Afifa Dassouli, auteur/autrice sur La Nouvelle Tribune https://lnt.ma/author/afifa-dassouli/ Actualité économie - tout savoir sur les dernières infos économiques avec Lnt.ma : bourse, finance, entreprises,... Information économique marocaine et internationale en direct. Thu, 24 Apr 2025 09:06:40 +0000 fr-FR hourly 1 Printemps des incertitudes : le FMI alerte sur les risques d’un ralentissement mondial durable https://lnt.ma/printemps-des-incertitudes-le-fmi-alerte-sur-les-risques-dun-ralentissement-mondial-durable/ Thu, 24 Apr 2025 09:06:40 +0000 https://lnt.ma/?p=528807 Les réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale se tiennent cette semaine à Washington du 21 au 26 avril. « Des dirigeants d’organisations internationales, des représentants de la société civile et des innovateurs de tous horizons » échangent sur l’avenir de la coopération internationale. Et des déclarations quotidiennes traduisent les prises de […]

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Les réunions de printemps du FMI et de la Banque Mondiale se tiennent cette semaine à Washington du 21 au 26 avril. « Des dirigeants d’organisations internationales, des représentants de la société civile et des innovateurs de tous horizons » échangent sur l’avenir de la coopération internationale. Et des déclarations quotidiennes traduisent les prises de position du FMI et de la BM sur les grands enjeux. Justement, en ce qui concerne l’Afrique, notre continent, le Fonds monétaire international (FMI) a publié une déclaration hier, le 22 avril 2025, concernant la croissance économique en Afrique.

Il a déclaré que la croissance économique devrait y atteindre 3,9 % en 2025, soit une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage seulement. Tout en mettant en avant les défis auxquels l’Afrique est confrontée, notamment la forte incertitude économique mondiale, les chocs extérieurs et les déséquilibres macroéconomiques. Le FMI souligne également l’importance de la stabilité macroéconomique et financière, ainsi que la nécessité de réformes structurelles pour relancer la croissance et stimuler la création d’emplois.

À ce titre, le FMI réaffirme son engagement à travailler avec les pays africains pour les aider à faire face aux défis économiques et à atteindre leurs objectifs de développement.

Plus globalement, l’institution a annoncé que la croissance mondiale devrait connaître un net ralentissement. Kristalina Georgieva a déclaré que les nouvelles projections de croissance du FMI, qu’elle dirige, seront « nettement révisées à la baisse » en raison de l’escalade des tensions commerciales, notamment entre les États-Unis et la Chine.

Elle anticipe que la croissance mondiale serait de 2,8 % en 2025, contre 3,3 % prévu initialement, en raison de la guerre commerciale qui affaiblit la reprise économique modeste dans la zone euro. Elle met ainsi en garde contre les risques d’une récession mondiale si les tensions commerciales s’intensifient.

Les principaux facteurs contribuant à ce ralentissement, qu’elle dénonce, sont : l’escalade des tensions commerciales : les droits de douane imposés par les États-Unis et la Chine ont entraîné une contraction du commerce mondial ; La montée des incertitudes géopolitiques : les conflits au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde contribuent à l’incertitude économique ; La faiblesse de la demande : la demande intérieure dans de nombreux pays est faible, ce qui entraîne une contraction de la production.

La veille de cette grande messe très attendue chaque année, la directrice du FMI, Kristalina Georgieva, dans une longue interview accordée à la journaliste de Fox News, Maria Bartiromo, a exposé ses « Perspectives pour l’économie mondiale et les priorités politiques », annonçant des révisions à la baisse notables des prévisions de croissance, appelant à la résilience des économies. Lors de cet entretien, la directrice a tenu des propos simples et expressifs, basés sur une métaphore selon laquelle « Les tensions commerciales sont comme une marmite qui mijotait depuis longtemps et qui déborde désormais ».

Dans un long exposé, elle a expliqué la situation qui pèse sur le devenir de la croissance économique, affirmant qu’elle subit une érosion de la confiance dans le système international et entre les pays.

Selon la directrice du FMI, « de tels mouvements doivent être considérés comme des signaux d’alerte. Tout le monde souffre si les conditions financières se détériorent ».

De même, pour préserver la stabilité des prix, la politique monétaire doit rester agile et crédible, soutenue par un engagement fort en faveur de l’indépendance des banques centrales. Celles-ci « doivent garder un œil d’aigle sur les données, notamment sur les anticipations d’inflation qui augmentent ».

Alors que les tensions géopolitiques s’exacerbent et que les fondements de la mondialisation sont remis en question, le FMI sonne l’alarme sur les risques d’une fragmentation durable de l’économie mondiale.

Afifa Dassouli

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Le paradoxe commercial marocain face à l’Amérique de Trump https://lnt.ma/le-paradoxe-commercial-marocain-face-a-lamerique-de-trump/ Wed, 09 Apr 2025 09:22:29 +0000 https://lnt.ma/?p=527968 Les nouveaux droits de douane décrétés par Trump ciblent particulièrement les pays européens, le Canada, le Mexique et la Chine, auxquels ils imposent des taux de 20 à 35 %, sur la base des déficits commerciaux des États-Unis vis-à-vis de chaque pays. Toutefois, le Maroc se voit imposer le tarif dit de base de 10 […]

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Les nouveaux droits de douane décrétés par Trump ciblent particulièrement les pays européens, le Canada, le Mexique et la Chine, auxquels ils imposent des taux de 20 à 35 %, sur la base des déficits commerciaux des États-Unis vis-à-vis de chaque pays. Toutefois, le Maroc se voit imposer le tarif dit de base de 10 %, alors que c’est lui qui a un déficit commercial avec les USA.

De fait, ces mesures d’augmentation des droits de douane décrétées par le nouveau président des USA auront des répercussions sur l’économie mondiale, et les pays en développement comme le Maroc en particulier. Spécifiquement, les entreprises marocaines qui exportent des produits vers les États-Unis devraient être affectées, entraînant des pertes économiques et des difficultés pour ces dernières.

Sans compter que, selon les développements futurs et les réactions des pays et des organisations internationales, l’économie marocaine subira plus globalement un réel impact de ces mesures destinées à enfreindre les échanges mondiaux et à en changer la configuration actuelle.

Pourtant, le Maroc a des accords commerciaux avec les États-Unis qui sont régis par l’Accord de libre-échange (ALE) signé le 15 juin 2004 et entré en vigueur le 1er janvier 2006. Cet accord visait à renforcer les échanges commerciaux et économiques entre les deux pays, dont les termes sont bien définis.

Certes, l’ALE a permis de multiplier les échanges commerciaux entre les deux pays par 300 %, atteignant plus de 7 milliards de dollars, alors même que la balance commerciale résultant de cet accord reste déficitaire pour le Maroc, avec des importations supérieures aux exportations.

Il faut savoir que les relations du Maroc avec les États-Unis d’Amérique ont été historiquement plutôt axées sur le volet politique et sécuritaire, avec des liens économiques faibles. Celles-ci n’ont commencé à se renforcer qu’au cours des dix dernières années, avec l’accord de libre-échange Maroc-USA de 2004. Le Maroc a toujours été étroitement lié à l’Europe, qui continue à être son principal partenaire. Et aussi, par sa situation géographique et son histoire, le Royaume a également tissé des relations avec certains pays francophones de l’Afrique de l’Ouest.

En effet, près de 50 % des importations du Maroc proviennent de l’Union européenne et 60 % de ses exportations y sont destinées. La France constitue la première source d’IDE, avec une part de 36 % du total des recettes d’investissements reçues par le Maroc, avec 6,8 milliards de dirhams en 2023. Cette part dépasse la moitié des importations lorsque sont pris en considération d’autres pays européens, à savoir la Suisse, l’Espagne, la Grande-Bretagne et l’Allemagne. L’Europe constitue également la première source de transferts de MRE, avec une part moyenne de 76 %, et le plus important émetteur de touristes vers le Maroc. Le développement des échanges commerciaux et des flux d’investissements entre le Maroc et l’Union européenne a été appuyé par la conclusion de plusieurs accords entre les deux partenaires, notamment l’accord d’Association entré en vigueur en 2000, et qui a permis une libéralisation des échanges de produits industriels, ainsi que l’accord de libéralisation des échanges agricoles appliqué en octobre 2012.

Toutefois, le Maroc a cherché à diversifier ses partenariats économiques pour réduire sa dépendance excessive de l’Europe, laquelle non seulement connaît une réduction structurelle de sa croissance économique, ayant du mal à se remettre des effets de la crise de 2008, mais risque surtout d’être la grande victime de la révolution commerciale imposée par Trump à tout le continent européen, avec des conséquences néfastes sur sa politique de voisinage vis-à-vis du Sud de la Méditerranée, dont le Maroc.

D’où la vision du Maroc d’une Atlantique élargie, où il pourrait constituer l’un des pays pivots, étant donné sa position géographique, sa stabilité politique et son plan stratégique de développement économique.

L’entrée en vigueur de l’accord de partenariat avec les USA (ALE) en a été l’expression, avec des résultats probants. En effet, les exportations marocaines vers les États-Unis ont connu une croissance significative. En 2023, les exportations marocaines vers les États-Unis ont atteint 1,6 milliard de dollars, soit une augmentation de plus de 300 % par rapport à 2005 (445 millions de dollars), au point où les États-Unis sont aujourd’hui le troisième partenaire commercial du Maroc, et que le Maroc occupe la place du quatrième partenaire commercial des États-Unis en Afrique. À la même date, les investissements américains ont représenté plus de 30 % du total des investissements directs étrangers au Maroc, plaçant les États-Unis au premier rang des investisseurs, avec des opportunités de croissance et d’investissement dans des secteurs tels que l’aéronautique, l’agroalimentaire, l’énergie et les nouvelles technologies, sachant qu’elles sont dominées par les engrais, les textiles et les pièces détachées automobiles. D’où l’efficacité de l’Accord de libre-échange entre le Maroc et les États-Unis depuis 2006, du fait de la réduction des droits de douane et la levée des barrières commerciales entre les deux pays.

Du côté des importations du Maroc en provenance des États-Unis, elles ont connu une augmentation significative, atteignant 7,4 % du total des importations marocaines en 2022, selon les données de l’Office des changes. Elles ont représenté 67,3 milliards d’euros, soit une augmentation de 28 % par rapport à 2021. Dont les produits alimentaires qui ont augmenté de 44,9 %, en raison de la demande accrue de céréales, et la facture énergétique qui a doublé en 2022, atteignant 14 milliards d’euros, en raison de la hausse des prix de l’énergie.
Toutefois, le poids des États-Unis en tant que partenaire économique du Maroc reste assez faible et en deçà des attentes exprimées lors de la signature de l’accord de libre-échange en 2004. Le déficit commercial du Maroc par rapport aux États-Unis reste une préoccupation économique majeure. Il s’est monté à 25,3 milliards de dirhams en 2025, soit une augmentation de 632 % par rapport à la période précédente. Le taux de couverture des importations par rapport aux exportations est de 59,1 %, en baisse de 4,9 points. Cette situation relève du manque de compétitivité de l’offre marocaine, qui est attribuée aux problèmes du coût et d’inadéquation de la main-d’œuvre en termes de qualification, ainsi qu’aux difficultés d’accès au financement.

À ces facteurs s’ajoutent d’autres éléments qui empêchent le Maroc de tirer profit de ses relations économiques avec les États-Unis d’Amérique. En concluant l’accord de libre-échange avec les États-Unis, le Maroc a été soumis à des règles d’origine et des mesures non tarifaires, notamment sanitaires et techniques, très contraignantes, que les entreprises marocaines ont des difficultés à satisfaire.

En plus de ces facteurs, les problèmes de logistique maritime constituent un véritable obstacle au développement des échanges commerciaux du Maroc avec la rive opposée de l’Atlantique, même si le Maroc a déjà entamé une stratégie dédiée au développement des aspects logistiques, en mettant en place des infrastructures portuaires modernes, ainsi que des zones franches et des plateformes industrielles intégrées pour une meilleure connectivité par rapport aux marchés d’exportation.

Le Maroc bénéficie certes d’un accord de libre-échange avec les États-Unis, mais son déficit commercial est continu et ne cesse de se creuser. Et si les nouvelles taxes américaines devraient freiner les exportations marocaines, notamment dans le cadre de projets industriels liés aux véhicules électriques, l’impact ne devrait pas changer la donne actuelle de la persistance du déficit en question.

Par contre, cet exercice d’appréciation des relations commerciales entre le Maroc et les USA, dans le contexte actuel de généralisation de nouvelles taxes commerciales par le président Trump au monde entier, est à faire tout particulièrement pour mesurer les conséquences dolosives pour le Maroc du poids de ces taxes sur ses relations commerciales avec ses partenaires européens, et avec la France en particulier…

Afifa Dassouli

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Baisse des taux directeurs de BAM : prévenir plutôt que guérir https://lnt.ma/baisse-des-taux-directeurs-de-bam-prevenir-plutot-que-guerir/ Wed, 19 Mar 2025 11:21:29 +0000 https://lnt.ma/?p=527099 Le Conseil de Bank Al-Maghrib qui s’est tenu mardi 18 mars, a décidé de réduire, pour la deuxième fois consécutive et la troisième depuis juin dernier, le taux directeur de 25 pb à 2,25%. Cette décision ressort certes du constat de la stabilité de l’inflation dont « les anticipations des experts du secteur sont pour le […]

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Le Conseil de Bank Al-Maghrib qui s’est tenu mardi 18 mars, a décidé de réduire, pour la deuxième fois consécutive et la troisième depuis juin dernier, le taux directeur de 25 pb à 2,25%.

Cette décision ressort certes du constat de la stabilité de l’inflation dont « les anticipations des experts du secteur sont pour le premier trimestre 2025 à des taux moyens de 2,2% pour l’horizon de 8 trimestres, et de 2,4% pour celui de 12 trimestres », selon la présentation de M. Abdellatif Jouahri. Mais aussi « en vue de renforcer le soutien de la banque centrale à l’activité économique et à l’emploi » !

Toutefois, ce que l’on doit aussi entendre de la présentation de M. le gouverneur après la tenue du premier conseil de BAM pour 2025, ce sont ces réserves basées sur la dégradation de la situation géopolitique actuelle, comme quand il précise : « En dépit des tensions géopolitiques et des conditions monétaires restrictives, l’économie mondiale a fait preuve globalement d’une relative résilience en 2024 ». Et « l’économie mondiale devrait ralentir, sur fond de fortes incertitudes liées notamment à l’orientation des politiques économiques, en particulier commerciales, revenant de 3,2% en 2024 à 3% en 2025 et à 2,8% en 2026 ». Ces verbatims du gouverneur pourraient prendre en compte également le récent climat « d’économie de guerre » qui règne en Europe, tout particulièrement chez nos principaux partenaires. Cela implique une réorganisation profonde de l’économie pour répondre aux besoins éventuels de leur défense. Il s’agit de mobilisation de leurs ressources, de priorisation de la production d’armements et d’équipements militaires pour répondre aux besoins de la guerre. Dans un tel contexte où envisager la guerre n’est plus un tabou, le financement de la guerre doit être assuré par différents moyens comme l’emprunt mais aussi une nouvelle politique monétaire et de création monétaire.

En effet, la politique monétaire pendant les périodes de tensions politiques devient complexe et délicate. Elle se doit de revoir ses principaux objectifs pour maintenir la stabilité économique et prévenir les chocs économiques liés aux tensions politiques. La politique monétaire est utilisée pour financer l’effort de guerre, notamment en augmentant la masse monétaire et en réduisant les taux d’intérêt. Ce, tout en maintenant la confiance des investisseurs, des consommateurs et des entreprises dans l’économie. A cet effet, les taux d’intérêt directeurs doivent être réduits pour stimuler l’économie et financer les nouveaux efforts qui s’imposent dans ces circonstances.
Et, la régulation du crédit peut être utilisée pour contrôler la quantité de crédit disponible et éviter les bulles spéculatives. De même, le contrôle des changes est également utilisé pour réguler les flux de capitaux et maintenir la stabilité du taux de change.
Sachant que dans cette perspective, les risques et les défis restent importants, notamment l’inflation, l’instabilité financière, la perte de confiance et la dépendance à l’égard des capitaux étrangers…

D’ailleurs, la BCE, banque centrale européenne, continue sur sa voie d’assouplissement, à l’issue de sa réunion du 6 mars, elle vient de décider de réduire, pour la cinquième fois d’affilée et la sixième depuis juin 2024, ses trois taux d’intérêt directeurs de 25 points de base, considérant que le processus de désinflation dans la zone euro est en bonne voie. En conséquence, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal ont été ramenés à 2,50%, 2,65% et 2,90% respectivement, confortant ainsi son positionnement face aux risques géopolitiques.

Alors que la FED, banque centrale américaine, vient de marquer une pause après trois baisses consécutives d’un total de 100 pb en 2024, lors de sa réunion des 28 et 29 janvier, en maintenant inchangée la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [4,25%-4,50%] et ce, dans un contexte caractérisé par une inflation quelque peu élevée.

Sachant que la politique monétaire actuelle de la FED (Federal Reserve) est guidée par trois objectifs principaux : une économie forte, une inflation minimale et un taux de chômage relativement bas. La FED vise à maintenir une croissance économique stable, avec une attention particulière à la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) de 4% en 2024, tout en maintenant un taux d’inflation autour de 2%. Le rôle de la FED est de soutenir l’économie au-delà du maintien de l’inflation, ses taux directeurs se veulent influencer la demande de crédit et la dépense des ménages et des entreprises. Ces outils permettent à la FED de réguler l’activité économique et de maintenir la stabilité financière

Par les temps qui courent, les politiques monétaires de ces deux principales banques centrales qui influent sur les autres par leur comportement, devraient indiquer le niveau de risques politiques qui sévit à travers le monde occidental. Et entre la BCE et BAM, il existe des canaux indirects par lesquels la BCE peut influencer la politique monétaire du Maroc.

En effet, ses décisions ont un effet indirect sur l’économie marocaine via les canaux du taux de change, des investissements étrangers, des taux d’intérêt et de la coopération internationale mais aussi à travers la situation actuelle d’aggravation des risques géopolitiques mondiaux.

Il n’est donc pas étonnant dans ce contexte que Bank Al Maghrib prenne le taureau par les cornes en réduisant ses taux, parce qu’« il vaut mieux prévenir que guérir ».

Afifa Dassouli

 

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Circulaire de l’OC : Des instruments de couverture de change face au renforcement du dollar https://lnt.ma/circulaire-de-loc-des-instruments-de-couverture-de-change-face-au-renforcement-du-dollar/ Thu, 13 Mar 2025 11:10:15 +0000 https://lnt.ma/?p=526321 La cotation du dirham marocain par rapport à un panier de devises composé à 60% d’euros et à 40% de dollars, dont la libéralisation progressive a été entamé en 2018 dans une bande de fluctuation de 2,5%, élargie en 2020 à 5%, a permis de constater une certaine stabilité de notre monnaie. Au point que […]

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La cotation du dirham marocain par rapport à un panier de devises composé à 60% d’euros et à 40% de dollars, dont la libéralisation progressive a été entamé en 2018 dans une bande de fluctuation de 2,5%, élargie en 2020 à 5%, a permis de constater une certaine stabilité de notre monnaie. Au point que M. Jouahri, le Wali de la banque centrale, envisage d’aller plus loin dans son assouplissement. C’est du moins ce qu’il a annoncé dans une récente interview accordée à Bloomberg, affirmant qu’il envisage de détacher le dirham du panier de devises actuel pour en soumettre la cotation à l’offre et la demande du marché en 2026.

Toutefois, le renforcement du dollar actuel qui s’inscrit dans le temps, est considéré par le nouveau président américain comme une arme du renforcement de l’économie du pays. D’autant que les nouvelles mesures commerciales concrétisées par la généralisation du taux de 25% des taxes à l’importation sur l’acier décrété par Trump cette semaine, risquent de créer de l’inflation, une appréciation des taux d’intérêts américain et renforcer encore le dollar. Ainsi, la force du dollar US, n’impacte-t-elle pas déjà le dirham ?

Selon le FX Monthly de BMCE Capital, « en février 2025, la liquidité du Dirham marocain a maintenu une relative stabilité, soutenue par des flux d’exportation solides, en particulier dans le secteur stratégique des phosphates et dérivés. Ces exportations ont contribué à préserver l’équilibre du Dirham face aux pressions extérieures, malgré un contexte international marqué par un renforcement du Dollar américain ». Même si, sur le Marché des changes, la paire USD/MAD s’est dépréciée de -0,66% sur la période, intégrant un effet panier de -0,5375% et un effet marché de -0,6340% ».

Et selon leur analyse, « l’Euro est en déclin et le Dollar continue de s’imposer en février 2025, la paire EUR/USD continue de s’affaiblir pâtissant d’un Dollar robuste soutenu par des rendements obligataires élevés et une économie américaine toujours dynamique. Alimentée par la politique ultra-protectionniste annoncée par l’Administration Trump, cette tendance s’est accentuée en fin de mois suite à la confirmation du déploiement de tarifs douaniers à l’encontre de certains des principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis. Les spéculations sur une possible extension de ces mesures à l’Union Européenne suite aux menaces proférées par le Président américain, ont également exacerbé les incertitudes au sein de la zone Euro. Enfin, la croissance économique européenne qui peine à se relever ainsi que la politique monétaire davantage accommodante de la BCE continuent de peser sur la monnaie du vieux continent ».

Dans ce contexte, et alors que les importations du Maroc sont en croissance comme pour le mois de janvier dernier de 3,4% à 59.844MDH quand les exportations baissent de 2,4% 35.359MDH affichant un déficit commercial de 13,3%, la dernière circulaire de l’Office des Changes publiée à la fin du mois de février est la bienvenue. En effet, l’OC a publié, le 25 février 2025, la circulaire n°2/2025 portant sur les opérations de couverture contre le risque de change lié aux opérations en capital réalisées par les non-résidents.

Élaborée en concertation avec les différentes parties prenantes, notamment Bank-Al Maghrib et l’Association Marocaine des Salles de Marchés, cette nouvelle circulaire s’inscrit justement dans la continuité des mesures visant à accompagner la réforme du régime de change. Elle complète les dispositions de l’Instruction Générale des Opérations de Change du 2 janvier 2024, introduisant des facilités de Change en matière de couverture contre le risque de change lié aux opérations, conformément aux dispositions de la réglementation des changes en vigueur.
Il s’agit bien sûr d’étendre la récente réforme du marché à terme aux opérations de change, pour sécuriser les opérations sur le marché des capitaux aux risques de change. À cet effet, elle prévoit des mesures avantageuses permettant aux banques et aux investisseurs de se doter des instruments de couverture, leur offrant ainsi la possibilité de mieux se prémunir contre le risque de change.

Pour faire face aux risques éventuels, les fondamentaux et les facteurs qui concourent à de telles avancées relèvent de la stabilité macroéconomique que connaît notre pays, soit un environnement où le Marché des capitaux dont celui des changes peut évoluer dans des conditions économiques, monétaires et financières globalement stables. Comme, elle relève aussi de l’expertise des acteurs du marché et de leur engagement continu qui contribue à la réussite des réformes menées.

Il faut aussi préciser que le marché de change, grâce à la réforme engagée pour une transition graduelle et ordonnée vers un régime de change plus flexible, et aux mesures d’accompagnement de cette transition, a gagné en maturité par rapport à trois dimensions. La première c’est sa profondeur, qui permet une plus grande capacité à absorber les transactions importantes sans impact majeur sur les cours ; la seconde est sa liquidité qui a connu une nette amélioration avec la multiplication par 10 du volume quotidien moyen traité sur le marché interbancaire ; et la troisième réside dans le « pricing » grâce à une contribution croissante des forces de l’offre et de la demande dans la détermination du taux de change du dirham.

De plus, depuis le début de 2025, Bank Al Maghrib a introduit le marché à terme interbancaire de gré à gré de swaps de taux au jour le jour, qui permettra de disposer d’une courbe monétaire de référence en dirham et qui devait donner une nouvelle impulsion au développement de l’ensemble des produits de couverture, en particulier sur le marché de change. Le marché de change à terme permettra ainsi de fournir une référence aux opérateurs économiques dans le cadre de leurs opérations de couverture contre le risque de change. En d’autres termes, le dirham n’a pas dit son dernier mot face au dollar.

Afifa Dassouli

 

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La SA au service du financement des entreprises publiques https://lnt.ma/la-sa-au-service-du-financement-des-entreprises-publiques/ Thu, 27 Feb 2025 08:52:31 +0000 https://lnt.ma/?p=525313 L’annonce de la transformation juridique de l’ONDA d’office en Société anonyme n’est pas inédite. Il s’agit d’un processus déjà engagé par les entreprises publiques. La question susceptible de se poser porte sur l’intérêt et les bénéfices d’une telle transformation pour ces dernières. Certes, l’office avec son statut public était accordé à nombre d’activités créées et […]

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L’annonce de la transformation juridique de l’ONDA d’office en Société anonyme n’est pas inédite. Il s’agit d’un processus déjà engagé par les entreprises publiques.

La question susceptible de se poser porte sur l’intérêt et les bénéfices d’une telle transformation pour ces dernières. Certes, l’office avec son statut public était accordé à nombre d’activités créées et gérées par l’État qui en désigne le président ou le directeur général. Mais, leur objet différencie. Par exemple l’Office des Changes a la responsabilité du respect d’une réglementation de change, il veille sur son application par les opérateurs économiques.

D’autres offices comme le Groupe OCP, l’ONEE, le groupe CDG, l’ONCF, Al Omrane et ADM, ont des activités économiques d’importance nationale, qu’elles soient commerciales, de services ou industrielles.

Celles-ci dépendent de l’efficacité managériale et se traduisent dans des états financiers et en résultats. Ces derniers quand ils sont positifs profitent aux offices mais dans le cas contraire pèsent sur l’État, principal actionnaire, qui se doit de les soutenir pesant sur son propre budget. De ce fait, la restructuration des offices s’est basée sur leur transformation juridique en Société anonyme pour leur donner une certaine indépendance de leur actionnaire et leur faire porter les responsabilités de leur propre équilibre économique et financier. L’État étant engagé dans des réformes structurelles, comme la réforme sociale, qui sont budgétivores.

Ainsi, la grande majorité des offices se sont détachés de la « tutelle » de l’État en adoptant la forme de SA, qui était réservée plus au privé, même si l’État reste leur principale actionnaire.  Ils se mettent donc sous le contrôle de la loi sur la SA dont ils doivent appliquer les règles de gouvernance et de transparence. Celle-ci a deux formes, soit la SA avec Conseil d’administration et un Président Directeur Général, PDG, soit la nouvelle forme de la SA avec un Conseil de Surveillance présidé par un Président et un Directoire composé des actionnaires à la manœuvre du management. Dans les deux cas les exigences de gouvernance et de transparence à appliquer sont bien définies dans le texte de loi. En clair, la transparence est à tous les niveaux et se traduit particulièrement par des exigences opérationnelles et la publication des états financiers annuelle, semestrielle ou trimestrielle.

Sur ces bases, la SA a plus facilement accès aux financements extérieurs qui sont censés libérer l’actionnaire de toute contribution exceptionnelle.

C’est d’ailleurs le principal intérêt des offices publics à se transformer en société anonyme, celui d’élargir et diversifier leurs sources de financement et rompre avec leur dépendance financière de l’État. Par contre, pour ce faire, ils doivent justifier de leur activité et ses perspectives, à travers des business plans sur le moyen terme pour répondre aux exigences des investisseurs privés, auxquels ils veulent s’adresser en passant par le marché des capitaux.

Concrètement une SA peut recourir à des émissions obligataires sur le marché des capitaux au profit des institutionnels privés qui sont friands de papiers neufs, bien rémunéré.

Mais le marché des capitaux est aussi organisé autour d’un marché financier, qu’est la bourse de Casablanca, qui permet aux sociétés anonymes de recourir à d’autres modes de financement qu’incarne l’introduction en bourse. En effet, une société anonyme peut s’introduire en bourse en cédant une partie de son capital à des actionnaires institutionnels et des personnes physiques, moyennant un prix par action fixé par la SA et offert au grand public, il s’agit d‘ailleurs d’une offre publique de vente. Toutefois, si l’introduction au marché est l’occasion de valoriser la société, elle est aussi une condition préalable à la SA pour financer sa croissance en faisant des augmentations de capital au profit du marché ou encore de s’y endetter en faisant des émissions obligataires.

C’est le cas de l’ONDA qui, projetant de très importants investissements en aménagements et infrastructures des aéroports, se transforme en SA, et peut être s’introduira à la bourse de Casablanca pour avoir accès à ces modes de financements et se faire accompagner par les investisseurs privés tout en consolidant ses fonds propres. D’ailleurs, l’ONDA a un exemple à suivre, celui de Marsa Maroc, qui a fait le même chemin d’accès au financement extérieur dit non conventionnel, laissant cette qualification au financement classique celui des banques.

La Bourse de Casablanca attend justement l’introduction à sa cote des grandes entreprises publiques pour élargir et diversifier sa cote, sachant que l’ONDA inaugurerait un nouveau compartiment…

 

Afifa Dassouli

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Marché à terme interbancaire, un nouvel outil de gestion de taux de change https://lnt.ma/marche-a-terme-interbancaire-un-nouvel-outil-de-gestion-de-taux-de-change/ Thu, 20 Feb 2025 07:50:29 +0000 https://lnt.ma/?p=524840 Bank Al-Maghrib vient d’annoncer le lancement, à partir du 19 février 2025, du marché à terme interbancaire des swaps de change et des swaps de taux au jour le jour (OIS) indexés sur le MONIA (Moroccan Overnight Index Average). Cette action s’inscrit dans le cadre de l’approfondissement du marché de change, initié par Bank Al-Maghrib […]

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Bank Al-Maghrib vient d’annoncer le lancement, à partir du 19 février 2025, du marché à terme interbancaire des swaps de change et des swaps de taux au jour le jour (OIS) indexés sur le MONIA (Moroccan Overnight Index Average). Cette action s’inscrit dans le cadre de l’approfondissement du marché de change, initié par Bank Al-Maghrib depuis 2018.

Le communiqué de Bank Al Maghrib précise « qu’un swap de change est une transaction par laquelle deux parties conviennent d’échanger une devise contre une autre puis à procéder à un échange de sens opposé à une date ultérieure ». C’est la combinaison d’une transaction de change au comptant avec une transaction de change à terme. Cet instrument permet aux acteurs du marché de gérer efficacement leur exposition au risque de change, tout en bénéficiant d’une grande flexibilité et d’une meilleure prévisibilité des coûts.

Aussi, l’OIS sur MONIA est une transaction par laquelle deux parties conviennent d’échanger, sur un montant notionnel et une période convenue, un taux d’intérêt fixe déterminé au moment de la transaction contre un taux d’intérêt variable indexé sur l’indice MONIA. Cet instrument est principalement utilisé par les acteurs du marché financier pour couvrir leur exposition aux fluctuations des taux d’intérêt à court terme. Il permet également de projeter dans le temps les attentes du marché concernant l’évolution future des taux d’intérêt à court terme du marché monétaire.

L’instauration du marché à terme interbancaire permettra, d’une part, aux opérateurs économiques de disposer d’une référence transparente et fiable pour la réalisation de leurs opérations de couverture contre les risques de taux et de change et, d’autre part, de donner une nouvelle impulsion au développement des produits dérivés au Maroc. Ce marché a été mis en place grâce à la contribution active des banques ayant le statut de teneur de marché ainsi que de la Banque Européenne de Reconstruction et de Développement (BERD).

En d’autres termes, un marché à terme interbancaire ou des taux d’intérêt, est un marché financier où les banques et les institutions financières négocient des contrats à terme sur les taux d’intérêt. Leurs intérêts y sont multiples et divers. En effet, ce marché leur permet d’abord de gérer leurs risques, comme pour les banques celui de se protéger contre les fluctuations des taux d’intérêt, qui peuvent affecter leur portefeuille de prêts et de dépôts. Les banques peuvent également utiliser ce marché pour prendre position sur l’évolution future des taux d’intérêt, ce qui peut leur permettre de réaliser des gains. Et aussi de gérer leur liquidité de marché car le marché à terme interbancaire leur fournit une plateforme pour acheter et vendre des contrats à terme, pour ce faire.

Par ailleurs, les intérêts de ce marché portent également sur la « Fixation des prix », avec les contrats à terme sur les taux d’intérêt permettent de fixer les prix des instruments financiers tels que les obligations et les prêts. De fait, ce marché de taux d’intérêt à terme sert d’indicateur de l’état de l’économie et des attentes des marchés. Et, aussi, d’outil de politique monétaire aux banques centrales qui peuvent utiliser les marchés à terme pour influencer les taux d’intérêt dans le cadre de leur politique monétaire.

Par ailleurs, plus important encore, le marché à terme interbancaire permet de mesurer les risques qui sont de plus en plus nombreux pour les institutions financières en général et les banques en particulier.

Il s’agit du risque de taux d’intérêt né des fluctuations des taux d’intérêt qui peuvent affecter la valeur des instruments financiers sensibles à la variation de ceux-ci. Mais aussi le risque de crédit, celui issu de l’emprunteur qui ne rembourse pas son prêt. Et bien sûr le risque de liquidité qui porte sur le fait que la banque ne puisse pas vendre ou acheter des actifs à un prix raisonnable.

Et, pour un pays ouvert comme le Maroc, le risque de change qui porte sur les fluctuations des taux de change qui affectent la valeur des actifs et des passifs. Sans compter le risque opérationnel basé sur la possibilité que les processus internes, les systèmes et les personnes de la banque ne fonctionnent pas correctement.

D’ailleurs pour maîtriser tous ces risques les banques utilisent déjà des modèles de simulation, des tests de résistance, pour évaluer les risques et les impacts sur la valeur des actifs et des passifs. Elles analysent leur sensibilité. Le marché à terme des taux va les aider à évaluer l’impact des changements des taux d’intérêt, des taux de change et d’autres facteurs sur la valeur des actifs et des passifs.

Avec le lancement de ce marché à terme interbancaire, le Maroc fait un pas décisif vers un environnement financier plus structuré et résilient, offrant aux acteurs économiques de nouveaux outils pour anticiper, gérer et atténuer les risques liés aux fluctuations des taux d’intérêt et des changes.

Afifa Dassouli

 

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Plus de 320 milliards d’investissements engagés au profit de la croissance https://lnt.ma/plus-de-320-milliards-dinvestissements-engages-au-profit-de-la-croissance/ Wed, 05 Feb 2025 07:59:41 +0000 https://lnt.ma/?p=523925 L’investissement devient un mot clé dans la politique économique du Maroc ! En effet, les investissements publics qui ont toujours été importants, se situant autour de 50 milliards de dirhams ont doublé pour atteindre plus de 100 milliards dans le budget public. Et surtout, les dépenses d’investissements continuent à augmenter, se situant à 119,6 MMDH à […]

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L’investissement devient un mot clé dans la politique économique du Maroc ! En effet, les investissements publics qui ont toujours été importants, se situant autour de 50 milliards de dirhams ont doublé pour atteindre plus de 100 milliards dans le budget public. Et surtout, les dépenses d’investissements continuent à augmenter, se situant à 119,6 MMDH à fin décembre 2024, compte tenu d’une hausse de 9,8% des dépenses des ministères et de la baisse de 11,6% des dépenses des charges communes. L’accent mis sur l’investissement résulte en réalité d’un renforcement tous azimuts des mesures d’accompagnement public menées par la commission des investissements.

La ligne des investissements dans le budget de l’État en se renforçant démontre que l’endettement budgétaire dont l’encours dépasse les 1000 milliards de dirhams à 70% du PIB, se fait aux profits des investissements qui par définition ne sont pas des dépenses de fonctionnement et qui engrangent de la création de valeur, des emplois et de la croissance économique.  Ce qui crée un cercle vertueux en faveur des rentrées fiscales avec un impact direct sur l’augmentations de l’IS du fait de l’appréciation des bénéfices résultants des nouvelles activités, qui elles-mêmes s’accompagnent de plus de recettes de TVA.

C’est ce que démontrent les statistiques des finances publiques de décembre 2024, alors même que la Loi de finances de 2025 accentue la programmation des investissements sur toutes les régions du pays. Ainsi, l’accroissement des recettes de la fiscalité domestique liée à l’activité économique, est de 16,3%, dont celles de l’IS de 13,5% et celles de la TVA de 25,6%. Certes ces performances très satisfaisantes peuvent être aussi attribuées à la réforme fiscale qui par la baisse des taux d’impositions de l’IS et l’harmonisation de la TVA à 10% et 20%, a poussé les entreprises à plus de transparence, mais l’impact des investissements publics et privés est indéniable, même s’il n’est pas encore mesuré.

Le comportement des recettes fiscales en général et celles domestiques en particulier, combiné au constat d’une meilleure maîtrise des dépenses de fonctionnement qui n’augmentent plus qu’à un faible taux de 2,7%, et du recul de 37,4% des émissions de dépenses au titre de la compensation, a pour conséquence une limitation des déficits budgétaires primaire et global, malgré la forte augmentation des charges en intérêts de la dette de 15,7%.

Et donc, pour le dernier mois de 2024, les soldes du Trésor font ressortir un solde ordinaire positif de 34,5 MMDH contre 13,7 MMDH en 2023 et un déficit du Trésor de 64,4 MMDH, contre un déficit du Trésor de 74,9 MMDH à fin décembre 2023.

Et déjà, l’utilisation des OPCI, un des nouveaux outils financiers entré en application en 2023, pour externaliser la gestion des actifs immobiliers de l’État, a permis des recettes budgétaires nouvelles de 35,3 MMDH au titre du transfert de la propriété d’actifs immobiliers de l’État à des sociétés de gestion dédiées, contre 25,4 MMDH durant l’année 2023. Car l’enjeu de la politique d’investissements massifs menée par la nouvelle politique économique du pays, repose sur la contribution budgétaire au financement de ces derniers, sachant que de nouveaux financements sont en cours de déploiement pour unifier les produits financiers innovants entre public et le privé. Et, si les intérêts de la dette continuent à augmenter à cet effet, les recettes fiscales en parallèle enregistreront de scores de plus en plus positifs.

La configuration du budget de l’État a donc évolué et elle traduit un tournant, celui de l’augmentation massive des investissements du pays, une politique garante d’une généralisation du développement à toutes les régions, d’un taux de croissance inclusif, mais surtout soutenu, à plus de 3%, et une forte et continue appréciation des recettes budgétaires, caution d’une maitrise des déficits et de l’endettement du Maroc. Il s’agit de booster notre économie à un niveau supérieur, de la rendre plus indépendante, plus compétitive et donc plus attractive pour les investisseurs internationaux dont les contributions se confortent d’année en année et contribuent déjà à ce processus nouveau d’efficience. Et ce en continuant à l’externaliser en Afrique où le Maroc occupe une bonne place…

Afifa Dassouli


FOCUS sur la Commission Nationale des Investissements, un cadre d’investissement dynamique et structurant

Depuis sa mise en place, la nouvelle Charte de l’investissement a permis d’instaurer une gouvernance structurée dans un environnement attractif pour les investisseurs. Elle incarne la volonté du gouvernement d’accélérer la mise en œuvre de projets à forte valeur ajoutée, tout en répartissant les investissements de manière plus équilibrée à travers le Royaume. Et en faisant de la promotion de l’investissement privé et la création d’emplois des priorités et renforcer l’attractivité du Maroc auprès des investisseurs nationaux et étrangers. Des résultats probants sont enregistrés dans des secteurs stratégiques comme le tourisme, la mobilité électrique, les énergies renouvelables et l’agroalimentaire. Ses objectifs consistent à accélérer la concrétisation des projets validés pour garantir des retombées économiques et de renforcer l’intégration régionale des investissements en facilitant l’accès aux financements et aux infrastructures, notamment pour les PME.

La CNI, a accéléré son dynamisme avec la mise en œuvre de la charte d’investissement en 2023 par la tenue régulière de réunions sous la présidence du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch, pour acter l’approbation de nombreux projets stratégiques couvrant des secteurs variés :

1) 24 mai 2023 : Première réunion de la Commission nationale des investissements, pour  marquer le début de la nouvelle politique d’investissement avec 21 conventions et avenants  approuvés pour un montant total de 76,7 milliards de dirhams (MMDH), avec une perspective de 5.728 emplois directs et 14.707 emplois indirects. Elle a aussi accordé le caractère stratégique à six projets d’investissement supplémentaires, représentant un potentiel de 54,8 MMDH, avec 13.260 emplois directs et 33.150 emplois indirects. Le secteur industriel étant dominant, avec 70 % des investissements, suivi par les projets de dessalement d’eau de mer (14 %) et les énergies renouvelables (4 %).

2) 20 juillet 2023 : Deuxième réunion de la CNI, qui a approuvé 19 projets d’investissement pour un montant de 31,5 MMDH, avec 11.742 emplois directs et 9.280 indirects.  Quatre projets sont considérés comme stratégiques, avec un investissement global de 113,8 MMDH, pour 15.720 emplois directs et 99.000 indirects. La mobilité électrique représentant 71 % des investissements engagés, suivi des mines (13 %) et de l’industrie automobile (10 %).

3) 25 janvier 2024 : La troisième Commission, a contribué à cette accélération avec 42 projets approuvés, dont 60 % étaient portés par des entreprises marocaines. L’agroalimentaire s’est distingué comme le secteur prédominant, attirant 35 % des investissements, suivi par le tourisme (25 %), en raison des perspectives prometteuses qu’offre l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Les 4ᵉ, 5ᵉ et 6ᵉ sessions de 2024, ont continué à accélérer les investissements.

4) 8 février 2024 : La quatrième réunion, a validé quatre conventions et un avenant, représentant un investissement total de 36,4 MMDH et visant la création de 14.500 emplois. Deux grands projets d’investissement, portés par le groupe OCP, ont été approuvés dans le cadre de son programme d’investissement vert, contribuant principalement aux secteurs de la chimie/parachimie (60 % des investissements) et des mines (38 %)

5) 4 juin 2024 : La cinquième réunion, a donné le feu vert à 27 projets pour un montant de 7,7 MMDH, prévoyant 7.000 emplois.  Puis 12,8 MMDH pour un projet stratégique dans le secteur de la mobilité électrique, avec 17.600 emplois supplémentaires.

6) 10 décembre 2024 : La sixième Commission, a battu un record d’investissements, consolidant ainsi l’ambition du gouvernement d’accroître le rôle du secteur privé dans la dynamique économique nationale. avec 56 projets validés pour un total de 134 MMDH, dont 45 MMDH d’investissements privés. Avec 28.000 emplois dans 32 provinces et préfectures dans les 12 régions du Royaume, dans des secteurs de la mobilité électrique, des énergies renouvelables et du dessalement d’eau de mer.

7) 29 janvier 2025 : La 7ᵉ Commission : 20 nouveaux projets d’investissement de 17,3 MMDH pour 27.000 emplois, ont été validés avec 17 projets dans le cadre du dispositif de la Charte de l’investissement, de 4,3 MMDH et 5.500 emplois et 3 projets stratégiques de 13 MMDH, et  21.500 emplois.

Le tourisme s’impose comme le principal pourvoyeur d’emplois, avec 42 % des postes créés, suivi de l’automobile (24 %), de l’agroalimentaire (13 %) et de l’outsourcing (8 %).

 

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Inflation, taux d’intérêts, le paradoxe des marchés de capitaux ! https://lnt.ma/inflation-taux-dinterets-le-paradoxe-des-marches-de-capitaux/ Wed, 22 Jan 2025 10:11:49 +0000 https://lnt.ma/?p=523201 Une hausse des taux d’intérêt souverains prévaut sur les marchés de capitaux internationaux pesant sur les finances publiques des pays occidentaux et émergents qui sont tributaires de ces derniers pour leur financement budgétaire. Les titres de la dette française sur dix ans, cotent 3,45 % actuellement, contre 2,68% en 2022 à peine. Certes, la crise politique […]

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Une hausse des taux d’intérêt souverains prévaut sur les marchés de capitaux internationaux pesant sur les finances publiques des pays occidentaux et émergents qui sont tributaires de ces derniers pour leur financement budgétaire.

Les titres de la dette française sur dix ans, cotent 3,45 % actuellement, contre 2,68% en 2022 à peine. Certes, la crise politique en France et le creusement du déficit budgétaire en 2024 auraient pu en être la cause, mais en réalité, tous les taux souverains grimpent sur les marchés de capitaux internationaux. Cette situation est inédite au moment où l’inflation recule vers les cibles des banques centrales, lesquelles assouplissent progressivement leur politique monétaire en baissant leurs taux directeurs. Mais, les marchés semblent anticiper le retour de l’inflation avec la politique inflationniste attendue du Président Trump, avec les augmentations quasi-généralisées des droits de douane à l’importation.

Preuve s’il en est que la hausse des taux souverains sur les marchés de capitaux va à l’encontre de la politique monétaire de la BCE, celle-ci diminue ses taux directeurs. Considérant que le processus de désinflation dans la zone euro est en bonne voie, la BCE a décidé le 12 décembre dernier d’abaisser ses taux directeurs de 25 points de base (pb), pour la quatrième fois d’affilée depuis juin. En conséquence, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal ont ainsi été ramenés respectivement à 3%, 3,15% et 3,40%.

Or, sur les marchés de capitaux la hausse des taux est source d’aggravation du service de la dette dont le montant pour 2025 devrait être supérieur à 300 milliards d’euros, ce qui va à l’encontre de la politique de réduction du déficit budgétaire de la France établi à 6,1% en 24.  Donc pour rester sur le cas de la France, si les taux des dettes souveraines continuent à monter sur les marchés de capitaux, la politique d’assouplissement monétaire de la BCE qui tire les taux à la baisse s’opposera à une force contraire exercée par les marchés de capitaux.

Toutefois, avec le repli de l’inflation et la montée des incertitudes entourant les perspectives économiques, la tendance à l’assouplissement des politiques monétaires des banques centrales est adoptée par les principales économies avancées, dont la FED, qui a réduit à l’issue de sa réunion des 6 et 7 novembre 2024, de 25 pb la fourchette cible du taux des fonds fédéraux à [4,5%-4,75%], pour la seconde baisse consécutive après celle de 50 pb en septembre de la même année.

Ce, dans un contexte caractérisé par une activité économique qui croît à un rythme soutenu, et une inflation se rapprochant davantage de l’objectif de 2%. Laquelle inflation qui au niveau mondial poursuit sa décélération tendancielle, revenant de 4,8% en 2023 à 3,7% en 2024 puis à 3,2% en 2025 et en 2026, en lien notamment avec les tensions commerciales devant résulter de la mise à niveau de la politique de la nouvelle Administration américaine.  Aux Etats-Unis, précisément, après 4,1% en 2023, elle recule à 2,9% en 2024 et devrait être à 2,6% en 2025 et 2,9% en 2026. Et dans la zone euro, elle ralentit également de 5,4% en 2023 à 2,3% en 2024 puis à 2% en 2025.

