Crédit photo : Ahmed Boussarhane/LNT.
Environ les deux-tiers des migrants au Maroc (67,3%) estiment que les Marocains ont une attitude plutôt positive envers les migrants, indique une enquête du Haut-Commissariat au Plan (HCP), réalisée au cours du premier trimestre de l’année 2021.
Les nationalités, qui ont le plus exprimé cette opinion, sont les yéménites (87,5%), les syriens (86,8%), les sénégalais (78,7%) et les guinéens (66,9%), précise le HCP dans une note sur les résultats de l’enquête nationale sur la migration forcée de 2021, laquelle a couvert un échantillon de 3.000 migrants répartis en 2.200 migrants régularisés ou en situation irrégulière et 800 réfugiés ou demandeurs d’asile.
Ladite enquête fait également ressortir que près d’un immigré sur six (17%) est au courant de l’existence de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA), beaucoup plus parmi les réfugiés (22,8%) que parmi les migrants irréguliers (14,9%).
Moins d’un migrant sur trois (31,9%) est au courant des campagnes menées par le Maroc pour régulariser la situation des immigrés, un peu plus parmi les réfugiés (37,9%) que parmi les migrants irréguliers (29,7%).
Le HCP indique, en outre, que plus d’un migrant sur quatre (26,4%) est au courant des efforts déployés par le gouvernement marocain pour faciliter l’intégration des immigrés au Maroc, ajoutant que parmi les migrants qui sont au courant de tels efforts, 38,1% d’entre eux les jugent efficaces et suffisants, 41% non suffisants, 7,6% inefficaces et 8,4% inefficaces et insuffisantes.
Par ailleurs, l’enquête fait savoir que près de 9 migrants sur 10 (87,2%) sont satisfaits de leur arrivée au Maroc (40,5% très satisfaits et 46,7% moyennement satisfaits). La très grande satisfaction des migrants est plus prononcée parmi les réfugiés (50,7%) que parmi les migrants irréguliers (36,8%).
Elle révèle aussi qu’un peu moins des deux tiers des migrants (64,8%) affirment ne pas pouvoir retourner dans leurs pays d’origine à n’importe quel moment. Les ressortissants syriens sont dans cette situation à raison de 85,6% suivis par les yéménites (77,2%), les ressortissants de la RDC (74,6%), les centrafricains (72,4%) et les maliens (70,2%).
De plus, le HCP souligne que 53,7% des migrants veulent rester au Maroc (55% parmi les femmes et 52,8% parmi les hommes). Ceux qui veulent émigrer dans un autre pays que le Maroc représentent 25,9% et sont bien supérieurs à ceux qui entendent retourner au pays d’origine selon différents timing, avec ou sans conditions (11,8%).
Les migrants qui voudraient rester au Maroc évoquent comme raison principale le sentiment de sécurité (23,9%) en premier lieu, suivi par les meilleures conditions de vie (20,6%), la possibilité d’accéder au marché du travail (10,5%), la préférence par la famille de rester au Maroc (9,5%). Les attitudes et comportements positifs des marocains envers les migrants (6,9%) viennent ensuite après et enfin, la régularisation de la situation au Maroc (6%).
Pour ceux qui ont exprimé la volonté de retourner dans leur pays d’origine, le premier motif avancé est la difficulté de vivre ou d’accéder au marché du travail au Maroc avec 27,7%, suivi par la nostalgie du pays 21,9%, (26,2% parmi les femmes et 19,3% parmi les hommes), le désir d’investir dans le pays (15,5%), les contraintes familiales (4,6%) et l’échec du projet d’immigration (4,6%).
48% des migrants au Maroc exercent une activité professionnelle
La part des actifs occupés est nettement plus élevée parmi les hommes avec 53,8% que parmi les femmes (39,7%), précise le HCP dans une note sur les résultats de l’enquête nationale sur la migration forcée de 2021, laquelle a couvert un échantillon de 3.000 migrants répartis en 2.200 migrants régularisés ou en situation irrégulière et 800 réfugiés ou demandeurs d’asile.
