L’Institut Marocain des Administrateurs a organisé, jeudi 18 mai, à la Bourse de Casablanca, une rencontre thématique sur la «Gouvernance Groupe et Filiale : les enjeux pour la responsabilité de l’administrateur».
La gouvernance de groupe est de plus en plus répondue dans le secteur financier ou non-financier et pour cause. il y a une logique économique à la structure «groupe» pour les entreprises d’une certaine taille qui opèrent dans différents métiers et notamment celles de diversifier les risques, réaliser des économies d’échelle, ou encore pour des raisons fiscales.
Cependant, il existe une complexité à se structurer en groupe à savoir :
– un risque de contagion quand une activité est mal gérée dans une filiale, cela peut impacter la santé du groupe en son entier,
– des risques associés aux transactions intragroupe,
– le risque de concentration
– ou encore le risque de conflit d’intérêt. Tous ces risques sont à gérer lorsqu’il y a une pluralité des activités au sein d’un même groupe.
Présente à cet événement, Mme Caroline Weber, administrateur indépendant (GL Events, Toupargel et UM Matériaux) et directrice générale de MiddleNext, a exposé les enjeux de la gouvernance groupe surtout pour le secteur non-financier.
Dans son intervention, elle a posé plusieurs questions existentielles notamment comment organiser la gouvernance de façon efficace pour qu’elle remplisse son rôle à savoir être au service de l’efficacité de l’entreprise, d’en maximiser les avantages, etc.
Pour sa part, M. Jaouad Hamri, Président du Conseil de Surveillance de la BMCI, a exposé la structure gouvernance de cette filiale marocaine du groupe international BNP Paribas, et a expliqué l’évolution de la gouvernance de la BMCI par rapport aux exigences du régulateur.
Il est à préciser que la BMCI, ce sont 375 agences, un effectif de 3100 personnes et plus de 600 000 clients. C’est une banque universelle, multi-métiers, avec un PNB consolidé de l’ordre de 3 milliards de dirhams, un résultat brut d’exploitation de 1,5 milliard, et un RNP 431 millions de dirhams.
M. Hamri a expliqué que le Conseil de Surveillance de la BMCI compte 3 membres indépendants conformément aux dispositions du régulateur, avec un mandat classique. Il nomme théoriquement le Directoire et propose sa révocation à l’assemblé générale.
« Le Conseil de Surveillance de la banque est encore jeune, mais peut être considéré comme assez exemplaire sur la place bancaire et au Maroc» a-t-il indiqué.
Le Conseil définit les orientations stratégiques et assure de manière permanente le contrôle de la gestion des activités de la banque. Il autorise les conventions réglementées et convoque annuellement l’Assemblée générale à qui il communique ses observations sur le rapport de gestion du Directoire.
« L’un des facteurs de succès de notre expérience c’est que nous avons une relation Directoire/Conseil de Surveillance qui est des plus intelligentes. Nous avons accès à des informations, etc., nous avons l’habitude d’aller sur le terrain, de rencontrer les cadres de la banque, poser des questions et approfondir et donner notre point de vue indépendants», a souligné M. Hamri, le Président du Conseil de Surveillance de la BMCI.
«Concrètement, nous sommes astreints à faire en sorte de travailler conformément aux pratiques du groupe et aux exigences du régulateur. Nous sommes de bons élèves, très disciplinés et nous appliquons à la lettre toutes les recommandations en termes de fréquence des réunions des comités spécialisés et du Conseil de Surveillance…» a,-t-il ajouté.
Il est à noter également que le Directoire de la BMCI est investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toutes circonstances au nom de la société. Il est le premier organe exécutif et est chargé de la gestion courante de la banque y compris la réalisation budgétaire et stratégique.
Asmaa Loudni