Face à une telle situation, Bank Al Maghrib qui s’inscrit dans la tendance de politique monétaire internationale, lors de son dernier conseil de décembre 2024, a fait les mêmes constats pour le Maroc, actant que l’inflation évolue à des niveaux bas et terminerait l’année avec un taux moyen autour de 1%, après 6,1% enregistré en 2023. Elle devrait rester modérée, se situant à 2,4% en 2025 et à 1,8% en 2026. Précisant que sa composante sous-jacente reculerait de 5,6% en 2023 à 2,1% cette année, puis à 2% en 2025 et à 1,8% en 2026. Donc, après une légère hausse à 1,3% au troisième trimestre 2024, l’inflation est revenue à 0,7% en octobre 2024. Expliquant que cette décélération est attribuable essentiellement à l’accentuation des baisses des prix des produits alimentaires à prix volatils de -1,1% à -3,5% et des carburants et lubrifiants de -2,8% à -15,2%.

Cependant, si à l’international les marchés de capitaux peuvent peser sur l’efficacité des politiques monétaires, au Maroc, ce n’est pas le cas pour la simple et importante raison que le Trésor ne recourt pas couramment au financement extérieur, même s’il bénéficie de garanties sur des lignes de crédits accordées par le FMI.

Pourtant, le financement extérieur joue un rôle particulier du pays, dans le maintien de ses avoirs extérieurs qui lui permettent de couvrir ses importations. Ainsi, la Banque centrale lors de son Conseil du 16 décembre dernier considère que « tenant compte des financements extérieurs prévus du Trésor, les avoirs officiels de réserve se renforceraient progressivement, passant de 375,6 milliards de dirhams à fin 2024 à 400,2 milliards à fin 2026 représentant ainsi une couverture de 5 mois et 8 jours d’importations de biens et services. Et ce du fait que « si l’endettement du Trésor devrait passer de 69,5% du PIB en 2023 à 70,5% en 2024, sa composante intérieure s’établit à 53,1% du PIB en 2024, avant de baisser à 51,4% en 2025, soit 866,4 milliards de dirhams alors que celle extérieure progresserait de 17,4% du PIB en 2024 à 18,1% en 2025, soit 307,2 milliards de dirhams. Ce qui montre que le recours au financement international restera contenu à moins de 20% du PIB.

Selon BAM, le déficit budgétaire devrait se situer à 4,5% du PIB en 2024. Et donc, le financement de ce déficit, continuera à se faire par la dette domestique. En effet, la proportion des bons du Trésor demeure prépondérante dans l’encours global des titres de créances en 24 à 75%. Dans le segment de la dette souveraine, les levées du Trésor se sont chiffrées à près de 200 milliards de dirhams en 2024, à des taux compris entre 2,44 % et 5,5 %. De plus les émissions ont porté à hauteur de 54 % sur des maturités longues, 40 % sur des maturités moyennes et 6 % sur des maturités courtes, ce qui relève d’une gestion active de la dette publique.

Ainsi, de fait le Maroc est protégé contre le comportement des taux à la hausse sur les marchés de capitaux internationaux, parce qu’il n’y a pas recours en continu, même si son dernier emprunt a bénéficié d’un taux relativement haut autour de 4%. Cependant notre pays a lancé une politique d’investissent de grande envergure qui va chercher des financements publics et privés plus importants. Certes, le privé pourrait utiliser le marché financier domestique en parallèle du financement bancaire et c’est déjà le cas vu le succès de la bourse en 2024. Mais le Trésor également gagnerait à pouvoir accéder aux marchés des capitaux internationaux, ne serait-ce que pour conforter sa réserve en devises.

En définitive, la hausse des taux sur le marché de la dette à l’international, est certainement annonciatrice d’une reprise de l’inflation et en conséquence d’une hausse des taux monétaires pour la couvrir.  Et pour cause, « un dollar fort » imposé par l’administration Trump et l’impact inflationniste des droits de douanes à l’importation quasi-généralisé, aux USA, devraient se traduire en inflation qui rapidement se mondialiserait, obligeant la FED à resserrer sa politique monétaire et la BCE aussi…

 

Afifa Dassouli

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Les nouveautés douanières au Maroc en 2025 : priorité aux producteurs locaux https://lnt.ma/les-nouveautes-douanieres-au-maroc-en-2025-priorite-aux-producteurs-locaux/ Thu, 16 Jan 2025 09:19:12 +0000 https://lnt.ma/?p=522912 De tout temps, au Maroc comme ailleurs, les douanes ont joué un rôle crucial dans la protection des producteurs locaux en régulant le commerce international et en contrôlant l’importation de marchandises. En imposant des droits de douane, elles rendent les produits importés moins compétitifs par rapport aux produits nationaux, ce qui aide à préserver les […]

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De tout temps, au Maroc comme ailleurs, les douanes ont joué un rôle crucial dans la protection des producteurs locaux en régulant le commerce international et en contrôlant l’importation de marchandises. En imposant des droits de douane, elles rendent les produits importés moins compétitifs par rapport aux produits nationaux, ce qui aide à préserver les parts de marché des producteurs locaux. En 2025, le Maroc voit plusieurs changements notables dans sa politique douanière avec la mise en œuvre des nouvelles dispositions prévues par la loi de finances (LF) pour l’année budgétaire, qui s’inscrivent dans une stratégie visant à promouvoir la production nationale, réduire la dépendance aux importations et moderniser la gestion douanière.

 

Renforcer la protection des producteurs locaux

L’une des priorités des nouvelles dispositions douanières est de soutenir les producteurs locaux en instaurant des mesures de protection renforcée contre les importations. Par exemple, le droit d’importation sur le safran, un produit phare de l’agriculture marocaine, passe de 30 % à 40 %. Cette hausse vise à protéger les producteurs nationaux face à la concurrence croissante des importations, tout en valorisant le savoir-faire local.

 

Dans le secteur industriel, des augmentations similaires touchent d’autres produits comme les câbles de fibres optiques, dont les droits d’importation passent de 10 % à 17,5 %. Cela permettra de stimuler la production locale de fibres optiques et de favoriser la création d’emplois dans un secteur stratégique. De plus, les fibres synthétiques discontinues fabriquées à partir de déchets recyclés, comme les bouteilles en PET, voient également leurs droits relevés de 2,5 % à 10 %, encouragent ainsi une transition vers une économie circulaire.

Des ajustements tarifaires significatifs touchent également les produits issus du cannabis et du chanvre, pour lesquels un taux prohibitif de 200 % a été introduit. Cette mesure vise à protéger les agriculteurs marocains, qui s’inscrivent dans un secteur nouvellement structuré, tout en assurant la viabilité des investissements nationaux dans cette filière.

Favoriser les secteurs stratégiques par des réductions ciblées

Parallèlement à ces hausses, des réductions de droits de douane ont été introduites pour soutenir des secteurs stratégiques. L’industrie pharmaceutique bénéficie d’une révision des droits d’importation sur certains médicaments, facilitant ainsi l’accès des patients aux traitements tout en renforçant la production locale.

 

Dans le secteur de l’énergie, les droits sur les onduleurs solaires hybrides, essentiels aux installations photovoltaïques, passent de 17,5 % à 2,5 %. Cette mesure vise à encourager l’adoption des énergies renouvelables et à promouvoir le développement technologique du secteur.

Dans l’agro-industrie, les intrants tels que l’amidon de maïs modifié voient leurs droits d’importation réduits de 30 % à 17,5 %, afin de soutenir la production locale de produits laitiers dérivés. De même, des réductions similaires s’appliquent à d’autres intrants industriels, comme les matériaux utilisés dans la fabrication de pompes ou de tableaux blancs magnétiques, dans le but de renforcer la compétitivité des produits fabriqués au Maroc.

 

Des mesures spécifiques pour stabiliser le marché alimentaire

Face à la hausse continue des prix alimentaires, la LF 2025 introduit des exonérations temporaires pour garantir l’approvisionnement du marché local à des prix raisonnables. Ainsi, les droits d’importation et la TVA sur les animaux vivants, comme les bovins, les caprins et les camélidés, sont suspendus pour toute l’année 2025, dans des limites contingentées. Les viandes et abats frais, réfrigérés ou congelés bénéficient également de cette mesure.

Pour les produits agricoles essentiels, comme le riz cargo importé par les industriels ou les huiles d’olive de qualité vierge, des exonérations similaires sont mises en place, permettant de contenir les coûts de production et d’approvisionnement sur le marché intérieur.

 

Modernisation et sanctions renforcées

L’un des axes majeurs des nouvelles dispositions est la digitalisation des paiements douaniers. À partir de 2025, tous les droits et taxes douaniers devront être réglés par voie électronique. Une amende de 1 % du montant dû, avec un minimum de 1 000 dirhams, sera appliquée en cas de non-conformité. Cette modernisation vise à renforcer la transparence et l’efficacité des procédures douanières.

En outre, de nouvelles sanctions ont été introduites, notamment pour lutter contre la fraude douanière. Une amende équivalente à la valeur des marchandises sera appliquée en cas d’utilisation injustifiée des scellés douaniers, tandis que la détention ou la fourniture non justifiées de ces scellés sera sanctionnée par des amendes pouvant atteindre 200 000 dirhams.

 

Encourager une transition énergétique et environnementale

La loi de finances introduit également une taxe intérieure de consommation (TIC) sur des produits spécifiques pour inciter à une consommation plus responsable. Par exemple, les substituts nicotiniques sans tabac et les cigarettes électroniques jetables seront désormais taxés, à hauteur de 220 dirhams par kilogramme et 50 dirhams par unité respectivement.

Dans le domaine des carburants, les exonérations sur les houilles et le fuel oil lourd utilisées pour produire de l’électricité sont supprimées, et les taxes augmentées. Cette mesure s’aligne sur la volonté de réduire progressivement la dépendance aux énergies fossiles et de promouvoir les énergies renouvelables.

Ces réformes douanières illustrent la volonté du Maroc de renforcer son tissu économique en réduisant la dépendance aux importations et en soutenant les secteurs stratégiques nationaux. Les ajustements tarifaires ciblés offrent des opportunités pour dynamiser la production locale et stimuler l’innovation industrielle. Par ailleurs, la digitalisation et les nouvelles sanctions renforcent la modernisation des douanes, tout en augmentant l’efficacité et la transparence des transactions.

Afifa Dassouli

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2024, quand une meilleure liquidité de la bourse conforte son attrait https://lnt.ma/2024-quand-une-meilleure-liquidite-de-la-bourse-conforte-son-attrait/ Wed, 08 Jan 2025 09:39:58 +0000 https://lnt.ma/?p=522514 La Bourse de Casablanca a fait une bonne année 2024 ! Au-delà des chiffres qui en attestent, c’est la place boursière qui s’impose en tant que produit de financement de l’économie par l’amélioration de sa liquidité, argument qui plaidait en sa défaveur dans les années antérieures. D’autant qu’il ne faut plus entendre par liquidité du marché […]

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La Bourse de Casablanca a fait une bonne année 2024 ! Au-delà des chiffres qui en attestent, c’est la place boursière qui s’impose en tant que produit de financement de l’économie par l’amélioration de sa liquidité, argument qui plaidait en sa défaveur dans les années antérieures. D’autant qu’il ne faut plus entendre par liquidité du marché boursier la fluidité des opérations portant sur une valeur en particulier ou sur les valeurs cotées dans leur globalité.

Car la liquidité du marché financier se mesure en 2024 par la capacité du marché à financer en milliards de dirhams différentes opérations réalisées. La Bourse devrait de plus en plus s’imposer comme le principal compartiment du marché des capitaux comme le prévoit le Nouveau Modèle de développement de 2022, qui lui préconisait une stratégie avec des objectifs chiffrés.

En effet, le Nouveau modèle de développement a établi dans ses axes stratégiques que « le marché des capitaux devrait jouer un rôle majeur dans le Développement du Maroc » et qu’il fallait « redynamiser la Bourse de Casablanca comme une première étape pour faire émerger le Maroc en la première place financière de la région »,  que « le développement de la Bourse de Casablanca sera crucial pour le développement de ce marché car elle représente un débouché naturel aux différentes activités d’investissement, notamment en private equity, en permettant  un meilleur « pricing » des actifs pour élargir la base d’investisseurs et l’utilisation de produits diversifiés ajustés aux différents niveaux de risque ».

« L’objectif de ce pari est d’apporter un nouveau souffle au marché des capitaux Marocains afin de renforcer sa contribution au financement direct de l’économie et de faire du Maroc une plateforme financière régionale pour les capitaux internationaux et les économies africaines ».

Dans le détail, le nouveau modèle de développement a préconisé d’agir sur « l’augmentation de la liquidité et le volume de transactions en faisant passer : la capitalisation boursière totale de 54% du PIB en 2019 à 70% du PIB en 2035 ; les émissions d’actions d’une moyenne annuelle de 100 millions de dollars entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 1 milliard de dollars entre 2021 et 2030 ; les émissions d’obligations d’une moyenne annuelle de 300 millions de dollars entre 2015 et 2019 à une moyenne annuelle de 2 milliards de dollars entre 2021 et 2030 ».

Mais aussi, « diminuer le poids des banques dans la capitalisation boursière de 35% à 20% en 2035 ; augmenter le nombre de sociétés cotées de 76 en 2019 à 300 en 2035 ; augmenter le nombre d’entreprises dont la capitalisation boursière est supérieure à 100 millions de dollars de 45 en 2019 à 150 en 2035 ; et enfin, augmenter le pourcentage des transactions faites par des investisseurs internationaux contenus à 10% actuellement ».

De fait, l’année 2024 a démontré que la bourse prend le chemin qui lui a été prescrit, elle a commencé à améliorer son positionnement et sa liquidité. La revue du marché des capitaux publiée par l’AMMC le démontre, chiffres à l’appui, par des volumes d’échanges en croissance nette et des opérations de marché significatives.

En effet, les institutionnels en général dont les IVT, face à un marché primaire et secondaire des bons du trésor mieux structuré, diversifient plus leur portefeuille vers les actions et répondent massivement aux opérations du marché des capitaux, contribuant ainsi à améliorer la liquidité du marché financier. Car la liquidité de la bourse qui se mesure par les volumes traités sur le marché, est alimentée par toutes les opérations du marché des capitaux, émissions obligataires privées, titrisations, les opérations des banques d’affaires, le comportement des gestionnaires des OPCVM et des fonds de capital-risque.

Le comportement des personnes physiques dont le volume d’intervention s’est sensiblement apprécié sur le marché boursier en 2024, doublant leur poids dans les transactions boursières de l’année écoulée, a également contribué à son amélioration. Résultat, le ratio de liquidité de la bourse s’est établi à plus 12 %, contre 8,71 % un an auparavant.

Même si, la cartographie des investisseurs sur le marché boursier reste caractérisée par la forte présence des OPCVM et des personnes morales marocaines, qui sur le marché central, cumulent 63 % des volumes traités avec respectivement 32 % et 31 %.

Par ailleurs, l’étude de l’AMMC sur le marché des capitaux, atteste que les principaux indicateurs du marché des capitaux affichent une tendance haussière au cours des neuf premiers mois de l’année 2024 : la capitalisation boursière, s’est établie à près de 742 milliards de dirhams, en hausse de 18,5% par rapport à fin décembre 2023, et de 21,7% en glissement annuel.

Le MASI a connu une progression de 18,85 % par rapport à fin décembre 2023 et de 21,1 % en glissement annuel. En termes de volumétrie sur les marchés central et de blocs, la Bourse de Casablanca a enregistré, durant les neuf premiers mois de l’année 2024, un volume transactionnel de 49,8 milliards de dirhams, soit le double du volume enregistré la même période de l’année précédente (24,1 milliards de dirhams).

La moyenne quotidienne des échanges étant passée de 179 millions de dirhams au cours des neuf premiers mois de l’année 2023 à 309 millions de dirhams pendant la même période en 2024. Le marché secondaire de la Bourse de Casablanca a enregistré un volume de transactions de 49,8 milliards de dirhams, en hausse de 106,6% comparativement à l’année dernière.

L’activité du marché des capitaux, en dehors de la bourse, a été marquée au cours des deuxième et troisième trimestres 2024, par des emprunts obligataires d’un montant total de 3,5 milliards de dirhams, des émissions obligataires par placement privé de 6,4 milliards de dirhams, des augmentations de capital de 1,77 milliard, et un programme de rachat d’actions de 3,8 milliards de dirhams.

La valeur de l’actif net des OPCVM s’est enlevée à 636,5 milliards de dirhams à fin septembre 2024, soit une hausse de 13,7 % depuis le début de l’année, et de 14,2 % par rapport à fin septembre 2023. Quant à l’actif net des OPCI, il a enregistré́ à fin septembre 2024 une croissance de 28,4% en glissement annuel, atteignant près de 97 milliards de dirhams.

Enfin, la Bourse de Casablanca a aussi terminé l’année 2024 en s’élargissant à un marché à termes, faisant ainsi un grand pas en avant. Le lancement officiel de ce dernier l’enrichit de nouveaux instruments financiers de taille. Et, c’est là certainement une nouvelle étape structurante dans la transformation des infrastructures de marché au service de l’économie nationale et de son développement.

Afifa Dassouli

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Bank Al Maghrib : une décision aussi inédite que prometteuse https://lnt.ma/bank-al-maghrib-une-decision-aussi-inedite-que-prometteuse/ Wed, 18 Dec 2024 13:05:44 +0000 https://lnt.ma/?p=521470 Le Conseil de Bank Al Maghrib tenu mardi 17 décembre a annoncé que « compte tenu de l’évolution de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et au regard des fortes incertitudes qui entourent les perspectives à moyen terme notamment sur le plan international, le Conseil a décidé de réduire le […]

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Le Conseil de Bank Al Maghrib tenu mardi 17 décembre a annoncé que « compte tenu de l’évolution de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et au regard des fortes incertitudes qui entourent les perspectives à moyen terme notamment sur le plan international, le Conseil a décidé de réduire le taux directeur de 25 points de base à 2,50% ».

Cette décision rompt avec l’hésitation de la BCE de continuer à baisser son taux directeur pour relancer l’économie européenne en difficulté et celle de la FED qui sous la contrainte du changement de politique monétaire présagée par le président Trump risque de maintenir des taux élevés.  De fait, le Maroc n’est plus dans la situation de suivre la tendance des politiques monétaires adoptées par ces deux banques centrales maitresses de la régulation des économies occidentales qui impactent le Maroc. Et pour cause, le Maroc est en chantier !

Les stratégies d’accélération de l’investissement et la nouvelle politique industrielle pour une indépendance économique du pays, érigées par Sa Majesté et concrétisées par la charte d’investissement, le FM6I, fonds Mohamed VI pour l’investissement, sont aujourd’hui dans le feu de l’action. De même qu’une gestion active de la balance commerciale est déployée qui, en faisant un tri sur les importations et en lançant une production locale de certains produits, agit à la baisse sur les importations pour mettre en valeur les exportations du pays et améliorer ses soldes commercial et extérieur.

Cette stratégie d’investissements a pour objectif à termes, d’encourager les investissements privés pour qu’ils constituent deux tiers de l’enveloppe globale contre un tiers pour ceux publics. De plus, elle est déployée dans la perspective de la Coupe du Monde 2030, qui s’approche à grands pas et dont les chantiers, suivis de près par le Roi Mohammed VI qui a présidé début décembre un Conseil des ministres sur le sujet, vont mobiliser des investissements engagés qui se comptent en dizaines de milliards de dirhams.

La croissance économique du pays devrait en profiter rapidement comme en témoignent les chiffres annoncés par le gouverneur de la banque centrale en ces termes : « après un taux de 3,4% en 2023, la croissance économique devrait se limiter à 2,6% cette année, mais s’accélèrerait à 3,9% au cours des deux prochaines années. »

Dans ce contexte, en baissant son taux directeur d’un quart de point à 2,5%, Bank Al Maghrib contribue au soutien du financement bancaire prépondérant de ces investissements. En effet, la transmission de la baisse du taux directeur de BAM sur les taux des crédits bancaires est quasi immédiate parce que le taux de refinancement des banques auprès de la banque centrale baissant, il se répercute sur le coût du financement bancaire.

C’est ce qu’a expliqué M. Jouahri lors du point de presse qui a suivi la tenue du Conseil de BAM, affirmant qu’après la réduction du taux directeur opérée en juin dernier, les taux débiteurs ont accusé une baisse trimestrielle de 22 pb, recouvrant un recul de 25 pb pour les entreprises et une quasi-stabilité pour les particuliers. De même qu’à fin octobre, le crédit au secteur non financier a augmenté de 2,4%, avec des hausses de 2,7% pour les prêts aux entreprises publiques, de 1,5% pour ceux aux entreprises privées et de 1% pour ceux destinés aux ménages.

Tenant compte de ces évolutions, des prévisions de la croissance économique et des anticipations du système bancaire, le crédit au secteur non financier ressortirait en progression de 3,8% en 2024. Il poursuivrait son accélération avec des hausses de 4,2% en 2025 et de 5,5% en 2026. Ainsi, la croissance économique étant une priorité dans notre pays et le traditionnel financement bancaire étant fondamental pour son financement, la baisse du taux directeur devrait l’amplifier même si de nouveaux produits de financements dits innovants sont en développement, notamment ceux dits publics-privés qui resteront cependant réservés à des cas spécifiques.

Mais, la baisse du taux directeur en question n’a été possible que parce que le niveau de l’inflation s’est réduit à moins de 2% dans notre pays, taux représentant la cicle d’inflation de BAM mais aussi de la FED et de la BCE. Ce que M. le gouverneur Jouahri confirme en précisant que : « l’inflation évolue à des niveaux bas et terminerait l’année avec un taux moyen autour de 1%, après 6,1% enregistré en 2023. Elle devrait rester modérée, se situant à 2,4% en 2025 et à 1,8% en 2026. Sa composante sous-jacente reculerait de 5,6% en 2023 à 2,1% cette année, puis à 2% en 2025 et à 1,8% en 2026 ».

Rappelons que BAM avait procédé à une hausse de son taux directeur pour couvrir l’inflation qui s’est imposée suite de la guerre en Ukraine, à cause des problèmes de logistique de transports internationaux qui avaient créé un phénomène de rareté et engendré une inflation dans le monde occidental et au Maroc en conséquence.

Par ailleurs, pour financer le déficit budgétaire, le Trésor veille également à un assouplissement de la politique monétaire de BAM, parce qu’il se finance à plus de 80% sur le marché domestique où les taux d’intérêt baissent dans la foulée de la réduction du taux directeur. Sachant qu’à l’international sur le marché des capitaux, les meilleurs taux que le Maroc a obtenu tournent autour de 4%. Bien que selon M. Jouahri, « l’exécution budgétaire au titre des dix premiers mois de 2024 fait ressortir une amélioration de 13,6% des recettes ordinaires, portée notamment par la performance notable des rentrées fiscales. En parallèle, les dépenses globales ont augmenté de 7,4%, reflétant en particulier une augmentation des dépenses de biens et services et celles d’investissement.

Au regard de ces réalisations, des données de la Loi de Finances 2025 et de la programmation budgétaire triennale 2025-2027, ainsi que des projections macroéconomiques actualisées de BAM, le déficit budgétaire, hors produit de cession des participations de l’État, devrait se situer à 4,5% du PIB en 2024, avant de s’atténuer progressivement à 4,2% du PIB en 2025, puis à 3,9% en 2026.

L’endettement du Trésor devrait ainsi augmenter de 69,5% du PIB en 2023 à 70,5% en 2024, avant de revenir à 69,5% en 2025 et à 68,7% en 2026. Et, sa composante intérieure devrait s’établir à 53,1% du PIB en 2024, avant de baisser à 51,4% en 2025 et à 50,8% en 2026, soit 866,4 milliards de dirhams. Celle extérieure progresserait de 17,4% du PIB en 2024 à 18,1% en 2025 et se situerait à 18% en 2026, soit 307,2 milliards de dirhams ».

Cette stabilité des finances publiques étant le résultat de l’accélération de la croissance économique attendue qui sera le résultat d’investissements domestiques. C’est ce nouvel environnement économique qui fera prendre à notre banque centrale une nouvelle orientation de sa politique économique de plus en plus indépendante par rapport à celles des pays qui sont les principaux partenaires économiques de notre pays. Bank Al Maghrib prend un nouveau tournant de politique monétaire, sur la base de la dynamique de la situation économique nationale, c’est inédit et prometteur.

Afifa Dassouli

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Le Maroc au cœur des impulsions de développement de l’Afrique https://lnt.ma/le-maroc-au-coeur-des-impulsions-de-developpement-de-lafrique/ Thu, 05 Dec 2024 09:41:35 +0000 https://lnt.ma/?p=520621 Le continent africain et son développement est au cœur des politiques marocaines, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, depuis de nombreuses années déjà. Et en cette fin d’année 2024, l’Afrique est plus que jamais sous les feux des projecteurs dans le Royaume, et de nombreux événements de grande envergure placent le continent au centre des […]

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Le continent africain et son développement est au cœur des politiques marocaines, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, depuis de nombreuses années déjà. Et en cette fin d’année 2024, l’Afrique est plus que jamais sous les feux des projecteurs dans le Royaume, et de nombreux événements de grande envergure placent le continent au centre des débats. On notera le Symposium de Haut Niveau sur la stabilité financière en Afrique organisé par Bank Al-Maghrib la semaine dernière, puis, cette semaine, Rabat accueille l’Africa Investment Forum, sous le thème « Tirer parti des partenariats innovants pour passer à l’échelle supérieure ». La semaine prochaine, l’édition 2024 de l’Africa Financial Industry Summit réunira à nouveau experts et décideurs pour débattre des pistes de développement du continent, de ses populations et de ses entreprises. Le potentiel est immense, mais les défis le sont tout autant.

À l’occasion du symposium susnommé, M. Rama Sithanen, Gouverneur de la Banque Centrale de Maurice et Président de l’Association Africaine des Banques Centrales, a tenu un discours fort instructif sur les enjeux économiques et financiers du continent.

Rappelant tout d’abord que chaque pays africain « ayant ses propres spécificités, une approche politique unique ne peut s’appliquer », il a expliqué que « maintenir la stabilité financière est devenu encore plus complexe de nos jours en raison de la confluence de facteurs tels que les incertitudes géopolitiques, les considérations liées au changement climatique, l’endettement élevé de nombreux pays, les politiques commerciales et économiques des économies avancées, ainsi que d’autres risques émergents », et que « ces facteurs tendent à définir le paysage macro-financier des pays africains ». Citant en exemple les tensions au Moyen-Orient et la guerre entre la Russie et l’Ukraine, qui ont amené une « coopération mondiale affaiblie et un protectionnisme accru », il a ajouté que « le continent africain est donc exposé à des perturbations commerciales susceptibles d’avoir un impact sur la croissance économique, les flux de capitaux et, en fin de compte, sur la stabilité financière ».

 

Une approche coordonnée « essentielle »

Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, « une approche coordonnée est essentielle pour trouver un équilibre adéquat entre les intérêts nationaux et la préservation de la stabilité financière sur le continent. À cet égard, la collaboration entre les plateformes régionales s’est avérée salutaire. Les blocs régionaux assurent la convergence des cadres réglementaires prudentiels et des évaluations de stabilité financière ». Pour soutenir ses propos sur la collaboration régionale, il a cité « les plateformes régionales – telles que le COMESA et la SADC – [qui] ont entrepris divers projets pour évaluer la stabilité financière de leurs pays membres et harmoniser les cadres afin de garantir l’efficacité opérationnelle ». Et de relever des projets comme le Cadre d’Évaluation de la Stabilité Financière déployé par le COMESA et la SADC, ou encore le Rapport Régional sur la Stabilité Financière pour fournir des éclairages sur l’état du secteur financier. « À un niveau plus large, a-t-il ajouté, les Groupes Consultatifs Régionaux du Conseil de Stabilité Financière (FSB) veillent à ce que les questions de stabilité financière pertinentes pour l’Afrique soient régulièrement discutées et transmises directement au FSB, qui inclut les économies avancées et les principaux organismes de normalisation ». De cette manière, « la voix de l’Afrique est entendue », a-t-il soutenu.

Les risques émergents, comme le changement climatique, « ajoutent à la complexité du maintien de la stabilité financière » et « les innovations et disruptions technologiques offrent des opportunités de croissance, mais présentent également des risques », a poursuivi M. Sithanen, citant l’adoption croissante de l’intelligence artificielle. Ainsi, pour lui « il est essentiel de trouver un équilibre entre l’utilisation des technologies pour le progrès économique et financier et la gestion prudente des risques ».

Par ailleurs, « les marges de manœuvre budgétaires et externes limitées ont également affaibli la capacité des pays à répondre aux risques émergents et à s’y adapter », dans la foulée des soutiens gouvernementaux durant la pandémie, et « l’endettement public croissant a entraîné la dégradation de nombreuses notations souveraines par les agences de notation ».

Ainsi, « alors que les risques pour la stabilité financière liés à la dette souveraine élevée ont augmenté, ils ont été amplifiés par le lien entre la dette souveraine et les banques ». Et de prévenir que « les banques étant désormais d’importants détenteurs de dette souveraine, tout stress est susceptible de se traduire par des risques accrus pour le système financier et l’économie réelle ».

 

Un changement de la structure de la dette

M. Sithanen a également relevé que « la structure de la dette africaine a considérablement changé », la part de la dette bilatérale passant de 52 % de la dette totale de l’Afrique en 2000, à 27 %, avec un effet inverse pour la dette commerciale. De plus, « les réserves de change se sont amoindries sur le continent », et « un tiers des pays d’Afrique subsaharienne disposent de réserves couvrant moins de trois mois d’importations ».

La hausse des taux d’intérêt après la pandémie a « entraîné une augmentation du coût du service de la dette », alors que dans le même temps, « de nombreux pays africains ont connu des sorties de capitaux, entraînant une dépréciation de leurs devises ».

Ces conséquences néfastes pour le continent « appellent à l’action », a martelé le Président de l’AABC, recommandant « au Comité de Stabilité Financière de l’Afrique, récemment mis en place par l’AACB, d’examiner de près ces questions et de proposer des options politiques. Par ailleurs, l’expiration prochaine de l’Africa Growth Opportunity Act l’année prochaine pourrait affecter négativement les recettes en dollars américains. À cet égard, la diplomatie économique devra être renforcée, notamment par le biais de l’Union Africaine, afin de trouver une solution ».

M. Sithanen a également évoqué les défis du développement durable, car une très grande part des populations africaines dépend directement de ressources naturelles en péril, ce qui demande « davantage d’initiatives pour lutter contre le changement climatique et les risques liés à la nature », ce pour quoi le secteur financier joue un rôle « vital ». Ainsi, « en tant que décideurs politiques, nous devons continuellement chercher à mieux comprendre les conséquences macro-financières de ces événements [climatiques] et élaborer des politiques appropriées pour atténuer les risques pour la stabilité financière ».

Quelques motifs de satisfaction

Il a tout de même relevé des aspects plus positifs, comme la maîtrise de l’inflation qui progresse, l’essor des institutions financières non bancaires qui favorisent l’inclusion financière, mais qui demandent une meilleure réglementation pour assurer leur stabilité.

Pour ce qui est des banques centrales en elles-mêmes, il a noté que « la politique macroprudentielle a été l’une des principales lignes de défense des banques centrales contre les risques systémiques », regrettant toutefois que « cette politique reste sous-utilisée dans cette partie du monde ». Ainsi, « le cadre de gouvernance doit également être amélioré afin d’évaluer, de surveiller et de répondre en temps opportun aux risques systémiques pesant sur la stabilité financière, et de renforcer la résilience des opérateurs du secteur financier ».

Dans sa conclusion, il a avancé plusieurs recommandations, à savoir que « les banques centrales et les régulateurs du secteur financier devraient se concentrer sur le renforcement des cadres politiques », et que « des cadres réglementaires solides et des outils politiques robustes sont essentiels pour réduire l’impact des incertitudes géo-économiques et des risques émergents ».

De manière plus générale, a-t-il poursuivi, « une plus grande diversification de la base économique et une moindre dépendance à l’égard de quelques secteurs ou matières premières peuvent aider à amortir les chocs externes ». En outre, « en renforçant le commerce et l’investissement intra-africains, les pays peuvent réduire leur dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs et bâtir des économies plus résilientes ».

Enfin, selon M. Sithanen, « l’atténuation des impacts du changement climatique et des risques liés à la nature nécessite des mesures proactives pour renforcer la résilience », et « une collaboration accrue entre les pays africains peut aider à répondre plus efficacement à ces défis ».

Son intervention, si elle a présenté un tableau plutôt sombre de la situation du continent, a tout de même mis en évidence des pistes de développement claires, mais qui nécessitent une entente et une coordination des grands décideurs politiques et financiers du continent, ce qui n’est certainement pas chose aisée, dans le monde en général et en Afrique en particulier.

Afifa Dassouli

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Introduction de CMGP en Bourse : d’une pierre deux coups https://lnt.ma/introduction-de-cmgp-en-bourse-dune-pierre-deux-coups/ Wed, 27 Nov 2024 09:25:56 +0000 https://lnt.ma/?p=520016 La Bourse de Casablanca connait de façon plus régulière des opérations de capital sous forme d’introduction en bourse ou dans le cadre de politique boursière d’une société cotée comme ce fut le cas récemment avec l’OPV de CDM à la faveur d’une augmentation du flottant de l’action. De plus, on peut faire aussi le constat […]

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La Bourse de Casablanca connait de façon plus régulière des opérations de capital sous forme d’introduction en bourse ou dans le cadre de politique boursière d’une société cotée comme ce fut le cas récemment avec l’OPV de CDM à la faveur d’une augmentation du flottant de l’action. De plus, on peut faire aussi le constat que les OPV étaient quasi-systématiquement sous forme de cession de capital pour valoriser les entreprises concernées et non pas d’augmentation de capital pour financer leur croissance. A ce titre, le marché financier ne contribuait pas au financement de l’économie, le financement bancaire restant prédominant.

Avec l’introduction du groupe CMGP opérant dans l’industrie agricole, l’OPV se fait en deux opérations concomitantes, la première consiste en une cession d’actions par les actionnaires de la Holding SA, qui devrait leur rapporter 800 millions de dirhams. De fait, CMGP sera cotée en bourse avec un flottant et de nouveaux actionnaires, permettant ainsi de créer un nouveau compartiment celui de l’Industrie Agricole.

L’autre phase de l’OPV de la holding CMGP SA, va consister en une augmentation de capital de 300 millions de dirhams, par laquelle elle va recourir au financement du marché financier pour réaliser ses projets actuels et futurs. Sachant qu’ainsi elle s’ouvre les portes pour d’autres accompagnements gratuits de ses investissements, d’autant qu’elle est déjà endettée à hauteur de 500 millions de dirhams auprès du système bancaire.

Sachant que la holding du groupe CMGP a une taille certaine, qu’elle réalise un chiffre d’affaires estimé à fin 2024 de 2,3 milliards de dirhams, pour un résultat de 200 millions de dirhams ; que ses capitaux propres se montent à 2,2 milliards de dirhams pour un capital social de 1,5 milliards de dirhams, démontrant une certaine force de frappe et une solidité financière.

Par ailleurs, il faut savoir que la holding CMGP relève d’un tour de table qui réunit les fondateurs et des fonds d’investissements qui les ont accompagnés, avec la précision que ces derniers détenaient la majorité du capital à plus des deux tiers. Et, comme l’impose leur fonctionnement, ces derniers, après avoir porté l’activité d’une entreprise à un certain niveau, se doivent de retirer « leurs billes », réaliser un rendement et se réorienter vers d’autres projets. Dans le cas de CMGP, ces institutionnels d’importance sont principalement Fipar Holding, AfricInvest et un fonds anglais logé au Luxembourg ADP II Holding. Donc, à travers cette OPV, ils céderont en partie leurs participations au capital de la holding même si, ils ont été suivis par d’autres actionnaires comme M. Youssef Moamah et Jacques Alléon, les deux fondateurs.

Ils vont ainsi faire d’une pierre deux coups, en valorisant leur investissement dans CMGP et en dégageant un rendement. Ce sont donc 4 000 000 actions qui vont être cédées sur le marché bousier pour un prix de 200 dirhams par action contre 100 dhs de valeur nominale, soit un rendement unitaire de 100 dhs. De fait, cette première opération ne touche pas au montant du capital social de la holding CMGP et se traduit par une diminution des participations des actionnaires actuels au profit de nouveaux actionnaires anonymes et divers qui vont constituer le flottant de la société anonyme après sa cotation.

En revanche, en faisant un appel public à l’épargne de 300 millions de dirhams à un prix de souscription de 200 dirhams, la holding CMGP SA, procède à une augmentation de capital en numéraire de 150 millions de dirhams et la création de 1,5 millions d’actions nouvelles. Quand les autres 150 millions de dirhams, en tant que prime d’émission, seront versés dans les capitaux propres de la holding. L’OPV de CMGP à la bourse de Casablanca impactera en définitive le capital social de la holding CMGP groupe qui passera de 1,55 à 1,7 milliards de dirhams.

Avec ces deux opérations, CMGP Group réalise une introduction en bourse d’un montant de 1 100 000 000 de dirhams à travers un nombre total d’actions à émettre et à céder de 5 500 000 actions, dont 1 500 000 nouvelles actions à émettre dans le cadre de l’augmentation de capital et 4 000 000 actions à céder dans celui de la cession d’actions sur la période de souscription qui court du 2 au 6 décembre prochains.

En tout état de cause, la Bourse semble passer un nouveau cap avec cette introduction, d’une part par la création d’un nouveau compartiment, mais aussi et surtout en jouant pleinement son rôle de financement de l’économie.

Afifa Dassouli

 


Principaux actionnaires de CMGP

 

  • Development Partners International LLP (DPI) via ADP II Holding 10 Luxembourg, véhicule d’investissement.

 

  • DPI est une société d’investissement privée axée sur l’Afrique détenant plus de 3 milliards de dollars d’actifs sous gestion au 30/04/2024 et en co-investissements répartis entre trois fonds.

 

  • AfricInvest via Africa Agriculture et MPEF IV LLC, véhicules d’investissement. AfricInvest, fondée au début des années 1990 est active dans plusieurs catégories d’actifs alternatifs (capital-investissement, capital-risque, crédit privé et financement mixte), elle a levé plus de 2 milliards de dollars au travers de 21 fonds.

 

  • FIPAR Holding : Fipar-Holding est un fonds d’investissement marocain fondé en 1989 et filiale de CDG Invest, branche Investissement du Groupe Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG).

 

  • Youssef Moamah : actionnaire dirigeant. Fondateur de CMGP SA, Président et Directeur Général de CMGP Group.

 

  • Jacques Alléon : actionnaire dirigeant. Fondateur de CAS. Directeur Général Délégué de CMGP Group.

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Youssef ROUISSI, AWB : « Notre partenariat avec Bpifrance ouvre des opportunités pour les entreprises marocaines » https://lnt.ma/youssef-rouissi-awb-notre-partenariat-avec-bpifrance-ouvre-des-opportunites-pour-les-entreprises-marocaines/ Thu, 21 Nov 2024 08:46:30 +0000 https://lnt.ma/?p=519654 À l’occasion du renforcement du partenariat stratégique entre Attijariwafa bank et Bpifrance, en marge du forum d’affaires France-Maroc, M. Youssef Rouissi, Directeur Général Délégué du pôle Corporate and Investment Banking d’Attijariwafa bank, revient sur une décennie de collaboration et met en lumière les retombées pour les entreprises marocaines et françaises, les outils innovants comme Attijari […]

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À l’occasion du renforcement du partenariat stratégique entre Attijariwafa bank et Bpifrance, en marge du forum d’affaires France-Maroc, M. Youssef Rouissi, Directeur Général Délégué du pôle Corporate and Investment Banking d’Attijariwafa bank, revient sur une décennie de collaboration et met en lumière les retombées pour les entreprises marocaines et françaises, les outils innovants comme Attijari Business Link, et le rôle crucial du cofinancement dans le développement économique entre les deux rives de la Méditerranée.

M. Rouissi, Attijariwafa bank et Bpifrance viennent de renforcer leur coopération, en marge du forum d’affaires France (Medef)-Maroc, (CGEM) tenu à Rabat, pouvez-vous présenter à nos lecteurs le bilan pour les entreprises marocaines, de cette relation qui dure depuis 10 ans ?

Attijariwafa bank est un Groupe bancaire et financier panafricain, engagé activement dans le soutien et l’accompagnement des opérateurs économiques pour leurs projets de développement, tant sur leurs marchés domestiques qu’à l’international. Fort de son expertise, le Groupe joue un rôle clé dans la facilitation des échanges économiques sur le Continent africain.

De son côté, Bpifrance, la banque publique d’investissement française, a pour mission, confiée par l’État français, d’accompagner les entreprises françaises dans leur développement. Elle leur fournit financement et soutien à chaque étape cruciale de leur parcours, notamment lors des phases de création, de croissance, d’innovation et d’internationalisation.

M. Youssef ROUISSI, Directeur Général Délégué du pôle Corporate and Investment Banking au sein d’Attijariwafa bank

Ce partenariat, établi en juin 2014, a pour principaux objectifs de favoriser les échanges et le développement des entreprises marocaines, africaines et françaises, en créant un environnement propice à la collaboration. Il vise également à soutenir les investissements français au Maroc, permettant ainsi de renforcer les liens économiques bilatéraux. En outre, il encourage les collaborations entre entreprises marocaines et françaises opérant dans des secteurs similaires, facilitant le partage de compétences et de savoir-faire. Enfin, le partenariat promeut le cofinancement de marchés en Afrique subsaharienne, afin d’accompagner les entreprises dans leur expansion sur ce marché stratégique, source de nombreuses opportunités de croissance.

Ce partenariat renforce les liens économiques entre le Maroc et la France, en créant des opportunités de croissance et de collaboration pour les entreprises des deux rives de la Méditerranée.

À l’ère où le Maroc se focalise sur l’investissement privé, comment cette coopération incite et accompagne les entreprises à investir ? Quels sont les outils financiers de cette contribution ? Les entreprises des filières stratégiques sont-elles les seules bénéficiaires (l’industrie, l’énergie) ?

Chez Attijariwafa bank, notre mission de création de valeur pour les entreprises africaines repose sur un engagement fort à les accompagner dans leur croissance, leur expansion internationale et leur intégration dans l’économie mondiale.

Notre partenariat avec Bpifrance s’inscrit dans cette vision et joue un rôle essentiel dans la promotion des investissements euro-africains. Ce partenariat soutient la dynamique entrepreneuriale des deux rives de la Méditerranée, en particulier en faveur des jeunes, des auto-entrepreneurs et des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME). Il est conçu pour encourager et accompagner une nouvelle génération d’entrepreneurs, en leur offrant les moyens de réussir sur des marchés nationaux et internationaux. En tant qu’acteur panafricain, Attijariwafa bank met en œuvre diverses initiatives pour promouvoir une coopération renforcée entre le Nord et le Sud. Notre réseau régional et nos synergies avec Bpifrance facilitent l’accès et co-financement de marchés et l’accompagnement des entreprises dans toutes les étapes de leur développement.

Grâce à ce partenariat, nous favorisons également le développement de synergies et l’accompagnement ciblé des entreprises françaises au Maroc, en leur offrant des services financiers et non financiers diversifiés. Bien que nous soyons particulièrement engagés dans des filières stratégiques telles que l’énergie et l’industrie, nous soutenons également les entreprises de secteurs variés ayant identifié des opportunités d’investissement. Notre objectif étant de contribuer à l’essor économique régional en créant un écosystème propice à l’innovation, au co-développement et à la croissance durable.

Sur le plan opérationnel pouvez-vous nous présenter Attijari Business link, est-ce une plateforme de mise en relations exclusivement entre opérateurs français et marocains ? Son utilité est-elle de constituer une communauté de partage des expertises principalement ou de financement des projets d’investissements des entreprises ?

Attijariwafa bank place l’accompagnement non financier des entreprises au cœur de sa stratégie de développement durable au Maroc et en Afrique.

Dans le cadre de son partenariat avec Bpifrance, le groupe a renforcé son dispositif de soutien aux très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) en lançant en 2016 la communauté Attijari Business Link, un espace digital conçu pour générer des synergies entre dirigeants d’entreprises et porteurs de projets. Ce dispositif est intégré à Euroquity, une plateforme numérique développée par Bpifrance, dont la mission est de faciliter les mises en relation professionnelles et les connexions avec des investisseurs potentiels. Cette plateforme leur permet de lever des fonds ou de nouer des partenariats commerciaux et technologiques selon leurs besoins. Euroquity figure parmi les réseaux digitaux les plus influents d’Europe, exclusivement destiné aux entreprises, investisseurs et structures d’accompagnement.

Attijari Business Link joue un rôle central dans la mise en relation, la formation et l’information des entrepreneurs, des investisseurs et des structures d’accompagnement, tout en offrant une gamme de services différenciés et de haute qualité. Cette plateforme est spécialement conçue pour les entreprises, avec des fonctionnalités permettant aux structures de toutes tailles et de tous secteurs d’augmenter leur visibilité en ligne et de tisser des liens avec des partenaires essentiels pour leur croissance. Elle permet ainsi aux entreprises de présenter leurs activités, de se connecter avec des réseaux d’accompagnement, des pôles de compétitivité, des incubateurs, des accélérateurs, des clusters, des investisseurs, des conseillers et experts de différents domaines.

Aujourd’hui, la communauté Attijari Business Link, fruit de ce partenariat et véritable pont entre l’Europe et l’Afrique, rassemble plus de 1 700 membres et génère plus de 12 000 mises en relation chaque année. En complément, Attijariwafa bank organise régulièrement des webinaires en ligne pour sa clientèle, couvrant des thématiques d’actualité et offrant des ressources supplémentaires pour soutenir leur développement.

M. Rouissi, comment le partenariat d’Attijariwafa bank et Bpifrance se fait-il par le co-financement ? Attijariwafa bank et Bpifrance financent-elles des entreprises françaises au Maroc ou en Afrique également ?

L’expérience et l’expertise de nos institutions dans l’accompagnement de projets ont renforcé notre engagement à collaborer dans le domaine du cofinancement. Grâce à ce partenariat, nous sommes en mesure de soutenir efficacement les entreprises marocaines et françaises, en leur fournissant des ressources et des solutions adaptées à leurs besoins d’investissement, de croissance et d’innovation.

