Comme publié par l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux, AMMC, le volume des opérations de prêt de titres a atteint en 2016 près de 325 milliards de dirhams, soit une augmentation de près de 55% par rapport à l’année 2015.
A fin décembre 2016, l’encours des opérations s’élevait à près de 14 milliards de dirhams. Les banques y sont les premiers emprunteurs alors que les OPCVM y sont les principaux prêteurs.
Les opérations de prêt de titres portent principalement sur les bons du trésor qui représentent près des deux tiers des titres prêtés en 2016.
Les obligations privées et les certificats de dépôt ont également fait l’objet d’opérations de prêt avec des parts respectives de près 20% et 12%.
Le prêt sur actions a atteint pour sa part 1,3% du volume total.
La durée moyenne pour une opération de prêt de titres a varié entre 2 et 24 semaines, en fonction du type d’instrument financier utilisé.
Cette dynamique du volume des transactions sur le marché PET a commencé au quatrième trimestre 2015 . En 2016, elle s’est concrétisée par un volume total de prêts de titres de 46,6 milliards de dirhams au premier trimestre, lequel a presque doublé à 75,5 MMDHS au second, pour atteindre 90 MMDHS au troisième et culminer à 112,5 MMDHS au dernier trimestre de l’année.
Générateur de revenus additionnels
Les prêts emprunts de titres s’imposent pour améliorer les rendements de portefeuille et la liquidité des valeurs quelle qu’en soit la catégorie, obligations, actions ou autres.
Car générer des revenus supplémentaires pour les prêteurs est un argument dont il faut tenir compte.
En effet, la rémunération oscille aujourd’hui entre 0,05% et 3% sachant que le rendement d’une opération de prêt de titres varie d’un pays à un autre.
Ainsi, le taux pour les actions sur certains marchés émergents peut dépasser les 4% alors que sur celui des bons du Trésor, il est de 0,1% seulement.
Mais, si aujourd’hui les obligations notamment publiques sont les plus concernées, il faut savoir que les actions est un marché mur pour recevoir ces nouveaux instruments.
En effet, au Maroc et sur le marché des actions, le risque de règlement-livraison est maîtrisé puisque le taux moyen de suspens atteint moins de 2% et qu’en J+4, les opérations en suspens sont quasi nulles.
Les autorités publiques en sont conscientes et un projet d’amendement de la loi n°45-12 précitée est en cours d’examen.
Ce dernier devrait apporter un certain nombre de leviers importants tels la possibilité de créer une gestion sous forme de pool et de revenir sur le traitement des garanties… Enfin, la création d’une chambre de compensation pourrait également avoir un effet bénéfique en permettant une gestion des risques au quotidien.
Afifa Dassouli