Si l’écosystème « voiture connectée 100% marocaine » a été, au départ, une initiative privée grâce notamment à l’impulsion de Hicham El Oufir de CFAO Motors et de Omar Bencherki de Magnav, il faut souligner ensuite l’intervention centrale d’un organisme étatique, le SoftCentre.
C’est Jamal Benhamou, le directeur de cette structure, qui a su donner à ce projet le bon coup d’accélérateur nécessaire à son émergence et à sa concrétisation.
Doté d’une personnalité généreuse et dynamique à la fois, et fort d’une expérience de plus de 18 ans dans le domaine IT, il est aujourd’hui une figure incontournable dans le domaine de l’innovation logicielle et de l’entrepreneuriat au Maroc.
Quelles ont été ses principales contributions dans le tissu socio-économique de notre pays ? Quel est son rôle aujourd’hui en tant que directeur du Softcentre, un organisme public spécialisé dans l’innovation logicielle? Et enfin, pourquoi est-il si important pour les jeunes d’aujourd’hui (entrepreneurs, étudiants et chercheurs) de le connaître ?
Réponses dans cet article portrait…
Un MRE qui cède aux sirènes de son pays d’origine
Jamal Benhamou est né en France à Paris. Il fera cependant une partie de ses études (3ème, seconde et première) au Maroc au Lycée français Paul Valéry à Meknès afin de « connaître l’autre face de sa double culture franco-marocaine ».
Il commencera ses études supérieures en prépa HEC en France mais il saisit très vite l’occasion de terminer celles-ci au Maroc grâce au fait que son école Intégrale ouvre une filiale à Casablanca en collaboration avec l’I.M.M.
Il obtiendra son diplôme d’études supérieures en management avec tous les honneurs (Mention bien, Major de sa promotion à l’examen de sortie et prix du meilleur mémoire de fin d’études !).
Après avoir travaillé quelques temps avec Saad Kettani (du groupe Wafa Assurances) qui lui donna de précieux conseils, il rencontre Hicham Benjelloun, un ancien ami de sa promotion, devenu patron d’une jeune Web Agency, Link Web System, qui lui fait découvrir le secteur naissant du digital.
Très vite, il se rend compte de l’immense potentiel de ce secteur pour le Maroc et décide de créer sa propre boite de consulting en « transformation digitale ».
Un parcours professionnel dédié à la restructuration
Son premier fait d’armes sera d’aider son ami à booster l’activité de son entreprise. Il fait passer cette dernière de simple TPE, louant un petit local et employant à peine 3 jeunes développeurs, à une entreprise employant 60 développeurs sur des locaux de 300 m2 et réalisant 90% de son chiffre d’affaires à l’export!
En un an et demi, il aura réussi à faire progresser son chiffre d’affaires de 900% soit de 30 000 euros à 300 000 euros !
« Son dynamisme et sa redoutable efficacité en vision stratégique font qu’il commence à recevoir de plus en plus de propositions de collaborations de plusieurs acteurs IT aussi bien nationaux qu’étrangers. »
Il entame alors une longue série de projets de restructuration et d’accompagnement opérationnel dans le monde IT.
Voici d’ailleurs une liste non exhaustive de quelques opérateurs et acteurs importants qu’il a accompagné dans leurs différentes stratégies de développement:
Casanet, Maroc Telecom, Ubisoft Maroc, Freelance.com Maroc, Initiative Media KLEM Euro RSCG Maroc, Quadratura, Ucotra, etc.
Le secteur public ne tardera pas, lui non plus, à faire appel à ses compétences pour la mise en place des deux premiers portails publics d’envergure: Le Portail National du Maroc et celui de la Ville de Casablanca.
Une présence soutenue dans le milieu associatif et éducatif
Au moment où le monde des IT commence à prendre de l’importance stratégique au Maroc, le dynamisme et l’efficacité de Jamal Benhammou tape dans l’œil de l’APEBI (Fédération marocaine des Technologies de l’Information, des télécommunications et de l’offshoring), qui le sollicite pour effectuer la restructuration nécessaire à son développement.
Grâce à son carnet d’adresses déjà très bien fourni et à ses compétences managériales adaptées au contexte IT, Jamal Benhamou fera réaliser un véritable bond économique à la structure avec une levée de fonds d’un montant de 1,7 millions d’euros auprès de bailleurs de fonds nationaux et internationaux !
