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Le Maroc a le vent en poupe et nous sommes tentés d’y ajouter d’emblée un grand « hamdoullah ». Pendant le Covid déjà, le Royaume a démontré des qualités de résilience grâce à une gestion de la pandémie exemplaire par les autorités marocaines, saluée et montrée en exemple dans de nombreux pays. Cela a pris la forme d’une politique sanitaire proactive mais aussi d’une accélération formidable de l’appétence des pouvoirs publics pour la chose digitale qui sert aujourd’hui de socle à une nouvelle stratégie africaine du Maroc dans le domaine de la Tech. En témoigne la tenue de la 1ère édition du GITEX Africa à Marrakech la semaine passée, qui a permis au Maroc de se présenter à ce secteur mondial comme un hub aux portes de l’Afrique, dont on ne cesse de prédire l’explosion économique future.
De même, le Maroc a tiré rapidement les enseignements de l’impact de la pandémie sur les populations les plus vulnérables et a accéléré le déploiement d’une politique sociale qui constitue un nouveau pallier atteint pour la protection de nos concitoyens.
La nouvelle Charte d’Investissement, très attendue par les acteurs économiques nationaux et vecteur d’une nouvelle attractivité du pays pour les investisseurs étrangers, vient s’ajouter à ces efforts en permettant à l’État de stimuler l’investissement tout en garantissant un apport du secteur privé grandissant. Cette charte commence déjà à porter ses fruits et va servir de fer de lance d’une (ré)industrialisation nécessaire dans un contexte mondial fortement impacté par l’inflation et les problèmes de logistique.
Dans ce sens, la CGEM affiche aussi un dynamisme qui semble aligné avec une volonté claire de faire « redémarrer » la machine, que ce soit à travers les relations bilatérales avec le patronat espagnol ou plus récemment avec les représentants de l’UE. De même, la tenue de l’Africa CEO Forum et la participation d’une délégation officielle menée par le Chef du Gouvernement, s’ajoutent à ce « Momentum » économique qui est d’ailleurs déjà sanctionné positivement par les prévisions de croissance pour 2023 et 2024.
Last but not least, le Maroc jouit d’une visibilité internationale et d’un « goodwill » inédit sur lequel il surfe habillement, en particulier depuis l’incroyable performance des Lions de l’Atlas au Qatar. Ainsi, la Première Dame des États-Unis, Jill Biden, en visite éclair au Maroc, salue un des plus vieux amis des USA. Apple, le géant mondial, illustre ses dernières innovations technologiques en mettant en avant Marrakech dans son « Vision Pro », emboitant le pas à d’autres mastodontes internationaux, de Ferrari à Vogue ou Armani. Robert de Niro investit dans la ville ocre avec l’ouverture de son Nobu quand Michael Jordan fait ses emplettes chez Dar el Bacha. En un mot comme en mille, le Maroc brille à l’international, faisant écho à la campagne « Terre de Lumières » déployée par l’ONMT et qui se ressent clairement dans la hausse des performances touristiques du pays en 2023.
Mais, ne soyons pas dupes ou naïfs, tout cela a un prix, celui d’augmenter considérablement la rogne de tous ceux qui ont des inimitiés envers nous, au risque de saper les efforts consentis. Les relations avec l’Algérie et la France sont des cailloux de taille dans nos semelles et peuvent entraver la bonne marche du Maroc. Si les raisons de la discorde avec les deux pays sont différentes et multiples, entre Paris, Rabat et Alger, les conflits puisent leur source dans la même eau, celle de l’intégrité territoriale du Royaume sur laquelle le Maroc, comme sur les sujets précités, a montré une fermeté sans précédent et s’est fixé une ligne directrice diplomatique claire depuis quelques années, celle de rétablir son droit auprès de la communauté internationale. Même si Paris semble ne pas vouloir céder à ce qu’un ancien haut diplomate français qualifie de « chantage » sur la question du Sahara, la réalité est que la France n’a pas les coudées franches tant les relations avec l’Algérie sont embourbées. Le vent tourne peut-être déjà un petit peu, comme en témoigne la remise en cause récente par l’ancien premier ministre français Edouard Philippe, dont on connait la proximité avec la macronie, de l’accord migratoire historique entre la France et l’Algérie. Mais, en définitive, le sentiment que l’on ressent à la lumière des avancées récentes et des efforts consentis par le Maroc est celui de la crainte d’un retour de bâton, conséquence de ce qu’on appelle dans notre culture le mauvais œil. Que Dieu nous en préserve.
Zouhair Yata