Le Groupe Banque Populaire a présenté à Casablanca, jeudi 24 mars, les résultats enregistrés au titre de l’exercice 2016 et, comme à l’accoutumée, son Président-Directeur Général, M. Mohamed Benchaaboun, s’est éloquemment plié à l’exercice de leur exposé devant la presse et les analystes financiers.
De ses propos clairs et exhaustifs, il ressort que le premier groupe bancaire national a pu réaliser des résultats fort honorables, malgré un contexte international morose, une stagnation de l’activité économique au niveau national et les effets de la baisse des cours des matières premières et du pétrole à l’échelle africaine.
Globalement positif
Pour autant, M. Benchaaboun a pu exciper dans sa présentation de la préservation de la performance et de la croissance au niveau de toutes les activités du Groupe Banque Populaire, ce qui, en soit, constitue une belle avancée dans le contexte décrit plus haut.
C’est ainsi que le PNB enregistre une hausse de 2 %, à 15, 655 MDH au terme de l’année, tandis que le RNPG de la BCP augmente de 5,3% à 2,643 MDH, malgré, dixit M. Benchaaboun, une pression sur les marges.
Les dépôts de la clientèle quant à eux, ont connu une croissance de 3,8 %, à 259,8 MDH, alors que les créances sur cette dernière ont augmenté de 1,8%, à 213,9 MDH.
Au niveau de l’évolution du PNB par rubrique, on constate globalement l’impact maîtrisé de la baisse des taux débiteurs avec un quasi- maintien de la marge d’intérêts , mais aussi la dynamique commerciale soutenue sur l’ensemble des activités du Groupe, se traduisant par une nette appréciation de la marge sur commission de +7% et, enfin, une forte progression des activités de la Banque de Financement et d’Investissement (+8%) et de la Banque de l’International (+6%).
Au terme de l’exercice 2016, le Groupe excipe également d’une évolution maîtrisée des charges dans un contexte de transformation stratégique.
Par ailleurs, parce que le risque a considérablement augmenté à cause des effets de la crise, le Groupe Banque Populaire s’est attelé à mettre en place une politique de provisionnement marquée au sceau de la prudence afin de conforter sa solidité financière, conjointement au renforcement de sa politique de recouvrement.
C’est ainsi qu’un un effort de provisionnement important a été consenti au titre de l’année 2016 avec un coût du risque qui s’élève à 3,3 milliards de DH, mais aussi la constitution d’une PRG supplémentaire pour risques généraux de 317 MDH portant l’encours à 2,7 milliards de DH, l’alimentation du fonds de soutien dont l’encours se situe à 3,2 milliards de DH ainsi que la constitution d’une provision complémentaire pour risques pays relative à la zone UEMOA.
Tout ceci s’accompagne également d’un important effort de recouvrement qui a permis la récupération en 2016 de plus de 1,5 milliard de dirhams de créances dont près de 150 millions DH de créances assainies.
In fine, on conclura donc que le Groupe Banque Populaire a su qualitativement et quantitativement tirer son épingle du jeu en 2016, en réalisant des performances en ligne avec la vision stratégique du groupe, malgré un contexte franchement défavorable.
Quatre socles et leurs objectifs
Aussi, comme présenté avec force détails par le Président Benchaaboun au cours de cette conférence de présentation marquée par la multiplicité des questions, tant de la presse que des analystes, lq BP entend renforcer son leadership sur ses bastions historiques à travers une banque de détail mutualiste profondément ancrée dans ses régions.
C’est ce qui s’exprime pour 2016 par une collecte exceptionnelle qui confirme ce leadership du Groupe et capte près de 32% de l’additionnel sur les particuliers et 58% sur les Marocains du Monde, faisant ainsi progresser sa part de marché sur les particuliers de 49 pdb à 30,4%
Se confirme également la pole position du Groupe sur le marché des transferts MRE avec près de 40% de parts de marché, en hausse de 1,4 point
On constate également une forte dynamique commerciale qui s’est traduite par une progression significative de +10,8% de la marge sur commissions
Enfin, la BP peut se targuer d’une bonne performance de la distribution des crédits notamment sur le segment du crédit acquéreur pour lequel la banque améliore sa part de marché de 15 pdb à 24,4% et affirme ainsi sa position de leader.
En second socle de son action volontariste, la Banque Populaire veut poursuivre le développement d’une banque de financement et d’investissement de référence au Maroc.
Quant au troisième socle, il vise à raffermir la dimension panafricaine du Groupe et étendre son empreinte stratégique sur le continent.
Pour, en quatrième et dernier socle, confirmer la dimension citoyenne du Groupe à travers une politique RSE volontariste.
C’est dans ce cadre global d’affirmation des objectifs du Groupe BP, et à la lumière des résultats enregistrés, que le PDG, M. Mohammed Benchaaboun, a réitéré la ferme volonté de sa banque d’accroître le périmètre d’intervention en Afrique subsaharienne, dans le sillage et la logique des récentes tournées royales. Et ce notamment à travers la politique des acquisitions ou des partenariats, le développement de l’activité d’assurance, en Côte d’Ivoire entre autres, la systématisation des implantations de la micro-finance, grâce à la holding AMIFA, dont le siège se trouve à Casablanca Finance City.
Par ailleurs, la banque participative, du nom d’Al Yousr, sera prochainement opérationnelle, en partenariat avec l’américain Guidance Financial Group, pour l’ouverture de plusieurs dizaines d’agences au niveau du territoire national.
On notera également que la Banque Populaire, qui figure parmi les « victimes » de la faillite de la SAMIR, a entièrement provisionné la créance, comme réaffirmé au cours de la conférence de presse, laquelle s’est conclue sur le constat positif mais prudent du Président Benchaaboun d’un soutien non équivoque au processus qui permettra, à terme et par étapes soigneusement suivies, d’arriver, un jour (lointain ?) à l’entière flexibilité du Dirham.
Fahd YATA