Cette part varie, selon l’âge, de 38,5% parmi les jeunes de 15 à 29 ans à 56,3% parmi les adultes âgés de 30 à 59 ans, ajoute la même source.
Ladite enquête indique aussi que la proportion des actifs occupés est plus élevée parmi les sénégalais avec 73,9%, suivis des ivoiriens (59,6%), des syriens (48,3%), des guinéens (45,5%) et des ressortissants de la République Démocratique du Congo (45,2%). Elle enregistre, cependant, ses niveaux les plus bas parmi les camerounais (36,1%), les maliens (29%), les centrafricains (20,8%) et les yéménites (12,9%).
Par ailleurs, plus du quart des migrants au Maroc (27,4%) sont en situation de chômage, 29,6% parmi les hommes et 24,3% parmi les femmes. La part des chômeurs atteint 30,7% parmi les jeunes de 15 à 29 ans contre 25,9% parmi les 30-44 ans et 23,2% parmi les 45-59 ans.
Selon le pays d’origine, la part des chômeurs est plus élevée parmi les maliens (52,8%), les camerounais (49%), les ressortissants de la République Démocratique du Congo (38,8%) et les centrafricains (36,5%). Elle est significativement inférieure notamment parmi les syriens avec 15% et les sénégalais (16,8%).
Le HCP fait également savoir que près du quart des migrants au Maroc (24,5%) sont en dehors du marché du travail, 9,2% d’étudiants, 8,2% de femmes au foyer et 7,1% d’autres inactifs.
Les principales raisons pour lesquelles ces inactifs sont hors du marché de travail sont liées, en premier lieu, aux études ou formation pour 32% d’entre eux particulièrement les hommes avec 51,5% contre 18,7% pour les femmes, au manque d’opportunités d’emploi pour 15%, aux obligations familiales (s’occuper des enfants ou du ménage) pour 14,2% exclusivement parmi les femmes, aux raisons de santé (8,3%), au statut des migrants qui ne les autorise pas à travailler dans le pays d’accueil (7,3%) ou au refus du conjoint ou d’un membre de la famille (6,1%).
En outre, le HCP indique que la situation des migrants vis-à-vis du marché du travail révèle que plus de la moitié (53,1%) étaient des actifs occupés au cours des trois mois précédant leur départ du pays d’origine, 59,8% parmi les hommes contre 43,3% parmi les femmes et 72,2% parmi les adultes âgés de 45 à 59 ans contre 35,1 % parmi les jeunes de 15 à 29 ans.
Le statut professionnel le plus dominant au sein des migrants actifs occupés au Maroc est le salariat. En effet, 45% de cette population sont des salariés, 47,5% parmi les hommes et 40% parmi les femmes. Les indépendants représentent 36,8% des migrants actifs occupés, 35,3% parmi les hommes et 39,6% parmi les femmes.
Parmi l’ensemble des migrants actifs occupés au Maroc, 57,2% exercent un emploi à titre permanent, 56,7% parmi les hommes et 58,3% parmi les femmes.
Examiné selon le niveau d’instruction, le travail permanent est plus prépondérant parmi les migrants ayant le niveau d’enseignement supérieur avec 71,9%, suivis des détenteurs du niveau primaire (57,4%), du niveau collégial (52,2%) et du niveau secondaire (lycée) avec 51,8%.
Sur le plan sectoriel, les services occupent plus de la moitié (53%) des migrants actifs occupés, les femmes nettement plus que les hommes avec respectivement 66,2% et 46,4%. Le commerce constitue le deuxième secteur pourvoyeurs de postes d’emploi pour les migrants avec une part de 22%, 24,8% parmi les femmes et 20,5% parmi les hommes.
En troisième position, arrive le secteur des BTP qui attire 12,8% de migrants actifs occupés exclusivement des hommes. Le secteur agricole emploie 7,9%, 9,4% d’hommes et 5% de femmes alors que l’industrie emploie 4,3% de migrants actifs occupés.
LNT avec Map