Donald Trump droits de douanes

Le choc des droits de douane de Trump fait plonger les Bourses mondiales

Le choc des droits de douane de Trump fait plonger les Bourses mondiales

Par LNT
Donald Trump droits de douanes

Un vent de panique secoue les marchés mondiaux lundi: l’inflexibilité du président américain sur ses droits de douane provoque le plongeon des Bourses à travers le monde, un mouvement de marché « historique » selon des analystes.

En Europe, vers 11H30, la Bourse de Francfort dégringolait de 4,15%, après avoir perdu plus de 10% dans les premiers échanges. La Bourse de Paris chutait de 4,47% et Londres de 4,35%. Elles se dirigent vers leur pire séance depuis mars 2020 et l’éclatement de la crise du Covid-19. Milan dévissait de 4,75% et la Bourse suisse de 5,70%.

L’Europe doit s’adapter à un « changement de paradigme » du commerce mondial, a souligné lundi le commissaire européen en charge du commerce Maros Sefcovic au Luxembourg, où se réunissent les ministres du commerce extérieur de l’UE pour répondre à la hausse des droits de douane imposée par les Etats-Unis.

Donald Trump est resté inflexible dimanche sur les droits de douane imposés aux partenaires commerciaux des Etats-Unis, son administration soulignant que plus de 50 pays avaient pris contact avec la Maison Blanche pour négocier. Il avait lancé la semaine dernière une charge commerciale massive sans équivalent depuis les années 1930, sous la forme de droits de douane très lourds, en particulier contre l’Asie et l’Union européenne.

« Il n’est pas exagéré de décrire les mouvements de marché (…) comme +historiques+ », déclarent les économistes de la Deutsche Bank. Ils évoquent le « plus grand choc pour le système commercial mondial depuis l’effondrement de Bretton Woods » (en 1971).

A Wall Street, les contrats à terme laissent également entrevoir une ouverture en forte baisse. En deux jours, Wall Street a déjà vu s’envoler plus de 6.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, selon l’indice Dow Jones US Total Stock Market.

En Asie, le mouvement s’est avéré d’autant plus brutal que la Chine a répliqué à l’offensive douanière. Elle avait annoncé vendredi, après la fermeture de nombreuses places financières asiatiques, ses propres droits de douane, alimentant ainsi les risques d’escalade destructrice pour l’économie mondiale.

La Bourse de Hong Kong a clôturé lundi en baisse de 13,22%, sa plus forte chute depuis la crise boursière asiatique de 1997. En Chine continentale, la Bourse de Shanghai a lâché 7,34%, signant sa pire séance depuis mars 2020, et Shenzhen a dégringolé de 9,66%, sa plus forte chute depuis 1996.

la Bourse de Taïwan a quant à elle clôturé en baisse de 9,7%, sa plus forte chute jamais enregistrée.

Séoul a terminé en baisse de 5,57% et Sydney de 4,2%. Tokyo, enfin, n’échappe pas au lundi noir, terminant en déroute de 7,83%.

Vers 11H00 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 2,74% à 63,78 dollars et son équivalent américain, le WTI, cédait 2,91% à 60,18 dollars. Il est descendu lundi sous la barre des 60 dollars pour la première fois depuis avril 2021.

Les investisseurs estiment « que la demande d’énergie diminuera fortement, étant donné les signes inquiétants pour le commerce mondial », commente Susannah Streeter.

Côté cryptomonnaies, le bitcoin perdait 7,69% par rapport à la clôture de vendredi, à 77.279 dollars, peu après avoir touché un plus bas depuis novembre.

La devise numérique a effacé ses gains depuis l’élection de Donald Trump, fervent défenseur des cryptomonnaies, qui avait pourtant permis au bitcoin de culminer à un sommet historique à quelque 109.000 dollars le 20 janvier, jour de l’investiture.

La ruée vers toutes les valeurs refuge qui permettrait de constituer une réserve de valeur et de liquidité s’intensifie, « les investisseurs cherchant un refuge pour leur argent », souligne Susannah Streeter.

Car pour l’analyste, « des signaux d’alarme s’allument concernant une récession mondiale imminente » avec en premier lieu, l’attrait du marché de la dette qui garantit un rendement aux investisseurs. En conséquence, les taux d’emprunts se détendent.

Le taux auquel l’Allemagne emprunte à échéance deux ans atteignait 1,72% vers 11H30 GMT, peu après avoir chuté jusqu’à 1,62%, contre 1,82% à la clôture vendredi, un fort écart sur ce marché.

L’or enfin, considéré comme la valeur refuge par excellence en raison de ses performances en temps de crise, perd du terrain depuis son sommet historique atteint la semaine dernière, à plus de 3.167 dollars. Vers 11H00 GMT, l’once de métal précieux (31,1 grammes) se stabilisait à 3.030 dollars.

« Cette baisse est en grande partie due au fait que les gestionnaires de portefeuilles ont été contraints de liquider des positions sur l’or » afin de récupérer de la liquidité et d’essuyer leurs pertes sur les marchés d’actions, explique Ricardo Evangelista, analyste d’ActivTrades.

 

LNT avec Afp

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