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]]>Toutes ces causes sont non exclusives et inextricables à la fois. Ce qui est fait et fait, on ne récupèrera pas l’eau perdue, et ce qu’on ne contrôle pas au niveau climatique ne peut pas non plus être changé. Mais, en réalité, ce qui nous attend est désormais prévisible grâce justement à cette courbe d’apprentissage, bien que douloureuse.
Le Maroc connait une transformation économique et sociale profonde depuis maintenant plus d’un quart de siècle, celle d’un pays qui se développe avec une stratégie volontariste. Or, pour se développer, le Maroc doit faire des choix drastiques qui ont des conséquences.
Par exemple, développer le rendement de l’agriculture marocaine, pour avoir des ambitions à l’export et développer la transformation agro-industrielle pour augmenter la valeur à l’export passe par une consommation accrue de l’eau. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Nous entamons au contraire une nouvelle phase de l’ambition de développement du pays, avec pléthore de réformes, une nouvelle Charte d’investissements également, qui ont pour but d’accélérer la mécanique en œuvre. Les échéances qui attendent le Maroc sont des catalyseurs des efforts mais aussi des accélérateurs de cette dynamique de développement. Même les villes marocaines vont grossir en conséquence, et avec elles la consommation d’eau, c’est certain.
Face à cette adversité presque fataliste, il faut d’abord une prise de conscience et ensuite il faut passer à l’action et prendre le problème à bras le corps : l’avenir doit être pensé de manière durable et il faut une stratégie claire pour se faire.
Le Maroc a des atouts uniques au monde : la sécheresse est aussi le symptôme d’une exposition solaire importante, le littoral de 3500 km est une interface naturelle sur laquelle la majorité de nos villes sont situées, et les alizés, le chergui et le sirocco ventent nombre de nos régions.
Solaire, éolien et dessalement deviennent un bingo gagnant pour le pays dans cette stratégie de développement durable, qui d’anecdotique devient nodale, parce que tout simplement « it makes sense ». Pour permettre à l’industrie marocaine de passer à un niveau supérieur, la doter d’énergies renouvelables propres et accessibles est un « no brainer ». De même, miser sur le dessalement dont le coût énergétique peut atteindre 60% de la facture, devient une aubaine qui coule de source. Et l’agriculture dans tout cela ? Eh bien en alimentant l’industrie avec des eaux de source non conventionnelles comme l’eau dessalée, et en fournissant aux villes marocaines de l’eau pour leur consommation, cela laisse déjà plus d’eau de source pour les besoins agricoles.
Maintenant, imaginons que même au niveau de l’agriculture, la technologie, la recherche, l’innovation et les sciences, combinées au savoir-faire empirique sur le terrain, permettaient d’optimiser la consommation et le rendement de l’eau. Une agriculture non plus de goutte à goutte mais où chaque goutte compte. Les engrais deviennent des apports pour la santé des sols et s’adaptent à la contrainte de la raréfaction de l’eau ; l’étude des spécificités de chaque parcelle agricole permet d’apporter des réponses précises aux enjeux agricoles ; et l’accompagnement des agriculteurs assure une pérennité à cette nouvelle approche durable en l’ancrant dans la réalité sur le terrain.
C’est un véritable cercle vertueux que le Maroc a la chance de pouvoir enclencher et c’est tout l’enjeu de cette édition du SIAM 2025, prouver que le paradigme a changé.
Zouhair Yata
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]]>Et, l’imposition de tarifs douaniers à ses amis autant qu’à ses ennemis, avec une mise en scène digne d’un péplum biblique sur Moïse et ses Tables de la Loi, commence déjà à avoir le goût du boomerang pour Trump. Les dissensions dans son camp commencent à être verbalisées, Elon Musk en tête critique ces nouveaux tarifs ; mais surtout, la riposte du reste du monde a commencé et elle s’annonce à la hauteur de l’approche unilatérale américaine. Parce qu’en déployant ces nouveaux tarifs, Trump a montré ses cartes, d’autres n’auront pas à être aussi explicites dans leurs stratégies et les conséquences seront au détriment de la position hégémonique américaine que justement le Président Trump veut renforcer avec ce bras de fer. Et si depuis hier soir, le Président Trump a fait volte-face en annulant ses tarifs vers une soixantaine de pays, juste après avoir signalé à ses followers sur son réseau social « Truth Social » que c’était « le moment d’acheter », ce qui aurait été un immense scandale en temps « normal » mais a à peine été remarqué dans le contexte de sa présidence, cela n’annule en rien ses décisions précédentes. Ce que des partenaires craignent encore plus que les tarifs, c’est l’incertitude, et les yo-yos décisionnels de Trump sont plus dévastateurs que ses taxes.
La Chine, la Russie, l’Inde pour ne citer qu’eux, vont également déployer des efforts importants pour profiter des opportunités que crée cette zizanie pour sceller de nouveaux deals économiques, mais surtout politiques, avec tous ceux qui en ont besoin, y compris les Européens.
En réalité, même si les actions de Trump réussissaient à régler le problème de la dette américaine, la première conséquence qui est déjà une certitude, c’est que le poids de la parole américaine perd en portée. C’est peut-être encore relativement imperceptible, mais des signes en témoignent. Le soutien indéfectible de l’administration américaine au carnage continu à Gaza et l’impunité totale qui absout Israël de ses actes, alors même qu’ils sont documentés, a un impact d’érosion de la crédibilité de l’Amérique auprès de ses alliés, sans compter ses opposants. De même, le ping pong en double avec Washington et Moscou d’un côté, Kiev et les Européens de l’autre, n’a pas permis à Trump de s’imposer avec sa technique de négociation ultra agressive, et chaque pas de recul lui coûte dans la prochaine.
Dans ce contexte, le Royaume du Maroc est un cas particulier. Le tarif douanier minimum de 10% appliqué à notre pays est en soit un indicateur de la faiblesse du poids économique de la relation qui nous unit aux USA. D’ailleurs, a priori ce tarif soulève une question de compatibilité avec l’accord de libre-échange en vigueur depuis 2006, mais en ce moment, on n’est pas à une contradiction près à Washington. Mais, ce qui lie profondément le Maroc aux Etats-Unis d’Amérique, c’est la position de partenaire atlantique, dans le cadre d’une relation politique historique qui date.
La visite de Nasser Bourita à son homologue Marc Rubio le 8 avril, n’est donc pas la première et le sujet abordé en priorité est toujours le même : l’appui renouvelé de l’administration américaine et la reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur le Sahara occidental. Et sur cette thématique, Rabat cultive sa longueur d’avance et la profondeur du partenariat stratégique avec les États-Unis, dont la sécurité et la coopération militaire sont les réels piliers.
Le tropisme marocain de l’administration Trump est le prisme à travers lequel le Maroc voit sa relation et c’est aussi légitime que nécessaire. La tempête dans laquelle le monde est plongé depuis l’annonce des tarifs et l’arrivée plus globalement de Trump à la Maison Blanche, ne doit pas faire perdre le cap à notre pays. Si nos exportations sont faibles ou peu compétitives, tant pis, le Royaume a bonne presse aux Etats-Unis, on y filme des productions Hollywoodiennes et Marrakech est la nouvelle coqueluche des touristes américains, souvent fortunés, notre soft power est notre plus grande force.
Alors, seule l’Histoire nous dira si le Président américain aura réussi son pari fou pour certains, courageux pour d’autres, de faire subir à ses partenaires un régime alors que c’est l’Amérique qui doit maigrir. En attendant, le Maroc ne lâchera pas la proie pour l’ombre.
Zouhair Yata
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]]>Mais, une hirondelle ne fait pas le printemps et la torpeur ramadanesque ne réussit pas à cacher complètement le reste de la forêt, les chantiers en cours sont titanesques et déterminants pour l’avenir du pays et des Marocains. En témoigne les manches retroussées de l’exécutif qui a fixé, à travers une circulaire adressée à ses membres, des priorités cardinales pour la période à venir de 2026 à 2028 ou encore le roadshow organisé pour lever des fonds à l’international.
La première observation qui s’impose est que le gouvernement actuel projette son action au-delà des prochaines échéances électorales des législatives de 2026. Les Cassandre diront que c’est un signe de la projection des résultats de ces élections mais, en réalité, cela indique surtout avec certitude que quelle que soit la nouvelle majorité qui sera aux commandes, sa feuille de route est d’ores et déjà actée. En effet, la circulaire du Chef du gouvernement Aziz Akhannouch met en avant deux axes majeurs pour les choix financiers du pays qui ne sortent pas d’un chapeau. D’abord, la consolidation de l’État social, en s’appuyant notamment sur les enseignements éloquents du dernier recensement général et ensuite les impératifs liés à l’organisation de la Coupe du monde en 2030. Et, si ces deux axes sont effectivement incontournables pour l’avenir du pays, le fait est qu’ils sont également intimement liés.
Un des bénéfices majeurs de l’organisation d’une Coupe du monde pour le Maroc est l’exposition internationale que cela va lui procurer, pendant la compétition certes, mais aussi avant. L’attraction des investissements étrangers, mais aussi la mobilisation de l’investissement national, sont au cœur de la stratégie de développement du Royaume qui s’est doté d’une nouvelle charte d’investissement avec pour objectif de porter la part du privé à deux tiers du volume total, en s’appuyant sur le tiers financé par l’État et sa garantie.
En un mot comme en mille, le Maroc a besoin d’argent pour financer ses réformes tout en se préparant aux échéances ponctuelles à venir. Capitaliser sur la dynamique que le statut d’hôte nous confère est une des clés de la réussite et de l’accomplissement des chantiers sociaux par ailleurs. Ce sont deux revers de la même médaille et ce momentum ne se reproduira pas deux fois à court ou moyen terme.
Le Maroc doit saisir cette opportunité pour accélérer la cadence et renforcer l’efficacité des politiques de lutte contre la pauvreté multidimensionnelle, l’accès au logement pour les plus démunis, l’amélioration des conditions de vie en général de notre population. Ce n’est pas que nous ne voulons pas nous exposer en 2030 au regard du monde avec notre réalité, c’est que celle-ci mérite d’être améliorée d’urgence et cette échéance nous offre des moyens autrement difficiles à mobiliser.
Il y a du pain sur la planche pour convertir l’essai et aucun effort ne doit être épargné parce qu’au-delà de la pauvreté, des inégalités sociales et économiques, les chantiers sociaux urgents doivent aller de pair avec des réformes de fond que sont l’éducation et la santé, mais aussi la formation et l’emploi. C’est un véritable cercle vertueux que le Maroc peut enclencher et il appartient à tout un chacun d’y contribuer. Reste à espérer que les manœuvres politiciennes, les velléités partisanes et les ambitions personnelles ne viennent pas se mettre en travers de la route.
Zouhair Yata
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]]>Et, quel sang-froid de Benyamin Netanyahou, quel détachement face à la valeur d’une vie humaine. Ce n’est « qu’un début » annonce-t-il et on le croit malgré l’effroi que cela provoque. Le « timing » d’ailleurs de cette nouvelle escalade unilatérale de la violence du côté israélien interroge à double titre. D’abord, la presse internationale relève par exemple la concomitance avec les affaires judiciaires du premier ministre dont les audiences ont été annulées le jour même, et sa propension à manipuler le calendrier à ses fins personnelles.
Ensuite, les États-Unis semblent être un des bénéficiaires indirects de cette nouvelle phase de la guerre menée par Israël. Le bras de fer que mène Trump avec Poutine, Zelensky et les Européens sur la guerre en Ukraine n’a pas eu l’effet souhaité par le Président américain. Sa cote de popularité est en baisse dans son propre camp, et ses amis comme ses ennemis ne semblent pas prêts de céder si facilement à sa technique d’intimidation autocratique systématique.
La reprise de la violence à Gaza est donc tout à fait justifiée pour l’administration américaine qui impute toute la responsabilité de ces morts parmi les civils au Hamas, avec la même rengaine, il utilise des infrastructures civiles, refuse les propositions de prolongation du cessez-le-feu et la libération des otages. Comme si maintenant le Hamas allait se plier aux exigences, libérer les otages et s’auto-démanteler. Lorsqu’on pointe du doigt la lune, l’idiot regarde le doigt et c’est exactement ce que souhaitent Trump, Netanyahou et consorts.
Mais, la communauté internationale n’est pas un bloc uniforme et encore moins du côté occidental où la confiance et les bonnes manières s’érodent à chaque coup porté par Trump à ses alliés. Si la Russie d’abord, puis la Chine, pèsent d’un poids crucial dans tout règlement éventuel de la conflictualité israélo-palestinienne en tant que membres du Conseil de Sécurité de l’ONU notamment, les Européens sont plus directement concernés ne serait-ce que par proximité historique, mémorielle, géographique. Et le moins qu’on puisse dire c’est que ces derniers semblent avoir changé enfin de paradigme quant au poids politique que doit jouer un ensemble de 27 pays coalisés dans le monde d’aujourd’hui.
Or, les Européens ont au moins condamné les attaques israéliennes, la France en tête, et cette dissonance dans le discours occidental est porteuse d’espoir. Parce que pour espérer voir la fin de l’impunité et du blanc-seing de l’Amérique à Israël, il faut des contre-poids qui pèsent. En attendant, les Palestiniens de Gaza attendent entre la vie et la mort que leur sort soit décidé ailleurs.
Zouhair Yata
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]]>The post Pouvoir d’achat, les raisons de la colère appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Pourtant, le prix de la viande a fortement baissé après l’annonce de l’annulation des festivités de l’Aid El Kébir, et les pluies récentes tombent à pic pour soulager à la fois le stress hydrique et les esprits. Mais cela ne suffit pas à épancher le problème, parce que pendant ce mois, la consommation et donc la demande explosent, avec pour conséquence directe un impact à la hausse des prix du côté de l’offre, souvent entre les mains d’intermédiaires peu vertueux. L’État régule, contrôle et sévit, mais autant que possible, tant les circuits sont nombreux et tant la transaction finale du vendeur à l’acheteur est difficilement contrôlable. D’autant que les prix ne sont pas forcément ou systématiquement affichés.
Ce qui est le plus inquiétant, ce n’est pas la frénésie consumériste, mais le fait que pour beaucoup de nos compatriotes, ce sont les biens de première nécessité qui sont concernés. Ce sont les villes périphériques, le monde rural, les villages, qui trinquent même quand il pleut. Les infrastructures y sont moins développées et les pluies torrentielles ont un impact terrible sur un quotidien déjà difficile. D’ailleurs, les images de la province d’Al Haouz, qui semble loin d’être reconstruite, témoignent d’une réalité différente et bien moins glamour.
Alors, oui, la capillarité du développement, de la croissance, des opportunités, prend du temps à s’étendre au bénéfice de tous. Oui, il y a des choses qui sont faites pour accélérer le mouvement, comme par exemple la réforme de la régionalisation. Mais, la temporalité est souvent longue, pas de quoi alléger les portemonnaies d’ici demain.
En attendant, les réseaux sociaux se font le relais de ces difficultés, souvent de manière tronquée et sans contexte, mais les témoignages de mécontentement sont nombreux, de ceux qui peinent à payer leurs traites autant que de ceux qui se plaignent des prix des produits alimentaires de base. Le coût de la vie est devenu une préoccupation majeure de nos concitoyens, si ce n’est la première. Il faut en prendre la mesure.
Alors que faire face à cette dichotomie pour ne pas dire ce schisme qui semble parfois un trou béant entre le Maroc qui bouge et celui qui peine ? L’État peut-il mobiliser plus de moyens pour accélérer ses réformes, dont celle sociale en tête ? Le Gouvernement pourrait-il être plus rassurant, plus présent auprès de l’opinion publique ? A quelques encablures à peine de la prochaine échéance électorale en 2026, rien n’est moins sûr quand on connait la propension à faire de la politique politicienne dans ce contexte. Surtout que par ailleurs, il n’est pas improbable avec ce qu’il se passe à l’international, que des facteurs exogènes (re)viennent s’ajouter à la pression économique à tendance inflationniste que connait le pays, et servent de boucs émissaires aux bilans politiques à venir.
Heureusement, il nous reste une réponse sociétale efficace et solidement ancrée dans nos traditions communes face à l’adversité que traverse certains, sous nos yeux. La solidarité. Prendre conscience des difficultés des autres et contribuer à les atténuer quelque peu par une aide, qu’elle soit financière, alimentaire, utilitaire, au-delà même, et surtout, du mois de Ramadan, là est la vraie mesure des valeurs de notre société. Pour toutes les raisons précitées, c’est le moment d’en faire plus ou de continuer à faire. Pour apporter sa pierre à l’édifice sans en retirer une en échange.
Zouhair Yata
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]]>The post Le 8 mars, oui mais à jeun ! appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Un peu comme dans le code de la route, la grande rue l’emporte sur la petite, d’autant que dans ce cas, il n’y a pas photo. À défaut donc d’être le focus de l’actualité tous azimuts, le 8 mars devra se faire une petite place entre les dattes et chebakia.
Et, pour certains, ce n’est pas plus mal, tant cette date est devenue un marronnier commercial pour les marketeurs à coups de cartes de fidélité dédiées aux femmes et de réductions en pagaille, du spa au chocolatier.
Dans le fond, tout cela est anecdotique, et fort heureusement, l’avenir des droits des femmes marocaines ne se joue pas en une journée, Ramadan ou pas.
Et, si pour de nombreux analystes, la cause féminine a perdu de sa fougue et de son engagement ces derniers temps, la réforme en cours de la Moudawana est le réel diapason de l’évolution concrète du statut des femmes au Maroc.
Cette réforme est cruciale, 20 ans après la précédente, parce que les mœurs sociétales bougent, malgré toutes les réticences, et cela crée de nouvelles réalités dans les rapports entre les hommes et les femmes, que la loi doit encadrer de manière plus juste.
De même, la contribution et l’inclusion économiques de la femme marocaine sont des sujets majeurs dans le cadre du développement que connaît notre pays.
Avec les ambitions affichées du Royaume et sa projection dans l’avenir, la moitié de la population ne saurait être marginalisée par des justifications passéistes.
C’est justement ce regard sur l’avenir qui nous a paru pertinent comme fil rouge de notre édition annuelle traditionnellement dédiée au 8 mars.
À travers une série d’entretiens, ce numéro spécial se veut une tribune d’inspiration et de réflexion, plaçant la femme au cœur des grandes questions sociétales, mais aussi des débats stratégiques pour le Maroc de demain.
Les femmes que nous avons rencontrées, issues de divers horizons – philosophe, ministre, femme politique, militante, chercheuse, ou à la tête d’une grande institution – partagent leur vision d’un Maroc résilient, inclusif et innovant.
Et, à travers chaque témoignage, se dessine une évocation personnelle et professionnelle du visage qu’elles souhaitent voir émerger pour notre pays.
Nadia Tazi interroge la place des femmes dans la société en mettant en lumière les mécanismes de domination et les défis de l’émancipation. Nadia Fettah met en perspective les réformes économiques majeures et souligne que l’inclusion des femmes est un moteur essentiel du développement national. Mbarka Bouaida témoigne du potentiel transformateur de la régionalisation et milite pour un leadership féminin plus affirmé au niveau local. Charafat Afailal alerte sur l’urgence de la gestion des ressources en eau et l’importance d’une gouvernance durable face aux défis climatiques.
Nawal Chraibi illustre comment la recherche et l’innovation technologique peuvent positionner le Maroc comme un acteur de la souveraineté scientifique. Ouafae Mriouah défend le rôle stratégique de la réassurance pour garantir la stabilité financière et économique du pays. Basma Khayat insiste sur l’importance d’un système de retraite solide et inclusif, garant de justice sociale et de protection pour les générations futures.
Vous l’aurez compris, à travers ces échanges, il ne s’agit pas simplement de savoir ce que les femmes veulent pour les femmes, mais bel et bien d’évaluer à sa juste valeur leur contribution à l’édification du Maroc de demain.
Un jus de femmes « détox » plein d’optimisme et de bienveillance, à consommer sans modération, même à jeun !
Zouhair Yata
Retrouvez le sommaire de notre spécial 8 mars en cliquant sur ce lien.
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]]>The post USA vs Europe : Bas les masques appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Depuis quand les Européens se réunissent-ils en catastrophe pour accorder leurs violons et nettoyer leurs baïonnettes par peur d’un désengagement américain de l’alliance qui les unit et les protège théoriquement ?
On savait la politique de Donald Trump impulsive, pleine de gouaille et faisant fi des conséquences qui ne l’atteignent pas directement, mais avec la stratégie unilatéraliste du Président américain sur la question ukrainienne, ce sont des années de coopération diplomatique renforcée et coordonnée entre les membres de ce qu’on appelait jusqu’à présent le bloc allié, qui volent en éclats.