Pour les entreprises marocaines, notre partenariat avec Bpifrance ouvre des opportunités d’acquisition de participations dans des projets stratégiques. Nous accompagnons les opérateurs tout au long de leurs projets d’investissement, qu’il s’agisse de développer de nouvelles activités, d’étendre leurs opérations ou d’innover dans leur secteur. Cette approche facilite leur expansion, tant sur les marchés locaux qu’internationaux, et contribue à leur compétitivité.

En parallèle, Attijariwafa bank accompagne les entreprises françaises souhaitant s’implanter au Maroc, comme mentionné précédemment. Cet accompagnement se traduit par des conseils personnalisés et des solutions de financement adaptées. En outre, le partenariat avec Bpifrance permet d’offrir des garanties financières supplémentaires grâce à des contre-garanties, renforçant ainsi la sécurité des investissements et facilitant les démarches pour les entreprises françaises.

Enfin, nous intervenons activement dans le financement des entreprises françaises, internationales et africaines, en matière de projets d’infrastructure. À cet égard, notre présence régionale dans 15 pays africains combinée aux expertises du groupe Attijariwafa bank en termes de structuration, de financement et de syndication, nous permet d’accompagner des projets de grande envergure, contribuant ainsi au développement économique du continent.

Propos recueillis par Afifa Dassouli

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Nezha Hayat, Présidente de l’AMMC : « Avec le marché à terme, le Maroc entrera dans le cercle fermé des places financières disposant d’une infrastructure de marché intégrée » https://lnt.ma/nezha-hayat-presidente-de-lammc-avec-le-marche-a-terme-le-maroc-entrera-dans-le-cercle-ferme-des-places-financieres-disposant-dune-infrastructure-de-marche-integree/ Thu, 14 Nov 2024 08:54:03 +0000 https://lnt.ma/?p=519113 A l’occasion du lancement du marché à terme, Madame Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux détaille pour nos lecteurs dans cet entretien, les modalités de ce lancement et ses implications pour le développement du marché financier marocain. Le Comité du marché des capitaux a approuvé le lancement du marché à terme, […]

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A l’occasion du lancement du marché à terme, Madame Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux détaille pour nos lecteurs dans cet entretien, les modalités de ce lancement et ses implications pour le développement du marché financier marocain.

Le Comité du marché des capitaux a approuvé le lancement du marché à terme, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs en quoi consiste cette nouvelle étape de transformation du marché financier et en quoi elle est structurante pour ce dernier ?

Madame Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux : En effet, le Comité du marché des capitaux lors de sa réunion du 12 novembre dernier, a validé le schéma de transformation de la Société Gestionnaire de la Bourse de Casablanca en Holding.

Ce schéma, s’inscrivant dans un objectif de modernisation des infrastructures de marché marocaines, conformément aux meilleurs standards internationaux, vise la mise en place d’une organisation de marché intégrée, favorisant les alignements stratégiques, les synergies, les économies d’échelle et la résilience des infrastructures.

Ainsi, cette nouvelle organisation se concrétisera, en plus de la transformation de la Société Gestionnaire de la Bourse de Casablanca en Holding, par la filialisation de l’activité du marché au comptant assurée aujourd’hui par cette société, l’opérationnalisation de la nouvelle Société Gestionnaire du Marché à Terme, concessionnaire de la gestion du marché à terme, qui sera détenue à 100% par la Holding,  l’opérationnalisation de la nouvelle Chambre de Compensation, concessionnaire de la gestion des activités de compensation des transactions réalisées sur le marché à terme, avec un schéma actionnarial mixte (Holding/Banques) et enfin une prise d’une participation significative de la Holding dans le capital social du dépositaire central Maroclear.

Nezha Hayat, Présidente de l’AMMC

Grace à cette nouvelle organisation, le Maroc entrera dans le cercle fermé des places financières disposant d’une infrastructure de marché intégrée, en mesure de jouer pleinement son rôle dans le financement de l’économie

S’agissant plus particulièrement du marché à terme, celui-ci permettra, d’une part, d’offrir aux acteurs du marché de nouveaux instruments innovants de couverture contre les risques de marché et d’autre part, d’améliorer la liquidité des instruments financiers au comptant. Il contribuera également au rayonnement international de la place financière marocaine et renforcera son positionnement régional et continental, permettant ainsi d’attirer plus d’investisseurs internationaux.

Cette avancée est d’autant plus importante dans le contexte actuel marqué par le lancement de plusieurs grands chantiers majeurs de transformation dont les ambitions requièrent de maintenir un rythme soutenu d’investissement public et privé dans divers secteurs de l’économie.

Le marché à terme en question portera-t-il sur des contrats dont les sous-jacents sont uniquement les actions et obligations ou aussi sur les matières premières entre autres ?

La loi n°42-12 relative au marché à terme d’instruments financiers a prévu la possibilité de mettre en place un large spectre d’instruments financiers à terme. En effet, trois grandes familles de produits sont prévues, à savoir les contrats à terme, les contrats optionnels et les contrats d’échange. Ces produits peuvent être structurés autour de toute une panoplie d’actifs sous-jacents, comme les actions, les indices, les taux d’intérêt, les devises ou même les matières premières.

Par ailleurs, d’un point de vue technique, les infrastructures IT de négociation sur le marché à terme et de compensation des transactions, mises en place par la Bourse de Casablanca sont multi-instruments et multi-devises et ont la capacité de traiter des produits avec tous les sous-jacents potentiels.

Toutefois, d’un point de vue pratique et en alignement avec les benchmarks internationaux et recommandations des instances de régulation internationales, nous avons opté pour un démarrage graduel de ce marché avec le lancement de produits relativement simples afin de tester l’appétit du marché et permettre aux acteurs du marché de bien prendre en compte les risques inhérents à ces activités avant de s’orienter vers des produits plus complexes.

A cet effet, et suite à une large concertation avec les acteurs potentiels de ce nouveau marché, il a été convenu de commencer par un contrat à terme portant sur l’indice MASI 20 de la Bourse de Casablanca.

En outre, en assurant un suivi rapproché des activités des acteurs du marché, nous serons en mesure d’identifier plus aisément les nouveaux besoins du marché et de lancer ainsi d’autres instruments plus sophistiqués, en prenant en considération certains critères comme la liquidité et le potentiel de développement de l’instrument concerné.

Sur le plan organisationnel et juridique, ce marché s’inspire-t-il d’un modèle en particulier, le londonien peut être, compte tenu de l’accord de partenariat de la Bourse avec le London Stock Exchange groupe, LSEG, Technologie ? 

La transformation de la Bourse de Casablanca en groupe intégrée avec la mise en place d’une Holding et la filialisation des infrastructures de marché de négociation, de compensation et de dénouement, s’inspire d’une tendance observée depuis plus d’une vingtaine d’années au niveau international et sur plusieurs places financières développées et émergentes et non d’un modèle de marché international en particulier.

Ainsi, convaincu de sa pertinence et de ses effets positifs en termes d’intégration et de synergies de l’infrastructure de marché financier, notre écosystème financier avait opté pour le choix de ce modèle de marché en 2016, à travers la mise en place d’une feuille de route ambitieuse portée par le cahier des charges de la concession de la gestion de la Bourse de Casablanca, et opérationnalisée aujourd’hui.

Les caractéristiques du marché marocain, petite liquidité, un volume traité faible, seront-elles corrigées par les opérations à terme, ou produits dérivés ?

Fondamentalement, la mise en place d’un instrument financier à terme apporte de la liquidité à l’actif sous-jacent et vice-versa, grâce aux arbitrages effectuées entre les deux produits, notamment dans le cadre de la couverture des expositions émanant du premier ou à l’occasion d’un décalage entre la valeur de l’instrument et la valeur du sous-jacent.

En effet, cette relation a des effets bénéfiques sur la profondeur du marché aussi bien pour l’instrument que pour l’actif sous-jacent. Ceci est constaté d’ailleurs au niveau des marchés internationaux qui ont procédé au lancement d’instruments financiers à terme, avec une hausse considérable des volumes traités sur les actifs sous-jacents conjugué à une hausse importante des volumes réalisés sur les instruments à terme..

S’agissant d’un marché et de produits relativement complexes, quelles sont les actions d’éducation financière et d’accompagnement que vous avez pu déployer en préparation de lancement de ce marché ?

D’une manière générale, l’AMMC entretient en permanence des échanges constructifs avec l’ensemble des acteurs du marché, à travers notamment la tenue de réunions régulières avec les entreprises de marché et les associations professionnelles, afin de partager les différentes informations et orientations, et s’enquérir particulièrement de leurs visions et besoins.

Concernant le lancement de ce nouveau marché, effectivement nous sommes conscients que les instruments financiers à terme sont des produits relativement complexes. Ainsi, il est important pour l’AMMC que les acteurs de ce marché, notamment les intermédiaires de marché et les clients finaux, assimilent et cernent ces produits, d’où le rôle essentiel de la sensibilisation et de l’éducation financière, comme composante essentielle au bon fonctionnement du marché.

C’est dans cet esprit que nous avons mené une série d’initiatives, notamment avec notre homologue la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), le régulateur américain des produits dérivés, qui nous a accompagné dans la mise en œuvre d’un programme de sensibilisation et de formation au profit des acteurs du marché. Nous avons ainsi organisé des ateliers de formation en présentiel et à distance avec des experts de la CFTC, conduit une visite de travail d’une délégation de l’écosystème financier marocain à New York pour échanger avec les régulateurs, bourses et opérateurs des marchés dérivés américain, ainsi que plusieurs rencontres techniques en faveur des futurs membres négociateurs et compensateurs de ce marché.

Nous considérons que l’éducation financière et la sensibilisation constituent un vrai facteur de succès pour ce nouveau marché, raison pour laquelle nous prévoyons d’élargir ces programmes à l’ensemble des parties prenantes du marché.

Propos recueillis par Afifa Dassouli

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Lancement du marché à terme, une réforme enfin finalisée ! https://lnt.ma/lancement-marche-terme-reforme-finalisee/ Wed, 13 Nov 2024 11:47:01 +0000 https://lnt.ma/?p=519015 La conférence de lancement du marché à terme a réuni autour de Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, Abderrahim Bouazza, Directeur Général de Bank Al Maghrib et tous les acteurs de la place financière, la bourse, les banques, les assurances, les gestionnaires de […]

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La conférence de lancement du marché à terme a réuni autour de Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances, Nezha Hayat, Présidente de l’Autorité marocaine du marché des capitaux, Abderrahim Bouazza, Directeur Général de Bank Al Maghrib et tous les acteurs de la place financière, la bourse, les banques, les assurances, les gestionnaires de fonds, les banques d’affaires indépendantes et autres.

A cette occasion, tout « ce beau monde », a applaudi la naissance des produits dérivés et reconnait qu’un nouveau tournant est pris pour financer l’économie marocaine. En effet, le système bancaire ne peut plus satisfaire les besoins de financement des projets d’investissements liés aux réformes économiques, sociales et environnementales, engagées par notre pays. Le marché des capitaux est de plus en plus interpellé par les investisseurs, il joue enfin son rôle de financement de l’économie à travers les outils actuels comme l’appel public à l’épargne ou les émissions obligataires. L’arrivée des produits dérivés contribue à la rationalisation des différents compartiments du marché des capitaux et à la maitrise des rendements, ce qui intéresse tous les opérateurs économiques publics et privés y compris l’État pour la gestion de sa dette.

Ainsi, dans sa présentation introductive du marché à terme, la ministre de l’économie et des finances a qualifié ce nouveau chantier de tournant historique, précisant « que notre pays est prêt à lancer le marché à terme et une chambre de compensation, pour parfaire le marché des capitaux et le hisser au niveau des places financières basées sur une infrastructure intégrée, afin qu’il joue pleinement son rôle dans le financement de notre économie ».

Nadia Fettah a présenté l’importance des produits dérivés pour les marchés financiers, en affirmant qu’elle n’est plus à démontrer, même s’ils ont été à l’origine de la crise financière de 2008. Ils traduisent une innovation financière qui permet l’amélioration de la liquidité et de la profondeur des marchés pour les entreprises privées et publiques, les gestionnaires d’actifs, les fonds de pension, les banques, mais aussi les gouvernements… Ces instruments, dits de couverture des risques commerciaux et financiers, promeuvent l’efficience du système financier pour une meilleure protection de l’économique contre les risques. Car selon la ministre : « Une entrée massive de capitaux peut entrainer la surchauffe de l’économie et la constitution de bulles spéculatives, tandis qu’une sortie soudaine de capitaux peut provoquer une crise ».

Une transformation de la Bourse de Casablanca en holding lui permettra de chapoter ses différentes activités : celle du marché comptant, du marché à terme et de la Chambre de Compensation (CCP). Ce, tout en renforçant sa participation à 40% dans Maroclear. Le système bancaire devant apporter son soutien financier à la nouvelle structure en participant au capital de la Chambre de compensation nouvellement créée. Rappelons que ce projet faisait partie de la réforme de la bourse et sa démutualisation en 2016, et que le bon moment de sa réalisation est enfin arrivé « pour hisser la place de Casablanca à un nouveau pallier ».

Nezha Hayat, la Présidente de l’AMMC, allant dans le même sens, considère pour sa part  que « l’aboutissement de ce projet permettra de dynamiser notre marché des capitaux, à un moment où il est appelé à jouer un rôle de plus en plus important dans le financement de l’économie de notre pays, avec le lancement de plusieurs grands chantiers majeurs de transformation dont la réalisation nécessite la mobilisation de financements conséquents, dépassant les ressources bancaires et budgétaires traditionnelles ».

Le marché à terme offrira ainsi aux acteurs du marché de nouveaux instruments de couverture contre les risques de marché, améliorera la liquidité des instruments financiers au comptant, et attirera ainsi davantage d’investisseurs. Les mécanismes des produits dérivés permettent de préserver la confiance des investisseurs ainsi que leur résilience, grâce au rôle central de la Chambre de compensation dans la gestion des risques de ce marché.

L’AMMC, par un programme de sensibilisation et de formation au profit des intervenants du marché, se projette au-delà de son rôle naturel d’Autorité en matière de protection des investisseurs et de préservation de l’intégrité des marchés, en anticipant l’émergence de nouveaux risques et en prenant en compte ceux liés à l’interconnexion des différentes composantes du secteur financier. En ce qui concerne les modalités de démarrage du marché à terme, Nezha Hayat a précisé que l’implémentation des standards et des produits dérivés, se fera de façon graduelle pour permettre un développement progressif et durable de ce nouveau marché pour une bonne protection des investisseurs et une gestion des risques adéquat.  Sur le plan technique les infrastructures et les dispositifs opérationnels sont prêts. Et, l’AMMC a déjà commencé à recevoir les premières demandes d’agréments des futurs membres négociateurs et compensateurs du marché à terme, dans le cadre de l’Instance de coordination du marché à terme.

Pour Abderrahim Bouazza, Directeur général de la banque centrale, partenaire important de ce grand tournant, « Cette nouvelle réforme vient compléter les autres réformes du secteur financier réalisées au cours des deux dernières décades par les autorités et avec l’accompagnement des acteurs des marchés. Elles ont permis la diversification des instruments financiers, l’approfondissement de plusieurs segments du marché de capitaux, l’amélioration de leur transparence et le renfoncement de la surveillance des institutions et des infrastructures de marché. Les fondamentaux et les facteurs qui concourent à de telles avancées et qui pourraient aider dans le futur à relever le challenge sont connus. Il s’agit de la stabilité macroéconomique de notre pays, qui favorise un environnement où les marchés de capitaux peuvent évoluer dans des conditions économiques, financières et monétaires stables. Le deuxième pilier concerne le système de régulation et de surveillance qui veille à l’efficience, la transparence et l’intégrité des marchés et vise à minimiser les risques systémiques.

Le cadre réglementaires est le troisième pilier qui permet de protéger les droits des investisseurs et des épargnes. Et, le quatrième pilier concerne le rôle des banques dans le financement des besoins de liquidité des acteurs des marchés et dans l’évaluation des risques ». Le DG de BAM considère que le marché de taux public aujourd’hui, grâce à sa profondeur, sa liquidité et sa transparence, constitue une référence pour les autres marchés et contribue à une meilleure gestion de la politique budgétaire et la transcription des décisions de la politique monétaire. Le marché monétaire a conduit aussi à un processus d’alignement sur de meilleures pratiques en termes de transparence.

Alors que le marché de change, grâce à la réforme engagée par les autorités en 2018 pour une transition graduelle vers un régime de change flexible, a gagné en maturité par rapport à trois dimensions. La première, c’est sa profondeur, qui permet sa plus grande capacité à absorber les transactions importantes sans impact majeur sur les cours du dirham. La deuxième, celle de sa liquidité, qui a connu une nette amélioration avec la multiplication par 10 du volume quotidien moyen traité sur le marché interbancaire. La troisième dimension, c’est le principe de la contribution croissante des forces de l’offre et de la demande dans la détermination du taux de change du terrain.

Le marché inter-interbancaire de gré a permis de disposer d’une courbe monétaire de référence. Il devrait donner une impulsion en reprenant l’ensemble des produits de couverture compatibles sur le marché de change.

Enfin, le marché interbancaire est le marché de change interbancaire qui permettrait de fournir une référence pour les opérateurs économiques dans le cadre de leurs opérations de couverture contre le risque de change.

Pour Abderrahim Bouazza le lancement du marché à terme marque la dernière ligne droite de cette réforme du marché des capitaux.

Pour Tarik Senhaji, Directeur général de la bourse de Casablanca, promu à la tête de la direction d’un groupe, « Nous sommes à une nouvelle étape de la réforme des marchés financiers au Maroc, qui porte sur la partie technologique, et qui doit être la dernière ». Il précise qu’avec une justesse de pilotage, au début des années 2010, alors qu’il fallait renouveler le système technologique de la bourse, celle-ci a fait un choix stratégique. En effet, au lieu de prendre un système qui va lui servir pour les années 2010 uniquement, la bourse s’est dotée du même système que le London Stock Exchange encore opérationnel pour des années à venir. Et si longtemps il n’a été utilisé que pour le marché interne, aujourd’hui pour implémenter le marché à terme, toutes les fonctionnalités et les assets de ce système technologique vont être actionnés.

Au nom du secteur bancaire, Youssef Rouissi, directeur général en charge du pôle Corporate & Investment Banking du groupe AWB, considère qu’il est important de souligner que le financement de l’économie aux côtés du secteur bancaire par le marché de capitaux est devenu une réalité ! Il a pris corps au milieu des années 90 avec l’émergence de la gestion collective, avec la canalisation des ressources longues réemployées au service de l’économie.

Puis, ce sont toutes les réformes liées au marché de la titrisation, des OPCI, des fonds de dette qui ont pris le relai.  Il ajoute « À la veille de l’accélération de notre programme d’investissement, cette boîte se complète au service du financement de l’économie réelle.  Avec le marché à terme, nous atteignons une autre magnitude dans le financement de l’économie nationale. Qui plus est avec des instruments de couverture des risques de taux d’intérêts, des risques sur actions, des risques sur matières premières ou du risque de change, au service des investisseurs et du développement du marché.

Les banquiers vont être en mesure d’accompagner leurs clients et les investisseurs dans des stratégies de couverture de plus en plus adaptées en fonction de leur stratégie d’investissement personnalisé. C’est également très important d’offrir la transparence et la standardisation des contrats, parce que nous arrivons sur ces marchés organisés avec une standardisation des aspects contractuels et donc une réduction des coûts. En plus des effets de rendement grâce aux leviers que ce marché à terme va pouvoir leur offrir.

Les investisseurs institutionnels, les banques, les compagnies d’assurance, les investisseurs privés, les entreprises trouveront dans le marché à terme les moyens de se couvrir contre une palette plus large de risques, que ce soit pour la gestion des risques ALM pour les secteurs bancaires ou pour les compagnies des assurances que pour la gestion des risques de taux d’intérêt ou de matière première pour les acteurs économiques ».

Pour Youssef Roussi, le développement des marchés à terme, comme on a pu le constater sur des marchés matures ou des marchés émergents, s’accompagne en général d’un développement très important de la profondeur des marchés et d’une réduction de la volatilité.

Enfin, Lamia Boutaleb, qui dirige le groupe Capital trust, a présenté dans son intervention les apports du marché à terme pour la gestion collective : « Le marché à terme va permettre aux entreprises marocaines de couvrir leurs risques divers qu’elles subissent à travers les variations des cours de pétrole, des métaux, du taux d’intérêt, des monnaies quand elles importent ou exportent. Des fluctuations sur lesquelles elles n’avaient aucun contrôle.

Pour la gestion d’actifs qui représente un gros marché de 650 milliards d’actifs sous gestion, le marché à terme va lui permettre d’optimiser les portefeuilles d’actions, en leur permettant de ne plus varier qu’à la hausse et de prendre des positions sur le marché à la baisse.  Et de ce fait, le marché boursier sera plus efficient avec des cours qui refléteront la réalité. »

Par ailleurs, explique-t-elle « quand on achète un produit structuré, on n’est pas obligé d’acheter l’actif sous-jacent, que ce soit une obligation, un indice, donc on n’est pas obligé de décaisser tout le montant de l’actif. On achète un dépôt de marge et donc ça permet à un portefeuille de s’exposer à beaucoup plus de secteurs, de marchés.  Les produits dérivés vont apporter beaucoup aux OPCVM en termes de gestion de la volatilité et des risques dans tout portefeuille. »

Il était donc grand temps que la réforme du marché des capitaux soit finalisée et l’accueil du lancement de ce marché à terme est le témoignage de sa pertinence voire de son urgence pour un financement efficient de l’économie nationale par tous les acteurs concernés.

 

Afifa Dassouli

 

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Entretien avec Noureddine Bensouda : « La bonne gestion des finances publiques a rendu possible la mise en place d’un Etat social et solidaire » https://lnt.ma/entretien-avec-noureddine-bensouda-la-bonne-gestion-des-finances-publiques-a-rendu-possible-la-mise-place-dun-etat-social-et-solidaire/ Tue, 05 Nov 2024 09:29:26 +0000 https://lnt.ma/?p=362357 En marge de la 16ème édition du Colloque International des Finances Publiques, organisée par la Trésorerie Générale du Royaume, en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), sous le thème « Vers une meilleure restructuration du modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France », M. Noureddine Bensouda, […]

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En marge de la 16ème édition du Colloque International des Finances Publiques, organisée par la Trésorerie Générale du Royaume, en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques (FONDAFIP), sous le thème « Vers une meilleure restructuration du modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France », M. Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume, a répondu à nos questions autour de cette thématique cruciale pour le développement du Maroc.

Entretien réalisé par Afifa Dassouli

 

La Nouvelle Tribune : M. Bensouda, la TGR et FONDAFIP, l’Association pour la Fondation Internationale de Finances Publiques, avez choisi pour la 16ème édition du colloque international des finances publiques, de continuer à travailler sur le modèle de la gouvernance financière publique au Maroc et en France. Le Maroc a-t-il suffisamment avancé en la matière pour partager les mêmes problèmes de gouvernance budgétaire que la France ?

M. Noureddine Bensouda : Les questions qui se posent dans le domaine des finances publiques demeurent plus ou moins similaires un peu partout dans le monde, en prenant en compte bien évidemment, les spécificités propres à chaque pays.

En plus, les systèmes financiers publics au Maroc et en France partagent globalement un socle commun de principes et de règles de gestion budgétaire et financière qui permet justement ce regard croisé entre les deux expériences de gouvernance financière publique.

 En matière de modèle de gouvernance financière publique, le Maroc a effectivement réalisé des avancées significatives lui permettant de les partager avec d’autres pays, en vue de les consolider et de les enrichir.

Ces avancées concernent l’ensemble des composantes constitutives du modèle de gouvernance des finances publiques notamment, l’approche budgétaire axée sur les résultats et la performance, la mise en place de systèmes d’information intégrés dédiés à la gestion financière publique, la tenue des comptes publics selon la logique de la comptabilité d’exercice et la reddition des comptes.

 

Dans votre rapport introductif très exhaustif, vous faites un bilan très positif de l’amélioration de la gestion des finances publiques au Maroc qui de fait est déjà engagée, pouvez-vous nous parler des grands axes de ce processus ?

Effectivement, la gestion des finances publiques a permis au Maroc, durant les 25 dernières années, de mobiliser les ressources nécessaires pour faire face à l’effort sans précédent, consenti en matière d’investissement public dans les domaines des infrastructures de base indispensables pour soutenir le développement économique de notre pays.

La bonne gestion des finances publiques a également rendu possible la mise place de la vision de Sa Majesté Le Roi que Dieu L’assiste, d’un Etat social et solidaire, à travers notamment la généralisation de la protection sociale, la réforme du système national de santé et la mise en œuvre du programme de l’aide sociale directe.

C’est d’ailleurs grâce à cette bonne gestion financière publique, que notre pays a pu faire face notamment à la crise économique et financière de 2008, à la crise sanitaire de la Covid-19, aux impacts du tremblement de terre d’Al Haouz et aux effets de la sécheresse et du stress hydrique.

Il demeure entendu que notre modèle de gouvernance des finances publiques nécessite d’être repensé et renouvelé en permanence en vue de son amélioration, compte tenu des évolutions de l’environnement mondial et national. C’est d’ailleurs l’objet même de cette édition du colloque.

 

La TGR a joué un rôle important dans la numérisation des process d’exécution des dépenses, leur centralisation et le traitement et analyse des recettes,  dans quelle mesure ces avancées sont-elles à la base de la rationalisation budgétaire ?

La Trésorerie Générale du Royaume dispose effectivement de systèmes d’information performants, intégrant tous les acteurs financiers publics, avec des procédures et des opérations digitalisées depuis la mise en place des crédits et/ou la prise en charge des recettes jusqu’à leur intégration au niveau de la comptabilité et leur justification auprès des juridictions financières.

Il va sans dire que la performance de ces systèmes, conjuguée à leur interopérabilité et à la dématérialisation qui les sous-tend, ont largement contribué aux avancées enregistrées en matière de rationalisation budgétaire et d’optimisation de notre système financier public.

Cela est perceptible en termes de fluidification des échanges entre acteurs, de réduction des délais de traitement des transactions et surtout, en termes de traçabilité et de transparence, indicateurs majeurs de déclinaison des principes constitutionnels de responsabilisation et de reddition des comptes.

 

Vous dites dans votre rapport introductif que « les recettes ordinaires de l’Etat demeurent toujours insuffisantes pour couvrir les dépenses de fonctionnement et d’investissement », pensez-vous que le modèle de la gouvernance financière publique, peut réduire cette différence ?

 Partout dans le monde, la tendance générale en matière de finances publiques est que le déficit budgétaire est devenu structurel du fait que le taux de couverture des dépenses par les recettes s’amenuise de plus en plus, en raison de la forte demande sociale en biens et services publics.

Le Maroc ne fait pas exception à cette tendance compte tenu des besoins sociaux et du volume des dépenses dédiées par les pouvoirs publics notamment à l’investissement en termes d’infrastructures de base nécessaires pour le développement de notre pays.

Bien évidemment, l’amélioration de notre modèle de gouvernance publique peut aider à mobiliser des ressources supplémentaires, à prioriser et à optimiser les dépenses publiques et par conséquent, réduire le gap entre les flux de recettes et de dépenses de l’Etat.

 

Vous dites aussi que les décisions en finances publiques sont également politiques, du fait qu’elles déclinent les programmes des gouvernements »; dans quelles mesures ces priorités freinent-elles la rationalisation de la gouvernance  publique ?

En effet, les finances publiques sont éminemment politiques dans le sens où la loi de finances qui représente une déclinaison annuelle du programme du gouvernement est préparée par celui-ci, examinée et autorisée par les représentants de la Nation au parlement et exécutée par l’administration.

La préparation de la loi de finances ne signifie pas que tous les projets et chantiers du programme du gouvernement seront réalisés en une seule année. De ce fait, la priorisation des politiques publiques constitue un des leviers essentiels de la bonne gouvernance, en vue de réduire le déficit et la dette et d’améliorer la soutenabilité des finances publiques.

En effet, face à la rareté des ressources pour répondre à l’augmentation des demandes des citoyens en biens et services, il devient nécessaire de prioriser les projets et les chantiers publics, surtout dans un contexte national marqué par l’élan de développement économique et social que connait chaque pays.

 

Question 6 : Sa Majesté le Roi dans son discours du trône a dit: «… les défis auxquels est confronté notre pays nous commandent de redoubler d’efforts et de vigilance, de concevoir des solutions innovantes, de subordonner les modèles de gestion aux règles de bonne gouvernance ». A ce titre, est-ce que par exemple le recours au secteur privé à travers les partenariats public privé, une expérience en cours, contribue à améliorer la gouvernance des finances publiques ?

Il est clair que dans le contexte actuel de sortie des différentes crises et leurs impacts sur les finances publiques, l’Etat seul ne peut pas faire face aux exigences de développement du pays, notamment en termes de dépenses d’investissement.

Le secteur privé doit participer en augmentant davantage sa part dans l’effort  d’investissement national.

Le partenariat public privé peut constituer un facteur de participation du secteur privé, appelé à réaliser des projets d’infrastructures comme c’est le cas par exemple dans le domaine du dessalement de l’eau de mer.

Toutefois, il faudrait que l’administration dispose des compétences humaines et des connaissances requises pour négocier les contrats de partenariat public privé et contrôler leur réalisation effective sur le terrain, en vue de sauvegarder l’intérêt général et les ressources publiques.

 

La réforme de la loi organique des finances en 2015 a efficacement contribué à améliorer la gouvernance financière publique au Maroc, mais un projet de réforme de cette loi est en cours, en quoi consistera-t-il ?

La loi organique des finances adoptée en 2015 reflète en grande partie la mise en œuvre des principes constitutionnels en termes de transparence, de performance et de reddition des comptes.

La loi organique des finances, comme toutes les lois d’ailleurs, ne sont pas immuables. Elles s’inscrivent dans le contexte dans lequel elles ont été pensées et déclinées et sont appelées à être mise à jour, en tenant compte des tendances économiques, sociales et au niveau mondial.

Le projet de réforme de la loi organique des finances tel qu’il a été présenté au parlement, par le ministère de l’économie et des finances obéit à cette logique.

 

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La réduction des dépenses fiscales au cœur du PLF 2025 https://lnt.ma/la-reduction-des-depenses-fiscales-au-coeur-du-plf-2025/ Mon, 04 Nov 2024 10:29:53 +0000 https://lnt.ma/?p=362292 La Loi de Finances est élaborée chaque année sur la base de rapports réalisés par les équipes du ministère des Finances et publiés en parallèle du PLF. Ces derniers portent sur des sujets déterminants et de grande importance, comme la dette publique, les dépenses fiscales, le rapport économique et financier, les comptes spéciaux, la compensation, […]

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La Loi de Finances est élaborée chaque année sur la base de rapports réalisés par les équipes du ministère des Finances et publiés en parallèle du PLF. Ces derniers portent sur des sujets déterminants et de grande importance, comme la dette publique, les dépenses fiscales, le rapport économique et financier, les comptes spéciaux, la compensation, etc.

Ces rapports présentent et analysent, en comparaison avec l’année précédente, les paramètres nécessaires des principaux chapitres du PLF. Ainsi, ces rapports dits de référence constituent un encadrement plus ou moins ferme, dont certains sont primordiaux, incontournables et qualifiés de socles pour la Loi de Finances.

C’est le cas, tout particulièrement, de la fiscalité, qui fait l’objet d’une grande réforme issue des troisièmes Assises de la Fiscalité, tenues les 3 et 4 mai 2019 à Khouribga, et entrée en application en 2023. Celle-ci constitue en soi un socle de mesures définies selon les recommandations des Assises, pour une stabilité fiscale dans le temps, l’amélioration de l’équité fiscale, le renforcement de la transparence, la bonne gouvernance, et l’élargissement de l’assiette fiscale, tout en réduisant la pression sur les contribuables et les opérateurs économiques, et en misant sur une meilleure contribution des grands bénéfices.

Ce que l’on ne sait pas forcément, et qui fait l’objet d’un des rapports en question sur les dépenses fiscales, c’est que la réforme fiscale, au-delà de la volonté publique d’unifier la fiscalité, se focalise tout particulièrement sur la suppression des niches fiscales, qui entraînent un coût budgétaire important, afin de les réduire au mieux en tenant compte des difficultés budgétaires de l’État.

Concrètement, dès 2021, la réforme fiscale en question a fait l’objet d’une loi-cadre qui en a fixé les grandes lignes et les a projetées sur les cinq années suivantes, jusqu’en 2026. Les lois de finances successives ont ainsi pour rôle de traduire les objectifs de la loi-cadre en mesures concrètes.

Notamment, les principales dispositions de la réforme fiscale portant sur la TVA, l’IS et l’IR ont été introduites une à une respectivement en 2023, 2024 et 2025. L’IS en 2023, la TVA en 2024, et le nouveau barème de l’IR est inclus dans le PLF 2025.

De ce fait, le PLF 2025 continue à mettre en œuvre la réforme fiscale en respect de la loi-cadre et ne peut s’écarter du cap ainsi fixé, tout en veillant aux économies en dépenses, à l’élargissement de l’assiette fiscale et à l’augmentation des recettes qui en découlent, avec une importance particulière accordée à la réduction des dépenses par la suppression des niches grâce à l’unification fiscale.

C’est ce qui ressort des chiffres contenus dans le rapport sur les dépenses fiscales, publié en marge du PLF, qui démontre que la réforme de la TVA, mise en œuvre par la Loi de Finances 2024, a conduit à l’élimination de 24 mesures relatives à la TVA, entraînant un impact budgétaire de -5,206 milliards de dirhams dû à une diminution des dépenses fiscales associées à la TVA de 28,3 %. De même, l’édition de la Loi de Finances marquée par la réforme de l’IS, introduite par la Loi de Finances 2023, a abouti à la suppression de 14 mesures fiscales, générant un impact budgétaire de -3 053 MDH et une réduction des dépenses liées à l’IS de 59,8 %.

Cette rationalisation a eu un effet notable sur l’ensemble des dépenses fiscales, qui ont enregistré une baisse globale de 13 %, passant de 36 959 MDH en 2023 à 32 149 MDH en 2024, tandis que le poids de ces dépenses par rapport au PIB est passé de 2,5 % en 2023 à 2,1 % en 2024.

Certes, l’État introduisait dans sa politique fiscale, au fil des années, plusieurs mesures dans le but d’accorder des allègements fiscaux à certaines catégories de contribuables ou de secteurs d’activités. Ces mesures, dites « dépenses fiscales », lui ont permis d’atteindre ses objectifs stratégiques que ce soit sur les plans économique, social, culturel ou autre, par des réductions de taux d’impôts, des exonérations de taxes, engendrant des dépenses fiscales qui ont impacté significativement le budget de l’État.

En effet, jusqu’en 2019, celles-ci s’élevaient à 32 milliards de dirhams. Depuis, elles se sont réduites progressivement à quelques centaines de MDH puis à des dizaines de MDH pour se situer dans le PLF 2024 à 3 MDH seulement. Précisément, à partir de 2021, avec la grande réforme fiscale, la réduction des dérogations fiscales s’est accélérée : 2 846 MDH en 2021, 2 059 MDH en 2022, 3 910 MDH en 2023 et 6 686 MDH en 2024.

En conséquence, le montant global des dépenses fiscales s’élève, à ce jour, à 32 149 MDH contre 36 959 MDH.

En 2024, les mesures dérogatoires les plus importantes concernent les objectifs suivants : soutenir le pouvoir d’achat (7 566 MDH, soit 23,5 %), mobiliser l’épargne intérieure (6 424 MDH, soit 20,0 %) et faciliter l’accès au logement (4 474 MDH, soit 13,9 %).

La seule mise en application de la réforme de la TVA a réduit le coût budgétaire de ces mesures de 21 190 MDH en 2023 à 15 183 MDH en 2024. Quant au nouvel IS, dont les nouveaux taux ne sont introduits que cette année, son coût budgétaire a encore progressé à 2 843 MDH en 2024 contre 2 137 MDH en 2023. En ce qui concerne l’IR, le nouveau barème sera appliqué en 2025, et donc le coût budgétaire reste élevé, en croissance entre 2023 et 2024, passant de 4 817 à 5 289 MDH.

L’impact de la grande réforme fiscale, mise en application progressivement par les lois de finances, se mesure ainsi tout particulièrement par la rationalisation des dépenses fiscales, réalisant ainsi un de ses principaux objectifs.

D’ailleurs, Nadia Fettah, ministre des Finances, dans sa présentation de la Loi de Finances au Conseil des ministres, consacre un des quatre piliers du PLF 2025 à la soutenabilité des finances publiques, préconisant dans ce sens « la mise en place de mesures nécessaires pour assurer le rétablissement progressif des équilibres financiers en reconstituant, entre autres, les marges financières nécessaires ». La réduction des dépenses fiscales est certainement une de ces mesures.

 

Afifa Dassouli

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Un PLF peut en cacher trois autres https://lnt.ma/un-plf-peut-en-cacher-trois-autres/ Thu, 24 Oct 2024 08:30:24 +0000 https://lnt.ma/?p=361396 Le Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année budgétaire 2025, dont les débats ont débuté avec la rentrée parlementaire début octobre et qui est détaillé dans le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal réalisé par le ministère de l’Économie et des Finances, s’inscrit dans une dynamique de consolidation des acquis économiques du […]

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Le Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année budgétaire 2025, dont les débats ont débuté avec la rentrée parlementaire début octobre et qui est détaillé dans le rapport d’exécution budgétaire et de cadrage macroéconomique triennal réalisé par le ministère de l’Économie et des Finances, s’inscrit dans une dynamique de consolidation des acquis économiques du Royaume tout en répondant aux défis posés par un environnement global marqué par des incertitudes.

Le PLF 2025 est donc en réalité un plan mettant en avant les principales orientations stratégiques et objectifs chiffrés du gouvernement marocain pour les années 2025 à 2027. Ce choix triennal découle de la nature des objectifs fixés, qui nécessitent un effort sur plusieurs années pour être atteints. Parmi ces ambitions, on note la réduction du déficit budgétaire à 4 % du PIB, une diminution de la dette publique en dessous de 70 %, ainsi qu’une croissance économique supérieure à 3 %.

Lors de son discours d’ouverture de la session parlementaire, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a réitéré l’importance de plusieurs priorités nationales. Il a mis l’accent sur la relance de la croissance économique, la maîtrise des finances publiques, et le renforcement des investissements, notamment dans les infrastructures et la transition énergétique. Il a également insisté sur l’importance d’une meilleure gestion des dépenses sociales, afin de renforcer le tissu socio-économique du Royaume. Ces priorités apparaissent comme les axes majeurs du PLF 2025, traduisant ainsi les ambitions du Maroc dans un contexte de transformations économiques mondiales.

Ce PLF repose sur des hypothèses macroéconomiques qui tiennent compte des évolutions internationales et des dynamiques internes. Le Maroc, en tant que pays émergent, doit faire face à des défis structurels tout en s’adaptant aux fluctuations économiques mondiales. La croissance du PIB, projetée à 3,5 % en 2025, sera notamment soutenue par une reprise post-pandémique, des réformes structurelles, et des investissements ciblés dans des secteurs stratégiques. Ces secteurs incluent notamment l’industrie, avec une attention particulière portée à l’automobile, l’aéronautique, et l’industrie pharmaceutique. La transition énergétique occupe également une place centrale dans les prévisions économiques du gouvernement. Le Maroc ambitionne de renforcer sa position en tant que leader des énergies renouvelables, en augmentant les capacités de production d’énergie solaire et éolienne, tout en développant des projets liés à l’hydrogène vert et à l’ammoniac vert.

Concernant l’inflation, le gouvernement prévoit de la maintenir autour de 2 % en moyenne sur la période 2025-2027, malgré les pressions exercées par les fluctuations des prix des matières premières, notamment de l’énergie. Cette maîtrise de l’inflation est essentielle pour garantir la stabilité économique et soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, un facteur clé de la relance de la consommation intérieure.

Sur le plan budgétaire, le PLF 2025 affiche une volonté claire de maîtriser le déficit, avec un objectif fixé à 4 % du PIB pour 2025, en baisse par rapport aux années précédentes. Cette réduction devrait être rendue possible grâce à une meilleure gestion des recettes fiscales, une réforme de la subvention des produits énergétiques, et une amélioration de la collecte fiscale. Le gouvernement s’engage également à maintenir la dette publique en dessous de 70 % du PIB, avec un objectif de stabilisation à moyen terme.

Le PLF met également en lumière l’importance de réformes fiscales visant à élargir l’assiette fiscale et à améliorer l’équité fiscale. Cela inclut des efforts pour intégrer une plus grande partie de l’économie informelle dans le système fiscal formel et pour ajuster les taux d’imposition afin de mieux répartir la charge fiscale entre les différentes catégories de revenus. En parallèle, les dépenses publiques seront orientées vers des secteurs prioritaires tels que l’éducation, la santé, la protection sociale, et les infrastructures. Le gouvernement prévoit notamment des investissements massifs dans la modernisation des infrastructures scolaires et hospitalières, ainsi que dans le développement des infrastructures de transport et de la digitalisation des services publics.

Enfin, le PLF 2025 reflète l’engagement du Maroc en faveur du développement durable, avec une part importante du budget consacrée à la transition énergétique et aux projets d’énergies renouvelables. Le développement de l’hydrogène vert et de l’ammoniac vert constitue un axe stratégique de cette transition, visant à positionner le Royaume comme un acteur clé des énergies propres à l’échelle mondiale.

Ainsi, le PLF 2025 s’inscrit dans une vision globale et ambitieuse pour le Maroc, répondant aux défis internes et externes tout en misant sur une croissance durable, une meilleure équité sociale, et un positionnement renforcé sur les marchés internationaux. Reste à savoir ce qu’il en restera après les débats et amendements à court terme et quel impact ceux-ci auront sur les ambitions affichées à l’horizon 2027.

 

Afifa Dassouli

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OPV CDM : 3 questions à Lamiae Kendili, DGA de Holmarcom Finance Company https://lnt.ma/opv-cdm-3-questions-a-lamiae-kendili-dga-de-holmarcom-finance-company/ Wed, 23 Oct 2024 09:55:35 +0000 https://lnt.ma/?p=361250 Propos recueillis par Afifa Dassouli Le Groupe Holmarcom, après finalisation de l’opération d’acquisition de CDM, en juin dernier, est actionnaire à travers Holmarcom Finance Company et Atlanta Sanad, de 78,7% du capital de la banque, soit respectivement 65,9% et 12,8%. Cette opération d’envergure qu’est l’acquisition par un groupe privé d’une banque connue sur la place, […]

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Propos recueillis par Afifa Dassouli

Le Groupe Holmarcom, après finalisation de l’opération d’acquisition de CDM, en juin dernier, est actionnaire à travers Holmarcom Finance Company et Atlanta Sanad, de 78,7% du capital de la banque, soit respectivement 65,9% et 12,8%. Cette opération d’envergure qu’est l’acquisition par un groupe privé d’une banque connue sur la place, Crédit du Maroc, qui appartenait à Crédit Agricole Français, a été réalisée en deux étapes, initiée en décembre 2022, elle a été finalisée en juin 2024. L’offre de vente lancée par le groupe en ce moment n’en est-elle pas une troisième étape sur le plan financier ?

Notre stratégie sur le secteur financier est effectivement composée de nombreuses étapes et l’offre de vente lancée en fait partie. L’acquisition de Crédit du Maroc a permis de réaliser un mouvement stratégique majeure en intégrant cette belle institution à Holmarcom Finance Company (HFC) qui opère désormais non seulement dans le secteur de l’assurance mais aussi dans le secteur bancaire et celui des services financiers.

HFC s’inscrit dans une stratégie d’investissement à long terme et ambitionne d’être un acteur diversifié, intégré et responsable avec une vocation panafricaine. Nos objectifs consistent à renforcer nos positions existantes, à nous diversifier sur les autres lignes de métiers du secteur et à nous internationaliser, tout en développant des synergies créatrices de valeur globalement pour le groupe et pour chacune de nos filiales.

Cette opération s’inscrit pleinement dans ces objectifs. Elle permettra non seulement à Crédit du Maroc de renforcer sa position avec un flottant plus large, selon les standards des banques du marché, ainsi qu’avec une meilleure liquidité et valorisation, mais aussi de faire bénéficier les actionnaires historiques et les nouveaux actionnaires de la dynamique de développement dans laquelle s’inscrit la Banque, et pour finir de libérer des capacités financières additionnelles pour continuer à dérouler le plan de développement de HFC et atteindre de nouvelles étapes.

 

La cession par Holmarcom Finance Company de 11,3% du capital de CDM soit 1 229 577 actions pour 1 032 640 350 dirhams, est une opération d’importance dont les retombées boursières sont certaines : la première relève de l’utilisation même par votre groupe du marché financier, lui reconnaissant ainsi son rôle dans le financement de l’économie, la seconde porte sur la redynamisation de la valeur CDM qui ne traitait pas et était réduite au fixing. Avez-vous ainsi défini une stratégie de politique boursière pour la valeur CDM pour qu’elle reflète plus ses résultats futurs ?

Effectivement, le titre Crédit du Maroc était au fixing, il est passé vendredi 18 octobre à une cotation continue. En plus du doublement du flottant prévu, cette cotation continue va offrir une flexibilité et une transparence plus importante à nos investisseurs et contribuer à une meilleure attractivité et valorisation de Crédit du Maroc pour refléter ses performances.

L’augmentation du flottant et la cotation en continue sont deux composantes essentielles de notre stratégie boursière qui permettront de renforcer la banque sur le marché financier.

Le marché financier joue un rôle fondamental dans le financement de l’économie, mais aussi favorise le partage de la création de valeur avec le plus grand nombre et sa régulation veille au respect des meilleures pratiques en termes de transparence financière et de gouvernance. Nous nous inscrivons pleinement dans cette dynamique.

 

L’opération en question peut-elle être appréciée dans sa forme, comme une « seconde » introduction en bourse ou du moins un appel public à l’épargne de CDM, sachant qu’elle s’adresse aux personnes physiques et morales et aux salariés de CDM, même si se voulant large, elle prévoit une première attribution de 50 actions seulement ? 

La cotation de Crédit du Maroc est historique, elle date de 1976, et depuis le flottant est effectivement resté très limitée. Peut-être pourrions-nous parler de quasi IPO comme cela est dit ?

Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit d’une opération stratégique qui marque une étape capitale dans le développement et la position de la banque sur le marché.

Pour ce qui est de la tranche salariée, elle est de 50 millions de dirhams. Son dimensionnement s’est fait sur la base d’un principe d’équité, tous les salariés ont un accès équivalent aux actions de la banque et dans les mêmes conditions exclusives. In fine, la part de l’opération dédiée aux salariés est en ligne avec le benchmark des opérations équivalentes sur le marché.

Les collaborateurs de Crédit du Maroc sont très engagés et portent au quotidien le développement de la banque, il était essentiel pour Holmarcom Finance Company de mettre en place cette tranche pour honorer leur engagement.

