Le mois sacré de Ramadan touche à sa fin aux portes de la période estivale. Pour la première fois depuis deux ans, les Marocains ont pu profiter de leurs proches, prier à la mosquée à leur guise et sortir s’aérer sans restriction. Dans un contexte économique particulièrement marqué par les hausses de prix et le resserrement du pouvoir d’achat des ménages, ce mois de Ramadan aura eu le mérite d’améliorer leur moral à défaut de leurs moyens. Parce que résorber l’impact économique de la pandémie de la Covid-19 ne peut pas se faire au bénéfice de tous directement, avec des moyens limités au niveau de l’État. C’est donc aussi et surtout par la reprise naturelle de l’activité économique, par la consommation notamment, dans des conditions ex ante, que les perspectives des Marocains peuvent s’améliorer. Et dans ce sens, le mois de Ramadan a permis une reprise relative pour les secteurs concernés, des restaurateurs aux cafés en passant par les boulangers pâtissiers et autres.
Pour la première fois également cette année, le Maroc va bénéficier d’une saison commerciale touristique complète dès le mois de mai, dans un contexte où les marchés émetteurs de touristes habituellement enclins à venir nous rendre visite ont levé la quasi-totalité des restrictions sanitaires. Force est de constater aussi que nous n’avons pas laissé trop de place au hasard pour cette saison touristique, et que des moyens à la fois colossaux et efficaces ont été mis en œuvre pour préparer et générer l’arrivée des touristes. D’abord, même si les crédits n’ont pas encore été encaissés, les aides annoncées par l’État en soutien aux professionnels du secteur touristique ont permis à celui-ci de se mettre en ordre de bataille et de se projeter sur un avenir proche. Cela suppose donc la remise à niveau des infrastructures hôtelières qui pour beaucoup d’entre elles ont tourné à faible régime pendant deux années lorsqu’elles n’ont pas tout simplement fermé leurs portes. Cela suppose également une reprise de l’embauche dans un secteur où les travailleurs saisonniers sont pléthores, mais aussi une reprise de la chaine logistique du secteur avec tous les fournisseurs amarrés aux hôteliers. Il ne reste plus que les arrivées de touristes pour compléter ce cercle vertueux et l’action conjointe de l’ONMT et de la CNT depuis plusieurs mois semblent commencer à porter ses fruits.
Ainsi, la nouvelle campagne destinée à l’international de l’ONMT, intitulée « Maroc, Terre de Lumière » est une bouffée d’air frais pour tous les acteurs touristiques. Moderne à souhait, dynamique, aspirationnelle pour les jeunes, cette campagne reflète un Maroc complexe, riche d’art et de culture et aux paysages naturels uniques, qui contraste avec l’approche habituelle qui projetait l’image d’une destination folklorique pour tourisme de masse au soleil. Déployée sur 19 marchés incluant 5 marchés stratégiques (France, Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, USA), le moyen et proche Orient, Israël et l’Afrique, cette campagne ne manquera pas de faire effet dans la mesure où les touristes visés ont également été exposés récemment à une image positive de la gestion par le Maroc de la crise du Covid. Enfin, cette campagne aura aussi un impact positif auprès des Marocains résidants à l’étranger, qui s’ils n’ont pas besoin d’être convaincus de rentrer au pays pour leurs vacances, apprécieront certainement l’image de leur pays que cette campagne véhicule à l’étranger.
Les opérateurs touristiques sont en tout état de cause très optimistes et annoncent d’ores et déjà une très probable saison qui affichera complet. Ajoutez à cela la reprise progressive des événements culturels, festivals en tête, très attractifs et bénéfiques pour l’image du pays à l’étranger, comme le Marrakech du Rire qui fête ses 10 ans à Marrakech en juin prochain.
Alors certes, beaucoup d’inquiétudes subsistent pour les mois prochains dans un contexte encore fortement marqué par la crise économique, l’inflation et la guerre en Ukraine. Mais, il est permis de se réjouir de constater que certaines perspectives sont positives, de l’impact du mois de Ramadan à la saison touristique. Pourvu que ça dure !
Zouhair Yata