David Solomon lors d'un forum économique à Washington DC le 10 octobre 2017 © GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives Paul Morigi
Goldman Sachs a nommé mardi David Solomon, 56 ans, nouveau PDG pour remplacer Lloyd Blankfein, 63 ans, un ancien trader ayant dirigé la prestigieuse banque d’affaires américaine pendant 12 ans.
David Solomon prendra ses fonctions le 1er octobre, tandis que son prédécesseur quittera l’entreprise en fin d’année, a détaillé la banque actuellement en pleine offensive vers le grand public pour compenser le déclin des activités de courtage ayant fait sa réputation pendant près de 150 ans.
Sur la forme, M. Solomon adoptera d’abord le costume de directeur général, la casquette de président du conseil d’administration restera sur la tête de M. Blankfein jusqu’en fin d’année et sera ensuite récupérée par M. Solomon.
« Notre firme a démontré une grande force sur les douze dernières années », a commenté Lloyd Blankfein, un des deux derniers PDG d’une grande banque américaine qui était aux commandes lors de la crise financière. L’autre est Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan Chase, la première banque américaine en termes d’actifs.
« David (Solomon) est la bonne personne pour diriger Goldman Sachs. Il a démontré qu’il avait des capacités pour bâtir et croître les activités et identifier les moyens pour améliorer notre culture et mettre les clients au centre de notre stratégie », poursuit celui qui avait essuyé les critiques lorsqu’il avait comparé en 2009 son travail à celui de Dieu.
« Je ne suis qu’un banquier faisant le travail de Dieu », avait notamment déclaré Lloyd Blankfein en pleine crise financière, provoquée par des produits financiers complexes, conçus par des traders, adossés à des crédits immobiliers toxiques qui avaient été accordés à des ménages américains fragiles.
Son départ coïncide avec la perte d’influence des traders à Wall Street sous l’explosion de la technologie dans la finance et le succès des banquiers conseillant les entreprises dans leurs transactions. Les robots ont fait leur entrée dans les salles de marchés, ce qui conduit petit à petit à la suppression des emplois de traders notamment.
David Solomon, un banquier d’affaires DJ à ses heures perdues, fait partie de ceux qui ont poussé pour une diversification de Goldman Sachs vers les activités classiques d’une banque (financement de l’économie via les crédits accordés aux ménages et aux entreprises et épargne…).
L’établissement, visage de Wall Street, a lancé il y a peu Marcus, une plateforme en ligne d’octroi de prêts aux ménages et PME et s’apprête à commercialiser sa première carte bancaire en partenariat avec Apple.
« Je suis honoré et ému d’avoir l’opportunité de diriger Goldman Sachs et j’apprécie la confiance que Lloyd (Blankfein) et le conseil d’administration ont placé en moi », a réagi mardi David Solomon, qui devient le dixième patron dans l’histoire de Goldman Sachs.
LNT avec Afp