 

 

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Bourse : Une forte performance biaisée par le comportement contrasté des valeurs de croissance https://lnt.ma/bourse-forte-performance-biaisee-comportement-valeurs-croissance/ Thu, 17 Oct 2024 09:30:25 +0000 https://lnt.ma/?p=360934 Il ne doit pas échapper aux épargnants et investisseurs institutionnels en bourse, que le marché Actions à la bourse de Casablanca enregistre en 2024 un record historique au mois de septembre, avec un Masi à 14.449 pts, avec une hausse fulgurante de +49% par rapport à son plus bas niveau de janvier 2023 et de […]

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Il ne doit pas échapper aux épargnants et investisseurs institutionnels en bourse, que le marché Actions à la bourse de Casablanca enregistre en 2024 un record historique au mois de septembre, avec un Masi à 14.449 pts, avec une hausse fulgurante de +49% par rapport à son plus bas niveau de janvier 2023 et de 16% depuis le début de 2024.

Une importante performance boursière enregistrée en l’espace de 20 mois uniquement. Certes, c’est le propre d’une bourse de flamber comme ce fut le cas d’ailleurs des bourses occidentales cet été ! Mais, les analystes d’Attijari Global Research, connus pour la pertinence de leurs analyses, dans leur dernière étude « AGR House View » d’octobre, mettent en lumière deux constats importants qui relativise cette performance boursière.

En effet, le premier relève de la croissance des cours en Bourse, qui a été deux fois plus rapide que celle des profits estimés sur la période 2023-2025, dégageant un spread largement décalé par rapport à la tendance observée sur la dernière décennie. D’autre part, celle-ci résulte d’un appétit particulièrement fort pour « les valeurs de croissance », lesquelles ont atteint des niveaux de valorisation 30 fois supérieurs à leurs bénéfices de 2024, traduisant ainsi une prime de +50% par rapport à la moyenne long terme LT du principal indice du marché, le MASI.

Et donc, les analystes d’AGR dans leur « House View », se sont penchés sur la question de la montée en flèche des niveaux de valorisation des valeurs de croissance, celles dont les cours en Bourse ont plutôt anormalement explosé et qui se regroupent dans un compartiment dit des plus hauts cours historiques, soit 30 fois les bénéfices de 2024.

Les exemples de valeurs ne manquent pas mais ce qui les caractérise c’est que la croissance de leurs cours est disproportionnée par rapport aux bénéfices réalisés et leurs prévisions à 2025. Et si un compartiment leur est réservé c’est que leur comportement boursier agit sur le principal indice bousier et altère ses fondamentaux.

Dans le détail, les analystes d’AGR disent « nous nous interrogeons sur la capacité du marché boursier marocain à supporter des niveaux de valorisation aussi élevés ainsi que sur l’attitude à adopter face à cette situation ». La balle est bien sûr dans le camp des investisseurs !

AGR suggère « qu’il est indispensable d’intégrer au niveau des décisions d’investissement ou tous autres intervenants sur le marché financier, les facteurs de risque relatifs au Bilan, à la soutenabilité des marges, à la génération du cash et à la volatilité des bénéfices futurs ».  De telles performances interpellent parce qu’elles ne sont tout simplement pas justifiées par le rythme d’évolution des profits des sociétés cotées concernées.

D’autant que l’expérience des marchés boursiers a démontré que les titres dont les cours sont chers sans cohérence avec l’évolution de leurs indicateurs économiques, présentent deux grandes faiblesses : une rentabilité peu attractive sur des horizons de placement LT, généralement supérieurs à 3 ans et une plus grande vulnérabilité durant les phases de ralentissement ou de correction en Bourse.

A ce titre, AGR recommande aux investisseurs d’aborder une nouvelle approche boursière en se tournant vers des titres plus attractifs en termes de « valorisation » et de « profil risque », soit des valeurs qui offrent une plus grande « marge de sécurité » face à un éventuel essoufflement du marché.

Lequel connaît une montée des niveaux de valorisation qui se traduit par une capitalisation boursière qui croit 2 fois plus vite que les bénéfices sur la période prévisionnelle de 2023-2025, aggravant la cherté reconnue de la bourse qui résistait déjà à un niveau de P/E élevé à 20.

AGR insiste sur la nécessité d’une prise de conscience des investisseurs et épargnants pour opérer un virage fondamental, basé sur la qualité du Bilan, la soutenabilité des marges et la génération du cash–flow des sociétés cotée dans leurs décisions d’investissement. Les portefeuilles devant basculer vers des valorisations plus « attrayantes » qui intègrent les indicateurs de risque du Bilan. Ce pour moins de risque pour ces derniers mais surtout pour une meilleure cohérence dans le comportement général du marché boursier et de son indice le MASI.

Car, AGR révèle un creusement de l’écart entre l’augmentation des cours et celle des bénéfices par rapport aux tendances normatives du marché. Durant la dernière décennie, la capitalisation du marché affichait une progression annuelle moyenne supérieure de +0,5 pt par rapport aux profits, alors que dans la situation d’aujourd’hui l’écart entre la croissance des cours et des bénéfices, ressort à +8,2 pts sur la période 2022-2024E. impactant négativement les niveaux de valorisation du marché.

En d’autres termes, la capitalisation du marché progresse aujourd’hui deux fois plus vite que les profits des entreprises de la cote. Et donc, dans la mesure où les bénéfices n’augmentent pas dans les mêmes proportions que les cours, les titres concernés sont surévalués et engendrent une situation malsaine qui fragilise le marché. Une vulnérabilité qui peut causer une correction soudaine de l’indice boursier global.

Dans son analyse AGR, fait une comparaison du comportement des « valeurs de croissance » avec les valeurs de rendement. Sans surprise, il constate que la performance boursière est disparate dans les niveaux de valorisation des grands compartiments de la cote : Banques, Télécoms et Services & Industries qui représentent respectivement, 33%,11% et 42% dans la capitalisation du MASI.

En effet, les Banques et les Télécoms traitent à des multiples de bénéfices relativement bas, en dessous de leur moyenne historique, alors que les Industries & Services, où se situent le plus de valeurs dites de croissance, affichent un P/E de 2024E, moyen, de 30 fois les bénéfices et une valorisation de +50% par rapport à la moyenne 10 ans de l’indice MASI.

Des chiffres inquiétants pour la bourse de Casablanca qui peinait à reprendre du tonus et qui est repartie sur un mauvais pied ! D’autant que l’analyse d’AGR du compartiment Services & industries décèle des risques potentiels non intégrés pour certaines de ces valeurs comme le démontre l’analyse des indicateurs bilanciels et de génération de cash du compartiment Industries & Services, d’AGR.

Bien sûr, AGR recommande impérativement un retour aux fondamentaux des « valeurs de croissance » du compartiment des industries & services, dont la représentativité de 42% pèse sur le marché dans sa globalité. D’autant que rien n’explique le creusement significatif de leur surperformance par rapport à celles des valeurs dites de rendement depuis 2023.

Lors des phases euphoriques du marché, il est judicieux de revenir aux fondamentaux, en l’occurrence : la capacité du Bilan à soutenir la croissance future, la rentabilité des Fonds Propres, la capacité à générer le cash ainsi que, la cohérence entre le profil de croissance et les multiples de valorisation.

L’expérience des marchés boursiers à travers le monde montre que contrairement à ce qui se passe chez nous, pendant les périodes euphoriques des bourses, les investisseurs reviennent aux fondamentaux, dont l’analyse bilantielle est à la base.

Dans ce contexte, pour AGR les consignes sont claires : « nous recommandons aux investisseurs de se tourner vers des stratégies à « contre-courant dans l’objectif de commencer à faire basculer les portefeuilles vers des valorisations relativement plus « attrayantes » tout en intégrant des notions fondamentales ».

A bon entendeur.

Afifa Dassouli

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Rapport annuel du FMI : Une économie mondiale contrastée par les disparités et des perspectives de croissance inquiétantes https://lnt.ma/rapport-annuel-du-fmi-une-economie-mondiale-contrastee-par-les-disparites-et-des-perspectives-de-croissance-inquietantes/ Wed, 09 Oct 2024 10:01:14 +0000 https://lnt.ma/?p=360614 Le FMI, Fonds Monétaire International, a publié vendredi dernier son rapport annuel 2024, qui porte sur « la Résilience et l’Adaptation du monde en Période de Changements Globaux ». Dans une longue introduction, sa Directrice générale Kristalina Georgieva, qualifie l’état actuel de l’économie mondiale de « contrasté », et ajoute que si l’inflation est redescendue, grâce aux efforts concertés […]

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Le FMI, Fonds Monétaire International, a publié vendredi dernier son rapport annuel 2024, qui porte sur « la Résilience et l’Adaptation du monde en Période de Changements Globaux ».

Dans une longue introduction, sa Directrice générale Kristalina Georgieva, qualifie l’état actuel de l’économie mondiale de « contrasté », et ajoute que si l’inflation est redescendue, grâce aux efforts concertés des banques centrales, « de grandes disparités persistent à travers le monde », et que « les perspectives de croissance à moyen terme, bien inférieures à la moyenne historique de 3,8%, sont plus inquiétantes ». Et, donc, que « le fait d’avoir une croissance plus lente, associé à des hauts niveaux d’endettement des États à des taux d’intérêt élevés, réduit les ressources disponibles pour financer les services publics ou réaliser des investissements essentiels ».

Selon Mme Georgieva, le constat de « l’aggravation de la fragmentation géoéconomique menace d’accroître les disparités économiques mondiales ». Et, « l’architecture économique mondiale, qui a permis de sortir 1,5 milliard de personnes de la pauvreté́, est aujourd’hui mise à rude épreuve », car la croissance mondiale ne serait que d’environ 1,2 point de pourcentage d’ici 2030.

Pour faire face à ces difficultés, le FMI, au cours de l’année écoulée, a adopté la 16e révision générale des quotes-parts pour atteinte les objectifs de financement du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté́ et pour la croissance. Il a également mis en place une table ronde mondiale sur la dette souveraine qui s’est déjà réunie à deux reprises et a créé un 25e siège au conseil d’administration, en faveur des pays africains. Ce, tout en se focalisant au quotidien sur ses services en matière de surveillance, de conseils, de prêts et de développement des capacités des pays membres.

Le FMI, dans son dernier rapport annuel 2024, met en lumière la capacité de l’économie mondiale à résister aux crises récentes tout en abordant les enjeux futurs auxquels elle sera confrontée. Ce alors même que cette publication se situe à un moment critique de l’histoire économique mondiale, marquée par les séquelles de la pandémie de COVID-19, les perturbations de la chaîne d’approvisionnement mondiale, une crise énergétique et alimentaire exacerbée par les guerres, ainsi que des vagues d’inflation. Face à ce diagnostic, le FMI, qui fête son 80e anniversaire, continue à se poser comme un acteur clé du système économique international, en adaptant ses outils à des défis qui relèvent des constats suivants.

Le premier réside dans la résilience de l’économie mondiale post-pandémie. Le rapport du FMI souligne que l’économie mondiale a été secouée par des crises successives, notamment la pandémie de COVID-19, la guerre en Ukraine, et une inflation mondiale persistante. Néanmoins, les mécanismes de résilience mis en place dans plusieurs pays ont permis d’atténuer les impacts de ces crises. Les efforts concertés des banques centrales à travers le monde ont ramené l’inflation à des niveaux plus proches de leurs cibles après avoir atteint un pic au milieu de l’année 2022.

Malgré des signes de reprise, la croissance économique mondiale reste inquiétante à moyen terme. Le FMI prévoit une croissance de 3,1 % en 2029, l’une des prévisions les plus faibles des dernières décennies, loin de la moyenne historique de 3,8 %. Ce ralentissement de la croissance économique a des répercussions directes sur la réduction de la pauvreté et la création d’emplois, particulièrement dans les pays à faible revenu.

L’inflation mondiale a entraîné une synchronisation sans précédent des politiques monétaires à travers le monde. Ces ajustements n’ont pas été sans conséquences, car la plupart des pays ont traversé cette période avec des niveaux de dette publique élevés, ce qui a mis en difficulté les budgets publics.

Les pays émergents et les pays à faible revenu ont été les plus affectés, subissant les effets combinés de la hausse des taux d’intérêt, de l’inflation et de la dégradation de leurs niveaux de réserves. Le FMI souligne que ces pays auront besoin d’une assistance accrue pour éviter de tomber encore plus loin derrière dans la marche vers la convergence des revenus mondiaux.

Le rapport du FMI met également en exergue les bouleversements climatiques et technologiques comme étant des forces de transformation majeures qui nécessitent une action collective. Il perçoit le changement climatique comme une menace non seulement pour la stabilité macroéconomique mais également pour la prospérité à long terme de l’économie mondiale. De même, l’émergence des technologies numériques, en particulier l’intelligence artificielle (IA), pourrait soit favoriser une croissance mondiale plus rapide, soit exacerber les inégalités en remplaçant certains emplois, en particulier dans les secteurs les plus vulnérables.


Rapport du FMI : Focus sur le Maroc

Le rapport 2024 du FMI, fait un focus important sur le Maroc pays hôte des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, tenues à Marrakech en octobre 2023.

Il précise que le Maroc est le premier bénéficiaire de la facilité pour la résilience et la durabilité, (FRD) qui consiste en une aide significative du FMI. Ce mécanisme, qui vise à soutenir les réformes structurelles dans les pays confrontés à des risques macroéconomiques de long terme, a permis au Maroc d’obtenir un financement d’environ 1 milliard de DTS (soit environ 1,32 milliard de dollars). Ces fonds sont destinés à renforcer la résilience du Maroc face aux défis économiques et climatiques, et soutenir ses efforts à mener des réformes économiques durables.

Mieux encore, le FMI dans son rapport loue le leadership marocain dans la coopération internationale, considérant que le pays a joué un rôle de premier plan lors des Assemblées annuelles de Marrakech, en étant au centre des discussions sur la gouvernance mondiale, et l’adoption des « Principes de Marrakech », un ensemble de directives visant à promouvoir une coopération mondiale plus forte face aux défis tels que le changement climatique, la pauvreté, et l’instabilité économique.

Le FMI considère que notre pays a également montré son engagement en faveur du multilatéralisme en soutenant l’augmentation des quotes-parts du FMI et en renforçant la coopération avec des institutions comme la Banque mondiale. Grâce à ces efforts, le Maroc s’est positionné comme un acteur clé dans la promotion de la coopération internationale en matière de stabilité économique et de développement durable, mais aussi la gouvernance financière, l’inclusion sociale, et la lutte contre la pauvreté.


Dans ce contexte, le FMI doit continuer à être un Pilier de Stabilité et de Croissance à travers ses missions initiales mais se doit aussi d’innover. Ainsi, grâce à ses mécanismes de surveillance économique et d’assistance aux pays membres, il continue à fournir des conseils aux pays membres pour les aider à maintenir leur stabilité macroéconomique. Ce par des consultations périodiques avec les pays membres, au cours desquelles le FMI évalue les risques économiques et propose des ajustements de politiques.

Pour répondre aux besoins croissants des pays touchés par les crises récentes, le FMI a déployé plusieurs mécanismes de prêts. Ces prêts visent à stabiliser les économies et à rétablir une croissance durable, tout en permettant aux pays membres de reconstituer leurs réserves internationales.

Le FMI a également renforcé ses outils de financement d’urgence pour répondre aux crises alimentaires et climatiques. Le guichet de financement des ripostes aux chocs alimentaires, mis en place pour aider les pays à faire face à la crise alimentaire mondiale, a fourni un total de 1,8 milliard de dollars à six pays avant de fermer en mars 2024.

Le rapport relève également un des succès majeurs de l’année écoulée, l’atteinte des objectifs de financement du fonds fiduciaire RPC. Ce fonds, qui offre des prêts concessionnels aux pays les plus pauvres, a reçu des contributions significatives de la part de 40 pays membres, permettant de mobiliser environ 17 milliards de dollars. Cela a permis au FMI de continuer à fournir des financements à taux zéro à ses pays membres les plus vulnérables.

Le FMI, par ses programmes de renforcement des capacités, aide les pays à améliorer leurs institutions économiques et à mettre en œuvre des politiques efficaces. En 2024, le FMI a dépensé 382 millions de dollars pour fournir des conseils techniques et des formations aux ministères des Finances, banques centrales, et autres institutions clés des pays membres.

Dans son rapport 2024, le FMI met un accent particulier sur la gouvernance qui a été consacrée aux Assemblées de Marrakech du FMI et de la Banque mondiale, tenues à Marrakech en octobre 2023.  Et qui ont été marquées par des accords historiques sur la gouvernance économique mondiale, renforçant la coopération entre les pays membres par l’adopter des « Principes de Marrakech » pour encourager la coopération mondiale.

Parmi les réussites majeures de ces assemblées figurent la 16e révision générale des quotes-parts, qui a permis d’augmenter la capacité de prêt du FMI de 50 %, passant à 943 milliards de dollars, tout en réduisant sa dépendance aux ressources empruntées.

Le rapport 2024 du FMI se conclut par des recommandations face aux défis futurs qui portent sur la nécessité de reconstituer les réserves financières mondiales, de rétablir la viabilité de la dette publique, et de promouvoir une croissance durable face aux perturbations économiques mondiales.

Des défis qui ne peuvent être adressés qu’à travers la coopération internationale, dont le FMI est un maillon aussi nécessaire que performant.

 

Afifa Dassouli

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Entre inflation et soutenabilité de la dette, la politique monétaire évolue https://lnt.ma/entre-inflation-et-soutenabilite-de-la-dette-le-politique-monetaire-evolue/ Fri, 04 Oct 2024 08:43:11 +0000 https://lnt.ma/?p=360432 A l’issue de son conseil trimestriel de septembre, Bank Al Maghrib a maintenu son taux directeur à 2,75%. La BCE, (banque centrale européenne) le 12 du même mois, a baissé ses taux d’intérêt directeurs dont le principal est passé de 4,25% à 3,65%, quand la FED elle, a pour la première fois depuis 2020, consenti à […]

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A l’issue de son conseil trimestriel de septembre, Bank Al Maghrib a maintenu son taux directeur à 2,75%. La BCE, (banque centrale européenne) le 12 du même mois, a baissé ses taux d’intérêt directeurs dont le principal est passé de 4,25% à 3,65%, quand la FED elle, a pour la première fois depuis 2020, consenti à une diminution de ses taux d’un demi-point de pourcentage à 4,75%.

Si habituellement, la banque centrale de chaque pays se base sur le comportement des données internes pour agir sur son taux directeur, les décisions du mois de septembre elles, se sont appuyées toutes sur la baisse du taux d’inflation qui a été continue depuis le début de l’année 2024.

Ce constat a été partagé à Jackson Hole dans le Wyoming, aux États-Unis, où s’est tenu le symposium annuel de la FED, qui a réuni les banquiers centraux le 22 aout dernier. Un rendez-vous que les banquiers centraux ne manquent jamais y compris le Gouverneur de Bank Al Maghrib, M. Abdellatif Jouahri.

En effet, trois jours durant, les grands argentiers du monde ont débattu de l’efficacité des moyens qu’ils mettent en place pour lutter contre l’inflation qui a sévi au niveau de la planète ces dernières années. Celle-ci dont les taux ont atteint 7 % dans les pays occidentaux, sous leur contrôle revient vers leur cible de 2 %.

Même si en réalité, l’inflation persiste dans nombre de pays notamment les dits « émergents ». C’est le cas de la Turquie où elle dépasse les 50%, de l’Iran à 30%, quand en Argentine elle explose à plus de 100%.

Aussi, à ce symposium, un autre constat d’importance a été fait, sur la lenteur des délais de transmission des mouvements des taux directeurs. Il s’agit de l’impact à la baisse des taux directeurs sur les taux d’intérêt bancaires, un réajustement nécessaire. Ce qui impose aux banquiers centraux de relâcher la pression sur les taux d’intérêt, au risque de faire plonger l’économie dans la dépression.

Car, la conduite de la politique monétaire n’est plus aussi facile, son rôle ne se limite plus à la lutte contre l’inflation. Du comportement de son principal instrument, le taux directeur, relève la santé d’une économie. De fait, dans les pays occidentaux, les banques centrales sont contestées et se doivent de faire évoluer leur politique monétaire en fonction du changement structurel de l’économie jouant ainsi un rôle politique.

C’est d’ailleurs ce qu’avait annoncé en mars 2024 la BCE, en décrétant un changement dans le pilotage de sa politique monétaire afin de tenir compte de la conjoncture économique.

Comme, après la crise de 2008, quand les banques centrales avaient cherché à stabiliser les marchés par l’injection répétée d’importantes liquidités.

L’autre préoccupation importante des banques centrales réside dans l’accompagnement des États dont la dette dépasse le PIB et le déficit budgétaire devient abyssal, alourdi par les charges de la dette notamment.

Cette tendance est particulièrement prononcée en France avec un niveau d’endettement de plus de 120% du PIB et un déficit budgétaire de près de 7%, mais aussi en Grande Bretagne, en Italie et en Espagne, mais aussi aux Etats-Unis avec une dette de 123% et un déficit budgétaire de 6,3 %.

De ce fait, la politique monétaire devient une arme à la disposition des gouvernements et des banquiers centraux pour contrer les crises et faciliter la relance de l’économie. Les orientations à venir en matière de taux directeurs devront donc se partager entre la sauvegarde du pouvoir achat des citoyens et la soutenabilité de la dette publique.

Par ailleurs, la politique monétaire se basant sur les indicateurs économiques des pays, devient sensible et ne sert plus d’ancrage aux marchés financiers qui en attendent des indications claires sur l’orientation de sa politique monétaire. Preuve en est que l’été dernier, si la Fed n’avait pas repris le contrôle de sa communication sur la politique monétaire pour guider les marchés, elle aurait pu provoquer une récession économique, parce que les marchés américains en particulier et mondiaux en général, ont deux ancres, la croissance économique et la politique monétaire. Des erreurs de la FED peuvent conduire à une perte de confiance des marchés. Ce fut le cas par exemple quand elle a qualifié l’inflation de transitoire, fin 2021…

Pour ce qui concerne Bank Al Maghrib, elle joue dans la cour des grands en étant membre de la coopération internationale entre banques centrales. Elle profite ainsi des échanges d’expertise, du partage des meilleures pratiques et des actions de développement. De même que la participation de M. Jouahri au symposium de Jackson Hole, l’implique dans les discussions au niveau mondial sur le rôle de la politique monétaire au-delà de la maîtrise de l’inflation. Ce qu’il démontre d’ailleurs dans chacune de ses présentations aux conseils de la banque, en retraçant la situation économique et financière à travers le monde, en particulier celles des pays leaders.

Ainsi, si la décision de son Conseil ressort de discussions basées sur les données au Maroc, la ligne de la politique monétaire menée par M. Jouahri a elle aussi beaucoup évolué devenant un soutien de politique économique et de la soutenabilité de la dette intérieure du pays. Notamment à travers ses taux et leurs impacts sur les charges d’intérêts dans le budget public, sachant que celle-ci constitue plus des deux tiers de la dette publique…

Afifa Dassouli

 

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Entretien avec M. Fouad Chaguer, PDG d’Attijari Capital Management : « Le FAEE, une solution clé en main pour accélérer la transformation énergétique de l’Afrique » https://lnt.ma/entretien-avec-m-fouad-chaguer-pdg-dattijari-capital-management-le-faee-une-solution-cle-en-main-pour-accelerer-la-transformation-energetique-de-lafrique/ Wed, 25 Sep 2024 10:51:54 +0000 https://lnt.ma/?p=360012 Dans cet entretien exclusif, M. Fouad Chaguer, PDG d’Attijari Capital Management, revient sur la création du Fonds Africain d’Efficacité Énergétique (FAEE), une initiative pionnière qui vise à mobiliser des ressources pour accélérer la transition énergétique sur le continent. Ce fonds, structuré sous la forme d’un OPCC (Organismes de Placement Collectif en Capital), s’adresse aux institutions […]

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Dans cet entretien exclusif, M. Fouad Chaguer, PDG d’Attijari Capital Management, revient sur la création du Fonds Africain d’Efficacité Énergétique (FAEE), une initiative pionnière qui vise à mobiliser des ressources pour accélérer la transition énergétique sur le continent. Ce fonds, structuré sous la forme d’un OPCC (Organismes de Placement Collectif en Capital), s’adresse aux institutions marocaines de premier plan et propose des solutions novatrices pour relever les défis de la décarbonation en Afrique, tout en promouvant des projets d’infrastructures durables et responsables.

La Nouvelle Tribune : M. Chaguer, vous dirigez Attijari Capital Management en tant que PDG, à ce titre, est-ce à cette entité que revient la création du premier fonds d’investissement annoncée vendredi dernier ? en seriez-vous le gestionnaire ? 

M. Fouad Chaguer : Le Fonds Africain d’Efficacité Energétique sera géré par Attijari Capital Management, une filiale à 100% d’Attijari Invest, créée pour la gestion exclusive des OPCC. Ce fonds bénéficie du soutien naturel d’Attijari Invest, une filiale d’Attijariwafa bank spécialisée dans le Private Equity. Attijari Invest gère une quinzaine de véhicules d’investissement dans divers secteurs, avec près de 5 milliards de dirhams d’engagements sous gestion. L’équipe, composée d’une dizaine de professionnels expérimentés, opère selon les meilleurs standards internationaux de gouvernance

Comment le FAEE sera-t-il structuré en tant que fonds d’investissement. Sera-t-il doté de participations d’investisseurs institutionnels ? Selon quel procédé ?

Le Fonds Africain d’Efficacité Energétique est structuré sous la forme OPCC-RFA. Il a été agréé par l’AMMC en juillet dernier. Son tour de table est composé d’institutions marocaines de premier plan, notamment des compagnies d’assurances et des banques.

Dans quelle mesure des investisseurs africains vont-ils y souscrire ? Son qualificatif d’africain fait-il référence au champ d’investissement uniquement ? Et de façon plus générale, le FAEE, cherchera-t-il également des investisseurs internationaux ? Quel est le montant de la première levée de fonds ?

Le tour de table du premier closing est exclusivement composé d’institutionnels marocains. Il est prévu de faire appel, pour les prochaines levées, à des investisseurs aussi bien marocains qu’internationaux. Le premier closing s’élève à 200 millions de dirhams. Le terme “Africain” fait référence à son champ d’investissement. Les premiers projets seront réalisés au Maroc, suivis par quelques projets ciblés dans plusieurs autres pays du continent.

M. Rouissi, dans son intervention, a précisé que le fonds d’investissements FAEE va promouvoir des pratiques financières responsables et innovantes, pouvez-vous en préciser les caractéristiques ? 

Le Fonds Africain d’Efficacité Énergétique (FAEE) propose une solution novatrice pour surmonter les obstacles financiers, techniques et opérationnels auxquels les entreprises font face dans le développement et la mise en œuvre de projets d’efficacité énergétique et de décarbonation. Le FAEE a pour objectif de soutenir et d’accélérer la transition énergétique des entreprises marocaines et africaines en leur offrant une solution complète et clé en main, conçue et réalisée par des partenaires techniques de renom.

M. Chaguer, vous avez signé un partenariat avec Econoler, un consultant international qui a 40 ans d’expérience dans les projets d’efficacité énergétique, est-ce inédit en la matière et en Afrique ?

Econoler est le partenaire d’Attijari Invest dans la structuration et la bonne marche technique du Fonds. Il s’agit d’un leader mondial des services-conseils en matière d’efficacité énergétique depuis plus de 40 ans. Econoler opère, dans plusieurs pays à travers le monde, dans la conception, la mise en œuvre, l’évaluation et le financement de programmes et de projets d’efficacité énergétique et de transition énergétique. Il est le concepteur et gestionnaire de SOFIAC Canada et de SOFIAC France, deux Super-ESCO privées opérant selon un modèle économique quasi-similaire à celui du FAEE. Par ailleurs, Econoler a agi en tant que partenaire technique des premières Super ESCO publiques dans divers contrées (Dubai, Inde) et gère depuis 17 ans le fonds Bulgare pour l’Efficacité Energétique. Econoler a participé à environ 5.000 initiatives d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable dans plus de 165 pays.

Lors de la cérémonie, le FAEE a signé un MOU avec Vinci Energies, un des partenaires techniques jouant un rôle majeur dans la mise en œuvre des projets d’efficacité énergétique chez les clients.

Propos recueillis par Afifa Dassouli

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Nouvelles directives fiscales, vers un renforcement des mesures de contrôle des entreprises https://lnt.ma/nouvelles-directives-fiscales-vers-un-renforcement-des-mesures-de-controle-des-entreprises/ Wed, 18 Sep 2024 08:41:42 +0000 https://lnt.ma/?p=359718 A fin août, les recettes budgétaires ont augmenté de 11,7% du fait des comportements douaniers et fiscaux, qui ont été favorables à l’augmentation des recettes de TVA. Celles de la seule TVA à la consommation se sont ainsi appréciées de 17,3%. Ce constat est d’ailleurs le même pour le mois de juillet, quand pour le […]

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A fin août, les recettes budgétaires ont augmenté de 11,7% du fait des comportements douaniers et fiscaux, qui ont été favorables à l’augmentation des recettes de TVA. Celles de la seule TVA à la consommation se sont ainsi appréciées de 17,3%.

Ce constat est d’ailleurs le même pour le mois de juillet, quand pour le mois de juin dernier, elles avaient cru de plus de 23%.

Normalement, cette taxe découle d’une croissance économique induite par la consommation des ménages et/ou des investissements. Mais, dans le cas d’espèces, cette dynamique doit beaucoup à la stratégie de la Direction Générale des Impôts, qui par des mesures ciblées, s’attaque aux acteurs économiques déficients en matière de paiements de leurs impôts.

Désormais, la DGI utilise des techniques qui obligent les entreprises transparentes à travailler avec des consœurs de même catégorie, pour les aider à le devenir.

C’est ainsi que dans la loi de finances 2024, les entreprises exigent de leurs fournisseurs une attestation de régularité fiscale fournie par la DGI et les mêmes justificatifs auprès de la CNSS. Ce qui suppose en amont qu’ils sont en règle en la matière.

Par ailleurs, une autre règle organisationnelle a été introduite par la DGI qui exige la déclaration des factures fournisseurs non réglées, sur lesquelles elles sont taxées, ce qui a épuré le recouvrement de nombre de PME qui depuis sont listées. D’autres dispositions s’y ajoutent comme la Retenue à la source de 5% des règlement effectués par les entreprises publiques, obligeant leurs fournisseurs à « s’identifier » et donc à figurer sur la liste de la transparence.

Ces mesures mises en place par la DGI et introduites par la loi de finances 2024, toutes réunies, vont dans le sens de cerner le comportement des PME et les obliger à se comporter de façon citoyenne. Ces mesures, dont le cas de la dernière en date, applicable au premier juillet de l’année en cours, qui touche au paiement de la TVA, ont certainement produit un effet d’élargissement de l’assiette de cette taxe et une appréciation de son volume.

La DGI s’appuie notamment sur l’article 117 qui stipule une retenue à la source de la taxe sur la valeur ajoutée due au titre des opérations de prestations de services dont la liste est fixée par voie réglementaire, à hauteur de 75%. Et, à défaut de présentation d’une attestation de régularité fiscale de moins de 6 mois, cette RAS monte à 100%.

Cette nouvelle règle s’impose d’une part à l’État, aux collectivités territoriales, établissements et entreprises publics et leurs filiales et d’autre part, aux personnes morales de droit privé et les personnes physiques qui versent des rémunérations sur lesdites prestations. De fait, ce dispositif s’adresse aux prestataires de services qui ne collectent et ne versent pas, correctement, la TVA. Il s’agit d’un régime d’autoliquidation de la TVA, qui devrait contribuer également à l’intégration du secteur informel et à la lutte contre l’évasion fiscale.

En réalité, toutes ces nouvelles règles qui touchent à la collecte, à la déclaration et au règlement de la TVA, ont été établies de façon pragmatique. Et pour cause, elles ont été inspirées à la base par les contrôles réalisés par la DGI et les constats qui en sont ressortis sur le comportement des entreprises opérant dans le secteur des services. À savoir que nombre d’entre elles ne déclarent pas la TVA collectée sur leurs ventes. Mieux encore, la grande majorité d’entre elles, facturent la TVA à leurs clients mais ne la déclarent pas, en guise de marge pour leur activité.

Depuis juillet dernier, les entreprises publiques, ont commencé à appliquer cette mesure en stoppant à la source 75% du montant de la TVA sur les factures de leurs fournisseurs, permettant ainsi à la DGI de s’assurer que les entreprises concernées sont en règle. Les 25% de la TVA restants leur permettant d’opérer la déduction de la TVA sur leurs achats.

Selon une source fiable de la DGI, des résultats positifs ont été constatés marquant un élargissement de l’assiette de la TVA déclarée par le secteur des services dès le premier mois de l’application de cette mesure.

En d’autres termes, une généralisation de cette mesure à toutes les entreprises publiques et privées et à d’autres secteurs d’activité que celles des services, peut être introduite par la DGI sur la base des bons résultats constatés.

D’autant que la DGI est partie du constat que l’IR stoppé à la source sur les salaires est une réussite. Un exemple en la matière, qui a permis que l’ensemble des salariés s’en acquittent désormais.

En tout état de cause, les objectifs de la DGI sont clairs, elle continuera à traquer les tricheurs et lutter contre l’évasion fiscale.

À ces mesures d’assainissement du secteur informel, les banques pourraient d’ailleurs contribuer de façon plus active. Notamment en obligeant les dépositaires de fonds au-delà d’un certain montant à en justifier les origines…

 

Afifa Dassouli

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1ère étude économique de l’OCDE sur le Maroc: un regard européen sur les réformes du Royaume https://lnt.ma/1ere-etude-economique-de-locde-sur-le-maroc-un-regard-europeen-sur-les-reformes-du-royaume/ Wed, 11 Sep 2024 13:09:14 +0000 https://lnt.ma/?p=359539 Le 11 septembre 2024 marque une date historique dans le partenariat entre le Maroc et l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Pour la première fois, l’OCDE a réalisé une étude économique entièrement dédiée au Royaume, soulignant ainsi l’importance croissante du pays sur la scène internationale. Lors d’une cérémonie tenue à Rabat, en présence […]

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Le 11 septembre 2024 marque une date historique dans le partenariat entre le Maroc et l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE). Pour la première fois, l’OCDE a réalisé une étude économique entièrement dédiée au Royaume, soulignant ainsi l’importance croissante du pays sur la scène internationale. Lors d’une cérémonie tenue à Rabat, en présence du Chef du Gouvernement marocain, M. Aziz Akhannouch, et du Secrétaire général de l’OCDE, M. Mathias Cormann, les conclusions de cette étude ont été présentées et débattues. Cette étude s’inscrit dans le cadre de la clôture du second Programme-Pays Maroc-OCDE, qui a débuté en 2019, et elle dote le Royaume d’un outil stratégique rare pour un pays non-membre de l’Organisation.

Cette initiative de l’OCDE, une première pour le Maroc et pour toute la région MENA, intervient après plusieurs études et analyses menées par des institutions telles que le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale, qui ont également salué les progrès économiques du Royaume. Cependant, l’étude de l’OCDE revêt une dimension particulière : elle reflète le point de vue de l’Europe sur les réformes et l’évolution du Maroc, et ouvre la voie à une coopération encore plus étroite avec les pays membres de cette organisation.

Comme l’a souligné Mme Nadia Fettah, Ministre de l’Économie et des Finances, lors de la cérémonie, cette étude ne vise pas simplement à fournir une évaluation supplémentaire, mais constitue un exercice rigoureux permettant au Maroc de se situer par rapport à ses pairs. L’approche méthodologique de l’OCDE a permis d’obtenir une analyse approfondie et comparative, tout en prenant en compte les spécificités du contexte marocain. Cette démarche rigoureuse a permis de mettre en lumière à la fois les avancées importantes réalisées ces dernières années et les défis à relever pour atteindre les objectifs du Nouveau Modèle de Développement du Royaume.

L’étude met en exergue les réformes clés entreprises par le Maroc, notamment dans les domaines de l’investissement, de la gouvernance publique, et du développement territorial. Elle souligne également les efforts déployés pour renforcer la protection sociale et encourager l’insertion des jeunes sur le marché du travail, deux enjeux majeurs pour le Royaume. Le rapport propose une série de recommandations, en phase avec les objectifs de réforme du pays, tout en mettant l’accent sur des domaines nécessitant une attention accrue, tels que la transition durable, le stress hydrique et les inégalités sociales.

En dressant un parallèle avec les analyses du FMI et de la Banque mondiale, cette étude de l’OCDE montre que le Maroc a su maintenir sa stabilité macroéconomique et absorber les chocs liés à la polycrise mondiale tout en continuant d’avancer sur la voie des réformes. Elle confirme aussi la place du Maroc comme un partenaire stratégique de premier plan en Afrique pour les pays européens.

Ce premier rapport de l’OCDE constitue donc un nouveau jalon important dans la relation entre le Maroc et les institutions internationales, renforçant l’image d’un Maroc résilient, ambitieux et ouvert aux réformes.

Afifa Dassouli

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Akhannouch « dynamiser l’investissement », à quel prix ? https://lnt.ma/akhannouch-dynamiser-linvestissement-a-quel-prix/ Wed, 04 Sep 2024 12:03:09 +0000 https://lnt.ma/?p=359296 À l’ouverture des travaux du Conseil de Gouvernement, la semaine dernière, M. Akhannouch a mis l’accent sur le renforcement de la dynamique d’investissement et la création d’emplois, pour une croissance économique durable. Certes, le chef du gouvernement parle de l’investissement global du pays, qui fait l’objet de la nouvelle politique du gouvernement selon laquelle l’investissement […]

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À l’ouverture des travaux du Conseil de Gouvernement, la semaine dernière, M. Akhannouch a mis l’accent sur le renforcement de la dynamique d’investissement et la création d’emplois, pour une croissance économique durable.

Certes, le chef du gouvernement parle de l’investissement global du pays, qui fait l’objet de la nouvelle politique du gouvernement selon laquelle l’investissement privé doit monter en puissance pour alléger l’investissement public. Mais quid de la situation actuelle de l’investissement global au Maroc, pour mesurer le chemin à parcourir et la tâche du gouvernement à laquelle M. Akhanouch fait référence ?

Le premier constat porte sur les chiffres des dépenses d’investissements de l’État, qui dans le bulletin mensuel des statistiques des finances publiques de juillet 2024 se situent à 59 milliards de dirhams et continuent à croître d’année en année, en l’occurrence de 11,3 % passant de 53,2 MMDH en juillet 2023 à 59,2 MMDH en juillet 2024.

Pour ce qui concerne l’investissement total au Maroc, les seuls chiffres dont on dispose sont ceux du Haut-Commissariat au Plan, HCP selon lesquels, en 2023 ces derniers se montaient à 371,9 MMDH avec une augmentation de +4,8% par rapport à l’année 2022 compte tenu d’un taux de croissance économique annuel moyen de +2,5% entre 2019 et 2023. Avec la précision que ces 371 milliards de dirhams d’investissement se distribuent principalement entre le secteur du bâtiment et travaux publics avec 52,4% et de l’industrie avec 34,1%.

Quant aux investissements privés, seuls les montants des IDE, investissements extérieurs, sont précis. En 2024, ils représentent 34,6% du total des investissements nationaux soit 1/3.

En 2023, les recettes d’IDE ont atteint 181 milliards de dirhams en croissance de 55% sur la période 2000-2023, confirmant ainsi l’attractivité du Maroc pour les investisseurs internationaux depuis le plan d’accélération industriel qui les a placés au centre de sa stratégie et la politique de dynamisation de l’AMDIE depuis 2019.

Aussi, pour les investissements privés dans leur ensemble, l’évaluation statistique n’est pas exhaustive. Malgré les efforts faits par le HCP, seuls les investissements qui bénéficient d’accompagnement de l’État ou de mesures fiscales sont cernables. Ceux qui n’y sont pas éligibles restent sous le radar et sont difficiles à valoriser.

C’est d’ailleurs une problématique que le nouveau ministère de l’investissement prend en charge par la création d’un l’observatoire de l’investissement qui devrait être bientôt opérationnel, avec l’objectif de faire un recensement plus large et plus exact, des investissements engagés et réalisés au Maroc, grâce à des conventions signées avec le secteur bancaire, la DGI, les douanes, l’OMPIC etc.

Cette initiative permettra en conséquence de mieux appréhender au niveau national la contribution du privé en matière d’investissement et de relativiser la part importante des investissements publics.

Par ailleurs, en ce qui concerne l’investissement privé au Maroc, il faut savoir qu’il est au centre de la politique de l’État en matière d’amélioration de l’environnement économique et donc du climat des affaires.

Le nouveau modèle de développement en a conçu les contours dont la concrétisation est en cours.  Un de ces aspects n’est autre que la grande réforme fiscale en cours qui se traduit par une baisse de l’IS de 35% à 20% pour les bénéfices des entreprises inférieurs à un million de dirhams, mesure qui concerne la majorité des entreprises marocaine, sachant que seules les grandes sociétés continueront avec le taux d’IS de 35%.

L’unification de la TVA à 2 taux, 10 et 20%, est un autre exemple d’assainissement économique. Par ailleurs, toujours pour inciter les investisseurs privés marocains deux politiques d’importance sont à prendre en compte ; celle de l’industrie pour leur accompagnement et celle du financement de l’investissement à travers le Fonds Mohamed VI pour l’investissement et la Charte de l’investissement.

Car, une nouvelle politique industrielle qui met l’accent sur la souveraineté économique du pays comme moyen et finalité, est en préparation. Elle devra prioriser la satisfaction des besoins du pays, tout en assurant sa résilience en cas de crise en référence à celle causée par la covid 19.

À cet effet, une banque de projets a déjà été constituée par le ministère de l’industrie. Ces projets devraient se traduire par le remplacement de certaines importations et créer 400 000 emplois directs. Le montant des investissements engagés par ces projets devrait atteindre 110 milliards de dirhams qui généreront 92 MMDH de substitution des importations et 85 MMdhs d’exportations nouvelles, sachant que 86% des capitaux engagés seront marocains.

L’État offre aux investisseurs un accompagnement à tous les niveaux de réalisation et ces projets relèvent de tous les secteurs d’activité : agro-alimentaire, métallurgique, chimie et parachimie, textile métallurgie, matériaux de constructions, électronique économie circulaire, cuir énergies renouvelables et industrie navale, afin de créer un écosystème industriel. Un des exemples ciblés par la stratégie de la souveraineté économique porte sur la production de semi-conducteurs pour répondre aux besoins du pays et exporter tout en attirant les investisseurs étrangers qui sont nombreux à les rechercher du fait de leur pénurie mondiale.

Enfin, pour acter ces avancées, le Maroc est signataire de la déclaration de l’OCDE dite PCN, principes directeurs pour la conduite responsable des entreprises depuis 2009. Et s’inscrit dans les benchmarks internationaux en signant des accords internationaux de protection des investissements.

Toutefois, la mesure du climat des affaires au Maroc, (doing business) reste peu appréhendée.

Même si Bank Al Maghrib publie chaque trimestre les résultats d’une enquête de conjoncture dont la dernière du second trimestre 2024 annonce : « Au deuxième trimestre de 2024, le climat général des affaires dans l’industrie aurait été « normal » selon 67% des entreprises et « défavorable » selon 19% d’entre elles, qu’elle détaille par secteurs d’activités, ces indications restent approximatives.

En définitive, certes l’investissement est un outil de croissance économique important, mais la conjoncture économique régionale le conditionne favorablement ou pas.

Or, la santé économique des pays européens partenaires du Maroc, laisse à désirer, les budgets publics sont en voie de restriction, annonçant une austérité. Malgré la baisse de l’inflation à 2%, la croissance traîne à reprendre de façon globale. Les investisseurs privés attendent la reprise pour se rassurer sur l’avenir car la confiance est le moteur de l’investissement…

Afifa Dassouli

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La performance des marchés internationaux enfin à la portée des épargnants marocains https://lnt.ma/la-performance-des-marches-internationaux-enfin-a-la-portee-des-epargnants-marocains/ Wed, 10 Jul 2024 14:32:08 +0000 https://lnt.ma/?p=323071 Propos recueillis par Afifa Dassouli   La faiblesse des rendements proposés par les produits de taux classiques pousse les investisseurs à rechercher de nouvelles sources de diversification, tout en maîtrisant leur risque. Dans cette optique, BMCI BNP Paribas Banque Privée s’apprête à relancer ses Certificats de dépôts structurés. Ce produit offre aux clients la possibilité […]

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Propos recueillis par Afifa Dassouli

 

La faiblesse des rendements proposés par les produits de taux classiques pousse les investisseurs à rechercher de nouvelles sources de diversification, tout en maîtrisant leur risque.

Dans cette optique, BMCI BNP Paribas Banque Privée s’apprête à relancer ses Certificats de dépôts structurés. Ce produit offre aux clients la possibilité d’investir à l’international, à partir de leurs comptes en dirhams, sur des sous-jacents decorrélés des classes d’actifs traditionnelles et d’avoir un rendement potentiellement important par rapport à un placement à taux fixe classique et une garantie de leur capital à l’échéance du placement.

Ces produits sont construits en concertation avec le Responsable de la Stratégie chez BNP Paribas Wealth Management, en capitalisant sur ses recommandations d’investissement sur les marchés internationaux. M. Edmund Shing était d’ailleurs l’invité du dernier Meet The Expert organisé en avril 2024 par la Banque Privée BMCI à Casablanca, Rabat et Marrakech. Ce cycle de conférences a été l’occasion de présenter aux clients de la Banque Privée les thématiques d’investissement à privilégier et l’offre de produits offerte par la Banque Privée BMCI pour les décliner, notamment à travers les certificats de dépôt structurés.

Pour une meilleure présentation de ce produit financier innovant Soraya Mahfoud et Kanza Amor, respectivement Directeur et Responsable Offre de la Banque Privée – BMCI Groupe BNP Paribas, ont répondu à nos questions.

 

Mme Soraya Mahfoud, Directeur de la Banque Privée – BMCI Groupe BNP Paribas

Quelles sont les caractéristiques du certificat de dépôt structuré ?

Un certificat de dépôt structuré est la combinaison d’un certificat de dépôt classique et d’une option permettant d’investir sur les différents types de marchés internationaux.

Le certificat de dépôt structuré est construit dans la perspective d’un investissement sur une durée de deux ans (des maturités plus longues peuvent être envisagées).

Le taux de rémunération de la première année est fixé à la date de souscription et celui de la seconde année est révisé à la date d’anniversaire du certificat et est indexé sur l’évolution du sous-jacent de l’option pendant la première année.

Par construction, le certificat de dépôt structuré est un produit à capital garanti à échéance du certificat.

