Dans son discours du 20 août 2018, le Roi Mohammed VI a appelé à « revoir en profondeur les spécialités de la Formation professionnelle pour qu’elles répondent aux besoins des entreprises et du secteur public, et qu’elles soient en phase avec les transformations que connaissent les secteurs industriel et professionnel ».
Une nouvelle stratégie de la formation professionnelle a depuis été déployée et une loi-cadre de l’enseignement a été récemment adoptée.
La Chambre de Commerce Britannique pour le Maroc a organisé une conférence débat le 24 septembre 2019, sous le thème : «Capital humain : quels rôles de l’éducation et de la formation professionnelle ?».
Cette rencontre, qui a connu la participation de Mohamed Tahiri, Directeur de l’Enseignement Supérieur et du Développement Pédagogique au sein du Ministère de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mohamed Slassi Sennou, Président du Directoire de l’Observatoire des Métiers et des Compétences des Branches Professionnelles et Jamal Bellahrach, CEO de Deo Conseil, s’est penchée sur les différents leviers d’action pour favoriser l’employabilité, le chantier de la formation professionnelle et son adéquation aux besoins réels du marché de l’emploi, etc.
Ainsi, pour M. Tahiri, pour promouvoir l’employabilité des lauréats de l’enseignement supérieur, il faut un système d’orientation précoce et active, appuyant les étudiants dans le choix des filières de formation en adéquation avec leurs projets personnels et professionnels.
« Ce système, figurant parmi les axes stratégiques du secteur, se traduit par un accompagnement des étudiants dans la maturation de leurs choix au début de leur cursus universitaire tout en assurant une deuxième chance d’orientation et de réorientation en fin de la première année post-bac afin d’éviter les échecs qui résultent d’un mauvais choix d’orientation », a-t-il expliqué.
M. Tahiti a appelé à la multiplication de passerelles entre les établissements d’enseignement supérieur, les universités et les autres composantes du secteur de l’éducation et de formation. Il a également insisté sur l’accompagnement des étudiants pour une meilleure
transition éducation-emploi à travers la généralisation du modèle des career centers dans les universités.
De son côté, M. Slassi a déploré l’absence de programmes actifs d’emploi très important, selon lui, et nécessaire pour rapprocher la demande et l’offre de travail.
Il s’est également penché sur le Cadre national de la certification, dont l’objectif est de positionner tous les diplômes et certificats décernés au niveau national par rapport à une grille nationale de huit niveaux et six descripteurs.
Selon M. Slassi, le CNC est un instrument de régularisation du dispositif emploi formation dont l’objet fondamental est d’assurer l’adéquation emploi/formation.
Pour sa part, M. Belahrach a dressé un état des lieux du marché du travail et ses perspectives d’avenir, et s’est demandé pourquoi depuis 50 ans, toutes les politiques accès sur l’emploi et la formation ont eu du mal à réussir. Il a également rappelé les défis de l’employabilité en Afrique où 1 million de demandeurs d’emploi s’ajoutent tous les mois face à une croissance économique incapable de les absorber.
Jamal Belahrach a souligné que le produit des universités n’est que le résultat de ce qui a été initié préalablement (le préscolaire et le cycle d’enseignement secondaire). Pour lui, il faut une approche holistique où tous les acteurs travaillent ensemble en permanence et prennent conscience des vrais facteurs derrière le déficit de compétences au niveau du marché de travail.
A.L