AFP / TASNIM NEWS / Aziz Babanejad
Le pays a été envahi par les eaux. De nombreux habitants ont tout perdu, et certains mettent en cause les constructions décidées par le pouvoir iranien pendant que d’autres accusent le régime de non-assistance.
C’est une nouvelle année iranienne qui commence dans le deuil. Depuis trois semaines, l’Iran est frappé par des inondations d’une ampleur inédite. Le régime iranien est à nouveau aujourd’hui très critiqué pour sa terrible gestion.
Depuis le 25 mars, des inondations ont lieu dans l’ouest et le sud-ouest du pays, quelques jours seulement après celles du 19 mars ayant frappé les provinces du nord-est. L’électricité et l’eau potable ont été coupées et quelque 2 000 routes ont été endommagées ou complètement détruites. A ce jour aucun bilan officiel des dommages causés dans ces provinces n’a été communiqué.
Depuis le début des inondations, Rohani était en retrait, laissant ses ministres visiter les régions touchées. Pas étonnant que le président soit resté silencieux, celui-ci continuant paisiblement ses vacances sur l’île de Qeshm, ce qui n’a pas manquer de provoquer la colère du peuple, mais aussi les critiques de ses opposants conservateurs comme de certains de ses alliés.
Bien sûr l’armée a été mobilisée, non pour venir en aide aux régions les plus touchées mais uniquement dans le but d’assurer la sécurité et ainsi éviter toute manifestation populaire.
Le commandant en chef des forces de sécurité de l’Etat, Ayoub Soleimani, a déclaré :
« Assurer la sécurité est notre tâche la plus importante dans les zones dévastées (…). Les patrouilles mobiles, avec la collaboration du Bassij et des pasdarans, ainsi que l’installation de points de contrôle dans de nombreux endroits, sont des mesures qui doivent être prises avec tous les moyens nécessaires pour prévenir les délits et les dommages éventuels ».
On s’aperçoit a nouveau que les Gardiens de la Révolution n’ont qu’une mission, celle de renforcer la répression nationale.
Au moins 30 des 31 provinces iraniennes ont été touchées par les inondations, faisant au plus de 120 morts dans la seule ville historique de Chiraz.
Craignant la colère du peuple, le pouvoir tente de minimiser les dégâts et de cacher le nombre réel de victimes, les médias officiels rapportant la mort de seulement 19 personnes.
Ce n’est pas la première fois que Chiraz fait face à des inondations. Cependant les récentes constructions non réglementaire des routes et bâtiments érigés par le régime ont mis à mal le réseau naturel des eaux de pluie qui protège la ville.
Un journaliste a par ailleurs dénoncé l’ancien maire de Chiraz pour avoir rempli un canal d’inondation avec des gravats et de l’avoir transformé en une voie publique.
Les inondations en Iran s’expliquent essentiellement par la déforestation de plus de 30 % des forêts, le manque de digues et de murs anti-inondations, l’absence de dragage des rivières ou encore la construction sur les rives et les zones fluviales.
Toutes ces actions préjudiciables et l’absence d’une politique environnementale ont permis au régime de s’enrichir tout en mettant en danger la vie de la population.
Excédés par la corruption du régime et son inaction, les Iraniens ont encore manifestés pour demander au gouvernement de les aider.
Des artistes ont protesté sur les réseaux sociaux, en demandant au gouvernement de venir en aide à la population.
La négligence des responsables a même poussé le député Kourosh Karampour à déclarer que les responsables de la mauvaise gestion de la crise devaient être traduits en justice.
En tant que présidente élue du Conseil national de la résistance iranienne, Mme Maryam Radjavi a appelé la nation iranienne, en particulier les jeunes, “à former des conseils populaires de secours indépendants pour venir en aide aux victimes des inondations”.
Elle a enfin souligné que, “si les mollahs n’avaient aucune préoccupation autre que celle de maintenir leur règle honteuse et de piller les richesses du pays, le seul moyen de surmonter les effets des inondations était de faire appel à la solidarité nationale.”
Pour assombrir un peu plus le tableau, il n’y a toujours aucun signe de secours international pour les victimes des inondations.
De nombreux pays qui sont généralement volontaires pour porter secours lors de catastrophes naturelles ont exprimé leur solidarité mais n’ont toujours pas envoyé d’équipes de secours.
Même les partisans de ce régime, ne se sont pas manifestés pour apporter une aide aux victimes et il semble que les pays occidentaux, ainsi que les pays de la région, en aient assez des politiques hostiles du régime iranien.
L’isolement diplomatique de l’Iran est la conséquence d’années d’exportations du fondamentalisme et du terrorisme dans le monde.
Au vu du vent de révolte qui souffle en Iran depuis 2017, ces derniers avertissements météorologiques ignorés par les mollahs résonnent comme l’annonce imminente de la chute du régime totalitaires des mollahs.
(intérim)