Tout comme le certificat de dépôt classique, le certificat de dépôt structuré est soumis à la fiscalité prévue pour les titres de créances négociables.

Pourquoi inclure les certificats de dépôt structurés dans son portefeuille ?

Les certificats de dépôt structurés permettent d’investir de manière indirecte sur des marchés impossibles d’accès pour les investisseurs marocains et de diversifier ainsi les portefeuilles en termes de sous-jacents.

Ils offrent la possibilité de s’exposer indirectement à des actifs risqués ou volatils, sans subir immédiatement leurs fluctuations de cours et sans augmenter le risque.

Enfin, les certificats de dépôt structurés permettent de suivre une stratégie précise, sur les marchés, par exemple pour bénéficier de la hausse, de la baisse, de la stabilité ou de la volatilité d’un sous-jacent, ou pour se couvrir contre un retournement de marché, un risque de change ou un risque de taux… Ces stratégies sont choisies en concertation avec le Responsable de la Stratégie d’investissement de BNP Paribas Wealth Management.

Mme Kanza Amor, Responsable Offre – BMCI Groupe BNP Paribas

Précisément, quels produits BMCI BNP Paribas Banque Privée s’apprête-t-elle à commercialiser ?

BMCI BNP PARIBAS Banque Privée, en lien avec la Stratégie de BNP Paribas Wealth Management, s’apprête à lancer des certificats structurés autour de deux thématiques : l’Or jaune et l’Or bleu.

D’abord l’Or jaune, valeur refuge de référence. L’intérêt est tant conjoncturel avec des perspectives qui restent haussières à moyen terme, que structurel puisque l’or possède des vertus de diversification et de décorrélation par rapport aux classes d’actifs traditionnelles.

Puis l’Or « bleu », en lien avec le stress hydrique. La demande croissante en eau offre de nombreuses perspectives d’investissement. Le produit structuré autour de cette thématique prend position sur l’indice BNP Paribas Global Water qui investit dans des entreprises internationales directement impliquées dans la filière de l’eau.

Notre force est de pouvoir capitaliser sur notre adossement au Groupe BNP Paribas et sur l’accès à toutes ses expertises, pour proposer à la clientèle Banque Privée des solutions d’investissement sur des marchés et des thématiques très variés, à partir de placements au Maroc.

Les certificats de dépôt structurés permettent une exposition sur les marchés internationaux à partir de comptes en dirhams, que proposez-vous pour vos clients détenteurs de comptes en devises ?

Nous proposons également une offre de placement à nos clients détenteurs de comptes en devises dans le respect bien entendu des dispositions réglementaires.

Cette offre va dépendre du profil du client. Pour les profils les plus prudents, nous proposons des placements en dépôts à terme BMCI libellés en devises, ils sont peu risqués et offrent des taux de rendement compétitifs. Nous pouvons également proposer des placements sur des obligations libellées en devises émises par l’Etat ou par des émetteurs Corporate de 1er rang, elles offrent également des taux de rendements intéressants pour une prise de risque limitée.

Pour les clients plus avertis, qui souhaitent davantage de diversification à travers un univers d’investissement plus large avec une prise de risque qui peut être plus importante et un horizon d’investissement plus long terme, nous offrons l’accès à un vaste éventail de fonds couvrant différentes classes d’actifs, zones géographiques et stratégies. Nous capitalisons pour cela sur notre adossement au Groupe BNP Paribas et sur l’expertise de sa société de gestion BNP Paribas Asset Management.

Nous accompagnons également nos clients les plus dynamiques à travers une sélection de titres vifs, sur la base des analyses et des recommandations du Groupe BNP Paribas, auxquelles nous leur donnons accès pour une meilleure compréhension de nos convictions d’investissement sur les marchés internationaux.

Ces divers investissements sont soumis à la fiscalité prévue par le code général des impôts, en fonction de la nature du placement en devises ainsi que du statut de résidence du client.

Pour résumer, en complément de notre expertise locale, nous bénéficions d’un adossement au Groupe BNP Paribas et d’un accès à plusieurs expertises sur les marchés internationaux dont nous faisons profiter nos clients éligibles, à leur demande, conformément à leur profil et dans le respect des dispositions réglementaires.

 

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Interview avec Abderrahim Chaffai, Président ACAPS : Une régulation innovante et inclusive pour des Assurances et une Protection sociale résilientes https://lnt.ma/interview-avec-abderrahim-chaffai-president-acaps-une-regulation-innovante-et-inclusive-pour-des-assurances-et-une-protection-sociale-resilientes/ Fri, 07 Jun 2024 11:08:51 +0000 https://lnt.ma/?p=320890 Entretien réalisé par Afifa Dassouli     La Nouvelle Tribune : L’ACAPS vient de publier son nouveau plan stratégique triennal 2024/2026.  Quel bilan faites-vous des deux précédents plans stratégiques de l’Autorité ? M. Abderrahim Chaffai : Tout d’abord, je voudrais souligner que l’ACAPS s’appuie et capitalise sur les réalisations de ses deux précédents plans stratégiques […]

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Entretien réalisé par Afifa Dassouli

 

 

La Nouvelle Tribune : L’ACAPS vient de publier son nouveau plan stratégique triennal 2024/2026.  Quel bilan faites-vous des deux précédents plans stratégiques de l’Autorité ?

M. Abderrahim Chaffai : Tout d’abord, je voudrais souligner que l’ACAPS s’appuie et capitalise sur les réalisations de ses deux précédents plans stratégiques triennales, tout en prenant en considération les attentes et les besoins des deux secteurs qu’elle supervise ainsi que les enjeux posés par les profondes transformations du paysage économique et social. Ainsi, notre troisième feuille de route vient approfondir et compléter plusieurs grandes initiatives et projets déployés par l’Autorité.

Dans ce cadre, vous n’êtes pas sans savoir que plusieurs chantiers ont été menés depuis la création de l’ACAPS en 2016, dans le but de mettre à niveau le cadre réglementaire qui régit l’activité d’assurance, en vue d’arrimer notre dispositif de régulation et de supervision aux meilleurs standards internationaux. Rappelons à cet égard que la convergence vers les normes internationales a été érigée comme axe central de nos deux plans stratégiques 2018-2020 et 2021-2023.

A cet effet, l’Autorité a mené plusieurs projets réglementaires d’envergure. A titre d’exemple, nous avons travaillé sur la refonte de plusieurs aspects du code des assurances et amendé la circulaire générale prise pour l’application de certaines dispositions de la loi n°17-99 portant code des assurances qui a été publiée le jeudi 21 juillet 2022. Cet amendement introduit, parmi d’autres nouveautés, la promotion de l’assurance inclusive ainsi que la modernisation du secteur des assurances à travers l’élargissement du périmètre de distribution des opérations d’assurances aux établissements de paiement (EDP), en leur permettant de présenter les opérations remplissant les conditions fixées par ladite circulaire.

Je citerai aussi la publication de l’instruction relative à la vente en ligne de produits d’assurance ainsi que le parachèvement de l’intégralité du corpus réglementaire relatif à l’assurance Takaful et l’octroi des premiers agréments aux entreprises d’assurances et de réassurance Takaful.

Dans le domaine de la prévoyance sociale, l’Autorité a œuvré à accompagner les pouvoirs publics en matière de mise à niveau de ce secteur, particulièrement dans le contexte actuel, par la généralisation de la protection sociale.  A ce titre, l’Autorité a notamment accompagné le chantier national de généralisation de l’assurance maladie obligatoire « AMO » en se prononçant sur plusieurs textes législatifs et réglementaires y afférents, notamment ceux visant l’extension de la couverture médicale à différentes catégories de travailleurs non-salariés.

Toutes ces avancées ont permis à l’Autorité de consolider son rôle en tant que  régulateur et superviseur des deux secteurs stratégiques des Assurances et de la Prévoyance Sociale.

 

Quels sont les principaux axes du nouveau plan stratégique de l’ACAPS ?

Notre nouveau plan stratégique 2024-2026 repose sur cinq orientations stratégiques, déclinées en plusieurs objectifs et actions prioritaires.

Ainsi, l’ACAPS continuera d’œuvrer activement pour améliorer son cadre de protection des assurés et des bénéficiaires de contrat ainsi que des adhérents et affiliés des organismes de prévoyance sociale. Elle s’engage également à faire évoluer l’organisation et la conduite de marché du secteur des assurances et à veiller à la résilience des acteurs ainsi qu’à la stabilité financière.

En outre, l’Autorité est fermement résolue à soutenir la durabilité et promouvoir le développement et la transformation du secteur des assurances, à travers notamment la promotion de la digitalisation et de l’innovation.

Par ailleurs, l’Autorité s’engage à poursuivre son accompagnement des pouvoirs publics pour la mise à niveau du secteur de la prévoyance sociale et à contribuer aux chantiers d’élargissement de la protection sociale et de la réforme de la retraite.

En outre, l’ACAPS continuera à consolider sa position en tant qu’Autorité innovante, agile et attractive, en phase avec l’évolution numérique et ouverte sur son environnement national et international.

 

 Qu’en est-il du renforcement de la supervision du secteur des assurances ?

Cette question revêt une importance capitale pour l’Autorité depuis sa création et se situe en effet au cœur de notre mission en tant que régulateur du secteur des assurances. Ainsi, l’Autorité poursuivra ses efforts afin d’asseoir une supervision moderne et efficiente du secteur des assurances, et ce en assurant une veille et une surveillance régulière des risques auxquels les acteurs peuvent être exposés.

A ce propos, nombreux sont les projets stratégiques menés par l’ACAPS.  Je citerai notamment le dispositif prudentiel relatif à la Solvabilité Basée sur les Risques « SBR » qui vise le renforcement de la résilience des entreprises d’assurances et de réassurance face à l’ensemble des risques encourus, l’amélioration de leur système de gouvernance et le renforcement de la transparence de l’information à destination du régulateur et du public.

En matière de risques émergents, l’Autorité entend renforcer la supervision du risque climatique en mettant en place des exigences et des process qui lui sont spécifiques en raison des enjeux relatifs aux changements climatiques pouvant affecter la résilience des assureurs.

De même, une vigilance accrue sera portée aux risques associés aux nouvelles technologies, notamment les cybers risques, qui deviennent de plus en plus une menace grandissante pour le secteur des assurances. A cet égard, l’Autorité prévoit de renforcer la surveillance et la prévention de ces risques cyber, en s’assurant de la mise en place par les assureurs d’un cadre de gouvernance précis en matière de cybersécurité.

L’Autorité poursuivra également le perfectionnement de ses outils et méthodes de supervision, en les adaptant à l’approche basée sur les risques et en renforçant le recours à la technologie et à la digitalisation. En parallèle, l’Autorité continuera son engagement en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Ainsi, après avoir parachevé la transposition des normes internationales, notamment celles du GAFI, à son dispositif réglementaire et mis en place les mécanismes de contrôle et de suivi, elle continuera sur les trois prochaines années, à œuvrer pour l’alignement complet du secteur des assurances auxdites normes et consolidera ses dispositifs de surveillance et de contrôle en matière de LBC/FT, à travers le renforcement de l’approche par les risques et la poursuite de l’automatisation de son dispositif.

Sur le volet de stabilité financière, l’ACAPS poursuivra la consolidation de son dispositif de veille et de supervision macroprudentielle, en renforçant notamment son cadre analytique et de stress test.

 

Où en est la mise en œuvre du projet de solvabilité basée sur les risques ?

Ce chantier est sur la bonne voie. Sa mise en œuvre a déjà été entamée avec l’entrée en vigueur en février 2021 de son 2ème pilier qui traite des exigences qualitatives, avec un calendrier de déploiement achevé fin 2023.

S’agissant du pilier 1 relatif aux exigences quantitatives, trois études d’impacts ont été menées afin de tester le modèle et de stabiliser le calibrage des paramètres de chocs à appliquer aux différents risques auxquels sont exposées les entreprises d’assurances.  Ces études ont permis de mesurer l’impact des nouvelles règles sur les postes du bilan prudentiel des entreprises d’assurances et de réassurance, le capital de solvabilité requis et le ratio de solvabilité.

Il convient aussi de noter que la conception des piliers 1 et 3 du cadre SBR est achevée.  Il est attendu que le projet de circulaire transposant les spécifications techniques du pilier 1 et les exigences relatives aux reportings (pilier 3) soit finalisé courant 2024 et par la suite mis dans le circuit d’adoption.

 

Comment L’ACAPS compte-t-elle protéger les clients du secteur des assurances ?

Je tiens à souligner à cet égard que la protection des assurés et bénéficiaires des contrats d’assurances, et des affiliés et adhérents au régime de prévoyance sociale a toujours représenté une priorité pour notre Autorité depuis sa création.  En effet, l’ACAPS s’investit pleinement dans sa mission de protection des consommateurs des produits d’assurance et lui confère une place centrale dans sa stratégie.

Plusieurs avancées ont été d’ailleurs enregistrées à ce titre notamment en matière de contrôle des produits d’assurance et d’amélioration de leur qualité, de traitement des réclamations à l’égard des entreprises et intermédiaires d’assurances ainsi qu’en termes de contrôle des pratiques commerciales.

L’ACAPS continuera à prendre les mesures nécessaires pour renforcer davantage les droits des assurés et bénéficiaires de contrats d’assurance et favoriser une prestation de services adéquate à leur égard. A ce titre, nous envisageons notamment d’œuvrer à l’amélioration du processus d’indemnisation et au renforcement des voies de recours du consommateur pour le règlement des différends et des litiges, notamment à travers la promotion de la médiation en assurance et la consolidation également du dispositif mis en place par l’ACAPS pour le traitement des réclamations.

Dans le même cadre, l’Autorité veillera à ce que le consommateur soit traité de manière correcte, équitable, diligente et transparente. La nouvelle stratégie de l’ACAPS accorde, en effet, une attention particulière au renforcement de l’encadrement et de la supervision de la conduite de marché du secteur des assurances.

D’un autre côté et eu égard à l’importance des produits d’assurances en tant que base de la relation entre les consommateurs et leurs assureurs, l’Autorité a inscrit dans son nouveau plan stratégique des projets visant à instaurer auprès des assureurs des dispositifs efficaces en matière de gouvernance des produits d’assurance et à améliorer la clarté des contrats d’assurance en veillant au maintien de l’équilibre contractuel et de la valeur ajoutée escomptée pour les différents groupes de consommateurs ciblés.

Ces mesures, précisons-le, seront accompagnées par des actions en lien avec la réduction du gap de protection, l’inclusion assurantielle, l’amélioration de l’accès de la population à des offres de couverture adaptées ainsi que la modernisation du cadre légal relatif à l’intermédiation en assurance pour accompagner les évolutions des modes de consommation et de distribution.

Par ailleurs, comme vous le savez, nous déployons plusieurs actions en matière d’éducation financière pour permettre aux consommateurs de mieux appréhender les produits et services assurantiels, confirmant, ainsi, notre mission de protection des droits des assurés. Nous veillons en effet à ce que les programmes d’éducation financière dans les domaines relevant du champ d’intervention de l’Autorité répondent aux besoins et au niveau de connaissances de l’ensemble des citoyens à travers la mise en place d’actions de vulgarisation et de sensibilisation au profit de différentes cibles.

 

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Entretien avec M. Tarik Senhaji, Directeur Général de la Bourse de Casablanca : « La bourse est plus audible à travers des messages positifs, son image est plus présente et ses chiffres plus significatifs » https://lnt.ma/entretien-avec-m-tarik-senhaji-directeur-de-la-bourse-de-casablanca-la-bourse-est-plus-audible-a-travers-des-messages-positifs-son-image-est-plus-presente-et-ses-chiffres-plus-significatif/ Wed, 05 Jun 2024 09:09:17 +0000 https://lnt.ma/?p=320702 Dans un entretien exclusif, M. Tarik Senhaji, Directeur Général de la Bourse de Casablanca, revient sur les récentes orientations stratégiques de l’Agence nationale chargée de la gestion stratégique des participations publiques, l’évolution positive de la Bourse de Casablanca, et les efforts déployés pour renforcer les partenariats et dynamiser le marché financier marocain. Il partage également […]

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Dans un entretien exclusif, M. Tarik Senhaji, Directeur Général de la Bourse de Casablanca, revient sur les récentes orientations stratégiques de l’Agence nationale chargée de la gestion stratégique des participations publiques, l’évolution positive de la Bourse de Casablanca, et les efforts déployés pour renforcer les partenariats et dynamiser le marché financier marocain. Il partage également sa vision pour placer la Bourse au centre de l’économie nationale et les résultats déjà obtenus grâce à cette stratégie.

 

La Nouvelle Tribune : M. Senhaji, pour coller à l’actualité, lors du dernier Conseil des Ministres présidé par SM samedi dernier, l’Agence nationale chargée de la gestion stratégique des participations publiques en charge de la politique actionnariale de l’État a été dotée de sept orientations stratégiques d’importance, dont la dynamisation de l’investissement privé et le renforcement de la contribution du secteur privé pour dynamiser l’économique nationale. Comment la bourse va-t-elle en profiter ?

M. Tarik Senhaji : Je vous réponds en tant que Directeur Général de la Bourse mais également en ayant eu l’honneur de diriger deux entreprises publiques par le passé que c’est un développement extrêmement positif pour dynamiser l’économie du Maroc et ses marchés financiers ! Les EEPs à caractère marchand ont un poids très important dans l’économie de notre pays et pourtant elles ont des besoins très spécifiques qui les différencient fortement des autres démembrements de l’État. La création de l’ANGPSE, l’Agence nationale chargée de la gestion stratégique des participations publiques et sa dotation d’un ensemble d’outils structurants, à leur tête un document de référence sur la politique actionnariale de l’État, est un excellent développement qui permettra de mieux les appuyer mais également de créer des synergies « de portefeuille » très positives, notamment sur la partie financière.

Dans ce cadre, la Bourse a toujours été un outil au service de l’État pour la valorisation de ses actifs dans ses opérations de privatisation par introduction en bourse ou d’opérations secondaires. Ce levier a permis par ailleurs l’amélioration du système de gouvernance des entreprises publiques cotées en introduisant des mécanismes « privés » tout en lui permettant de maintenir un certain niveau de contrôle sur ses actifs stratégiques. Bien sûr, la politique actionnariale de l’État présentée au récent Conseil des Ministres laisse présager d’une collaboration encore plus étroite grâce notamment au travail d’optimisation financière et de gestion « de portefeuille » initié par l’Agence. Le marché boursier pourra certainement contribuer aux axes annoncés de la politique actionnariale, non seulement pour soutenir des modèles économiques attractifs mais également pour encourager des environnements de gouvernance public-privé idoines.

 

La bourse de Casablanca enchaîne les événements et fait beaucoup parler d’elle. Faites-vous le même constat ?

En effet, la bourse est plus audible à travers des messages positifs, son image est plus présente et ses chiffres plus significatifs ! Les petits porteurs sont plus intéressés par les actions aujourd’hui qu’il y a deux ou trois ans, un signe important du retour de la confiance, surtout avec le retour d’opérations d’introduction en bourse, une des causes de cette dynamisation. La performance des indices boursiers depuis le début de l’année 2024 pour le MASI est de +10,07 % et le MASI Mid & Small Cap de +23,43 % avec une capitalisation boursière de 6927 milliards de dirhams. Le volume moyen quotidien atteint 347 millions de dirhams, en croissance de 82 % par rapport à l’année précédente. Certes, la problématique principale de la bourse relève maintenant de l’insatisfaction qu’elle engendre du fait du manque d’IPO et donc d’offres de nouveaux papiers, bien plus que d’autres sujets. Il faut aller au-delà des aprioris et y voir des opportunités d’investissement pour les institutionnels et les épargnants et de financement pour les entreprises. Cela permet de reconnaître que le marché boursier permet une meilleure valorisation tout en apportant une amélioration certaine dans la gouvernance et la notoriété de l’entreprise.

 

En tant que Directeur Général de cette institution, quelle politique déployez-vous pour mettre en avant le marché boursier ?

Vous avez parlé d’événements, j’y rajouterai les partenariats comme deuxième volet de nos actions pour mettre la Bourse au Centre, améliorer sa visibilité, sa proximité et donc son utilité. La première chose à faire quand on arrive à un poste de responsabilité, c’est d’observer et d’écouter. C’est ce que j’ai fait en appliquant une formule américaine connue, celle qui prône de considérer le sujet « from the outside looking in ». Concrètement, la bourse de Casablanca a noué de nouveaux partenariats pour des échanges constructifs basés sur une écoute réciproque. Je travaille depuis 25 ans sur les marchés des capitaux et j’ai pu faire le constat que les sujets d’appréciation du marché financier portent beaucoup sur la partie technique, la structuration, le travail des traders, des négociateurs, des gérants de fonds, de manière plus générale des acteurs de marché. Et c’est ainsi que je pense qu’on passe beaucoup de temps à ériger des règles. À une époque, je pense très modestement que l’on passait 90 % de notre temps à l’intérieur de notre microcosme financier, travaillant sur le plan technique et pas assez de temps auprès des protagonistes de l’économie réelle. Ce sont ces relations externes, basées sur des allers-retours continus et permanents, qui nous ont permis de changer la donne et de donner à ces protagonistes l’importance qu’ils méritent.

 

Quels sont les principaux partenariats que la bourse a ainsi noué ?

Partant de ce constat, nous avons volontairement, ces dernières années, resserré nos relations avec les sociétés en prenant l’initiative de constituer une association des entreprises cotées, qui s’est révélée être très importante et productive. Puis également, nous nous sommes rapprochés de l’ordre des experts-comptables, qui sont souvent des partenaires très importants et de choix, sachant qu’ils peuvent suggérer aux entreprises de s’introduire en bourse ou de s’y financer. Sachant que le commissaire aux comptes est souvent le premier confident du chef d’entreprise. Par ailleurs, nous avons organisé des caravanes pour nous rapprocher des entreprises des principales villes du pays, du nord au sud. Et le plus important pour la bourse, nous avons créé un partenariat très resserré avec la CGEM et ses délégations dans les différentes villes du Maroc. Notre relation avec la CGEM s’est beaucoup développée depuis, à travers une feuille de route, résultat de deux ou trois ans de travail, qui s’est traduit par un soutien beaucoup plus fort. De ce fait, le président de la CGEM parle de la bourse de manière régulière, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Cela sans minimiser ce que la Bourse a accompli avec plusieurs associations professionnelles. Par exemple, lors de la 7ème édition du Morocco Capital Markets Days (MCMD) à Londres, la Bourse et l’AMIC (l’Association Marocaine des Investisseurs en Capital) ont organisé un événement ensemble avec des panels et pitché des investisseurs ensemble. Avec l’APSB, nous organisons en ce moment un cycle de conférences sur les résultats des entreprises cotées, qui est très instructif et très suivi par le marché.

 

Et des liens forts avec l’AMMC ?

C’est la base, le socle sur lequel toutes les initiatives reposent ! En effet, la bourse participe aux côtés de l’AMMC à la conception d’un certain nombre de projets très ambitieux comme la création du marché des produits dérivés. Nous sommes très fiers du dialogue que nous avons établi avec l’AMMC et du travail que nous faisons ensemble. Nous avons un régulateur qui est très pro-business et qui n’est absolument pas dans la posture de « gendarme de la bourse » uniquement. Vous savez, sur un marché domestique émergent tel que le nôtre, c’est la meilleure façon de travailler, co-construire ensemble pour aller plus vite, avoir un dialogue fructueux qui répercute l’ensemble des critères nécessaires pour le développement du marché. La solidarité de place est une notion très importante pour le marché des capitaux. Par exemple, pour le grand projet des produits dérivés, la bourse élargit sa plateforme à ces produits pour introduire ces nouveaux services en « construisant » la chambre de compensation. Grâce à ces produits dérivés, les opérateurs et les clients pourront avoir accès à de nouveaux outils de couverture.

 

Comment remettre la bourse au centre de l’économie, est-ce votre objectif ? Quels en sont les résultats ?

Nous avons théorisé ce concept autour de la centralité de la bourse il y a quelques années pendant la période du Covid à partir de nos bureaux. Quand vous n’avez pas l’opportunité de rencontrer les gens, ça vous permet de prendre du recul et quelques fois d’avoir de nouvelles visions ! Le comité de direction est parti du constat que la bourse n’était pas nécessairement valorisée à sa juste valeur. C’est en effet une infrastructure unique qui va au-delà du traitement quotidien des échanges de titres, c’est un baromètre, une place centrale où les acteurs se rencontrent et s’échangent des idées bien plus que juste des actions. Et ça, je trouve que c’est très fort ! Et c’est une méta-idée sur laquelle nous avons bien construit depuis. Preuve en est que pour le MCMD à Londres, nous sommes passés de 16 à 26 émetteurs qui participent avec 130 réunions d’investisseurs tenus en one-to-one. Et déjà la semaine dernière, j’ai reçu un investisseur international en roadshow au Maroc dans le but de s’y établir, en plus d’un certain nombre de demandes de visios. Preuve que le message est bien passé.

 

Votre conclusion ?

Il faut rappeler que le financement sur le marché boursier est une recommandation forte et centrale du nouveau modèle de développement de notre pays. Il conviendrait, dans cette logique, que le Maroc ait une vraie priorisation du financement boursier comme on l’a vu au Moyen-Orient ces dernières années. L’IPO d’Aramco a lancé le marché boursier en Arabie Saoudite mais aussi à Abu Dhabi, Dubaï, au Qatar, en mettant en place des politiques volontaires voire dirigistes, tant les autorités de ces pays sont maintenant convaincues que leur prochaine phase de développement économique est intimement liée à celle de leurs bourses.

 

Entretien réalisé par Afifa Dassouli

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Forum de Dakhla : une Afrique intégrée pour libérer son potentiel https://lnt.ma/forum-de-dakhla-une-afrique-integree-pour-liberer-son-potentiel/ Wed, 29 May 2024 10:26:56 +0000 https://lnt.ma/?p=320272 Bank Al-Maghrib a organisé à Dakhla un évènement de grande importance, en collaboration avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et l’Université de Bâle en Suisse, et en partenariat avec le Conseil Régional Dakhla-Oued Eddahab. En effet, dans le cadre de ses forums annuels de réflexion et de débat, c’est sur « l’intégration économique en Afrique pour un avenir […]

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Bank Al-Maghrib a organisé à Dakhla un évènement de grande importance, en collaboration avec l’Université Cadi Ayyad de Marrakech et l’Université de Bâle en Suisse, et en partenariat avec le Conseil Régional Dakhla-Oued Eddahab. En effet, dans le cadre de ses forums annuels de réflexion et de débat, c’est sur « l’intégration économique en Afrique pour un avenir plus prospère », que le débat a porté cette année.

Ainsi, la ville de Dakhla, qualifiée de point de liaison avec les pays africains, a accueilli de nombreux pays du continent représentés pars leurs ambassadeurs à Rabat, des décideurs publics et des chercheurs universitaires.

L’importance et la nécessité d’une intégration économique des pays africains se base sur le potentiel de développement énorme de ces derniers. Sa première richesse étant sa démographie faite d’une jeunesse en forte croissance, qui représentera, selon les projections des Nations Unies, le quart de la population mondiale en 2050. Aussi, l’Afrique est un soi un gisement de ressources naturelles précieuses, de terres fertiles riches d’une biodiversité cruciale pour l’avenir de la planète.

Toutefois, cette même intégration à l’échelle africaine fait face à des obstacles structurels dont le plus important relève de son grand déficit en matière de capital humain. Selon la Banque mondiale chaque année, 2,9 millions d’enfants de moins de 5 ans et 200 mille femmes enceintes décèdent et 50 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, comme le précise M. Jouahri gouverneur de la banque centrale du Maroc dans son discours de bienvenue.

Sur le plan économique, les structures productives du continent africain restent également fragiles, dominées par l’informel qui représente plus de 80% de l’emploi. En conséquence, la croissance économique est insuffisante et ne crée pas suffisamment d’opportunités d’emplois ni un niveau de vie décent pour la population. A ce titre, le Bureau International du Travail estime que 26,1% des jeunes africains de 15 à 24 ans ne travaillent pas et n’étudient pas non plus. Et, selon la Banque Africaine de Développement, les besoins non satisfaits de financement pour la mise à niveau des infrastructures du continent se situent entre 68 milliards et 108 milliards de dollars par an.

Par ailleurs, nombres d’intervenants de ce forum, ont démontré avec lucidité que l’intégration économique n’est pas toujours garante de prospérité. La mondialisation, le plus important mouvement d’intégration commerciale de l’histoire, en est un parfait exemple.

Car, si celle-ci a permis, dans les années 80, de réaliser des gains substantiels en matière de réduction des coûts de production, de développement du commerce, de croissance économique et de réduction de la pauvreté, elle s’est aussi traduite par un creusement des inégalités entre les pays et au niveau de leur population en excluant de larges franges de la population mondiale du développement.

Ces conséquences accentuées par les tensions géopolitiques, induisent un rejet de la mondialisation et l’émergence de la remise en question des règles du commerce mondial du multilatéralisme, et engendrent une revendication de souverainiste économique et de protectionnisme.

Résultat, l’Afrique est un continent très peu intégré comme le démontre la part du commerce inter-régional qui ne dépasse pas 12% contre 60% en moyenne pour l’Europe et l’Asie.

L’Afrique a besoin d’une intégration économique qui favorise sa transformation structurelle, des économies d’échelle, l’intensification de ses échanges et le développement de ses chaînes de valeur. Et tout particulièrement l’émergence de marchés de taille suffisante pour attirer les investissements. Ce, pour sortir de sa dépendance des marchés extérieurs qui la rende vulnérable comme elle l’a été face aux derniers chocs, de la pandémie ou des guerres actuelles.

Bien sur, la création récente d’une Communauté Economique Régionale, comme la zone de libre-échange continentale africaine, désignée communément par la ZLECAf créée récemment, favoriserait une intégration économique au niveau du continent objet du forum de Dakhla. Cet accord constitue une lueur d’espoir au regard de ses retombées potentielles au vu des différentes évaluations réalisées récemment sur ses impacts, qui montrent des gains substantiels.

Des simulations effectuées par le FMI indiquent que la mise en place de cette zone, accompagnée de réformes, pourrait augmenter la médiane des échanges commerciaux de l’Afrique avec le reste du monde de 15% et avec les pays africains de 53%.

Ce qui contribuerait spontanément à une hausse du PIB médian par habitant de plus de 10%. Et permettrait également, selon les mêmes estimations, de sortir plus de 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté.

Dans cette perspective, d’une seule voix tous les intervenants africains et marocains, sans exception, ont appuyé les efforts déployés par le Maroc pour une meilleure intégration économique au niveau du continent africain.

Sa Majesté le Roi Mohamed VI a souvent appelé à un codéveloppement gagnant-gagnant des pays africains en lançant des chantiers d’envergure pour le faciliter !

C’est le cas tout particulièrement du Gazoduc Maroc-Nigéria qui devrait contribuer à la diversification de l’approvisionnement énergétique pour de nombreux pays et contribuer à garantir la sécurité alimentaire du continent.

Mais aussi celui de l’initiative royale de grande envergure, celle de la zone afro-atlantique qui vise à faciliter l’intégration commerciale de plusieurs pays enclavés pour un espace de sécurité et prospérité.

Sans oublier les politiques publiques du Maroc en matière d’échanges commerciaux et d’investissement qui consacrent depuis un certain nombre d’années un traitement largement favorable aux relations avec le reste du continent, y facilitant ainsi l’installation de nombreux groupes marocains dans les services financiers, le secteur minier, les télécoms, l’immobilier. Sans oublier que Casablanca Finance City, abrite le siège de Africa50 un fonds qui œuvre au développement du continent en promouvant l’investissement dans l’infrastructure de ses pays. Et les banques marocaines présentes dans plus d’une trentaine de pays sur le continent y réalisent près de 23% de leur activité.

En conclusion, le forum de Dakhla s’est terminé sur la conviction selon laquelle malgré le contexte international difficile, l’Afrique est appelée à émerger et à trouver sa place au sein de l’échiquier mondial.

L’accès de l’Union Africaine en 2023 au statut de membre permanent au sein du G20 et la décision récemment de l’attribution d’un troisième siège au continent au sein du Conseil d’Administration du FMI, sont des signes précurseurs de l’ascension inéluctable de l’Afrique vers la juste place qui lui convient au niveau international…

Afifa Dassouli

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Interview exclusive avec Roberto Cardarelli, FMI : l’économie marocaine entre résilience et défis https://lnt.ma/interview-exclusive-avec-roberto-cardarelli-fmi-leconomie-marocaine-entre-resilience-et-defis/ Mon, 20 May 2024 09:09:18 +0000 https://lnt.ma/?p=319793 Dans un contexte mondial marqué par des crises successives, le Maroc se distingue par sa résilience économique. M. Roberto Cardarelli, économiste en chef de la mission du FMI au Maroc, nous livre une analyse approfondie du récent rapport de son institution sur le Royaume. Il aborde dans cet entretien les forces et faiblesses de l’économie […]

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Dans un contexte mondial marqué par des crises successives, le Maroc se distingue par sa résilience économique. M. Roberto Cardarelli, économiste en chef de la mission du FMI au Maroc, nous livre une analyse approfondie du récent rapport de son institution sur le Royaume. Il aborde dans cet entretien les forces et faiblesses de l’économie marocaine, l’impact de la sécheresse sur le marché du travail, et les réformes structurelles nécessaires pour assurer une croissance durable. En filigrane dans ses réponses, se dessinent également les perspectives et recommandations du FMI pour soutenir la stabilité et le développement économique du Royaume.

La Nouvelle Tribune : M. Cardarelli, le FMI vient de sortir son rapport 2024 sur l’économie marocaine, qu’il juge résiliente aux chocs négatifs de 2023, pouvez-vous nous en parler ?

M. Roberto Cardarelli : La résilience est une appréciation de l’économie marocaine basée spécialement sur ses données macro-économique et macro-financières.

Il s’agit, en l’occurrence, du solde extérieur du Maroc, de son déficit budgétaire et de ses réserves en devises qui se sont améliorés tout particulièrement par rapport à 2020, l’année de Covid. De même que la dette publique du pays s’est stabilisée, suivant une trajectoire de réduction progressive. Il faut préciser que de tels résultats n’ont pas été faciles à atteindre parce que l’impact des chocs qui ont frappé le pays a été très significatif. D’autant que les conjonctures internationales et en Europe, son principal partenaire, ont été marquées par d’importantes difficultés. Sans oublier que la sécheresse qui s’est installée ces dernières années constitue un nouveau choc d’importance pour le Maroc.

Justement, à quel point la sécheresse va-t-elle entraver la résilience du pays dont parle le rapport du FMI ?

En effet, sur ce volet, on ne peut pas parler de résilience. D’autant que la situation du marché du travail est sérieusement liée au changement climatique. Le secteur agricole a connu un grand nombre de pertes d’emplois causant une détérioration du taux global de chômage, alors que notre rapport, dans son évaluation de l’inflation entre 2020 et 2023, constate un taux en baisse drastique, qui est passé de 10% à 2 %.

Il faut reconnaître que si du point de vue du contexte macroéconomique, on parle de résilience, des problèmes structurels subsistent.

Avec les investissements urgents qu’imposent la sécheresse et le poids de la réforme sociale sur le budget public, il est vrai qu’il est difficile pour le Maroc de contenir l’équilibre de son budget à l’avenir. A ce titre, je vous rappelle que les conclusions du rapport du FMI, portent sur les données de 2023, résultant de la situation économique, budgétaire et de la politique monétaire à fin 2023.

Mais nos concertations autour de la mission de l’article 4 n’interviennent qu’une fois par an, alors que le dialogue que nous avons avec les autorités marocaines est continu. Il permet au FMI de suivre la pertinence de la résilience et de la soutenabilité budgétaire du pays et en évaluer les perspectives. Aujourd’hui, nous sommes déjà en train de réviser nos projections pour l’année 2024.

Veiller à la maîtrise du solde extérieur et du déficit budgétaire ne favorise pas la croissance, impérative pour la création d’emplois et le financement des importants investissements que le Maroc projette. Tous les pays du monde sont endettés, alors pourquoi est-ce qu’un pays comme le Maroc ne peut pas continuer à le faire pour financer sa croissance ?

La croissance est le problème principal, et avec l’emploi sont les problèmes structurels du Maroc. Quand je parle de résilience, il faut l’entendre du côté macro-financier. Du point de vue structurel, les problèmes du pays sont clairs.

Et ils ne datent pas de cette année, ils sont connus et les autorités sont très conscientes de la situation, comme le montre le nouveau modèle de développement, qui est une vision de changement dans la qualité de la croissance.

Toutefois, celui-ci n’a pas prévu l’ampleur de la sécheresse, l’impact des changements climatiques et en particulier la situation de l’eau.

C’est très difficile de prévoir en la matière, le nouveau modèle de développement lui-même n’a pas tenu compte à 100% de ces conséquences.

En revanche, le problème de la croissance est pris en compte par le nouveau modèle en question, qui préconise plus d’investissements publics, dans l’infrastructure, plus de rôle de l’État, à travers les entreprises publiques, et la nécessité de développer le secteur privé, pour créer plus d’emplois à travers l’économie. Comme vous le savez, il y a beaucoup de réformes dans cette direction. Celle des entreprises publiques, la charte de l’investissement, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement dont les progrès sont graduels, et les résultats seront progressifs.

Car les problèmes structurels sont très complexes et concernent plusieurs volets : la fiscalité, l’accès au crédit, le capital humain, la gouvernance, la régionalisation etc…

M. Cardarelli, la croissance économique du Maroc n’est-elle pas installée dans le temps ? Quelles sont les recommandations du FMI pour la booster sur le moyen et long terme ?

La stabilité macro est une condition nécessaire pour la croissance. Même si elle n’est pas suffisante. Il y a une différence entre les conditions nécessaires et conditions suffisantes !

La stabilité macroéconomique relève de cette distinction. Certes, une croissance plus forte que le taux de 3,4% que nous avons prévu est nécessaire pour continuer. Et, comme je l’ai dit, il est très difficile pour nous de réfléchir à l’impact des réformes structurelles sur la projection économique dans les prochains cinq années. Selon l’implémentation et l’avancement des réformes, nous pouvons mieux apprécier le comportement de la croissance économique. Nous espérons pouvoir corriger à la hausse ce taux de 3,24%. Même si nos projections portent sur les cinq prochaines années, que les réformes continuent et que beaucoup d’entre elles sont bien avancées.

Justement M. Cardarelli, comment le FMI apprécie-t-il les réformes structurelles menées par notre pays ? Et selon vous, quelles sont les plus importantes ?

En effet ! Nous suivons l’augmentation de l’investissement privé tout en sachant que les gros investissements attendus sont publics. Ceux relatifs à la régionalisation, aux infrastructures, à l’électricité, aux transports et les projets liés à la Coupe du Monde de 2030. Pour ce faire nous savons que les financements seront de plus en plus des PPP, partenariats publics-privés !

Le développement du secteur privé, dans l’objectif d’une transition vers un régime où deux tiers des investissements seront privés et un tier public, l’inverse de ce qu’il y a eu jusqu’à ce moment, va prendre du temps ; ça ne se fera pas d’une année à l’autre, beaucoup de choses doivent changer pour un tel développement. Certes, c’est le défi que le Maroc doit relever.

Ce dernier a démontré dans le passé sa capacité de faire des changements significatifs.

Ce fut le cas pour l’émergence industrielle avec l’introduction au Maroc des métiers de l’automotive, l’électronique et l’aéronautique qui ont permis la résilience de ses exportations et contribué à la stabilité de son compte extérieur.

Face à l’augmentation des importations, le solde extérieur résiste grâce aux exportations des nouveaux métiers qui ont réalisé de bonnes performances en 2023, contribuant de façon décisive à la résilience du pays. Le Maroc a ainsi prouvé sa capacité à faire des changements.

Si on compare la structure actuelle des exportations du Maroc, à celle d’il y a 20 ans, on constate qu’elle s’est transformée ! Le phosphate est le seul facteur de continuité, il a fallu 20 ans pour opérer de tels changements.

Le développement du pays doit être continu, c’est ça le plus important ! Les réformes prendront du temps mais elles vont dans la bonne direction.

Et la réforme sociale en particulier, comment le FMI la perçoit-il ?

Nous avons écrit clairement dans notre rapport de 2023 que la réforme de la protection sociale est un composant essentiel des réformes structurelles. Elle constitue la mise en œuvre de la moitié de toutes les réformes. Tant son premier volet, qui porte sur la généralisation de AMO, que l’aide sociale directe, l’allocation familiale qui a été transformée en aide sociale directe.

Ce sont les raisons pour lesquelles l’amélioration de la situation budgétaire a été très graduelle. Et nous avons dit clairement, que la réduction progressive du déficit budgétaire et de la dette publique, est nécessaire pour dégager les moyens de financement de la réforme de la protection sociale.

Il s’agit de trouver un équilibre entre la maîtrise budgétaire et le financement de la réforme sociale, ce sont les deux principaux objectifs aujourd’hui !

D’autant que les chantiers de la réforme de la retraite et de l’indemnité de chômage doivent suivre. Le FMI est engagé avec les autorités marocaines dans un dialogue pour les accompagner. Car la réforme sociale ne porte pas seulement sur l’éducation mais aussi sur la protection sociale.

M. Cardarelli, que nous diriez-vous en conclusion ?

Face à la sécheresse, il est primordial et indispensable que le Maroc continue à mettre en œuvre le plan national de l’eau avec la construction des usines de dessalement et autres infrastructures nécessaires. C’est aujourd’hui la priorité, y compris pour la croissance économique.

Dans nos projections, nous mettons en avant que l’investissement et la demande domestique vont prendre, dans les prochaines années, le relai des exportations comme moteur principal de la croissance.

Entretien réalisé par Afifa Dassouli

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Banque Privée BMCI «Meet The Expert» : les conseils innovants de M. Shing https://lnt.ma/banque-privee-bmci-meet-the-expert-les-conseils-innovants-de-m-shing/ Wed, 15 May 2024 11:09:05 +0000 https://lnt.ma/?p=319580 La Banque Privée BMCI, dirigée par Soraya Mahfoud, a récemment organisé une série de rencontres à Casablanca, Rabat et Marrakech. Ces rendez-vous s’inscrivent dans le cadre des conférences « MEET THE EXPERT » qui permettent aux clients et prospects de la Banque Privée de rencontrer des spécialistes du Groupe BNP Paribas et d’aborder des thèmes […]

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La Banque Privée BMCI, dirigée par Soraya Mahfoud, a récemment organisé une série de rencontres à Casablanca, Rabat et Marrakech. Ces rendez-vous s’inscrivent dans le cadre des conférences « MEET THE EXPERT » qui permettent aux clients et prospects de la Banque Privée de rencontrer des spécialistes du Groupe BNP Paribas et d’aborder des thèmes divers, notamment ceux liés à la gestion des actifs financiers.

Ce cycle de conférences a été animé par Edmund Shing, Responsable de la stratégie chez BNP Paribas Wealth Management, venu partager les tendances actuelles des marchés internationaux et les pistes d’investissement à privilégier ; et par Kanza Amor, Responsable Offre BMCI Banque Privée, qui a mis en avant les solutions d’investissement à l’international proposées aux clients de la Banque Privée BMCI.

Le contexte mondial connait actuellement un ralentissement de l’inflation, des anticipations de baisses de taux directeur. Il reste également marqué par des incertitudes notamment liées aux conflits géopolitiques et devrait s’adapter à des nouveautés importantes comme le changement climatique et la montée de l’Intelligence Artificielle.

Dans ce contexte en constante évolution, les préférences d’investissement évoluent et BMCI Banque Privée, accompagne ses clients dans la construction de stratégies de placement personnalisées.

Sa force consiste à pouvoir capitaliser sur son adossement au Groupe BNP Paribas et sur l’accès à toutes ses expertises, pour proposer à sa clientèle de Banque Privée, des solutions d’investissement sur des marchés et des thématiques très variés, à partir de placements au Maroc.

Dans l’interview qui suit, M. Shing a accepté de présenter sa lecture du marché et ses recommandations d’investissement, et Mme Amor les solutions d’investissement à l’international à travers les produits structurés BMCI.

La Nouvelle Tribune : M. Edmund Shing, vous êtes « Chief Investment Officer » chez BNP Wealth Management, pouvez-vous préciser à nos lecteurs en quoi consiste votre métier  ?

M. Edmund Shing : En tant que Chief Investment Officer de BNP Paribas Wealth Management, mon rôle principal est de définir l’orientation générale de l’allocation d’actifs des portefeuilles de nos clients en fonction :

  1. a) des tendances économiques de la croissance et de l’inflation,
  2. b) des événements géopolitiques,
  3. c) les occasions qui peuvent se présenter dans les classes d’actif comme les actions, les obligations, l’immobilier et les produits de base, et
  4. d) les thèmes d’investissement à long terme que je considère comme très importants, y compris la démographie.

Mais au niveau mondial chez BNP Paribas, nous servons un très large éventail de clients au sein de notre activité Wealth Management, tous avec des profils différents en fonction des objectifs qu’ils ont pour leur patrimoine accumulé, du risque qu’ils sont prêts à prendre, et tout autre critère spécifique qu’ils peuvent avoir pour leurs investissements. Il y a aussi des préférences régionales que nous considérons également, car nos clients asiatiques en général pensent très différemment de nos clients belges, par exemple.

En fin de compte, cette allocation d’actifs est ensuite adaptée aux profils de nos clients afin qu’elle soit adaptée à leurs objectifs.

Vous avez animé la semaine dernière une conférence qualifiée de « Meet The Expert » à Rabat, Casablanca et Marrakech, dédiée à la clientèle privée de BMCI, filiale marocaine du groupe BNPP.  Est-ce que vos conseils à cette dernière diffèrent de ceux que vous prodiguez à la clientèle occidentale, compte tenu de l’étroitesse de notre marché des capitaux et son illiquidité ?

En général, nous essayons d’offrir les mêmes conseils et la même gamme de placements à tous nos clients, peu importe où ils sont basés. La présentation que j’ai faite aux clients de la BMCI était donc très semblable à celle que je fais ailleurs en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Cependant, il existe plusieurs solutions d’investissement, en particulier dans le domaine des investissements alternatifs, que nous ne sommes pas en mesure d’offrir au Maroc, compte tenu des réglementations locales et de la nature plus limitée des marchés de capitaux locaux. Mais cela est vrai en général pour la plupart des marchés locaux dans lesquels nous opérons. Nous cherchons également à présenter des thèmes et des solutions d’investissement appropriés pour nos clients dans des pays ou des régions spécifiques.

Compte tenu du contexte économique international actuel, et face au risque continu d’une inflation permanente, comment appréciez-vous la conjoncture en particulier pour les investisseurs privés qui sont plus exigeants en matière de rendement ?

