Casablanca semble vide de ses habitants. Crédits photo : Ahmed Boussarhane/LNT
Jamais nous n’avions connu une telle crise, une telle situation, celle d’un bouleversement complet de nos habitudes, de nos comportements, de notre quotidien.
Le COVID-19 a transformé notre vie, celle de tous les Marocains et il y a fort à parier qu’après le 20 avril, lorsque le confinement sera levé, inch’Allah, le retour à la normale sera difficile.
Mais, surtout, viendra le temps des bilans, social, économique, financier, et, pour chacun d’entre nous, psychologique et même physique parce que plusieurs semaines de confinement laisseront forcément des traces sur notre morphologie…
Dans cette situation de crise, qui s’est étendue quasiment au monde entier, on peut dire que le Royaume sort du lot grâce à la forte implication royale qui a permis de réagir très vite et très fortement afin de freiner le déploiement de la pandémie dans notre pays. C’est d’ailleurs déjà reconnu par une bonne partie de la communauté internationale.
Confinement total et généralisé accompagné de la mobilisation des forces de l’ordre pour assurer le respect de cette mesure indispensable, participation des Forces Armées Royales pour conforter le respect des mesures préventives, engagement des services sanitaires de l’armée, etc.
On soulignera également la décision pertinente de l’usage de la chloroquine dans le traitement de l’infection, en faisant fi des polémiques d’experts et des questions d’égos qui agitent le monde scientifique, en France notamment.
Globalement d’ailleurs, il faut souligner le haut degré de maturité et d’engagement citoyen dans l’acceptation de cette situation extraordinaire, au sens premier du mot.
Les Marocaines et les Marocains, comprennent et respectent, pour l’extrême majorité de notre population, la gravité de la situation et les mesures qui en découlent, malgré les appels à l’incivisme lancés par les milieux obscurantistes qui se sont répandus en plusieurs villes du pays.
Ces apprentis assassins, interpellés rapidement d’ailleurs par les forces de l’ordre, méritent la plus grande sévérité de la Justice, tant leurs comportements sont criminels.
Mais aujourd’hui, ce qui paraît le plus important, c’est la solidarité et l’engagement de tous afin de surmonter les conséquences et dégâts collatéraux de cette pandémie.
Certes, les engagements financiers des grands groupes, d’entreprises majeures, d’institutions nationales, ont prouvé que l’appel royal à la contribution du Fonds de solidarité pour la gestion de la pandémie avait été entendu, ce qui est tout à leur honneur.
Cependant, les conséquences sociales et l’impact sur l’existence même de dizaines de milliers de PME et TPME, n’ont pas, à ce jour, reçu toutes les réponses concrètes satisfaisantes.
Des millions de salariés sont menacés de licenciement parce que leurs entreprises sont à cours de fonds alors que l’indemnité couverte par la CNSS est largement insuffisante pour assurer leur survie et celle de leurs familles.
De même, l’État devrait mettre en place toutes les mesures de report des obligations fiscales, en un moratoire de plusieurs mois, afin d’empêcher l’asphyxie financière des contribuables, les personnes morales notamment n’appartenant pas au secteur des grandes entreprises.
Enfin, certains acteurs économiques devraient s’interdire de profiter de cette conjoncture pour étrangler leurs fournisseurs et leurs clients, comme certains, malheureusement, sont tentés de le faire, notamment avec la presse écrite, l’un des secteurs essentiels pour la démocratie et l’information responsable de nos concitoyens.
Le Maroc, soyons en assuré, vaincra cette pandémie et viendra le temps de la reprise des activités.
Mais, ce temps s’accompagnera de bilans, d’analyse des comportements des uns et des autres…
Malheur à ceux qui, durant cette période difficile que nous traversons, auront fait plus de mal à notre population, à nos entreprises, à notre économie, à notre société, que le COVID-19 lui-même !
Fahd YATA