Voici les six points clés de la note de conjoncture de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du mois d’avril 2021:
1. Environnement international:
– L’économie mondiale : révision à la hausse par le FMI des perspectives de la croissance du PIB mondial (à 6% en 2021 après -3,3% en 2020). La reprise s’avère plus robuste aux États-Unis (6,4% après -3,5%), stimulée par le repli des infections, le déploiement rapide des vaccins et par une relance massive. La croissance s’annonce également plus vigoureuse dans les pays émergents d’Asie, en particulier la Chine (8,4% après 2,3%) et l’Inde (12,5% après -8%). Toutefois, les perspectives restent confrontées à une résurgence des infections liées aux nouvelles variantes du virus.
– Zone euro : perspectives de reprise modérée (4,4% en 2021 après -6,6%), freinée à court terme par la lenteur de la campagne vaccinale et les restrictions pour faire face aux nouvelles vagues d’infection.
– Euro : 1,21 dollar le 20 avril, en repli de 1,9% depuis début 2021.
– Pétrole : 66 dollars pour le baril du Brent le 20 avril, en progression de 29% depuis début 2021.
2. Tendances sectorielles:
– Secteur primaire : indicateurs favorables pour le bon déroulement de la campagne agricole 2020-2021 (cumul pluviométrique au 20 mars : +23,6% et situation du couvert végétal à fin mars supérieure de 12,2% par rapport à la moyenne des cinq dernières années, taux de remplissage des barrages à usage agricole à 49,4% à fin mars au lieu de 46,4% un an auparavant).
– Secteur secondaire : poursuite du redressement progressif, porté par les secteurs des mines (production de phosphate : +5,7% à fin février), du BTP (ventes de ciment : +3,9% à fin mars) et de l’industrie, en ligne avec le maintien de l’amélioration du TUC (71,5% à fin février après 70,7% au T4-2020 et 66,7% au T3-2020).
– Secteur tertiaire : impact prolongé de la crise sanitaire au niveau du secteur touristique (arrivées : -81% à fin février) et du transport (passagers aériens : -73,2% à fin février ; activité portuaire: -2,3% à fin mars), parallèlement à une évolution favorable de l’activité des télécommunications (parcs mobile et internet : +5,9% et +17,4% à fin 2020).
3. Ménages & Entreprises:
– Pouvoir d’achat des ménages : devrait se rétablir progressivement, bénéficiant du raffermissement prévu des revenus, en relation avec les anticipations favorables de la campagne agricole, ainsi qu’avec la bonne tenue des transferts des Marocains résidant à l’étranger (MRE) (+22,5% à fin février 2021), dans un contexte de maitrise de l’inflation (+0,2% à fin février 2021).
– Investissement : peine à se redresser comme en témoigne le recul persistant des importations des biens d’équipement (-6,9% à fin février 2021) et la baisse des crédits à l’équipement (-2,9% à fin février 2021). Il devrait, toutefois, être relancé grâce aux mesures d’accompagnement prises par le Comité de veille économique (CVE) au profit des entreprises et de l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement.
4. Echanges extérieurs:
– Allègement du déficit commercial de 15,9% et amélioration du taux de couverture de 3,3 points à fin février 2021, recouvrant une baisse des importations (-7,4%), plus prononcée que celle des exportations (-2,5%).
– Les Avoirs Officiels de Réserve permettent de couvrir 7 mois et 5 jours d’importations de biens et services.
5. Finances publiques:
– Déficit budgétaire de 6,7 milliards de dirhams (MMDH) à fin mars 2021 après un excédent de 5,6 MMDH à fin mars 2020, période marquée par la mobilisation de recettes de 18,3 MMDH au titre du fonds Covid-19 et l’impact limité de la crise sanitaire.
– Ce déficit a résulté, particulièrement, d’une baisse des recettes ordinaires de 4,2%, conjointement au repli moins prononcé des dépenses ordinaires de 2% et au recul notable de l’excédent des comptes spéciaux du Trésor (CST) de 48,5%.
6. Financement de l’économie:
– Léger ralentissement de la croissance des crédits bancaires à fin février 2021 à +4% après +4,2% un an auparavant, notamment, ceux au secteur non financier (+4,3% après +4,9%). Par objet économique, l’évolution des crédits bancaires recouvre un recul des crédits à l’équipement (-2,9% après +6%) et à la consommation (-3,7% après +4,1%), la décélération de ceux à l’immobilier (+2,3% après +3,4%) et l’accélération de ceux de trésorerie (+12,7% après +5%).
– Evolution globalement positive des indicateurs de la Bourse de Casablanca au terme du premier trimestre 2021 : hausse des indices Masi et Madex respectivement de 1,7% et 1,6% par rapport à fin décembre 2020 et de la capitalisation boursière de 1,8% à 595,3 MMDH.
LNT avec Map