De la nécessité de rétablir la confiance…
En introduction de mon dossier spécial « Blockchain », j’ai volontairement choisi de revenir sur 2 révolutions annoncées par plusieurs observateurs et analystes.
La première, celle d’Internet, a effectivement eu un impact dans tous les secteurs et a complètement transformé les organisations sociales et économiques des humains.
La deuxième, nommée Ubérisation, beaucoup plus récente et toujours en marche, permet d’une certaine manière d’« humaniser le capitalisme » en changeant les rapports de force entre les différents acteurs de l’économie.
Grâce à elle, nous passons de l’économie verticale, (des entreprises possédant des actifs et qui gagne de l’argent en vendant des biens et services) à l’économie horizontale ou collaborative.
« Malheureusement, ces deux grandes révolutions numériques n’ont toujours pas permis d’installer un climat de confiance entre les humains au sein de leurs sociétés. »
En effet, les citoyens et les consommateurs restent encore dépendants lors de leur utilisation d’Internet, d’autorités publiques ou privées (gouvernements, entreprises, etc.) dont les agissements éthiques et moraux sont très variables selon les pays, les cultures et les dirigeants (censure d’Internet en Chine et en Turquie, programme de surveillance NSA par les États-Unis, exploitation de données personnelles par les entreprises à des fins commerciales, etc.)
A cela il faut rajouter le problème récurrent de l’insécurité lié aux agissements peu scrupuleux des pirates informatiques !
« C’est de cette énorme contrainte qu’est apparue la solution Blockchain ! »
Une naissance mystérieuse…
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la Blockchain n’est pas une invention de 2016 ! La première utilisation de cette technologie remonte à 2008, lorsqu’une mystérieuse personne, connue sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, a développé une monnaie virtuelle cryptographique open source, le Bitcoin !
Alors que beaucoup pensaient que cette monnaie serait surtout utilisée par les pirates et les hackeurs informatiques présents sur le Dark web, le bitcoin est devenu aujourd’hui l’icône de la communauté de l’économie collaborative avec, en plus, une capitalisation monétaire spectaculaire en constante augmentation et qui dépasse aujourd’hui les 10 milliards d’euros en 2016 !
Ce succès retentissant est essentiellement dû à 3 raisons :
- Le prix de cette crypto-monnaie est fixé selon la loi de l’offre et de la demande car il n’y a pas d’autorité centrale pour fixer le prix ! Malgré plusieurs crises (explosion de la bulle des cours en 2010, faillite de bourses d’échange), la crypto-monnaie s’est donc montrée jusqu’à aujourd’hui très résiliente
- Elle possède un coût de transaction inférieur à celui des cartes de crédit classiques des banques (0 à 2% contre 3 à 4 %)
- Elle est insaisissable car son protocole ne peut être manipulé ni par un individu, ni par une organisation ou un gouvernement !
Le Bitcoin est aujourd’hui de plus en plus utilisé dans le commerce et les échanges internationaux car toute personne, où qu’elle soit dans le monde, peut en acquérir sans passer forcément par une institution bancaire : il est en effet possible d’acheter des bitcoins en liquide !
Les personnes les plus enclins à utiliser cette monnaie aujourd’hui sont les jeunes générations et les commerçants en ligne qui ont plus de facilité à en comprendre les nombreux avantages.
La partie émergée de l’Iceberg
Devant le succès retentissant du Bitcoin, plusieurs chercheurs, économistes, sociologues et surtout développeurs se sont intéressés à cette technologie surprenante qui a permis au Bitcoin d’avoir sa réputation de monnaie infalsifiable !
Si Bitcoin et Blockchain ont été inventés en même temps par une seule personne puis développés en open source par une communauté de développeurs de plus en plus enthousiastes et nombreux, de très nombreux acteurs (gouvernements, entreprises, associations, citoyens, particuliers, etc.) ont déjà commencé à prospecter et même utiliser cette dernière dans différents autres secteurs tout aussi stratégiques que celui des transactions monétaires.
« Cette technologie révolutionnaire encore naissante promet de régler les problèmes essentiels de la confiance en Internet et de la fiabilité des échanges et transactions que l’on y effectue ! »
« A la base de cette technologie, un système algorithmique ingénieux qui permet à deux parties d’interagir en ligne en toute sécurité et transparence sans l’intervention d’un tiers !«
« Ubériser Uber » ?
Cette particularité de pouvoir se passer d’une autorité de régulation confère à la Blockchain toute sa puissance et son caractère disruptif qui fait dire à de nombreux analystes et spécialistes de cette technologie qu’elle permettra d’ »ubériser Uber » !
En d’autres termes, cela veut dire que, théoriquement, tout le monde pourra désormais utiliser les plateformes d’échanges de biens et services sans devoir faire appel à un tiers dont on ne contrôle pas les agissements !
Mais le spectre d’intervention de la Blockchain ne se limite pas à l’ubérisation d’Uber. Il est en fait beaucoup plus large que l’on ne pense…
En vérité, c’est l’ensemble du fonctionnement et de l’organisation de nos sociétés qui est appelé à changer avec cette technologie car la Blockchain est, avant tout, un « système révolutionnaire de stockage collaboratif de la vérité ! ».
Suite du dossier : Partie 2 : Comment fonctionne la Blockchain ?
Omar Amrani.