Des policiers face à d'anciens rebelles mécontants qui bloquent une route à Bouaké, le 22 mai 2017 © AFP/Archives STR
Trois personnes ont été tuées mardi lors d’affrontements à Bouaké (centre) entre policiers et ex-rebelles démobilisés qui bloquaient l’entrée de la ville, réclamant des primes similaires à celles des mutins qui ont ébranlé la Côte d’Ivoire la semaine dernière, a constaté un journaliste de l’AFP.
Trois corps ensanglantés ont été amenés au Centre hospitalier universitaire de Bouaké, a constaté le journaliste, peu après l’assaut des forces de police qui ont dispersé vers 7h00 (locales et GMT) les manifestants bloquant depuis la veille l’entrée sud de la ville.
« C’est grave ce qui est arrivé. Nous avons trois morts dans nos rangs », a affirmé à l’AFP Amadou Ouattara, porte-parole adjoint des démobilisés. « Je ne sais que dire. Je n’aurais jamais imaginé qu’on puisse tirer sur des personnes aux mains nues qui manifestaient ».
Les démobilisés, dont le nombre est estimé à environ 6.000 (pour ce mouvement qui réclament des primes) à travers le pays, sont d’anciens rebelles qui n’ont pas été intégrés à l’armée, contrairement aux mutins. Lors de la mutinerie mi-mai, un démobilisé avait été tué à Bouaké par des soldats révoltés qui estimaient que les revendications des démobilisés mettaient en péril le paiement de leurs primes.
Le défunt devait être enterré lundi et les démobilisés avaient appelé à une journée d’action pour ses funérailles. Ils ont bloqué l’entrée sud à Bouaké et l’entrée nord de la ville de Korhogo (nord) dans la journée alors qu’une cinquantaine d’entre eux ont vainement tenté de bloquer l’entrée nord d’Abidjan.
Les démobilisés réclament « 18 millions de FCFA de primes » (27.000 euros) alors que les mutins ont obtenu 12 millions (18.000 euros) après avoir mené deux mouvements de janvier et mai.
LNT avec Afp