L’Europe réalise à ses dépens que sa sécurité ne peut pas dépendre à ce point et indéfiniment du bon vouloir de l’Oncle Sam et le contraste est criant entre la tour Eiffel illuminée aux couleurs de l’Ukraine et Trump qui désavoue et humilie publiquement à la face du monde le leader ukrainien Volodymyr Zelensky. Macron, dans la tradition de De Gaulle ou plus récemment de Chirac, mène la fronde européenne, mais cela ne suffira certainement pas à freiner Trump et l’agenda de son entourage.
Bis repetita placent
La question qui se pose est de savoir quel intérêt a le Président américain à tourner le dos à la vieille Europe et à réhabiliter Vladimir Poutine sur la scène internationale. La réponse parait double mais avec un cynisme certain dans les deux cas. D’abord, Trump est un Président businessman, toutes les négociations sont des rapports de force desquels il aime sortir gagnant avec un petit bonus à la clé. Et il applique cela aussi à la géopolitique mondiale.
C’était déjà le cas dans sa manière de régler la guerre à Gaza, avec par exemple ses déclarations sur la création d’une côte d’azur, et c’est le cas aujourd’hui lorsqu’il évoque un accord dans lequel l’Ukraine partagerait ses ressources naturelles avec les États-Unis en échange de garanties pour sa sécurité. Un accord qui devrait être discuté avec… Volodymyr Zelensky, qui bien affaiblit par les déclarations de Trump, aura à la fois un couteau américain sous la gorge et une épée européenne sur la tête.
L’autre réponse qui pourrait expliquer le schisme américano-européen, c’est l’idéologie qui a porté Trump au pouvoir et qui gagne à la fois du terrain et de la vitesse. Le Vice-Président américain J.D. Vance qui tance les Européens (à Munich…) sur la démocratie ; Steve Bannon et son salut nazi à la convention des conservateurs, après celui déjà d’Elon Musk ; l’entêtement de ce dernier aux relents dictatoriaux et autoritaires, ne sont que la face apparente de l’iceberg.
Le reste est en Europe, avec le parcours du RN français, de Meloni en Italie, de la Hongrie d’Orban, ou encore plus récemment les scores historiques de l’AfD allemande. Même les plus petites secousses finissent par provoquer de grandes failles lorsqu’elles se répètent avec insistance, c’est le pari qui semble être pris. Et tout cela n’est pas le fruit du hasard, les masquent finissent par tomber, car il est désormais indéniable qu’il existe une tendance mondiale, transnationale, une réelle internationale de ce que les plus optimistes appellent le conservatisme de droite et que les plus clairvoyants n’hésitent pas à qualifier de néofascisme d’extrême droite.
Si les causes de la montée de l’extrême droite sont très certainement multiples et même si Trump est un cas atypique où se mêlent rêve américain et populisme « red neck », les conséquences sont déjà bien là, malgré le brouhaha médiatique et l’individualisme ambiant. Les attaques contre les minorités, le sort réservé aux immigrés, les retours sur les acquis des femmes, le mépris pour le sort des victimes des guerres, qu’elles soient palestiniennes ou ukrainiennes, sont des signes inquiétants. Ou pas, mais il faut choisir son camp.
Zouhair Yata
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]]>The post Aéroports 2030 : Être à la hauteur appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Mais, une question se pose avec insistance lorsqu’on aborde l’horizon 2030 : tous les efforts engagés par le Maroc pour organiser cette Coupe du Monde sont-ils justifiés et pérennes pour le développement du pays ? La réponse apparait on ne peut plus claire dans le diagnostic de l’ONDA : avec une augmentation de 21% du total des passagers en 2024, qui représente 5,6 millions du total des 32,7 millions, le Maroc connait déjà une croissance importante qu’il faut adresser de manière tout aussi urgente que structurelle.
A titre d’exemple, l’aéroport de Marrakech seul cumule 9,3 millions de passagers avec une hausse de 34% sur une année, et la quasi-totalité des autres aéroports connaissent une croissance à deux chiffres. Ce sont donc des investissements colossaux qui sont prévus pour le développement des nouvelles infrastructures, la mise à niveau des aéroports existants et la construction de nouveaux terminaux, dans le but d’adresser la saturation des capacités face à la tendance haussière du trafic.
D’autant que l’ONDA est aussi l’hôte de la compagnie nationale et de son hub, et qu’en l’occurrence la Royal Air Maroc a aussi des ambitions actées qui deviennent cardinales pour atteindre les objectifs communs. En augmentant ses capacités de 50 à 200 avions à l’horizon 2037, comme prévu par la RAM dans le contrat cadre signé avec l’État, les infrastructures, les ressources et les services devront suivre.
En réalité, tout ceci s’inscrit dans une dynamique qui dépasse l’Office et les aéroports. La stratégie de l’ONDA fait écho plus largement à des changements de fond qui sont en train de s’opérer. Le Maroc vit un Momentum qu’il entend bien entretenir et amplifier. Or, cela passe par une certaine forme de synchronisation et de synergies des efforts pour converger vers l’objectif commun qui est d’accéder à un pallier de développement supérieur.
Le volume des passagers domestique qui est en augmentation de 30% en 2024, de la même manière que le futur Grand Stade Hassan II est destiné à accueillir in fine le Raja et le Wydad, témoigne du fait que les infrastructures aéroportuaires sont là pour rester au bénéfice de tous.
Aussi, en actant sa transformation juridique du statut d’Office à celui de Société anonyme, l’ONDA, qui par ailleurs est une activité rentable, va entamer une mue vers une efficience opérationnelle nouvelle et va pouvoir nourrir et financer ses ambitions, sans limite. Moderniser le Maroc, le rendre plus attractif, c’est aussi améliorer ses capacités d’accueil, les élever aux meilleurs standards internationaux et s’appuyer sur le capital humain pour y arriver.
Être à la hauteur des enjeux conjoncturels, mais s’inscrire dans des sillons plus profonds, c’est précisément ce que l’ONDA veut accomplir avec un volontarisme certain.
Pour que les échéances mondiales à venir ne soient que la cerise sur le gâteau.
Zouhair Yata
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]]>The post IA Summit Paris : « Nous aussi we can » appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>C’est en grandes pompes que s’est tenu à Paris les 10 et 11 février derniers, le très attendu Sommet pour l’Action sur l’Intelligence Artificielle 2025, réunissant des dirigeants politiques, des chefs d’entreprise et des experts du monde entier pour discuter des enjeux liés à l’IA à la sauce européenne. Et, il faut le reconnaitre d’emblée, le Sommet a un timing parfait parce que les Etats-Unis et la Chine, les deux principaux concurrents de l’Europe, ont déjà dévoilé leur jeu.
Et, c’est donc aussi avec toutes les cartes en main que le Président français Emmanuel Macron a orchestré la riposte européenne en annonçant un plan d’investissement massif de 109 milliards d’euros dans l’IA en France pour les prochaines années. Et, la France présente des atouts indéniables avec une production d’énergie nucléaire décarbonée, stable et disponible, qui permettrait d’alimenter les besoins gigantesques des centres de données dédiés à l’IA.
De bonnes nouvelles pour tous les pays européens qui collectivement et individuellement ont besoin de participer activement à la course technologique en cours et qui se retrouvaient de fait déjà dépendants des avancées américaines et chinoises. Car c’est aussi l’accès au marché des consommateurs européens dont il est question. L’Europe, connue pour ses barrières réglementaires, met le curseur de la régulation à son maximum, ce qui ne manque pas d’horripiler les Américains. D’ailleurs, ni les États-Unis, ni le Royaume-Uni n’ont signé la déclaration finale du Sommet, invoquant des préoccupations liées à une régulation excessive.
Tout cela est à la fois rassurant et positif. Rassurant d’abord, parce que les normes européennes, on doit le reconnaitre, ont tendance à obliger des acteurs mondiaux dont l’éthique ou la protection des consommateurs n’est pas la priorité cardinale à s’y conformer. En se protégeant, l’Europe rend un service au reste du monde aussi parce qu’elle pose des limites à la folie des grandeurs américaine ou à l’opportunisme chinois. Positif ensuite, pour les pays européens qui peuvent voir leurs compétences locales se développer à leur bénéfice et pour les partenaires de l’Europe qui vont bénéficier de leur proximité pour accéder à ses nouvelles innovations technologiques.
Le Maroc est typiquement dans ce cas. En tant que partenaire privilégié de la politique de voisinage européenne, mais aussi par sa proximité historique, économique, politique, ses relations renouvelées avec la France, le Royaume peut bénéficier grandement des avancées européennes dans le domaine de l’IA. Alors que notre pays a fixé une barre haute en termes de développement, notamment numérique, toutes les opportunités sont bonnes à prendre pour atteindre ces objectifs. De plus, en cultivant son positionnement de hub atlantique, méditerranéen et africain, le Maroc a un rôle à jouer dans la partition mondiale qui est en train de se composer.
En définitive, ce que les Européens offrent grâce à cette nouvelle posture, c’est une alternative de plus dans cette course désormais effrénée à la domination par l’IA. Face aux Musk de notre temps, on ne va pas s’en plaindre.
Zouhair Yata
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]]>The post Droit de grève ? Oui, mais pas trop ! appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>C’est grâce à la grève, qu’il faut entendre comme le sacrifice d’une poignée pour le bien de tous les autres, que tous les droits des travailleurs ont été arrachés, durement. C’est même grâce à la grève que les nouvelles générations peuvent s’offrir le luxe de redéfinir leur rapport au travail avec des exigences à l’embauche dignes des princesses Disney en comparaison avec les conditions qu’ont connu et enduré leurs ainés.
Le droit de grève est aussi assimilé au syndicalisme qui est lui-même indissociable d’abord du communisme puis du socialisme. Pas besoin de faire un dessin pour comprendre que le déclin des idéologies de gauche a entrainé irrémédiablement celui des forces de gauche et du peuple de gauche. Ceux qui représentaient les travailleurs sont moins nombreux, moins suivis, moins influents, moins représentatifs et moins légitimes aussi. Que reste-t-il ? La brutalité de la réalité économique et sociale, conjoncturelle parfois, structurelle souvent, de certaines professions, ou de certaines catégories de travailleurs. Et, comme l’ordre public a toujours été la seule réelle limite à l’exercice de ce droit, le risque est que les acquis soient rognés lorsque certaines limites sont atteintes dans la mobilisation, même par les causes les plus légitimes.
Au Maroc, le dialogue social est bien institutionnalisé, les syndicats des travailleurs et du patronat collaborent avec le gouvernement, les sujets sont nombreux et le 1er mai continu d’être célébré. Pour autant, on aime à dire régulièrement que la « cocotte-minute sociale » est en surchauffe. Et, désormais les revendications ne sont pas forcément portées par ceux qui le faisaient auparavant, ni de la même manière. Les mouvements de grève récents dans le secteur de l’éducation et celui de la santé ont été des réels bras de fer qui ont épuisé coup sur coup tous les recours des autorités sensés habituellement faire baisser la pression.
Coïncidence ou conséquence, la nouvelle loi sur le droit de grève proposée par le Gouvernement et qui a été adoptée par la Chambre des conseillers, vient faire le ménage sans ménagement. Par exemple, mesure phare du nouveau texte, le préavis de grève y est érigé en prérequis incontournable, ôtant de fait le caractère spontané et donc disruptif par essence de certains mouvements de grève. C’est du même ordre que de demander aux enfants de prévenir leurs parents avant de faire des bêtises pour qu’ils aient le temps de les convaincre de ne pas les faire ou de s’organiser pour en minimiser l’impact.
Alors certes, l’intention est louable. Le Gouvernement qui œuvre pour le bien du plus grand nombre, présente un texte qui favorise le dialogue autant que possible pour éviter des situations de blocage qui peuvent affecter les citoyens marocains, l’activité économique et les abus dans l’usage de la grève. Mais, avec à la clé aussi un peu plus de sanctions, histoire de bien faire réfléchir à deux fois les têtes brulées qui seraient tenter de se lancer dans une démarche de grève jusqu’au-boutiste.
Le texte qui est en conformité avec les engagements internationaux du Maroc pour le respect des droits des travailleurs, illustre la recherche d’un équilibre entre la protection des libertés individuelles et la sauvegarde de l’intérêt général. D’autant que le pays fait face à des échéances internationales majeures et qu’il faut garantir une certaine stabilité de l’activité économique, ce qui est antinomique avec le principe de grèves de grandes ampleurs et/ou intempestives.
Mais, et c’est peut-être un biais cognitif ou une séquelle du passé, réformer le droit de grève en en contraignant l’exercice, même pour des raisons légitimes, affaiblit inexorablement et irrémédiablement la position des travailleurs et ceux qui les défendent. En somme, le ver est dans la pomme et l’Internationale n’est pas prête d’être le genre humain.
Zouhair Yata
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]]>Et, malgré la technicité des sujets autour de l’intelligence artificielle, ce qui s’est passé n’est pas si compliqué à comprendre. Jusqu’alors, la « hype » autour de l’IA surfait sur des prémisses qui semblaient inébranlables : entrainer des modèles d’IA et les faire tourner à l’échelle nécessitent des machines puissantes et donc des investissements tout aussi massifs. Trump annonçait d’ailleurs quelques jours à peine avant la mise en ligne de Deepseek le plan « Stargate » en grandes pompes avec 500 milliards de dollars dédiés à l’IA.
Sauf que pendant que les Américains gonflaient leurs valorisations en même temps que leur ego, cette startup chinoise a entrainé son modèle avec un coût de seulement 5 ou 6 millions de dollars. Il n’en fallait pas plus pour faire exploser la bulle de spéculation à Wall Street et même à obliger Donald Trump à reconnaitre que l’annonce de Deepseek est un « wake up call » pour les entreprises américaines, montrant au passage sa capacité à tourner le dos aujourd’hui à ses amis d’hier.
Mais, au-delà des implications technologiques ou financières de cette actualité, c’est un tournant majeur qui s’opère dans le secteur de l’IA dont les répercussions sont décisives pour le reste du monde. Ce qu’a démontré Deepseek, c’est que pendant qu’en occident les experts sur LinkedIn nous annoncent la panacée à coups d’émojis et que les utilisateurs payent 20$ leur abonnement premium à Chatgpt pour lui demander d’écrire une chanson marrante sur leur belle-mère, un modèle gratuit, en open source, peut être accessible au plus grand nombre avec des performances débridées et à un coût réduit.
Or, l’enjeu de l’IA n’est pas son exploitation pour créer des visuels d’écureuils avec un cœur dans une application de messagerie, mais bel et bien de venir révolutionner des pans entiers de nos industries, dans la santé, l’éducation, l’agriculture, la défense, entre autres.
Et, quand bien même les technologies américaines seraient les meilleures, justifiant par là leur coût, leur modèle propriétaire devait être challengé par des modèles ouverts pour permettre à cette nouvelle révolution industrielle de se répandre à travers le monde. En ouvrant un accès à cette technologie à un coût bas, la Chine va permettre à des milliers de startups à travers le monde de s’atteler à créer des opportunités différentes parce que répondant à leurs spécificités culturelles, linguistiques ou sociales par exemple, avec un ancrage plus local. Paradoxalement, la démocratisation de l’IA est désormais un acquis chinois, même s’il ne serait pas étonnant de voir les modèles concurrents actuels s’adapter rapidement à cette nouvelle tendance.
L’impact géopolitique n’est lui aussi pas négligeable comme en témoignent toutes les tentatives de présenter Deepseek comme le suppôt du régime chinois, ce qui par ailleurs doit faire sourire en douce à Pékin. En réalité, avec cet IA « low cost », la Chine pourrait donner des ailes à d’autres grandes nations qui jusqu’alors pensaient devoir être spectatrice de ce nouveau show. Même les Européens, France en tête, devraient se réjouir de voir éclore des perspectives nouvelles moins couteuses et surtout souveraines. Investir dans sa propre IA n’est plus une gageure, ne pas dépendre des Américains et de « Trusk » est désormais possible, « game is on ».
Même au Maroc, dont les ambitions digitales ont été récemment renouvelées avec une volonté de créer un réel écosystème de startups au service du développement du pays et de former la jeunesse aux technologies de son temps, les opportunités s’élargissent grandement. Alors, Xièxiè Deepseek ?
Zouhair Yata
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]]>Sur la forme, l’investiture de Donald Trump était un mélange savamment orchestré fait de clichés sur l’Amérique mangeuse de burgers McDonalds, de discours populistes et de fidèles venu témoigner leur allégeance. Flanqué de ses nouveaux lieutenants, Musk en tête, Trump parade et s’amuse, y allant même de quelques pas de danse. Que l’on ait aimé ou pas la cérémonie à la sauce beauf « redneck » n’enlèvera rien à son impact, l’« entertainment » était au rendez-vous et dans ce sens c’était un succès sans équivoque pour celui qui aime tant être le centre de l’attention.
Mais, c’est avec aussi un sentiment de gêne voire de malaise que certains ont abordé cette cérémonie dont beaucoup de marqueurs peuvent être considérés comme des « Red flags ». D’abord, tout crie à la revanche, de la liste des invités, dont certains ont retourné leur veste avec une célérité inédite pour s’attabler avec le nouveau maitre des lieux, au culte de la personne de Trump qui donne un arrière-gout amer aux relents dictatoriaux.
Surtout, c’est la théâtralisation de la signature des décrets présidentiels, comme un putschiste révolutionnaire, qui sont autant de coups d’épées dans les acquis de l’Amérique, qui semble donner le LA des quatre prochaines années. Barack Obama s’adressant à Georges W. Bush pendant la cérémonie, avec son plus beau rictus aux lèvres, semble dire à son prédécesseur « Comment fait-on pour arrêter ce qui est en train de se passer ? ». Une boutade qui a fait son petit effet, mais qui dénote clairement de l’état d’esprit de beaucoup d’observateurs et d’acteurs de la vie politique américaine. Car, sur le fond, beaucoup de choses sont profondément inquiétantes pour les Américains en premier lieu, pour leurs voisins proches ensuite et inexorablement pour le reste du monde également.
Exemple s’il en est, le geste, répété, d’Elon Musk n’est certainement pas anodin, ni affectueux envers la foule de ses supporters trumpistes. En politique, la naïveté se paye cher et il vaut mieux rapidement nommer les chats. Elon Musk n’a pas fait un geste déplacé qui est un acte isolé, pas lorsqu’on connait la profondeur de ses accointances avec la quasi-totalité des mouvements d’extrême droite dans le monde, de Farage à Zemmour, de Meloni à l’AfD allemande ou à Milei l’argentin.
L’Europe est d’ailleurs dans la ligne de mire directe d’Elon Musk qui ne s’en cache pas et qui prône déjà via son réseau X le slogan « MEGA – Make Europe Great Again » ou qui appelle à de nouvelles élections britanniques en opposition directe avec le gouvernement de gauche récemment élu.
L’ingérence d’Elon Musk est non seulement idéologique mais aussi teintée d’intérêts commerciaux majeurs et patents. La Tech américaine dont il est le chef de file autoproclamé et adoubé par Trump, s’est dotée de moyens financiers colossaux tout en s’affranchissant de nombreuses contraintes légales, dans le but d’accélérer sa domination sur les sujets de l’IA en particulier.
Et, ce ne sont pas les feux californiens qui pourraient arrêter cette dynamique et ces ambitions, mais bel et bien ce que l’Europe peut créer comme contrainte aux géants américains pour accéder à son marché de consommateurs ou encore ce que la Chine peut déployer comme technologies concurrentes, plus accessibles et paradoxalement plus puissantes pour le reste du monde.
Sur le plan géopolitique, tout cela peut et va avoir un impact, d’autant que les positions de Trump sont plutôt changeantes. Ainsi, alors que certains pariaient sur un soutien de la nouvelle administration clair à la Russie contre l’Ukraine, c’est bien à Xi Jinping que Vladimir Poutine a longuement parlé au téléphone au lendemain de l’investiture de Trump. De même, bien heureux celui qui pourrait prédire ce que la nouvelle administration américaine va prendre comme positions de fond sur le proche et moyen-orient dont l’équilibre si fragile est à reconstruire.
A titre d’exemple de la capacité de Trump à grouper le tir de manière aléatoire en apparence, le Mexique qui est un des grands voisins partenaire de l’Amérique, a pris en quelques minutes une rafale de balles qui remet en cause toute la relation bilatérale pourtant inextricable entre les deux pays. Les milliers de personnes qui espèrent chercher une vie meilleure aux États-Unis, le gouvernement mexicain et même le Golfe du Mexique sont mis au pied du mur face aux décisions unilatérales de Trump sous l’influence de son entourage.
En réalité, la seule chose dont nous pouvons être certains, c’est que le monde s’embarque sur un « roller coaster » de quatre ans. « Brace yourself for impact »…
Zouhair Yata
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]]>The post Réforme de la Moudawana : « Macho Macho Men » appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Depuis les fameuses consultations en amont des propositions formulées pour la réforme, exit les partis politiques, de gauche en particulier alors que la défense des droits humains est sensé faire partie des hautes priorités et des valeurs de ces partis ; seuls le PJD et son zaïm, pour qui ce débat est du pain béni pour réapparaitre dans la scène publique, montent au créneau ; mais exit aussi nos parlementaires, qui en dehors de l’hémicycle ne prennent aucune position ; exit aussi les intellectuels et la société civile qui semblent encore sous l’emprise de la torpeur des fêtes, des vacances et du froid. Le prétexte pour tous est que cette réforme est « royale » et qu’en conséquence elle aboutira d’une manière ou d’une autre.
