instrument, le taux directeur, relève la santé d’une économie. De fait, dans les pays occidentaux, les banques centrales sont contestées et se doivent de faire évoluer leur politique monétaire en fonction du changement structurel de l’économie jouant ainsi un rôle politique.

C’est d’ailleurs ce qu’avait annoncé en mars 2024 la BCE, en décrétant un changement dans le pilotage de sa politique monétaire afin de tenir compte de la conjoncture économique.

Comme, après la crise de 2008, quand les banques centrales avaient cherché à stabiliser les marchés par l’injection répétée d’importantes liquidités.

L’autre préoccupation importante des banques centrales réside dans l’accompagnement des États dont la dette dépasse le PIB et le déficit budgétaire devient abyssal, alourdi par les charges de la dette notamment.

Cette tendance est particulièrement prononcée en France avec un niveau d’endettement de plus de 120% du PIB et un déficit budgétaire de près de 7%, mais aussi en Grande Bretagne, en Italie et en Espagne, mais aussi aux Etats-Unis avec une dette de 123% et un déficit budgétaire de 6,3 %.

De ce fait, la politique monétaire devient une arme à la disposition des gouvernements et des banquiers centraux pour contrer les crises et faciliter la relance de l’économie. Les orientations à venir en matière de taux directeurs devront donc se partager entre la sauvegarde du pouvoir achat des citoyens et la soutenabilité de la dette publique.

Par ailleurs, la politique monétaire se basant sur les indicateurs économiques des pays, devient sensible et ne sert plus d’ancrage aux marchés financiers qui en attendent des indications claires sur l’orientation de sa politique monétaire. Preuve en est que l’été dernier, si la Fed n’avait pas repris le contrôle de sa communication sur la politique monétaire pour guider les marchés, elle aurait pu provoquer une récession économique, parce que les marchés américains en particulier et mondiaux en général, ont deux ancres, la croissance économique et la politique monétaire. Des erreurs de la FED peuvent conduire à une perte de confiance des marchés. Ce fut le cas par exemple quand elle a qualifié l’inflation de transitoire, fin 2021…

Pour ce qui concerne Bank Al Maghrib, elle joue dans la cour des grands en étant membre de la coopération internationale entre banques centrales. Elle profite ainsi des échanges d’expertise, du partage des meilleures pratiques et des actions de développement. De même que la participation de M. Jouahri au symposium de Jackson Hole, l’implique dans les discussions au niveau mondial sur le rôle de la politique monétaire au-delà de la maîtrise de l’inflation. Ce qu’il démontre d’ailleurs dans chacune de ses présentations aux conseils de la banque, en retraçant la situation économique et financière à travers le monde, en particulier celles des pays leaders.

Ainsi, si la décision de son Conseil ressort de discussions basées sur les données au Maroc, la ligne de la politique monétaire menée par M. Jouahri a elle aussi beaucoup évolué devenant un soutien de politique économique et de la soutenabilité de la dette intérieure du pays. Notamment à travers ses taux et leurs impacts sur les charges d’intérêts dans le budget public, sachant que celle-ci constitue plus des deux tiers de la dette publique…

Afifa Dassouli

 

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