
Les jours et les semaines qui viennent vont marquer l’entame d’une nouvelle conjoncture politico-institutionnelle. En effet, à la veille même du renouvellement de la Chambre des Conseillers, qui devrait logiquement apporter une majorité quasiment identique à celle de la Chambre des Représentants, et l’ouverture solennelle par SM le Roi de la nouvelle législature, on sent bien que l’architecture gouvernementale est quasiment prête.
Elle porte plusieurs avancées majeures. La première, c’est que la Chambre des Représentants et le Gouvernement seront emmenés par une coalition tripartite jusque-là inédite depuis 1999.
Trois partis seulement auront entre les mains les destinées exécutives du pays, ce qui devrait constituer un atout majeur pour la réussite du programme qu’ils devront présenter et faire approuver par le Parlement.
La seconde avancée tient au fait que les coalisés ne se perdront plus dans de vaines querelles intestines générées par l’hétérogénéité de leurs composantes. Bien que sensiblement différents, le RNI, le PAM et le PI se rejoignent sur plusieurs points notamment leurs convictions en matières économique et sociale relevant du néolibéralisme et d’une certaine vision d’un Etat Providence.
La troisième avancée, et non des moindres, est le fait que le chef du nouveau gouvernement, qui a largement étendu ses capacités politiques après avoir fait ses preuves probantes dans le domaine économique et des affaires, est un homme connu pour son âpreté au travail et ses qualités de leader.
On doit mesurer aujourd’hui que l’opinion publique, au lendemain du 8 septembre, est dans une position d’attente exceptionnelle et que beaucoup d’espoirs portent sur les prochaines actions du gouvernement, fondés à la fois sur la mise en œuvre des recommandations royales et de la CSMD et sur les priorités que définiront les grands axes du prochain programme gouvernemental.
Le gouvernement Akhannouch devra être obligatoirement et profondément différent de ceux qui l’ont précédé.
Les citoyens n’attendent pas de voir des leaders politiques faire de la figuration ministérielle en récompense de leur positionnement au sein des partis politiques. Les citoyens n’attendent pas de ce nouvel équipage qu’il soit composé de personnes connues, vieillies sous le harnais de la politique politicienne. Les citoyens n’attendent pas que le gouvernement marque le partage de territoires (portefeuilles ministériels) dévolus à telle ou telle formation pour satisfaire les ambitions de leurs chefs, ce qui a, comme chacun sait, entrainé la faillite des précédentes équipes.
Ils attendent des ministres dynamiques et dont les qualités seraient reconnues par leurs propres expériences dans les domaines dont ils auront la responsabilité. Ils attendent des ministres aux ambitions d’Hommes d’État, et non de politicards à la recherche de leur intérêt personnel. En ce sens, la personnalité et les qualités de Aziz Akhannouch devraient représenter une garantie de non-retour en arrière. On attend du nouveau Chef de Gouvernement non qu’il soit le coordinateur d’une majorité gouvernementale mais le leader incontesté d’une équipe soudée et homogène, tout à ses devoirs et charges, uniquement gouvernementaux.
Les citoyens espèrent donc fortement que l’équipe qui va se mettre en place sera bien teintée d’un vernis puissant de parité et d’exemplarité, de jeunesse également.
Voilà ce qu’on est en droit d’attendre de ceux qui ont remporté les dernières échéances législatives.
Fahd Yata