Une Syrienen tente de sauver des objets de sa maison détruite par une frappe aérienne russe à Kaferanbel dans la province d'Idleb selon une ONG le 20 mai 2019 According to a war monitor, air strikes by regime ally Russia resumed on the Idlib region late yesterday, after shelling and rocket fire by regime forces earlier in the day killed six civilians. © AFP OMAR HAJ KADOUR
Au moins dix civils, dont cinq enfants, ont été tués dans des raids aériens russes sur la province d’Idleb, dernier bastion jihadiste dans le nord-ouest de la Syrie, où l’ONU craint une « catastrophe humanitaire », a affirmé lundi l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Selon cette ONG, qui dispose d’un large réseau de sources en Syrie en guerre, cinq enfants, quatre femmes et un homme ont péri dans ces frappes à Kafranbel, durant la nuit.
Les frappes ont eu lieu près d’un hôpital de cette localité, le mettant hors service, d’après l’OSDH. Un correspondant de l’AFP sur place a constaté qu’au mois cinq maisons près de Kafranbel avaient été totalement ou partiellement endommagées.
Dimanche, l’armée russe a annoncé que les forces syriennes du président Bachar al-Assad avaient cessé le feu « de manière unilatérale à partir de 00h00 le 18 mai » dans ce bastion d’Idleb. Mais une ONG a affirmé que les bombardements s’étaient poursuivis en dépit de cette annonce.
Depuis fin avril, les forces syriennes et leurs alliés russes ont intensifié les attaques sur la province d’Idleb, zone décrétée « de désescalade » depuis septembre, faisant planer la crainte d’une offensive de grande ampleur pour reprendre le contrôle de cette dernière enclave tenue par des groupes jihadistes, dont Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d’Al-Qaïda).
Vendredi, l’ONU a sonné l’alarme sur le risque d’une « catastrophe humanitaire » à Idleb si les violences continuaient, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité.
« Nous appelons toutes les parties à cesser les hostilités », a déclaré l’Américaine Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe de l’ONU pour les Affaires politiques. « On risque la catastrophe humanitaire », a-t-elle averti lors de cette session demandée par la Belgique, l’Allemagne et le Koweït, la deuxième en une semaine.
La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 370.000 morts, et a poussé à la fuite des millions de personnes.
LNT avec AFP