Carré Immobilier, un spécialiste du secteur immobilier, vient de rendre publics les résultats de son enquête sur l’immobilier d’entreprises à Casablanca.
Dans un premier lieu, on préfère rappeler que le marché de l’immobilier a été fortement perturbé par la crise Covid. « Cette dernière, couplée aux évolutions technologiques, a également impacté les modes de fonctionnement des entreprises. Développement du télétravail, nouveaux modes de management ont bouleversé les habitudes et le comportement des professionnels. Nous avons cherché à savoir si cela avait concrètement eu une influence sur les besoins immobiliers des entreprises », explique le DG de Carré Immobilier, William Simoncelli.
L’enquête a été administrée en ligne auprès d’une cible de professionnels du 10 mars au 8 mai 2022. Les réponses de 226 panélistes ont été retenues pour l’analyse. Ces derniers exercent pour 80% dans des TPME1 et en majorité dans le secteur des services (57%). Les industriels représentent 30% du panel et les commerçants 13%. La grande majorité des répondants indique que le siège social de l’entreprise est basé à Casablanca.
Les panélistes ont été interrogés sur 3 items : Recherches de locaux d’activité à Casablanca lors des 3 dernières années ; Projets de recherche de locaux d’activité à Casablanca pour les 3 prochaines années ; Perception de l’offre en immobilier d’entreprise à Casablanca.
Plus de la moitié des sondés indiquent avoir recherché des locaux d’activité à Casablanca au cours des trois dernières années. Les TPME ont été plus actives en la matière : moins de la moitié des répondants représentant des grandes entreprises ont indiqué avoir eu un projet immobilier de local d’activité. La segmentation par secteur d’activité ne fait pas ressortir de tendances significatives.
63% des recherches concernent soit une création soit une extension d’entreprise. Plus d’un tiers d’entre elles ont pour objectif une relocalisation. On peut supposer que le contexte Covid a influencé ces souhaits de relocalisation. En effet, un certain nombre de professionnels a été dans l’obligation de revoir l’organisation de leurs locaux dans un contexte sanitaire plus contraignant. Le télétravail a également incité certains à se reporter sur des espaces plus petits et moins budgétivores. Près de la moitié des recherches des PME concernait un projet de relocalisation, bien au-delà des TPE (30%) ou des GE (27%). Les recherches des TPE concernaient quant à elles plutôt des créations d’entreprises alors que les Grandes Entreprises ont plutôt œuvré à des projets d’extensions. Les projets des professionnels du commerce ont plus particulièrement porté sur des créations (58%).
75% des répondants indiquent que leur recherche concernait exclusivement des locaux. Il s’agit plus particulièrement des TPME. Les projets des Grandes Entreprises ont porté en majorité sur des locaux également, mais une part non négligeable a porté sur des recherches exclusives de terrains ou des recherches mixtes locaux et/ou terrain. Pris sous le prisme sectoriel, ce sont assez logiquement les secteurs du commerce et des services se sont portés plus particulièrement sur des locaux, alors que 42% des recherches des industriels ont porté sur des terrains ou des solutions mixtes. En matière de locaux, c’est la location qui remporte la préférence des demandeurs. En effet, 60% des recherches de locaux ont porté sur ce type de modalité.
52% des interrogés ont des projets d’investissement dans de nouveaux locaux d’activités dans les trois prochaines années. Il est intéressant de constater que ce taux correspond à celui des projets passés. Il semble donc que le volume global de la demande ait peu, voire pas évolué, conclut-t-on auprès de Carré Immobilier.
En ce qui concerne les terrains, alors que pour les projets passés, les professionnels optaient en majorité pour la location, ils optent en plus grand nombre pour l’acquisition en ce qui concernent les projets à venir. En effet, 55% des projets concernent cette option contre 43% pour les projets passés. L’augmentation de la demande en terrain explique cette évolution générale. Cela dit, sur les actifs locaux, la demande en acquisition est également plus importante : 47% Vs 29%.
Sur l’offre en immobilier d’entreprise dans la région du Grand Casablanca, les répondants présentent un niveau de satisfaction très mitigé. Moins de la moitié considèrent que l’offre est adaptée. Les autres estiment qu’elle n’est pas suffisamment adaptée à 47% ; et les 7% restant la jugent pas du tout adaptée. Ce niveau d’insatisfaction peut, en partie, expliquer pourquoi tant de projets initiés ces trois dernières années n’ont pas aboutis.
Si l’offre est jugée inadaptée, c’est avant tout pour des raisons de coûts qui sont jugés comme trop élevés tant pour les professionnels recherchant des locaux que des terrains. Quel que soit le secteur d’activité ou la taille de l’entreprise, les professionnels s’accordent tous sur ce point. Les autres facteurs sont plus de l’ordre de l’environnement du bien recherché. De façon générale, les problèmes de stationnement ou la mauvaise accessibilité sont cités respectivement comme point noir par 65% et 25% des répondants.
H.Z