Le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif intervient lors d'une conférence de presse à Islamabad le 26 septembre 2017 © AFP AAMIR QURESHI
L’ancien Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a comparu mardi pour la première fois en justice à Islamabad depuis sa destitution en juillet pour des soupçons de corruption.
La Cour suprême a mis fin prématurément au troisième mandat de M. Sharif à la tête du pays, après des révélations sur de luxueux biens immobiliers détenus par sa famille via des holdings off-shore.
L’affaire avait été déclenchée par la publication des Panama Papers, des documents émanant d’un cabinet d’avocats panaméen et révélant les montages financiers de ses clients, dont la famille Sharif.
Nawaz Sharif est rentré lundi à Islamabad après plusieurs semaines passées à Londres au chevet de son épouse, qui y est actuellement soignée pour un cancer.
Il a comparu pour la première fois mardi matin devant le Bureau de transparence nationale (National Accountability Bureau), un organisme anti-corruption qui pourrait décider de le mettre en examen et de le condamner à une peine de prison.
« Il est venu avec l’espoir d’obtenir justice et que lui-même et sa famille ne soient pas confrontés à une vendetta », a déclaré Mushahid Ullah Khan, actuel ministre en charge du changement climatique.
S’exprimant devant la presse après cette première audience, M. Sharif a pour sa part laissé entendre qu’il ne comptait pas rester à l’écart de la campagne en vue des élections législatives prévues en 2018.
« Une grande décision viendra en 2018, qui balaiera toutes les autres décisions », a déclaré M. Sharif en allusion au verdict des urnes, bien que lui-même ne puisse théoriquement se porter à nouveau candidat.
Ses déclarations interviennent une semaine après la victoire de son épouse dans la circonscription électorale de Lahore qu’il avait été contraint d’abandonner lors de sa destitution.
Le mois dernier, Sharif avait défilé à la tête de milliers de partisans de la capitale Islamabad jusqu’à son fief électoral de Lahore, une démonstration de force qui avait duré plusieurs jours.
Il n’a depuis cessé de protester contre la décision de la Cour suprême, la qualifiant d' »insulte » à l’encontre des Pakistanais.
LNT avec Afp