Comment ça marche ?
Techniquement la Blockchain utilise un protocole informatique un peu similaire à celui d’Internet, le TCP-IP. Il permet lui aussi de mettre en relation différents appareils numériques entre eux (ordinateurs, smartphones, objets connectés, etc.).
La différence majeure et fondamentale entre Internet et la Blockchain est que le premier permet un transfert de données d’un point A à un point B via un serveur, alors que la Blockchain repose sur une structure complètement décentralisée.
D’une manière très simplifiée, voici un petit schéma que j’ai réalisé pour bien aider à bien comprendre la différence entre les 2 technologies :
Dans la Blockchain, avant de faire passer les données du point A vers un point B, une inscription dans un registre communautaire ultra sécurisé est réalisée afin de garder une trace de cet interaction dans le temps !
Une fois validée par un système collaboratif complexe appelé « minage« , chaque nouvelle interaction ou transaction se rajoutera donc dans ce registre global où toutes les transactions s’accumuleront et s’archiveront dans des « blocs » :
Chaque bloc contient un nombre prédéterminé de transactions qui fait que lorsqu’un bloc atteint son maximum, un nouveau bloc est crée pour en accueillir de nouvelles :
Au fur et à mesure que les transactions se font, les blocs s’accumulent et s’enchainent à la suite. D’où le nom de chaîne de blocs ou « Blockchain » en anglais !
A noter qu’une fois ajouté à la chaîne, un bloc ne peut plus être ni modifié ni supprimé, ce qui garantit l’authenticité et la sécurité du réseau.
Un système ultra sécurisé !
L’avantage majeur de ce système se situe au niveau de sa sécurité.
Comme le registre de la Blockchain est distribué automatiquement à l’ensemble de la communauté du réseau lors de chaque ajout et mise à jour d’une transaction, cela permet à celle-ci d’être consultée et validée automatiquement chaque nouvelle transaction.
La Blockchain est dite infalsifiable car si un utilisateur mal intentionné veut pirater le registre pour en extraire des informations, il doit en effet disposer d’une puissance de calcul au moins supérieure à 51 % de l’ensemble de la puissance informatique utilisée par la communauté !
De plus, comme les blocs sont « enchainés » et reliés les uns aux autres, il est impossible de falsifier l’un d’eux sans modifier tous les autres.
Un « stockage collaboratif de la vérité » !
Un autre avantage extrêmement important de la Blockchain est sa capacité à fournir à tous, une « preuve » pour chaque échange ou interaction effectuée !
En effet, si l’on reprend la comparaison que j’ai décrite précédemment entre Internet et la Blockchain, une transaction effectuée en utilisant le protocole Internet ne sera conservée que de manière « tripartite« , c’est à dire uniquement par les 3 intervenants de la transaction : A, B et C, l’organisme de contrôle ou de régulation.
Pour bien comprendre, prenons un exemple concret où A est un client qui achète un produit de chez B (qui est donc le fournisseur) et où C représente la banque qui va garantir à B que A possède bien l’argent :
La trace de cette transaction ne sera donc ici conservée que par les 3 parties concernés par celle-ci (A, B et C) comme le montre le schéma ci-dessus.
Dans le cas de la Blockchain, l’organisme de contrôle n’est ici plus la banque mais l’ensemble des membres de la communauté qui vont se charger (pas eux mais leurs ordinateurs !) de vérifier, valider et archiver la transaction dans un bloc grâce à un système ingénieux que l’on appelle clé cryptographique.
La « preuve » de la transaction sera conservée par l’ensemble de la communauté puisqu’elle est distribuée automatiquement à tous :
La Clé cyrptographique : élément « clé » de la Blockchain !
Pour comprendre la notion essentielle de clé cryptographique, prenons un autre exemple d’utilisation d’une Blockchain dans le domaine juridique cette fois.
Imaginons que vous vouliez déposer un brevet à l’O.M.P.I.C.
Pour protéger officiellement votre brevet, il vous suffira d’envoyer dans la Blockchain publique de l’O.M.P.I.C. votre document que vous aurez au préalable chiffré et signé avec votre clé privée de chiffrement, pour que, une fois inscrit sur le registre de l’OMPIC, il y reste caché des jours, des mois ou des années… jusqu’au moment où vous souhaiterez prouver la paternité de votre invention.
Vous n’aurez alors plus qu’à publier simplement la clé publique de chiffrement, pour que le contenu de votre brevet sera divulgué au public :
Plus besoin d’huissiers, de notaires ou de fonctionnaires assermentés ! Ce sont les utilisateurs, volontaires et indépendants, qui se chargent de vérifier et d’archiver vos transactions dans la Blockchain publique ouverte à tous par le gouvernement !
L’exemple des transactions bancaires et celui de la protection juridique ne sont que 2 parmi une infinité de possibilités que permet la technologie Blockchain.
La curiosité, la passion et l’excitation de manipuler une technologie naissante au potentiel si extraordinaire a eu pour conséquence de faire naitre de jeunes startups aux concepts très innovants et disruptifs.
Un nombre grandissant d’outils et d’applications exploitant tous les avantages de la Blockchain sont ainsi en train d’être mis en place progressivement pour permettre de complètement « redesigner » et repenser les modèles économiques et sociétaux de notre monde !
Quels sont ces nouveaux outils ? qui sont les pionniers de cette nouvelle technologie ? et enfin, quels sont les acteurs les plus actifs aujourd’hui dans la Blockchain ?
→ Suite du dossier : Partie 3
Omar Amrani.