
Entretien avec M. Rachid Marrakchi, DG de la BMCI
A l’instar de l’ensemble des membres du GPBM, la BMCI, filiale marocaine du Groupe BNP Paribas s’est fortement engagée dans la mise en place des conditions et moyens pour une pleine implémentation du Programme intégré d’appui et de financement des entreprises, PIAFE.
M. Rachid Marrakchi, Directeur général de la BMCI explique ci-après pour nos lecteurs les modalités et objectifs de cette implication de la banque pour la réussite du plan d’appui aux TPME et aux jeunes porteurs de projets.
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La Nouvelle Tribune :
Comme chacun sait, le plan d’appui au financement des jeunes porteurs de projets et petites entreprises vient d’être lancé par Bank Al-Maghrib, le secteur bancaire et la CCG. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs comment la BMCI appréhende sa mise en œuvre ?
M. Rachid Marrakchi, Directeur Général de la BMCI :
Conformément aux hautes orientations royales, la BMCI est pleinement engagée dans la concrétisation du programme national d’accompagnement et de financement des petites entreprises et porteurs de projet.
Concrètement, le jeune entrepreneur qui va s’adresser à notre réseau bancaire, va trouver des éléments de réponse pour la réalisation de son projet.
Il ne s’agit pas uniquement de financer à taux réduit, mais également de lui proposer un accompagnement sur mesure par nos conseillers. L’objectif est d’apporter aux jeunes entrepreneurs, avec l’aide des acteurs de l’écosystème, l’assistance nécessaire pour la réalisation de leur projet et l’accompagnement pour les formalités administratives.
La BMCI s’organise dans ce sens pour accueillir cette cible et plusieurs actions sont progressivement mises en place sur l’ensemble des régions du Royaume :
• Mise en place de relations étroites avec l’ensemble des CRI, OFPPT, CCG, Anapec au profit des détenteurs de projet pour assurer un conseil et appui de qualité ;
• Communication externe mise en place pour informer les clients et prospects ;
• Communication interne vis-à-vis de l’ensemble des collaborateurs et mise en place d’une formation pour leur permettre de répondre au mieux aux demandes des porteurs de projets.
• Des produits de financements, un accompagnement et des processus de traitements de dossiers dédiés.
Selon vous, s’agit-il d’une nouvelle catégorie de clients pour les banques ?
Il s’agit d’un segment de clientèle qui avait du mal à accéder au financement bancaire et qui, dorénavant, aura la possibilité d’être accompagné voire pris en charge par l’ensemble de l’écosystème et qui lui permettra ainsi d’améliorer la qualité des dossiers de crédit qui seront dorénavant présentés aux banques.
C’est pour ce faire que la BMCI a entamé une formation de l’ensemble de ses collaborateurs pour une parfaite compréhension de ce programme mais aussi insister sur la prise en charge sur mesure dédiée à ces porteurs de projet pour les écouter, les orienter et leur proposer les meilleures solutions de financement quand le projet est viable.
Tout un dispositif en central est mis en place pour nous permettre de répondre aux exigences de ce PIAFE (Programme intégré d’appui et de Financement des entreprises) avec notamment la mise en place d’une offre dédiée, une communication externe spécifique, des outils pour permettre à nos commerciaux de traiter dans les délais requis ces dossiers et la mise en place de Reportings spécifiques avec les principaux acteurs (BAM, CCG) …
M. Marrakchi, la Caisse Centrale de Garantie soutient fortement le financement des banques dédié aux jeunes promoteurs ou petites entreprises, en quoi est-ce un effet de levier pour ces nouveaux financements bancaires ?
Le fonds d’appui de 6 milliards sur 3 ans augmenté des 2 MMDHS du Fonds Hassan II, géré par la CCG, viendra en garantie de ces financements et facilitera à ces entrepreneurs l’accès au financement.
Il constituera un effet de levier pour l’octroi des crédits et permettra de financer jusqu’à une cinquantaine de milliards de dirhams en moyenne, aux jeunes porteurs de projets et aux petites et moyennes entreprises.
Vous savez, la BMCI accorde déjà un intérêt particulier aux TPME, mais aujourd’hui, il s’agit d’accroître notre capacité de financement aux petites entreprises et à des jeunes porteurs de projets pour répondre au plan d’appui de l’entrepreneuriat. L’objectif est que notre accompagnement soit pérenne sur le long terme tout en finançant de manière responsable pour contribuer à une croissance économique durable.
Dans un autre registre, le système bancaire renforce ses fonds propres. A cet effet, la BMCI enchaîne les émissions obligataires subordonnées, quelle est la situation de la filiale du groupe BNP Paribas au Maroc ?
Le contexte de taux bas favorise le recours à l’émission d’emprunts obligataires subordonnés pour optimiser la structure des fonds propres. Cela contribue également au développement du marché des capitaux.
Ainsi, dans le cadre du renforcement et l’optimisation de ses fonds propres, la BMCI a procédé à l’émission d’un emprunt obligataire subordonné, portant sur 500 millions de dirhams.
Cette émission intervient dans un cadre de taux faibles sur le marché marocain. Elle permet d’améliorer son ratio de solvabilité et le financement de la croissance de son activité.
Cet emprunt obligataire a rencontré un vif succès de la part des souscripteurs. Portant sur un montant maximal de 500 MDH, cette dette subordonnée lancée le 4 novembre dernier a été sursouscrite 33,46 fois.
Les investisseurs ont montré un vif intérêt pour la tranche révisable annuellement.
Ainsi, le montant global des soumissions reconnues valables s’est élevé à 16,729 MMDH.
La BMCI est une banque au capital majoritairement étranger qui est au Maroc depuis de longues années, comment ses actionnaires voient-ils les évolutions de notre pays ?
Le groupe BNP Paribas a confiance dans l’économie marocaine, en témoigne sa longue présence au Maroc. Cela se concrétise également par les investissements réalisés notamment dans le cadre du plan de modernisation et de digitalisation de ses activités en Afrique.
Le Groupe BNP Paribas a choisi le Maroc pour la gestion des 100 millions d’euros d’investissements consacrés à la refonte du système d’information de ses activités dans ces zones dont le Maroc.
Entretien réalisé par Afifa Dassouli