
Dans un contexte marqué par une métropolisation rapide et des défis urbains croissants, la 8ème édition de Casablanca Smart City, qui se déroule les 5 et 6 juin 2024, est organisée sous le thème « Du Citoyen Smart à la Métropole Smart ». M. Mohamed Jouahri, Directeur Général de Casa Events, détaille pour nos lecteurs les tenants et aboutissants de cet événement.
La Nouvelle Tribune : Casablanca Smart City en est à sa 8ème édition. Quel bilan feriez-vous depuis 2016, et quels sont les principaux enseignements que vous retenez ?
M. Mohamed Jouahri : Faisant partie intégrante du programme de marketing territorial, Casablanca Smart City a pu rassembler de 2016 à 2023 plus de 36 000 participants, 521 intervenants, 150 villes et 365 exposants. Cet événement constitue un véritable catalyseur pour la transformation numérique de notre métropole ; il contribue ainsi au renforcement du positionnement de la ville de Casablanca en tant que Hub africain et favorise son rayonnement tant sur la plan national, régional et international.
Parmi les principaux enseignements retenus nous pouvons citer l’importance de l’implication des citoyens dans la prise de décision et la nécessité d’une collaboration étroite des différentes parties prenantes notamment le citoyen ; d’ailleurs, cela a été reflété au niveau de la thématique choisie de cette édition axée principalement sur le citoyen à savoir : « Du citoyen Smart à la Métropole Smart ».
Avec la thématique « Du Citoyen Smart à la Métropole Smart », vous placez l’humain au cœur du concept « smart ». Comment ceci va-t-il s’exprimer pendant cette édition ?
Effectivement, cette édition se propose de repenser et repositionner le concept de « smartness » au cœur de la ville intelligente. Elle va présenter différentes initiatives qui valorisent le citoyen en tant qu’acteur central de la transformation urbaine tout en explorant des solutions centrées sur l’humain pour relever les défis urbains contemporains.
Ainsi, cette édition mettra l’accent sur la gouvernance participative, les services orientés vers les citoyens, la collecte et l’analyse des données urbaines ainsi que la promotion d’une gestion durable des ressources métropolitaines.
Quels rôles jouent les nouvelles technologies dans la résilience et la durabilité d’une métropole ?
Les nouvelles technologies sont essentielles pour améliorer la résilience et la durabilité des métropoles. Elles permettent une gestion plus efficace des ressources, comme l’eau et l’énergie et facilitent également la mobilité urbaine via des solutions de transport intelligentes, réduisant ainsi l’empreinte carbone.
Dans quels sens l’exemple de Casablanca peut-il aider au développement des autres villes marocaines, voire africaines ?
Casablanca, en tant que pionnière des smart cities en Afrique, offre un modèle de transformation urbaine intégrée et inclusive. Notre approche peut inspirer d’autres villes à adopter des solutions technologiques adaptées à leurs contextes spécifiques, tout en mettant en avant l’importance de la participation citoyenne. Les partenariats et les échanges d’expertise entre villes lors de cet événement peuvent accélérer la diffusion des bonnes pratiques et favoriser un développement urbain harmonieux et durable à travers le continent.
Une smart city, pour pleinement exprimer son potentiel, doit avoir une population sensibilisée à ces concepts, qui peuvent être acteurs de son développement. Quel est selon vous le niveau de maturité des citoyens casablancais sur ces points, et comment évolue-t-il ?
Le niveau de maturité des citoyens casablancais concernant les concepts de smart city est en constante progression. Depuis le lancement de Casablanca Smart City, nous avons constaté une augmentation de l’intérêt et de l’engagement des citoyens dans les initiatives numériques. Cependant, il reste encore du chemin à parcourir pour une adoption généralisée. Nous continuons d’investir dans la vulgarisation de ce concept à travers le Smart City Connect qui offre des expériences immersives pour les citoyens de tout âge au niveau du Parc de la Ligue Arabe pendant cinq jours afin d’assurer que chaque citoyen comprenne et se familiariser à ce concept de « smartness ».
Casablanca était la première ville africaine à joindre le classement des smart cities. Hélas, elle ne fait plus partie de ce classement depuis 2023. Quels sont selon vous les chantiers à prioriser pour que la Ville Blanche réintègre ce classement ?
Pour que Casablanca réintègre le classement des smart cities, il est crucial de prioriser certains chantiers. Premièrement, nous devons renforcer nos infrastructures numériques et continuer à digitaliser les services publics pour les rendre plus efficaces et accessibles. Il est essentiel de promouvoir l’innovation à travers des incubateurs et des partenariats avec des startups technologiques. D’ailleurs, en marge des conférences, on offre aux jeunes stratups l’opportunité de présenter leurs solutions et de pitcher devant un jury.
Enfin, il est impératif d’intensifier nos efforts de sensibilisation et d’éducation pour garantir que chaque citoyen puisse jouer un rôle actif dans cette transformation.
Propos recueillis par Selim Benabdelkhalek