Or, nous sommes bien loin d’un consensus national et d’une adhésion unanime de la population marocaine à cette réforme, en particulier du côté de la gent masculine. D’abord parce que pour les hommes marocains, ceux en tout cas qui s’expriment souvent avec une grande véhémence sur le sujet, le prisme de la femme est souvent inexistant.
Et, à travers le leur, pour toutes les bonnes raisons du monde, de la religion qui a toujours bon dos à la tradition, rien ne justifie de céder du terrain, des droits ou de nouveaux acquis aux femmes à leur détriment. Bien que le bon sens veuille que cela ne nous étonne pas plus que cela, parce que l’histoire ne regorge pas vraiment d’oppresseurs ayant volontairement libéré ceux qu’ils oppressaient, il est important de prendre la mesure de l’opposition réelle à la réforme pour en garantir un éventuel succès si elle était adoptée.
Si aux États-Unis, la masculinité positive semble revenir en force au-devant de la scène après des années de discrimination positive envers les femmes notamment, le Maroc n’est pas du tout dans ce cas de figure. Chez nous, pas de wokisme au programme, le machisme a encore de beaux jours devant lui tant la structure patriarcale est ancrée par l’éducation et les mœurs dans les esprits de certains de nos hommes. Il ne s’agit même pas d’une lutte idéologique entre classes sociales.
Des plus riches aux plus pauvres, beaucoup d’hommes ne céderont pas un iota de leur pouvoir sous prétexte que le Maroc avance, que les femmes méritent plus de protection pour ce qu’elles sont, des membres à part entière de notre société à laquelle elles contribuent ne serait-ce qu’en acceptant et avalant les couleuvres du quotidien que les hommes peuvent leur faire subir.
Alors face aux « macho macho men » qui ne veulent pas qu’on parle en leur nom, qui menacent de ne plus vouloir se marier ou qui n’ont cure des drames familiaux et des enfants traumatisés, des violences faites aux femmes ou des mariages des mineurs, il faut malgré tout de la pédagogie, des explications claires sur les enjeux réels de la réforme, mesure par mesure, peut-être même une intervention télévisée d’un ministre, des tribunes et des débats, des commentaires contradictoires, tout sauf l’indifférence.
Il faut absolument que les réticents, les véhéments, les récalcitrants, les épidermiques aux idées courtes, comprennent qu’il ne s’agit pas de les priver de quoi que ce soit, mais au contraire qu’alors que nous prenons de la hauteur en tant que peuple et que nation, protéger et émanciper la moitié de la population n’est pas un luxe, c’est une réalité et une nécessité.
Zouhair Yata
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]]>La mobilité, l’assainissement, l’urbanisme, la sécurité, les services publics, les infrastructures collectives et structurelles, tous les sujets sont brulants lorsqu’il s’agit de celle qu’on qualifiait encore très récemment de Casanegra.
Or, les enjeux de la transformation de la capitale économique sont désormais plus que jamais le reflet des ambitions du Maroc, notamment à horizon 2030 avec l’échéance unique de l’organisation de la Coupe du Monde de football par le Royaume du Maroc, l’Espagne et le Portugal. Dans ce contexte, non seulement Casablanca constituera évidemment le plus gros point d’ancrage des visiteurs, par sa taille, sa position de hub aérien et de transport terrestre, et sera donc logiquement sous les feux des projecteurs.
Si le challenge est colossal, le Maroc en a pour autant les capacités, comme en témoignent la transformation de la ville de Marrakech, désormais haut lieu du tourisme mondial ou celle de Rabat, capitale verte par excellence.
Aux grands maux donc les grands moyens, et l’arrivée du nouveau wali de la région Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, semble avoir provoqué un coup d’accélération notable dans plusieurs projets structurants de la ville. Dernier exemple en date, les habitants de Dar Bouazza n’ont souffert à peine que quelques semaines pour voir sortir de terre pas une mais trois trémies, qui fluidifient considérablement le trafic sur la route d’Azemmour.
Pour les Casablancais, qui ont patiemment subi la construction du pont à haubans de Sidi Maarouf, la construction des trémies de la route d’El Jadida ou celles du port, les différentes sections du tramway etc, cela relève presque de l’exploit. Et, si c’est au wali qu’on attribue volontiers cette réussite, en réalité c’est aussi grâce à la mobilisation de toute une chaine de prestataires et des milliers de personnes, mais aussi des services de police qui sont sur le front en permanence.
Du coup tous les espoirs sont permis pour tous les autres chantiers en cours qui promettent un nouveau visage à la ville et dont les premiers bénéficiaires seront ses habitants. D’autant qu’en plus d’un wali à l’efficacité redoutable, Casablanca est dotée d’une maire, Nabila Rmili, on ne peut plus volontariste. Sa collaboration étroite avec le wali apporte une synergie entre les différentes initiatives et contribue à garantir la réussite des projets entrepris pour transformer Casablanca en une métropole moderne et dynamique.
Au-delà du symbole que ce binôme de circonstances projette, c’est la dualité de la ville de Casablanca qui apparait en filigrane. Une ville à tendance chaotique a besoin d’être prise en mains autant que de nourrir son ambition de devenir le symbole de la réussite à la marocaine, entre préservation des acquis et quête de modernité. En tout état de cause, ce qui s’y passe en ce moment est la preuve intangible que quand on veut, on peut.
Zouhair Yata
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]]>The post Réforme de la Moudawana : le visage du Maroc de demain appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La lutte pour la liberté des Femmes et leurs droits, le féminisme, le 8 mars, tout cela relève de l’action volontariste, de la mobilisation pour une cause juste. Mais seul, ce combat ne peut suffire à renverser la vapeur et à changer les comportements collectifs. En revanche, l’évolution naturelle de la société marocaine, sa modernisation portée par son développement économique et son ouverture accrue sur le monde, les changements de paradigme sociétaux avec une population qui procrée moins et qui a tendance désormais à vieillir, engendrent une redéfinition objective de la place des femmes dans notre pays qu’il est désormais difficile de nier ou de contester.
La réforme en cours ratisse large en termes de consensus national, des Oulémas au mouvement féministe marocain, en passant par nos « think tanks », pour atterrir chez nos parlementaires et enfin dans les foyers marocains. Et, qu’on se le dise, les Marocains ne sont pas contre cette réforme, d’abord parce que ceux qui ne changeront pour rien au monde leur manière de penser et de faire, continueront à s’y opposer, et ensuite parce que tous les autres vivent dans la nuance, et sont concernés directement ou indirectement via leur entourage par tous les sujets que cette réforme englobe.
Parce qu’il faut le rappeler, la Moudawana est le Code de toute la famille, elle régit les interactions, les droits et les responsabilités de tous les membres de la cellule familiale. La femme n’en est qu’une partie, et ne pas évoquer toute la complexité de l’impact d’une des relations de cette cellule sur les enfants ou l’homme, est un risque de voir cette réforme par un prisme morcelé plutôt qu’holistique.
Par exemple, si la protection des enfants est érigée en priorité conformément aux valeurs de notre société et à nos engagements internationaux, les mineures encore sujettes au mariage précoce ne doivent être exclues du raisonnement sous aucun prétexte, de même que la polygamie ne trouve plus aucune légitimité dans l’état actuel de notre société. Et parce que le monde dans lequel nous vivons est brutal, si l’intérêt des enfants doit être respecté, la tutelle partagée ne peut pas être contestée, parce que le rôle de la mère, quel que soit l’état de sa relation avec le père des enfants, ne peut être remplacé auprès d’eux.
Sur le plan pratique également, la réforme doit apporter une meilleure application des textes qui dans certains cas ne font toujours pas le poids face à la réalité empirique. Ainsi, réduire la complexité des litiges conjugaux et alléger les charges financières des justiciables permettrait objectivement un meilleur accès à la justice, particulièrement pour les femmes en situation de vulnérabilité.
En réalité, cette réforme globale est aussi symbolique et s’inscrit dans un contexte où le Royaume cherche à devenir un modèle régional en matière de justice sociale et d’égalité. Et, cette exemplarité à laquelle le Maroc aspire, passe par des réformes de fond qui sanctionnent à la fois les évolutions observables de notre pays et de sa société, mais aussi les ambitions que l’on se fixe pour l’avenir. À ce titre, il est grand temps que nos mères, femmes, sœurs et filles, bénéficient de notre protection collective inconditionnelle, juridique, légale, gravée dans le marbre.
Zouhair Yata
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]]>The post RGPH 2024 : Le Maroc change, les Marocains aussi appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Ce ne sera certainement pas le chiffre le plus commenté, mais c’est une des raisons d’être de ce type d’enquêtes nationales, entre 2014 et 2024, la population a augmenté avec un taux d’accroissement annuel moyen de 0,85 %, en baisse par rapport à la période 2004-2014 où il s’établissait à 1,25 %. Plus précisément, l’Indice Synthétique de la Fécondité (ISF), exprimé en nombre moyen d’enfants par femme, est passé de 2,5 en 2004 à 2,2 en 2014, pour atteindre 1,97 en 2024. Ce niveau de fécondité est désormais inférieur au seuil de remplacement des générations, qui est de 2,1 enfants par femme.
Et, la tendance à la baisse de la fécondité concerne à la fois les femmes urbaines et rurales, avec un ISF par femme en milieu urbain de 1,77 en 2024 contre 2,01 en 2014, et de 2,37 en 2024 contre 2,55 en 2014 en milieu rural. Les causes de cette baisse de la fécondité sont intimement liées au développement du pays, à une participation accrue de la Femme marocaine à la vie économique nationale et à un changement des priorités familiales dans un contexte économique qui n’est pas flamboyant pour les ménages, malgré les avancées indéniables de ces 25 dernières années. C’est cet état de fait qui devra être impacté dans la réforme à venir de la Moudawana, qui ne pourra pas faire l’impasse sur ce que les chiffres indiquent de l’état d’émancipation des femmes et le besoin de réévaluer la place qu’elles occupent autant que d’en garantir les droits les plus fondamentaux, acquis aux hommes.
Le vieillissement de la population est le second symptôme majeur relevé par ce recensement national très attendu. La part des Marocains âgés de plus de 60 ans est passée de 9,4% en 2014 à 13,8% en 2024 avec un accroissement annuel moyen de 4,6% pendant cette période, nettement supérieur à celui de l’ensemble de la population qui s’établit à 0,85%. Et, avec ces chiffres, c’est aussi une autre réforme qui vient forcément à l’esprit, celle du système de retraites national, qui connait une crise profonde et qui risque de devenir une écharde pour l’avenir si elle n’est pas menée à bon port rapidement. Il faudra également repenser graduellement mais sûrement, notre modèle de société, afin de garantir que nos ainés continuent d’être traités avec le respect et la dignité qu’ils méritent, en ligne avec nos valeurs et notre culture sociale, entourés par leurs proches, et sans reproduire aveuglément les modèles occidentaux où se sont multipliés les mouroirs spécialisés.
Autre point marquant de l’enquête du HCP, le taux de chômage qui au deuxième trimestre 2024 est de 13,1%, mais qui est bien plus élevé chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans (36,1%), les diplômés (19,4%) et les femmes (17,7%). Ces chiffres témoignent du chemin restant à parcourir pour le Maroc qui n’est pas encore complètement sorti de l’oued. La dynamique économique en cours portée par l’industrialisation du pays, la croissance du tourisme, les investissements énergétiques ou infrastructurels, entre autres, doivent aussi être porteurs d’un développement plus inclusif, pour les jeunes et les femmes d’une part, le milieu rural d’autre part et les régions par ailleurs.
Parce que c’est un seul Maroc et un seul peuple marocain qui doit aller de l’avant, pas seulement une cohorte, une élite, concentrée dans une région économiquement hypertrophiée par rapport au reste du pays.
Zouhair Yata
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]]>The post Atlantic Dialogues : la parole au « Nouveau Sud » appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Mais, comme le disait Nietzsche, « l’ordre naît du chaos », et les changements de rapports de force géopolitiques qui ont lieu, vont avoir un impact structurel sur la face du monde de demain. Le Proche-Orient d’abord est déjà méconnaissable. Israël a décapité le Hamas et le Hezbollah, ses ennemis les plus fervents, mais a aussi clairement obtenu la tête de Bachar El Assad, mettant fin à une des plus sanglantes dictatures de la région et en privant l’Iran d’un allié de poids. De Gaza, à la Cisjordanie en passant par le sud Liban au plateau du Golan, l’État hébreu a considérablement élargi sa zone de contrôle.
En remontant de la région vers les Balkans et les rives de la mer Noire, c’est à Moscou qu’on arrive, et on se demande s’il est vraiment plausible que le Kremlin ait accepté que le régime syrien tombe sans aucune contrepartie occidentale, alors même que l’arrivée de Trump semble avoir rebattu les cartes entre l’Ukraine et la Russie, qui cherchent à ce stade tous les deux une voie de sortie à leur guerre aux portes de l’Europe.
Mais, le visage du monde de demain ne se limite pas seulement aux traits de ces conflits entre grandes puissances. D’autres enjeux sont transverses et cruciaux ; la sécurité alimentaire mondiale, la régulation de l’intelligence artificielle, le dérèglement climatique et ses conséquences qui touchent même ceux qui n’y croient pas.
Face à ces réalités, être spectateur n’est pas une solution. Il est nécessaire de réfléchir à ces problématiques, analyser toutes ces crises, formuler des conclusions ou du moins des enseignements et des scenarii, les confronter par le dialogue et enfin en tirer une position commune qui peut se projeter dans l’action et l’impact.
Les Atlantic Dialogues, créés il y a déjà une décennie par le Policy Center for the New South (PCNS), tiennent leur 13ème édition cette année et viennent une nouvelle fois enrichir le débat dans cette perspective. Devenu emblématique de l’approche marocaine à la fois diplomatique et ancrée dans la coopération internationale, et attirant un parterre d’invités et de panélistes de renom, l’événement se meut cette année en une conférence multithématique, à la mesure des enjeux globaux que le monde vit.
Un accent particulier y sera dédié à l’Initiative atlantique marocaine, présentée par le Roi Mohammed VI dans son discours pour le 48e anniversaire de la Marche verte, qui ambitionne d’aider les pays du Sahel à surmonter les obstacles à leur développement tout en accélérant leur intégration dans l’économie mondiale et qui est un exemple probant de ce que la coopération renforcée entre les pays de l’interface atlantique peut produire en termes de codéveloppement.
Dans un monde marqué par l’exacerbation des rivalités entre grandes puissances, la nécessité d’une gouvernance mondiale efficace est d’autant plus prégnante. Et, la voix du « Nouveau Sud », que des forums uniques comme les Atlantic Dialogues contribuent à définir, à concrétiser et à amplifier, doit être entendue parce qu’elle peut aider à sa redéfinition. Parce que les équilibres de demain se définissent aujourd’hui.
Zouhair Yata
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]]>The post Maroc-Algérie : rififi, trépignements et realpolitik appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Si les tensions ne manquent pas entre nos deux pays, du point de vue marocain, la seule ligne de conduite est celle du respect du cadre diplomatique et légal international, non pas par vertu uniquement, mais pour asseoir d’autant plus la légitimité de la voie pacifique et multilatérale que le Maroc a choisi pour le règlement de la question de son Sahara.
La propagande est de bonne guerre dans ce contexte, il est même légitime que chacun défende bec et ongles ses positions à travers notamment ses soutiens, ses médias etc. Mais, si au Maroc on défend effectivement avec parfois zèle et véhémence les revendications de notre pays, en s’attaquant par exemple aux décideurs algériens au pouvoir, le peuple algérien n’est jamais pris pour cible. Pour autant, du côté de nos voisins, cela frise le ridicule par moment au point que cela prête à rire, et les exemples ne manquent pas, de l’appropriation culturelle à la négation de l’existence même du parcours des Lions au Qatar.
Pour autant, ceux qui lisent un peu la presse nationale, ont dû constater ces dernières semaines une volumétrie inhabituelle d’articles faisant état de « bruits de bottes » ou de « spectre de la guerre au Maghreb », et évoquant une montée des tensions entre le Maroc et l’Algérie.
Le feu aux poudres
On serait tenté de dire qu’il ne vaut mieux pas jeter de l’huile sur le feu et que les discours va-t’en guerre sont souvent tenus par ceux qui en seront exemptés. Mais, force est de constater que la tension verbale du moins, est montée d’un cran du côté marocain, qui n’a pas manqué de rappeler récemment le rôle que joue l’Algérie dans la manipulation du polisario ou sa conflictualité larvée avec le Royaume.
En réalité, Alger est déstabilisée par de nombreux facteurs concomitants qui viennent remettre en cause le confort du narratif du régime algérien. En premier lieu, le Maroc a obtenu le soutien de capitales majeures, pour ne pas dire les plus importantes, avec en dernière date et avec fracas médiatique à l’appui, Paris.
Ensuite, les contrats signés avec le Maroc par la France, dans des domaines stratégiques comme l’énergie, ont aussi dû donner quelques sueurs froides aux généraux algériens qui pensaient certainement pouvoir au moins compter sur la dépendance française et européenne à leur gaz.
Enfin, même la situation au Moyen-Orient sur laquelle le Président algérien s’était positionné en champion auto-proclamé, les accointances stériles avec Téhéran, le soutien friable de Moscou à quelques heures de l’arrivée de l’ami Trump, toutes les certitudes de la stratégie algérienne semblent s’effriter ces derniers mois. L’ultime tentation de prendre le Maroc pour cible, directe ou indirecte, pour de nouveau espérer que le peuple algérien regarde le doigt pointé plutôt que la lune, n’est donc pas à écarter.
Pour autant, même si les cerveaux s’échauffent au Palais de la Mouradia et que certains évoquent même l’idée saugrenue de s’attaquer au Maroc, le régime algérien, en perte de vitesse et de légitimité, somme toute assez isolé diplomatiquement, mais ayant des liens noués très étroitement avec l’Europe, aurait tout à perdre à une confrontation directe avec le Royaume. Parce que même s’il ne s’agit pas d’endosser des postures manichéennes, le Maroc n’a rien à se reprocher vis-à-vis de l’Algérie et ne cesse de montrer sa bonne volonté par toutes les voies diplomatiques possibles.
Plutôt que de fantasmer la guerre, tous les efforts devraient être concentrés sur la nécessaire prise de conscience du régime algérien que sa politique vis-à-vis du Maroc est un frein à son propre avenir et que cela risque de lui être reproché, tôt ou tard.
Parce que les causes justes finissent toujours par aboutir.
Zouhair Yata
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]]>The post Maroc-UE : Des paroles, mais des actes aussi… appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La relation qui unit le Maroc et l’Europe est bien ancienne, ancrée et dense.
Ainsi, c’est fort de cette légitimité qu’à l’occasion de la visite du commissaire européen chargé du Voisinage et de l’élargissement, Olivér Várhelyi, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, a déclaré que ce partenariat de fait « traverse une étape charnière » qui exige de l’Union de prouver son engagement en sa faveur à travers des actes et non des paroles.
Concrètement, le Maroc attend de l’UE de « cimenter son partenariat avec le Maroc et le défendre contre le chantage et le harcèlement juridique et économique », en référence directe aux épisodes qui sont venus brouiller les cartes de ce partenariat jusqu’alors somme toute fructueux pour les deux rives. D’abord, la résolution du Parlement européen sur les droits de l’homme en janvier 2023, condamnant le Maroc pour des atteintes à la liberté de la presse et appelant à la libération de journalistes emprisonnés, a marqué la première condamnation du Maroc par le Parlement européen en 25 ans.
Ensuite, le 4 octobre 2024, la Cour de justice de l’Union européenne a annulé les deux accords commerciaux conclus entre l’UE et le Maroc en 2019, portant sur la pêche et l’agriculture. Ces deux événements ont été perçus par le Royaume comme des atteintes directes à sa souveraineté et son intégrité territoriale.
Si ces événements restent isolés, ils sont surtout le témoignage flagrant de l’état actuel des forces en présence en Europe et des changements des rapports entre elles. Jamais dans son histoire récente, l’UE a été aussi divisée politiquement face à des États membres au trajectoire politique diamétralement opposée et une montée des extrêmes de droite notamment au pouvoir dans de nombreux pays.
Le schisme entre la Commission européenne, aussi technicienne qu’inaudible politiquement, et les autres instances représentatives de l’Union comme son Parlement, est accentué par la crise profonde de leadership du vieux continent, dont le couple moteur franco-allemand est en panne et privé du poids du Royaume-Uni depuis le Brexit.
