M. Mohamed Karim Mounir, président du Groupe BCP
Le top management du Groupe Banque Populaire, avec à sa tête son président M. Mohamed Karim Mounir, a réuni la presse ce jeudi 25 mars pour lui présenter les résultats du groupe bancaire au titre de l’année 2020.
Niveau chiffre, la BCP a réalisé, au terme de l’année écoulée, un résultat net part du Groupe (RNPG) de 1,2 milliard de dirhams (MMDH), en baisse de 59% par rapport à 2019. Intégrant totalement l’impact du don Covid-19 de 1 MMDH, le résultat net consolidé, lui, a reculé de 67% à 1,3 MMDH. Le produit net bancaire (PNB) consolidé s’est amélioré de 8,3% à 19,3 MMDH. Cette croissance a concerné l’ensemble de ses composantes et intègre un effet périmètre sur 9 mois, lié à l’acquisition de trois nouvelles filiales en Afrique subsaharienne.
Hors cet impact, la croissance du PNB s’établirait à 2,6%. Le résultat des activités de marché a également contribué à l’évolution du PNB consolidé avec une croissance de 12,2% à 3,1 MMDH, profitant notamment d’un contexte de taux favorable sur le marché obligataire.
En dépit des impacts de la crise, les filiales au Maroc affichent des performances commerciales honorables. Ainsi, les sociétés de financement spécialisées sont parvenues à améliorer de 10% leurs emplois clientèle, grâce essentiellement à l’orientation favorable de l’activité de CIB Offshore, Vivalis et Bank Al Yousr et à la dynamique commerciale de Maroc Leasing, « dorénavant premier opérateur de son secteur en termes de nouvelle production ».
Le PNB agrégé des filiales métiers s’est quant à lui contracté de 11%, sous le poids des restrictions de mouvement des populations observées au T2 et T3 2020. La BCP fait état d’une reprise du PNB de ces filiales au T4-2020 pour s’approcher des niveaux avant la crise.
A l’international, le PNB de la banque de détail marque un bond de 34% en 2020, tiré aussi bien par les filiales historiques que par les nouvelles banques acquises. A périmètre constant, la croissance du PNB demeure dynamique à +7%. Au niveau bilanciel et en dépit du contexte, les filiales du Groupe ont fait preuve de résilience en stabilisant les ressources et les emplois sur l’année.
Compte tenu des impacts économiques liés à la Covid-19 combinés à une politique de provisionnement prudente, le coût du risque marque un bond de 139% à 6,1 MMDH. Au niveau des comptes sociaux de la BCP, le résultat net a accusé une baisse de 18,5% à 2,1 MMDH, impacté essentiellement par le don Covid-19. Notons toutefois qu’en social, le coût du risque a nettement moins subi la crise, car la clientèle est majoritairement composée de grandes entreprises, moins exposées.
« L’année 2020 a été marquée par l’adoption des amendements de la loi portant réforme du CPM (crédit populaire du Maroc). Au-delà de l’amélioration de la gouvernance, ces amendements permettent de consolider les fonds propres du Groupe à travers la réduction du seuil minimum de participation des Banques Populaires Régionales (BPR) au capital de la BCP à 34% (contre 51% auparavant) », souligne le Groupe.
Et d’ajouter que cette démarche « devrait renforcer la solidité financière du Groupe tout en maintenant la position des BPR’s en tant qu’actionnaires majeurs dans le capital de la BCP, aux côtés de plusieurs institutionnels marocains ».
Au volet des performances commerciales, la banque a confirmé sa position de leader marocain sur les dépôts de la clientèle avec une collecte additionnelle de 15 MMDH en 2020, correspondant à 30% de l’additionnel du secteur. Il en découle une amélioration de 21 points de base (pbs) des parts de marché à 26,3%.
« Ce renforcement de position a concerné toutes les catégories de clientèle. En atteste, une collecte de 7,4 MMDH au niveau des particuliers locaux, de 4,6 MMDH sur les entreprises et de 3 MMDH sur les MDM. Sur ce dernier segment, la BCP et ses banques régionales s’accaparent 52,7% du marché », indique le Groupe, ajoutant que la structure des ressources continue à s’améliorer avec une part non rémunérée qui se rapproche désormais de 70%.
En termes d’emplois, l’encours des crédits à la clientèle a légèrement reculé de 1,2% à 201 MMDH, du fait essentiellement du repli des crédits à l’équipement et des comptes courants débiteurs, une tendance qui s’explique par le climat d’incertitudes ayant caractérisé l’année écoulée. En revanche, les crédits de trésorerie se sont renforcés de 4,1 MMDH en 2020. Au niveau des crédits, le groupe a fait preuve de « résilience vu le contexte, qui n’est pas favorable à l’investissement », explique Mme Ghizlaine Bouzoubaa, directrice performance et stratégie groupe. Et d’ajouter : « Les catégorie investissement et crédits d’équipements, pour les entreprises comme pour les ménages, n’ont pas autant progressé qu’espéré ».
Pour l’avenir, explique M. Mohamed Karim Mounir, l’année 2021 devrait être « également assez particulière », notant que son groupe a mené une « approche anticipative en matière de provisionnement ». Malgré les incertitudes, la croissance du PNB en 2021 est attendu à deux chiffres. Enfin, interrogé sur les conséquences de la crise sur la façon de travailler de la banque, le Président a indiqué que le groupe tablait sur un télétravail « maîtrisé et mesuré ». « Nous sommes en train de conduire un certain nombre d’expériences pilotes », ajoute-t-il, car « nous ne croyons pas au modèle unique pour toutes les activités ». Et de préciser : « À l’occasion du changement prochain de notre siège social, nous avons pensé à revoir totalement la distribution de travail au sein de ce nouveau siège », indiquant que cela mènera le groupe à « réaliser des économies ».
Selim Benabdelkhalek