Le Haut-Commissariat au Plan vient de publier une note sur la transition de la fécondité au Maroc à l’occasion de la 27ème journée mondiale de la population.
Il en ressort que le Royaume a enregistré une baisse accrue de la fécondité en l’espace de 30 ans. En effet, en 2014, le nombre moyen d’enfants par femme était de 2,21 enfants, contre 7 enfants par femme au cours des années 1960.
En France, cette baisse a nécessité près de deux siècles : la fécondité est passée d’un peu plus de 6 enfants par femme au milieu du 18e siècle à près de 2 enfants par femme dans les années 30.
Ce constat est expliqué par le recul de l’âge du mariage au Maroc, qui est passé de 17 à 19 ans en moyenne dans les année 60 à près de 27 ans aujourd’hui.
Le recours de plus en plus à la contraception a également contribué à cette baisse. Si en 1960, seulement 6% des femmes en âge de reproduction utilisaient une méthode contraceptive, puis 19% en 1979, 63% en 2004, pour arriver à 67,4% en 2011. Selon le HCP, la prévalence contraceptive se situe aujourd’hui à 65,5% en milieu rural et à 68,9% en milieu urbain.
Au-delà de la baisse de la fécondité, la planification familiale aurait contribué à réduire considérablement les risques de morbidité et des mortalités maternelles et infantiles. La mortalité maternelle a chuté significativement, passant de 227 décès pour 100 000 naissances vivantes en 2004 à 72,6 en 2016. La mortalité infantile est passée, également, de 40 pour 1000 naissances en 2004 à 28,8 en 2010.
L’amélioration du statut de la femme est aussi un facteur clé dans la baisse de la fécondité. La scolarisation et le travail des femmes leur ont ouvert de nouvelles perspectives quant à leur autonomie, engendrant ainsi le recul de leur âge au mariage et le recours à la contraception.
Selon le HCP, la participation des femmes à la vie active est en amélioration, passant de 17% en 1982, à 25,1% en 2014.
Le recul accentué de la fécondité amorçant une tendance à la baisse de la population âgée de moins de 15 ans, offre au Maroc une aubaine démographique. L’indice de dépendance, qui exprime la charge de la population active en termes de population inactive, connaît une diminution depuis 1970 qui devrait se prolonger jusqu’à 30 avant de reprendre une croissance soutenue jusqu’en 2050.
Cependant, la valorisation de ce bonus démographique requiert des investissements importants dans les domaines de l’éducation, de la santé et de l’activité économique.
AL