Cette affaiblissement politique de l’UE est concomitant avec l’affirmation par le Maroc de sa souveraineté auprès des grandes capitales européennes, Paris étant la dernière à avoir fermement soutenu l’intégrité territoriale du Royaume, contre les vents et marrées venus de l’Est notamment. En réalité, le Maroc et l’UE sont condamnés à se réconcilier durablement parce que les alternatives sont pauvres. Le contexte de la lettre de Hassan II est non seulement le même mais il s’est fortement densifié avec le développement de notre pays ces 25 dernières années lorsque l’Europe au contraire s’enlise dans une stagflation de plus en plus durable.
La coopération économique, politique et sécuritaire avec des pays proches de nous historiquement, de l’Espagne à la France, promet d’atteindre de nouveaux sommets dans les années à venir avec des milliards d’investissements conjoints dans des secteurs hautement stratégiques pour l’UE, qui il ne faut pas l’oublier, a beau se comporter parfois comme le Père Fouettard, n’a pas plus de poids politique que ses propres membres.
La nomination récente d’une grosse pointure, fin connaisseur des enjeux que connait notre pays, Ahmed Reda Chami, au poste d’ambassadeur auprès de l’Union européenne, sera certainement un atout décisif dans les prochains mois pour le Maroc dans cette nouvelle phase d’une relation appelée à être redéfinie en profondeur, mais dans le sillon déjà dessiné depuis déjà près de 40 ans.
Zouhair Yata
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]]>Il faut dire que l’exploit accompli par les étudiants a de quoi faire des émules. Toutes leurs revendications ont été accordées ; la durée de la formation maintenue à 7 ans pour les promotions de 2ème à 5ème année et à 6 ans avec une année optionnelle assortie d’une augmentation du volume horaire pour la 1ère année ; les sanctions contre les élèves grévistes ont été levées, les bureaux des étudiants rétablis dans leurs fonctions et les sessions d’examens de rattrapage pour ceux qui avaient boycotté les précédentes ont été programmées. Que demande le peuple ?
Ce n’est donc pas fortuit qu’alors que l’accord avec les étudiants a été conclu le 7 novembre dernier, deux semaines à peine plus tard, le 19 du même mois, les médecins du secteur public, mais aussi les internes et résidents, annoncent multiplier les mouvements de protestation, avec des grèves nationales, des « semaines de colère » et des sit-in planifiés un peu partout dans le pays.
L’article 23 du PLF25 est venu mettre le feu aux poudres et attiser les tensions en menaçant de revenir sur le statut de fonctionnaire et la centralisation des postes budgétaires, qui suppose que c’est du budget général de l’État que sont rémunérés les professionnels de santé. Le rétropédalage et les assurances du ministre Amine Tahraoui sur la modification de l’article 23 et le maintien des acquis de la profession n’ont pas suffi à refermer la boite de Pandore.
En réalité, si une grève en cache une autre, c’est que les conditions de travail et les moyens disponibles, les salaires, à travers notamment la juste reconnaissance des qualifications des professionnels, l’état des cabinets médicaux, toutes ces revendications nous alertent sur l’état global du système de santé public et de ses carences. D’autant que la médecine privée, elle, connait un développement sans pareil, avec l’ouverture de cliniques ultra modernes et gérées au couteau.
S’il ne s’agit pas de contester cette tendance, certainement bénéfique pour la qualité des soins disponibles en général pour le citoyen marocain, la comparaison avec le secteur public n’en est pas moins accablante pour ce dernier, et les revendications des professionnels de santé ne semblent pas dépeindre une réalité exagérée ou des caprices de caste.
Le développement du Maroc depuis 25 ans est indéniable, mais cela engendre également une élévation des exigences de nos citoyens qui aspirent à une meilleure vie, surtout lorsqu’ils dédient la leur au bénéfice des autres. Si les étudiants ont obtenu leurs revendications, c’est certainement parce qu’elles étaient somme toute légitimes.
Mais, leur mouvement est symptomatique d’un malaise plus grand qui atteint la profession dans son ensemble et qui mérite que des moyens massifs soient mis en œuvre pour le résorber. Car c’est quand même un comble de devoir être au chevet du secteur de la santé. Avec un peu de chance, il faudra peut-être moins de 11 mois de confrontation sociale pour s’en convaincre cette fois.
Zouhair Yata
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]]>The post Sommet arabo-islamique : pour la Palestine, enfin à l’unisson appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Le Maroc, qui était représenté par le Chef du Gouvernement Aziz Akhannouch, a été une nouvelle fois décisif dans ce momentum à travers la parole de notre Roi et le contenu de son discours prononcé pour la dernière Fête du Trône d’une part, et d’autre part son engagement et son action en tant que Président du Comité Al-Qods, auquel tous les pays présents ont réitéré leur appui inconditionnel. Un soutien d’autant plus important que le mandat de l’UNRWA remis en cause ne laisse que très peu d’alternatives pour acheminer des aides humanitaires d’urgence aux Palestiniens.
Mais, au-delà de la prise de conscience affichée et collective de la gravité du moment, ce qui est marquant dans ce sommet, ce sont les termes utilisés par les pays présents dans la résolution finale adoptée.
Les participants au sommet ont « fermement condamné » les actions de l’armée israélienne, qualifiées de « crime de génocide (…) en particulier dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines ». Ils ont également appelé la communauté internationale à « interdire l’exportation ou le transfert d’armes et de munitions à Israël » et condamné « les attaques continues des autorités israéliennes (…) contre l’ONU ». Enfin, les dirigeants des pays arabes et musulmans ont appelé Israël à se retirer totalement des territoires arabes qu’il occupe pour parvenir à une paix « globale » au Moyen-Orient.
C’est sans équivoque et précis, le monde arabe et musulman, quelques soient ses accointances de circonstance ou individuelle avec l’État hébreu, dénonce l’irrespect du droit international par Israël, l’atteinte au peu d’acquis des Palestiniens et à la stabilité d’autres États souverains, Liban en tête. Pour que l’Arabie saoudite sunnite, ennemi juré de l’Iran chiite, à travers la parole du prince héritier Mohammed ben Salmane, affirme qu’Israël devrait « s’abstenir d’attaquer » l’Iran et qualifie l’Iran de « République sœur », c’est que l’inquiétude d’un embrasement fatal à toute la région est grande.
Pourquoi était-il si important que les violons des représentants de la communauté arabo-musulmane s’accordent ? Parce qu’outre le message de solidarité et de soutien aux Palestiniens, que rien ne semble annoncer le soulagement proche, face à l’arrivée de Trump, les termes des négociations devaient être affichées avant qu’il ne soit trop tard.
Il fallait rappeler avec force et insistance que seule une solution à deux États est envisageable pour mettre fin durablement au conflit, avec Gaza comme partie intégrante des territoires de l’État palestinien indépendant et Al-Qods Oriental comme capitale. Parce que du côté israélien, c’est de manière désormais complètement décomplexée que l’on répond que vouloir établir un État palestinien n’est pas « aujourd’hui » un projet « réaliste », comme l’a déclaré lundi Gideon Saar le ministre israélien des Affaires étrangères, le jour même temps de la tenue du Sommet à Ryadh.
La nouvelle administration américaine, puisque c’est vers elle que tous les regards et les espoirs se tournent, aura du fil à retordre pour concilier les positions diamétralement opposées entre les protagonistes de la région. En attendant que celle-ci s’installe tranquillement et qu’elle se penche à son rythme sur les problèmes du monde, les Palestiniens, les Libanais, attendront.
Zouhair Yata
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]]>The post Trump is back, Apocalypse Now ? appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Mais, cette victoire de l’Amérique profonde est avant tout le témoin de l’état d’un pays dont les mutations socioéconomiques et démographiques sont exaspérées par leur ampleur. Une grande partie des Américains, un peu plus de la majorité même, est convaincue par son choix, celui d’élire un Président aux tendances ouvertement fascisantes qui promet l’élimination de tous ses opposants, l’expulsion des immigrés et la fin du droit à l’avortement. Pourquoi ?
Parce que les inégalités creusées par l’hyper capitalisme américain, la crise du logement et du pouvoir d’achat, le Fentanyl, le déclassement des classes moyennes, ont permis à Trump de faire le show. Même Beyonce et Taylor Swift ne font pas le poids face à la frénésie extrémiste et à l’engagement aux tripes des partisans de Trump, qui ont en plus bien souvent Jésus dans leur camp. L’Amérique blanche n’avait pas dit son dernier mot et les autres minorités à son service ont trop peur de ceux qui arrivent pour prendre leur place.
Mais, la victoire de Trump est aussi la mesure de l’ampleur de la défaite de ce que représente le camp démocrate aux États-Unis. L’espoir de se réveiller dans une Amérique présidée au féminin et en couleur aura pâti de la longue errance obstinée de Biden et donc d’un second choix par défaut plutôt qu’une campagne pleinement assumée pour cet objectif.
Le reste du monde, parsemé de crises et de guerres, attendait aussi le résultat de ces élections avec impatience. À Moscou, on a du sabrer le champagne, c’est presque un vieil ami qui est désormais de retours aux commandes à Washington et cela s’annonce plutôt bien pour la Crimée et le Donbass à la sauce russe. À Tel Aviv idem, on se rappelle certainement la belle idée d’installer l’ambassade américaine à Jérusalem que Donald avait eu avec son beau-fils Jared Kushner, et on l’imagine surement désormais avec une vue sur Gaza et la Cisjordanie.
Le problème c’est que même Donald Trump ne sait pas ce qu’il va faire pendant ces quatre prochaines années et bien heureux serait celui qui pourrait le prédire avec certitude. En revanche, les suites économiques à l’échelle mondiale de l’élection de Trump pourraient faire des vagues. Le protectionnisme annoncé du nouveau président ou sa volonté de taxer fortement les produits européens ou chinois peuvent avoir des conséquences économiques et générer de nouvelles crises politiques.
Du côté du Maroc, Trump a fait ses preuves en actant la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté du Royaume sur son Sahara, une décision d’ailleurs confortée par l’administration Biden qui lui a succédé. D’autant que les votes américains au Conseil de Sécurité de l’ONU sont aussi importants pour le Maroc que la position diplomatique de l’Oncle Sam. En définitive, le peuple des États-Unis a fait son choix. Good luck Mr President.
Zouhair Yata
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]]>The post Maroc-France : « Je vous ai compris ! » appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La longue et méticuleuse préparation de la venue du Président français, qui transparaît dans son déroulé, a été à la hauteur de l’enjeu en ne laissant rien ou presque au hasard. Car, de mémoire, rares sont les chefs d’État qui ont bénéficié d’un accueil tout aussi chaleureux que productif au Maroc. Et, il faut le reconnaître, la posture du Président Emmanuel Macron et de sa délégation, faite à la fois d’humilité et d’assurance, a été un facteur clé du succès de cette visite face à l’hospitalité et au protocole déployé pour honorer les relations franco-marocaines.
Mais alors, qu’est-ce qui a changé si drastiquement pour que la position de la France passe de « entre les deux, mon cœur balance », à une réconciliation si flamboyante qu’on en oublie les causes de la rupture initiale ?
Certainement d’abord, une forme de retour à la réalité empirique de la relation dense qui unit les deux pays et qui constitue un socle dont l’érosion est à l’épreuve de sa longévité. Ensuite, en tant que premier partenaire économique du Royaume, avec la plus grande communauté d’expatriés français du Maghreb, et foyer également de milliers de concitoyens marocains, la France fait partie de la famille.
Cette visite d’État nous a d’ailleurs replongé dans l’ambiance des retrouvailles familiales estivales lorsque les proches qui résident à l’étranger rentrent au pays pour s’y ressourcer. Les bains de foule du Président Macron avec Sa Majesté le Roi, les moments de recueillement et la convivialité des festivités, font aussi écho à ces liens inextricables qui unissent nos deux pays comme avec aucun autre.
Ce qui a également changé, c’est certainement la prise de conscience plus pragmatique à Paris que l’occasion de cette réconciliation en grandes pompes, pourrait aussi bénéficier grandement aux intérêts de l’hexagone. Le Maroc est une terre d’opportunités et d’avenir qu’il n’est plus question de conquérir par de l’aide au développement mais bel et bien par des contrats ambitieux pour les deux parties.
Car les sujets de coopération « win win » ne manquent pas désormais, de l’hydrogène vert à la création d’un accélérateur d’investissements Maroc-France, en passant par la décarbonation, ce sont les plus gros acteurs des deux côtés, TotalEnergies, l’OCP, Bpifrance, l’AFD, l’UM6P et le FM6I pour ne citer qu’eux qui sont mobilisés.
Toutes ces nouvelles synergies de collaboration économique sont sur des sillons profonds, dans des secteurs stratégiques, qui engagent la relation bilatérale résolument vers l’avenir. Le Maroc a un besoin indéniable de l’expertise française et de son soutien diplomatique, tandis que la France doit rebondir pour garder sa place de puissance économique, voire diplomatique et militaire en Afrique. Faire l’impasse des deux côtés sur ces réalités n’est plus tenable.
Mais, la clé de voûte de cette confiance renouvelée réside sans nul doute dans les mots forts choisis par le Président français pour soutenir l’intégrité territoriale de notre pays. Devant le Parlement marocain, dans la plus grande tradition de l’éloquence française, celle d’un général De Gaulle ou d’un Jacques Chirac, il a on ne peut plus clairement exprimé une position sans équivoque avec cette phrase qui fait déjà couler beaucoup d’encre « le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Le Président a également ajouté un commentaire lourd de sens : « cette position n’est hostile à personne ». En s’adressant à demi-mots de Rabat à Alger, Emmanuel Macron remet les dirigeants algériens face à leur responsabilité vis-à-vis du peuple algérien, en les invitant à rejoindre une dynamique de co-développement régional autour de l’interface et de l’histoire communes qui rassemblent les pays du Maghreb, la France et l’Europe.
En tout état de cause, sur le fond et sur la forme, le Maroc et la France amorcent une nouvelle dynamique de fait, une collaboration étroite, entre deux pays totalement souverains. Il était grand temps et « pourvu que ça dure ! ».
Zouhair Yata
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]]>The post Sahara marocain : De Mistura « Didi waah » appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Après trois années de mission, absolument aucune avancée sur ce dossier ne peut lui être imputée et cette sortie sonne comme un aveu d’échec et non pas comme une solution éventuelle. Les tables rondes de négociation ont été arrêtées à l’initiative de notre voisin algérien qui ne manque pas de face en prétendant que le sujet ne le concerne pas, mais ce serait au Maroc qui appelle à la reprise de celles-ci non seulement de reculer, mais d’abandonner une position qu’il défend corps et âme par tous les moyens diplomatiques possibles et dans le plus grand respect du cadre international.
Le Maroc a montré patte blanche, n’autorise aucun dérapage belliqueux et agit avec retenue, montrant son attachement à un règlement pacifique et à la recherche d’une solution négociée. Ce sont d’ailleurs les conclusions du Secrétaire général Antonio Guterres qui dans son rapport au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain, salue le respect du cessez-le-feu par le Maroc et « la coopération exemplaire des Forces armées Royales avec la MINURSO ».
De Mistura a-t-il lu le rapport au moins de son commanditaire avant de proposer un ultimatum en menaçant de jeter l’éponge si sa solution n’était pas adoptée par les parties prenantes du conflit dans les six mois ?
Alors que n’importe quel visiteur peut constater le développement économique des Provinces du Sud, que le Royaume a déployé une politique d’autonomisation et de décentralisation régionale dont les premiers bénéficiaires sont ces mêmes provinces, le Maroc devrait céder au chantage ?
Guterres dans son précédent rapport déplorait pourtant déjà que le blocage du dossier était principalement dû au refus de l’Algérie d’assumer sa responsabilité et son rôle en tant que partie principale dans ce différend. Dans ce contexte, la proposition De Mistura aurait pu être plus franche et directe en présentant sa démission plutôt que de feindre que le dossier puisse s’appuyer sur une idée vieille de plus de vingt ans pour avancer.
Car, s’il estime en son âme et conscience qu’entre les efforts tangibles et les positions constantes du Maroc et la mauvaise foi de l’Algérie, prête même à sacrifier un de ses symboles artistiques national, le chanteur Cheb Khaled en l’accusant d’être à la solde de l’ennemi, il vaut mieux trancher arbitrairement au milieu, c’est que son pari est déjà perdu.
En attendant, la visite très attendue du Président français Emmanuel Macron la semaine prochaine au Maroc, sera certainement bien plus constructive pour l’avancée du dossier, compte tenu de la proximité historique de la France avec Rabat et Alger, que les ultimatums de l’Envoyé De Mistura. Fort heureusement.
Zouhair Yata
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]]>The post Rentrée parlementaire : Les pieds dans l’eau appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>A mi-mandat de la législature et du gouvernement de coalition actuels, de nombreuses questions se posent et les pions bougent sur l’échiquier. Les alliés d’aujourd’hui le resteront-ils demain ? Rien n’est moins sûr et les faits en témoignent déjà. Le RNI arrivé en tête des dernières élections est déjà la cible d’attaques larvées afin de s’assurer qu’il portera seul les responsabilités face à la grogne populaire. L’Istiqlal, qui historiquement n’a jamais apprécié le strapontin de la seconde place, sort déjà les griffes et Nizar Baraka semble avoir une stratégie bien en place pour se désolidariser d’une partie du bilan gouvernemental dont il dit désormais ouvertement qu’il est mauvais sur le volet social, pouvoir d’achat en tête.
On n’apprend pas au vieux singe à faire la grimace et dans le landerneau politique personne n’est dupe, tous acceptent cette réalité cynique qui veut que les amis deviennent ennemis au grè du calendrier. D’autant que les dissensions ne sont pas seulement entre les partis politiques mais aussi en leur sein.
Les luttes de pouvoir ne font que commencer et les congrès à venir des différents partis membres de la coalition donneront une nouvelle photographie des décideurs politiques de demain bien difficile à établir dès aujourd’hui, tant le vent peut tourner rapidement. D’ailleurs, les rumeurs d’un remaniement se sont répandues tout l’été, sans pour autant que l’on sache si elles émanent d’une réalité potentielle ou d’un vœu pieu.
Mais, si ce remaniement a bien lieu, il permettra peut-être de voir un peu plus les dessous des cartes ; il pourrait en effet être punitif pour certains, indiquant que leur bilan est remis en cause, ou se matérialiser par l’arrivée de plus gros calibres pour permettre de finaliser des chantiers, parlementaires notamment, décisifs pour le bilan de la majorité actuelle.
La réforme du Code pénal, la Loi de Finances 2025, le nouveau Code de la Famille, la loi sur le droit de grève, les débats s’annoncent houleux dans les deux chambres avec une opposition parlementaire qui compte bel et bien se faire remarquer et ne manquera aucune occasion de saper les avancées du Gouvernement si elle pense en tirer un bénéfice électoral dans deux ans.
Dans ce contexte, la priorité doit rester l’avancement de tous ces chantiers en cours, sans démagogie ni populisme si possible mais dans un esprit de responsabilité parce que les enjeux pour le peuple marocain sont importants.
Et, au lieu de freiner les attelages à mi-mandat pour limiter la casse et se préparer aux prochaines échéances, les membres de la coalition au pouvoir devraient plutôt s’assurer de passer le guet tous ensemble sains et saufs. Car à ce stade, toutes les chevilles sont mouillées et les Marocains le voient bien.
Zouhair Yata
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]]>The post Digital : le Momentum tant attendu appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Le ministère de Ghita Mezzour a produit une stratégie qui a plusieurs mérites évidents. D’abord, la stratégie présentée est résolument ancrée dans les réalités de son temps. Certes, elle contient des objectifs « politiques », mais elle répond avant tout aux besoins de structuration d’un secteur et de ses opérateurs qui ont besoin d’un cap commun. Ce cap fixé est celui d’un Maroc qui adopte une approche holistique du digital avec une volonté de couvrir tout le spectre nécessaire à son succès. De l’infrastructure à la souveraineté des données et à la cybersécurité, c’est toute la chaine de « production » digitale du pays qui est en passe d’être intégrée par cette nouvelle stratégie.
L’autre mérite évident apparait dans la prise de conscience affichée que le secteur ne peut se limiter à la visibilité de la partie émergée de l’iceberg qui associe le digital à la communication et au marketing, aux petits startuppers étudiants et aux tournois de hackaton et de e-gaming.
La croissance mondiale du secteur est exponentielle et comme pour la stratégie industrielle menée par le Royaume, le Maroc doit trouver rapidement et efficacement une place dans l’écosystème mondial de l’innovation technologique. Comme pour l’industrie, il s’agit de trouver nos forces et de les accentuer, d’attirer des mastodontes mondiaux pour participer à leur chaine de valeur et en tirer des transferts de compétence qui permette de créer de la valeur ajoutée locale.
Il s’agit aussi de s’atteler à déceler et à accompagner nos pépites nationales en leur donnant une portée mondiale et éviter que nos talents ne soient obligés de s’expatrier pour concrétiser leurs projets. L’emploi est d’ailleurs au cœur des enjeux de la stratégie présentée et outre les objectifs chiffrés, ce sont les mécanismes mis en œuvre qui se distinguent parce que le potentiel est réel. En France par exemple, la « French Tech » est le premier créateur d’emplois parce que ce sont des milliers de startups qui sont accompagnées dans une croissance rapide, qui par essence nécessite de créer et de pourvoir des emplois rapidement.
