Alors qu’on approche des six mois de conflit en Palestine, après maintes tentatives, le fameux Conseil de Sécurité de l’ONU a voté une résolution appelant à un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza. C’est une avancée indéniable d’abord parce que les États-Unis, qui jusqu’alors ont apporté un soutien de fer à Israël dans sa guerre, mises à part quelques prises de paroles contradictoires, se sont enfin abstenus de jouer de leur veto.
Pour la presse israélienne qui commente le vote à l’ONU, le message est clair, Netanyahu a perdu le soutien de Biden et une fracture s’est installée entre les deux alliés. Sachant que tous les deux jouent leur avenir politique, Biden avec les élections de novembre et Netanyahu qui a usé la corde du pouvoir jusqu’à l’os, les sacrifices pour l’autre vont se faire de plus en plus rares dans les semaines et mois à venir.
D’autant que même Trump, qui pourrait succéder à Biden et donc présenter une perspective positive pour Israël, ne semble pas avoir envie de se salir les mains plus que cela en déclarant en commentaire à la résolution votée « Finissez la guerre et faites la paix ! ».
Est-ce que pour autant Netanyahu, qui ne semble ne plus rien avoir à perdre, renoncera à attaquer Rafah ou à adresser rapidement l’état de famine objectif qui sévit au sein de la population palestinienne ? Rien n’est moins sûr tant que l’épée de Damoclès de la libération des otages flotte au-dessus de tous. Tout au contraire porte à croire que la résolution de l’ONU, très mal reçue par les autorités israéliennes, va pousser celles-ci à jouer la montre.
La situation géopolitique se crispe chaque jour d’avantage dans le monde entier, or l’avenir du conflit en Palestine, si c’est la paix, devra passer par un consensus des puissances pour imposer ou conforter les parties dans cet objectif. Rien n’est moins vrai à ce stade et ce ne sont pas les attentats de Moscou qui le démentiront. Poutine l’a enfin reconnu, la Russie a été attaquée par des terroristes d’une branche peu connue de l’État islamique dite du Khorassan.
Présente en Asie centrale, notamment à l’est de l’Iran où elle a perpétré un attentat qui a fait plus de cent morts en janvier dernier, cette section de Daech est « obsédée » pour reprendre la terminologie du politologue Gilles Kepel, par l’alliance entre l’Iran et la Russie qui s’est matérialisée par le soutien au régime syrien d’Assad.
Lorsque Poutine pointe du doigt malgré tout, les responsabilités occidentales et ukrainiennes dans ces attentats, il s’adresse à un bloc qui inclus pour lui les États-Unis et l’Europe jusqu’à l’Ukraine certes, mais aussi les relations de ceux-ci avec l’Islam sunnite. Et, compte tenu des liens avérés entre Moscou et Téhéran d’une part et l’Iran et le Hamas d’autre part, il y a de quoi s’inquiéter de l’impact sur le conflit palestinien.
Du côté des représentants politiques des Palestiniens, si la volonté est réelle de vouloir libérer le peuple palestinien de son joug, il est indispensable d’œuvrer à créer un front commun, une union nationale porteuse de toutes les voix.
Sinon, au-delà du conflit qui fait rage aujourd’hui, lorsque l’actualité mondiale se focalisera sur autre chose et que les caméras cesseront d’être braquées sur ce qui s’y passe, la cause palestinienne et tous les espoirs de paix resteront emprisonnés par la dialectique de la confrontation et l’adage qui veut que « les amis de mes ennemis soient mes ennemis ».
Zouhair Yata
Trouvez les mots de cet article sur notre grille de mots croisés générée en I.A.
Mots croisés du jour
Avez-vous été attentif durant la lecture de cet article? Prouvez-le en complétant la grille de mots croisés généré à partir de ce dernier.