Des Casques blancs syriens recherchent des survivants après un raid aérien de l'armée syrienne sur la ville rebelle d'Ariha, dans le nord-ouest, le 27 février 2017 © AFP Omar haj kadour
L’armée syrienne a effectué lundi une percée face aux jihadistes du groupe Etat Islamique (EI) dans la province septentrionale d’Alep et en direction de la cité antique de Palmyre (centre), qu’elle avait perdue en décembre.
En quinze jours, l’armée syrienne s’est emparée de 18 villages, dont Tadef, au sud de la ville d’Al-Bab, ancien fief de l’EI conquis jeudi dernier par l’armée turque alliée à des rebelles syriens, a indiqué lundi à l’AFP une source de sécurité à Damas.
Selon cette source, l’armée a pris le contrôle de 600 km2 dans cette partie de la province d’Alep, située au nord de la Syrie.
Le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane a confirmé cette avancée, précisant que l’EI s’était retiré lundi préventivement de 23 nouvelles localités dans cette région avant que l’armée ne les prenne.
Par ailleurs, l’armée syrienne a fait lundi la jonction avec les Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition regroupant des autonomistes kurdes et des combattants arabes anti-EI, au sud de la ville de Minbej, située elle aussi dans le nord de la Syrie.
Si près d’Al-Bab, le face-à-face est tendu avec les militaires turcs, que Damas considère comme des « envahisseurs », les relations sont bien meilleures avec les FDS près de Minbej.
« Nous sommes à proximité des forces du régime dans plusieurs endroits (dans le nord de la Syrie) et il existe une sorte de trêve entre nous. Donc, il n’y aura pas de combats entre nous » à Minbej, a affirmé à l’AFP, le porte-parole des FDS Talal Sello.
Selon Rami Abdel Rahmane, l’armée syrienne a trois objectifs dans le nord: « empêcher les forces turques alliées aux rebelles d’avancer vers le sud, faire la jonction avec les FDS et prendre la localité d’al-Khafsa, où se trouve une station de pompage d’eau alimentant la ville d’Alep et qui est mise hors service par l’EI depuis un mois et demi ».
Dans le centre de la Syrie, l’armée s’est rapprochée de la ville antique de Palmyre et tente « d’y prendre en tenailles les jihadistes » de l’EI qui avaient repris le contrôle de ce joyau archéologique en décembre après l’avoir déjà contrôlé entre mai 2015 et mars 2016, selon une source de sécurité à Damas.
« Les forces du régime ne sont plus qu’à 4 km de Palmyre. Elles ont avancé rapidement ces derniers jours par le sud-ouest et le nord-ouest et se sont emparées de hauteurs dominant la ville », a spécifié pour sa part l’OSDH.
Dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, où les jihadistes de Fateh al-Cham, l’ex-branche d’al-Qaïda sont dominants, l’aviation du régime a effectué un raid meurtrier contre la ville rebelle d’Ariha.
Treize civils, dont trois enfants, ont été tués dans la nuit de dimanche à lundi sur Ariha, selon l’OSDH. Deux immeubles de quatre étages se sont effondrés sur leurs occupants.
Un secouriste de la Défense civile Leith Fares a affirmé à l’AFP: « Nous travaillons depuis 03H00 du matin (01H00 GMT) pour retrouver les victimes sous les décombres de ces bâtiments effondrés sur leurs habitants ».
« Nous avions réussi à retirer 20 blessés et on recherche encore deux familles composées au total de sept personnes », a-t-il ajouté.
Selon l’OSDH, dix civils avaient été tués samedi dans des raids sur Ariha.
LNT avec Afp