
Crédit photo : Ahmed Boussarhane/LNT
Les architectes de Casablanca se plaignent de faire face à une situation critique marquée par des retards significatifs dans l’octroi des permis de construire et d’habiter, exacerbée par une bureaucratie jugée excessive et un manque flagrant de communication. Selon le président du Conseil régional de l’Ordre des architectes du centre, Mohamed Karim Sbai, cette problématique entrave sérieusement la profession et impacte négativement les investissements dans la capitale économique, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse au siège de l’ordre ce mardi 6 mai 2024.
La situation est particulièrement préoccupante alors que Casablanca se prépare à des événements d’envergure mondiale tels que la Coupe du Monde 2030. « Nous sommes confrontés à des complications qui ralentissent considérablement notre travail et mettent en péril l’avenir du secteur », déplore M. Sbai.
Le Conseil constate une inégalité dans le traitement des dossiers. « Il y a une disparité dans les délais accordés; certains bénéficient de processus accélérés tandis que d’autres attendent des mois pour leurs permis », explique Sbai. De plus, des irrégularités dans l’instruction des dossiers et des décisions allant à l’encontre des réglementations établies ont été soulignées, mettant en lumière des pratiques peu orthodoxes au sein du service de l’Urbanisme.
Les tensions entre les architectes et la mairie de Casablanca, dirigée par Nabila Rmili, s’intensifient. Des courriers et avertissements ont été adressés à la mairie pour dénoncer ces manquements sans recevoir de réponses satisfaisantes. « Ces pratiques douteuses ont bloqué des projets vitaux et causé des pertes importantes pour les professionnels et les investisseurs », indique M. Sbai.
Face à l’urgence, le Conseil des architectes est déterminé à ne pas rester passif. « Nous nous mobiliserons pour défendre nos droits et exiger des réformes », affirme Sbai. Il appelle à une gouvernance responsable et à la mise en place d’un système efficace pour gérer les autorisations de construire, afin de restaurer la confiance des acteurs du secteur et d’éviter une paralysie totale du secteur immobilier.
Le Conseil des architectes demande à la mairie de Casablanca de prendre des mesures immédiates pour rectifier le cours des choses et d’assumer ses responsabilités dans la résolution de cette crise. « Seule une action décisive et équilibrée peut redresser la situation et garantir un avenir prospère pour l’immobilier à Casablanca », conclut M. Sbai.
SB