A Marrakech, les travaux de la huitième édition de l’Atlantic Dialogues se poursuivent dans une ambiance marquée par des échanges nombreux et passionnants, abordant de front plusieurs sujets de fond pleinement inscrits dans la thématique centrale à savoir « Le Sud dans la tourmente ».
Dans le cadre de cette série de thématiques-problématiques pour un monde en mutation continue, l’éducation ne passe pas inaperçue. Loin de là.
Et pour en débattre, l’Atlantic Dialogues fait appel à la franco-marocaine Najat Vallaud Belkacem, ancienne ministre de l’Education, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche en France, actuellement DG d’IPSOS.
Ainsi et après avoir débattu d’un monde vivant au rythme de l’incertitude et les perspectives du populisme, une panoplie d’experts a essayé de décortiquer le système d’éducation et de répondre à cette question cardinale à savoir : ‘‘quelle éducation voulons-nous demain pour nos enfants ?’’. Telle est d’ailleurs la grande interrogation qui ne cesse d’alimenter les débats à plusieurs niveaux de par le monde.
Pour Najat Vallaud Belkacem, il n’y a pas de secret. Le développement de tout pays dépend de son système d’éducation. Et de poursuivre que l’éducation a un rôle fondamental dans la lutte contre les inégalités et autres extrémisme et populisme.
Dans le même sens, elle estime qu’il est aussi très important d’apprendre aux enfants que l’éducation est une affaire de toute la vie, afin de pouvoir s’adapter aux changements. Dans ses explications, Najat Belkacem insiste sur l’importance d’accorder un grand intérêt aux métiers de demain.
Toutefois, elle a tenu à préciser qu’il ne suffit pas de se contenter uniquement de la théorie, et d’accorder beaucoup d’intérêt aux sciences humaines, sociales, notamment la psychologie, la philosophie…afin de développer l’esprit critique chez les jeunes.
En Afrique, certains participants restent sur leur faim. Car lorsqu’on est face à un continent où la population est extrêmement jeune, le besoin en éducation et en formation professionnelle devient plus que jamais criant.
Les chiffres sont là pour nous rappeler à quel point la situation est critique et nécessite de trouver des solutions aussi efficaces qu’urgentes. Et pour cause, 20% de la population du continent africain (soit environ 200 millions de personnes) est âgée de 14 à 25 ans !
Cette population jeune est lourdement stigmatisée, car elle souffre d’un taux d’alphabétisation qui peine à dépasser les 70% et d’un taux de chômage qui dépasse les 50%.
Face au manque de scolarisation de ses jeunes, l’Afrique continue à pâtir de la quasi-absence d’une main d’œuvre qualifiée, ce qui est de nature à freiner la croissance de ses entreprises, dit-on.
Autrement dit, l’avenir d’un monde en paix et d’une Afrique émergente dépend d’abord et avant tout de l’école, mais surtout de la qualité de l’éducation qu’on offre à ses enfants et aux jeunes d’aujourd’hui, leaders de demain…
H.Z