Parmi ses autres contributions au monde associatif, Jamal a aussi été membre fondateur et vice-président de l’A.S.T.E.C. (Association des Sociétés du Technoparc), une structure qui compte aujourd’hui dans le paysage économique casablancais.
En parallèle avec le monde associatif, il exercera aussi une activité dans le domaine de l’éducation où son savoir-faire et son expérience seront transmis aux étudiants des écoles d’ingénieurs et de commerce.
Depuis l’année 2000 jusqu’à encore aujourd’hui, il a ainsi pu contribuer à la mise en place de plusieurs cursus de formation dédiés aux TIC et au partage d’expérience en Stratégie Multimédia et Marketing Digital.
Une vision novatrice du travail
Jamal Benhamou possède une vision du travail en totale rupture avec ce qui se pratique traditionnellement au Maroc.
Pour lui, la réussite d’un projet passe nécessairement par la « qualité » de l’équipe avec qui l’on va collaborer:
« On aura beau élaborer les meilleures plans et stratégies, si les gens impliqués ne sont pas suffisamment motivés, le projet est voué à l’échec. »
Le travail en mode collaboratif doit donc être privilégié au profit des anciennes méthodes de gestion directive verticale. Il faut plutôt utiliser le management agile, générateur de valeur ajoutée et de synergie constructive.
Cette vision novatrice du travail ainsi que ses résultats et performances économiques exceptionnelles dans l’environnement IT lui vaudront une proposition au poste de Directeur du SoftCentre par M. Chefchaouni, membre du CA de la structure et directeur de l’I.N.P.T, à l’heure où le Plan Maroc Numérique 2013 commence à prendre forme.
Création du SoftCentre: place à l’innovation !
Le Softcentre a pour mission première de promouvoir et de développer au Maroc l’activité de Recherche et Développement dans le domaine des logiciels innovants, avec comme thématiques prioritaires la Mobilité, la Monétique, les Progiciels et le Multimédia.
Au-delà des résultats attendus en termes de production de contenus logiciels, le SoftCentre se veut être avant tout un véritable pont de l’innovation entre les opérateurs privés et publics, qui sont demandeurs de logiciels performants pour leur croissance (obligation de résultats), et les universités et écoles d’ingénieurs qui sont, eux, dans la recherche fondamentale pure (obligation de moyens).
Le travail de Jamal consistera donc à constamment essayer d’identifier les équipes de chercheurs ayant un esprit collaboratif et de les former aux méthodes et procédures de recherche appliquée au lieu des traditionnels travaux de publication qui ne sont pas toujours orientés « marché ».
Du côté des opérateurs IT, il doit aussi savoir identifier les opportunités technologiques sur lesquels il faut aller (exigences et potentiels du marché) pour les aider à les transformer en réalité logicielle.
Une Collaboration tripartite bénéfique pour les étudiants
La mise en relation de ces deux univers (opérateurs et chercheurs) longtemps restés séparés se fait donc par l’entremise du SoftCentre, ce qui permet au final de générer un savoir-faire et une compétence « made in morocco » et de répondre à des besoins locaux qui peuvent s’exporter également à l’international.
Les étudiants sont rémunérés en fonction des résultats et des deadlines fixés d’un commun accord avec les donneurs d’ordre. Cela permet de les mettre tout de suite en situation réelle face aux exigences du marché tout en leur permettant de bénéficier d’un revenu qui n’est pas négligeable pour un jeune étudiant.
De plus, les solutions qu’ils développent pour le compte de leurs clients leur offrent la possibilité d’être recrutés chez eux, plus tard, lorsqu’ils auront obtenu leur diplôme. La qualité de leur travail et leur degré d’implication dans les projets clients sont donc des éléments importants à prendre en compte pour leur future carrière.
Jamal est d’ailleurs souvent là pour les encourager et les appuyer pour un éventuel recrutement à travers ses précieuses recommandations auprès de ses nombreux contacts dans les grands groupes et les startups marocaines.
Ils ont donc tout intérêt à bien faire les choses, d’autant plus que les locaux du Softcentre sont situés au sein même de l’INPT. Cela leur permet de bénéficier des services du campus et d’avoir en même temps une disponibilité permanente des laboratoires de recherche.