Je crois que cette ère post-COVID a marqué un changement profond dans le paysage économique et d’investissement, à long terme.

Nous sommes passés d’une longue période de faible inflation et de taux d’intérêt proches de zéro dans le monde occidental à un monde où l’inflation est clairement revenue et où les taux d’intérêt se sont redressés plus près des moyennes historiques à long terme. En outre, je crois que nous assisterons à des pénuries croissantes d’une gamme de produits essentiels tels que le cuivre, un changement clair par rapport à la situation d’avant 2020.

Cet environnement de taux d’intérêt plus élevés est pire pour les emprunteurs, qui ont bénéficié de taux d’intérêt anormalement bas de 2008 à 2020. Mais en revanche, c’est une meilleure nouvelle pour les épargnants, car ils se voient maintenant offrir de bien meilleurs taux d’intérêt à court terme sur les liquidités et des taux d’intérêt à long terme plus élevés sous la forme de rendements obligataires plus élevés.

Mais les investisseurs axés sur le revenu ne doivent pas ignorer les avantages d’investir dans des actions de sociétés qui offrent un rendement en dividendes attrayant aujourd’hui, mais qui peuvent potentiellement également faire croître ce dividende au fil du temps en fonction des bénéfices. À long terme, les investisseurs recevront un revenu potentiellement plus élevé de ces actions de « croissance des dividendes ».

 

Conférence « Meet the Expert » à Casablanca

 

M. Shing, à votre conférence, vous avez présenté des exemples concrets de produits structurés avec des simulations de placement dans des sous-jacents, précisément en Or et en Eau, pouvez-vous en expliquer à nos lecteurs la quintessence ?

L’une de mes convictions les plus fortes à long terme est que nous connaîtrons des pénuries croissantes de plusieurs matières premières essentielles au fil du temps. Cela est dû à une combinaison de sous-investissement à long terme dans la nouvelle offre au cours des 10 dernières et la croissance continue de la demande mondiale.

La denrée la plus évidente, essentielle à la vie, est peut-être l’eau propre. De toute l’eau de la planète, seulement 2% est de l’eau douce. Mais de ces 2%, 87% sont enfermés dans la glace aux pôles Nord et Sud. Ainsi, de toute l’eau sur la planète, seulement 0,26% est disponible pour nous à utiliser pour boire, pour l’agriculture, pour le nettoyage et d’autres utilisations. Et tout le temps, la demande mondiale d’eau propre augmente, en particulier compte tenu de la hausse des températures due au changement climatique.

Investir dans des entreprises mondiales impliquées dans la production, l’utilisation efficace et le recyclage de l’eau propre a généré un rendement cumulé de plus de 200% en euros depuis 2016 (en moyenne 14,5% par an).

L’or est une réserve alternative de valeur qui a été une forme d’argent pendant des milliers d’années. À une époque où la dette publique augmente considérablement partout dans le monde, l’or représente une monnaie alternative aux monnaies papier, mais qui ne peut pas être facilement créée. Le stock d’or dans le monde augmente seulement de 1%-1,5% par an. = :m

L’or est en forte demande par les banques centrales du monde entier, car elles cherchent à diversifier leurs réserves en dollars américains vers des devises alternatives. L’or représente également un excellent actif diversifiant à long terme dans les portefeuilles de clients fortement pondérés en actions, obligations et biens immobiliers. Au cours des 20 dernières années, l’or a généré un rendement de 468% en euros (9,4% par an), dépassant à la fois les actions mondiales et les obligations mondiales.

Mme Amor, Pour les clients marocains de BMCI, comment investir dans des produits en devises compte tenu de la réglementation des changes au Maroc ? quelles sont les ouvertures de cette dernière qu’ils peuvent exploiter à cet effet ? 

A la BMCI Banque Privée, nous accompagnons nos clients dans la construction d’une stratégie de placement personnalisée qui correspond à leur profil d’investisseur, à leurs objectifs et à leur tolérance au risque.

Nous prônons la diversification au niveau local mais également à l’international à travers des positions sur de nouvelles classes d’actifs et zones géographiques, en optant pour les certificats de dépôts structurés BMCI.

En accord avec la réglementation marocaine, ces produits permettent de s’exposer, à partir du Maroc et de comptes en dirhams, à tout type de sous-jacent à l’international.

L’univers des sous-jacents possibles est extrêmement varié et recouvre :

  • les actions et indices, les paniers d’actions et d’indices,
  • les devises et paniers de devises,
  • les matières premières (métaux précieux, métaux de base, énergie…),
  • les indices composites créés en pondérant différents actifs dans un seul et même indice,
  • les autres actifs…

Aux côtés des placements traditionnels, les certificats de dépôt structurés BMCI permettent ainsi d’investir de manière indirecte sur des marchés impossibles d’accès pour les investisseurs marocains et de diversifier les portefeuilles en termes de sous-jacents.

Ils présentent deux avantages majeurs : la recherche de performance et la garantie du capital à l’échéance.

Ils peuvent donc répondre de manière efficace aux attentes spécifiques des investisseurs privés en leur offrant diversification et protection.

Ils ont également la particularité d’offrir des solutions permettant de tirer profit de toutes les configurations de marché (haussier, baissier, stable ou volatil) et d’implémenter ainsi les recommandations de la Stratégie de BNP Paribas Wealth Management.

Entretien réalisé par Afifa Dassouli

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Explosion des recettes fiscales à fin mars, premiers fruits de la réforme fiscale https://lnt.ma/explosion-des-recettes-fiscales-a-fin-mars-premiers-fruits-de-la-reforme-fiscale/ Tue, 07 May 2024 14:17:30 +0000 https://lnt.ma/?p=319194 Le Bulletin mensuel de statistiques des finances publiques, publié par la TGR pour le mois de mars 2024, marque un tournant en matière de recettes fiscales et d’équilibre des deux soldes primaire et budgétaire ! En effet, les recettes ordinaires ont cru de 11,7% quand les dépenses ordinaires ont baissé de 4,2%, dégageant ainsi un solde ordinaire […]

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Le Bulletin mensuel de statistiques des finances publiques, publié par la TGR pour le mois de mars 2024, marque un tournant en matière de recettes fiscales et d’équilibre des deux soldes primaire et budgétaire !

En effet, les recettes ordinaires ont cru de 11,7% quand les dépenses ordinaires ont baissé de 4,2%, dégageant ainsi un solde ordinaire positif de 19 milliards de dirhams.

C’est la fiscalité domestique qui y a contribué fortement, avec des recettes nettes de 57,5 MMDH à fin mars 2024 en hausse de 15%, soit 7,5 MMDH supplémentaires.

Tout particulièrement, c’est l’IS, impôt sur les Sociétés, qui en récoltant 25.785 MDH en hausse de 17,4% en est la vedette ! Avec la précision importante qu’en mars 2023, cette importante ressource fiscale avait diminué de 0,5%.

L’autre exploit réalisé par les recettes ordinaires de mars est le fruit de la TVA, Taxe sur la valeur ajoutée qui se sont établies à 8.837 MDH contre 6.376 MDH à fin mars 2023, soit une hausse de 38,6%.

Les recettes de l’IR, Impôt sur le revenu ne sont pas en reste avec une appréciation de de 3,4% à 14,5 MMDHS.

Ou encore, les recettes non fiscales qui sont passées à 10.657 MDH en augmentation de 35,2%.

Ainsi, de nouveaux constats s’imposent au niveau de la structure des recettes ordinaires de mars 2024. D’une part, l’IS constitue la première source de recettes du budget général de l’État ; et d’autre part le taux de couverture des dépenses ordinaires par les recettes ordinaires a atteint 125,3%, contre 107,4% un an auparavant.

En conséquence, les dépenses émises au titre du budget général de l’État à la fin du premier trimestre de l’année en cours, ont été financées par des recettes ordinaires à hauteur de 96 MMdhs, faisant que le recours à l’emprunt pour couvrir le besoins de recettes manquant du mois de mars, s’est limité à 5 MMdhs.

Pour expliquer de telles réalisations de mars 2024, sachant que ce mois se caractérise par la collecte de l’IS sur les résultats des sociétés, nous nous sommes rapprochés de la Direction Générale des Impôts qui nous a apportés les explications suivantes.

La DGI, première administration publique de par son rôle de collecte des impôts et de fait en charge du financement des dépenses publiques, dont résultent le déficit et l’endettement publics, commence à récolter les résultats de sa politique de proximité avec les contribuables dont notamment les opérateurs économiques, qui doivent considérer l’impôt comme partie intégrante de leur activité.

Le rôle essentiel de la DGI consiste en la collecte des recettes fiscales, qui doivent relever de la croissance économique et non pas sur du contrôle fiscal.

Ainsi, l’administration fiscale œuvre pour accompagner la croissance économique par la baisse de la pression fiscale pour sécuriser fiscalement l’acte d’investir.

De même que, si elle doit agir au titre de son droit de contrôle de la façon la plus stricte et la plus ferme, elle doit également s’imposer la même rigueur quant aux droits du contribuable, notamment au niveau des services qu’elle lui rend, comme par exemple le remboursement de TVA qui ne se faisait pas dans les temps. De son exemplarité dépend sa crédibilité.

D’ailleurs, la vision stratégique déclinée en décembre dernier par la DGI s’appuie sur six piliers dont le premier consiste en la mobilisation du plein potentiel fiscal, puis sa relation avec ses partenaires, dont les contribuables et les opérateurs économiques en particulier.

Pour œuvrer pour une meilleure expérience du contribuable avec l’administration, cette proximité avec les opérateurs économiques se concrétise par une nouvelle politique dite de conseil et d’accompagnement fiscal.

A ce titre, la loi de finances a introduit une démarche, celle du droit à l’erreur, qui permet à l’entreprise d’interroger l’administration sur ses déclarations fiscales pour les produire dans les meilleures conditions. Pour ce faire elle les soumet à la DGI pour correction avant admission et avant tout contrôle et en toute transparence. Une façon pour l’administration fiscale de dévoiler ses cartes aux entreprises, leur évitant des surprises et d’évaluer leur risque fiscal.

Alors que cette proposition administrative vient de rentrer en vigueur, elle a déjà connue une réactivité et un succès très important. Dès le premier mois, janvier 2024, des demandes dans ce sens ont afflué à la DGI, avec plus de 500 demandes de collaboration directe activées avec l’administration fiscale, qui vu leur succès qualitatif ne cessent de se multiplier.

Toutefois cette prédisposition positive de l’administration à l’égard des opérateurs économiques n’explique pas encore l’explosion des recettes de la TVA et de l’IS du mois de mars 2024 !

En effet, il faut voir du côté de l’application de la réforme fiscale qui, entrant progressivement en application dès 2023, a introduit entre autre une baisse spectaculaire de l’IS dont le taux doit passer progressivement de 31% à 20% en 2026, sur la base des recommandations des institutions internationales, le FMI et l’OCDE en particulier.

Alors que son taux varie en fonction du montant du résultat des entreprises, base de son prélèvement, on peut d’ores et déjà faire le constat que 99,99% des sociétés vont être soumises au taux de 20% d’IS en 2026, sachant que celui-ci est déjà à 25% pour 2024. Cette baisse du taux de l’IS à 20% constitue une incitation à la transparence des entreprises.

Cette mesure de baisse importante de l’IS n’est pas isolée, elle s’inscrit dans le cadre de la grande réforme fiscale dont l’objectif repose sur l’élargissement de l’assiette fiscale. D’ailleurs, une des explications de l’augmentation des recettes de l’IS dont il est question, provient de la contribution de sociétés qui étaient « des déficitaires chroniques ».

Du côté de la TVA dont l’unification des taux, établie à 10 % et 20%, a été introduite également en 2024 et s’étale jusqu’en 2026, la collecte a été encore plus explosive à fin mars dernier, de 38% selon les statistiques de la TGR.

Encore une implication positive de la réforme sur l’élargissement de l’assiette fiscale, sachant que cette croissance de la TVA en mars provient de sociétés qui ne payaient pas de TVA auparavant.

Et, ces recettes de TVA ont surperformé la croissance du chiffre d’affaires des entreprises qui a cru au premier trimestre de cette année de 11,5%, et celle du PIB limitée à moins de 3%.

En conclusion, la réforme fiscale, lancée en 2024 et qui se continue en 2025 et 2026, montre à travers les statistiques des recettes fiscales à fin mars 2024, ses premiers effets.

Les deux impôts qui ont fait l’objet de réformes, ont cru de façon spectaculaire par rapport à l’année précédente, à un rythme 3 à 4 fois supérieure à leur taux moyen de croissance.

L’autre très bonne nouvelle fiscale portant sur le remboursement de la TVA qui a fait l’objet d’un assainissement total en mars 2024. Cette régularisation a coûté pas moins de 20 milliards de dirhams à l’État, effaçant ainsi les retards qui dépassaient plus de deux ans pour certains opérateurs. Le délai de recouvrement de la TVA récupérable revient ainsi aux 3 mois réglementaires. Une très bonne nouvelle pour les PME !

 

Afifa Dassouli

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Entretien avec M. Noureddine Bensouda, TGR : « L’efficacité de l’action publique passe par l’amélioration de la culture des finances publiques » https://lnt.ma/entretien-avec-m-noureddine-bensouda-tgr-lefficacite-de-laction-publique-passe-par-lamelioration-de-la-culture-des-finances-publiques/ Mon, 29 Apr 2024 10:04:47 +0000 https://lnt.ma/?p=318791 La Trésorerie générale du Royaume organisait samedi dernier une conférence portant sur le thème « Promouvoir la culture des finances publiques pour une action publique plus efficace », organisée en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances publiques (FONDAFIP) et le soutien de la Revue Française de Finances Publiques. Dans son discours d’introduction, M. […]

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La Trésorerie générale du Royaume organisait samedi dernier une conférence portant sur le thème « Promouvoir la culture des finances publiques pour une action publique plus efficace », organisée en partenariat avec l’Association pour la Fondation Internationale de Finances publiques (FONDAFIP) et le soutien de la Revue Française de Finances Publiques.

Dans son discours d’introduction, M. Noureddine BENSOUDA, Trésorier Général du Royaume, a rappelé, à juste titre, la profondeur du partenariat de la TGR avec la FONDAFIP, présidée par M. Michel BOUVIER, et le soutien de la Revue Française de Finances Publiques, qui remontent à 2007. Précisant que ces rencontres scientifiques sont une occasion de débattre de sujets en rapport avec les finances publiques, des sujets d’actualité et à forts enjeux pour l’avenir de nos pays.

Par ailleurs, sur le sujet du jour, M. Bensouda a tenu des propos forts de sens :

« Les finances publiques pâtissent assez souvent de préjugés et d’incompréhensions. Pour le grand public, le système des finances publiques, ses règles, le rôle des différents acteurs et le partage des compétences entre eux, sont souvent méconnus ou incompris, au point qu’ils sont perçus pour certains, comme étant opaques et ambigus….

Et même pour les initiés, il arrive parfois qu’ils n’aient pas la même compréhension de certains concepts et proposent de ce fait des solutions inadaptées au domaine. Cela est aussi vrai, dans une certaine mesure, lorsque des personnes insuffisamment imprégnées par la culture des finances publiques se retrouvent dans des postes de responsabilité où ils doivent décider et gérer ».

« Ainsi, les décideurs qui ne connaissent pas les fondamentaux et les principes des finances publiques, ne peuvent mesurer les impacts de leurs décisions sur l’économie et les comportements des opérateurs. »

« Nous constatons ainsi que le manque de vulgarisation des finances publiques auprès des citoyens, des gestionnaires et du secteur privé, peut aboutir à des décisions dont les résultats sont contraires à ce qui est attendu. C’est ce qui est appelé « le paradoxe des conséquences ».

« Pour pallier ces insuffisances, il est nécessaire de diffuser les connaissances sur les finances publiques de la manière la plus large et la plus didactique possible et plus particulièrement auprès du Parlement et des gestionnaires publics, autrement dit ceux qui votent les lois et ceux qui les exécutent, ainsi qu’auprès des citoyens et des opérateurs économiques. »

En marge de cet événement qui témoigne de l’intérêt grandissant de l’action publique pour la performance, M. Bensouda a répondu à nos questions pour éclaircir nos lecteurs sur l’implication de la TGR dans cette tendance.

 

La Nouvelle Tribune : Ma question porte sur le thème de cette conférence « promouvoir la culture des finances publiques pour une action publique efficace », celle-ci se réfère-t-elle à l’action gouvernementale ?  Ou à d’autres ? lesquelles ?

M. Noureddine Bensouda : L’action publique nous concerne tous ! aussi bien les citoyens que les opérateurs économiques, la représentation des députés et conseillers, le gouvernement, les relations avec les institutions internationales. Quand il y a une convergence entre les acteurs et une compréhension des problématiques, la mise en œuvre des politiques publiques est plus efficace. Justement c’est cette recherche de performance, qui relève de la Constitution, qui doit être mise en œuvre par le caractère désormais organique de la loi de finances et que l’on retrouve au niveau des budgets. Cela permet aussi de mettre en avant l’efficience, la productivité et l’implication de tous les acteurs.

La sensibilité des politiques publiques, leur impact sur le citoyen doivent se traduire en même temps par leur exécution dans les délais et une qualité du service public.

 

M. Bensouda, est-ce que vous à la TGR vous mesurez cette efficacité ?

En effet, nous sommes en relation avec tous les partenaires, ceux des départements ministériels avec lesquels nous participons à l’exécution de leur budget, avec les ordonnateurs de ces ministères sur le plan territorial, avec les collectivités territoriales. De ce fait, nous voyons comment ils agissent, nous sommes à un poste d’observation qui permet de voir l’action publique en générale et comment elle se déploie sur le terrain. Fort de cette expérience, la TGR essaie de remonter l’information pour accélérer l’apport de correctifs et proposer aux décideurs comment corriger soit un dispositif législatif, soit une application de mise en œuvre dans l’objectif d’atteindre la performance par l’efficacité en assurant le service public dans les meilleures conditions et le plus rapidement.

 

Est-ce le rôle de la TGR de prendre ces initiatives ou une exigence de votre part ?

La TGR est une organisation publique qui contribue à l’exécution du programme gouvernemental, elle est mise à la disposition du gouvernement pour mettre en œuvre sa politique. Et, donc par les informations que nous détenons, les observations que nous remontons aux membres du gouvernement, nous arrivons, par un effet de miroir, à partager comment s’exécutent les politiques publiques. À charge ensuite pour les responsables politiques de décider et d’apporter éventuellement les correctifs, soit sur le plan législatif à travers la loi, soit sur le plan réglementaire par décrets et arrêtés, soit par des circulaires.

 

M. Bensouda, la TGR ne peut-elle pas agir directement dans ce sens ?

Non pas directement, mais nous remontons des observations et des informations avec des propositions qui relèvent de nos attributions. Par exemple, pour la commande publique, la TGR a contribué de près à l’élaboration du nouveau décret des marchés publics, nous y avons travaillé pendant une année avec tous les départements ministériels et les personnes concernées par les marché publics, la synthèse a été faite et a donné lieu au décret des marchés publics de 2023.

 

M. le Trésorier général, pour suivre les finances publiques comme vous le suggérez par le thème de cette conférence, nous nous appuyons sur les bulletins mensuels des statistiques des réalisations budgétaires de l’exécution de la loi de finance, de plus en plus publiés à la fin du mois clôturé dans les délais. Celui de mars est exceptionnel par des fondamentaux tous positifs : les recettes fiscales augmentent en même temps que les dépenses baissent, le paiement total des arriérés de TVA, des excédents budgétaires ordinaire et global et une baisse de l’endettement public. Comment s’expliquent ces performances du mois de mars qui semblent marquer un tournant ?

Nous ne pouvons pas nous prononcer à fin mars sur des résultats, mais en effet, nous pouvons constater que le trend en est positif par la dynamique déclenchée, le travail qui est fait par les administration douanières, fiscale et la direction du Budget. Il y a donc une amélioration certainement dans la gestion des finances publiques.

Justement, ces détails des comptes publiques qui sont publiés vont dans le sens du thème traité par notre conférence d’aujourd’hui, ils permettent de vulgariser et de mettre à la disposition de l’opinion publique des documents pour évaluer et se prononcer sur les limites de la politique publique et des finances publiques.

 

Entretien réalisé par Afifa Dassouli

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Bourse de Casablanca : Promouvoir le marché financier à travers ses success stories ! https://lnt.ma/bourse-de-casablanca-promouvoir-le-marche-financier-a-travers-ses-success-stories/ Wed, 24 Apr 2024 14:13:19 +0000 https://lnt.ma/?p=318634 Le marché financier casablancais ne cesse de se moderniser, de se mettre aux standards internationaux ! Ainsi l’AMMC prépare activement l’entrée en vigueur des produits dérivés pour en améliorer sa liquidité, prévoyant un voyage à New York, là où la technicité et la technologie sont très poussées. De son côté, la bourse des valeurs réitère bientôt […]

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Le marché financier casablancais ne cesse de se moderniser, de se mettre aux standards internationaux ! Ainsi l’AMMC prépare activement l’entrée en vigueur des produits dérivés pour en améliorer sa liquidité, prévoyant un voyage à New York, là où la technicité et la technologie sont très poussées. De son côté, la bourse des valeurs réitère bientôt son road show à Londres, la place financière la plus friande des pays émergents où les investisseurs se diversifient beaucoup vers les pays africains, dans l’objectif d’attirer des investisseurs étrangers en portefeuille.

Toutefois, les caractéristiques de la bourse de Casablanca ne profitent pas de tous ces efforts. Les introductions en bourse sont rares, la liquidité et l’efficience du marché sont faibles pour les investisseurs qui ne trouvent pas de papiers à acheter et les sociétés cotées dont les cours ne reflètent pas leurs résultats.

En réalité, le plan d’émergence industriel, engagé en 2006, selon le dernier baromètre du ministre de l’industrie, Ryad Mezzour, fait ressortir des résultats très positifs pour l’évolution de l’industrie dans notre pays (voir encadré ci-joint). Les entreprises industrielles qui en sont les acteurs, sont de fait, une bonne cible pour les introductions en bourse.

Comme ce n’est actuellement pas le cas, on pourrait chercher légitimement les raisons pour lesquelles les entrepreneurs et entreprises de l’industrie n’utilisent pas systématiquement les marchés de capitaux pour se financer.

Pourtant, force est de constater que celles qui se sont introduites en bourse et qui ont fait appel public à l’épargne sont des success story.

Tout particulièrement, elles ont financé ainsi leur croissance en négligeant le comportement de leur cours boursier qui ne reflète pas leur dynamisme, privilégiant la continuité de leur activité et de leur rentabilité.

Pour illustrer ces arguments, il s’agit d’approcher la démarche des entrepreneurs qui ont axé le financement de leurs projets sur le marché financier, en commençant par s’introduire en bourse.

C’est le cas de Mutandis qui en s’introduisant en bourse a pu financer sa croissance et devenir un groupe industriel.

Ainsi, depuis son introduction en bourse, la société cotée a levé 500 millions à la bourse de Casa. D’abord avec une IPO d’une augmentation de capital de 200 millions de dirhams et trois ans plus tard, en levant 300 millions pour financer l’acquisition d’une société américaine qui est la plus belle marque de sardines aux États-Unis.

En effet, ces 500 millions de dirhams, ajoutés au cashflow généré par l’activité de Mutandis, lui ont permis de se développer au Maroc et d’acquérir un unité américaine avec son émission obligataire de 300 millions de dirhams.

Concrètement, avec un financement du marché financier de 500 millions de dirhams combiné à son Cash-Flow d’exploitation et du crédit bancaire, Mutandis a réalisé des investissements à hauteur de 1,5 milliards de dirhams en 5 ans, dans quatre usines construites de zéro et deux marques, l’américaine et la seconde marque marocaine, Ain Ifrane.

De plus Mutandis construit une nouvelle usine, la cinquième à Dakhla, Hydrolisa, qui sera opérationnelle cet été. Il s’agit de la première usine marocaine de concentré de poudre de protéines, tirée de la sardine, destinée à l’export pour les fabricants d’aliments pour chats et chiens, comme les marque connues Whiskas et Royal Canin, entre autres. Cette poudre est très chère à l’international et il s’agit de faire valoir la compétitivité marocaine pour une forte valeur ajoutée.

Akdital est l’autre succès d’introduction en bourse avec un business model à mettre en avant. Il consiste en la multiplication de cliniques et hôpitaux privées dans toutes les villes du Maroc. Il s’agit également d’une société qui s’est transformée en groupe suivant l’exemple de McDonald’s de croissance par duplication pour se développer à une vitesse grand V et ce, grâce au financement sur le marché des capitaux.

Car, Akdital seule ne pouvait pas appuyer sur un bouton pour implanter quinze nouvelles cliniques par an. Et donc, le médecin, Rochdi Talib, à l’origine de cette initiative, n’aurait jamais pu financer les équipements des cliniques et recrutement du personnel médical, sans le milliard deux cent millions de dirhams, qu’il a levés en bourse en décembre 2022.

En même temps, pour multiplier son effort de croissance, cet entrepreneur a créé une société foncière, dont il a ouvert le capital à une autre société elle-même cotée en bourse, qui est Aradei Capital dont le métier est le conseil en investissement.

Aradei Capital, qui elle-même peut utiliser la bourse quand elle veut pour lever 300 millions, 400 millions, 500 millions pour renforcer les actifs de Akdital foncière qui contribue à accélérer sa croissance externe en lui louant les locaux en tant qu’OPCI.

Donc Akdital par Aradei interposé utilise les marchés les capitaux doublement pour le financement des murs. Ainsi, Akdital comme McDo, n’aurait pas pu réussir sans la bourse et le milliard deux cents millions dont elle a pu profiter sans frais.

Bien sûr, il y a d’autres exemples de réussite de sociétés cotées en bourse et le plus récent reste l’introduction en bourse de CFG Bank qui aurait pu lever 35 fois le montant de l’offre publique de vente, à plus de 20 MMDHs, démontrant ainsi la soif des investisseurs.

Ce fut le cas également de l’IPO de TGCC, et d’autres encore avant comme Marsa Maroc ou encore l’opération de Moulay Hafid Elalamy avec la fusion acquisition de CNIA Essaada ou encore la cession de Saham Assurance au groupe d’assurance africain SANLAM, autant d’opérations réalisées sur le marché financier qui démontre l’importance de son rôle de financement de l’économie.

Cette démonstration par l’exemple pourrait servir à appâter les entreprises et les convertir au financement alternatif du marché boursier. Les bons exemples produisent un effet d’entrainement il faut les vulgariser comme des produits attractifs pour la bourse.

A l’inverse des réticents, certains entrepreneurs comptent sur le marché financier pour diversifier leur actionnariat au point de réduire à un niveau bas leur participation à moins de 10% du capital de leur société.

Cette catégorie d’entrepreneurs qui, à l’américaine, ne veulent pas s’approprier les entreprises, axent leur projet sur la croissance.

Ils considèrent à ce titre qu’il faut penser à l’envers : la majorité du capital ne doit plus être entre les mains du fondateur ou le propriétaire, que l’entreprise doit être plus grosse que leur participation et que ce qui compte, c’est qu’elle grandisse. L’entreprise est là pour le pays. Elle est là pour créer des emplois, pour conquérir des marchés sur le long terme contrairement à l’homme qui est de passage.

Il faut promouvoir par l’exemple cette mentalité des vrais investisseurs.

C’est à travers ces axes qu’il faut promouvoir le marché financier à l’encontre de ses véritables cibles, les moyennes et grandes entreprises, qui réalisent déjà plus de 200 millions de chiffre d’affaires. Dans ce sens, plutôt que d’aller en bourse, la PME devrait être encouragée à croître pour atteindre le marché des capitaux.

Afifa Dassouli

 


M. Ryad Mezzour, Ministre de l’Industrie et du Commerce, a présenté fin mars dernier le baromètre de l’industrie marocaine. Celui-ci met en avant les principaux résultats d’une enquête industrielle réalisée en 2022, auprès de de 10 891 entreprises opérant dans les secteurs des industries de transformation au niveau de l’ensemble du territoire national. Ce baromètre vise à fournir un ensemble d’indicateurs et d’analyses permettant d’évaluer la performance économique du secteur industriel et d’identifier ses perspectives de développement. Il ambitionne également de dresser une cartographie détaillée, tant au niveau sectoriel que régional, offrant plus de visibilité sur la contribution des différentes régions dans la performance globale de l’industrie. De ce fait, ce baromètre démontre que les principaux indicateurs économiques de l’industrie du Maroc, ont enregistré des croissances significatives par rapport aux années antérieures.

Tout particulièrement, le chiffre d’affaires de l’industrie a atteint 801,5 milliards de dirhams en 2022 et sa valeur ajoutée 212,4 MMDH. Ainsi, l’enquête en question révèle une nette reprise du secteur industriel, avec une production à 738,7 MMDH et pas moins de 34 MMDH d’investissements ont été injectés dans l’industrie en 2022, témoignant de la confiance des acteurs économiques dans le potentiel de croissance de l’industrie.

Le Baromètre en question fait ressortir par ailleurs des analyses thématiques de portée stratégique, sur le comportement des exportations, de l’emploi, du genre, de l’origine du capital social et de la structure des entreprises industrielles.

Il fait le constat que :

-le capital social marocain représente une part majoritaire dans l’industrie, avec 71,5% du capital social total du secteur industriel,

-la taille du tissu industriel a doublé en 10 ans en termes de nombre d’opérateurs,

– 38% des entreprises industrielles sont des PME soit 62% sont de moyenne et grande taille,

-46% du chiffre d’affaires du secteur industriel a été destiné à l’export en 2022. L’orientation de l’industrie marocaine vers l’export contribue à la croissance et au développement du pays.

-l’emploi industriel a connu une progression de + 8,8% par rapport à 2021, soit une création de +70 329 emplois nets.

 

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Le démembrement de propriété dans la transmission de patrimoine https://lnt.ma/le-demembrement-de-propriete-dans-la-transmission-de-patrimoine/ Tue, 16 Apr 2024 09:27:52 +0000 https://lnt.ma/?p=318230 Par Karim MAMERI et Hakim ESSADIQ Associés du cabinet d’Expertise-Comptable et de Commissariat aux Comptes Roche Mameri – Réseau Exygene Group Propos recueillis par Afifa Dassouli   La transmission de patrimoine est un enjeu majeur pour toute personne souhaitant préparer sa succession dans les meilleures conditions. Quelle satisfaction que de voir le fruit d’une vie […]

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Par Karim MAMERI

et Hakim ESSADIQ

Associés du cabinet d’Expertise-Comptable et de Commissariat aux Comptes Roche Mameri – Réseau Exygene Group

Propos recueillis par Afifa Dassouli

 

La transmission de patrimoine est un enjeu majeur pour toute personne souhaitant préparer sa succession dans les meilleures conditions. Quelle satisfaction que de voir le fruit d’une vie de travail transmis et développé par les générations futures, grâce à une stratégie assurant la continuité des activités et des avoirs familiaux. L’utilisation de structures juridiques adaptées permettent de faciliter cette transmission, pérenniser l’activité économique et éviter les problèmes de transition.

Cet article limite le champ de son étude aux Marocains résidents, tant le traitement de la situation des étrangers et des Marocains du Monde est appréhendé au cas par cas, en raison des spécificités liées à la confession religieuse et au lieu de résidence fiscale à l’étranger.

Selon l’article 6 du Code de la Nationalité Marocaine, dans sa version consolidée du 26 octobre 2011, sont « Marocains de droit tous enfants nés d’un père marocain ou d’une mère marocaine ». Dans notre pays, ces héritiers ne sont pas fiscalisés en matière de transmission successorale. Les frais se limitent au règlement de droits d’enregistrement lors du transfert de propriété, lié à la succession, de l’ordre de 1,5%. Toutefois, cette fiscalité avantageuse, considérée comme « juste », n’encourage pas les « chefs de famille » à se poser les bonnes questions de leur vivant.

Certes, les mentalités évoluent mais la première génération, qui a travaillé dur pour accumuler son patrimoine, tend à vouloir conserver le contrôle jusqu’au décès. La donation en pleine propriété, autorisée par la loi marocaine, pour transmettre, de son vivant, son capital aux ascendants, descendants, frères et sœurs, sans limite de montant, demeure marginale. Mais de plus en plus de chef(fe)s d’entreprise, de rentiers ou de propriétaires fonciers et immobiliers consultent notre cabinet sur ces aspects, souhaitant des réponses claires à leurs problématiques, afin de préparer leur succession, notamment lorsqu’ils n’ont que des filles comme héritières.

Des mécanismes existent pour préparer sereinement la transmission de son patrimoine de manière équitable et efficiente. Des « chefs de famille », à la tête de patrimoines importants, y ont désormais recours. La question fondamentale, pour eux, étant de conserver les pleins pouvoirs sur leur patrimoine jusqu’à leur mort.

Un montage, en particulier, est possible : le démembrement de propriété. Cette stratégie peut concerner, à la fois, la transmission de parts sociales d’entreprises ou outils de production, des actifs fonciers et immobiliers… Les valeurs mobilières et les liquidités faisant plutôt l’objet de donations pures et simples. Le démembrement est une situation où les droits de propriété d’un bien sont divisés en deux parties distinctes : l’usufruit et la nue-propriété.

Sous réserve de modifications ou d’ajustements spécifiques, entendus entre les parties, en fonction des termes de l’acte notarié établissant le démembrement, le nu-propriétaire et l’usufruitier ont des droits et des obligations distincts.

De façon générale :

  • L’usufruitier a le droit d’utiliser et de jouir du bien, d’en percevoir les revenus éventuels d’activité ou le louer, pendant une période définie et selon les termes fixés lors de l’établissement de l’acte notarié de démembrement.
  • Le nu-propriétaire a le droit de posséder le bien sans pouvoir en jouir, ni en tirer les revenus de location ou d’activité pendant la durée de l’usufruit. Une fois l’usufruit terminé, le nu-propriétaire récupère la pleine propriété donc la jouissance du bien.

Les aspects juridiques relatifs au démembrement, d’un bien immobilier ou de parts sociales de sociétés impliquant la nue-propriété, détenue par une personne physique, et l’usufruit par une personne physique ou morale, sont régis, à la fois, par le Dahir formant Code des obligations et des Contrats, dans sa dernière version consolidée du 19 décembre 2019, particulièrement son Livre II – Titre Ier et par la loi N° 39-08 relative au Code des Droits Réels, Dahir N° 1-11-178 du 22 novembre 2011.

Sur un plan fiscal, conformément au cadre de référence défini dans le Code Général des Impôts à jour de la loi de finances N° 55-23 pour l’exercice budgétaire 2024, l’article 131 § 4, complété par la jurisprudence en matière fiscale, les impacts du démembrement de propriété varient en fonction du statut et de la nature des parties impliquées.

Les principaux éléments à retenir sont :

  • Durant la phase d’exploitation ou de location, le nu-propriétaire ne perçoit pas de revenus ni d’avantages immédiats issus du capital ou les revenus du bien immobilier. La nue-propriété n’a donc aucune incidence fiscale.
  • Avec la pleine jouissance de ses parts sociales ou de son bien immobilier, l’usufruitier conserve ses pleins droits sur les revenus et son pouvoir de décision. Il continuera de percevoir ses loyers ou les revenus du capital des sociétés dont il possède l’usufruit. A l’usufruitier de s’acquitter de l’impôt sur le revenu ou de l’impôt sur les sociétés, s’il s’agit d’une personne morale. Il en est de même pour les autres catégories d’impôts.

Il est fondamental de neutraliser tout risque fiscal pour le nu-propriétaire et l’usufruitier, lors du démembrement et du remembrement. Le barème de l’article 131 du Code Général des Impôts indique une valeur de l’usufruit décroissante en fonction de l’âge de l’usufruitier : plus ce dernier est âgé, plus la valeur de l’usufruit est faible compte tenu de son espérance de vie. En d’autres termes, plus la donation de la nue-propriété est réalisée tôt, moins sa valeur sera élevée (Exemple : Pour un usufruitier de moins de 50 ans révolus, la valeur de l’usufruit est fiscalement fixée à 4/10è et la nue-propriété à 6/10è). Cette hypothèse explicite est retenue dans la pratique, il est cohérent d’opter pour un principe où moins vous allez jouir d’un bien, en raison de la durée qu’il vous reste à vivre, moins l’usufruit a de valeur. Le barème fiscal sert donc régulièrement de référence réglementaire bien que la valeur économique des rendements attendus du bien sur la période à venir peut avoir une incidence sur l’usufruit.

Le Code des Droits Réels acte l’extinction définitive des droits de l’usufruitier aux termes de la période convenue à l’acte initial de démembrement. Dans son chapitre 3, « Extinction de l’usufruit », la loi N° 39-08 utilise un terme ne laissant aucun doute quant à son interprétation, dans son article 99 : « l’usufruit s’éteint par : le décès de l’usufruitier, l’expiration du temps pour lequel il a été accordé, la perte totale de la chose sur laquelle l’usufruit est établi, la renonciation expresse à l’usufruit, la réunion sur la même tête des deux qualités d’usufruitier et de propriétaire ». Nous interprétons les termes « extinction » et « s’éteint » comme la perte définitive de la jouissance du bien et le retour à la pleine propriété, avec sa récupération par les nus-propriétaires. Ne retenons, dans ce raisonnement, uniquement le cas le plus fréquent du « décès de l’usufruitier ». A cette date, le remembrement est appréhendé comme un retour à une situation « normale », où les nus-propriétaires récupèrent la pleine jouissance du bien. Cette « extinction » a une incidence juridique et fiscale avec le retour à la pleine propriété des nus-propriétaires. Ces derniers deviennent associés ou propriétaires à part entière.

Ils récupèrent l’usage et la pleine propriété du bien immobilier ou des parts sociales et retrouvent tous les droits, et les devoirs, rattachés à la propriété. Ils deviennent responsables de la gestion et de l’entretien des biens, récupèrent la jouissance des parts sociales, tout en bénéficiant désormais de l’intégralité des revenus et droits attachés à la pleine propriété. Les « pleins-propriétaires » deviennent redevables de l’ensemble des impôts et taxes liés aux biens immobiliers et aux parts sociales, selon la législation fiscale en vigueur au Maroc.

L’opération de démembrement et de remembrement de propriété est totalement compatible à l’esprit d’une transmission successorale et donc d’héritage. Dès lors que l’usufruit est déterminé jusqu’au décès de l’usufruitier à l’acte initial. Nous avons fait remarquer que l’article 99 du Code des Droits Réels permet un usufruit pour un délai plus court que la durée de vie de l’usufruitier. Dans ce cadre-là, il ne peut être question de transmission de patrimoine, l’usufruitier peut survivre à la durée de l’acte. Par ailleurs, une opération de démembrement de droits de propriété n’est pas irréversible, les parties prenantes peuvent, unanimement, revenir sur cette décision et procéder au remembrement avant la transmission successorale. En dehors de ces situations très rares, le montage en lui-même ne peut être remis en cause par les règles de l’héritage définies par le Code de la Famille.

NB : il est à noter que l’article 100 du Code des Droits Réels prévoit le cas d’un usufruitier personne morale mais qui s’éteint obligatoirement « à l’issue d’un délai maximum de quarante (40) ans ».

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« Renforcer l’indépendance des banques centrales pour protéger l’économie mondiale » https://lnt.ma/renforcer-lindependance-des-banques-centrales-pour-proteger-leconomie-mondiale/ Wed, 03 Apr 2024 09:21:09 +0000 https://lnt.ma/?p=317733 IMF Blog est un espace dédié aux échanges de points de vue sur l’économie mondiale et les questions de politiques économiques d’actualité pressantes entre les services du Fond Monétaire International et autorités nationales. A ce titre le 21 mars dernier, la directrice du FMI Kristalina Georgieva, a partagé une contribution inédite titrée : « Renforcer l’indépendance des […]

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IMF Blog est un espace dédié aux échanges de points de vue sur l’économie mondiale et les questions de politiques économiques d’actualité pressantes entre les services du Fond Monétaire International et autorités nationales.

A ce titre le 21 mars dernier, la directrice du FMI Kristalina Georgieva, a partagé une contribution inédite titrée : « Renforcer l’indépendance des banques centrales pour protéger l’économie mondiale ».

Cette interpellation ne sous-entend certainement pas que les banques centrales ne sont pas indépendantes du pouvoir politique, question réglée, du moins pour les plus importantes occidentales, la BCE, la FED, BoE ou BoJ et bien sûr Bank Al Maghrib !

Cependant, l’heure est grave quant à la force de leurs politiques monétaires qui n’arrivent plus à assurer leur objectif numéro un, celui de lutter contre l’inflation et favoriser la croissance économique.

Comment les banques centrales doivent-elles réagir dans le contexte nouveau de l’économie mondiale ? Que doivent elles changer à leur politique monétaire pour qu’elle soit plus efficace ?

Dans son intervention, Mme Kristalina Georgieva la directrice du FMI, expose une analyse pertinente des changements qui s’imposent aux banques centrales et de la nécessité de leur adaptation aux contrainte actuelles de l’économie mondiale.

Car, « l’indépendance est un ingrédient essentiel pour remporter la bataille contre l’inflation et stabiliser la croissance à long terme » affirme -t-elle d’autant que « la vague d’élections qui se profile cette année risque de mettre les décideurs sous pression ».

Afifa Dassouli


Kristalina Georgieva, Directrice du Fonds Monétaire International :

Les banques centrales voient aujourd’hui leur indépendance remise en question de toutes parts. Les demandes de baisse des taux se font de plus en plus insistantes, même s’il est trop tôt pour passer à l’action, et elles devraient aller en s’intensifiant puisque la moitié de la population mondiale se rend aux urnes cette année. Les risques d’ingérence politique dans les prises de décisions des banques centrales et les nominations de leurs responsables s’accentuent. Les pouvoirs publics et les banques centrales doivent résister à ces pressions.

Pourquoi cela est-il si important ? Regardez simplement ce que les banques centrales ont accompli ces dernières années grâce à leur indépendance. Elles ont habilement négocié la pandémie en menant un assouplissement monétaire énergique qui a contribué à éviter un effondrement du système financier mondial et à accélérer la reprise.

Lorsque la priorité s’est recentrée sur le rétablissement de la stabilité des prix, elles ont resserré leur politique monétaire à bon escient, même si elles ne l’ont pas toutes fait dans les mêmes délais. Leur riposte a permis de maintenir les anticipations d’inflation bien ancrées dans la plupart des pays, malgré des hausses de prix jamais vues depuis plusieurs dizaines d’années. Les banques centrales des pays émergents ont montré la voie en durcissant leur politique monétaire rapidement et vigoureusement, ce qui a assis leur crédibilité.

Ces mesures ont ramené l’inflation à des niveaux beaucoup plus raisonnables et réduit les risques d’atterrissage brusqué. Même si le combat n’est pas encore gagné, leur efficacité jusqu’ici tient en grande partie à l’indépendance et la crédibilité que de nombreuses banques centrales ont acquises ces dernières décennies.

La façon dont elles ont su juguler l’inflation contraste nettement avec l’instabilité économique qui avait caractérisé la période de forte inflation des années 70. À l’époque, leur mandat ne prévoyait pas explicitement qu’elles devaient donner la priorité à la stabilité des prix, pas plus qu’il n’existait de lois claires protégeant leur autonomie, si bien qu’elles ont souvent été poussées par les dirigeants politiques à baisser les taux d’intérêt en période de forte inflation.

Tout le monde a souffert durant cette alternance d’expansion et de récession marquée par une forte inflation, en particulier les personnes à la rémunération fixe, qui ont vu diminuer la valeur réelle de leurs revenus et de leur épargne. Ce n’est qu’au milieu des années 80, quand elles ont reçu le soutien politique nécessaire pour prendre des mesures agressives, que les banques centrales ont réussi à réduire l’inflation.

L’importance primordiale de l’indépendance des banques centrales a été démontrée par de nombreux travaux, y compris les nôtres.

Une étude du FMI portant sur plusieurs dizaines de banques centrales sur la période comprise entre 2007 et 2021 montre que celles présentant un haut niveau d’indépendance ont mieux réussi à maîtriser les anticipations d’inflation de leur population, ce qui aide à contenir l’inflation à un bas niveau. L’indépendance est essentielle et son rôle est devenu plus prépondérant encore dans l’ensemble des pays, à tous les niveaux de revenu.

Une autre étude du FMI répertoriant les résultats de 17 banques centrales d’Amérique latine au cours des 100 dernières années examine différents facteurs, parmi lesquels l’indépendance dans les prises de décisions, la clarté du mandat et la possibilité qu’elles soient contraintes de consentir des prêts à l’État. Là encore, il s’avère qu’un plus grand degré d’indépendance est associé à de bien meilleurs résultats sur le plan de l’inflation.

Les bienfaits sont évidents : l’indépendance des banques centrales contribue à garantir la stabilité des prix, qui est importante pour réaliser une croissance constante à long terme.

Mais l’accès à des pouvoirs considérables dans des sociétés démocratiques est indissociable de la notion de confiance. Cette confiance, les banques centrales doivent la gagner au quotidien en maintenant une gouvernance forte, en faisant preuve de transparence, en rendant des comptes et en se montrant à la hauteur de leurs responsabilités fondamentales.

Une gouvernance solide permet de garantir que la politique monétaire est prévisible et qu’elle est guidée par des objectifs à long terme entrant dans le mandat de la banque centrale, et non par la quête d’avantages politiques à court terme. Tout part d’un mandat clair, fixé par un texte de loi qui fait de la stabilité des prix l’objectif principal de la banque centrale.

Même lorsque l’emploi est placé au même niveau d’importance, comme dans le double mandat de la Réserve fédérale aux États-Unis, les législateurs reconnaissent que la stabilité des prix contribue à la stabilité macroéconomique, qui agit en faveur de l’emploi.

Les responsables de banques centrales disposant d’une gouvernance solide et d’une forte indépendance doivent avoir le contrôle de leur budget et de leur personnel, et ils ne doivent pas être exposés à un licenciement facile en raison de leurs avis ou de mesures prises dans le cadre du mandat.

En contrepartie, ils doivent rendre des comptes et faire preuve de transparence.

Ils doivent régulièrement expliquer en quoi leurs actions sont au service des objectifs fixés par le mandat que leur confère la loi, que ce soit en rédigeant des rapports exhaustifs ou en répondant aux questions des parlementaires. Dans la mesure où leurs décisions ont de profondes implications pour l’ensemble de la population, les banques centrales doivent, de concert avec les pouvoirs publics, continuer à améliorer les compétences économiques de la population afin de l’intégrer au dialogue.

En dernier ressort, la confiance dépend de leur capacité à assurer la stabilité des prix et à maintenir la stabilité du système financier.

