La Direction des Etudes et Prévisions Financières du MEF a publié sa dernière note de conjoncture.
Selon ses analystes, l’appréciation de la conjoncture économique nationale, en référence aux dernières données conjoncturelles disponibles de l’offre et de la demande, fait état d’une situation économique globalement positive, quoique
mitigée dans un contexte de ralentissement de la valeur ajoutée agricole et ses implications éventuelles sur les autres composantes de l’économie.
Les activités primaires ont été marquées par la réalisation d’une campagne céréalière moyenne après la réalisation d’une campagne exceptionnelle l’année dernière. Toutefois, la baisse importante de la filière céréalière est partiellement compensée par la bonne performance des autres filières agricoles et par la reprise du secteur de la pêche.
Les activités hors primaires affichent, pour leur part, des résultats positifs, comme en attestent les baromètres des secteurs
extractif, manufacturier, énergétique, touristique, de construction, de transport et de télécommunications. Ces évolutions sont confirmées, par ailleurs, par la résilience de la demande intérieure, en phase avec le comportement positif des indicateurs conjoncturels relatifs aux prix à la consommation, au marché de travail, aux crédits bancaires, aux importations des biens d’équipement et aux dépenses d’investissement budgétaire.
Par ailleurs, au niveau des échanges extérieurs, le creusement du déficit commercial s’est poursuivi, suite à la hausse soutenue des importations, notamment celles des biens d’équipement, de demi-produits et des produits énergétiques et ce, malgré la bonne tenue des exportations. Cette dernière est consécutive, en grande partie, à la vigueur des secteurs de phosphates et dérivés et de l’agriculture et agro-alimentaire, et dans une moindre mesure au maintien de l’évolution positive des nouveaux métiers mondiaux du Maroc en dépit des replis enregistrés durant le mois d’avril.
De leur côté, les réserves internationales nettes se sont améliorées, pour couvrir 5 mois et 3 jours d’importations de biens et services. Concernant les finances publiques, la hausse des recettes ordinaires à un rythme dépassant celui des dépenses globales s’est traduite par une amélioration du déficit budgétaire, se situant à 9,7 milliards de dirhams à fin avril 2019.
Par ailleurs, les indicateurs relatifs au financement de l’économie font état d’une amélioration de la croissance des crédits
bancaires à fin avril (+4% après +2,7% l’an dernier), alimentée, particulièrement, par la reprise des crédits de trésorerie et des crédits à caractère financier. Les crédits à l’immobilier, à l’équipement et à la consommation ont maintenu leur bon dynamisme avec des progressions de 3,8%, 1,8% et 5,2% respectivement. En revanche, les indices boursiers MASI et MADEX ont renoué avec leur tendance baissière à fin mai, après la correction haussière enregistrée au cours du mois d’avril,
affichant des replis respectifs de 3,2% chacun par rapport à fin décembre 2018.
L’évolution de l’activité économique nationale risque, cependant, d’être impactée par la révision à la baisse des perspectives de croissance de l’économie mondiale et par le ralentissement prévu de la croissance dans la zone euro. Les perspectives de l’économie mondiale restent, en effet, entourées de grandes incertitudes dont les premiers impacts commencent à être ressentis, notamment l’escalade des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine et le risque d’un Brexit non négocié, dans un contexte géopolitique perturbé.
LNT avec CdP