La promulgation de la loi organique relative au statut officiel de l’Amazigh va donner une nouvelle impulsion à l’enseignement de cette langue, a affirmé, vendredi à Oujda, le recteur de L’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM), Ahmed Boukkos.
»Si on respecte la Constitution, alors il faudra recruter, former les enseignants de l’amazigh et faire davantage d’efforts pour améliorer l’enseignement de cette langue », a dit M. Boukkos lors d’une table-ronde organisée dans le cadre du Salon maghrébin du livre « Lettres du Maghreb », qui se tient, du 21 au 24 septembre, sous le haut patronage du le Roi Mohammed VI.
La rencontre qui a porté sur le thème «Ecrits amazighs» et connu la participation aussi de Driss Azdoud chercheur au Centre des études artistiques, des expressions littéraires et de la production audiovisuelle, et de Mme Fatima Zahra Oufara, responsable de la bibliothèque de l’IRCAM, a débattu notamment de l’aménagement linguistique de l’amazigh et son enseignement, la stratégie de l’Institut dans le domaine de l’édition, la langue amazighe et les nouvelles technologie de l’information, la promotion du livre et l’encouragement des écrivains amazighs et des éditeurs.
Revenant sur la situation actuelle de langue amazighe au Maroc, le recteur de l’IRCAM a souligné que des avancés ont été réalisées entre 2003 et 2007 en termes de formation, de recrutement, de confection de manuels et de soutien parascolaire, déplorant toutefois les difficultés survenues ultérieurement notamment celles liées à la régression du nombre d’élèves qui apprennent l’amazighe.
»On a atteint 600.000 élèves, voire plus, mais aujourd’hui on est à moins de 500.000 élèves qui apprennent cette langue », a-t-il précisé dans une déclaration à la MAP. Évoquant les perspectives de l’Amazigh au niveau de l’enseignement supérieur, il a formé le vœu de créer des départements de langue et littérature amazighes dans toutes les universités du Royaume et pas uniquement à Agadir, Fès et Oujda.
Revenant sur la participation de l’IRCAM au Salon maghrébin, il a noté que l’Institut dispose d’un stand qui présente de nombreuses publications aux visiteurs du salon, ajoutant que ce rendez-vous culturel est l’occasion également de prendre part aux débats sur la culture marocaine en générale et la culture amazighe en particulier.
De son côté, Mme Oufara a fait remarquer que l’IRCAM a publié entre 2003, date de sa création, et 2017 quelque 340 titres, dont 12 ouvrages portant sur la langue et la culture amazighe publiés cette année.
S’agissant de la répartition des 340 titres en fonction de la langue, elle a expliqué que 40 pc ont été publiés en langue amazighe, 35 pc en arabe, 23 pc en français et 2 pc en anglais et espagnol.
La première édition du Salon maghrébin du livre « Lettres du Maghreb », initié sous le thème ‘ »Dire la jeunesse, écrire l’espoir » s’est ouverte, jeudi soir à Oujda, avec la participation de près de 200 intellectuels et professionnels de l’édition du Maghreb et d’ailleurs.
Il s’agit du premier salon de cette envergure dédié aux écrivains maghrébins dans la région. Il se veut un espace de débat et d’échange et nourri l’ambition de devenir une véritable vitrine pour la littérature marocaine et maghrébine.
LNT avec Map