Des membres des partis de gauche et d'organisations syndicales déploient une banderole "Macri = faim" dans les rues de Buenos Aires, à l'occasion d'une grève générale, le 29 mai 2019 © AFP Juan MABROMATA
L’opposition au président de centre-droit Mauricio Macri a lancé mercredi une grève de 24 heures, paralysant l’activité économique de l’Argentine, pour protester contre l’incapacité du gouvernement à réduire l’inflation qui a atteint 55% sur un an.
Métros, autobus et trains de banlieue à l’arrêt, tous les vols annulés dans les aéroports du pays, banques, écoles et administrations fermées, la plupart des commerces avaient également le rideau baissé, faute de transport en commun pour les employés.
« La grève est suivie car il n’y a eu aucune réponse, ni réaction du gouvernement aux revendications », a déclaré Hugo Moyano, un des leaders les plus influents du mouvement syndical argentin.
Le pouvoir d’achat des 44 millions d’Argentins est en chute libre du fait de la hausse des prix, la pauvreté augmente, l’économie est en récession, et le gouvernement mène une politique de rigueur budgétaire, sous la pression du FMI.
Les syndicats demandent des hausses salariales alignées sur l’inflation.
« Il y a un grand mécontentement contre le gouvernement. De nombreux travailleurs ont voté pour ce gouvernement car il allait supprimer l’impôt sur le revenu, il leur ont fait confiance, mais cette fois, ils ne vont pas se tromper de nouveau », a souligné Hugo Moyano, en référence à l’élection présidentielle du 27 octobre.
Le patron du syndicat des routiers, un des plus puissants de ce pays grand comme 5 fois la France, soutient le ticket présidentiel de gauche formé par l’ex-présidente Cristina Kirchner et son ex-chef du gouvernement.
« Les gens sont otages du fonctionnement des transports en commun. Lors de la précédente grève générale, certains transports fonctionnaient e les gens sont allés travailler », a dénoncé le ministre argentin des Transports Guillermo Dietrich.
C’est la 5e grève générale du mandat de Mauricio Macri, applaudi par les grandes puissances pour son réformisme mais très critiqué en Argentine. Arrivé au pouvoir fin 2015, il brigue un 2e mandat de 4 ans, et se trouve affaibli par la crise économique qui frappe le pays depuis 2018.
Pour stabiliser la 3e économie d’Amérique latine, il a sollicité un prêt du FMI, qui a débloqué en 2018 le versement de 56 milliards de dollars sur trois ans.
LNT avec AFP