Enfin, cette stratégie est porteuse d’espoir pour tous ceux qui savent que le digital n’a besoin que d’un cadre favorable pour s’épanouir naturellement tant la croissance du secteur est une tendance de fond des années à venir. C’est une voie par le haut pour le pays qui peut y trouver une solution durable au problème de l’emploi des jeunes et à la création d’une croissance économique plus inclusive.
Et, c’est surtout un momentum crucial pour le pays, alors que l’IA est désormais là pour bousculer tous les acquis. Il était grand temps que le Maroc connecte tous les fils pour ne pas rater ce train à grande vitesse déjà en marche et qu’il s’appuie sur tous les acquis que le secteur cumule.
Preuve s’il en est de la profondeur d’expérience et d’expertise qui anime les acteurs du secteur, l’African Digital Summit s’est tenu cette semaine en présence notamment de la ministre Ghita Mezzour, et du ministre Abdellatif Miraoui. Cette grande messe du digital organisée avec brio chaque année par le Groupement des Annonceurs Marocains (GAM) depuis 2014, fait la démonstration pour cette édition de la vision à 360° dont bénéficient aujourd’hui les opérateurs du secteur.
Avec la présence de géants mondiaux tels qu’IBM, Amazon, Google, TikTok ou Salesforce pour ne citer qu’eux, l’ADS témoigne du fait que le Maroc est au fait d’enjeux et de solutions planétaires d’une part et d’autre part qu’il dispose des ressources humaines pour les adopter. L’IA, qui a été au cœur des débats du Summit, jouera un rôle décisif pour le Maroc en tant que catalyseur et accélérateur de la transformation du pays. « Leap frog » par excellence, cette technologie transverse peut aider des secteurs hautement stratégiques pour le pays, de l’éducation à la santé en passant par la sécurité.
En définitive, avec cette stratégie Maroc Digital 2030, les ambitions affichées ont désormais un cadre de référence, des moyens colossaux et des acteurs impliqués. Il n’y a plus qu’à…
Zouhair Yata
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]]>The post Liban, Palestine : « Licence to Kill » appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Pourtant, c’était en réalité les prémisses d’une nouvelle phase dans la guerre continue et totale que mène Israël. Plus de 500 Libanais ont été tués et le bilan ne va cesser de s’alourdir, les familles déplacées, les orphelins et les parents endeuillés. Pourquoi ? Parce que pour Israël, comme les Palestiniens, supposé être tous des suppôts du Hamas, les Libanais sont tous ceux du Hezbollah. Et donc, cela justifie de les tuer en quantité sans avoir à séparer le grain de l’ivraie, en faisant fi de toutes les règles de la guerre, des conventions internationales, de la retenue même qu’une démocratie est sensée s’imposer.
Attention, il est primordial en revanche de faire preuve de retenue lorsqu’on ose critiquer ouvertement la politique mortifère de l’État israélien, de bien choisir ses mots pour ne pas ouvrir la boite de Pandore de l’antisémitisme. Mais que risque-t-on de plus que ce qui se passe depuis près d’un an ? Chaque israélien victime des attaques du 7 octobre dernier a été vengé plus de 33 fois par Netanyahu, en ne prenant en compte que le bilan à fin août de plus de 40 000 morts du côté Palestinien. Est-ce que le Hamas a disparu pour autant ? Par analogie, une fois que le Liban aussi sera détruit, le Hezbollah sera-t-il de l’histoire ancienne ? Rien n’est moins sûr.
En revanche, ce qui semble évident, c’est que la paix n’est pas près de pointer son nez. Qui la souhaite d’ailleurs ? L’ONU(lle), où tous les pays sont actuellement réunis en grande pompe avec petits fours pour discuter encore et toujours ? L’Arabie saoudite qui voit en l’opération israélienne au Liban un revers de plus pour son grand rival l’Iran, grand marionnettiste derrière le Hezbollah et le Hamas ? Où est passé l’Iran d’ailleurs, véhémente et belliqueuse envers Israël et qu’on croyait prête à croiser le fer ?
Peut-être que la paix viendra de la Turquie d’Erdogan, membre de l’OTAN dont 60% des conflits armés mondiaux sont à sa frontière et dont la profondeur des relations avec Israël est bien documentée ? L’Égypte enfin qui a sécurisé récemment une aide colossale de l’Union européenne pour s’éviter une faillite budgétaire ?
Toutes les grandes puissances régionales focalisent leur cynisme géopolitique sur des micros-territoires comme la bande Gaza ou le sud Liban, au détriment de populations civiles dont la haine de l’adversaire ne fait que s’exacerber dans ce contexte. Qui peut imaginer aujourd’hui que les Palestiniens qui ont tous connu un deuil cette année dans leur entourage proche aient envie de faire la paix avec Israël ? De même, comment imaginer qu’en Israël la donne peut changer quand après avoir détruit Gaza, la colonisation de la Cisjordanie a repris de plus belle et que les exactions des colons passent inaperçues ?
Et, malgré l’immobilisme des voisins arabes limitrophes de la région, le soutien inconditionnel des pays occidentaux à Israël, Oncle Sam en tête, qui se fantasment dans une guerre de religions digne des croisades des Templiers en Terre Sainte, certains trouvent quand même le moyen de reprocher au Maroc de ne pas être assez véhément vis-à-vis d’Israël. Faut-il le rappeler, alors que le Maroc est un des rares pays musulmans à compter une communauté de citoyens juifs nationaux, que son héritage judéo-musulman est inscrit dans sa Constitution, n’a cessé d’appeler à un cessez-le-feu, s’est mobilisé pour envoyer de l’aide humanitaire aux Palestiniens et œuvre diplomatiquement dans différents forums pour soutenir une solution de paix.
Pour autant, le Maroc en échange n’a pas bénéficié d’un quelconque soutien de la part du mouvement palestinien dans sa cause nationale au Sahara. Les dirigeants du Hamas adressent à Tebboune des félicitations pour sa réélection mais n’ont jamais appelé à manifester pour notre cause comme nous le faisons pour les soutenir. En réalité, selon l’adage « les amis de mes ennemis sont mes ennemis », la connivence assumée entre Alger et Téhéran est bien derrière tous les reproches faits au Maroc sur ses positions pourtant très claires sur le sujet de la Palestine.
Pourquoi Rabat devrait se positionner plus avant que Le Caire, Washington, Paris, Londres, Ryad, Ankara, ou même Moscou et Pékin dans le règlement de ce conflit où tous y trouvent leur compte ? Quelle responsabilité avons-nous dans cette conflictualité et que pouvons-nous faire de plus ? La position du Maroc est-elle plus décisive pour régler le problème que n’importe laquelle de ces capitales ?
En attendant, Netanyahu se délecte certainement des divisions entre les opinions publiques et les États, qu’ils soient arabes, musulmans ou occidentaux. Tant qu’il peut user de leur « Licence to Kill », tout le reste n’est que bénéfice.
Zouhair Yata
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]]>The post Sebta : L’œil de plastique appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>TikTok pullule de témoignages poignants de jeunes qui expliquent par A+B que même avec un travail, rémunéré 8 dirhams de l’heure, la vie est insoutenable quand il faut payer un loyer, vivre dignement et aider ses proches dont la situation est souvent plus grave encore. Certains tentent d’ironiser en commentaire « le Maroc devrait s’organiser d’abord avant d’organiser une Coupe du Monde », ou « avons-nous nourri tout le monde ici pour permettre à d’autre de venir manger chez nous ? ».
Alors, ont-ils raison de vouloir partir ? L’herbe est-elle plus verte ailleurs ? Rien n’est moins sûr, lorsque l’on voit les inclinaisons des opinions publiques européennes pour l’extrême droite ou les lois anti-immigration, et la situation économique des couches les plus populaires. Mais difficile de les en convaincre, ils n’ont cure de ces réponses qui n’en sont pas, parce qu’ils ont le sentiment d’être des témoins impuissants de leur vie au lieu d’en être acteurs.
En réalité, les événements de ce week-end à Sebta sont le miroir de nombreux échecs qu’il serait grand temps d’adresser. Le premier d’entre eux est celui de l’économie informelle et de la marginalisation de fait d’une partie des Marocains qui ne rentrent pas dans les critères, pourtant ô combien nombreux, des différentes réformes gouvernementales en cours.
Le second est celui de l’échec de la contribution citoyenne des élites, politiques et économiques. Rien, absolument rien n’est fait par les partis politiques, ils ne se déplacent même pas in situ et ne semblent pas avoir d’avis sur la question. Quant à ceux qui s’enrichissent continuellement grâce aux progrès que fait ce pays, rien ne garantit de leur part une contribution sociale durable et canalisée vers les plus nécessiteux.
Le Gouvernement aussi est aux abonnés absents. Pas de déclaration, de commentaire, de communiqué de presse, d’aucun ministère ou responsable en fonction. L’autruche n’aurait pas fait mieux. Mieux encore, les médias publics aussi ne couvrent pas les événements, alors qu’ils auraient pu ne serait-ce que témoigner de l’incroyable mobilisation des forces de l’ordre marocaines sans lesquelles ce week-end aurait pu virer au drame ; ou relater les évidentes manipulations des ennemis du Maroc déjouées une nouvelle fois par les services de la sécurité nationale. Pourquoi laisser la place aux caméras espagnoles et à la désinformation organisée des réseaux sociaux ?
D’ailleurs, ces événements ravivent aussi la question de Sebta et Melilia, car il est quand même de plus en plus incongru que sur notre territoire, nous devions faire office de régulateur migratoire pour nos voisins européens dans leur tour d’ivoire.
Alors que faire ? Arrêter d’abord « l’œil de plastique » et réduire la cadence de l’autosatisfaction quand le karma nous rattrape avec autant de violence. De manière plus concrète, tous ces jeunes méritent bien une réflexion nationale, quelques milliards, des assises ou quelque format incluant une contribution des acteurs de la société civile entre autres. Ils méritent surtout que leurs témoignages soient recueillis pour en tirer des conclusions et trouver des solutions avant qu’ils n’aient atteints les portes du non-retour. Parce que clamer haut et fort que « manger l’herbe de chez nous vaut mieux que le pain des autres » ne suffit plus.
Zouhair Yata
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]]>D’ailleurs, l’ex-président américain a étonnamment continué à faire référence à Biden avec insistance et a remis quelques couches sur le compte des votes des précédentes élections. Cette posture de Trump indique au moins deux conclusions importantes ; l’élection américaine de novembre se joue à la capacité de chaque camp à mobiliser ses troupes et si Trump préfère souffler sur les braises du bucher de Biden, c’est parce qu’il coalise plus de haine dans son camp que Harris. La seconde conclusion est que parce que Trump joue son avenir personnel dans ces élections, dos au mur, il est imprévisible et n’hésitera pas à accentuer la division profonde qui sépare désormais le peuple américain.
On dit souvent que les tendances mondiales naissent aux États-Unis pour ensuite s’essaimer à travers le monde ; ce schisme idéologique et identitaire qui touche l’Amérique ne fait pas exception même s’il prend des formes différentes ailleurs.
Ainsi, en France, la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre est inédite à plus d’un titre. D’abord par l’ironie de voir le plus jeune premier ministre de la Vème République remplacé par le plus vieux, et de surcroit nommé par un Président bien plus jeune, ce qui sonne quelque peu comme un aveu d’impuissance et d’échec de la jeunesse à tenir la barre en politique.
Ensuite et surtout, par le fait que pour la première fois, c’est à l’extrême droite de l’échiquier, au Rassemblement national, que le blanc-seing pour cette nomination a été obtenu. Pour tous, le message est clair, l’extrême gauche est une pestiférée quand l’extrême droite est bien plus fréquentable.
Chez le voisin, en Allemagne, le chancelier Scholz a annoncé rétablir le contrôle total aux frontières du pays. Une décision prise par un des pays fondateurs de l’Europe communautaire à l’opposé parfait de sa raison d’être et qui pourrait créer un précédent sur le vieux continent, qui a déjà largement cédé à une vague de droite nationaliste, identitaire et anti-immigration.
En Israël, tous ces ingrédients sont déjà à l’œuvre et montrent leur potentiel destructeur, même au sein d’une démocratie se voulant installée et reconnue comme telle. Tout le monde s’accorde sur le fait que Netanyahu est dans une logique jusqu’au-boutiste et va-t’en guerre, mais personne ne semble pouvoir l’arrêter, ni ses ennemis, ni ses alliés. À quelques semaines à peine du 7 octobre prochain, le monde entier va célébrer son impuissance à secourir le peuple palestinien à qui on ne reconnait ni passé, ni présent, ni futur.
Et, quand le Hamas à travers son nouveau chef, Yahya Sinouar, félicite Abdelmadjid Tebboune pour sa réélection à la Présidence algérienne, l’espoir s’amenuise un peu plus de voir le bon sens réapparaitre dans la politique mondiale.
Ce que l’on vit actuellement est la conséquence directe de l’affaiblissement des plus grandes puissances géopolitiques, de Washington avec son duel à mort entre le Trumpisme et la recette démocrate, à Moscou enlisée dans une Ukraine qui se refuse à capituler.
C’est aussi le multilatéralisme qui perd toute sa légitimité et ses acquis à une vitesse exponentielle face à une montée qui semble inexorable d’une nouvelle forme de fondamentalisme de droite, un coup nationaliste, un coup suprématiste, mais de plus en plus légitime.
Pourtant, le vent pourrait tourner fortement et rapidement si par hasard Kamala Harris succédait à Biden, sans que Trump ne retourne l’Amérique, et si Poutine et Zelensky, qui n’ont jamais été aussi enclin à négocier, parvenait à mettre fin au conflit qui les oppose, et si Netanyahu perdait sa place de premier ministre. Mais, avec des si…
Zouhair Yata
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]]>Celle des ménages marocains d’abord et avant tout. Ceux qui n’ont pas bénéficié d’un repos ou de vacances parce qu’ils n’en ont pas les moyens constituent une majorité écrasante de nos concitoyens. Ceux qui ont pu quelque peu profiter de l’été, vont quant à eux vite reprendre le rythme des dépenses, de la scolarité notamment, et des traites de crédits.
Ainsi, pour beaucoup la rentrée est anxiogène parce que la hausse du coût de la vie n’est plus corrélée seulement à l’inflation sur le plein à la station, toutes les dépenses semblent être dans une tendance haussière. Les disparités économiques régionales d’une part et la réduction du pouvoir d’achat d’autre part s’accentuent dans ce contexte (source HCP) alors même que les réformes battent leur plein et que les nouvelles économiques semblent optimistes, comme par exemple sur la hausse des chiffres du tourisme.
C’est la temporalité qui pose en réalité problème car le quotidien des Marocains n’est pas encore assez impacté par les réformes en cours. Les classes les plus populaires et la classe moyenne ne cessent de se plaindre sous différentes formes et attendent des mesures concrètes à même de les encourager à continuer à s’éreinter pour une année de plus.
Le Gouvernement est forcément dans l’œil du cyclone et de l’aveu même du Chef du Gouvernement, il faut accélérer le rythme des réalisations des chantiers en cours pour alléger la pression sociale. D’autant que le pouvoir d’achat et le coût de la rentrée, bien qu’adressés par les autorités par des mesures concrètes comme l’exonération de la TVA sur les fournitures scolaires, se mêlent à d’autres sujets qui ajoutent de la tension à cette période charnière de l’année.
Ainsi, le bras de fer avec les étudiants en médecine ne semble pas trouver d’issue, c’est un dossier chaud qui occupe l’actualité et qui mobilise contre le Gouvernement, ce que les partis politiques et l’opposition en général, ne manqueront pas de relever pour nourrir leur propre rentrée.
En définitive, outre leur portefeuille, c’est le moral des ménages marocains qui est en berne en cette rentrée, malgré la torpeur et les bienfaits de l’été. Et, la responsabilité incombe au Gouvernement d’y apporter des réponses rassurantes, notamment parce que l’opinion publique nationale s’apprête cette année à engager des débats difficiles sur des réformes fondamentales comme celle des retraites. Il ne faudrait pas que la rentrée démarre sur le mauvais pied au risque de teinter tout le reste de l’année.
Zouhair Yata
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]]>The post Sahara marocain : Paris s’éveille appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La proximité entre les deux pays est indéniable et à bien des égards, inébranlable, malgré les aléas diplomatiques. Mais, le pas franchit par le Président Macron s’inscrit dans le sens de l’histoire et honore la France parce qu’on ne peut indéfiniment détourner le regard, feindre de ne pas voir ce nez en plein milieu du visage. Les Marocains sont multiples, fruits de brassages ancestraux, avec leurs spécificités culturelles, linguistiques ou culinaires, mais ils ne font qu’un dans le peuple marocain.
Ce territoire, nous ne le revendiquons pas, nous le défendons. C’est ce que nos ennemis, parce qu’il faut visiblement en avoir, n’ont pas réussi à vaincre et le fondement de la stratégie diplomatique d’un Maroc sûr du bon droit de sa cause. Après Washington, Madrid ou Berlin, Paris rejoint le consensus de plus en plus large autour des positions marocaines et finit par reconnaitre que le pied appartient bien à la jambe.
Que nos voisins s’en offusquent, c’était attendu. Pourtant, les choses pourraient en être autrement. Ce n’est pas le Maroc qui désavoue la stratégie de l’Algérie, à l’ère de la communication mondialisée, c’est le reste du monde qui témoigne des mauvais choix que subit le peuple algérien depuis trop d’années. La France est en première ligne et connait le problème de près, et cette décision diplomatique lourde de sens n’a pas du ni pu être prise à la légère par l’Élysée.
C’est un message clair à l’Algérie qui a été prévenue par courtoisie diplomatique, que le statu quo n’est plus possible parce que le monde change et que les enjeux à venir méritent des efforts qui devront dépasser les conflits passéistes issus de la décolonisation du siècle dernier, que les dirigeants algériens connaissent bien pour l’avoir vécu. Le Maroc ne veut pas faire la guerre, ni se comparer, il veut déployer tout son potentiel au bénéfice de son peuple. Les vingt-cinq dernières années en témoignent et la reconnaissance aujourd’hui de la France le confirme.
Zouhair Yata
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]]>The post Discours de la Fête du Trône : clair comme l’eau de roche appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La sécheresse systémique et son impact sur les réserves hydriques, souterraines notamment, du pays appelle à une politique volontariste agissant tous azimuts sur les causes et les conséquences du problème de la gestion de l’eau. En dédiant ce discours en particulier à ce sujet, le Roi Mohammed VI envoie un message on ne peut plus clair, c’est une priorité cardinale pour le Royaume.
Il appelle ainsi à parachever la politique des barrages, à accélérer le déploiement de la politique nationale de l’eau, mais aussi à accélérer la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre les bassins hydrauliques, qui permettraient d’exploiter un milliard de mètres cubes. Le dessalement de l’eau de mer avec pour ambition une production d’1,7 milliard de mètres cubes et la couverture à horizon 2030 de la moitié des besoins en eau potable, est aussi dans la feuille de route royale pour répondre aux conséquences du stress hydrique.
Et, une nouvelle fois, parce que cela devient quasiment un fil rouge des orientations royales, le Souverain appelle à une plus grande responsabilité, précisément à « subordonner les modèles de gestion aux règles de bonne gouvernance ». C’est désormais un facteur clé de succès et la reddition des comptes s’effectue jusqu’au plus haut niveau de l’État : « Nous tenons à souligner de nouveau qu’aucune négligence, aucun retard, aucune mauvaise gestion ne sont tolérés dans une question aussi cruciale que l’eau. »
Le Roi encourage aussi les citoyens à prendre la mesure de la gravité de la situation et à se mobiliser pour contribuer à l’adresser de manière innovante. L’enseignement par exemple est appelé à former de nouveaux métiers et à dispenser de nouvelles formations pour accompagner les besoins du pays dans ce domaine. C’est bel et bien un effort collectif, national qui est attendu de tous avec des objectifs et des moyens déterminés.
Traditionnellement, le discours royal de la Fête du Trône intègre des références à la situation extérieure au Royaume et dans le contexte actuel, le Roi Mohammed VI n’a pas manqué d’évoquer la situation en Palestine. Après avoir rappelé l’implication du pays dans la recherche d’un cessez-le-feu durable à Gaza, le Souverain a détaillé avec précision la position du Maroc en trois points. Ainsi, pour le Maroc, il est nécessaire de négocier une solution politique, en excluant les « extrémistes de tous bords » et dans le cadre de la solution à deux États.
