Certains témoins figurant dans la liste présentée par le parquet, dans le cadre du procès des événements de Gdim Izik, ont assuré être en mesure de reconnaitre les suspects en cas de confrontation, alors que les accusés ont refusé de se soumettre à cette procédure, a indiqué lundi le procureur général du Roi près la Cour d’appel à Salé, Hassan Daki.
La Cour a décidé d’exposer aux accusés les déclarations de trois témoins et de procéder à la confrontation, conformément aux dispositions de l’article 337 du Code de procédure pénale, mais les mis en cause ont refusé de se soumettre à cette procédure, a affirmé M. Daki dans une déclaration à la presse.
Le procureur général du Roi a noté que la Cour a, également, auditionné huit témoins, dont certains ont livré des informations et données précises sur la situation au sein du camp, les événements survenus pendant et après son démantèlement et ponctués par des agressions contre plusieurs éléments de la force publique, et le rôle de certains suspects dans ces actes.
Il a souligné que l’audience consacrée à l’audition des témoins a été marquée par des récits émouvants, décrivant les actes commis le jour du démantèlement du camp, notamment la gravité des agressions qu’ils ont subies eux-mêmes et leurs collègues, qui étaient chargés du maintien de l’ordre à l’intérieur et à l’extérieur du camp, pendant et après l’opération. Par ailleurs, M. Daki a fait savoir que la cour a décidé de reprendre l’audition des témoins, mardi.
Depuis son renvoi devant la Chambre criminelle près l’annexe de la Cour d’appel de Salé le 26 décembre 2016, ce procès est suivi par plusieurs associations de défense des droits de l’homme, des ONG indépendantes nationales et internationales, des familles des victimes et des accusés, ainsi que par plusieurs médias nationaux et étrangers.
Les événements de Gdim Izik avaient fait 11 morts et 70 blessés parmi les forces de l’ordre et quatre parmi les civils, ainsi que d’énormes dégâts matériels au niveau des établissements publics et des biens privés d’autrui.
Les accusés sont poursuivis pour constitution de bandes criminelles et violences sur les forces de l’ordre ayant entraîné leur mort avec préméditation, mutilation de cadavres et complicité, conformément aux dispositions des articles 293,294, 297 du code de procédure pénale.
Le procès de Gdim Izik se tient devant une juridiction civile après la décision de la Cour de cassation d’annuler le verdict prononcé contre les mis en cause par le tribunal militaire en 2013.
Le Tribunal militaire de Rabat avait condamné, le 17 février 2013, à des peines variant entre la perpétuité, 30 ans, 25 ans et 20 ans de prison ferme, les 25 personnes impliquées dans cette affaire, dont l’une par contumace, poursuivies pour « constitution de bande criminelle », « violence à l’encontre des forces publiques ayant entraîné la mort avec préméditation et complicité ».
LNT avec Map