Une indépendance à respecter

Il incombe aussi à d’autres composantes de l’État d’aider les banques centrales à atteindre les objectifs de leur mandat et à négocier les écueils qui se profilent. Il s’agit non seulement de promulguer des lois établissant l’indépendance des banques centrales, mais aussi d’en respecter la lettre et l’esprit.

Cela suppose aussi de tenir compte des éventuelles répercussions de l’action des pouvoirs publics sur la mission des banques centrales.

L’adoption de politiques budgétaires prudentes préservant la viabilité de la dette contribue à réduire le risque de « prédominance de la politique budgétaire », une situation dans laquelle la banque centrale est poussée à fournir des financements à faible coût à l’État, ce qui finit par exacerber l’inflation. La prudence en matière de finances publiques dégage aussi de l’espace budgétaire pour soutenir l’économie en cas de besoin, ce qui renforce la stabilité économique.

Il revient en outre aux pouvoirs publics de maintenir un système financier fort et bien réglementé, une responsabilité qu’ils partagent souvent avec les banques centrales.

La stabilité financière bénéficie à l’ensemble de l’économie et elle réduit le risque de voir la banque centrale hésiter à hausser les taux d’intérêt par peur de provoquer un effondrement du système financier. Les mesures destinées à renforcer les institutions financières depuis la crise financière mondiale, notamment dans les pays émergents, ont permis aux banques centrales de relever fortement leurs taux sans mettre le système financier en péril. Cet accomplissement de grande importance doit être préservé.

C’est un constat : lorsque les banques centrales et les États jouent chacun leur partition, l’inflation est mieux maîtrisée, les résultats sur le plan de la croissance et de l’emploi sont meilleurs, et les risques pour la stabilité financière diminuent.

Le FMI est présent aux côtés des décideurs pour les aider à relever ces défis. Nous soutenons fermement l’indépendance en dispensant une assistance technique sur mesure aux pays membres qui œuvrent à l’amélioration de leurs dispositifs de gouvernance et leurs cadres juridiques. Nous faisons de l’indépendance un pilier explicite de certains programmes de financement appuyés par le FMI, en convenant avec les pays membres concernés de mesures destinées à la mesurer et la rendre effective.

Pour étayer ce travail, nous avons introduit une nouvelle méthode de mesure de l’indépendance fondée sur les aspects de cette dernière qui ont le plus d’importance, d’après notre récente enquête auprès des banques centrales.

Enfin, pour améliorer la responsabilisation, nous avons mis au point un code de transparence qui aide les banques centrales à évaluer et améliorer leurs pratiques.

En travaillant ensemble — responsables de banques centrales et dirigeants, parlementaires et citoyens —, nous pouvons préserver et renforcer les banques centrales pour remporter le combat contre l’inflation aujourd’hui puis promouvoir la stabilité et la croissance économiques dans les années à venir. Tout le monde en sortira gagnant : le retraité touchant une pension fixe ; la créatrice de petite entreprise ; toute société susceptible de connaître des périodes de trouble lorsque l’inflation devient incontrôlable. Compte tenu de ces enjeux considérables, nous devons préserver et renforcer l’indépendance des banques centrales.

Article paru le 21 mars 2024 sur imf.org


FOCUS SUR LE MAROC

Bank Al Maghrib a adopté en novembre 2005 un nouveau statut qui incarne son indépendance, prenant ainsi un grand tournant pour sa politique monétaire. En effet, ce Statut a conféré à Bank Al-Maghrib l’indépendance en matière de formulation et de conduite de la politique monétaire et a érigé la stabilité des prix en mission fondamentale de la Banque.

Cette indépendance de la Banque Centrale s’est traduite tout particulièrement par :

La composition de son Conseil : outre le Wali en tant que Président, le Directeur Général, le Directeur du Trésor, le Conseil comprend six personnes indépendantes, reconnues pour leur expertise en matière économique et financière

Le Directeur du Trésor prend part aux réunions du Conseil, en tant que représentant du ministère des Finances, mais ne participe pas au vote sur les décisions relatives à la politique monétaire

La restriction du recours du Trésor au financement de BAM sauf dans des cas exceptionnels où des avances peuvent être accordées pour un montant ne dépassant pas 5% des recettes fiscales. Une facilité qui n’a jamais été accordée dans le cadre du Statut actuel, le Trésor se finançant aux conditions du marché, à l’instar des autres agents économiques. L’autonomie financière

Comme corollaire de son indépendance, Bank Al-Maghrib mène la politique monétaire en toute transparence et œuvre pour la facilitation de sa compréhension par le grand public. Par ailleurs, elle veille à la rigueur des analyses et des prévisions à moyen terme et développe son écoute régulière auprès de toutes les parties prenantes

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CapAccess du FM6I pour soutenir le capital des PME https://lnt.ma/capaccess-du-fm6i-pour-soutenir-le-capital-des-pme/ Thu, 21 Mar 2024 10:24:58 +0000 https://lnt.ma/?p=317137 Le Fonds Mohamed VI pour l’investissement lance un nouveau produit de financement destiné à accompagner les PME dans la réalisation de leurs projets. Il s’agit de CapAccess, qui comme son nom l’indique touche au capital de la PME, réputé être faible et constituer un handicap au financement bancaire faute de surface et de santé financières. […]

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Le Fonds Mohamed VI pour l’investissement lance un nouveau produit de financement destiné à accompagner les PME dans la réalisation de leurs projets. Il s’agit de CapAccess, qui comme son nom l’indique touche au capital de la PME, réputé être faible et constituer un handicap au financement bancaire faute de surface et de santé financières.

Ainsi, CapAccess se base sur un mécanisme double de financement de l’entreprise par un crédit bancaire d’une part, et un crédit subordonné du FM6I pour la consolidation de ses fonds propres, d’autre part.

Pour comprendre le mécanisme de ce nouvel outil de financement, on peut se baser sur le cas d’une PME qui demande 15 millions de dirhams à une banque qui lui oppose qu’elle n’a pas assez de fonds propres, considérant qu’elle doit renforcer sa situation de 5 Mdhs pour obtenir un montant de 10 Mdhs.

Dans ce cas, le FM6I avec CapAccess apportera les 5 Mdhs à la PME permettant ainsi à la banque de lui accorder le crédit de 10 Mdhs.

Sachant que cet exemple n’est pas anodin puisque l’accompagnement du FM6I consiste en une contribution du tiers du montant du crédit bancaire. Ce, avec la précision qu’une hiérarchie est établie entre ces deux contributions dont celle du FM6I est qualifiée de subordonnée.
En l’occurrence, l’avantage de la dette subordonnée est d’être acceptée en quasi-fonds-propres et logée dans le haut du bilan de la PME, avec le bémol qu’elle est positionnée en dette « junior », donc subordonnée à la dette bancaire qui l’accompagne.

Cette subordination de la dette support de CapAccess, se matérialise à travers les clauses contractuelles du financement qui lui attribuent un rang en dessous de la dette bancaire en matière de suretés, ce qui signifie avec moins de garantie et que le crédit principal passe en premier dans le cas de défaillance du client. La dette subordonnée s’étale sur une durée déterminée souvent avec un différé de remboursement plus long pour soulager la trésorerie de l’entreprise bénéficiaire de ce mode de financement et de ce fait, est assortie d’un taux d’intérêt élevé.

Le financement subordonné de rang inférieur est ainsi utilisé pour financer des entreprises qui connaissent une croissance rapide, ainsi que des fusions et acquisitions, lorsqu’il n’y a pas suffisamment d’actifs pour garantir un financement prioritaire adéquat. Aux États-Unis notamment, ce type de financement est destiné aux entreprises très risquées ou en forte croissance, en tant que mécanisme de renforcement rapide de leurs fonds propres de façon temporaire, en attendant la réalisation de leurs projets.

Donc, avec CapAccess, le nouveau produit de dette « subordonnée », le FM6I veut soutenir les entreprises marocaines porteuses de projets d’investissements viables, dont le niveau de fonds propres est en deca des exigences bancaires.

Dans son rôle traditionnel d’intermédiaire entre les banques et les PME, Tamwilcom est en charge du lancement début avril de ce mode de financement exclusivement dédié à l’investissement.

Toutefois, alors que le FM6I a fait prévaloir des outils de financement innovants public-privés pour le financement de l’investissement à grande échelle avec une nouvelle charte d’investissement en guise d’incitation à l’investisseur privé, CapAccess reste un financement bancaire couplé avec un financement du FM6I.

De plus, il s’agit d’un nouveau prêt lancé sur un espace existant qui est déjà beaucoup servi, celui de la PME. Le FM6I intervenant essentiellement pour partager le risque avec la banque en prenant en dette subordonnée le tiers du crédit d’investissement en question, faisant de CapAccess un produit trop risqué. Ce dernier étant le coût du renforcement des fonds propres de l’entreprise. De fait, en cas de défaut CapAccess passera après le remboursement du crédit bancaire auquel il est associé, d’où sa qualité de subordonné.

Il faut savoir que ce n’est pas un produit du marché des capitaux mais un produit simplement bancaire et ne ressemble aux obligations subordonnées que parce que en cas de pépin le FM6I ne sera pas prioritaire, qu’il intervient comme un « garant ».

L’intérêt par ailleurs, est que ce type de crédit est dit subordonnée parce qu’il est destiné à être classé parmi les fonds propres des entreprises pour relever leur faible niveau.

Concrètement les entreprises feront leur demande de crédit aux banques qui les présenteront à Tamwilcom pour concrétiser l’apport du tiers par la FM6I.

Les banques seraient certainement friandes et profiteraient de CapAccess pour financer les investissements de leurs clients parce que soutenues à deux niveaux par la FM6I, qui les accompagnera en prenant en charge le tiers du crédit et en endossant une partie du risque et en cas de non-remboursement définitif celui-ci deviendra actionnaire de la PME.

Ainsi, sa participation est apparentée à du capital risque et devrait être rémunérée à 10 ou 12 % selon la norme admise pour ce type de financement de second rang. Mais, le FM6I a décidé de réduire ce taux à 5,5% pour l’année 2024 pour favoriser le lancement de CapAccess. Mais, encore faut-il que les entreprises suivent !

Surtout que le vrai problème du Maroc est qu’il y a peu de projets d’investissements et que les investisseurs ne sont pas en confiance par rapport à l’environnement économique.

Pourtant, pour les entreprises qui bénéficieront de CapAccess, leur ouverture de capital au FM6I pourrait les préparer à une éventuelle introduction en bourse pour un accès au financement gratuit sur le marché financier. CapAccess permettrait ainsi une institutionnalisation des PMEs marqué au sceau de la transparence.

En attendant le programme national d’accompagnement des PME que suggère le nouveau modèle de développement !

 

Afifa Dassouli

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Rachat de la Société générale : une tendance de fond qui se confirme ? https://lnt.ma/rachat-de-la-societe-generale-une-tendance-de-fond-qui-se-confirme/ Thu, 14 Mar 2024 10:32:18 +0000 https://lnt.ma/?p=316780 Les actionnaires français de la banque Société Générale installée au Maroc depuis le début du siècle dernier, chercheraient à vendre leur participation dans leur filiale marocaine par définition de nature juridique marocaine… La rumeur, tenace, rapporte que Moulay Hafid Elalamy serait positionné pour opérer un investissement autour de 8 milliards de dirhams. Quel que soit […]

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Les actionnaires français de la banque Société Générale installée au Maroc depuis le début du siècle dernier, chercheraient à vendre leur participation dans leur filiale marocaine par définition de nature juridique marocaine… La rumeur, tenace, rapporte que Moulay Hafid Elalamy serait positionné pour opérer un investissement autour de 8 milliards de dirhams. Quel que soit le débouché de cette opération, il est intéressant de noter que le secteur bancaire a connu une restructuration depuis plus de deux décennies à la faveur d’une transformation marquée de son capital et une consolidation constante de sa santé financière !

En effet, avec la privatisation de BMCE en 1995 par Othman Benjelloun et la fusion de la BCM et de Wafabank en 2004, qui a donné naissance au groupe Attijariwafa Bank, des investisseurs marocains se sont imposés dans le capital des banques.

Parallèlement et dès 2000, les banques publiques ont évolué vers la forme juridique de société anonyme comme la Banque Populaire, Al Barid Bank entre autres et plus tard le CIH, pour répondre aux exigences de la transparence.

Cette évolution a permis d’asseoir de grandes banques qui se sont imposées avec une place prépondérante sur le marché bancaire face aux filiales de banques françaises, en l’occurrence BMCI de BNP Paribas, Crédit du Maroc de Crédit Agricole et Société Générale.

Les banques marocaines sont aussi devenues des banques universelles avec une croissance externe continue. C’est ainsi qu’elles se sont dotées de filiales qui couvrent tous les métiers distinguant les différentes branches du crédit, de l’immobilier, du crédit-bail, du crédit à la consommation, à la couverture du besoin de cash à travers le pays. Mais aussi, des filiales spécialisées dans les métiers de banque d’affaires, comme l’investissement par le capital-risque, la gestion collective avec la création de société de gestions d’OPCVM qui couvrent tous les placements obligataires, d’actions et diversifiés, mais aussi spécialisées dans la finance des marchés, comme la bourse ou la finance d’entreprise dite « corporate » dédiée aux introductions en bourses,  opérations de fusions-acquisitions, d’émissions obligataires et d’autres filiales encore dédiées à la titrisation, le factoring, l’assistance et tout particulièrement à l’assurance, avec des compagnies d’assurance et plus récemment des filiales de banques participatives.

Après avoir finalisé cette première phase de leur restructuration, les principales banques du pays se sont attaquées à leur croissance externe par une implantation en Europe à petit pas et en Afrique à un rythme plus accéléré, au point qu’aujourd’hui la BMCE est devenue Bank Of Africa avec une présence dans 4 zones du continent africain, soit 8 pays d’Afrique de l’Ouest, 5 d’Afrique de l’Est notamment. Sans compter les filiales de Madrid, Paris et Londres.

Quant à Attijariwafa Bank, elle est présente en France, Belgique, Canada, Arabie Saoudite et dans 17 pays d’Afrique dont la Tunisie et l’Égypte.

Et, le Groupe Banque Populaire, qui forme déjà un groupe de 8 banques régionales à vocation coopérative, est présent dans 28 pays avec notamment Chaabi Bank en France et 14 filiales africaines.

Toutefois, il ne faut pas occulter que le système bancaire a puisé ses forces dans la réglementation de Bank Al Maghrib qui a instauré une supervision bancaire stricte basée sur des ratios au niveau de benchmarks internationaux dont un ratio de solvabilité moyen, qui rapporte le volume des fonds propres à la somme des actifs nets pondérés, établi à 12% et atteint 15,6% chez la majorité des banques. En complément du ratio de solvabilité, Bank al-Maghrib a introduit en 2021 le ratio réglementaire de levier, qui rapporte le volume des fonds propres de catégories 1 des banques à la somme de leurs expositions bilan et hors bilan qui est fixé à 3%, aligné avec les standards internationaux.

Le ration de levier en 2021 et 20222

 

Un ratio de fonds propres de catégorie 1 à 9% qui s’est accru en moyenne à 12,4%. Le ratio moyen des fonds propres de base « Core Tier 1 », dont le numérateur reprend uniquement les fonds propres servant à l’absorption des pertes en continuité d’exploitation, de 8% est lui aussi largement respecté à 11,1% %.

Mais, la transformation du système bancaire sur les deux dernières décennies ne s’arrête pas à la métamorphose de ces banques, celles qu’on qualifie de « petites » banques, elles aussi ont suivi le même chemin de banque universelle et ont créé des filiales qui touchent à tous les métiers. Sauf que l’implication de ces banques françaises a diminué avec le temps ce qui a impacté leur part de marché au profit des banques marocaines et de leur dynamisme.

D’autant que le paysage bancaire a continué sa transformation avec le CIH, filiale de la CDG dédiée au crédit hôtelier qui est devenu une banque universelle et a multiplié sa taille par 10 en 20 ans, investissant les services sur le web et la clientèle de jeunes qui va avec.

Puis la naissance de CFG Bank, une banque d’affaires transformée en banque universelle basée sur l’essor du digital, investissant la niche des jeunes actifs friands de nouveaux services bancaires plus souples et moins coûteux.

Ce tournant a pu se réaliser grâce à des investisseurs marocains qui contribuent à la diversification du marché bancaire. Comme l’atteste la récente acquisition par le Groupe Holmarcom de Crédit du Maroc devenue une banque marocaine. Il devrait se continuer par l’éventuelle acquisition de la Société Générale, filiale française, par Moulay Hafid Elamy et sa holding Saham Finance qui devrait engager pas moins de 8 milliards de dirhams pour prendre 57% du capital de la banque.

Ce constat fort du renforcement du système bancaire marocain est intéressant à un autre titre. Après que les banques ont investi dans des compagnies d’assurance, aujourd’hui ce sont les compagnies d’assurance de grands groupes comme Holmarcom à travers Atlanta-Sanad et peut-être Sanlam qui font l’acquisition de banques. La boucle est bouclée.

 

Afifa Dassouli

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CIH Group, des résultats record en 2023, portés par la croissance de CIH Bank https://lnt.ma/cih-group-des-resultats-record-en-2023-portes-par-la-croissance-de-cih-bank/ Wed, 28 Feb 2024 08:26:55 +0000 https://lnt.ma/?p=316031 M. Lotfi Sekkat, Président du CIH et son Directeur financier, M. Zoubir Younes, ont reçu la presse et les analystes à vendredi dernier pour la présentation des résultats 2023 du groupe CIH. En effet, la banque CIH s’est transformée en un groupe avec notamment UMNIA Bank et la SOFAC auxquels s’est ajouté CIH Capital Management, […]

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M. Lotfi Sekkat, Président du CIH et son Directeur financier, M. Zoubir Younes, ont reçu la presse et les analystes à vendredi dernier pour la présentation des résultats 2023 du groupe CIH.

En effet, la banque CIH s’est transformée en un groupe avec notamment UMNIA Bank et la SOFAC auxquels s’est ajouté CIH Capital Management, une nouvelle entité acquise récemment, qui est spécialisée en gestion d’OPCVM, pour offrir à sa clientèle beaucoup plus diversifiée aujourd’hui, de nouveaux produits innovants et une gestion de leur épargne.

La taille du groupe CIH Bank a été ainsi confortée grâce à une dynamique commerciale qui s’est traduite par l’amélioration de ses parts de marché. Preuve en est qu’à la fin décembre 2023, le Groupe représente 27% des financements automobile, soit + 273 points de base, 6% des crédits à la consommation, +63 bps et 9,7% des crédits immobiliers destinés à l’habitat, +26 bps, pour une part de marché des dépôts clientèle du Groupe qui s’établit à 6,0%.

Pour ce faire, le groupe CIH a poursuivi en 2023 ses efforts de financement de l’économie nationale et d’inclusion financière particulièrement envers les femmes et les jeunes. Cette dynamique de croissance s’est appuyée sur le développement de ses services digitaux et sur l’extension régulière du réseau de la Banque et de ses filiales avec l’ouverture de 14 nouvelles agences et l’installation de 100 nouveaux GAB, portant ainsi le nombre total d’agences à 408 et de GAB à 844. Pour l’année en question, 460.000 nouveaux clients ont rejoint le groupe CIH BANK.

Car, la stratégie de diversification de CIH BANK repose sur l’amélioration des services dédiés à la clientèle professionnelle avec une spécialisation de certaines agences à la clientèle entreprise et le lancement de nouvelles offres dédiées comme Code Maalem, l’Offre pack PME et l’Offre Pro Sayidati.

Tout en poursuivant l’enrichissement des fonctionnalités sur les canaux digitaux et confirmant sa position en tant qu’acteur de référence en la matière avec par exemple le E-chèque PRO, Apple Pay, ou Code 212 dédié aux Marocains du Monde. En chiffres, les résultats commerciaux consolidés du groupe CIH, sont particulièrement satisfaisants en termes de dépôts et crédits clientèle. Les premiers ont fait l’objet d’une collecte nette de 5,3 MMDHs à fin décembre 2023, en progression de +7,6% par rapport à décembre 2022 à 74,2 MMDHs.

Dans le détail, les dépôts de CIH BANK ont atteint 65,9 MMDH et ceux d’UMNIA BANK 4,9 MMDH.

Avec la précision que les dépôts à vue de la banque constituent 83% des dépôts clientèles à fin décembre 2023, consolidant ainsi l’optimisation du coût de ses ressources.

Pour ce qui concerne les Crédits clientèle du groupe CIH, ils ont cru de 8,8% par rapport à décembre 2022, à 90,8 MMDH, soit 69,7 MMDH, pour le CIH, 13,9 MMDHS pour SOFAC et 7,1 MMDHS pour UMNIA BANK. Pour CIH Bank qui était une banque de crédits immobiliers, il est important de constater que 48 % de l’encours des crédits consolidés sont hors immobilier. Cette proportion de 44 MMDHs en 2023 a pris 9,9% par rapport à décembre 2022.

D’où les résultats inédits de CIH Group pour l’année qui se clôture, puisqu’en effet, son PNB consolidé s’élève à 4 468,2millions de dirhams soit 4,5 milliards de dirhams et connait une croissance de +27,0% par rapport à décembre 2022 !

Cette évolution résulte de la progression de la marge nette d’intérêt de 8.6 % et des bonnes performances de l’activité de marché comparées à fin 2022. En social, c’est-à-dire pour la banque CIH le Produit Net Bancaire atteint les 3 700,2 MDH, soit 3,7 milliards de dirhams à +32,8% par rapport à décembre 2022.

Et, pour ce qui concerne le résultat net consolidé de 3023, il s’élève à 776,9 MDH contre 710,9 à fin décembre 2022 à +9,3% et un Résultat Net Part du Groupe de 710,4 MDH contre 669,1 MDH à fin décembre 2022. Quand celui de la banque en elle-même, s’élève à 620,0 MDH contre 592,7 MDH par rapport à fin 2022, soit une progression relative de 4,6%. Ce, du fait que le coût du risque en consolidé s’établit à 1 280,6 MDH soit une augmentation de 116,9 % comparé à décembre 2022, avec un taux du coût du risque à fin décembre 2023 de 1,16 % contre 0,71% une année auparavant. Cette hausse reflète la politique de provisionnement prospective et prudente adoptée par le Groupe et la couverture effective d’un incident encouru en 2023.

En social, le coût du risque s’élève à 851,1 MDH contre 344,8 MDH soit un taux de coût du risque de 1,13% en décembre 2023 contre 0,48% à fin 2022, soit plus que le double.

Enfin, le résultat net consolidé du CIH s’élève à 776,9 MDH contre 710,9 à fin décembre 2022, soit une hausse de 9,3% et le Résultat Net Part du Groupe s’établit à 710,4 MDH en 2023 contre 669,1 MDH en 2022.

Quand celui de la banque s’élève à 620,0 MDH 2023 contre 592,7 MDH en 2022 soit une progression de 4,6%. Le groupe CIH prévoit une distribution de dividende de 14 DH par action.

En concluant sur la bonne note des félicitations adressées par le Conseil d’Administration de CIH Group à l’ensemble de ses équipes pour leur engagement et leur mobilisation en faveur des clients, sous la houlette du Président Sekkat… Ce dont témoignent clairement les chiffres.

 

Afifa Dassouli

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Quels rendements de l’épargne au Maroc ? https://lnt.ma/quels-rendements-de-lepargne-au-maroc/ Wed, 21 Feb 2024 13:56:28 +0000 https://lnt.ma/?p=315659 Les épargnants ont renforcé leurs économies depuis la Covid-19, du fait de la restriction spontanée de la consommation des biens, services et loisirs, mais aussi par prudence ! En effet, la crise économique qui s’en est suivie s’est accompagnée d’une perte de confiance et d’un comportement teinté de retenue. Aujourd’hui, la question de la rémunération de […]

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Les épargnants ont renforcé leurs économies depuis la Covid-19, du fait de la restriction spontanée de la consommation des biens, services et loisirs, mais aussi par prudence ! En effet, la crise économique qui s’en est suivie s’est accompagnée d’une perte de confiance et d’un comportement teinté de retenue.

Aujourd’hui, la question de la rémunération de cette épargne s’impose de façon pertinente vus les montants concernés, accumulés sur les comptes sur carnets ou livrets, en OPCVM obligataires et actions, assurances vie, etc.

Deux phénomènes déterminent la rentabilité de cette épargne : le comportement boursier, sachant que les marchés actions ont connu des périodes d’euphorie aux États-Unis et en Europe profitant aux épargnants qui y sont investis ; les placements obligataires ont quant à eux, été perturbés par les politiques monétaires des banques centrales en 2023. L’augmentation de leurs taux directeurs pour lutter contre l’inflation, à impacté un moment les rendements obligataires.

Depuis, alors que l’inflation continue à sévir, les banques centrales ont arrêté leur politique monétaire restrictive, permettant aux taux obligataires de repartir à la hausse.

En conséquence, les rendements obligataires se sont beaucoup améliorés tant en Europe qu’aux États-Unis ou au Royaume-Uni, et les actifs obligataires sont ainsi plus rémunérateurs qu’en début d’année.

Dans ce contexte, les gestionnaires d’épargne ont tiré leur épingle du jeu en 2023. Les compagnies d’assurance en particulier, qui pour l’Assurance Vie ont affiché des taux de rémunération dans la fourchette de 2,75% à 3,70% soit plus de 100 points de base par rapport à une moyenne de 2,15% en 2022. Les taux d’intérêt se sont également appréciés, passant de -2,7% à +2,5% sur les marchés de taux face à une inflation moyenne de 4,9 % dans ces pays en 2023.

Le compte sur livret n’est pas en reste ! En France par exemple, il a récolté pas moins de 27 milliards d’euros depuis la crise sanitaire.

Toutefois, les rendements dépendent de la politique de placement des gestionnaires compagnies d’assurance ou fonds de gestion collective. Donc de leur profil de diversification soit la proportion respective d’obligations souveraines, de dettes d’entreprises, d’actions et d’immobilier, qui varient sensiblement non seulement d’un gestionnaire à l’autre, mais aussi, au sein d’une même entité. Ces rendements sont aussi déterminés par la monnaie du pays, sa valeur et sa stabilité.

D’ailleurs, les pays émergents dont les monnaies ont été perturbées à la baisse avec la crise économique et l’inflation, ne réalisent pas les mêmes performances de rendement des actions et obligations que les pays occidentaux.

Au Maroc, le rendement de l’épargne ressort à un bon niveau pour 2023, du fait de la stabilité de sa monnaie, le dirham.

Pour ce qui concerne les compagnies d’assurance, les rémunérations des comptes d’assurances vie ou de retraite complémentaires, ne sont plus régulées par l’Acaps, autorité de tutelle du secteur, avec un taux de rémunération minimum.

Ce dernier est librement fixé au gré des compagnies. Mais, la provision pour participation aux bénéfices sert à ces dernières comme une variable d’ajustement concurrentiel, et compte tenu de son haut niveau, continuera à le permettra sur les prochaines années. L’Autorité du secteur regarde de près cette redistribution progressive à la faveur du maintien d’une rémunération attractive pour les épargnants. Pour 2023, celle-ci s’est située à plus de 3% chez les principales compagnies d’assurance.

Le compte sur carnet a connu une petite appréciation en 2023 par rapport à 2022, de 1,8% à 182 milliards de dirhams.

Quant à sa rémunération, elle a été de 1.15% en moyenne en 2021 et 2022, puis est remonté à 1.51% au premier semestre 2023 et à 2.98% au deuxième semestre de l’année dernière. Pour le premier semestre 2024, elle s’est fixée à 2.73%.

La performance de la grande majorité des OPCVM grand public de la catégorie « obligataires court terme » oscillait entre 3 et 4% en 2023. Alors que celle de la catégorie « Obligataire Moyen Long Terme » a subi tout particulièrement l’impact de la hausse des taux du début de l’année 2023, affichant des performances entre -3% et +1%.

Toutefois, l’engouement pour les OPCVM est certain, comme le montre le tableau ci-dessus des chiffres OPCVM en millions de dirhams et leur évolution entre 2022 et 2023. En effet, on constate que les encours des obligations à court terme ont pratiquement doublé passant de 47 à 85 MMDHS. Idem pour les OPCVM actions et diversifiées qui ont bénéficié de nouvelles souscriptions profitant de la bonne performance boursière de l’année passée de près de 15%. Toutefois, cette catégorie de gestion collective de l’épargne, ne cumule pas moins de 560 milliards de dirhams d’actifs en 2023. C’est dire l’importance de l’épargne au Maroc, qui en tant que formation brute de capital fixe, est censée financé l’investissement…

Afifa Dassouli

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Crise financière et dette souveraine: L’Europe réécrit son Pacte de Stabilité https://lnt.ma/crise-financiere-et-dette-souveraine-leurope-reecrit-son-pacte-de-stabilite/ Wed, 14 Feb 2024 10:43:20 +0000 https://lnt.ma/?p=315219 C’est un fait, les déficits publics des États et l’endettement budgétaire qu’ils engendrent se sont aggravés et ont dépassé les niveaux acceptables. En effet, depuis la crise de 2008, ce creusement dépasse les 100% du PIB dans nombre de pays, et pas seulement des pays pauvres. L’Europe comme les Etats-Unis et les autres pays occidentaux […]

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C’est un fait, les déficits publics des États et l’endettement budgétaire qu’ils engendrent se sont aggravés et ont dépassé les niveaux acceptables.

En effet, depuis la crise de 2008, ce creusement dépasse les 100% du PIB dans nombre de pays, et pas seulement des pays pauvres. L’Europe comme les Etats-Unis et les autres pays occidentaux sont concernés en premier chef avec un niveau de dette allant jusqu’à 120 % du PIB, dépassant de loin les règles de stabilité financière européennes érigées par le traité de Maastricht.

En effet, ce traité avait défini des règles pour le fonctionnement de l’euro, et des critères d’adhésion à la zone euro, dans l’objectif de garantir la stabilité des prix.

Ces critères de convergence conditionnaient aussi l’adhésion de nouveaux pays à la zone euro. Elles visaient à assurer, pour les pays adhérents, la stabilité dans les domaines suivants : l’inflation qui ne pouvait pas excéder de plus de 1,5 points le taux des trois États membres qui maitrisaient au mieux cette dernière.

Le traité de Maastricht imposait également que le déficit budgétaire annuel et la dette publique globale de chaque pays n’excédent respectivement pas 3% et 60% de leur produit intérieur brut.

Ces limites ont été scrupuleusement respectées par les pays européens jusqu’à la crise financière de 2008 qui a sévèrement sévi au niveau de toutes les économies européennes, autant qu’au niveau mondial.

Et le creusement de ces indicateurs continue aujourd’hui avec les guerres, le choc pétrolier et le crack des taux qui n’est pas encore résorbé.

En conséquence, les pays européens ne respectent plus les critères de Maastricht avec des déficits budgétaires et des niveaux d’endettement excessifs avoisinant respectivement les 7% et 120% du PIB. Jusqu’à présent, face à ces dérapages, l’UE n’a pas pu réagir vu la détérioration de la santé financière des États membres.

Mais, samedi dernier, les négociations menées depuis avril 2023, ont abouti à un accord sur de nouvelles règles budgétaires de l’UE pour garantir des finances publiques saines tout en préservant la capacité d’investissement de l’UE.

Il faut savoir toutefois que la Commission européenne a d’abord accordé une certaine flexibilité aux capitales européennes en avril dernier, pour définir leur trajectoire budgétaire, sur la base d’une analyse de soutenabilité de la dette en prenant comme indicateur clé les dépenses primaires nettes pour dégager un solde budgétaire ordinaire positif.

Sachant qu’en décembre dernier, les Vingt-Sept ont introduit d’autres garde-fous, plus contraignants, pour sauvegarder leurs équilibres budgétaires. Par exemple, ils ont imposé des réductions automatiques de dette aux pays dont le ratio d’endettement dépasse 60 % du PIB. Sauf qu’il s’est avéré que ces règles empêcheraient de faire face aux importants investissements en vue, énergétiques, numériques et de défense, dont l’Europe a besoin. La discipline budgétaire devait introduire des garanties pour prendre en compte l’investissement public dans des domaines stratégiques. C’est chose faite comme le précise la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, par ces propos : « Les nouvelles règles permettront aux pays de l’UE d’investir dans leurs atouts tout en consolidant leurs finances publiques ». Sachant que l’Allemagne s’est astreinte depuis 2009 à freiner sa dette, ce qui a conduit à une impressionnante dégradation de ses infrastructures et un grand retard dans la digitalisation.

Le Parlement européen à Strasbourg devrait voter le nouveau texte en avril 2024 pour son application à partir de 2025.

En attendant, la Commission européenne examinera les budgets nationaux à la lumière des recommandations qu’elle a faites en 2023 ; elle devrait mettre une douzaine d’États membres en procédure de déficit excessif, dont la France.

Le Maroc, qui a toujours respecté les règles européennes de 3% de déficit budgétaire et 60% du PIB en termes d’endettement, a déjà rétabli son déficit primaire qui est positif depuis 3 ans. Preuve en est qu’en janvier 2024, l’exécution de la loi de finances fait ressortir un solde ordinaire positif de 4295 millions de dirhams contre 2240 MDH un an auparavant.

Toutefois, le déficit budgétaire du Maroc et le niveau de sa dette dépassent les anciennes normes européennes brut à 7% du PIB pour le déficit budgétaire et 80 % pour son niveau d’endettement.

Et, si le Maroc devait s’inscrire dans la perspective d’adoption des nouvelles règles de convergence européenne, il en remplirait déjà la condition du solde primaire positif et se réjouirait de pouvoir continuer ses investissements engagés et futurs, dans le cadre des diverses réformes lancées…

 

Afifa Dassouli

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Le groupe Alliances démontre sa résilience avec le remboursement de sa dette privée https://lnt.ma/le-groupe-alliances-demontre-sa-resilience-avec-le-remboursement-de-sa-dette-privee/ Wed, 07 Feb 2024 12:34:30 +0000 https://lnt.ma/?p=314904 Le groupe Alliances, al Darna et ADI, a procédé au remboursement de sa dette privée envers les OPCVM et les personnes physiques, restructurée en 2019 par une nouvelle émission avalisée par l’AMMC, l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux ! En effet, cette dernière a visé d’une part l’émission d’un emprunt obligataire partiellement garanti de Alliances Darna, […]

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Le groupe Alliances, al Darna et ADI, a procédé au remboursement de sa dette privée envers les OPCVM et les personnes physiques, restructurée en 2019 par une nouvelle émission avalisée par l’AMMC, l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux !

En effet, cette dernière a visé d’une part l’émission d’un emprunt obligataire partiellement garanti de Alliances Darna, en date du 25 décembre 2019, dont la période de souscription s’étalait du 06 au 24 janvier 2020, pour un montant de 534 544 400 dirhams sur une période de dix ans.

De même, elle a visé une autre émission d’un emprunt obligataire partiellement garanti de Alliances Développement Immobilier de 1 093 132 000 dirhams sur la même période et aux mêmes conditions de taux de 3% et 3,2% en fonction de la tranche A ou B. Ces émissions étant assortie d’un différé de remboursement de 3 ans et d’un étalement sur une durée de 7 ans.

Aujourd’hui donc, à la fin de la période de différé, le groupe Alliances a effectué le remboursement de ces deux émissions, à fin janvier 2024. Avec la précision que les obligations du groupe Alliances en question, d’un total de 1 627 676 400 dirhams sont capitalisés des intérêts et que le premier remboursement avoisine les 310 millions de dirhams. Cette dette privée étant essentiellement détenue par les OPCVM à hauteur de 92%, quand les personnes physiques n’en portent que 8%.

Le Groupe Alliances, qui dans sa politique de croissance externe, a dû faire face à une mauvaise conjoncture, démontre aujourd’hui sa résilience, après avoir restructuré sa dette bancaire sur la base de protocoles de rééchelonnement avec les banques et lancé le remboursement de sa dette privée.

Preuve en est que la dette bancaire du groupe qui se comptait en milliards de dirhams se limite aujourd’hui à 100 millions de dirhams. Car la nouvelle politique du groupe, Darna et ADI, consiste à financer par crédit bancaire projet par projet, afin d’assurer un retour sur investissement bien mesuré et maîtriser sa rentabilité, faisant ainsi prévaloir l’effet de levier dans l’objectif d’assurer la production et la livraison rapide du projet concerné.

D’autant que le groupe Alliances reste un acteur multi-métier, intervenant aussi bien dans la promotion immobilière que dans la réalisation de projets tertiaires clef en main, tels que dans l’hôtellerie ainsi que dans la santé. Il faut savoir que depuis sa création, il a construit, entre autres, des hôtels pour le compte du groupe Accor, et vient juste de livrer un Park Hyatt sur Al Maaden, mais aussi des zones industrielles. Et que, continuant dans la même voie, il construit aujourd’hui dans le cadre de contrats clés en main (de la conception à la construction), en Côte d’Ivoire une tour de 24 étages avec 5 sous-sols, pour le compte du Conseil de l’Entente, une organisation gouvernementale, ainsi que 11 hôpitaux au Cameroun dont huit ont été livrés.

Le groupe Alliances s’étant beaucoup réorganisé et révisé sa stratégie avec la bonne gouvernance qui s’impose, aujourd’hui il peut se prévaloir aujourd’hui de faire face à ses engagements du passé tout en continuant à investir.

D’ailleurs, l’année 2023 aura été aussi celle du rééquilibrage du haut du bilan de ce groupe avec la fin de l’absorption des résultats négatifs des années antérieurs. Ainsi, l’AGO du 30 juin 2023, dans sa deuxième résolution, a prévu d’affecter le résultat de l’exercice de l’année qui vient de se terminer, de 267 210 376,52 dirhams, à l’absorption du report à nouveau négatif antérieur de près d’1,4 milliard de dirhams, procédant ainsi à un assainissement de ses fonds propres comme le montre le tableau ci-après.

 

Tableau des capitaux propres Groupe Alliances

 

D’ailleurs, la réussite du renouveau d’Alliances se mesure également aux réalisations de son plan stratégique 2022-2025.

Pour rappel, le Groupe avait annoncé un chiffre d’affaires de 8 milliards pour la période 2022-2025, et les réalisations à date sont en ligne avec les chiffres annoncés.

 

Afifa Dassouli

 

 

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Le secteur bancaire résiste à la crise selon l’étude approfondie d’Attijari Global Research https://lnt.ma/le-secteur-bancaire-resiste-a-la-crise-selon-letude-approfondie-dattijari-global-research/ Wed, 31 Jan 2024 11:21:43 +0000 https://lnt.ma/?p=314503 Certes, en période de crise économique, les fondamentaux d’une économie qui en indiquent l’ampleur sont précis. Il s’agit de la croissance, de l’emploi, de l’inflation et de la dégradation du pouvoir d’achat qui en découle, du niveau de soutenabilité de la dette du pays et de la stabilité des agrégats macro-économiques extérieurs. Toutefois, la santé […]

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Certes, en période de crise économique, les fondamentaux d’une économie qui en indiquent l’ampleur sont précis. Il s’agit de la croissance, de l’emploi, de l’inflation et de la dégradation du pouvoir d’achat qui en découle, du niveau de soutenabilité de la dette du pays et de la stabilité des agrégats macro-économiques extérieurs.

Toutefois, la santé financière du secteur bancaire est un facteur d’appréciation déterminant pour jauger de la profondeur d’une crise économique et sa qualification de crise financière.

C’est pourquoi, l’étude d’Attijari Global Research qui date de décembre 2023 et porte sur les réalisations des banques cotées de cette année est édifiante ! Elle constate que la masse bénéficiaire agrégée du secteur coté a progressé de +22% au titre du premier semestre 2023 et de +32% à fin septembre 2023.

Un constat qui atteste de la « résilience » du modèle de croissance du secteur bancaire marocain. Ainsi, selon les enseignements de cette étude dont nous publions ici les conclusions, la croissance des crédits bancaires de +4,9% à fin octobre 2023 est dorénavant portée par la reprise des crédits à l’équipement qui progressent de +8,4% après deux années successives de baisse sur 2020-2021.

Ces derniers arrivent à compenser la baisse attendue des crédits de trésorerie de -3,8% dans un contexte de désinflation marqué par la détente du BFR (besoin en fonds de roulement) des entreprises.

Sur une base sociale, les dépôts clientèle progressent à un rythme plus soutenu de +5,9% sur le 1er semestre 2023. À l’origine, la bonne tenue des RAV dont le poids dans la structure des dépôts atteint un niveau record de 68,5%. Une situation qui a permis l’optimisation du coût des ressources et par conséquent, une performance remarquable de la marge d’intérêt, premier niveau de résultat des banques qui augmente de +8,5% sur la même période.

Par ailleurs, face à une croissance du PNB agrégé de +15,2% à fin septembre 2023, les frais de gestion affichent une évolution récurrente de moins de +3,0% (hors contribution au Fonds Spécial Séisme). Cette expertise en termes d’optimisation des charges a permis une amélioration du coefficient d’exploitation de -4,0 pts à 46,1%, permettant de largement compenser la hausse du coût du risque de +20%. Dans ces conditions, le RNPG agrégé du secteur coté croît de +32% à 12,7 MMDH à fin septembre 2023.

Le secteur bancaire coté connaît un changement intéressant de son profil de croissance. En effet, le TCAM semestriel du PNB agrégé a gagné +2,2 pts passant de +4,0% durant la période 2015-2019 à +6,2% sur 2019-2023. Sur la base de leur propre analyse, les analystes d’AGR ont revu leurs prévisions de croissance du secteur sur la période 2023E-2025E. Il s’agit d’un TCAM du PNB et des bénéfices de +6,7% et de +9,2% respectivement.

La confirmation de cette nouvelle orientation des résultats du secteur bancaire coté devrait selon AGR, se refléter positivement sur ses niveaux de valorisation en Bourse et ce, durant l’année 2024. Ce constat conforte la recommandation initiale d’AGR de renforcer la pondération du secteur bancaire dans les portefeuilles : ainsi le P/E 25E pondéré ressort à des niveaux historiquement bas de 12,2x contre un P/E fondamental cible pour le marché Actions marocain de 16,0x. Il s’agit d’une décote attractive de 23,0% ; et le ROE 2025E franchirait un nouveau palier à 11,4% supérieur de +140 PBS aux niveaux observés historiquement, soit autour des 10,0%.

Attijari Global Research détaille également les réalisations en chiffres des banques cotées en 2023.

Au terme du premier semestre 2023, le secteur bancaire coté enregistre un PNB agrégé de 40,1 MMDH en hausse de + 12,2%. Cette croissance est portée par l’ensemble des lignes métiers :

  • La marge d’intérêt s’améliore de +8,5% profitant en partie de l’optimisation continue du coût des ressources suite au renforcement du poids des dépôts non rémunérés ;
  • La marge sur commissions progresse de +13,5% portée par la montée du commerce international, des filiales spécialisées ainsi que l’usage croissant des services digitaux ;
  • Les activités de marché se redressent de +28,5% après deux années de baisse (S1-21: -11% et S1-22: -5%). À l’origine, la bonne orientation de l’activité change ainsi que les opérations de désensibilisation des portefeuilles obligataires par rapport aux variations de Taux.

La politique de rationalisation des coûts (+1,9%) conjuguée à la hausse sensible du PNB (+12,2%) a permis une nette amélioration du coefficient d’exploitation de -4,5 pts passant de 48,8% au S1-22 à 44,3% au S1-23.

Après deux années de normalisation du coût du risque post-Covid (2021 puis 2022), cet indicateur affiche une hausse de +1.638 MDH au S1-23, soit de +30,6%. À l’origine, des provisions réalisées au titre du risque souverain dans certains pays de présence en Afrique. Finalement, le secteur bancaire coté affiche un RNPG agrégé de 8,3 MMDH en hausse de +21,7%équivalent à un ROE attractif de 12,1%.

Les réalisations des banques cotées à fin septembre 2023 se sont accélérées à travers un PNB en hausse de +15,2% et un RNPG en progression de 32,0%. Dans un contexte de Taux plus favorable, ces performances seraient justifiées par la forte reprise du résultat des activités de marché. Celui-ci explique plus de la moitié de la croissance du PNB du secteur, soit +73,1% (+4,2 MMDH). À noter que les résultats des banques cotées à fin septembre 2023 intègrent une contribution estimée à 900 MDH au Fonds Spécial dédié à la gestion du séisme d’Al-Haouz.

 

Les résultats banque par banque

Au 1er semestre 2023, CIH Bank affiche la plus forte croissance de PNB du secteur, soit de +36,6% sous l’effet du résultat des activités de marché. Ce dernier explique près des 2/3 de la hausse des revenus de la banque. Le Groupe BCP affiche une croissance de son PNB de +12,2% portée par le redressement du résultat des activités de marché. Ce dernier bénéficie des réajustements opérés sur son portefeuille obligataire en vue de réduire sa sensibilité aux variations de taux. BOA affiche une croissance de son PNB de +8,0%, limitée par l’impact négatif de la hausse des taux sur son portefeuille obligataire.

Pour finir, la structure du PNB du secteur a été marquée par le renforcement technique du poids du résultat des activités de marché dont la part gagne +2,0 pts passant de 13,8% au S1-22 à 15,8% au S1-23. Le poids de la marge d’intérêt, quant à lui, cède 2,2 pts passant de 67,6% à 65,4% sur la même période.

Pour le coefficient d’exploitation, au S1-23, AGR relève une amélioration généralisée au sein du secteur bancaire coté :

Ce ratio des 3 grandes banques cotées s’améliore à son plus bas historiques.

ATW bank affiche le meilleur ratio du secteur à 38,8% en baisse de -4,9 pts grâce à son plan d’optimisation des charges qui repose sur l’utilisation accrue des moyens digitaux. Parallèlement, le coefficient d’exploitation du Groupe BCP s’allège de -3,9 pts à 44,8%soutenu par la hausse des activités de marché (+36,6%) et celui de BOA s’améliore de -2,5 pts à 48,6%.

  • CIH Bank affiche le 2ème meilleur ratio à 41,6% en baisse de -14,5 pts, soit son plus bas historique. À l’origine, la forte croissance du PNB de +36,6% sous l’effet du doublement du résultat des activités de marché à 640 MDH ;
  • BMCI et CDM améliorent leur coefficient d’exploitation à 65,5% (-3,5 pts) et 50,9% (-3,1 pts) respectivement. Il s’agit d’une normalisation progressive après 3 années de hausse en lien avec les investissements informatiques.

Durant les 4 derniers semestres, le taux de contentieux des banques cotées a connu une orientation haussière passant de 7,48% au S1-19 à 8,89% au S1-23. À l’origine, une croissance semestrielle moyenne des créances en souffrance (CES) supérieure à celle des crédits à la clientèle, soit de +7,8% et de +4,1% respectivement.