Pour conclure son discours, le Roi a exprimé sa fierté envers les Marocains pour leurs efforts à faire progresser le pays. Nous aussi pouvons humblement exprimer à notre Roi notre fierté. Car ce qu’Il accomplit pour notre pays enracine encore plus notre attachement indéfectible à tout ce que seuls les Marocains peuvent comprendre. Dans la lignée de ses illustres grand-père et père, le Roi Mohammed VI a fait entrer le Maroc dans le 21ème siècle la tête haute, le regard fixé vers l’horizon, parce que fort de son héritage, de ses traditions et de sa monarchie séculaire.
Zouhair Yata
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]]>The post Le Maroc, pivot industriel entre Afrique et Europe? appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>L’industrialisation qu’a connu notre pays ces vingt-cinq dernières années n’est pas fortuite, elle s’inscrit dans une volonté déterminée de contribuer au développement économique du Maroc. Alors que le Royaume disposait historiquement d’une industrie tournée vers la production des biens de première nécessité, alimentaires notamment, du sucre à l’huile par exemple, il est désormais positionné, deux décennies plus tard, sur des métiers mondiaux à forte valeur ajoutée. Le parcours qu’a suivi le pays pour développer l’industrie nationale mérite d’être relaté, étudié et compris en profondeur pour l’évaluer, et déterminer en fonction de ces conclusions, la direction à prendre pour les décennies à venir. D’autant que le temps industriel est long par essence.
Décider d’investir, construire une usine, produire, puis vendre les produits, prend du temps. Il était donc nécessaire de définir un premier cap à cette nouvelle ère industrielle qu’a entamé le Royaume sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Les différentes stratégies successives qui ont ensuite été déployées ces 25 dernières années ont toutes en commun, quelque soit la couleur politique du ministère de tutelle de l’époque, des ambitions claires et chiffrées, des moyens déterminés et une action volontariste des acteurs publiques.
Ce qu’elles ont en commun également, comme toutes stratégies soumises à la réalité du terrain et à l’influence de la conjoncture internationale, c’est la nécessité d’en faire l’audit régulièrement, de mesurer les succès autant que les échecs, pour réajuster aussi rapidement que possible le fameux cap. L’exemple inédit de la pandémie de la Covid-19 a d’ailleurs montré à quel point ce n’est pas une mince affaire que de devoir changer rapidement de fusil d’épaule dans un contexte industriel. Les chaines de valeur mondiales et leur interdépendance ont montré leurs limites, l’inflation et la rareté s’imposant comme jamais dans l’équation. Les enjeux ne sont plus seulement de trouver la meilleure importation au meilleur prix, transport inclus, quitte à ce que cela vienne du bout du monde, mais bel et bien de valoriser ce qu’on peut produire soit-même ou à défaut de se le procurer au plus près. La souveraineté, souvent associée à un discours protectionniste voire nationaliste, prend un tout autre sens dans ce contexte. Elle englobe désormais la sécurité, mais aussi l’autonomie d’un pays selon les enjeux qu’il se fixe.
Le Maroc, qui dispose d’une position naturelle stratégique à l’intersection de l’Afrique et de l’Europe, face à l’Atlantique et aux portes de la Méditerranée, a une carte à jouer dans ce nouvel échiquier mondial, qui se dessine depuis la fin de la pandémie, sur au moins deux tableaux. Le premier est de se positionner comme un maillon indispensable dans la stratégie de proximité industrielle de ses voisins du nord comme du sud. En tissant des liens industriels réputés denses et structurels, avec des nations et des géants mondiaux, le Maroc assure à sa stratégie l’apport de l’expertise internationale autant que la montée en compétences du secteur national.
Le second est de profiter des acquis de ces vingt dernières années, pour répondre désormais au défit de sa souveraineté industrielle. Et, comme pour le pourcentage d’intégration, qui mesure le succès du déploiement d’un écosystème industriel, il s’agira dans quelques années, d’évaluer la conversion que le Royaume aura réalisé entre ses importations et sa production nationale. Cette ambition semble déjà palpable, avant même qu’une nouvelle stratégie industrielle soit formellement présentée, dans la stratégie énergétique nationale, ou celle du secteur pharmaceutique pour ne citer qu’elles. L’objet de cette édition spéciale et estivale de La Nouvelle Tribune, traditionnellement dédiée à une thématique traitée en profondeur, est de dresser un état des lieux de l’industrialisation du pays, ces vingt-cinq dernières années, pour en mesurer la portée et en comprendre les nuances d’une part et d’autre part pour en évaluer la trajectoire à l’aune de la définition d’un nouveau cap industriel pour le Maroc.
Bonne lecture !
Zouhair Yata
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]]>The post Étudiants en médecine : rendre Hippocrate fier appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>L’opinion publique nationale est interpellée par la mobilisation étudiante à plus d’un titre. D’abord parce que ce sont les enfants, les frères et soeurs, cousins et cousines, de beaucoup de Marocains qui sont concernés, et qu’ainsi le débat s’est invité dans les chaumières de tout le Royaume. Ensuite, parce que derrière les revendications des étudiants, se profilent celles de nombreux concitoyens quant à l’état global du système de santé national et ses carences dans sa capacité à servir le citoyen.
En témoigne la mobilisation de l’opinion publique en faveur des professionnels de santé, qui ont obtenu gain de cause auprès de l’État sur la quasi-totalité de leurs demandes, prouvant par là-même leur légitimité.
Alors, nos étudiants en médecine sont-ils idéalistes ? Manquent-ils de discernement et de recul face à leurs revendications ? L’État est-il trop ferme face à celles-ci ? Quelles que soient les réponses à ces questions, force est de constater que les deux parties sont au pied du mur et que « the Clock is ticking ».
Les étudiants de leur côté ne peuvent se désister à ce stade, au risque de désavouer tout leur engagement de ces derniers mois ; c’est clairement le sentiment qui prévaut en leur sein. Alors oui, certaines revendications devront passer à la trappe, comme le respect souhaité des vacances universitaires ou des jours fériés.
Mais, lorsque les étudiants demandent à conserver un cursus long parce qu’ils estiment en avoir besoin pour garantir à leur formation le niveau nécessaire pour dispenser des soins de qualité à leurs compatriotes, on doit s’en réjouir. Ce n’est pas si commun que des étudiants défendent une position qui nécessite de travailler plus et Hippocrate en serait certainement fier. Au pied du mur, les étudiants veulent tenir bon et annoncent être prêts à passer leurs examens, pourvu qu’un accord soit formalisé.
Le Gouvernement, de son côté, n’est pas si loin de la position des étudiants sur le fond. C’est le Roi Mohammed VI qui a lancé la grande réforme de la Santé, et de nombreuses revendications des étudiants s’inscrivent profondément dans une démarche patriote, dans la mesure où elles réclament une plus grande considération des contraintes de l’exercice de la médecine dans notre pays.
Les académies régionales, les quotas d’inscriptions, les stages, l’encadrement professoral, la contribution du secteur privé paradoxalement florissant, la généralisation de la couverture sanitaire et de la protection sociale, sont autant de sujets en commun, même si les solutions préconisées divergent, entre les étudiants et les pouvoirs publics.
Le problème pour le Gouvernement ne réside pas tant dans les revendications mais dans la création de précédents. Céder à tout ou partie des revendications estudiantines, avec plus ou moins de diligence, pourrait allumer d’autres feux alors que les dossiers chauds ne manquent déjà pas. D’autant que les tentatives d’exploitation et de récupération de la mobilisation étudiante à des fins populistes, y compris à travers la cause palestinienne, ont pu venir ternir les débats ici et là.
En réalité, les étudiants mobilisés n’ont que faire des manipulations politiques, ils sont eux-mêmes issus de toutes les couches de la population et de toutes les régions du Royaume. Ce qui les unit, c’est leur destinée commune, et en en appelant aux institutions, parlementaire notamment, et au dialogue avec les pouvoirs publics, c’est un bel exemple d’exercice démocratique et de responsabilité qu’ils donnent à toutes et à tous.
Sur ce point aussi, il y a convergence avec l’action du Gouvernement qui a dépêché son représentant pour évoquer point par point les revendications et les solutions pour y répondre. De même, le Gouvernement a par ailleurs enfin déterré la Loi sur le droit de grève, pourtant inscrite dès 2011 dans la Constitution du Royaume, mais qu’aucun gouvernement n’avait réussi à faire passer au Parlement.
En définitive, en tant que citoyens, nous ne pouvons que saluer le processus dont nous sommes témoins. Car par leur mobilisation, et quels que soient les acquis que les étudiants obtiendront, ils auront œuvré par leur engagement, à l’amélioration de la perception de la Santé au Maroc et au caractère vital de son amélioration, au bénéfice de tous les Marocains.
Zouhair Yata
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]]>The post Palestine, désolé, c’est l’été… appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Difficile de déterminer qui gagne quoi dans ces calculs froids et militaires, mais ce qui reste certain, c’est le bilan humain, de plus en plus lourd, les déplacements de populations, réfugiés sur leur propre sol, l’insalubrité sanitaire, la destruction des infrastructures hospitalières et toutes les autres. Ce qui s’y ajoute désormais, c’est le retour à l’indifférence mondiale.
L’opinion publique nationale et mondiale est un cyclope, et son oeil, bien qu’au milieu de son front, ne peut regarder qu’une chose à la fois. L’actualité est quant à elle un beau millefeuille, qui malgré sa crème généreuse, ne laisse apparaitre que sa structure et surtout sa première couche.
Tous les jours, nous choisissons collectivement de hiérarchiser ce qui nous touche, ce qui nous impacte, nous indigne. Les médias y sont pour beaucoup dans cette responsabilité par le focus qu’ils choisissent de prendre, mais en face, les audiences ne les démentent pas, alimentant un système où le serpent se mord la queue.
Or, l’issue de la guerre à Gaza tient à quelques facteurs à peine, notamment l’impact sur l’actions des belligérants de la pression des opinions publiques sur les prises de position des grandes nations de ce monde.
En France, le séisme politique qu’a provoqué le Président en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale va avoir pour conséquence une instabilité politique qui ne peut qu’affaiblir le poids et l’énergie que l’hexagone met à contribuer à la fin du conflit à Gaza. Dans tous les scenarii, que le gouvernement actuel passe l’été ou qu’un nouveau s’y installe dans cette période, la Palestine ne sera pas la priorité.
Au Royaume-Uni, le contexte est le même qu’en France, des nouvelles élections et un chamboulement politique après 14 ans de Torries à la tête du pays, les priorités estivales seront nationales.
Aux États-Unis, la situation est catastrophique tant la crédibilité du Président Biden du fait de son âge est contestée. Cela n’échappe pas à Netanyahu et cela a forcément un impact sur le poids de la pression des Américains sur les deux camps qui s’affrontent et leurs alliés.
Une nouvelle fois, c’est bien après l’été, lorsqu’en novembre voire même en janvier, le nouveau Président américain entrera en fonction, que la position de l’oncle Sam sera la plus forte, quel que soit le choix de politique qu’il souhaitera mener vis-à-vis de son allié Israël.
Pourtant, partout dans le monde, y compris dans ces exemples, des manifestations propalestiniennes demeurent, et la guerre à Gaza a même servi les intérêts électoraux de certains partis, en France comme au Royaume-Uni. Mais, force est de constater qu’à travers le monde, la mobilisation et le soutien au peuple palestinien, sont en recul, sur les réseaux sociaux en particulier.
Cette rupture d’attention est peut-être temporaire, mais elle est réelle et l’arrivée de l’été avec son lot de bronzette, de fêtes, et de vacances politiques, ne laisse que peu d’espoir que le triste sort des millions de palestiniens, pris en étau entre la chaleur écrasante et le feu des armes, ne se dénoue dans les prochaines semaines.
Alors certes, certains en parleront quand même les pieds dans l’eau ou un cocktail à la main, peut-être même avec un keffieh sur les épaules pour atténuer la fraicheur des nuits d’été méditerranéennes. Ce n’est qu’un moindre mal dans ce contexte où le sentiment de gêne mêlé de culpabilité que l’on ressent tous, n’est que le miroir de notre impuissance.
Zouhair Yata
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]]>The post Elections françaises : les illusions perdues appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La première est que la carte des résultats législatifs est sans appel. Rares sont les circonscriptions qui n’ont pas un candidat RN en tête, ce qui de l’étranger sonne comme une lourde sentence, la France bascule à l’extrême droite. Ensuite, si la gauche française n’est pas morte et signe même une belle remontada, elle ne sera semble-t-il pas majoritaire au second tour.
Enfin, le camp présidentiel n’a plus son sort entre les mains, et ce qui paraissait impensable il y a quelques semaines, devient un scenario plausible. Car au soir du second tour, la plus grande surprise serait qu’une majorité absolue soit atteinte par un des trois camps et seuls deux scenarii semblent plausibles.
Dans le premier, la victoire du RN se confirme et il s’agira alors de voir qui à droite, continuera de feindre se boucher le nez et qui cédera aux sirènes du pouvoir, avec une configuration de cohabitation entre un gouvernement tenu par le RN et le Président Macron. Dans le second, la gauche, la droite républicaine gaulliste, peut-être même la majorité présidentielle, améliorent leur score au second tour, grâce peut-être à un nouveau record de participation, et se posera alors la même question de savoir quelle coalition est possible avec une gauche contre laquelle on a aussi appelé à faire barrage. La France peut ainsi vite devenir difficile à gouverner sans majorité claire et surtout solide, et cela peut entrainer la démission du chef de l’État.
Alors, tout cela reste hypothétique en attendant les résultats de dimanche prochain et même après, en fonction de ce que les coulisses produiront comme alliances et revirements de vestes, tant la classe politique a la capacité, comme les chats, à toujours retomber sur ses pattes.
Parce qu’en réalité, les plus grands perdants des élections législatives ne seront pas les élites, politiques entre autres, mais bien les électeurs qui auront voté pour le RN et qui espèrent que quelque chose change. Le réveil sera brutal et la chute douloureuse pour plusieurs raisons. D’abord parce que la France n’est pas la première grande nation occidentale à s’enfoncer dans le populisme et que la montée des extrêmes est surtout la conséquence de la stagnation des économies des pays riches, qui n’ont plus la capacité de maintenir le niveau de vie global de leurs populations dans un contexte où se sont enchainées une pandémie et une crise inflationniste majeure, qui ont fait exploser entre temps l’endettement des pays.
Quoi qu’ils en disent, les dirigeants du RN ne sont pas des magiciens, ils reviendront sur leurs promesses et se justifieront en mettant la faute de leur incapacité sur leurs prédécesseurs. À la limite, ce ne serait pas le premier mandat, de quelque parti, qui n’aura pas tenu ses engagements et les Français ont après tout le droit de choisir ce qui leur convient le mieux, au risque de se tromper, c’est leur droit démocratique. Pour autant, le risque est que cette bascule historique que nous vivons ait un impact plus durable que le mandat politique électif qui en découle.
Vu de l’étranger et du Maroc notamment, la question se pose. La France est-elle devenue raciste? Ou est ce qu’une partie seulement des Français sont racistes? Auquel cas comment savoir lesquels tout en sachant qu’ils sont majoritaires et que surtout ils se défendent de l’être?
Si les préoccupations des votants du RN n’incluaient pas l’immigration, la place de l’islam en France, la viande Halal et tout ce qui peut stigmatiser une communauté minoritaire dans l’hexagone, ils auraient certainement voté à gauche. Ils ne sont peut-être pas racistes, mais ce ne sont pas non plus des humanistes, et ils se passeront bien d’humoristes d’origine maghrébine, d’acteurs et de footballeurs d’origine africaine, où même des bi-nationaux, certainement parce que le préfixe « bi » ne leur plait pas.
Pourquoi ces électeurs écoutent-ils leurs plus bas instincts? Parce qu’on les a convaincu que celui qui est plus pauvre qu’eux ou qui occupe une position dont ils ne veulent même pas, est la source de leur « déclassement ». L’autre tout simplement, qui peut être du coup n’importe qui et qui englobe aussi tout le monde, le défouloir de tous ceux qui se considèrent plus français que leur voisin. Donc oui, c’est bien une forme de racisme, d’obscurantisme même, qui envahit le pays des Lumières, qui apparait aigri, agressif et amnésique de ce qu’il doit à ce qui fut longtemps son empire colonial et qui fait désormais partie de son identité.
Cela aura un impact incommensurable et très probablement définitif sur l’image de la France, révolutionnaire, républicaine, démocratique, humaniste, quitte à paraitre parfois donneuse de leçons. Cela aura un impact sur la francophonie, le business des entreprises françaises dans le monde, le tourisme, les arts et la culture, le sport, la place géopolitique de la France, ses alliances. La France habituée à rayonner, risque de se recroqueviller sur elle-même. Marine et Jordan ne seront pas ou plus au pouvoir, mais c’est là leur vraie victoire.
Zouhair Yata
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]]>The post 25 ans du Festival Gnaoua, un petit bout de nous appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Et, cette année aussi et encore, à la même période, les Cassandre de tous bords, continuent de nous expliquer à quel point la culture n’est pas prioritaire et ne devrait pas l’être compte tenu du contexte économique et social du Maroc. Eux savent pourquoi tel festival ne mérite pas d’exister ou pourquoi l’autre serait dédié à l’élite bourgeoise, que l’argent des sponsors permettrait de construire des dizaines de bibliothèques, pour ceux qui tiennent quand même à être cohérents dans leur discours, ou mieux encore des hôpitaux et des écoles.
En pures « économistes », ces détracteurs qui n’écoutent pas Nikki Minaj, sont donc défenseurs d’une définition très précise des besoins humains et marocains en particulier, qui veut que l’accès à la culture n’existe qu’après avoir atteint un certain degré de développement, lequel d’ailleurs n’est pas vraiment précisé.
On est bien loin de la notion même de divertissement et encore plus de celles de bonheur, d’épanouissement ou de nourriture des âmes. Pourtant, la seule réelle sanction pour les Festivals en tous genres qui sont organisés chez nous, est l’affluence du public. Or, celle-ci ne se dément pas d’année en année. Les Marocains se déplacent, payent pour certains et pour d’autres bénéficient justement de l’implication des sponsors privés, qui permettent par leur participation aux organisateurs des festivals, d’offrir un accès gratuit à des millions de nos concitoyens.
Le cas du Festival Gnaoua et Musiques du Monde est la preuve par excellence de ce que la promotion de la culture peut apporter à nos compatriotes et à notre pays. D’abord, parce que cela fait déjà 25 ans que ce Festival est né et qu’il n’a cessé de s’enraciner avec le temps dans les esprits et le cœur des gens. Aller à « Souira » pour « Gnaoua » est devenu une expression familière avec le temps, symbole de la symbiose fusionnelle que la ville a développé avec son festival. Un quart de siècle plus tard, le travail acharné et soutenu du Festival au service de la valorisation de l’héritage des Gnaouas, a permis de faire entrer « L’art et la musique Gnaoua » au patrimoine immatériel mondial de l’humanité en 2019.
Mesure-t-on l’accomplissement que représente cette reconnaissance à sa juste valeur ? De même, qui oserait nier l’impact économique et social du festival et le co-développement que la ville a connu depuis sa création ?
Pour beaucoup d’entre nous, le Festival Gnaoua a marqué ces deux dernières décennies et fait partie de notre patrimoine personnel autant que collectif. Les affiches du Festival chaque année, la parade d’ouverture qui anime la ville, le cri des mouettes sur la grande plage porté par le vent, les odeurs, les couleurs, les trouvailles dans les recoins de la médina, les nuits sans fin, rythmées par les guembris et les crotales, la mixité sociale totale, à laquelle fait écho depuis le début la notion de fusion entre la musique gnaoua et celles du monde. Tout cela finit par vous prendre aux tripes, vous donne la chair de poule, vous rend vivant. Et c’est là tout le rôle de la culture, de la musique, la communion des êtres par le partage, le sensoriel, l’abstrait indescriptible du bien-être et du bonheur.
A titre personnel, ce Festival porte aussi une charge émotionnelle très forte. J’y ai fait mes premières armes de journaliste, couvrant avec passion les sessions matinales du Forum des Droits Humains, marquées chaque année par des débats d’intellectuels sans complaisance et audacieux. J’y ai vécu des moments inoubliables aux côtés de Feu Fahd Yata, qui porté par l’amitié profonde qui le liait à ce Festival, se délectait littéralement de sa programmation artistique. J’y ai appris qui étaient les grands maâlems et pourquoi des Wailers à Patrice en passant par notre Hoba Hoba Spirit national, tous les artistes leurs doivent quelque chose. J’y ai tout simplement grandi, comme des millions de festivaliers qui ont partagé tout ou partie de cette expérience unique, intemporelle, vivifiante, marocaine.
Joyeux anniversaire cher Festival, merci pour ces 25 ans, puisse-t-on connaitre ensemble encore de nombreuses et belles années…
Zouhair Yata
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]]>The post Macron : sacrifier la Reine, protéger le Roi appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>De joie d’abord, du côté notamment de la doublette LePen Bardella, qui réclamaient cette dissolution et qui félicitent même Emmanuel Macron pour son « fair play » politique et son respect de la lettre et de l’esprit de la Vème République. Car les faits sont là, le parti présidentiel a vu son rival gagner par le double de son volume de votes, en conséquence le Président redonne la main aux Français pour désigner des représentants, représentatifs.
