
Les pauvres et malheureux habitants des douars de la région d’Al Haouz viennent de vivre le pire, un tremblement de terre ravageur et dévastateur faisant des morts, des blessés, des sans-abris, des veuves et veufs, des orphelins, des handicapés, des cas d’extrême pauvreté, des troubles psychologiques et autres dépressions et déceptions… La scène est apocalyptique avec des Douars complètement rayés de la carte… le mal est gigantesque. Nous sommes en effet face à une vraie tragédie, un cauchemar et nous sommes de tout cœur avec toutes les victimes.
En tout et jusqu’à présent, ce séisme puissant qui a terriblement secoué les montagnes de l’Atlas a fait à l’heure où nous mettons sous presse 2.901 morts et 5.530 blessés, la majorité de ces victimes étant des provinces d’Al Haouz, de Taroudant et Chichaoua. Hélas, ce bilan provisoire va probablement encore s’alourdir malheureusement ! Pour le moment, tout en comptant et pleurant les morts, il faut absolument sauver ceux qui sont toujours bloqués sous les décombres le plus rapidement possible. Telle est aujourd’hui l’urgence absolue.
Sur le terrain, les autorités publiques poursuivent leurs efforts afin de secourir, évacuer et prendre en charge les blessés, et mobilisent l’ensemble des moyens nécessaires afin de répondre aux répercussions de cette douloureuse tragédie.
Néanmoins, il est important de souligner que quatre jours après, des douars entiers vivent toujours sous les décombres. Les gens souffrent et ne savent même pas comment enterrer les morts ni soigner les blessés, ou encore moins venir au secours des personnes toujours ensevelies. En effet et en plus du désenclavement de ces douars, les routes sont, après la catastrophe, totalement coupées par des rochers et des grosses pierres qui doivent peser plusieurs tonnes. Important de souligner ici que dans la majorité des régions d’Al Haouz, on est sur une seule route, déjà difficile d’accès dans les situations normales, qui alimente plusieurs villages. C’est dire que ces rochers sur routes compliquent davantage la tâche aux opérations de secours, car avec le séisme, l’accès à ces douars sinistrés est devenue très difficile.
Autrement dit, la mission de sauver Al Haouz reste un véritable challenge. Une urgence absolue. Une affaire qui va nécessiter sans aucun doute encore du temps avant de passer à l’étape suivante, à savoir la reconstruction de la région.
Au passage et on ne le dira pas assez, ce tremblement de terre vient mettre à nu les conditions désastreuses de ce Maroc profond et reculé. Si après tout, personne ne peut contester tous ces efforts déployés ou encore cette grande mobilisation menés pour sauver Al Haouz, rien n’empêche toutefois de revenir sur les responsabilités et ouvrir un débat sérieux sur ce qui va et ce qui ne fonctionne pas en matière de désenclavement du monde rural, des régions montagneuses et des patelins lointains. Car en réalité, le malheureux et désolant sort de cette population suite à ce séisme devrait nous interpeller tous. En effet, dans ce Maroc profond, les besoins et les services sont multiples et divers : routes, hôpitaux de proximité, écoles, centres sportifs et culturels…
C’est dire qu’aujourd’hui plus que jamais, un intérêt tout particulier doit être accordé à tous ces citoyens de ce Maroc profond dans le grand espoir de leur faire sortir de leur isolement et leur désenclavement. La solidarité avec Al Haouz et toutes les régions désenclavées du Maroc doit se poursuivre loin des caméras sensationnalistes et des catastrophes !
Hassan Zaatit