Des perspectives économiques solides pour le Maroc, selon la Banque mondiale
Les perspectives économiques du Maroc demeurent solides, selon Ahmadou Moustapha Ndiaye, directeur de division pour le Maghreb et Malte à la Banque mondiale (BM). Lors d’une table ronde organisée à Rabat, il a souligné que le pays bénéficie d’une inflation maîtrisée, d’une position extérieure favorable, d’un assainissement budgétaire en cours et d’un ratio dette/PIB stable.
Cette analyse a été présentée à l’occasion de la publication du nouveau Rapport de suivi de la situation économique au Maroc, intitulé « Prioriser les réformes pour améliorer le climat des affaires ». M. Ndiaye a insisté sur la nécessité de poursuivre les réformes structurelles, en particulier pour relever les défis liés à l’emploi des jeunes, tout en appelant à des améliorations ciblées de l’environnement des affaires.
Le rapport met en avant le programme « Business Ready », successeur du célèbre « Doing Business », auquel le Maroc a été l’un des premiers pays à adhérer. Le Royaume affiche de bonnes performances en matière de cadre réglementaire et de services publics, mais doit encore progresser sur le plan de l’efficacité opérationnelle.
Selon Javier Diaz Cassou, économiste senior principal à la BM, la croissance économique du Maroc devrait atteindre 3,6 % en 2025 et 3,5 % en 2026, des niveaux jugés solides et comparables à ceux d’avant la pandémie. La croissance du PIB agricole est attendue à environ 2,6 % à moyen terme, grâce à des conditions climatiques plus favorables.
En revanche, le PIB non agricole devrait légèrement ralentir en 2025, en raison d’un effet de base. L’inflation, malgré quelques pressions durant le mois de Ramadan, devrait rester sous contrôle, d’après les anticipations de Bank Al-Maghrib.
Le déficit du compte courant devrait connaître une légère hausse, reflet d’une reprise de la demande intérieure, tandis que le déficit budgétaire continuerait de se réduire, permettant une baisse progressive de la dette publique, estimée entre 67 et 68 % du PIB sur la période de projection.
Le rapport note également le rôle croissant du secteur public dans l’économie marocaine, en cohérence avec les orientations du Nouveau Modèle de Développement. Toutefois, plusieurs défis structurels persistent : la création d’emplois reste limitée, malgré la génération de 162 000 emplois en 2024, et le taux de croissance de la population active dépasse largement celui de l’emploi sur la dernière décennie (+10 % contre +1,5 %).
LNT