De stupeur ensuite, pas tant dans le camp de la majorité, visiblement mis au parfum, mais dans celui de la gauche, dont l’unité du temps de la NUPES a volé en éclat ces deux dernières années. Branle-bas de combat donc à gauche de la gauche, du côté de la LFI dont les élus et représentants ont très rapidement cherché à amadouer et à copiner avec le PS de Glucksmann, qui a tenu son pari de faire renaitre de ses cendres le parti à la Rose. De même, les Verts qui n’ont pas transformé l’essai lors de ces élections européennes, chercheront comme le lichen, à rejoindre toute coalition de gauche.
C’est aussi relativement la panique du côté de la droite traditionnelle française, gaulliste et républicaine, même si ces références ne semblent plus soulever les foules au regard des résultats atteints.
Mais, la gueule de bois de la soirée électorale passée, les uns et les autres commencent à comprendre qu’Emmanuel Macron n’a pas été juste un bon perdant en annonçant cette dissolution. D’abord le timing est improbable. Il est tout simplement impossible que le Président et son entourage, n’aient pas décidé cette dissolution en amont des résultats. C’est un scénario qui a clairement été pensé et réfléchi de longue haleine, d’autant que la victoire du RN était cousue de fil blanc avant même le début de la campagne électorale.
Le Président de la République française a déclaré dans son discours vouloir « écrire l’histoire plutôt que de la subir » et le message est on ne peut plus limpide. Macron qui annonçait vouloir être le Président qui aura fait barrage concrètement à l’extrême droite, risque de s’avérer être celui qui la portera au pouvoir. Dans ce contexte, un coup de poker mérite d’être joué, surtout lorsqu’en bon joueur, on connait ses cartes et celles des autres.
Car les élections européennes, au scrutin proportionnel, ne sont en aucun cas comparables avec les élections législatives dans lesquelles tous les partis doivent être en mesure de présenter des candidats crédibles, avec deux tours de scrutin, dans tout le pays. Ce n’est pas la même configuration que celle que nous venons de connaitre où les partis ont présenté leur « Dream Team » au complet dans leurs listes européennes.
De trois choses l’une, soit le RN fait un raz-de-marée aux législatives et emporte une majorité qui lui permet de gouverner sans coalition ; soit son score est conséquent, en fait une force majeure au Parlement, mais ne l’autorise pas à gouverner seul ; soit le Président gagne son pari qui était de remettre tout le monde dans la bataille pour dégager de nouvelles forces à l’Assemblée nationale, rendue catatonique par les extrêmes.
Kasparov disait, “aux échecs il faut jouer de manière aussi active en attaque qu’en défense”. C’est certainement ce que pense Emmanuel Macron. Il semble prêt à sacrifier sa Reine, en prenant le risque que début juillet, les Français portent le RN à la primature et imposent une cohabitation inédite. Mais, il protège aussi et surtout son Roi, en essayant d’anticiper le coup fatal que serait une victoire à l’élection présidentielle de 2027, du camp lepéniste. Une partie d’échecs que viendront surement perturber les egos des uns et des autres, au sein du RN et entre les cadors de gauche et de droite.
Une zizanie organisée qui pourrait bien faire les affaires du Président, mais dont le risque ultime est que la tendance mondiale sur laquelle surfe les populismes de tout bord, s’enracine d’avantage et accentue la fracture sociétale.
Zouhair Yata
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]]>The post Nominations royales : d’une pierre, cinq coups au moins appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Tout d’abord, la réforme en profondeur de l’État se poursuit à travers la création de l’Agence nationale chargée de la gestion stratégique des participations de l’État. Avec plus de 300 établissements et entreprises publics concernés, cette annonce indique une volonté proactive d’améliorer considérablement l’efficience des participations de l’État mais aussi la gouvernance de ces entités dont la gestion doit tendre vers les pratiques du privé. Dans la perspective de la nouvelle charte d’investissement, c’est aussi un nouveau levier considérable pour l’investissement public.
Ce conseil des ministres a également entériné l’inclusion de certains établissements dans la liste des établissements publics stratégiques tels que l’Agence de développement du Grand Atlas ou l’Agence nationale d’aide sociale, qui dans ces cas précis indiquent des efforts continus dans les réformes de l’État social ou encore les enseignements tirés de l’épisode tragique du séisme d’Al Haouz pour les régions montagneuses enclavées de l’Atlas.
Autre point saillant des annonces faites pendant ce conseil des ministres, l’Institut supérieur de la magistrature quitte justement la liste des établissements publics stratégiques. Un retrait qui ne doit pas être interprété comme un recul de l’importance du judiciaire mais au contraire comme un renforcement de l’indépendance du judiciaire dans un contexte d’affirmation de l’État de Droit et de la séparation des pouvoirs.
Enfin et surtout, ce sont les nominations royales à l’issu de ce conseil qui sont les plus clairs indicateurs des priorités que se fixe le pays pour les prochaines années. Alors que le Maroc s’apprête à accueillir en 2025 la Coupe d’Afrique des Nations, test en situation réelle des capacités d’accueil du pays avant l’échéance majeure de l’organisation conjointe de la Coupe du Monde en 2030 avec l’Espagne et le Portugal, les établissements et entreprises publics les plus concernées ont été dotées de nouveaux responsables.
Ainsi, de l’Agence nationale des Ports avec M. Mustapha Farès, à la Société nationale des Autoroutes du Maroc avec M. Mohammed Cherkaoui Eddaqaqi, en passant par l’ONDA (Office national des Aéroports) avec M. Adil El Fakir, ce sont les infrastructures et les capacités de celles-ci qui sont présentées comme prioritaires. En particulier pour l’ONDA, l’objectif affiché par cette nomination de l’ancien DG de l’ONMT, est de parfaire la stratégie touristique également, afin d’éviter que le Maroc, qui surfe sur une croissance du secteur depuis quelques mois, ne soit victime de son succès avant même l’arrivée des échéances précitées.
L’autre secteur stratégique qui bénéficie d’une relance objective à travers les nominations récentes, est celui de l’énergie. Le Maroc qui connait un stress hydrique majeur mais qui peut aussi se targuer d’une stratégie largement entamée dans la transition énergétique vers les énergies durables, se doit d’accentuer ses acquis et de continuer à développer le secteur dans un contexte international fortement concurrentiel. Son indépendance énergétique en dépend tout autant que sa stratégie atlantique ou africaine et sa relation avec le bloc européen voisin. Que l’ONEE et le Masen soient dotés de nouvelles directions aux ambitions claires est un pas de plus vers ces objectifs.
Tout ce beau monde a donc du pain sur la planche et leur succès sera visible autant que les échecs de leurs prédécesseurs, tant leurs missions sont attendues en termes de résultats.
Zouhair Yata
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]]>The post Gitex Africa : le Maroc les deux pieds dans la Tech appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Dans le désordre, le Cloud, l’Internet des Objets (IoT), la Data, la Cybersécurité, la santé à travers la HealthTech, les Smart Cities, les technologies dédiées aux consommateurs ou à la finance, et bien sûr l’infrastructure de tout ce beau monde avec les télécoms, sont autant de thématiques au coeur de cette nouvelle édition au Maroc.
Tous ces sujets ne sont plus des niches, ils brassent des milliards et surtout déterminent la physionomie du monde de demain, ultra-connecté et aux challenges continus. Le Maroc dans ce contexte y a un double intérêt. D’abord celui de se conforter dans le rôle d’hôte d’excellence d’événements de premier plan à dimension internationale et plus spécifiquement africaine. Ensuite et surtout, le Royaume s’arrime aussi aux tendances mondiales, qui par nature dans ce secteur, évoluent à une vitesse exponentielle. Le pays en a besoin pour son propre développement et toutes les thématiques connaissent des applications réelles dans l’économie du pays. En témoigne d’ailleurs le nombre d’acteurs nationaux et de multinationales implantées au Maroc présents pour présenter leurs services ou innovations.
Alors certes le chemin à parcourir dans tous les domaines est encore colossal. Mais, dans le domaine de la Tech, les « leap frogs » sont courants et cela pourrait bénéficier rapidement au développement de notre pays. En découvrant des nouvelles technologies ou en s’informant sur les tendances structurelles, nous pouvons sauter des étapes. Et ce notamment à travers les pépites qui se cachent et qu’il faut dénicher, polir et développer avec une approche dédiée, les startups.
Au Maroc, ce tissu d’entreprises très spécial à un potentiel encore largement inexploité, ce qui n’est pas anormal mais qu’il était temps d’adresser de manière proactive. Les startups sont une forme d’infanterie d’avant-garde ou d’une cavalerie légère et percutante pour une économie. Outre leur capacité à exploser, elles permettent de créer de l’emploi parce qu’elles sont en croissance continue, ou encore de dynamiser des grandes entreprises qui se les arrachent pour insuffler de l’innovation et de la croissance à leurs structures. C’est aussi un secteur d’excellence qui a la capacité de capter et de retenir les talents les plus prometteurs, ô combien importants pour la compétitivité économique nationale.
Le problème majeur des startups, est que c’est le nombre qui compte. Comme pour la recherche scientifique, le volume est la seule garantie de succès parce que tous les projets portés n’aboutissent pas. La terminologie associée aux startups est d’ailleurs quasi-mythologique avec ses licornes et autres gazelles. Mais, celles qui émergent du lot ont un impact qui récompense tous les efforts investis. C’est là que le bât blesse réellement et que justement les choses semblent changer au Maroc. Le financement des startups est un segment à part qui nécessite un cadre incitatif d’une part et des acteurs volontaires d’autre part, avec une faible aversion au risque, ce qui n’est pas le cas des bailleurs de fonds traditionnels que sont les banques au Maroc en particulier.
Avec la création du FM6I (Fonds Mohammed VI pour l’Investissement) qui a déjà lancé ses appels à projet, mais aussi à travers la nouvelle charte d’investissement, l’État joue son rôle à la fois de garant et d’incitation et le secteur privé semble de plus en plus réceptif à l’idée d’investir dans ces startups. Business Angels, capital-risque, fonds d’investissement, accélérateurs, incubateurs, c’est tout un écosystème qui doit s’intensifier pour accompagner le développement des jeunes pousses marocaines.
D’autant que le réel challenge serait ensuite de trouver des financements et des débouchés internationaux pour ces startups marocaines. Pour qu’un jour peut-être les cornes de gazelles se transforment en licornes.
Zouhair Yata
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]]>The post Rafah : le Crépuscule de l’Humanité appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Pouvez-vous nous ré-expliquer les bonnes raisons qui expliquent ce massacre ? Pourquoi autant de voix silencieuses et apeurées de prendre position ? Qu’avons-nous retenu même de la Shoah si la mort d’autant de civils est justifiée ?
Quel autre pays dans le monde s’autorise un jour ce qu’Israël fait tous les jours ? Pourquoi personne ne réussit à infléchir la guerre de Netanyahu ? Les otages israéliens peuvent-ils encore être libérés par quelqu’un où l’objectif est-il qu’il ne reste qu’eux dans la bande de Gaza pour les retrouver ?
Jusqu’où ira l’absurde, la folie, l’absence d’empathie ? L’intifada numérique qui embrase la toile aux quatre coins du globe est-elle le fait que d’antisémites qui soutiennent le terrorisme et ne condamnent pas le Hamas ? Si TelAviv est la capitale d’Israël, où est son coeur ?
Pouvons-nous arrêter de parler de paix alors que la haine dégouline de partout ? Les pourparlers de cessez-le-feu, les assemblées de l’ONU, les Conseils de Sécurité peuvent-il écourter leurs salamalecs avant qu’il n’y ait plus rien à discuter ?
Lorsqu’Israël estimera avoir recouvert son honneur, ses otages, et même son territoire, ses citoyens seront-ils sereins, satisfaits, ou même en sécurité ? S’il ne reste rien de la Palestine que des gravats entremêlés de corps, que feront les enfants rescapés de ces décombres ?
Qui devront-ils remercier d’être en vie ? Qui sont les méchants, qui sont les gentils ? Est-ce que les Ukrainiens sont solidaires des Palestiniens ? Est-ce que Poutine soutient Netanyahu ?
Est-ce que nous devons nous taire, tourner la tête, changer de trottoir, swiper à droite ou arrêter de travailler, sortir dans la rue, crier notre peur de l’obscurité qui s’étend sur l’humanité ? Est-ce quelqu’un nous entend ?
Zouhair Yata
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]]>The post La bonbonne et le boomerang appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Dans les faits, de nombreux voyants sont au vert, des comptes publics aux agrégats nationaux, avec le satisfecit des institutions internationales telles que le FMI, pourtant bien informées, qui félicitent le Maroc pour sa désormais légendaire « résilience ».
D’autre part, le Gouvernement qui a fait l’exercice récemment de dresser son bilan à mi-mandat, se targue également de progrès notables dans l’avancement des réformes sociales entamées, comme la généralisation de l’AMO ou l’aide sociale directe.
Pourquoi donc la majorité de nos concitoyens sont complètement décontenancés par l’augmentation de 10 dirhams de la bonbonne de gaz qui orne les cuisines de tous les ménages du pays ? En réalité, beaucoup de nos compatriotes peinent à joindre les deux bouts, certains malgré deux salaires, d’autres par absence de revenus réguliers et a fortiori suffisants.
Alors, les réformes sont bel et bien réelles, mais leurs effets ne se feront certainement pas ressentir à court terme, d’autant que le pouvoir d’achat des Marocains est rongé par l’inflation, mais surtout l’augmentation globale du coût de la vie. Car c’est à ce prix que le pays se développe aussi, en se modernisant, l’éducation, la santé, même la restauration, coûtent désormais plus cher et isolent un peu plus certaines couches de la population les plus démunies.
La communication aussi est à double tranchant. L’annonce d’une aide directe sociale a été comprise par beaucoup de nos compatriotes comme un effort touchant le plus grand nombre, or les critères réels en ont déçu plus d’un. Dans cette lignée, l’augmentation de 10 dhs sur la bonbonne de 12 kg est vécue comme une injustice, et de surcroit au timing mal calculé à quelques encablures de l’Aid El Kebir dans lequel les Marocains investissent déjà beaucoup.
Le Maroc n’est certes pas seul à subir des difficultés économiques, le monde s’étant habitué à une stagflation qui ne suffit plus à couvrir tous les besoins. La résilience du Royaume tient justement à sa capacité à maintenir le cap de réformes structurelles, seules à même de faire décoller réellement le revenu moyen par habitant.
En attendant, la gronde sociale doit être adressée parce que les Marocains doivent continuer d’adhérer à la projection de ce que le pays veut devenir. Des quick-wins pourraient être mis en œuvre pour alléger le portefeuille de certains, ou l’augmenter comme avec l’accord récent du 1er mai qui accorde une augmentation nette de 1 000 dhs aux fonctionnaires.
Mais, il faut surtout et avant tout préserver la dignité de tous. Car que vaut un Maroc qui se développe s’il laisse se creuser des inégalités sociales et économiques déjà bien trop profondes ? Le retour de bâton serait inévitable et le prix réel de l’augmentation de la bonbonne…
Zouhair Yata
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]]>The post Lutte contre le Terrorisme : le Maroc sur le front appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>La faute peut-être aux algorithmes qui enchainent sans vergogne une vidéo d’un chat qui fait tomber un verre d’eau et les images terribles de la guerre en cours en Palestine. Mais, sans tomber dans de l’orwellien, nous avons une responsabilité critique à relever ce qui doit l’être à sa juste mesure, en particulier lorsqu’il s’agit de faits graves qui touchent à notre sécurité et qui appellent une vigilance continue.
Venons-en donc au fait. Cette semaine, le BCIJ a annoncé le démantèlement d’une cellule terroriste à Tiznit et Sidi Slimane, composée de 4 individus âgés de 22 à 44 ans, dont l’affiliation à l’organisation extrémiste Daech est avérée. Les forces de l’ordre ont saisi du matériel paramilitaire, dont un gilet tactique, un casque, un viseur et une cagoule, des manuscrits à caractère extrémiste et un ensemble de supports électroniques.
Cette cellule n’était donc pas à ses débuts et les intentions de passage à l’acte de ses membres ne font aucun doute. Alors certes, nous devons nous féliciter d’abord de l’excellence opérationnelle de nos forces de l’ordre et du BCIJ en particulier dans ce cas, qui par leur discrétion et leur maitrise réussissent à nous éviter le pire. Cependant, ce qui peut inquiéter plus avant tout un chacun, c’est que la dernière annonce que le BCIJ a faite après avoir démantelé une autre cellule, est récente, elle date du 3 mai dernier…
5 individus cette fois, âgés de 22 à 46 ans, ayant prêtés allégeance à l’État islamique, avaient été interpellés dans la région de Tanger, de Casablanca et d’Essaouira. Les membres de cette cellule démantelée grâce à la contribution de la DGST, ce qui témoigne une nouvelle fois de la coordination profondément efficace de nos services sécuritaires, ont exprimé leur intention d’exécuter des projets terroristes visant des installations vitales et des institutions sécuritaires, parallèlement à leur adhésion à des campagnes incitant à la violence.
Est-ce une coïncidence que deux cellules aient été démantelé dans un délai aussi rapproché ou est-ce le signe d’une résurgence de la menace terroriste au Maroc ? Dans un contexte géopolitique mondiale marqué par des guerres actives, le terrorisme international, souvent manipulé et financé par des pays aux intérêts contradictoires qui misent sur la déstabilisation de leurs adversaires, connait une résurgence.
A Moscou récemment, en France et ailleurs en Europe, les attentats terroristes sont le fait désormais de cellules quasi-autonomes ou d’individus isolés mais fortement endoctrinés idéologiquement. Le Maroc n’est donc pas isolé dans cette lutte et en fait clairement une priorité compte tenu des annonces faites régulièrement.
Les stigmates des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca et de l’Argana à Marrakech le 28 avril 2011 sont dans tous les esprits de nos compatriotes, qui comme souvent lorsqu’il s’agit de terrorisme, sont les victimes innocentes de ces tragédies. Le Maroc se développe et connait d’innombrables chantiers en cours pour améliorer l’avenir de son peuple.
Cela suscite immanquablement des jalousies a minima et alimente l’ire de nos ennemis. La vigilance et l’action de nos services sécuritaires sont à la mesure de ces enjeux, il faut que chacun d’entre nous en soit conscient et que nous fassions corps pour que jamais notre nation ne soit touchée de nouveau dans sa chair.
Zouhair Yata
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]]>The post De Gaza à Rafah, les leçons de la jeunesse mondiale appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Or, si la communauté internationale, tous les efforts diplomatiques, le Conseil de Sécurité, la CIJ, et toutes les négociations ont échoué jusqu’à présent à obtenir ne serait-ce qu’un cessez-le-feu durable, la jeunesse qui s’égosille pourrait bien avoir un impact inattendu.
D’abord, jamais depuis le début du conflit israélo-palestinien, l’opinion publique mondiale n’aura pris autant position et ne se sera autant mobilisée, au prix aussi d’une division jusqu’alors inédite qui se matérialise par les rapports de force dans les campus.
Mais jusqu’à présent, c’est la « rue arabe » qui dans les conflits précédents était le plus bruyant défenseur de la cause palestinienne. Le fait que s’y ajoute désormais des étudiants de campus de grandes universités et écoles libérales dans des pays occidentaux, dont les États-Unis, n’est pas anodin. Les communautés étudiantes qui se mobilisent sont diverses, au sens qu’elles intègrent certes des membres originaires du Proche et Moyen-Orient, mais s’y ajoutent aussi des afro-américains, des sud-américains, des asiatiques.
Ensuite, à Columbia à New York ou à Sciences Po à Paris, on étudie notamment le droit international, il n’est pas étonnant que cela suscite des interrogations de la part d’une jeunesse qui par essence se définit par sa capacité à questionner le statuquo puis s’engager, se révolter et se mobiliser pour les causes qui l’interpellent. D’autant que cette mobilisation estudiantine, aujourd’hui décriée dans le contexte qu’elle défend, est historiquement adulée avec nostalgie et romantisme pour son rôle dans des épisodes récents de l’Histoire.
Car la mobilisation contre la guerre au Vietnam ou mai 68 en France, participent des mêmes mécanismes à l’œuvre aujourd’hui et ironiquement se sont les boomers qui brandissaient « Make Love and Not War » qui aujourd’hui sont en charge face aux étudiants indignés.
Alors, quelles conséquences tout cela peut-il avoir sur la guerre qui fait rage du nord au sud de Gaza ? La plus directe pourrait venir des États-Unis où le Président Biden, qui a par ailleurs courtisé la jeunesse étudiante pendant tout son mandat à coups d’effacement de dettes sur les frais de scolarité, pourrait s’appuyer sur la contestation en cours pour accentuer la pression sur le gouvernement israélien à quelques mois des élections présidentielles.
