Photo fournie par la police turque et par une agence de presse turque Dogan News Agency, le 2 janvier 2017 de l'auteur présumé de l'attentat d'Istanbul © Dogan News Agency/AFP Handout
L’auteur de l’attaque sanglante d’Istanbul qui a fait 39 tués la nuit du nouvel An serait un ressortissant Ouzbek, rapporte dimanche la police locale.
L’auteur de cette attaque, revendiquée par le groupe extrémiste de Daesh, est Abdulkadir Masharipov qui était arrivé à Istanbul, deux semaines auparavant, en provenance la province de Konya (centre), selon la presse qui cite la police turque.
Selon les enquêteurs, une cellule de Daesh à Konya, composée d’Ouzbeks, a continué à fournir un soutien logistique à Masharipov alias « Abou Mohamed Khorasani » qui est toujours en fuite.
Vingt huit ressortissants étrangers et onze turcs ont péri dans cette sanglante attaque qui a fait également une soixantaine de blessés.
Une quarantaine de présumés suspects en liens avec cet attentat, originaires d’Asie centrale et de Syrie, ont été arrêtés dans la banlieue d’Istanbul et à Izmir (Ouest).
Selon la police, le terroriste a d’abord tué un agent de police et un civil à l’entrée de cette discothèque avant d’accéder à l’intérieur où se trouvaient près de 600 personnes et de tirer à l’aveuglette sur la foule célébrant le nouvel an.
L’assaillant, arrivé à la boîte de nuit en taxi, a pris un sac du coffre, en a sorti un fusil automatique et a tué un policier et un civil devant l’entrée pendant qu’il traversait la rue avant d’accéder à l’intérieur, de monter à l’étage pour commencer à tirer sur les fêtards puis de descendre pour continuer à tirer.
Au cours de l’attaque, qui a duré sept minutes, il a changé six chargeurs et environ 120 des 180 douilles de balles tirées ont été retrouvées à l’intérieur de la cabine du DJ.
Il est, ensuite, allé à la cuisine et y est resté environ 13 minutes avant de changer ses vêtements, enlevant son manteau et quittant les lieux en profitant de la panique.
Par ailleurs, deux présumés kamikazes et trois autres rebelles du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ont été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à entrer en Turquie en provenance de Syrie, rapporte dimanche la presse locale.
Selon les autorités turques, les deux présumés kamikazes, interpellés dans la province de Sanliurfa (Sud-est), ont été formés dans les camps de Ras Al Ayn (province syrienne d’Al Hasakah), sous contrôle du parti de l’union démocratique (PYD, considéré par Ankara comme l’aile syrienne du PKK) .
Les suspects kamikazes devaient commettre des attentats-suicides à Istanbul et Ceylanpinar, un district de Sanliurfa, selon la même source.
La Turquie a été secouée par plusieurs attaques attribuées au PKK et à « l’état islamique » (EI) notamment la plus sanglante, un double attentat-suicide commis par des présumés djihadistes, qui avait fait, en octobre 2015, 103 tués devant la gare centrale d’Ankara.
En décembre dernier, un double attentat-suicide par voiture piégée et un kamikaze près du stade de Besiktas à Istanbul avait fait 46 tués dont 36 agents de la police anti émeute.
Quelques jours plus tard, un autre attentat-suicide à la voiture piégée près du campus de l’université Erciyes dans la province de Kayseri (centre) avait fait 13 tués parmi des soldats.
Ces deux attaques ont été revendiquées par les « Faucons de la liberté du Kurdistan » (TAK), groupe dissident de la rébellion du PKK.
Plus de 8.000 rebelles ont été tués ou capturés, depuis juillet 2015, à l’intérieur du pays et dans les raids aériens de l’aviation turque dans le nord de l’Irak et plus de 800 membres des forces de sécurité (soldats, policiers et gardiens de village) ont été tués dans les accrochages et attaques du PKK.
Ankara avait initié en automne 2012 un processus de réconciliation avec le PKK pour mettre fin au conflit armé de trois décennies ayant fait plus de 40.000 tués. Mais deux ans et demi plus tard, ce processus a volé en éclats avec la reprise des attaques contre les forces de sécurité après l’attentat-suicide de Suruç, le 20 juillet 2015, qui avait fait 34 tués parmi des sympathisants du mouvement kurde.
LNT avec agences