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Omar Radi, journaliste et activiste, dort en prison depuis plusieurs jours, attendant son jugement prévu pour le 2 janvier prochain.
Mais pour quel crime, quel délit ? Celui d’avoir commis un tweet au lendemain de la condamnation à de lourdes peines d’emprisonnement des leaders du Hirak d’Al Hoceima.
Ce petit texte écrit dans la colère et la rancœur, ne restera pas dans l’histoire de la Twittoma pour ses qualités de forme et de fond, mais méritait-il que son auteur soit présenté à la Justice neuf mois après ?
Au-delà des divergences que chacun peut avoir avec Omar Radi, ses idées, voire son appétence certaine pour l’agit-prop, il est journaliste et à ce titre, devrait être libre de ses propos et ses écrits quand bien même ils seraient « border line » pour certains.
Omar Radi ne remet pas en cause les sacralités du Royaume, ses institutions et ses fondements constitutionnels.
Alors, pourquoi l’embastiller pour avoir sévèrement critiqué un juge, sinon pour conforter certains milieux dans leur approche liberticide, laquelle, objectivement, fait plus de mal au pays que le petit tweet adressé à quelques centaines, quelques milliers au plus, de twittos acquis à ses idées et le plus souvent confortablement installés dans un anonymat salvateur contrairement à lui ?
Omar Radi, faut-il encore le répéter, est journaliste, et s’il a commis quelque chose de répréhensible, ce qui reste encore à prouver, c’est selon les dispositions et stipulations du Code de la Presse, lequel encadre sa profession depuis 2016, qu’il devrait en rendre compte.
Or aujourd’hui, le voilà au fond d’une sombre cellule, à attendre dans le froid, un jugement qu’il redoute comme le redouterait toute personne à sa place.
Le signal envoyé par cette arrestation est, à tout le moins, des plus négatifs.
Il tend à énoncer que dans notre pays, les journalistes, tous les journalistes, sont en liberté surveillée, à la merci d’une arrestation intempestive pour un écrit qui n’aurait pas l’heur de plaire, mais selon des paramètres et des critères qui ne seraient pas établis par des normes légales usuelles, celles de notre corporation.
Voilà qui jette une ombre bien sombre sur l’atmosphère qui caractérise notre pays actuellement avec une tendance accrue à la répression quand la lutte par les mots et les idées, l’occupation des réseaux sociaux de façon constructive, permettraient de combattre efficacement les débordements et les outrances de certains qui n’ont personne devant eux pour les contrer.
En ce sens, le cas de Omar Radi est emblématique et mérite que la profession, comme un seul homme, se lève pour lui apporter soutien et solidarité, exiger sa relaxe et l’abandon des poursuites, mais surtout, récuser son jugement devant une juridiction pénale.
Alors que nous sommes à l’aube d’une année que l’on présente comme porteuse de promesses et annonciatrice de réformes de grande envergure, l’affaire Omar Radi apparaît comme une « bavure du système ».
Sans compter qu’en cette fin d’année pauvre en informations, hormis les conséquences de la grève dans le métro parisien ou les dessertes de la SNCF en France ou les « trumperies » de Donald, l’arrestation de Omar Radi vient comme du pain béni pour la presse internationale qui s’empresse de zoomer sur le Royaume, tandis que des ONG spécialisées dans les attaques systématiques contre notre pays se déchaînent.
Omar Radi ne doit ni devenir un héros, ni un martyr, car il n’a rien fait pour cela !
Alors, #FreeOmar !
Fahd Yata