Crédits : Ahmed Boussarhane/LNT
Le 16 octobre dernier, le nombre des mosquées ouvertes a été porté à 10.000. Cette décision concerne la Prière du Vendredi, ainsi que les cinq prières quotidiennes.
Plus d’un mois après, à partir de ce vendredi 20 novembre, 510 autres mosquées sont autorisées à rouvrir leurs portes aux fidèles après plus de six mois de fermeture à cause de la Covid-19. Ces mosquées sont réparties à travers quatre régions du pays à savoir, 158 à Casa-Settat, 175 à Rabat-Kénitra, 176 dans la région de l’Oriental et une mosquée à Dakhla-Oued Eddahab.
Par la même occasion, ‘‘les Habous’’ a confié le choix des mosquées à rouvrir aux délégués religieux du ministère en concertation avec les autorités locales de chaque région.
Il est important de constater que la réouverture de ces 510 mosquées coïncide avec un contexte pandémique où le compteur des contaminations s’affole, soit une moyenne d’environ 5 000 cas par jour et une moyenne de décès avoisinant les 60 cas par/jour, sans compter la hausse continue du nombre des cas critiques nécessitant des soins intensifs.
En attendant le vaccin salvateur, la situation épidémique chez nous reste inquiétante à plus d’un titre.
Pourtant, le 16 octobre dernier, le ministère des Habous avait indiqué dans un communiqué qu’il veillerait à faire réussir cette opération et à en assurer le suivi, en coordination avec les autorités compétentes. Les mêmes précautions sanitaires, prises dans les mosquées déjà ouvertes pour les cinq prières, seraient tenues en compte pour la prière du vendredi, tout en précisant que l’évolution de la situation épidémique aux niveaux national et local serait également prise en considération ! Apparemment, ce dernier point n’a pas été pris en compte.
Et on ne le dira pas assez, avec la recrudescence des nouvelles contaminations, les dégâts risquent de s’alourdir et pourrait influer sur le bilan quotidien.
En effet, à Casablanca notamment, cette ville devenue épicentre de la Covid-19 au Maroc, les choses se passent de la manière la plus inquiétante. Si pour les cinq prières, les fidèles, munis de leurs tapis, respectent en bonne partie les justes barrières, ce n’est nullement le cas pour la Prière du Vendredi. On a justement vu des mosquées bondées de citoyens sans respect de distanciation sociale et sans port de masque pour certains. On constate également que dans un contexte épidémique pareil, il est très important d’éviter la prière sur les chaussées. Chose devenue monnaie courante avec ou sans coronavirus.
Et personne ne souhaite voir des mosquées se transformer en foyers épidémiques.
Mais cela nécessite, en plus de la ferveur avec laquelle les Marocains ont accueilli la décision d’ouverture des mosquées, un minimum de bon sens et de civisme. Ne serait-ce le temps d’une épidémie toujours aussi dangereuse ! D’ailleurs, l’esprit de la Charia musulmane veut que l’on n’expose pas notre vie, ainsi que celle d’autrui, au danger, aussi minime soit-il.
H. Zaatit