Alors que la question pour Netanyahou est certainement de savoir sur quel futur président américain miser, jouer la montre n’est en revanche pas une option pour Joe Biden qui risque sa place à quitte ou double et dont la chaleur des campus risque d’embraser les chances de réélection.
Du côté de l’Europe, en proie à la montée de l’extrême droite au pouvoir ou à ses portes, la mobilisation étudiante dérange et stigmatise tous les paradoxes identitaires du vieux continent. Ainsi, en France par exemple, les étudiants mobilisés sont « d’extrême gauche » et/ou « islamisés », face à une nouvelle droite nationaliste qui ne manque pas d’ironie et redort son blason en se positionnant comme défenseur principal de la lutte contre l’antisémitisme, puisque le réel danger à combattre est la place de l’islam dans l’hexagone.
Pourtant, la sincérité de la mobilisation de la jeunesse européenne, quoi qu’on en pense, bouscule le cynisme ambiant et peut contribuer à rebattre les cartes et à contraindre les décideurs européens à s’engager plus avant en faveur d’une paix durable. Cet engagement continu au quotidien de milliers de jeunes idéalistes a le mérite aussi de maintenir la couverture du conflit à la une de l’actualité, pour que ne tombent pas trop vite dans l’oubli toutes les trop nombreuses victimes de cette guerre.
A plus long terme, force est d’imaginer que ces cohortes d’étudiants, issus des quatre coins du monde, formés dans des campus prestigieux et aux esprits nourris par leurs engagements universitaires, seront certainement un jour aux commandes, ici et ailleurs et cela pourrait avoir un impact sur la perception durable des opinions publics et des décideurs de demain sur le rapport de force en Palestine. En attendant, il faut chérir l’espoir que la fougue de la jeunesse d’aujourd’hui réussisse, comme ses ainés avant elle, à faire basculer l’Histoire du bon côté. « For the times they are a changin’. »
Zouhair Yata
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]]>The post 1er mai, muguet et argent frais appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Inédit d’abord par le timing, qui coupe le muguet sous les pieds de ceux qui comptaient battre les pavés avec vigueur pour revendiquer des avancées quelconques pourvu qu’elles aient lieu.
Inédit sur le fond ensuite, parce que ce n’est pas tous les jours qu’un accord est signé avec les représentants syndicaux et encore moins avec des mesures concrètes, en espèces sonnantes et trébuchantes pour les travailleurs marocains.
Ce sont d’ailleurs plus de 4 millions de Marocains qui bénéficieront directement d’une augmentation salariale, soit en tant que fonctionnaire à hauteur d’un montant net mensuel de 1.000 dirhams, soit dans le privé à travers la révision annoncée de l’impôt sur le revenu.
Pourtant, d’aucuns auraient pu s’inquiéter de la faisabilité même d’un tel accord dans un contexte marqué par des difficultés économiques et un budget de l’État déjà fortement sollicité par ailleurs. C’est donc une belle victoire qu’il faut savoir libeller comme telle, pour ceux qui en sont les bénéficiaires, des millions de foyers marocains dont le pouvoir d’achat a été mis à mal ces dernières années.
Plus qu’une victoire politicienne potentielle pour le Gouvernement ou pour son bilan, cet accord social est une juste et méritée redistribution pour tous les salariés des administrations publiques, des collectivités territoriales et des établissements publics dont on exige de plus en plus, qu’ils suivent la cadence d’un Maroc qui va de l’avant.
Si cet accord est un investissement judicieux dans la paix sociale, c’est aussi le déclenchement garanti d’un mécanisme qui réinjectera l’argent donné dans l’économie réelle à travers de la consommation notamment.
Ce qui a été acté dans cet accord est donc une forme de coup de pouce aux externalités positives nombreuses. Les travailleurs et les fonctionnaires ainsi que leurs représentants, les ménages modestes et la classe moyenne, le Gouvernement, l’État, tout le monde, à part peut-être l’opposition, peut se satisfaire des annonces récentes.
Il n’en demeure pas moins que ce qui se profile à l’horizon est bien moins consensuel. La réforme des retraites, que le Dialogue social compte tacler à la rentrée pour une mouture présentée au Parlement en octobre, va nécessiter un bras de fer bien plus musclé, en partie parce que le nouveau système va pâtir des casseroles de l’actuel et que le coût sera certainement élevé pour redresser la barre.
Rendez-vous donc à la rentrée, à défaut du 1er mai, pour prendre la température réelle du dialogue social. En espérant que les bonnes nouvelles du printemps maintiendront les bonnes intentions jusqu’à l’automne.
Zouhair Yata
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]]>The post Souveraineté alimentaire et crise climatique, le SIAM dans l’œil du cyclone appeared first on La Nouvelle Tribune.
]]>Pourtant, qu’on ne s’y trompe pas, le SIAM est aussi et surtout le diapason de la politique agricole nationale, prenant presque des allures d’Assises de l’agriculture où la stratégie de l’État et des opérateurs, des éleveurs aux exportateurs en passant par les coopératives, en somme toute la chaine de valeur, est recadrée voire remise en cause chaque année.
D’abord, parce que ce qui est couvert par l’agriculture ne concerne pas seulement les produits primaires. Si le PIB du pays est autant et toujours marqué par le poids du secteur, c’est que celui-ci non seulement fait vivre une grande partie de la population, mais aussi parce que sa fameuse chaine de valeur touche de nombreux autres secteurs, dans l’industrie notamment, pour la transformation et l’export, mais aussi de plus en plus dans la recherche fondamentale et appliquée ou encore la technologie via ce que l’on appelle l’AgriTech.
Ensuite, parce que la conjoncture, économique et politique, nationale et internationale, s’invite en continu dans le sujet. La guerre en Ukraine a un impact direct sur le cours des céréales, l’inflation qui en découle également, la politique agricole européenne aux règles plus protectionnistes que jamais, mais aussi et surtout, le problème de l’eau.
Le stress hydrique est devenu plus qu’une réalité, c’est un accélérateur de la prise de conscience que l’avenir de l’agriculture passe uniquement par ce que les organisateurs ont appelé « des systèmes de production durables et résilients ». Cela peut paraitre un vœu pieux et de nombreuses voix se sont exprimées pour dénoncer un changement de cap radical pour un secteur longtemps bercé par l’illusion d’une production extensible à souhait et tirée par son potentiel exportateur.
Pourtant, sans mauvaise foi, les changements de paradigmes que connait l’agriculture ne peuvent pas être atteints par un claquement de doigts. La sécheresse n’est pas un fait nouveau dans l’histoire de notre pays, ce qui en revanche l’est, c’est que nous commençons à produire une réflexion mure pour tendre vers une plus grande souveraineté agricole avec des choix qui sont désormais justifiés et qui peuvent donc prétendre à être durables.
Ainsi, le cas de l’OCP et de tout son écosystème, de l’UM6P à sa nouvelle filiale INNOVX, en passant par OCP Africa, est éloquent parce qu’il témoigne des efforts structurels qui sont mis en œuvre pour faire du Maroc, un leader des chaines de valeur agricoles dans sa capacité à les comprendre, les analyser, les accompagner, les financer et enfin les évaluer pour les dupliquer.
Avec une approche holistique qui va de la production au consommateur final, c’est en maitrisant le sujet de bout en bout que nous pouvons espérer développer une expertise sur des nouveaux systèmes agricoles en phase avec la crise climatique à laquelle le Maroc fait face. D’autant qu’à travers l’action des acteurs marocains, c’est le potentiel de l’Afrique, qui détient 60% des terres arables dans le monde, qui est à portée de mains.
Ce continent qui a vocation à nourrir le monde, s’appuie de plus en plus sur l’expertise que le Maroc déploie, crescendo. Car, en réalité, c’est un secret de polichinelle, derrière l’agriculture, où qu’elle soit, se cachent des sujets d’autant plus stratégiques dans un contexte marqué par le changement climatique et l’instabilité internationale, que le Covid et les guerres ont accentué. La sécurité alimentaire se conjugue désormais avec la souveraineté et c’est bien l’enjeu réel qui confère chaque année au SIAM un volet politique grandissant, au-delà de la grand-messe sectorielle qu’il représente.
Zouhair Yata
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]]>Une occasion que n’a pas raté le PJD pour tirer à boulets rouges sur le Chef du gouvernement. Pour Abdelilah Benkirane, qui occupe de nouveau à lui seul le devant de la scène politique, certainement parce que la nature a horreur du vide, les conclusions sont déjà prêtes ; pas besoin de Grand Oral du Chef du gouvernement, son bilan est négatif et serait même teinté par l’incompétence au sein de l’équipe gouvernementale. Et, pas question non plus d’accepter pour le PJD que ses deux mandats à la tête du gouvernement lui soient reprochés par des personnes qui en ont fait partie (suivez mon regard…).
Outre les commentaires que cette sortie médiatique au timing parfait peut provoquer, c’est la question de fond de savoir quelle est la teneur réelle du bilan gouvernemental qui se pose. Or, en réalité, si l’on extirpe le débat de sa dimension politicienne où tous les coups sont permis, dans les règles de l’art, le bilan qu’il s’agit de dresser n’est pas tant celui du gouvernement seul que de celui de toute la stratégie dans laquelle le pays est engagé.
D’abord, parce que la conjoncture nationale et les performances de l’économie sont sujettes à des causes exogènes majeures. Nul besoin de rappeler l’impact ne serait-ce que du conflit ukraino-russe sur l’inflation mondiale et marocaine, ou celui de la crise hydrique et de la déficience pluviométrique, sur notre croissance économique. Dans ce sens, le bilan du gouvernement passe instantanément du rouge au vert lorsqu’on constate que l’inflation est à son plus bas depuis 2 ans et que le FMI annonce une croissance de 3,1% en 2024 et 3,3% en 2025.
Ensuite, les réformes les plus importantes qui ont été mises en œuvre par le gouvernement ou qui sont en cours, l’État social, la réforme de l’Éducation, la nouvelle Charte d’investissement, et surtout la Moudawana, bénéficient toutes d’une impulsion et d’une vision royales, des sillons à creuser et à labourer. C’est donc sur la qualité et la diligence de l’exécution des réformes que le bilan du Gouvernement sera concrètement jugé, plus que sur la stratégie en soit, que même Benkirane ne peut s’autoriser à critiquer.
Parce qu’en réalité, le Maroc est en train de passer un palier, par la somme de nombreux efforts qui ne sont pas le fait et ne peuvent être imputés positivement ou négativement à la responsabilité seule du Chef du gouvernement, quel qu’il soit.
Aussi, en se réformant au bénéfice de toutes les couches de sa population pour s’attaquer à la réduction des inégalités sociales, notamment celles qui touchent la Femme marocaine qui ne bénéficie toujours pas de sa juste part de l’effort et d’une place à la hauteur du potentiel de sa contribution au développement de notre pays, le Maroc se projette et avance.
De même, l’attractivité que connait notre pays à l’international dont bénéficie le tourisme en forte croissance, n’est pas non plus à mettre au crédit ou au débit seulement d’un bilan politicien. C’est le résultat d’une valorisation du soft power marocain qui s’est étoffé par les exploits footballistiques autant que par les succès diplomatiques et notre hospitalité désormais réputée mondialement.
Pour toutes ces raisons, quelle que soit la teneur des conclusions qui seront tirées par l’opposition sur le bilan du Gouvernement actuel, dans un exercice qui finira par avoir lieu et qui est crucial pour l’équilibre des pouvoirs, la reddition des comptes et la transparence de la gestion publique, pour nous les citoyens marocains, le bilan est fait et il est positif. Le chemin à parcourir est encore si long qu’il est nécessaire de continuer à souffler dans la voile, dans l’espoir de finir par soulager ceux qui rament.
Zouhair Yata
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]]>Providentielles, les pluies le sont aussi pour nos dirigeants et le gouvernement en particulier, qui y voit aussi un soulagement temporaire de la pression, après de longs mois de tensions avec différents corps sociaux d’une part et l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat et le moral des ménages marocains d’autre part.
Pour autant, parce que rien ne dure, après la pluie viendra le beau temps et celui-ci peut être synonyme de dossiers brulants à gérer pour le gouvernement, sur le fond comme sur la forme. Du côté de l’opposition parlementaire par exemple, c’est une véritable fronde qui s’organise, d’après les informations fuitées par ceux qui ne préparent pas moins qu’une motion de censure contre le gouvernement.
Autant le dire d’emblée, il y a peu de chances que l’opposition, divisée comme elle l’est, réussisse à rassembler les 80 signatures pour déposer la motion et encore moins à obtenir 51% des suffrages au parlement pour la faire passer. Pour autant, il faut y voir plusieurs signes positifs d’une vie politique somme toute saine où nos représentants s’activent à travers des mécanismes institutionnalisés, pour réclamer la reddition des comptes et la prise en compte des autres voix qui s’expriment.
En revanche, le risque est bien présent de basculer dans la politique politicienne, la démagogie et le populisme. D’abord, les partis d’opposition le sont déjà depuis très peu, et l’écrasante majorité des partis qui la composent ont été aux commandes récemment, certains pendant une décennie au moins. Difficile donc de se présenter comme porteur de changement ou de solutions efficaces quand on a autant contribué à éroder l’intérêt et la confiance des citoyens dans la parole politique.
Mais, l’organisation récente de la quasi-totalité des congrès des partis d’opposition a clairement eu pour effet de galvaniser leur discours et leurs intentions. Sauf que, sur le fond des dossiers, certaines des prochaines échéances nécessitent une certaine maturité politique et une volonté constructive de contribuer au débat pour arriver à un consensus national large et inclusif.
Le gouvernement a reçu notamment les recommandations de l’instance chargée de l’étude de la prochaine réforme de la Moudawana et va logiquement enclencher un processus de consultation parlementaire pour l’élaboration du projet de loi. Or, ce sujet est particulièrement sensible et peut générer des frictions sociétales fortes voire des scissions dans l’opinion publique si l’opposition cherche plus à jouer son rôle de poil à gratter pour le gouvernement, par opportunisme politique et électoraliste, que par conscience des enjeux portés par la réforme, initiée, faut-il le rappeler une nouvelle fois, par le Souverain.
Et, ce qui est inquiétant dans ce contexte et qui semble annoncer des canicules et des longs feux à éteindre pour le gouvernement, ce sont les propositions déjà transmises par certains partis d’opposition dans le cadre des consultations de cette réforme. De fait, certaines propositions sont diamétralement opposées au sens même du mot réforme, puisqu’elles préconisent carrément un retour sur le (peu) d’acquis obtenus.
In fine, au-delà de la gestion du stress hydrique, de la politique d’attractivité touristique, de la réforme sociale en cours à différents niveaux, du SIAM, du GITEX et de tout ce qui fait l’actualité, le véritable test de la législature menée par le Chef du Gouvernement Aziz Akhannouch sera cette réforme de la Moudawana, éminemment politique et révélatrice de la physionomie du Maroc de demain.
Zouhair Yata
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]]>Pour la presse israélienne qui commente le vote à l’ONU, le message est clair, Netanyahu a perdu le soutien de Biden et une fracture s’est installée entre les deux alliés. Sachant que tous les deux jouent leur avenir politique, Biden avec les élections de novembre et Netanyahu qui a usé la corde du pouvoir jusqu’à l’os, les sacrifices pour l’autre vont se faire de plus en plus rares dans les semaines et mois à venir.
D’autant que même Trump, qui pourrait succéder à Biden et donc présenter une perspective positive pour Israël, ne semble pas avoir envie de se salir les mains plus que cela en déclarant en commentaire à la résolution votée « Finissez la guerre et faites la paix ! ».
Est-ce que pour autant Netanyahu, qui ne semble ne plus rien avoir à perdre, renoncera à attaquer Rafah ou à adresser rapidement l’état de famine objectif qui sévit au sein de la population palestinienne ? Rien n’est moins sûr tant que l’épée de Damoclès de la libération des otages flotte au-dessus de tous. Tout au contraire porte à croire que la résolution de l’ONU, très mal reçue par les autorités israéliennes, va pousser celles-ci à jouer la montre.
La situation géopolitique se crispe chaque jour d’avantage dans le monde entier, or l’avenir du conflit en Palestine, si c’est la paix, devra passer par un consensus des puissances pour imposer ou conforter les parties dans cet objectif. Rien n’est moins vrai à ce stade et ce ne sont pas les attentats de Moscou qui le démentiront. Poutine l’a enfin reconnu, la Russie a été attaquée par des terroristes d’une branche peu connue de l’État islamique dite du Khorassan.
Présente en Asie centrale, notamment à l’est de l’Iran où elle a perpétré un attentat qui a fait plus de cent morts en janvier dernier, cette section de Daech est « obsédée » pour reprendre la terminologie du politologue Gilles Kepel, par l’alliance entre l’Iran et la Russie qui s’est matérialisée par le soutien au régime syrien d’Assad.
Lorsque Poutine pointe du doigt malgré tout, les responsabilités occidentales et ukrainiennes dans ces attentats, il s’adresse à un bloc qui inclus pour lui les États-Unis et l’Europe jusqu’à l’Ukraine certes, mais aussi les relations de ceux-ci avec l’Islam sunnite. Et, compte tenu des liens avérés entre Moscou et Téhéran d’une part et l’Iran et le Hamas d’autre part, il y a de quoi s’inquiéter de l’impact sur le conflit palestinien.
Du côté des représentants politiques des Palestiniens, si la volonté est réelle de vouloir libérer le peuple palestinien de son joug, il est indispensable d’œuvrer à créer un front commun, une union nationale porteuse de toutes les voix.
Sinon, au-delà du conflit qui fait rage aujourd’hui, lorsque l’actualité mondiale se focalisera sur autre chose et que les caméras cesseront d’être braquées sur ce qui s’y passe, la cause palestinienne et tous les espoirs de paix resteront emprisonnés par la dialectique de la confrontation et l’adage qui veut que « les amis de mes ennemis soient mes ennemis ».
Zouhair Yata
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]]>Chebbakia, l’hrira, les tables de ftour qui rassemblent les familles et les proches, la communion de tous autour de nos traditions et la transmission des ainés aux plus jeunes, notamment de la spiritualité et de la solidarité, à l’image des générations qui se retrouvent pour les prières de Tarawih. La liste est bien évidemment longue et adaptable à souhait selon ce que chacun attend de ce mois dont les bénéfices sont nombreux pour l’esprit et le corps. En revanche, ce qui est également certain, c’est que pendant le mois de Ramadan, le jour et la nuit ne se ressemblent pas, et que se révèlent aussi des comportements étonnants par leur inadéquation avec le principe même de ce mois.
Certes, certains sont moins graves que d’autres, à l’image du manque de civisme flagrant qui sévit devant toutes les pâtisseries et boulangeries, ou encore le fait que les voitures des parents s’agglutinent dans des embouteillages monstrueux aux abords des écoles, faisant l’économie au passage d’habituer les enfants à faire 20 mètres à pied. Il n’y a pas mort d’homme dans ces cas et celui qui oserait rappeler à l’ordre ceux qui créent une zizanie injustifiée sera qualifié d’impatient, peut-être parce qu’il est buveur de café, fumeur, diabétique ou sujet à la tension artérielle. En revanche, ce qui ne s’explique absolument pas, sous aucun prisme, dans aucune logique ou rationalité possible, ce sont les fous du volant, de tout âge et des deux sexes, qui sévissent à l’approche de la rupture du jeun et qui mettent en danger la vie d’autrui en plus de la leur, pour un bol de hrira ou une datte. La religion a décidément toujours bon dos.
En réalité, malgré une volonté affichée de s’élever pendant ce mois, pour beaucoup de nos concitoyens, l’apparat social, les stories instagram et TikTok pour les uns, la boulimie alimentaire pour les autres, les commérages acerbes qui accompagnent les longs litres de cafés, thés et autres jus au lait et aux fruits, la torpeur teintée de mauvaise foi qui anime chaque jour un peu plus le monde professionnel avec une baisse de la productivité digne d’un crash boursier, prennent souvent le pas sur les bonnes intentions associées à ce mois. Même lorsque Bank Al-Maghrib décide de ne pas relever les taux directeurs, on peut se demander si ce n’est pas pour éviter de donner trop de travail à tous ceux qui seraient impactés par une hausse.
Ajoutez à tout cela une vacuité terrible de l’actualité politique et économique nationale, les feuilletons télévisés et les spots publicitaires que nous regardons semble-t-il que pour mieux les critiquer, il ne reste que les « affaires » à commenter. Fort heureusement elles sont très nombreuses, touchent pratiquement toutes les couches politiques nationales et sont riches en rebondissements, déclarations, arrestations, mises en examen, condamnations, ce qui permet certainement d’étoffer les conversations nocturnes.
Dans la pratique, le mois de Ramadan est à l’image de la société marocaine, multiple et riche, naviguant entre tradition et modernité en brouillant constamment les frontières entre les deux. Ce sont les « Ramadan vibes » pour utiliser aussi la combinaison linguistique la plus à la mode entre la darija et l’anglais.
Zouhair Yata
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