C’est avec une grande émotion et une infinie tristesse que nous avons appris le rappel à Dieu, dans la nuit de samedi à dimanche derniers, de Lalla Amina Slaoui, née Bencheqroun, épouse du défunt Abderrahmane Slaoui.
Lalla Amina, épouse exemplaire et mère aimante, laisse derrière elle l’empreinte d’une femme aux qualités qui ont fait l’admiration et le respect de tous ceux qui ont eu la chance de la connaître et de la côtoyer.
Comme l’a si bien rappelé le professeur Fathallah Oualalou, ami de longue date de la famille lors de ses obsèques, feue Lalla Amina a embrassé très tôt aux côtés de son défunt époux la cause nationale et patriotique, participant activement à la lutte pour l’indépendance.
Dans leur action, s’exprima à la fois leur amour pour la Monarchie et pour le Peuple, qui ne se démentit jamais.
Et si la défunte Lalla Amina était une patriote exigeante, elle était également une progressiste avérée, soucieuse de justice sociale et de démocratie, elle qui, aux côtes de feu Abderrahmane Slaoui et après son décès, bénéficiait de l’amitié et du respect des plus grandes figures du mouvement national et progressiste marocain.
Il n’était donc pas rare de rencontrer à son domicile feu Abderrahim Bouabid, Mohamed El Yazghi, Fathallah Oualalou et tant d’autres, alors que jusqu’à ses derniers jours, Abderrahmane El Youssoufi était un hôte fréquent de sa demeure.
Mais Lalla Amina était, d’abord et avant tout une mère qui a élevé quatre enfants, le défunt Omar Slaoui, paix à son âme et disparu prématurément, Nadia, le solide socle de la fratrie, Brahim, aux engagements sociaux nombreux et appréciés, Malika, qui a si bien su continuer l’action de ses parents pour la culture et l’art.
La défunte était curieuse de tout, vive et dynamique, qui savait apprécier un bon article, une conférence de haute teneur et qui ne se privait jamais d’exprimer un avis net et tranché, sans se soucier des convenances hypocrites.
Avec la Fondation Abderrahmane Slaoui, et le musée éponyme, avec ses enfants, elle s’était attachée à poursuive l’action de son défunt mari notamment dans le soutien à l’art pictural, les belles lettres ou l’édition de qualité.
C’est grâce à elle et à ses enfants que Casablanca dispose d’un musée qui honore notre ville et relativise quelque peu la misère culturelle qui sévit dans la métropole économique.
Lalla Amina était une femme enjouée, généreuse, à l’hospitalité légendaire, au goût affirmé, très proche de ses onze petits-enfants qui lui ont rendu, par la voix de sa petite-fille Ghita Iben Mansour, un hommage des plus émouvants.
Elle est partie, comme le veut le destin de tous et de chacun, mais son souvenir restera à jamais gravé dans nos cœurs.
Repose en paix chère Lalla Amina et que Dieu t’accueille en son vaste paradis.
A Dieu nous sommes, à Lui nous retournons.
Fahd YATA