La conjoncture économique nationale demeure impactée, d’une part, par les implications négatives de la sécheresse et, d’autre part, par la persistance des incertitudes liées à l’évolution de la crise sanitaire qui a frappé de plein fouet la plupart des secteurs économiques et des échanges extérieurs, analyse la Direction des Etudes et Prévisions Financières (DEPF) du ministère de l’Economie et des Finances, dans sa dernière note de conjoncture.
Au niveau des activités secondaires, les locomotives du secteur industriel pâtissent toujours de la contreperformance de la demande mondiale. Toutefois, ce secteur montre des signes de redressement comme le signalent la reprise de la demande sur l’énergie électrique et la correction haussière observée au niveau des exportations. De son côté, le secteur du BTP présente des prémisses d’inflexion de la tendance baissière. Cette récupération reste, nonobstant, tributaire de la capacité d’absorption de l’économie nationale et du rythme d’exécution des projets d’infrastructures. Par ailleurs, l’analyse de l’évolution de la mobilité dans les principaux lieux publics au niveau national (indicateur basé sur les big data de Google) dénote d’une certaine reprise dans les activités de commerce et de loisirs, mais relativement moins dans le transport, activité fortement secouée par la chute drastique du secteur touristique.
Le marché de travail, principal pourvoyeur des revenus des ménages, a été sévèrement impacté par les retombées négatives de la crise. Toutefois, les efforts des pouvoirs publics en matière de maîtrise d’inflation et de soutien monétaire en faveur des ménages vulnérables touchés par les implications de la pandémie ont permis d’en atténuer les impacts négatifs sur la consommation des ménages, principal moteur de la croissance économique.
L’investissement connait, pour sa part, un ralentissement, reflété par le repli des importations en biens d’équipement et de l’investissement budgétaire. Avec l’adoption des mesures de déconfinement progressif, les exportations nationales ont affiché des indices d’amélioration à fin juillet, particulièrement au niveau des secteurs de l’automobile et du textile et cuir. Compte-tenu de ces évolutions et du maintien de la tendance baissière des importations, le déficit commercial a affiché un allègement de 18% et le taux de couverture s’est amélioré de 0,4 point, en glissement annuel. Parallèlement, les avoirs officiels de réserve ont préservé leur niveau du mois précédent, soit l’équivalent de 6 mois et 22 jours d’importations de biens et services.
Sur un autre plan, le déficit budgétaire poursuit son creusement à fin août, compte-tenu de la persistance à la hausse des dépenses ordinaires conjointement à la baisse continue des recettes. La mise en exécution de la Loi des Finances Rectificative devrait apporter des solutions de relance économique à court et à moyen terme. Les crédits bancaires affichent, de leur côté, une accélération en glissement annuel à fin juillet, portés particulièrement, par les crédits accordés au secteur non financier, notamment aux sociétés non financières.
Les indices boursiers poursuivent leur évolution négative à fin août. Ces évolutions conjoncturelles prennent place dans un environnement international marqué par une grave récession de l’économie mondiale, causée par les conséquences sanitaires, sociales et économiques de la pandémie Covid-19.
L’activité économique mondiale devrait, certes, connaître un redressement au deuxième semestre avec la levée des mesures restrictives et avec la mise en œuvre des plans de relance économique dans plusieurs pays. Toutefois, l’ampleur de cette reprise reste inconnue, eu égard au poids grandissant des incertitudes relatives à l’évolution de la pandémie à travers le monde.
LNT avec CdP