La Direction des Etudes et Prévisions Financières (DEPF) du ministère de l’Economie et des Finances vient de publier sa dernière note de conjoncture au titre du début de l’année 2021.
Selon la DEPF, tous les analystes et les conjoncturistes s’accordent sur le fait que la crise sanitaire et économique actuelle demeure inédite et sans précédent. Elle a sévèrement impacté tant l’offre que la demande pour se solder en 2020 par une forte contraction de l’économie mondiale. La récession a été particulièrement sévère dans la zone euro, notre principal partenaire économique. Pour 2021, l’économie mondiale devrait afficher un fort rebond, soutenue par de vastes campagnes de vaccination et par des mesures de relance monétaire et budgétaire d’envergure.
L’économie nationale n’a pas échappé aux retombées négatives de cette crise, exacerbées par la sécheresse. Cette situation devrait se traduire en conséquence, pour la première fois depuis l’année 1997, par une forte récession en 2020, pâtissant de la forte contraction enregistrée au deuxième trimestre et que le redressement graduel de l’activité observé à partir du troisième trimestre n’a pas pu contenir.
Cette évolution incorpore un recul de la valeur ajoutée agricole, conjugué à un retrait de la valeur ajoutée non agricole, particulièrement au niveau du secteur touristique, de certaines branches du secteur industriel, du BTP, du commerce et du transport, alors que d’autres activités ont fait preuve de résilience, en l’occurrence l’industrie extractive, agroalimentaire et chimique et para-chimique.
Sur le plan de la demande intérieure, la consommation des ménages aurait accusé un retrait en 2020, subissant les effets négatifs de la sécheresse sur les revenus des ménages ruraux, situation fragilisée davantage par l’impact néfaste de la pandémie sur le marché du travail qui a accusé une perte de 432 mille postes d’emploi en 2020. Cette contreperformance a été, toutefois, atténuée par la vigueur des transferts des MRE et par le soutien monétaire de l’Etat au profit des ménages vulnérables.
De son côté, l’investissement se serait inscrit en baisse en 2020, en phase avec le recul des importations des biens d’équipement et des crédits à l’équipement.
S’agissant des échanges extérieurs au titre de l’année 2020, ils ont été marqués par un allègement du déficit commercial de 23% et par une amélioration du taux de couverture de 4,5 points, recouvrant un recul des exportations moins prononcé que celui des importations, dans un contexte de reprise progressive de plusieurs branches d’activités exportatrices à partir du troisième trimestre.
Sur le plan des finances publiques, bien que soumises à rude épreuve par la crise sanitaire, l’exécution de la Loi de Finances Rectificative au terme de l’année 2020 s’est soldée par des plus-values au niveau des recettes et des économies au niveau des dépenses, ce qui s’est traduit par un déficit budgétaire de 7,6% du PIB, en ligne avec les prévisions de la LFR.
A fin janvier 2021, la situation des finances publiques a dégagé un excédent budgétaire de 2,6 milliards de dirhams après un déficit de 2,1 milliards l’année précédente. Du côté du financement de l’économie, un léger ralentissement du rythme de croissance des crédits bancaires a été enregistré à fin 2020 à +4,5% après +5,3% à fin 2019, particulièrement, les crédits accordés au secteur non financier (+3,9% après +5,5%). Quant aux indices boursiers MASI & MADEX, ils poursuivent, à fin janvier 2021, leur ascension entamée depuis le quatrième trimestre 2020.
En termes de perspectives, l’économie nationale devrait renouer avec la croissance en 2021, bénéficiant du retour graduel de l’optimisme sur fond de déploiement accéléré du vaccin contre la Covid-19 (2.447.716 personnes ont reçu leur première dose de vaccin au 21 février) et de l’opérationnalisation du plan de relance économique, confortée par les prémices d’une bonne campagne agricole.
LNT avec CdP