Video de propagande diffusée sur internet par l'Etat islamique en Syrie, le 3 janvier 2016 © WELAYAT RAQA/AFP/Archives -
Les dirigeants du G7 réunis à Taormina en Sicile ont accentué la pression sur les grands groupes internet, pour qu’ils luttent davantage contre les contenus radicaux, à la demande de la Grande-Bretagne, frappée mardi par un attentat meurtrier.
Le Royaume-Uni a souffert « cette semaine de l’attaque terroriste la pire de son histoire » et « aujourd’hui les dirigeants du G7 ont rejoint la Grande-Bretagne dans la condamnation de cet acte barbare », a affirmé la Première ministre britannique Theresa May devant la presse, peu après la signature d’un communiqué sur ce sujet.
Dans cette déclaration, le G7 appelle « les fournisseurs d’internet et les réseaux sociaux à accroître substantiellement leurs efforts pour résoudre le problème des contenus terroristes ».
Ce texte a été signé par les dirigeants de sept des pays les plus riches de la planète (Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Canada et Italie).
Ces pays du G7 veulent également que l’industrie de l’internet « agisse de façon urgente pour développer et partager de nouvelles technologies et des outils visant à améliorer la détection automatique de contenus favorisant la promotion de l’incitation à la violence ».
Élimination automatique de ces contenus, signalement aux autorités et blocage de ceux qui les partagent, figurent parmi les pistes évoquées au G7.
Ce texte n’est pas légalement contraignant envers les grand groupes internet, a expliqué la délégation française, mais « il n’y a jamais eu d’action aussi grande de ces sept pays pour faire pression sur ces entreprises ».
Les enquêtes après les attentats en France ou en Grande-Bretagne ont révélé le rôle joué par les contenus radicaux islamistes sur internet dans le processus de radicalisation des auteurs de ces attaques.
Le G7 a également dit son inquiétude face au retour des militants partis combattre en Syrie ou en Libye, particulièrement après l’attentat de Manchester commis par un Britannique d’origine libyenne qui pourrait s’être rendu en Syrie après une visite en Libye.
« Il est vital que nous coopérions plus avec nos partenaires dans la région pour augmenter les retours (d’information) et les poursuites contre ces combattants », a déclaré Mme May.
« Cela signifie une amélioration du partage de renseignement, une récolte de preuves et un renforcement des procédures policières et légales de ces pays », a-t-elle ajouté.
Des rencontres au niveau ministériel des pays du G7 devraient intervenir rapidement pour appliquer ces recommandations.
Facebook et Twitter, deux réseaux sociaux visés par ces demandes, ont accru leurs efforts ces derniers mois contre la propagande jihadiste, sous la pression croissante notamment des Etats-Unis et de l’Europe.
Ainsi l’Allemagne veut obliger les groupes internet à effacer ou bloquer dans les 24 heures suivant leur signalement des contenus délictueux, sous peine de fortes amendes. Pendant sa campagne Emmanuel Macron avait souhaité que ces groupes aient l’obligation légale de retirer ces contenus. Fin 2016 la Commission européenne avait accusé Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube de ne pas lutter suffisamment contre les propos haineux.
En signe de bonne volonté, Twitter a suspendu, entre octobre et mars, 376.890 comptes faisant l’apologie du terrorisme, 60% de plus que par rapport à la période précédente.
LNT avec Afp