Au terme de ce premier semestre, nous assistons à une hausse générale du taux de contentieux des 3 grandes banques « multinationales » cotées, à savoir : ATW bank, BCP et BOA.

Pour le coût du risque, sur une base consolidée, le taux du CDR du secteur bancaire coté rompt avec sa tendance passant de 107 BPS au S1-22 à 134 PBS au S1-23. Selon les analystes d’AGR, les niveaux pré-Covid du CDR ne constitueraient plus une référence pour le futur. À l’origine de ce constat, les incertitudes persistantes auxquelles fait face le secteur à l’image des chocs économiques, de la forte volatilité des matières premières, des tensions géopolitiques, des changements climatiques….

Sur la base des évolutions du coût du risque, des banques cotées au S1-23, AGR relève les constats suivants :

  • ATW bank, BCP et BOA accusent une hausse de leur coût du risque de +614 MDH, +547 MDH et de +121 MDH respectivement. Selon les communiqués financiers, il s’agit d’un provisionnement supplémentaire relatif au risque souverain de certains pays de présence. À noter que la notation souveraine du Cameroun a été dégradée par les agences de notation en 2023;
  • Le CDR de CIH Bank a connu un réajustement haussier attendu et ce, après plusieurs années de forte croissance, soit un TCAM des crédits de +17,0% sur la période 2018-2022. Ainsi, le CDR ressort à 116 PBS au-dessus des niveaux initiaux communiqués par le Top Management, soit autour de 70 PBS.
  • CDM revient à un niveau normatif du coût du risque après avoir bénéficié d’une reprise exceptionnelle en 2022. La BMCI enregistre une baisse de son coût du risque au S1-23 grâce à l’amélioration du processus de l’octroi des crédits et de recouvrement des créances.

Enfin pour ce qui concerne la dynamique de croissance du secteur bancaire, Post-Covid, le secteur bancaire coté a connu une reprise durable de ses bénéfices, passant de 4,3 à 8,3 MMDH entre le S1-20 et le S1-23, soit un TCAM de +24,0%. Pour rappel, la croissance bénéficiaire récurrente du secteur est passée d’un TCAM de +4,5% durant la période 2016-2019 à +6,1% sur 2019-2023. Ce constat atteste à la fois du dynamisme commercial et de la bonne maîtrise des frais de gestion de la part des banques cotées au Maroc.

Finalement, la rentabilité des fonds propres des banques cotées s’améliore de +1,8 pts passant de 10,6% au S1-22 à 12,4% au S1-23. Un ROE qui revient pour la 1ère fois au-dessus de la moyenne semestrielle Pré-Covid 2017-2019 de 11,8%.

Au niveau des grands Groupes bancaires côtés, dont les fonds propres sont supérieurs à 25 MMDH, ATW bank affiche le niveau de rentabilité le plus attractif à 13,7% au S1-23 suivi de BCP à 12,7% puis de BOA à 11,4%.

Concernant les banques cotées dont les fonds propres se situent entre 6 et 7 MMDH, CIH Bank enregistre le meilleur ROE à 13,7%. CDM accuse une baisse de son ROE passant de 10,7% à 9,1% sur la même période sous l’effet de la normalisation de son CDR.

La BMCI affiche toujours le ROE le plus faible du secteur à 6,0%, pénalisé par les niveaux élevés de ses frais de gestion. Au terme de ce premier semestre, le COEX de la BMCI ressort à 65,5% contre 44,3% pour le secteur bancaire coté.

 

Afifa Dassouli

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Thésaurisation : mais où est le cash ? https://lnt.ma/thesaurisation-mais-ou-est-le-cash/ Wed, 24 Jan 2024 14:45:48 +0000 https://lnt.ma/?p=314203 Quand Bank Al Maghrib annonce créer de nouveaux billets comme ce fut le cas récemment, nous sommes peu nombreux à en comprendre l’enjeu au-delà de la nécessité esthétique, de lutte contre la vétusté ou encore sécuritaire ! Pourtant des questions s’imposent, comme son impact sur la masse monétaire, la facilitation de l’utilisation des « gros billets » dans […]

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Quand Bank Al Maghrib annonce créer de nouveaux billets comme ce fut le cas récemment, nous sommes peu nombreux à en comprendre l’enjeu au-delà de la nécessité esthétique, de lutte contre la vétusté ou encore sécuritaire ! Pourtant des questions s’imposent, comme son impact sur la masse monétaire, la facilitation de l’utilisation des « gros billets » dans l’informel à la faveur de la fuite fiscale ou encore la thésaurisation.

Or, la banque centrale vient de rendre public en décembre 2023 un document de travail sur « l’Estimation du Cash non transactionnel au Maroc » très intéressant qui apporte des analyses édifiantes sur la constitution de cette manne, son impact économique, au Maroc et dans le monde occidental sur les dernières années. Ce document reconnaît que la thésaurisation constitue un fléau et un problème croissant et constant pour les économies en général et que le Maroc ne fait pas exception.

Preuve s’il en est, la thésaurisation qui relève de la circulation fiduciaire, c’est-à-dire l’ensemble des billets et des pièces qui circulent au sein d’une économie, est le premier constat fait par l’étude en question qui indique que le Maroc représente un des pays où le poids de la circulation fiduciaire dans le PIB est parmi les plus élevés du monde, soit 27% en 2021. Ce qui correspondant à une situation où chaque habitant marocain est censé être en possession d’un montant cash de 8780 MAD. Cela pose de vraies questions sur le potentiel de croissance inachevé à cause de cet argent non investi, qui favorise l’économie informelle, contre laquelle le Maroc lutte de manière incessante.

Justement, les chercheurs de la récente étude de Bank Al-Maghrib, Shimi Linah, Saidi Abdessamad et Seitz Franz, examinent en détail la pratique de thésaurisation au Maroc, avec l’objectif spécifique de présenter des estimations précises concernant la demande de monnaie « non transactionnelle ». Ce terme fait référence aux montants importants de cash gardés hors du circuit économique normal. Leur analyse s’appuie sur trois approches empiriques largement reconnues dans la sphère académique : la méthode des ratios, la méthode de la durée de vie, et la méthode de la saisonnalité. Ils se basent aussi sur l’hypothèse fondamentale que les billets de haute valeur, spécifiquement ceux de 200 MAD et 100 MAD, sont plus enclins à être thésaurisés par rapport aux autres coupures utilisées dans le système monétaire du Maroc.

Leurs résultats révèlent que le Maroc souffre d’une tendance croissante dans le stockage de cash non transactionnel, avec des montants thésaurisés estimés comme étant exceptionnellement élevés. Il a été observé que la part des billets de 100 MAD et 200 MAD détenus pour des raisons non transactionnelles a significativement augmenté depuis le début du 21ème siècle. En fonction des hypothèses utilisées dans l’étude, cette part représenterait entre 60% et 80% de la valeur totale de ces mêmes billets, en 2021. Ces résultats ont été jugés robustes et cohérents avec les estimations d’autres études empiriques menées dans différents pays. Pour ce qui concerne l’Europe, une étude de l’UE a estimé que la proportion des avoirs thésaurisés en zone euro a fortement augmenté depuis le début des années 2000 : d’un tiers de la valeur des euros en circulation en 2008, ils sont passés à 40% à 57%, en 2016, pour atteindre 60% à 65%, en 2019.

Cette même étude souligne que le montant du cash non transactionnel au Maroc est particulièrement frappant. En 2019, les montants de ces opérations représentaient environ 13% du PIB du pays. Avec l’impact de la crise sanitaire du COVID-19, ce pourcentage a grimpé à près de 20% du PIB en 2020 et 2021. Ces chiffres soulevèrent des questions importantes concernant l’utilisation et le rôle de l’argent liquide dans l’économie moderne. Bien que l’argent liquide soit essentiel, car il demeure le moyen de paiement le plus inclusif et le plus résilient, le phénomène de thésaurisation pose d’autres problématiques. En effet, le cash thésaurisé constitue autant d’investissements productifs qui sont exclus de l’économie, affectant de fait négativement le cycle économique réel du pays et ses perspectives de croissance. Ce, surtout dans un contexte post-crise et dans l’optique de transition vers des économies plus durables.

L’étude pose également plusieurs questions critiques : existe-t-il un seuil au-delà duquel la thésaurisation a un effet net négatif sur l’économie ? Ce seuil est-il influencé par le niveau de développement économique d’un pays ? Quelles seraient les conséquences d’une déthésaurisation soudaine et massive sur la stabilité du système de paiement, la stabilité des prix, la stabilité sociale et la politique monétaire ?

En ce qui concerne le Maroc, l’étude propose plusieurs recommandations pour améliorer la compréhension de l’utilisation de l’argent liquide et du cycle de vie des différentes coupures. Il est suggéré que les enquêtes sur les moyens de paiements menées par la Banque centrale incluent systématiquement des questions sur la détention de cash, notamment les motifs, les montants concernés, et la durée de détention de ces sommes. Ces informations pourraient permettre d’établir des estimations minimales du cash thésaurisé, qui pourraient être comparées aux estimations indirectes réalisées dans cette étude. De plus, avec l’émission de nouvelles séries de billets, en particulier pour les coupures de 100 MAD et 200 MAD, ou en cas d’émission d’une coupure de valeur supérieure, il est recommandé d’implémenter des techniques de suivi des billets, comme la méthode biométrique, pour obtenir des estimations plus précises sur le volume de billets utilisés dans les transactions courantes, ceux dont la vélocité est plus faible, et ceux qui sont thésaurisés. Enfin, il est crucial de poursuivre les recherches sur les facteurs déterminants de l’utilisation du cash au Maroc, en se concentrant sur des éléments clés tels que l’évasion fiscale et l’évolution de la fiscalité, qui sont étroitement liées à la taille du secteur informel intensif dans l’usage du cash.

La réduction du poids du cash informel passe également par la promotion de l’inclusion financière et la bancarisation des populations, ainsi que par l’encouragement à utiliser des moyens de paiement digitaux. Cela pourrait inclure l’offre d’incitations pour les paiements électroniques, tant pour les professionnels que pour les particuliers. Enfin, la réduction du cash informel pourrait aussi être soutenue par l’émission d’une monnaie numérique de Banque centrale inclusive, qui remplirait les caractéristiques essentielles de la monnaie fiduciaire.

Afifa Dassouli


La question de l’excès de cash en circulation dans notre pays n’est certes pas causée par l’édition récente de nouveaux billets de 1OO et 200 dirhams par la banque centrale, toutefois de façon officielle et à travers des réponses concrètes voici les précisions apportées par cette dernière à nos questions :

Quelles sont les raisons de l’émission de nouveaux billets de banque par BAM ?

L’émission de la nouvelle série de billets de banque par Bank Al-Maghrib est souvent motivée, comme c’est le cas dans de nombreuses banques centrales, par sa volonté de bénéficier des dernières avancées technologiques permettant d’intégrer de nouveaux standards en matière de sécurité des billets ou encore de leur qualité.

Existe-t-il d’autres raisons pour l’émission de nouveaux billets de banque ?

Les banques centrales peuvent aussi, dans des contextes différents, émettre des billets de monnaie pour d’autres raisons, notamment afin de se prémunir contre le risque de la contrefaçon ou encore à la suite d’un changement affectant les matières premières utilisées.

Quelles ont été les opérations du genre sur les dernières années ?

Depuis l’introduction du dirham en 1959 en tant que monnaie nationale, sept nouvelles séries ont été mises en circulation. La dernière opération a été réalisée en 2012 et a été précédée par celles de 2005 et 2002 ou encore de 1987 qui a connu l’émission pour la première fois du billet de 200 DH.

Comment concrètement les nouveaux billets remplacent-ils leurs prédécesseurs ?

Les nouveaux billets émis ne remplacent pas leurs prédécesseurs, mais circulent concomitamment. Cependant, il convient de préciser que lorsque la banque centrale veut retirer de la circulation une série de billets de banque ou la démonétiser, généralement pour des raisons techniques consistant en la limitation des séries en circulation, elle le fait via un autre processus et en toute transparence. En effet, le grand public et tous les autres acteurs sont informés de cette décision et des délais largement suffisants, au minimum de 5 ans, sont accordés pour leur permette de faire remplacer les anciens billets par les nouveaux émis.

Comment un changement de billets de banque peut-il impacter la masse monétaire ?

L’émission de nouveaux billets ne devraient avoir aucun impact sur la masse monétaire. En effet, la banque centrale continue de répondre, avec les nouveaux et anciens billets, à la demande du cash, qui elle reflète les besoins des agents économiques pour les motifs de transaction ou encore de précaution.

Est-ce que le changement de billets peut être un instrument de lutte contre la thésaurisation ? Ou de blanchiment d’argent ? 

La nouvelle émission réalisée par Bank Al-Maghrib ne s’inscrit pas dans ce cadre. Certes, dans certains pays les banques centrales peuvent procéder de la sorte pour atténuer ses fléaux, mais l’expérience a montré que les impacts se limitent au court terme, avec des effets négatifs pour l’activité économique.

Propos recueillis par Afifa Dassouli

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Bourse de Casablanca, des anticipations à double tranchant https://lnt.ma/bourse-de-casablanca-des-anticipations-a-double-tranchant/ Wed, 17 Jan 2024 14:54:47 +0000 https://lnt.ma/?p=313789 En 2023, la bourse de Casablanca est sortie de sa morosité de 2022 où elle avait perdu plus de 20%, et réalisé une performance de 11% voire 14% si on tient compte du dividende ! Certes cette année-là, il y a eu un certain engouement pour les actions cotées, les OPCVM actions et diversifiés ont connu […]

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En 2023, la bourse de Casablanca est sortie de sa morosité de 2022 où elle avait perdu plus de 20%, et réalisé une performance de 11% voire 14% si on tient compte du dividende !

Certes cette année-là, il y a eu un certain engouement pour les actions cotées, les OPCVM actions et diversifiés ont connu des souscriptions significatives attestant que des investisseurs personnes physiques et institutionnels ont souscrit à ces fonds collectifs qui achètent « la bourse ».

Des investisseurs qui ont de fait été rassurés par la banque centrale sur la fin de l’augmentation du taux directeur en mars dernier et donc de la pression à la hausse sur les taux obligataires, qui depuis ont perdu plus de 50 points de base par rapport au plus haut de l’année. En effet, dès le mois d’avril, le 10 ans adjugé à 4,7% est tombé à 4%, le 15 ans de 5% à 4,4 et les autres échéances se sont également dépréciées.

Spontanément, quand les taux corrigent, un retour vers le marché financier s’opère à la recherche de meilleurs rendements avec une acceptation du risque.

Rassurés sur les taux, une réorientation s’est faite vers la bourse pour rattraper les pertes obligataires suivant les conseils des sociétés de bourse et de gestion.

Ce comportement des investisseurs est mécanique comme l’a été le rattrapage des cours en 2021 par rapport à 2020, à près de 30%, ou encore la perte de 2022 suite à l’appréciations des taux. Celle-ci a certes orienté les investissements vers le marché secondaire obligataire, mais pas pour longtemps.

Parallèlement au stop du taux directeur de BAM en mars, sont intervenus les résultats des sociétés cotées affichant des chiffres d’affaires en hausse et des résultats probants qui progressaient à deux chiffres dans certains secteurs.

Tout particulièrement, le secteur bancaire sorti de la période du COVID où il avait pris des risques avec les mesures de soutien de l’État, a affiché une santé financière qualifiée d’historique avec des résultats bancaires en croissance sur les 3 dernières années. Et des activités de marché qui pour certaines, dont les résultats se sont appréciés de plus de 100%.

De ce fait, à la bourse, les valeurs financières qui représentent plus du tiers de la capitalisation boursière, attirent les investisseurs.

Toutefois, en 2023, outre le stop des taux et les bons résultats des sociétés cotées, certaines annonces se sont traduites en anticipations et ont créé une euphorie à la bourse de Casablanca.

Il s’agit de l’octroi de la Coupe du monde au Maroc-Espagne-Portugal et des 120 milliards dédiés à la reconstruction de la région de Haouz après le séisme, pour les 5 prochaines années. Mais aussi, des accords de partenariat stratégique du Maroc avec les Émirats Arabes Unis, actionnaires dans TAQA et dans Maroc Télécom, ont boosté les cours de ces valeurs (IAM est passé de 80 à 120 Dhs).

C’est encore le cas de l’aide directe au logement, qui devrait profiter aux sociétés de construction, et peut être réconcilier les investisseurs avec les valeurs immobilières de la bourse.

En conséquence, l’appréciation du marché boursier devrait s’appuyer sur le comportement de ses valeurs dont la moitié seulement traitent tous les jours, comme les assurances, les télécoms les cimenteries, la distribution, les ports.

Les investisseurs réclament plus de papiers sachant que les métiers mondiaux du Maroc, le tourisme, l’offshoring l’automobile ou l’aéronautique ne sont pas cotés !

Alors que les entrepreneurs restent frileux, ne veulent pas franchir le pas de la transparence pour partager des informations avec les minoritaires, même s’ils peuvent valoriser leur entreprise à un Per de 20. Ils franchissent le pas quand ils ont des projets d’expansion, qui manquent réellement dans notre économie.

Par ailleurs, si les institutionnels acheteurs d’actions sont les compagnies d’assurance et caisse de retraite, il faut savoir que leur portefeuille est chargé de plus de 50% action contre 10 à 15% en Europe.  Et avec l’arrivée de la norme SBR, la solvabilité basée sur les risques, qui correspond à Bâle 3 pour les banques, les compagnies d’assurances devraient baisser le poids des actions dans leur portefeuille.

Encore faut-il qu’elle arrivent à faire leur transition vers l’immobilier foncier à travers les OPCI ou encore ouvrir leurs investissements à l’international. Mais, surtout, ils attendent tous le nouveau papier et attendent les introductions de l’OCP avec plus de 20 MMDHS, de l’ONDA et de l’ONCF.

En attendant, pour 2024, les mêmes causes produisant les mêmes effets, la bourse se trouve face à des annonces moins réjouissantes dont elle doit prendre la mesure !

Car de nouveaux risques sont déjà engagés en ce début d’année dont le retour de l’inflation, conséquence des problèmes de logistiques créés par les guerres et les attaques des navires de transport commerciaux par les Houthis en mer rouge.

C’est aussi, l’installation de la sécheresse et ses impacts économiques. Et tout particulièrement le risque fiscal que se traduit par l’augmentation progressive de l’IS qui passe de 20 à 30% pour les entreprises et surtout pour celles exportatrices qui étaient exonérées à hauteur de 50% d’IS sur la part de leur chiffre d’affaires à l’export et qui rejoignent le régime normal cette année si leurs résultats dépassent les 100 millions de dirhams.

Sans compter que l’IS devrait progresser de 2% par an pour atteindre 35% en 2025. Cette pression fiscale pesant sur les résultats des sociétés cotées et sur leur dividende…

Afifa Dassouli

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Investissement : Coup d’accélérateur du Fonds Mohammed VI – FM6I https://lnt.ma/investissement-coup-daccelerateur-pour-le-fonds-mohammed-vi/ Wed, 10 Jan 2024 10:56:37 +0000 https://lnt.ma/?p=313522 Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, institué par la Loi n° 76-20 du 31 décembre 2020, sous forme de société anonyme détenue par l’État, est déjà dynamique ! Tout particulièrement, il vient de lancer en décembre dernier un appel à manifestation d’intérêt adressé aux sociétés de gestion de capital investissement. En tant que nouvelle structure publique […]

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Le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, institué par la Loi n° 76-20 du 31 décembre 2020, sous forme de société anonyme détenue par l’État, est déjà dynamique !

Tout particulièrement, il vient de lancer en décembre dernier un appel à manifestation d’intérêt adressé aux sociétés de gestion de capital investissement. En tant que nouvelle structure publique d’investissement, il interpelle celles qui parmi ces dernières, veulent lever un fonds dont la stratégie consiste à investir dans les PME, l’industrie et d’autres axes de développement.

Il semblerait que pas moins de 100 sociétés auraient retiré un dossier dans ce sens dont certaines sont étrangères. Le fonds Mohammed VI, est censé examiner ces dossiers à travers des critères, de la taille du fonds, du montant de l’investissement prévu, leurs performances antérieurement réalisées, la qualité des équipes, à travers un « track record » qui retrace la vie de la société de gestion.

Sur cette base, le Fonds M6I devrait sélectionner certaines sociétés de gestion, les meilleures selon ces critères, pour les accompagner dans leurs investissements. Les résultats de cet appel à manifestation sont attendus dans les jours qui viennent.

En effet, il faut savoir que l’une des raisons fondamentales de la création du FM6I est de développer l’industrie du capital investissement dans notre pays pour renforcer le capital et les fonds propres des entreprises et leur permettre d’assumer leur croissance.

Il compte intervenir en tant qu’investisseur fort dans des fonds de capital investissement afin de les pousser à privilégier la PME. Sachant que les sociétés de gestion de capital investissement, pour lever un fonds, cherchent des engagements de souscriptions des investisseurs, le FM6I, s’engage à les suivre en tant qu’investisseur à la recherche de rendement, à la condition d’investir dans des PME dument sélectionnées.

Cette démarche rejoint l’intention du Fonds de contribuer à hauteur de 30% des fonds en question levés, d’autant qu’il détient pour ce faire des moyens financiers importants, à savoir 15 milliards de dirhams budgétisés.

L’autre ADN du FM6I est d’être un catalyseur pour les investissements privés. Comme dans nombre de pays, c’est une institution publique qui lance le capital investissement, comme c’est le cas de Bpifrance, une banque publique d’investissement ! Au Maroc, il nous manquait un véhicule institutionnel du genre et c’est l’une des raisons d’être du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.  Ce véhicule permet à l’État d’intervenir entre autres, dans des fonds aux côtés d’autres investisseurs privés marocains et étrangers, qui créeront un effet de levier, multipliant les investissements par trois à 45 MMDHS.

En particulier, les investisseurs étrangers seront confortés par l’accompagnement de l’État dans leurs investissements au Maroc, d’où la notion de partenariat public privé ! Son intervention est ainsi motivée tout particulièrement par l’attrait d’investisseurs étrangers en diminuant le risque Maroc et en les rassurant sur l’importance des projets.

Selon un gestionnaire de fonds d’investissement de la place, « l’initiative du fonds Mohammed VI pour l’investissement, va permettre au Maroc d’aller sur la scène des grands investisseurs institutionnels internationaux ».

Toutefois, ce Fonds d’investissement public a d’autres orientations que celles de soutenir les sociétés de capital-investissement. Sa stratégie s’étend au financement de grands projets de l’État, d’infrastructure de soutien de certains secteurs d’activités comme l’agriculture, l’hôtellerie, le green, etc.

Par ailleurs, la question de savoir si la profession du capital investissement au Maroc est la mieux indiquée pour l’investissement et le renforcement des capitaux propres des PMEs, s’impose. Certes, il s’agit d’une activité pointue, peu connue du grand public qui propose des financements alternatifs au financement bancaire. Aujourd’hui, la majorité des volumes levés par le capital investissement sont étrangers et viennent notamment des institutions financières comme le FMI, la Berd, la BM, Proparco, etc. D’autant que les investisseurs marocains sont frileux à l’égard du capital investissement et surtout ne soutiennent pas le financement d’un projet sur le long terme.

Cette activité représentée par une association professionnelles, l’AMIC, est aussi relativement récente. Le lancement du capital risque au Maroc date des années 2000 et la majorité des sociétés de capital risqueurs dans l’investissement sont aujourd’hui indépendantes, après avoir été essentiellement filiales de banques. Le paysage de cette activité a ainsi beaucoup évolué avec 65% de sociétés de gestion indépendantes quand la norme à l’international est de 70 à 75%.  Son autre nouveauté relève du constat que les récentes sociétés de gestion appartiennent aux équipes gestionnaires marocaines ou étrangères.

Et la profession grandit à travers des performances réalisées par le Maroc qui s’impose au niveau du continent africain. Et M. Hatim Ben Ahmed, Président de l’AMIC (Association marocaine des investisseurs en capital), de rappeler que « le capital investissement est à l’origine de toutes les success-stories entrepreneuriales marocaines. Précisément, tous les groupes nés après 2000 ont été soutenus par le capital investissement marocain :  CFG, Kitea, Dolidol, Akdital, TGCC, ODM, HPS, Intelcia, Outsourcia… ». Il ajoute : « C’est en cela que le capital investissement diffère du capital risque, il consiste à faire des investissements de croissance, dans des montants de 50 Mdh, 100 Mdh voire 300 MDh et plus, pour renforcer les capitaux propres des sociétés ».  Le capital-risque prend plus de risque que les banques mais apporte énormément de valeur ajoutée par la présence au Conseil d’Administration des sociétés, et contribue à leur développement aux côtés des entrepreneurs en intervenant sur tous les sujets stratégiques.

Le capital-investissement accompagne également dans l’entreprise le savoir-faire, impose la transparence, la mise en place de la gouvernance de règles environnementales, etc. Dans le monde, toute économie dynamique s’appuie sur une industrie de capital investissement forte.

La sélection en cours qui sera opérée par le Fonds Mohammed VI pour l’investissement deviendra un label pour les sociétés de gestion du capital-investissement. Elles s’en prévaleront pour lever plus facilement des fonds, en particulier à l’étranger, fortes de l’argument de poids que constituent la présence et la participation de l’État à leurs côtés !

 

Afifa Dassouli

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Réforme de la TVA, plus que de nouveaux taux, une chasse à l’informel ! https://lnt.ma/reforme-de-la-tva-plus-que-de-nouveaux-taux-une-chasse-a-linformel/ Wed, 03 Jan 2024 13:20:26 +0000 https://lnt.ma/?p=313271 Pour la nouvelle année qui commence, les opérateurs économiques n’auront pas à s’inquiéter de l’amélioration de l’activité économique uniquement, ils doivent se réorganiser face aux mesures fiscales imposées par la Loi de Finances pour l’année budgétaire qui commence ! Et ce tout particulièrement pour la collecte et le paiement de la TVA. C’est l’objet d’une note […]

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Pour la nouvelle année qui commence, les opérateurs économiques n’auront pas à s’inquiéter de l’amélioration de l’activité économique uniquement, ils doivent se réorganiser face aux mesures fiscales imposées par la Loi de Finances pour l’année budgétaire qui commence ! Et ce tout particulièrement pour la collecte et le paiement de la TVA.

C’est l’objet d’une note de la DGI destinée à informer les opérateurs publics et privés sur la grande réforme de la TVA entre autres et de « leur permettre de prendre les dispositions nécessaires pour la préparation de l’entrée en vigueur desdites mesures ».

En effet, la mise en œuvre de la grande réforme fiscale continue se consacrant cette année à la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), selon une démarche progressive sur 2024, 2025 et 2026.

Selon la DGI, cette réforme vise trois objectifs fondamentaux. Le premier, d’ordre social, relève de l’exonération de cette taxe sur les produits de base de large consommation, pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages.

Le second se doit d’instaurer la neutralité économique à travers l’alignement des taux pour atténuer l’effet du butoir sur les entreprises.

Et le troisième, d’atteindre une certaine équité fiscale par des mesures facilitant l’intégration du secteur informel.

2024, s’annonce clairement être l’année de la réforme de la TVA dont les mesures spécifiques constituent les deux tiers des nouvelles mesures fiscales de la Loi de finances.

Toutefois, la réforme de la TVA ne porte pas uniquement sur un réajustement de ses taux pour la réduire finalement, à deux catégories uniques de 10% et 20%.

Il s’agit aussi de demander aux entreprises acteurs de la collecte de TVA, de jouer un rôle de « censeur » à la défaveur de leurs fournisseurs qui continuent à travailler « au noir » ou ne payent pas leurs factures dans les délais imposés par la loi, d’où la réorganisation nécessaire à cet effet !

Comme le précise la note de la DGI, « en vertu des dispositions de l’article 125-I V du CGI, les contribuables, assujettis à la TVA selon le régime de l’encaissement, doivent adresser avant le 1er mars 2024, au service local des impôts dont ils relèvent, une liste nominative des clients débiteurs au 31 décembre 2023, en indiquant pour chacun d’eux, le montant des sommes dues au titre des affaires soumises au taux de la TVA en vigueur à la date d’exécution des opérations de vente. Et la DGI d’interpeler précisément les contribuables de la TVA comme suit : « A cet effet, il y a lieu de préciser que lesdits contribuables doivent continuer à souscrire leurs déclarations périodiques de TVA jusqu’à acquittement des sommes dues au titre de leurs clients débiteurs, comportant le chiffre d’affaires exonéré et le chiffre d’affaires taxable relatif aux ventes entièrement exécutées et facturées avant le 1er janvier 2024.

D’autant que dans le cadre du renforcement des moyens de lutte contre les pratiques visant à éluder le paiement de la TVA, la LF pour l’année budgétaire 2024 a complété l’article 182 du CGI relatif à la solidarité en matière de TVA par le paragraphe II qui prévoit qu’en cas d’infraction aux obligations relatives à la déclaration et/ou au paiement prévues par le CGI, en matière de TVA, tout responsable de la gestion financière ou administrative de l’entreprise ou tout bénéficiaire effectif du montant de cette taxe non versée au receveur de l’administration fiscale, demeure solidairement redevable de la taxe due, des pénalités et majorations y afférentes.

Pour ce qui est des changements de taux de TVA, une généralisation de l’exonération de la TVA à certains produits de base de large consommation est engagée dans la loi de finances 2024. Dont les plus importantes sont : celle sur tous les produits pharmaceutiques, l’exonération des fournitures scolaires et des produits et matières entrant dans leur composition, celle de l’eau destinée à l’usage domestique et les prestations d’assainissement et les opérations de location du compteur d’eau, destinées au même usage. Nombre d’exonérations de la TVA seront appliquées à des produits de consommation courante comme le beurre dérivé du lait d’origine animale, les conserves de sardines, du lait en poudre et du savon de ménage. Outre les exonérations viennent les réductions de taux dont : une réduction progressive du taux de TVA applicable à la production de l’énergie électrique de sources renouvelables, énergie éolienne, solaire et hydraulique, à 12% à compter du 1er janvier 2024 et 10% à compter du 1er janvier 2025.

En revanche, la TVA applicable à l’énergie électrique doit passer progressivement à 20% soit : 16% en 2024, 18% en 2025 et 20% en 2026.

La TVA applicable aux opérations de transport urbain et des opérations de transport routier de voyageurs et de marchandises va elle baisser à 13% en 24, 12% en 25 et 10% en 26.

Alors que les autres opérations de transport de voyageurs et de marchandises passent à 16% de TVA en 24, 18% en 20% en 26.

Avec la diminution de la compensation, le sucre sera soumis quant à lui à la TVA au taux de 8% en 24, 9% en 25 pour se stabiliser à 10% en 26.

Au-delà de ces réajustements de taux de la TVA qui pour certains sont incitatifs et pour d’autres contraignants, de nouvelles mesures de la TVA sont axées sur l’intégration du secteur informel et se basent sur l’institution d’un nouveau régime d’autoliquidation de la TVA.

Un nouveau régime, heureusement « optionnel », d’autoliquidation de la TVA est donc institué afin de permettre aux personnes exerçant une activité passible de la TVA de calculer le montant de la TVA sur leurs achats effectués auprès de fournisseurs situés hors champ d’application de la TVA ou exonérés sans droit à déduction et de procéder, en même temps, à la déduction du montant de cette taxe à compter du 1er juillet 2024.

Mais aussi, de procéder à une retenue à la source qui doit être effectuée par les clients assujettis sur le montant de la TVA due au titre des opérations imposables effectuées par les fournisseurs de biens et de services qui ne présentent pas à ces clients, l’attestation justifiant leur régularité fiscale. Ce qui signifie que les entreprises doivent exiger cette dernière à tous leurs fournisseurs tous les 6 mois du fait de la validité de cette attestation sur le site de la DGI. Et surtout, elles se trouvent dans l’obligation de juger de la situation des fournisseurs qui ne la leur présentent pas, au risque de préférer ne plus travailler avec eux tout simplement pour n’endosser aucune responsabilité vis-à-vis de la DGI. Le montant de la retenue à la source visée ci-dessus doit être versé au receveur de l’administration fiscale au cours du mois qui suit celui de chaque paiement.

Enfin, la DGI établira une liste des opérateurs et activités qui peuvent être soumis au régime de retenue à la source de la TVA. Ainsi, la réforme de la TVA sur 3 ans se fera avec l’aide des contribuables ou ne réussira pas, d’autant que l’enjeu principal reste de freiner le développement du secteur informel.

 

Afifa Dassouli

 


L’élargissement du champ d’application de la TVA pour appréhender le commerce numérique, est la plus importante des dispositions de la réforme de la TVA !

La croissance de l’économie numérique, notamment la fourniture en ligne de services dématérialisés par des fournisseurs non-résidents à des consommateurs finaux, a entraîné des défis majeurs pour les systèmes de la TVA dans le monde entier.

Dans le cadre de la réforme visant notamment l’élargissement du champ d’application appréhender, en matière de TVA, les prestations de service fournies à distance de manière dématérialisée par une personne non-résidente n’ayant pas d’établissement au Maroc à un client ayant son siège, son établissement ou son domicile fiscal au Maroc ou à un client résidant à titre occasionnel au Maroc.

A cet effet, deux mesures sont introduites :

– la révision des règles de la territorialité de la TVA prévues à l’article 88 du CGI, afin de consacrer le principe de taxation desdites prestations ;

– l’institution dans l’article 115 bis  du  CGI  de  l’obligation  d’identification des fournisseurs non-résidents desdites prestations sur une plate-forme électronique ainsi que l’obligation de déclaration de chiffre d’affaires réalisé et de versement de la taxe due au Maroc.

Les modalités d’application de cette mesure seront fixées par voie réglementaire.

 

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ITW M. Hassan Boulaknadal, DG de l’Office des Changes : « L’économie marocaine conforte ses fondamentaux en 2023 » https://lnt.ma/itw-m-hassan-boulaknadal-dg-de-loffice-des-changes-leconomie-marocaine-conforte-fondamentaux-2023/ Mon, 25 Dec 2023 09:22:54 +0000 https://lnt.ma/?p=312939 Alors que l’année 2023 touche à sa fin, la notion de bilan est de mise, notamment pour l’économie marocaine et les perspectives qui en découlent pour 2024. Le Directeur de l’Office des Changes, M. Hassan Boulaknadal, décortique en détails les performances marocaines, des comptes extérieurs à la disponibilité des devises en passant par les impacts […]

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Alors que l’année 2023 touche à sa fin, la notion de bilan est de mise, notamment pour l’économie marocaine et les perspectives qui en découlent pour 2024. Le Directeur de l’Office des Changes, M. Hassan Boulaknadal, décortique en détails les performances marocaines, des comptes extérieurs à la disponibilité des devises en passant par les impacts endogènes et exogènes que subit l’économie nationale et la politique de change. 

Les balances, commerciale et de paiement, de 2023, témoignent d’une résilience, tant au niveau de la maîtrise des importations et de la hausse des exportations que du maintien des déficits commercial et du Solde extérieur, pouvez-vous commenter pour nos lecteurs ces constats ? 

Dans l’ensemble, les échanges commerciaux de biens ont connu une diminution, marquée par un recul de 3,9% des importations à 591,5 milliards de dirhams à fin octobre 2023, dépassant la baisse des exportations qui s’est établie à 2,4%, atteignant 350,1 milliards de dirhams (MMDhs). Cet écart d’évolution s’est traduit par un allégement du déficit commercial de 6,1% à 241,4 milliards, et le taux de couverture s’est établi à 59,2%, après 58,3% à fin octobre 2022.


Balance Commerciale 2023/2022

A quelques exceptions près (les biens de consommation et d’équipement), les importations marocaines ont fortement baissé. Ce recul est dû, principalement, au repli des importations des produits énergétiques, des demi-produits et des produits bruts. La facture énergétique s’est, ainsi,  allégée de 22% ou -28,4MMDhs, traduisant la baisse des achats de gas-oils et fuel-oils de 16,6MMDhs. De même, les importations de demi-produits et de produits bruts ont accusé des diminutions respectives de 12,6% et 23,9%. Pour leur part, les approvisionnements du Maroc en produits alimentaires se sont stabilisés à 73,3 milliards avec notamment une baisse de 26,8% des importations de blé. Quant aux acquisitions de biens d’équipements, elles ont progressé de 14,6% à 132,4 milliards et celles de biens de consommation se sont accrues de 12,1% à 131,8 milliards.

Après avoir évolué à un rythme soutenu au cours des huit premiers mois de l’année, les exportations marocaines ont connu une diminution à partir du mois de septembre 2023. A fin octobre 2023, ces exportations s’établissent à 350,1 milliards de dirhams. Le recul concerne, principalement, les exportations des phosphates et dérivés, qui ont enregistré un repli de 43,4% à 57,6 milliards. Même trend baissier pour les ventes du secteur de l’«agriculture et agroalimentaire » ainsi que celles de la branche de l’aéronautique, qui accusent de légères diminutions. En revanche, les ventes du secteur de l’automobile, de l’électronique et de l’électricité, ainsi que celles du textile, poursuivent leur montée en maintenant des performances positives sur le marché international.

Concernant le compte courant, la balance des échanges de services a enregistré, pour les dix premiers mois de l’année 2023, un excédent en progression de 26,3%, soit +23,7 milliards de dirhams, atteignant ainsi 114 milliards de dirhams, comparé à 90,3 milliards de dirhams l’année précédente. Les recettes voyages ont évolué à la hausse, s’établissant à 88,4 milliards de dirhams (73,3 milliards un an auparavant). De leur côté, les transferts des MRE ont maintenu leur dynamisme, affichant un accroissement de 6,1%, soit 96,4MMDhs.

Quant aux principales opérations financières, notons que les recettes d’IDE ont diminué de 22,3%, et les investissements directs marocains à l’étranger ont connu une hausse de 41,6%. Dans ces conditions, les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib se sont situés à 355,8 milliards de dirhams à fin octobre 2023, représentant l’équivalent de 5 mois et 12 jours d’importations de biens et services.

Les réserves de changes rapportées aux besoins en devises des échanges de notre pays par mois, stagnent autour de 5 à 6 mois d’importations, ce alors même que le dollar a flambé depuis la crise russo-ukrainienne, et que l’inflation sévit sur les produits à l’import, de toute catégorie. Comment l’expliquez-vous ?

Effectivement, durant la période de reprise post-crise pandémique, l’économie mondiale a été confrontée en 2022 à un choc brusque avec l’éclatement du conflit russo-ukrainien. Celui-ci a entraîné une accentuation des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et un renchérissement sensible des produits énergétiques et alimentaires. A l’instar de la plupart des pays importateurs de matières premières, le Maroc a subi des pressions inflationnistes induites par le renchérissement des prix sur les marchés internationaux.

Au regard de l’ensemble de ces données et du niveau élevé d’incertitude lié à l’évolution de la conjoncture internationale, l’économie marocaine a fait preuve d’une résilience notable, fruit des efforts consentis depuis plusieurs années en matière de renforcement du cadre macroéconomique et de mise en œuvre des réformes structurelles. Ainsi, l’intervention publique a permis d’atténuer les répercussions socioéconomiques négatives de ces chocs tout en renforçant les fondamentaux macroéconomiques. Parallèlement, des efforts continus ont été déployés pour établir les bases d’une croissance plus robuste, durable et équitable.

Parmi les différentes mesures prises, le Maroc a décidé de recourir au reliquat restant dû de la facilité LPL d’un montant de 2 MM.$US. Cette décision a été justement appuyée par le niveau favorable des avoirs officiels de réserve, permettant de couvrir plus de 5 mois d’importations de biens et services.

Par ailleurs, dès le début de l’année 2023, le Maroc a souscrit une nouvelle ligne de précaution auprès du FMI, en tant qu’assurance contre les chocs exogènes. En avril 2023, le pays a accédé à la Ligne de Crédit Modulable (FCL). La conclusion de cet accord, qui témoigne également de la solidité de nos politiques et de nos fondamentaux macroéconomiques, renforce la confiance des partenaires et des investisseurs dans notre pays, soutenant ainsi, notre stratégie économique.

La situation économique se dégrade tout particulièrement en Europe, la croissance frôlant 0% dans les pays de ce continent dont nombre d’entre eux sont des partenaires privilégiés du Maroc. Tous sont touchés par une inflation à large spectre et par des problèmes de transports et de logistiques qui perturbent les échanges internationaux, M. Boulaknadal quels en sont les impacts visibles et mesurables sur les comptes extérieurs du Maroc ?

Malgré les perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et la persistance d’une inflation à des niveaux élevés, les perspectives de l’économie mondiale semblent dans l’ensemble moins défavorables que prévu initialement. Aux États-Unis, la croissance devrait atteindre 1,9% en 2023 avant de ralentir à 0,9% en 2024. Dans la zone euro, la croissance serait estimée à 1,2% cette année et à 0,9% en 2024. Face à cette conjoncture internationale difficile et aux conditions climatiques défavorables, l’économie marocaine a connu certes un ralentissement de sa croissance s’établissant à 1,3% en 2022 après son fort rebond de 8% enregistré en 2021.

En 2022, les échanges extérieurs ont été mis à rude épreuve marqués par une détérioration de 19,7 milliards de dirhams du déficit commercial (308,8 MMDhs), malgré la dynamique soutenue des exportations. Cependant, grâce au redressement de l’activité touristique (+170,8% des recettes de voyages soit près de 94 MMDhs) et au maintien de la performance des transferts des MRE (110,7 MMDhs en 2022, soit +16%), le déficit commercial a pu être couvert à hauteur de plus de 65%. Ces évolutions ont permis de contenir le déficit du compte courant, qui est ressorti à 3,5% du PIB après 2,3% en 2021. De surcroit, la reprise des échanges extérieurs à partir de 2023, soutenue par les diverses mesures de relance mises en œuvre par le Gouvernement, a contribué à contenir cet effet négatif.

Cependant, je tiens à souligner un aspect tout aussi crucial : la stratégie partenariale du Maroc. Le Royaume ne cesse de renforcer ses relations commerciales avec divers pays grâce à sa politique de coopération internationale, notamment dans le cadre du Sud-Sud et des partenariats triangulaires. Bien que ses échanges commerciaux soient principalement orientés vers l’Europe (58,8% en 2022), il est important de noter que la part de ces échanges dans le total des échanges du Maroc a diminué, passant de 63,4% en 2021 à 58,8% en 2022, cédant une partie des échanges à l’Asie (de 18,9% en 2021 à 22,1% en 2022), l’Amérique (de 11,4% en 2021 à 12,6% en 2022) et l’Afrique (de 5,4% en 2021 à 5,5% en 2022).

Dans quelle mesure la « stabilité » du dirham assurée par Bank Al Maghrib, a-t-elle contribué à « conforter » les fondamentaux du solde extérieur du Maroc ? Certes au-delà de la ligne de liquidité de 3 milliards de dollars, tirée en 2023 ? 

Depuis janvier 2018, les autorités monétaires marocaines ont progressivement adopté un régime de change plus flexible dans le but de renforcer la résilience et la compétitivité du Royaume. Malgré les récents chocs économiques, cette transition s’opère de manière fluide. Le Maroc est aujourd’hui un acteur mondial majeur dans divers secteurs, notamment les industries automobile, aérospatiale et électronique. De plus, le pays est à la pointe de la transition mondiale vers les énergies renouvelables. Ces efforts entrepris pour moderniser l’économie marocaine lui ont permis d’améliorer son attractivité comme le montre son classement international dans le rapport «Doing business » à la 53ème position en 2020 sur 190 pays et 3ème en Afrique, enregistrant un gain de 75 places par rapport à 2010.

Ces avancées renforcent la crédibilité du pays et stimulent ses perspectives de croissance. D’autres facteurs ont également contribué à la stabilité du dirham par rapport au dollar et à l’euro. Au cours des derniers mois de l’année 2023, on observe une tendance à la baisse de l’inflation, attribuable à la diminution des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Ainsi, à fin octobre 2023, on a enregistré une réduction de plus de 15 milliards de dirhams du déficit commercial.

Dans l’ensemble, les décisions politiques à long terme visant à garantir la stabilité du dirham ont produit des résultats concrets, positionnant le Maroc en tant que partenaire commercial international crédible. Preuve en est : en 2023, le Royaume a été retiré des listes grises du Groupe d’Action Financière (GAFI) et de l’Union Européenne (UE) et a obtenu une ligne de crédit flexible du Fonds Monétaire International (FMI). Le Royaume a également été hôte de réunions de grande envergure, telles les réunions annuelles du FMI et de la Banque Mondiale à Marrakech, ce qui devrait théoriquement renforcer l’attractivité des investissements privés au Maroc, aussi bien locaux destinés à l’export, qu’étrangers.

En définitive, Bank Al Maghrib en programment la liberté des changes par l’élargissement progressif de la bande de fluctuation du dirhams de + ou – 2,5% à + ou -5% puis ou – 10% , a-t-elle contribué à cette stabilité des agrégats de l’Office des Changes ou ces instruments ne sont utiles que pour corriger les incidences conjoncturelles ?

Dans un contexte marqué par la volatilité des marchés financiers et boursiers, plusieurs pays, principalement émergents, ont été contraints de revoir leur régime de change pour atténuer les effets de la crise et faciliter l’accès aux financements des institutions financières. Au Maroc, l’adoption d’un régime de change plus flexible en 2018 visait principalement deux objectifs : accompagner les récentes évolutions structurelles de l’économie marocaine, notamment en termes de diversification, d’ouverture et d’intégration à l’économie mondiale, tout en soutenant la compétitivité des acteurs économiques marocains.

Cette réforme, introduite de façon volontaire et graduelle, a suscité des critiques initiales et engendré une polémique importante. Cependant, avec le temps, elle a démontré son efficacité et sa pertinence. Deux ans après son instauration, la Banque Centrale a procédé à un second élargissement, portant la flexibilité à 5%, dans le but d’augmenter la liquidité en devises sur le marché domestique des changes et de sensibiliser les opérateurs économiques au risque de change. Après cinq ans de flexibilisation, le bilan demeure positif malgré les crises successives, notamment en considération du fort caractère importateur de l’économie du Royaume.

En 2023, la transition initiée en janvier 2018 se poursuit de manière satisfaisante, avec une utilisation croissante des instruments de couverture contre le risque de change par les opérateurs économiques.

De plus, prenant en considération les nouvelles hypothèses relatives à l’environnement international, les prévisions macroéconomiques, ainsi que les réalisations en 2023, le déficit du compte courant devrait s’alléger à 2% en 2023 et à 2,1% en 2024 contre 3,5% du PIB en 2022. Ces avancées représentent un nouvel atout en termes d’attractivité pour le Maroc, favorisant les investissements étrangers et soutenant les entreprises marocaines dans l’établissement de partenariats économiques avec des acteurs étrangers.

Entretien réalisé par Afifa Dassouli

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