La transformation digitale constitue un enjeu de souveraineté pour les pays et représente un des leviers à même de restaurer la confiance institutionnelle en favorisant la participation des citoyens à l’élaboration des politiques publiques, a indiqué, samedi à Dakhla, le directeur général de l’Institut royal des études stratégiques (IRES), Mohammed Tawfik Mouline.
Intervenant lors d’une session plénière organisée dans le cadre du Forum Crans Montana sous le thème « Afrique numérique : relever le défi de la transformation digitale, la clef de l’émergence africaine », il a soutenu que la digitalisation permettrait de parvenir à un nouveau modèle économique centré sur la créativité.
Sur le plan social et sociétal, a-t-il ajouté, la transformation digitale apporterait de véritables changements dans les modes de vie, les manières d’être et de penser et les conditions du vivre-ensemble et conduira à un nouveau terrain de jeu de la criminalité et à des problématiques sécuritaires nouvelles.
L’Afrique, a poursuivi M. Mouline, n’échappe pas à cette transformation digitale planétaire. Nombreux sont les pays africains ayant parvenu à développer leur écosystème digital en vue de faire face aux défis politiques, économiques, sociaux et environnementaux.
Il a dans ce sens souligné qu’au Maroc, la question de la transformation numérique a une portée stratégique, notant que le Royaume a mis en œuvre la stratégie Maroc Numeric Cluster 2020 et a créé, récemment, l’Agence de développement du digital.
Le Maroc est ainsi parvenu à se faire une place dans le paysage digital mondial, notamment, en ce qui concerne l’accès à Internet, la connectivité mobile et l’utilisation des réseaux sociaux.
Ces efforts ont permis de porter le taux de pénétration à 62% au Maroc contre une moyenne mondiale de 57% à fin 2018, alors que la connectivité mobile a atteint 56% au-dessus de la moyenne mondiale (41%).
En ce qui concerne l’utilisation des réseaux sociaux, le taux affiché par le Maroc (47%) dépasse la moyenne mondiale, qui est de 45% à fin 2018, a-t-il ajouté, notant que le positionnement international du Maroc a évolué positivement au titre des indices inhérents au niveau de la préparation à la transformation digitale.
Entre 2007 et 2016, le Royaume a gagné 60 places selon l’indice de développement du gouvernement digital, 16 places selon l’indice mondial de l’innovation et 3 places selon l’indice de préparation aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, a fait savoir M. Mouline.
Le Royaume a également fait d’énormes progrès en termes de cybersécurité dans le monde, occupant la 49ème place sur 197 pays en 2017.
Les différents intervenants lors de cette rencontre, organisée par le ministère délégué chargé des Affaires africaines et l’IRES, ont appelé à l’accélération de la transformation digitale en Afrique de manière à en faire un véritable moteur de développement et de croissance.
Ministres, entrepreneurs et acteurs dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, ont préconisé des stratégies africaines intégrées pour institutionnaliser la transformation digitale en agissant dans des domaines prioritaires comme la formation, l’investissement dans la recherche scientifiques et le développement d’un système africain d’identification numérique dans le cadre d’une coopération panafricaine en la matière.
La transformation digitale, ont-ils soutenu, est d’autant plus importante pour l’Afrique qu’elle est de nature à renforcer la transparence et l’efficacité de l’administration publique, ainsi que la compétitivité technologique, appelant à s’intéresser davantage à la généralisation des TIC aux milieux ruraux.
LNT avec MAP