La Direction des Etudes et Prévisions Financières (DEPF) du ministère de l’Economie et des Finances vient de publier sa dernière note de conjoncture.
Selon ses analystes, l’activité économique nationale affiche une conjoncture globalement favorable, quoique mitigée. Cette tendance est particulièrement vérifiée par l’ancrage des attributs de la croissance, notamment au niveau sectoriel comme le signalent les derniers indicateurs disponibles au niveau de plusieurs branches d’activité. Hormis le secteur agricole et quelques branches du secteur industriel, notamment l’électronique et le textile, dont la contribution négative à la croissance demeure limitée, le reste des activités ont maintenu leur bonne orientation.
Autre attribut de ce dynamisme, la demande intérieure affiche un comportement positif, en phase avec la consolidation de la consommation des ménages et le maintien de l’effort d’investissement. La première composante tire profit de la faible évolution des prix et de la bonne tenue des revenus des ménages, induisant ainsi des signaux positifs au fonctionnement du marché intérieur. A cela s’ajoute l’évolution positive des crédits à l’équipement, des importations des biens d’équipement et de l’investissement public, traduisant un maintien de l’effort global d’investissement en 2019.
Au niveau des échanges extérieurs, la dynamique enregistrée au niveau des exportations à fin août n’a pas été suffisante pour empêcher le creusement de la balance commerciale, eu égard à l’évolution soutenue des importations pour faire face aux besoins continus de modernisation du tissu productif national. Pour ce qui est des Réserves Internationales Nettes, elles ont quasiment stagné à fin août pour se situer à près de 232 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 5 mois d’importations de biens et services.
Dans un contexte d’amélioration des recettes ordinaires à un rythme supérieur à celui des dépenses ordinaires, les finances publiques ont, quant à elles, dégagé un solde ordinaire permettant de financer près du tiers des dépenses d’investissement.
Le financement de l’économie est, pour sa part, avantagé par l’amélioration du rythme de progression des crédits bancaires à +5% à fin août (crédits à la consommation : +4% ; crédits à l’immobilier : +3% ; crédits à l’équipement : +2,8%).
Toujours sur la même tendance, les indices boursiers MASI & MADEX ont été marqués par une évolution positive à fin septembre (+1,7% et +2% respectivement par rapport à fin décembre 2018).
Cette évolution conjoncturelle de l’économie nationale a été réalisée dans un contexte international marqué par des signes de ralentissement de la croissance mondiale. Cet essoufflement est attribuable particulièrement aux moindres performances enregistrées par certains pays qui constituent les moteurs de la croissance mondiale, en l’occurrence les États-Unis, l’Allemagne et la Chine. La zone euro semble être l’une des régions qui a le plus pâtit de ce retournement de tendance, du fait de sa forte dépendance des chaines de valeur mondiales. Le poids grandissant des incertitudes d’ordre économique, financier
et géopolitique a contribué globalement à instaurer un climat économique moins porteur.
LNT avec CdP