Le Maroc compte 5 régions qui contribuent à elles seules à environ 74,3% de l’accroissement démographique total du Royaume.
En effet, selon les projections de la population des régions et des provinces 2014 -2030, publiées en 2017 par le Centre d’Etudes et de Recherches Démographiques, la région du Grand Casablanca-Settat contribuerait avec une grande part dans la croissance démographique, soit 26,2%, suivie par les régions de Rabat-Salé-Kénitra (13%), Tanger-Tétouan-Al Hoceima (12%), Sous-Massa (11,6%) et Marrakech-Safi (11,4%).
Sous le thème « Réussir la métropolisation », l’Institut Groupe CDG a organisé, mardi 6 décembre, un webinaire pour discuter et échanger autour des questions relatives aux moyens mis en œuvre pour gérer le développement des métropoles, tant en termes de gouvernance, de synergies entre les acteurs que de planification.
Intervenant à cette occasion, Aziz Iraki, Enseignant chercheur à l’Institut National d’Aménagement et d’Urbanisme, a déclaré que le problème de la métropole vient de toutes les délocalisations qui se font à partir d’une ville mère : les délocalisations industrielles, le relogement des bidonvillois, le redéploiement de l’habitat non réglementaire, les résidences fermés qui ressortent vers les périphéries, etc.
« On se retrouve avec des aires métropolitaines qui regroupent toutes ces activités et ces nouvelles résidences, et créent des liens entre ces zones périphériques et la ville principale et deviennent, géographiquement, une même « entité fonctionnelle » », explique M. Iraki.
Aujourd’hui, le centre de Casablanca et de rabat se vide au profit des périphéries, affirme M. Iraki. Et de préciser que ce ne sont plus les ruraux, comme dans les années 60 ou 70 qui peuplent les périphéries.
Pour l’enseignant chercher, cette croissance très forte des périphéries s’accompagne de besoin massifs en équipements et l’absence d’infrastructures transforme ces péripéties en des lieux d’exclusion.
« Le grand problème des métropole est comment assurer l’attractivité économique et comment remédier à toute l’exclusion sociale créé par cette concertation des populations dans les périphéries », explique M. Iraki. Et de préciser que les communes n’ont ni les moyens humains ni financiers pour répondre aux besoins de la métropolisation.
De son côté, Houssam Oubbad, Directeur du Développement Régional, Région Casablanca-Settat a soulevé les facteurs qui retarderaient l’achèvement d’une métropolisation aboutie.
Selon lui, le diagnostic qui a été fait pour la région Casablanca-Settat à travers le schéma stratégique d’aménagement du territoire, a décelé que l’aire métropolitaine casablancaise présentait des défauts et qu’il y avait des facteurs de blocage qui retardent l’achèvement du processus de métropolisation.
« Ce diagnostic a été fait avec toutes les parties prenantes sur les facteurs qui freinent l’achèvement du processus de métropolisation », a précisé M. Oubbad.
Pour lui, il est nécessaire d’avoir un intercommunalité pour dépasser les différents défis qui persistent au niveau de Casablanca.
A. Loudni