Un système de veille qui a déjà porté ses fruits
Sachant que les entreprises consacrent beaucoup de temps à l’optimisation opérationnelle et n’ont souvent pas le recul nécessaire pour identifier les réelles opportunités du marché, Jamal a aussi mis en place au sein du Softcentre un important processus de veille stratégique et de recherche prospective pour donner les bonnes orientations à l’écosystème d’innovation qu’il a mis en place avec ses collaborateurs.
« Grâce à ce système, Jamal a été l’un des premiers à identifier l’extraordinaire levier de croissance que représente la mobilité et a mis en place un « Skill Center » dédié spécifiquement aux applications mobiles. »
C’est d’ailleurs grâce à lui que Mehdi Alaoui, DG de Screendy, a pu stabiliser et finaliser sa fameuse plateforme de développement d’applications mobiles.
Enfin, avec l’appui de l’ANRT, le Softcentre a aussi choisi d’être le partenaire scientifique du Devoxx de Badr El Houari et de l’Africa Digital Summit, 2 événements majeurs dans le monde IT qui donnent les tendances du digital au Maroc.
Une personnalité à connaître !
Jamal Benhamou est doté d’une personnalité qui dégage beaucoup de générosité, d’enthousiasme et de bienveillance à l’égard de tous ceux qui font des efforts pour développer et stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat au Maroc.
Pour encourager l’entrepreneuriat, Jamal a fait signer un partenariat entre le Softcentre et Startup Maroc pour que les jeunes puissent bénéficier des meilleurs accompagnements lors de leur lancement.
Leurs projets innovants peuvent ainsi être financés jusqu’à 40% si le concept répond à une problématique marocaine avec un bon potentiel à l’international.
Constamment joignable et disponible, Jamal est donc LA personne à contacter pour tous les jeunes qui ont des projets innovants à développer mais qui ne trouvent pas suffisamment d’appui autour d’eux.
Les exemples de réussite de projets suite à leur contact avec Jamal ne manquent pas. On peut citer Screendy bien sûr qu’il a aidé techniquement mais aussi dans la constitution de son équipe d’ingénieurs et l’accompagnement de sa stratégie Go-to-Market.
Anas Hmamouch a lui aussi bénéficié de l’aide efficace de Jamal. Sa collaboration avec lui a permis au jeune étudiant de l’INPT d’obtenir son stage PFE chez Magnav et d’en ressortir avec sa propre application Android « Wake-up Pilot », spécialement adaptée à l’écosystème nouvellement créé de « voiture connectée 100% marocaine. »
Nouveau concept: La « SoftCentre Academy »
Dernièrement, Jamal a même mis en place le concept de « Softcentre academy » dont la mission est de diffuser l’esprit d’entrepreneuriat et d’innovation au sein des écoles d’ingénieurs et des universités.
Une semaine sur deux, un client du Softcentre rencontre pendant toute une après-midi les étudiants avec comme objectif de leur faire aimer l’entrepreneuriat et le goût de l’innovation.
C’est aussi un très bon moyen de leur donner des exemples concrets de la collaboration tripartite (client-softcentre-étudiant) mise en place par le SoftCentre et de les encourager à travailler dans les startups au lieu de chercher systématiquement à intégrer les grands groupes.
Voilà 5 ans que le Softcentre existe et le bilan est déjà assez impressionnant : 70 logiciels innovants réalisés avec 35 entreprises IT (Multinationales, grands opérateurs marocains et jeunes startups) qui ont nécessité la mobilisation de 200 ressources universitaires.
La structure dédiée à l’innovation et à l’entrepreneuriat arrive aujourd’hui à sa période de maturité dans l’écosystème IT marocain. Elle a été et reste dirigée par une main de maître en la qualité de Jamal Benhamou, un acteur pionnier dans la transformation digitale et un fin connaisseur des tendances changeantes du marché.
C’est une excellente nouvelle pour tous les jeunes étudiants et chercheurs qui veulent faire aboutir leurs projets de recherche en innovation logicielle.
Il en est de même pour les entreprises qui veulent donner un bon coup d’accélérateur à leur développement à travers l’innovation, élément devenu aujourd’hui indispensable pour rester compétitif dans un marché devenu mondial.
Omar Amrani.