La ministre de lÉconomie et des Finances, Nadia Fettah, intervient lors de louverture des travaux de la 10ème Conférence annuelle de lAssociation Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC).
L’Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a tenu, mercredi 31 mai 2023, la dixième édition de la Conférence du Capital Investissement au Maroc, en présence de Nadia Fettah, Ministre de l’Économie et des Finances, Nezha Hayat, Présidente de l’AMMC, et Mohammed Benchaaboun, Directeur Général du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.
Organisée sous le thème « Capital-Investissement, un vecteur essentiel de développement économique et social », la conférence était l’occasion d’échanger sur l’ensemble des sujets liés à l’investissement en capital et les différentes opportunités que présente le secteur au Maroc.
Intervenant à cette occasion, Hatim Ben Ahmed, président de l’AMIC, a souligné que le capital-investissement a contribué au développement de certains secteurs, notamment celui de la santé, où les principaux groupes de cliniques marocains sont soutenus par des fonds de capital-investissement. Il a affirmé également que le capital-investissement continuera à être le principal fournisseur de capitaux privés pour les PME marocaines.
Le président de l’AMIC a aussi soulevé le besoin d’une augmentation significative des fonds disponibles pour le capital-investissement. Il a expliqué que l’industrie dépend largement du capital étranger, en particulier des investisseurs étrangers publics, ce qui crée un déséquilibre qui doit être corrigé. Il a appelé à améliorer la communication entre les investisseurs nationaux et les sociétés de gestion, afin de mobiliser davantage de capitaux locaux.
De son côté, Nadia Fettah a souligné que le capital investissement est une véritable solution pour l’économie. « Vous avez démontré que l’écosystème marocain était mâture. Après 10 ans c’est important de se poser et tracer une feuille de route pour l’avenir ».
Dans son discours la ministre a affirmé que l’économie mondiale a traversé trois années de turbulences extrêmes, mais l’État a pris des mesures pour soutenir l’économie nationale, qui a montré une certaine résilience. Bien que de nombreux défis subsistent, le tissu économique est solide et continue de créer des opportunités d’investissement, a-t-elle déclaré.
Et de préciser que l’investissement est considéré comme une priorité, et le gouvernement s’engage à faciliter l’acte d’investir en mettant en place la Charte de l’Investissement. Des instructions claires ont été données en ce sens.
En plus de la Charte d’Investissement, il existe de nombreuses stratégies sectorielles visant à soutenir l’investissement dans des domaines qui sont au cœur des défis de compétitivité de l’économie, notamment dans le domaine de l’énergie, a-t-elle souligné.
L’établissement du Fonds Mohammed VI pour l’Investissement est considéré comme une mesure stratégique, bénéfique à la fois pour l’investissement et pour l’industrie du pays.
En ce qui concerne le capital-investissement, la ministre de l’Economie et des finances juge le bilan honorable, cependant elle a affirmé que le capital marocain n’est pas suffisamment mobilisé dans les levées de fonds. « Il faut davantage expliquer, informer, dialoguer et rassurer sur l’indépendance des équipes de gestion. Il y a un postmortem à faire », a-t-elle affirmé.
Et de préciser : « Il y a des expériences qui se sont mal passées. Je pense qu’il faut faire ce postmortem et le faire de façon officielle pour pouvoir aller de l’avant ».
Mme Nezha Hayat, de son côté, a mis l’accent sur l’importance du rôle que joue le capital-investissement dans la création d’un environnement propice à la croissance économique. En soutenant les entreprises et en leur fournissant des ressources financières, le capital-investissement permet la réalisation de projets ambitieux, l’exploration de nouveaux marchés et le développement de nouvelles technologies, a-t-elle dit. n revanche, la présidente de l’AMMC a mis en lumière l’insuffisance des montants investis par les fonds de capital-investissement en 2021 qui ne représentent que 0,08% du produit intérieur brut (PIB) contre un ratio moyen en Europe de 0,74%, avec des pics au-delà du 1%. Notre principal défi à tous sera d’améliorer la participation du capital investissement au développement économique et ce, en opérant une augmentation significative de la taille de cette industrie notamment en termes de nombre d’acteurs, a-t-elle soutenu.
Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement vise à contribuer à l’émergence d’une industrie du capital-investissement robuste, a indiqué pour sa part son directeur général, Mohamed Benchaâboun. L’un des principaux objectifs du Fonds est de contribuer à l’émergence d’une industrie du capital-investissement plus robuste et dont l’impact sur l’économie est plus palpable, a souligné M. Benchaâboun. Pour cela, poursuit-il, il est impératif que les sociétés de gestion évoluent significativement aussi bien dans le volume des fonds gérés qu’au niveau de l’expertise, de la gouvernance, et de la transparence. Et d’ajouter que le relèvement des capacité de gestion des sociétés gestionnaires de fonds est un prérequis pour renforcer leur crédibilité auprès des investisseurs et constitue un préalable à la levées de fonds conséquents et à l’accès aux ressources additionnelles nécessaires à l’atteinte des objectifs assignés au Fonds souverain.
A ce titre, M. Benchaâboun a rappelé que le Fonds Mohammed VI entend contribuer à la réalisation de 120 à 150 milliards de dirhams (MMDH) d’investissements sur les cinq prochaines années.
Le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement représente une formidable opportunité de voir émerger des acteurs consolidés, solides et crédibles, qui peuvent rayonner à l’échelle du continent, a estimé M. Benchaâboun, notant que ces acteurs seront appelés à jouer un rôle de plus en plus important dans le création de valeur des entreprises.
La conférence a rassemblé plus d’une vingtaine d’intervenants de renom qui ont abordé une multitude de thèmes en présence de près de 400 professionnels de l’investissement, chefs d’entreprise, investisseurs institutionnels, gestionnaires de patrimoine, représentants des pouvoirs publics et leaders d’opinion.
AL