Image prise depuis la ville israélienne de Metula, montrant un drapeau du Hezbollah dans le sud du Liban, le 14 juillet 2020 © AFP/Archives JACK GUEZ
Escalade à venir? Ou incident sans lendemain? L’armée israélienne a revendiqué mercredi matin des frappes aériennes contre des positions du Hezbollah près de la frontière libano-israélienne où patrouillent des casques bleus de l’ONU, en « réponse » à des tirs du mouvement chiite vers ses soldats.
« Il y a eu des tirs depuis le Liban vers des soldats israéliens (…) Les soldats ont répliqué à l’aide de fusées éclairantes et de tirs. Puis, au cours de la nuit, des hélicoptères de combat et des avions ont frappé des postes du Hezbollah », a indiqué l’armée israélienne qui n’a pas fait état de victimes dans ses rangs.
Plus tôt dans la nuit, l’armée israélienne avait annoncé un « incident sécuritaire » près du kibboutz de Manara, le long de la « Ligne bleue », frontière de facto séparant ces deux pays théoriquement en guerre.
Mercredi matin, la situation était calme dans ce kibboutz où l’armée avait demandé la veille à la population de se préparer à se réfugier dans un lieu sûr en cas d’escalade, selon un journaliste de l’AFP sur place.
Des sources israéliennes avaient fait état à l’AFP de tirs depuis le Liban vers Israël. Et l’agence de presse nationale libanaise avait, de son côté, mentionné des lancers de « fusées éclairantes » depuis Israël vers le secteur de Mays al-Jabal, situé face à Manara, ainsi que des tirs israéliens « à l’arme automatique ».
L’armée israélienne a dit prendre cet événement « très au sérieux » et affirmé « tenir le gouvernement libanais pour responsable de ce qui se passe sur son territoire ».
Au début du mois, Israël avait offert une aide humanitaire au Liban dans la foulée des explosions meurtrières à Beyrouth et la métropole de Tel-Aviv avait illuminé la façade de sa mairie des couleurs du drapeau libanais, un geste critiqué par une partie de la droite israélienne car le Liban reste en théorie un pays ennemi.
Ce nouvel incident à la frontière survient alors que le Hezbollah libanais a annoncé ce week-end avoir abattu un drone israélien qui avait franchi la frontière avec le Liban, Israël disant simplement qu’un de ses drones était « tombé en territoire libanais ».
– Critique de la Finul –
Israël accuse notamment l’Iran et son allié le Hezbollah de chercher à transformer au Liban des roquettes en missiles de précision pouvant déjouer le bouclier antimissile israélien Iron Dome et ainsi causer des dommages importants aux positions stratégiques israéliennes.
L’Etat hébreu avait aussi affirmé fin juillet avoir repoussé une tentative d’infiltration de combattants du Hezbollah sur le sol israélien.
Le mouvement chiite libanais avait nié toute implication dans l’incident, survenu après des tirs présumés de missiles israéliens sur des positions de l’armée syrienne et de leurs alliés au sud de Damas.
Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël a mené de nombreux raids dans ce pays, notamment contre des éléments du Hezbollah libanais et des forces iraniennes qui soutiennent le président syrien Bachar al-Assad contre différentes rebellions.
Quelque 10.500 Casques bleus de la force intérimaire de l’ONU (Finul) surveillent la frontière libano-israélienne et veillent à l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité adoptée après la guerre ayant opposé Israël au Hezbollah pour prévenir d’un nouveau conflit.
Or Israël a appelé la semaine dernière, à l’approche du renouvellement du mandat de la Finul, à une réforme de cette mission de l’ONU qu’elle a accusée de « partialité » et « d’inefficacité » car n’ayant, selon l’Etat hébreu, pas accès à toutes les zones du sud du Liban.
Presque jour pour jour l’an dernier, le 1er septembre 2019, des échanges de tirs nourris à la frontière entre les deux pays avaient rappelé, l’histoire d’une journée, le spectre de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.
LNT avec Afp